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du vendredi 21 au jeudi 27 juin 2019 / La Marseillaise

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EN FRANCE

Contre la privatisation des aéroports, la résistance s’organise ECONOMIE

taille-t-il. Car même si le nombre de signataires est atteint, le Parlement devra, dans un délai de six mois, se prononcer sur cette proposition de loi. Si l’Assemblée nationale et le Sénat mettent tous deux ce texte à leur ordre du jour, le référendum n’aura pas lieu. Mais si une seule des deux chambres se prononce, ou aucune d’entre elles, alors le président de la République sera tenu de l’organiser. Vous suivez toujours ?

La campagne pour la tenue d’un référendum d’initiative partagée contre la privatisation des Aéroports de Paris (ADP) prend de l’ampleur. Ses promoteurs ont neuf mois pour réunir 5 millions de signatures de soutien.

Le gouvernement traîne des pieds

L

a course contre la montre est lancée. Depuis le 13 juin, la procédure pour la tenue d’un référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP), aujourd’hui détenu à 50,6 % par l'État, est désormais ouverte. Déclenché le 10 avril 2019 par 248 parlementaires de gauche et de droite, le processus doit durer neuf mois. Neuf mois pour recueillir les signatures de 10 % du corps électoral, soit 4 717 396 personnes selon le calcul effectué par le Conseil Constitutionnel. Tous les groupes parlementaires d'opposition hors Rassemblement National (RN) se sont lancés dans une campagne tous azimuts pour inviter les citoyens à se mobiliser contre la cession d'ADP au privé pour un montant de 9,8 milliards d'euros. “Si nous gagnons, c’est le principe même de la privatisation qui sera remis en cause”, s’enthousiasme Jean-Luc Gibelin, vice-président (PCF) aux Transports en Région Occitanie

La procédure pour la tenue d’un référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) est désormais ouverte. PHOTO AFP

et militant pour la tenue du référendum. “Le fiasco total du rachat de l’Aéroport de ToulouseBlagnac (ATB) montre bien la nécessité de maintenir un contrôle public sur ces biens stratégiques”, ajoute-t-il. Pour rappel, les actionnaires chinois de la société Casil Europe, devenus propriétaires de l’aéroport toulousain, sont accusés par les opposants à la privatisation de s’être livré “à un véritable pillage des réserves financières de l’entreprise afin de maximiser leurs dividendes”.

Coup de frein à la privatisation ? Contraint par le Conseil Constitutionnel de procéder à

son organisation, le ministère de l’Intérieur a donc lancé un site internet chargé de recueillir les soutiens à l'inscription dans la Constitution du caractère de service public national de l’exploitation des Aéroports de Paris (ADP), ce qui les rendrait, de fait, non privatisables. Mais la mission est loin d’être accomplie. “La procédure de RIP a été conçue pour ne jamais être opérante”, résume Paul Cassia, professeur de droit à l’université Paris I, auteur de La République en miettes et citoyen engagé contre la privatisation d’ADP. “Aucun gouvernement n’en voulait, ce qui explique les contraintes d’organisation extrêmement contraignantes”, dé-

Au delà de ces modalités très restrictives, le gouvernement est accusé de ralentir le recueil des soutiens. Absence de tutoriel, confusion entre code INSEE et code postal, absence de compteur de signatures : le site internet mis en place par le ministère de l’Intérieur est loin d’être opérationnel. De nombreux citoyens dénoncent l’impossibilité de signer leur déclaration de soutien. Certains internautes ont eux-mêmes concocté des programmes pour permettre le décompte des soutiens. Le site adprip.fr permet même de connaître la répartition géographique des votants. A l’heure où nous écrivons ces lignes, près de 196 000 citoyens ont voté, soit 4,2% de l’objectif final. “La balle est dans le camp des citoyens maintenant. Ce référendum est aussi un test pour juger de l’état de notre démocratie. C’est à nous citoyens de déterminer si l’on souhaite être consulté sur le sujet”, décrypte Paul Cassia.

Comment signer la pétition Cela se passe sur le site www.referendum.interieur .gouv.fr. Vous avez jusqu’au 12 mars 2020. 1/Cliquez, depuis la page d'accueil, sur le lien situé à la fin du deuxième paragraphe. 2/Cochez en bas à droite, la petite case "Je soutiens". 3/Renseignez le département et la commune dans lesquels vous êtes inscrit pour les élections : taper le nom de la commune en toutes lettres, sans abréviation, avec majuscules et traits d'union. Ne vous étonnez pas : c'est le code Insee de votre commune qui apparaît. 4/Indiquez votre nom de naissance tel qu’il est écrit sur l'acte d’état civil, avec les majuscules, les accents, cédilles et tirets. Précisez également tous les prénoms qui figurent sur l'acte de naissance, séparés par un espace, et non par une virgule. 5/Inscrivez le numéro de votre carte d'identité ou de votre passeport, ainsi que la date de délivrance du document. 6/Validez votre signature par un protocole de sécurité captcha. Respecter les majuscules et minuscules du code. J. C.

Marius Rivière

CE QU’EN PENSENT LES POLITIQUES DE L’HERAULT ET DU GARD

RECUEILLIS PAR J.C., C.V. ET A.G.

Arnaud Julien Les Républicains Hérault

Jean Denat Parti socialiste du Gard

Vincent Bouget Parti communiste du Gard

René Revol France Insoumise Hérault

« Le lancement du référendum d’initiative partagée (RIP) est une bonne initiative, plébiscitée par de nombreux parlementaires Les Républicains. Je suis moi aussi contre la privatisation des Aéroports de Paris (ADP). C’est un bien stratégique, qui doit rester aux mains de l’Etat. Les ADP sont une bonne opération financière pour celui-ci, de par les dividendes qu’ils lui rapportent. Si les ADP étaient vendus, le risque serait que les prix augmentent pour les passagers et qu’on passe à une logique purement comptable. Le gouvernement se trompe. Il annonce des cadeaux de 27 milliards d’euros de baisse d’impôts sur le quinquennat. Au lieu de faire des économies de fonctionnement, il vend les joyaux de la famille... ».

« Je suis heureux que la démarche du référendum d’initiative partagée ait aboutie, même si je la trouve un peu lourde pour mettre en œuvre un procédé démocratique qui correspond à l’attente de nos concitoyens. Pour une fois, il y a eu suffisamment d’élus pour actionner la première étape. Il ne reste plus qu’à transformer l’essai... Comme d’autres maires, je vais mettre à disposition un ordinateur au service population et à la médiathèque ainsi que des formats papier pour que les gens puissent s’exprimer s’ils le souhaitent. Sur le sujet lui-même, je suis, à titre personnel, formellement opposé à la privatisation des aéroports de Paris. Je pense qu’il s’agit d’un enjeu stratégique pour notre pays que de conserver une frontière aérienne. »

« Comme toutes les infrastructures aéroportuaires, le groupe ADP a une importance nationale, nous faisons donc une campagne nationale pour recueillir suffisamment de signatures et permettre la tenue du référendum. Sa mise en place est problématique et cela pose question. Nous espérons nous retrouver avec tous ceux, notamment à gauche, qui voient le service public comme un principe fondamental. Ce RIP est d'autant plus important pour notre région que nous avons connu la tentative de privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Cette bataille politique rappelle la mobilisation gagnée contre le traité constitutionnel européen en 2005 et fait aussi écho à la privatisation des autoroutes, dont on voit les conséquences aujourd'hui. »

« Je me félicite de la tenue de ce référendum, c’est un exercice citoyen et démocratique. Il n’y a pas de camapgne officielle, le gouvernement ne nous aide pas. Devant les difficultés, il ne faut pas renoncer. J’invite les maires à mettre un ordinateur à disposition pour permettre à tout un chacun de signer la pétition, dans sa commune ou ailleurs. Comme pour la bataille contre le TCE en 2005, il y a avec ce référendum beaucoup de sujets qui sont posés. Ici, ce sont les services publics qui sont en jeu car le gouvernement veut tout privatiser : transport aérien, eau, barrages, santé, etc. Avec un bonne campagne, une véritable mobilisation et une convergence, on peut arriver au 4,7 millions de signatures. »