Résolution 114A – Obtenir justice économique et sociale pour Porto Rico Cette nation insulaire a déjà possédé une des économies les plus avancées de la région, et elle est habitée par un peuple résistant et déterminé qui a fait face à plusieurs défis, comme la colonisation, l’esclavage et de fortes dépressions économiques. Des milliers de Portoricains se sont battus pendant toute l’histoire du pays pour obtenir le droit de se syndiquer, ce qui a fait naître plusieurs organisations syndicales, comprenant deux sections locales de l’UIES qui rassemblent des milliers de travailleurs de soins de santé et des gouvernements central et municipaux. Les Portoricains ont assumé la charge de presque une décennie de revers économiques et financiers, et ils ont besoin de solutions immédiates, complètes et à long terme; l’économie de Porto Rico est en chute libre et le taux de chômage est supérieur au double de la moyenne des États‐Unis. En outre, les Portoricains ont payé cher les revers financiers du gouvernement, sous forme d’augmentations des impôts et des frais d’utilisateur, de pertes d’emploi, de réductions budgétaires aux services publics et de la perte possible des régimes de retraite. Les services publics de Porto Rico se font privatiser à un rythme alarmant qui va probablement s’accélérer si le gouvernement ne s’acquitte pas de la dette nationale, ce qui a également affecté les travailleurs portoricains sans représentation politique pour faire face aux attaques. Les membres de l’UIES ont demandé une restructuration complète et ordonnée de la dette totale du gouvernement portoricain et des ses sociétés publiques, d’une façon équitable pour toutes les parties prenantes, y compris les fonctionnaires, les retraités et les contribuables. Les intérêts et le bien‐être des travailleurs portoricains doivent constituer la priorité absolue de ce processus. Des réductions drastiques de l’investissement et du soutien gouvernementaux, et l’instauration de lourdes mesures d’austérité feront beaucoup plus de mal que de bien. Le niveau de vie des Portoricains ne doit pas être sacrifié à l’avantage des gestionnaires de fonds spéculatifs. Les droits démocratiques du peuple portoricain doivent être protégés et doivent comprendre la participation des représentants de la population de l’île. Les défis fiscaux de Porto Rico sont grands, mais la contraction continue de l’activité économique constitue une menace qui risque d’être fatale pour l’île. Depuis 2010, plus de Portoricains ont quitté l’île que durant la grande migration après la Deuxième Guerre mondiale, ce qui a séparé des familles, provoqué la perte de main‐d’œuvre qualifiée, mais qui a aussi créé une grande et dynamique diaspora dans plusieurs villes des États‐Unis. Cette perte de population aggrave le déclin économique, ce qui a créé un cercle vicieux. Des Portoricains viennent s’établir sur le continent depuis des décennies, et ce, bien avant l’importante migration provoquée par la crise économique actuelle. Ils ont apporté une contribution inestimable aux collectivités américaines. Une de ces personnes, Oscar Lopez Rivera, un ancien combattant décoré de la guerre du Vietnam, est retourné dans la communauté portoricaine de Chicago pour devenir un organisateur communautaire performant qui cherche à améliorer les conditions dans les domaines de l’éducation, du logement et de l’emploi. En 1981, il a été arrêté et condamné pour conspiration séditieuse et infractions connexes. Pourtant, ni lui ni ses coaccusés n’ont été condamnés pour avoir porté préjudice à quelqu’un ou avoir tué qui que ce soit. Tous les coaccusés ont été libérés depuis. Plusieurs anciens gouverneurs de Porto Rico, l’actuel gouverneur, l’actuel commissaire résident de Porto Rico aux É.‐U. et le Comité spécial de la décolonisation des Nations Unies ont réclamé sa libération. Pour plus d’information sur la crise portoricaine, veuillez consulter le rapport à propos de La création de pouvoir au Porto Rico. Par conséquent, il est résolu que : 1. L’UIES de Porto Rico formera avec les travailleurs et ses partenaires un mouvement général pour créer une organisation politique et des travailleurs, pour ainsi obtenir justice économique et sociale, et créer la 2
Résolution 114A – Obtenir justice économique et sociale pour Porto Rico société équitable qu’on envisage. Ensemble, nous allons créer le pouvoir nécessaire pour reprendre possession de l’économie, en vérifiant et restructurant la dette, et en instaurant une réforme fiscale progressiste et un plan de développement économique durable à court et long terme. 2. L’UIES de Porto Rico et les communautés de la diaspora dans tout le pays, y compris les membres et les locaux de l’UIES, vont renforcer leur partenariat pour aider à remporter une victoire des travailleurs en 2016 et après. L’UIES continuera d’appuyer un plan d’action pour le Porto Rico, et de créer une équipe spéciale pour organiser les sections et le mouvement général, en vue de l’utilisation du pouvoir politique et du capital pour mettre de la pression sur le gouvernement américain pour qu’il réagisse aux attaques des fonds spéculatifs et autres entités contre le Porto Rico. 3. Maintenant que les membres des syndicats des travailleurs portoricains peuvent finalement appuyer des candidatures politiques et faire des contributions délibérées aux comités d’action politique, l’UIES de Porto Rico utilisera cette stratégie pour développer de façon innovatrice des leaders parmi ses membres, et continuer à organiser et changer la base politique de l’île. 4. L’UIES de Porto Rico continuera à appuyer les travailleurs de l’île et à aider à les organiser de nouvelles façons, sur l’île et à l’extérieur, pour faire face aux fortes crises économiques et politiques de l’île et les surmonter, et pour aboutir à une société équitable et compatissante qui œuvre pour tous les Portoricains. 5. L’UIES fera appel au gouvernement américain pour qu’il assume la responsabilité morale de la restructuration de la dette portoricaine d’une façon équitable pour les Portoricains, pour qu’il lance une réforme fiscale progressiste, et pour qu’il crée et instaure un plan de développement économique équitable. 6. L’UIES exhortera le président des États‐Unis d’Amérique à exercer son droit de grâce constitutionnel et à accorder la libération immédiate et inconditionnelle d’Oscar Lopez Rivera.
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