négociations conventionnelles un autre regard dossiers - Alizé Kiné

6 juil. 2017 - Les fiches techniques. Le Drainage ..... paléo-anthropologie : à partir de quand une .... cette même période, l'évolution des techniques de.
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Actu’Alizé www.alize-kine.org

Numéro 45 Mai 2017

NÉGOCIATIONS CONVENTIONNELLES Sachons garder notre honneur ! C’est notre dernière richesse Les kinésithérapeutes sont-ils condamnés à revivre même scénario tous les cinq ans ?

UN AUTRE REGARD Les écrits de la marge : “Humain, non humain…“ (p.15)

DOSSIERS 18

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Nos propositions en détails : #1

Evidence Batman Based Practice

Résultats de l’enquête sur l’accès direct

Le magazine de tous les Kinésithérapeutes

Actu’Alizé L’Édito « Sachons garder notre honneur ! C'est notre dernière richesse. »

Numéro 45 Mai 2017

Les faits sont venus confirmer nos craintes. Les propositions formulées par la CNAM dans le cadre des négociations conventionnelles semblent tirées d’un scénario de film de science fiction de série Z. Tous les ingrédients sont réunis : budget faible ou inexistant, mauvaise interprétation des comédiens qui feignent la surprise, mauvaise post-production, etc… Plus sérieusement, il n'est pas envisageable que notre profession qui a vu sa rémunération horaire chuter de 30% en 16 ans, puisse accepter ces propositions qui ne comportent que des mesures concernant une partie marginale de l'activité de notre profession. Il est évident que certaines parts de notre activité méritent d’être mieux rétribuées mais les avancées pour la profession ne peuvent pas se résumer à des revalorisations qui ne concernent pas l'ensemble de la profession. Les différentes charges augmentent, elles, de la même façon pour l’ensemble de la profession sans discernement. La dernière revalorisation qu’a connu la profession date de juillet 2012. 11 centimes d’euros, pour répondre à 14 ans de disette. Depuis 2012 l’inflation a de nouveau amputé nos revenus de 4,2%, sans compter les 1,7% d’augmentation de la CSG qu’Emmanuel Macron nous promet pour les prochains mois, sans proposer pour le moment de mécanisme de compensation.

Rédacteurs en chef : Eric PINEAU, François RANDAZZO

Rédacteurs : Xavier LAINE, Patrick LAMY, Guillaume BRAVO SEGORBE

Comité de lecture : Patrice DUPLAN, Michel FANTOU, Stéphanie JOSSERAND, Pascal GUITTONNEAU, Michèle MUTEAU, Lionel PEFOURQUE, Stéphane Flori, Christelle LAMART MATTEI, Guillaume BRAVO SEGORBE, Fabien CARION, Jerome ALAPHILIPPE Crédit photo : Banques de photos et d’images libres de droits

Conception et maquette MadMagZ



Combien de temps encore devrons-nous supporter d’être traités avec autant de mépris? La profession doit-elle se rendre complice de cette lente mais inexorable mise à mort de l’exercice libéral en signant ces propositions? D’aucun diront que si l’on quitte la table des négociations aujourd’hui, le gouvernement procèdera à un règlement arbitral comme cela a été le cas pour les dentistes récemment. C’est effectivement ce qui devrait se produire, mais dans ce cas l’état devra assumer seul la responsabilité de la dégradation des conditions d’exercice de la profession et son corollaire : la détérioration de la qualité des soins délivrés. On ne pourra pas dire “les kinés étaient d’accord puisqu'ils ont signé!“. Nous terminerons en paraphrasant Camus : sachons garder notre honneur ! c’est notre dernière richesse. Pour exprimer votre avis, prenez trois minutes pour répondre à notre consultation concernant les négociations conventionnelles dont vous trouverez le lien sur notre page Facebook, notre site ou notre compte twitter. —> https://goo.gl/forms/Ufly7fJI6z10YiF92 Par François RANDAZZO Secrétaire Général

Actu’Alizé N°45 - Mai 2017

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Sommaire Numéro 43Mars45 Numéro Numéro Mai 2017 Gestion

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Les chroniques entrepreneuriales de Papy Patrick : Les nouveaux modes d’exercice !

7 Evidence Batman Based Practice Un regard décalé sur l’EBP : “Se former à pas cher tout en s’amusant“

Dans ce numéro 2

Edito « Sachons garder notre honneur ! C’est notre dernière richesse. »

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Le Sommaire du numéro 45

4 Un autre regard

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Les écrits de la marge : “Humain, non humain…“

Partenariat Vestibulus,la rééducation vestibulaire en réalité virtuelle

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Revue de presse Le gouvernement va évaluer la généralisation du tiers payant

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Nos propositions en détails #1 Acte simple/ Acte complexe, pour en finir avec les litiges avec les CPAM

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Assurance Le contrat Multirisque Professionnel

14 Les fiches techniques

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Le Drainage Lymphatique Manuel (DLM)

22

Démocratie Participative L’analyse des 862 réponses à notre consultation d’avril sur l’accès direct

Exprimez-vous Alizé vous donne la parole

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Démocratie participative Alizé consulte la profession au sujet des négociations conventionnelles

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Petites Annonces Envie de visiter la Corse en octobre?

Partenariat

Actu’Alizé N°45 - Mai 2017

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Gestion Les Chroniques entrepreneuriales de Papy Patrick: Par Patrick LAMY, MKDE, diplômé en investissement et Patrimoine JURISCAMPUS

Les nouveaux modes d’exercice : les MSP Dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron figure le point suivant  : il préconise l’exercice regroupé pour les professionnels de santé, plus propice à favoriser un accès aux soins de qualité. S’il juge la gouvernance de notre système de santé « équilibrée et satisfaisante », il souhaite donner plus d’autonomie aux acteurs de santé et notamment aux acteurs présents sur les territoires.
 Le désormais président souhaite porter à 3 000 le nombre de maisons pluridisciplinaires de santé d’ici à 2022, afin d’inciter à l’installation dans les zones qui en ont besoin. Il n’est pas question dans cette rubrique de juger du bien fondé ou pas de cette mesure ainsi que de sa faisabilité mais plutôt d’anticiper ce que pourrait préfigurer cette proposition. Clairement l’exercice coordonné s’il se développe reste encore relativement marginal. L’avantage de ce mode d’exercice est une mutualisation des moyens (notamment dans les communes rurales où les locaux aux normes handicapés sont rares) qui permet de partager locaux, secrétariat et autorise une coordination des

prises en charge des patients. À l’aube d’une expansion de ce mode d’exercice, chacun peut légitimement se poser la question de savoir ce qu’est une maison de santé pluridisciplinaire.

Une MSP, qu’est ce au juste? Créées par la loi HPST (hospitalisation patient santé territoire) ces maisons de santé reposent sur une structure juridique particulière la SISA (société interprofessionnelle de soins ambulatoires) dont le rôle est non seulement d’assurer des soins pour les patients mais également de participer à des actions de prévention et d’éducation à la santé. Néanmoins le cadre est contraignant puisqu’une SISA doit comporter au moins 2 médecins généralistes et un paramédical. l’activité libérale n’est pas mise en commun ( chacun perçoit donc ses honoraires en propre comme dans une SCM ) et sur le plan fiscal , la SISA est une société civile assujettie à l’impôt sur le revenu . En revanche , nous sommes en France , le pays de la fiscalité galopante, et donc elle est soumise à la CFE (contribution foncière des

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entreprises). Les bénéfices éventuels distribués aux associés de la SISA sont donc soumis au même régime fiscal que les honoraires d’activité (BNC). petit détail d’importance : seuls des professionnels de santé (au sens du code de la santé publique) peuvent être associés dans une SISA . De sorte que sont exclus d’office de ces structures les psychologue ou les ostéopathes. l’originalité (?) des SISA est qu’elle permet de partager, avec le consentement exprès des patients l’information médicale entre les différents professionnels de santé qui interviennent auprès du patient. De même elle permet de facturer certaines prestations coordonnées à l’assurance maladie.

Gestion

Les points négatifs à retenir est que l’exercice regroupé nécessite une organisation (avec réunions chronophages) et un secrétariat et est donc plus coûteux. D’autre part en regardant l’existant un certain nombre de ces maisons médicales construites le plus souvent par des collectivités locales (pour un investissement pouvant dépasser allègrement le million d’euros) restent vides faute de médecins volontaires.

Alors MSP or not? Faut il donc pour les kinésithérapeutes se jeter à corps perdu dans ce mode d’exercice? La réponse en terme de gestion entrepreuneuriale sera nuancée. Les surcoûts induits par les diverses contraintes ne peuvent être acceptable que si et seulement si, le financement des MSP est supporté par les collectivités locales rurales en mal de professionnels de santé et avec des loyers très bas. Ce n’est que par ce moyen que les communes rurales éviteront la désertification médicale et paramédicale.

“In Rock we trust”

Contact Je vous invite à me poser vos questions ou me proposer les sujets que vous aimeriez voir aborder par mail à : [email protected] Rubrique « les chroniques entrepreunariales de Papy Patrick ».

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L’Evidence Batman Based Practice

Un regard décalé sur l’EBP… Par Maxime Vrignon


Se former à pas cher et en s’amusant ! Salut les kinés  ! Dans la rubrique de ce mois-ci nous allons découvrir comment se former à pas cher et tout en s’amusant ! Nous avions vu le mois dernier que l’EBP se composait de trois principes fondamentaux (courrez lire l’édition du mois d’avril si ce n’est pas fait !) : la preuve scientifique, l’expérience du praticien et les attentes du patient. L’expérience se développant avec la pratique et les attentes étant propres à chaque patient, la difficulté réside dans nos possibilités à actualiser nos connaissances pour évoluer en même temps que les découvertes médicales et scientifiques. Voici quelques

clés pour y parvenir  :Quoi de mieux que d’aller chercher soimême les réponses aux grandes questions de demain ? 


La recherche clinique expérimentale Formez-vous à la recherche scientifique, établissez une problématique, recrutez des patients, des praticiens, une équipe de statisticiens et lancez-vous dans les démarches administratives et cliniques pour aboutir à votre première étude que vous publierez dans un journal scientifique sans oublier d’en faire une traduction en anglais. I n c o n v é n i e n t  : P r é v o i r beaucoup de temps de travail non rémunéré et quelques thermos de café pour tenir le coup.

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Av a n t a g e  : Po u v o i r e n f i n répondre aux grandes questions de la vie, telles que  : Qui de l’œuf ou la poule.. ? Quel est le sens de la vie ? Ou encore, qui a piqué mon sandwich ?! Pas convaincu  ? Hem… passez donc à la suite.

La veille bibliographique Un peu plus simple, il s’agit ici d’éplucher l’ensemble des publications internationales sur un sujet donné. Maitrisant plusieurs langues à la fois, vous deviendrez vite un expert reconnu dans votre domaine et serez à l’avant-garde de la médecine dans votre pratique. Inconvénient  : Devoir lire des textes sans illustrations dans des langues inconnues.

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Lecture des recommandations Suite aux avancés des connaissances scientifiques et, après analyses de la littérature médicale, vient le plus haut degré de validation des pratiques  : la conférence de consensus. Des experts de tous bords se réunissent et s’accordent sur les pratiques à recommander pour les praticiens en adéquation avec l’avancée des découvertes médicales.
 Rien de plus simple pour les trouver, il suffit de consulter le site de la HAS (ou toute autre autorité de santé) et de consulter les thèmes qui vous intéressent. Avantage  : Pouvoir frimer en séminaire quant à la découverte des bienfaits des bandes colorées rose fluo dans la prévention des tendinopathies du lever de coude en milieu mondain. Pas le temps pour tout ça ? On continue… Faisons une petite pause et remettons les choses dans leur contexte  : les chercheurs et confrères se tenant régulièrement à jour des dernières études médicales sont des gens passionnés et consacrent une partie nonnégligeable de leur temps à l’acquisition et au partage de la connaissance. Nos passions nous sont propres et il n’y a aucune honte à ne pas se passionner pour la recherche ni d’y accorder autant de temps et d’énergie que les experts. La journée de tout mortel étant de 24 heures, chacun de nous se définit par ses priorités et tout le monde n’aspire pas à

l’expertise dans le domaine médical. Tout comme il est naturel de reconnaître l’expertise des confrères qui s’y consacrent, il est tout aussi naturel de comprendre que tout le monde n’en a pas la vocation et ne puisse pas être au fait de la dernière technique révolutionnaire ou de la dernière publication scientifique. Vo u s s o u h a i t e z p a r t i c i p e r activement à la recherche ? Tant mieux, la profession a besoin de vous et nous n’aurons rien à vous apprendre dans ces articles. Vous n’avez pas vocation à devenir chercheur et voulez simplement travailler au mieux dans votre cabinet  ? Tant mieux, vous êtes la profession ! Vous pouvez laisser les experts travailler dans leur coin tout en profitant de leur travail  ; c’est justement l’utilité des prochains points.

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Employant un langage parfois austère pour le profane, les recommandations sont le fruit d’un travail que d’autres fournissent pour vous. Tout est déjà prêt, il n’y a plus qu’à les lire ! Inconvénient  : Prendre un peu de temps de lecture avec un petit café. 
 Avantage : Avoir l’air intelligent en bouquinant à la terrasse du bistrot.

Les formations Si la lecture n’est pas votre truc, voici le bon plan ultime  : faites des formations. Attention, il n’est pas question ici de vous recommander une formation en particulier. Exit les enseignements à la technique Machin ou l’appareil Bidule, c’est à vous de choisir de vous spécialiser (ou non)

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dans tel ou tel courant de pratique selon vos goûts et votre manière de travailler. Un conseil toutefois si vous ne savez pas où vous orienter  : ne cherchez pas forcément à commencer par une formation sur une technique en particulier mais plutôt sur la prise en charge d’une pathologie. Le formateur vous y apprendra tout ce qu’il faut savoir quant aux recommandations de pratique et pourra vous mentionner quelques techniques plus poussées si l’envie vous vient de vous former un peu plus. N’hésitez pas à explorer un sujet que vous pensez déjà maîtriser  : vous serez surpris des nouvelles découvertes et en sortirez sûrement grandi. Pour trouver les formations près de chez vous  : rendez-vous sur le site du DPC  ; toutes les formations reconnues y sont présentes. 
 Inconvénient  : la qualité et la rigueur de la formation dépendent du formateur et varient selon les organismes. Avantage  : Gratuit, indemnisé et nourri. Vous ne voulez pas 100 balles et un mars aussi ?

à un magazine professionnel peut vous apporter réponses et mises à jour. Certains cours médicaux sont mêmes gratuitement disponibles en ligne  : on notera par exemple les cours de «  médecine du football  » librement mis en ligne par la FIFA.

l’amélioration de leur pratique. Et vous, quels niveaux sont faits pour vous  ?

Make kiné great again !!

Avantage  : pouvoir se former depuis le fond de sa couette. Inconvénient : se former depuis le fond de sa couette.

Il ne s’agit bien évidemment pas ici d’une liste exhaustive : il y a aussi les séminaires professionnels, les formations financées par le fifpl, la participation aux groupes facebook et bien d’autres encore.

En résumé, vous pouvez actualiser vos connaissances ou même contribuer à l’acquisition de nouveaux savoirs. Pas besoin d’y passer votre vie, il y en a pour tous les niveaux de motivation et d’implication. Chacun à notre niveau, nous avons le pouvoir de faire grandir notre profession  ; certains par la découverte scientifique, d’autres par l’enseignement, les autres par

Les petits plus… En dehors des formations, vous pouvez vous tenir informé au quotidien des avancées de votre profession. Des webconférences sont régulièrement effectuées par des confrères passionnés et sont disponibles gratuitement sur internet (par exemple sur le site Kinewebtv). L’abonnement

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Revue de presse

APMnews - 07/06/2017 Le gouvernement va évaluer la généralisation du tiers payant, confirme Edouard Philippe PARIS, 7 juin 2017 (APMnews) - Le premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé, dans une interview publiée mercredi par Le Parisien, que le gouvernement procéderait à une évaluation de la généralisation du tiers payant. Cette initiative s’inscrit dans la mise en oeuvre du programme du nouveau président de la République, Emmanuel Macron, qui avait annoncé dès janvier, lors de son discours de Nevers (cf dépêche du 09/01/2017 à 13h55), qu’il souhaitait procéder à une évaluation du dispositif inscrit dans la loi «  de modernisation de notre système de santé  » de janvier 2016. Interrogé par une lectrice du Parisien, Edouard Philippe explique qu’  “au moment du vote de cette réforme (il) étai(t) dubitatif. Elle va dans le sens d’une dématérialisation de ce que représente le coût de la santé. Mais je suis attaché à la simplicité du dispositif. Nous allons l’évaluer“. Il ne donne aucun détails supplémentaire sur la façon de procéder ni sur le calendrier.

La loi prévoit l’obligation, pour les professionnels de santé exerçant en ville, d’appliquer le tiers payant à tous les types de patients à compter du jeudi 30 novembre prochain, uniquement sur la part remboursée par l’assurance maladie, rapelle-t-on.

“Au moment du vote de la réforme j’étais dubitatif“. Alors que la même lectrice se dit “choquée“ par le fait qu’on ne présente pas de “facture“ aux patients qui passent aux urgences et lui demande comment “responsabiliser les patients“, le premier ministre répond que “les patients ne se rendent pas toujours compte du coût global de la prestation qu’ils reçoivent“. “Mais je ne suis pas pour la gestion administrative de l’accès aux soins. Il n’est pas question de stigmatiser mais on gagnerait à avoir une conscience plus claire de combien ça coute. J’ai toujours été

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dubitatif à titre personnel sur tous les mécanismes qui laissaient à penser que , parce qu’on ne payait pas, c’était gratuit. Tout ce qui permet de faire comprendre aux Français qu’un service public a un coût pour la collectivité est une bonne chose“, poursuit-il. Enfin, interrogé par une autre lectrice, une psychologue, travaillant au sein d’un hotpial psychiatrique sur l’amélioration de “l’accès aux soins et la prise en charge des patients“, Edouard Philippe renvoie vers la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn. “Je suis premier ministre, je ne suis pas ministre de tout. Il y a une remarquable ministre de la santé. Elle va travailler sur ce sujet et c’est à elle qu’il reviendra de faire des annonces. Mais je suis conscient de la tension dans les hôpitaux“, déclare-t-il.

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Assurance

Actu’Alizé N°44 - Avril 2017

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Exprimez vous!! Vous avez des idées d’articles, une humeur à partager, un avis à donner, un témoignage?

Alizé vous donne la parole! Sautez le pas! Vous pouvez nous contacter pour proposer votre contribution à notre comité de lecture à l’adresse mail suivante :

[email protected]

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Les Écrits de la marge: “Humain, non humain…’’ Par Xavier LAINÉ «  Être, vraiment être, ce n’est jamais se situer comme simple «  étant  » déjà donné, c’est toujours un élan vers un état d’être.  » François Cheng

«  Le rôle, c’est le cadre des conduites assignées par les règles culturelles, c’est la trame sociale où se tissent les comportements. Désormais, ce n’est plus le biologique ou le psychologique qui organisent les comportements, c’est la règle sociale qui impose une conduite, qui induit une psychologie et peut même modifier un métabolisme.  » Boris Cyrulnik
 Plus que trois jours et pas un mot. Pourtant l’idée me taraude depuis que vous me suggérâtes d’écrire sur le thème : «  remettre de l’humain dans notre métier  ». Ça tourne, ça se retourne, je cherche, je ne sais.

L’humain, qu’est-ce que c’est? Alors je me dis qu’il faudrait déjà savoir ce que c’est, l’humain !

Je reviens au livre de Vercors, «Les animaux dénaturés». Je ne vous dévoile rien de l’intrigue, le livre est disponible. Mais je viens à la fin : «  On n’est pas un homme par une sorte de droit de nature, mais au contraire il faut, avant d’être reconnu comme tel par les autres hommes, avoir subi, pour ainsi dire, un examen, une sorte d’initiation. «  L’humanité ressemble à un club très fermé : ce que nous appelons humain n’est défini que par nous seuls. Nos règlements intérieurs ne sont valables que pour nous seuls. C’est pourquoi il était tellement nécessaire qu’une base légale fût établie, tant pour l’admission de nouveaux membres, que pour l’instauration de règlements applicables à tous.  »

C’est tout le questionnement de la paléo-anthropologie : à partir de quand une espèce peut-elle être admise dans le cercle étroit de la catégorie Omo ? On peut ainsi observer plusieurs tendances à faire démarrer l’homme à partir de sa bipédie, de son acquisition du langage, de ses modes d’organisation socioculturelles. Mais en même temps, nous explique Pascal Picq si «  nous naissons pour être de formidables bipèdes, à condition d’apprendre à le devenir  , …  sans lien social et sans amour, ni marche debout, ni langage. «  Ce qui fait que l’humain commence par les pieds et le désir d’avancer dans le monde et vers les autres  ».

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Il nous faut donc appréhender toutes ces caractéristiques avec curiosité, pour commencer à envisager une définition jamais

Comment intégrer cette dimension humaine à nos pratiques? aboutie de l’humain. Alors, comment introduire quelque chose d’indéfinissable dans nos pratiques ? Quelles questions me pose l’humain derrière le symptôme, le pathologique et le soin nécessaire ? De Galien à Claude Bernard, l’idée domine d’explorer les symptômes, de les faire coïncider avec des pathologies. La réflexion philosophique est assez mal vécue. On a la prétention à faire de la médecine une science à part entière, ce qui permet indéniablement d’importantes découvertes.

Nous avons hérité de cette vision des choses. Pour faire science, nous allons jusqu’à examiner chaque cellule, chaque muscle, à la recherche d’une compréhension irréfutable du pathologique. En nous focalisant sur le détail, nous en oublions que chacun est partie d’un tout ; nous en omettons les interférences, les effets de résonances. Notre recherche de causalité se limite à une démarche différentielle qui sépare et disjoint. Or, nous savons désormais qu’en système complexe, il peut s’avérer périlleux d’en rester à cette causalité directe. Puis-je considérer l’organisme non comme une juxtaposition d’organes, mais comme un tout sous contrôle d’une plasticité neuronale qui ne se résume pas à ses seules synapses, mais contribue à l’apparition de phénomènes émergents qui sont constitutifs de fonctions utiles à la vie quotidienne ? Ce pourrait être en ceci que ma vie tend vers l’humain. En l’absence de définition convaincante,

j’adopterais celle évoquée par Vercors : «  Confondu avec la nature, l’animal ne peut l’interroger… L’animal fait un avec la nature. L’homme fait deux. Pour passer de l’inconscience passive à la conscience interrogative, il a fallu ce schisme, ce divorce, il a fallu cet arrachement. N’est-ce point la frontière justement ? Animal avant l’arrachement, homme après lui ? Des animaux dénaturés, voilà ce que nous sommes.  » Il faudrait donc qu’en sus de faire la preuve de mes connaissances techniques, je sois en mesure de m’interroger sans cesse sur leur bienfondé, leur pertinence eu égard aux réseaux complexes qui se cachent derrière chaque symptôme ? Oui, c’est à cet instant que, peutêtre, nous nous grandissons en humanité. C’est le constat que dresse Mme Néandertal, dans son «  Adresse à Homo Sapiens  »: «  Le problème récurrent des sociétés humaines réside dans leur incapacité à se poser des questions sur le limites de leur succès  ». Mieux même,

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forts de nos indéniables succès, nous tendons à chercher leur reproduction à l’infini sans plus discerner qu’à un même effet, les causes étant indiscernables, le succès peut sombrer. C’est à dire que nous oublions que le propre du pharmakon est d’être à la fois remède et poison. A l’administrer mécaniquement, il peut s’avérer la ruine de notre succès. «  Il faut réfléchir, pour avoir une véritable intelligence de ce qu’il en est de l’intelligence, sur ce que l’on est en train de faire au moment même où l’on réfléchit ainsi, en tant que l’on est soimême une intelligence individuelle prise dans un processus qui la dépasse, et qui forme une intelligence collective.  » (Bernard Stiegler) Nous mettre en route vers plus d’humanité, à défaut d’introduire de l’humain indéfinissable, nous invite à apprendre que, «  quels que soient les soins et les traitements qu’on délivre, nul n’a le pouvoir de guérir les autres. Qu’il s’agisse d’une pneumonie, d’une dépression ou d’une leucémie, quand la guérison survient, c’est toujours le patient qui guérit. Avec ou sans l’aide des soignants.  » (Martin Winkler)

Pour en savoir plus, bibliographie sommaire : Ve r c o r s , L e s a n i m a u x dénaturés, Le livre de poche Pascal Picq, La marche, Sauver le nomade qui est en nous, éditions Autrement, Collection Les Grands Mots Histoire de la Médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire, 8 volumes, éditions Albin Michel/Laffont/Tchou Bernard Stiegler, Prendre soin de la jeunesse et des générations, éditions Flammarion Pascal Picq, Le retour de Madame Neandertal, éditions Odile Jacob Martin Winkler, Les brutes en blanc, éditions Flammarion François Cheng, Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, éditions Albin Michel Boris Cyrulnik, Sous le signe du lien, éditions Hachette Littératures, collection Pluriel

Une opportunité nous est donnée, devenant par décret une profession jugée à Bac+5, de donner à nos formations un contenu différent, ne reprenant pas le moule et carcan des études médicales et de leur élitisme suranné. Acquérant à la fois les connaissances scientifiques et les humanités, nous pourrions devenir les architectes d’une médecine à dimension «  humaine  ». Manosque, le 28 mai 2017 Xavier Lainé

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Nos Propositions

Par Alizé!

Proposition #1 : Acte simple / Acte complexe “Pour en finir avec les litiges avec les CPAM” Un constat : La rémunération de notre profession s’est fortement dépréciée Au cours des 25 dernières années, les masseurskinésithérapeutes ont perdu 20,66% de leur rémunération par rapport à l'évolution du coût de la vie (Cf Annexe 1). Les augmentations très spécifiques de quelques cotations (passage de l'AMK 7 à AMK 7,5 par exemple) ainsi que l'augmentation de 2,04€ à 2,15€ de la valeur de la lettre-clé sont très loin de pouvoir compenser le retard d'évolution de cette rémunération par rapport à l'inflation. Au cours de cette même période, l'évolution des techniques de rééducation a contraint les masseurs-

kinésithérapeutes, soucieux d'assurer la prise en charge de leurs patients de façon efficiente et fondée sur les données actualisées de la science, à investir dans des plateaux techniques de plus en plus onéreux.    La situation actuelle est le fruit des camouflets successifs infligés à la profession au cours des différentes négociations conventionnelles qui se sont déroulées au cours de cette période.  Le rapport de la cour des comptes publié en juin 2014 souligne notre propos en mettant en évidence que, parmi les différentes professions de santé, les masseurs-kinésithérapeutes sont après les sagesfemmes les professionnels de santé dont les revenus ont le moins évolué depuis 2002.  Les conditions permettant aux masseurs-kinésithérapeutes de

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délivrer des soins efficients à leurs patients ne sont plus réunis.  Il est aujourd'hui nécessaire de procéder à un rattrapage de la valeur de la rémunération des actes de masso-kinésithérapie par rapport à l'évolution du coût de la vie depuis 1999. Dans un deuxième temps nous demandons à ce que cette rémunération soit indexée sur l'indice INSEE des prix à la consommation, ce mécanisme permettant d'éviter à l'avenir un décrochage de la rémunération des masseurs-kinésithérapeutes. 

Une profession soumise à une nomenclature complexe, obsolète et source de conflits   La Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP) à laquelle est soumise la profession est aujourd'hui obsolète et éminemment complexe. Elle comporte pas moins de 16 lettres-clés, majorations ou indemnités qui peuvent se cumuler ou s'associer entre elles.  Cette complexité est à l'origine, chaque jour, d'interrogations, d'erreurs d'interprétation et de conflits entre les masseurs-kinésithérapeutes et les Caisses Primaires d'Assurances Maladie (CPAM).  Si les CPAM ont besoin de pouvoir connaitre quels sont les actes réalisés par les masseurs-kinésithérapeutes, la traçabilité de ces actes peut être assurée sans que cela soit lié à la facturation des actes.  C'est pourquoi nous avons trouvé pertinent de décorréler la codification des actes pratiqués par les masseurs-kinésithérapeutes du paiement de ces mêmes actes en proposant une classification simplifiée des actes en masso-kinésithérapie. 

Notre proposition s'articule en 6  points :   

Trois consultations : 1. Une consultation de bilan-diagnostic kinésithérapique  2. Une consultation d'urgence (en rapport avec l'article 123 de la loi 2016-41 du 26 janvier 2016 dite loi de modernisation de notre système de santé)  3. Une consultation de prévention

Trois Types d'actes :    1.

Un acte simple 

2. Un acte complexe 3. Un acte collectif 

Le Bilan diagnostic Kinésithérapique Le Diagnostic Kinésithérapique est la clé de voûte de la pratique du masseur-kinésithérapeute.   Dans le cadre du parcours de soins coordonnés, le médecin prescripteur oriente le patient vers une prise en charge de masso-kinésithérapie. Le masseurkinésithérapeute établit alors son diagnostic et définit le nombre de séances nécessaires dans une fiche de synthèse initiale. Un exemplaire est remis au patient afin de l’informer des moyens préconisés par le praticien pour atteindre les objectifs fixés avec son concours.   Cette fiche sera transmise au médecin prescripteur par le biais d’une messagerie sécurisée (Asip Santé, Apicrypt…) ou par le biais du futur Dossier Médical Partagé.  
   A l’issue des séances, le masseur-kinésithérapeute établit la fiche de synthèse finale qui sera également transmise de façon dématérialisée via SCOR avec la facturation des soins.  Les consultations initiales et finales de Bilan-diagnostic kinésithérapique deviennent de fait obligatoires et facturables quel que soit le nombre de séances,  En fonction du nombre de séances prescrites et de l'évolution, un ou plusieurs bilans intermédiaires sont possibles. A ce titre, la périodicité de réalisation des bilans incluse dans la nomenclature actuelle sont maintenues.  Le Bilan diagnostic kinésithérapique peut être suivi le jour même de la première séance, tout comme le bilan final pourra suivre la dernière séance.    Organiser la prise en charge kinésithérapique autour des Consultations de bilan-diagnostic kinésithérapique permet d’évaluer l’efficience des soins délivrés ainsi que la pertinence de poursuivre la prise en charge kinésithérapique.    La réalisation d'un bilan est longue, en plus de l’anamnèse et du bilan clinique, il comprend des éléments écrits et validés d’évaluation, comme des scores de symptômes, des échelles de qualité de vie, des critères objectivables (évaluation de l’équilibre, des tests validés de la marche et de la déambulation, des mesures de la force, de la spasticité,  etc…).  Le suivi des résultats obtenus permet l’adaptation du plan de traitement et en accroit son efficience.  La durée de la consultation de bilan-diagnostic kinésithérapique de réalisation d’un bilan est de l'ordre de 40 minutes pour une cotation en AMK 15,5 soit 33,33 euros. 

- Un Bilan facturable en début et en fin de traitement

- Bilan revalorisé en Amk 15,5 soit 33,33 euros

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Les Fiches Techniques

Par Alizé!

Le DLM ou Drainage Lymphatique Manuel Par Camille Champavere
 La Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP) 1)Rééducation pour insuffisance veineuse des membres inférieurs avec retentissement articulaire et/ou troubles trophiques 7 AMK ou AMC soit 15,05 euros 2)Rééducation pour lymphœdèmes vrais (après chirurgie et/ou radiothérapie, lymphœdèmes congénitaux) par drainage manuel: - pour un membre ou pour le cou et la face 7 AMK ou AMC pour deux membres 9 AMK ou AMC soit 19,35 euros Supplément pour bandage multicouche : - un membre 1 AMK ou AMC soit 2,15 euros - deux membres 2 AMK ou AMC soit 4,30 euros 3)Rééducation pour un lymphœdème du membre supérieur après traitement d’un cancer du sein, associée à une rééducation de l’épaule homolatérale à la phase intensive du traitement du lymphœdème 15,5 AMK ou AMC soit 33,33 euros La durée de ces séances est de l’ordre de 60 mn. Elles comprennent des soins d’hygiène de la peau, la rééducation de l’épaule, le drainage lymphatique manuel et la pose de bandages. Le nombre optimal de séances est de 10. Les cas exceptionnels nécessitant plus de 10 séances devront être précédés par un BDK.

Source: rapport d’évaluation de la HAS sur la prise en charge masso-kinésithérapique d’un lymphœdème et d’une raideur de l’épaule après traitement d’un cancer du sein –décembre 2012 La cotation de l’acte tient compte du bandage, et celui-ci ne peut pas faire l’objet d’un supplément pour bandage multicouche

Indications, contre indications et non indications indications : phase intensive du traitement du lymphœdème sous réserve de l’existence des critères suivants : - différence de circonférence de plus de 2 cm à un niveau au moins du membre atteint par rapport au membre contro latéral, - asymétrie des amplitudes passives entre les 2 épaules, survenue ou aggravée après traitement du cancer du sein, - compliance à l'ensemble du traitement nécessairement associé au DLM (bandages). - répercussion fonctionnelle importante (perte d’autonomie) due au lymphœdème et à la raideur de l’épaule non-indications : la phase d’entretien du traitement et les soins palliatifs

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contre indications : - les pathologies aiguës loco-régionales du membre supérieur concerné non diagnostiquées ou traitées - l’insuffisance cardiaque décompensée - les tumeurs malignes non traitées - l’hyperalgie de l’épaule - la présence d’une chambre implantable du coté opéré en sous claviculaire - la présence de matériel d’ostéosynthèse souscutané avec une partie externe, au niveau du membre supérieur à traiter

Définition du lymphœdème Le lymphœdème est une maladie chronique et évolutive causée par l’accumulation de liquide lymphatique à forte teneur protéique dans les espaces interstitiels et les tissus sous-cutanés, principalement adipeux et conjonctifs. Cette accumulation se produit lors d’un dysfonctionnement du système lymphatique et peut entraîner une augmentation de volume d’un ou de plusieurs membre(s) et/ou des organes génitaux externes. Sont distingués : • les lymphœdèmes secondaires (les plus nombreux) : ce sont les lymphœdèmes survenant après une agression sur le système lymphatique (cancers, chirurgie, radiothérapie, curiethérapie, traumatisme, filariose lymphatique). Ce type de lymphœdème se caractérise par un obstacle sur le trajet du système lymphatique (aires ganglionnaires,

vaisseaux lymphatiques). En fonction de la localisation de l’agression, c’est le membre supérieur ou inférieur qui est touché. Concernant le lymphœdème secondaire au cancer du sein, il apparaît à la suite d’une radiothérapie, d’une lymphadénectomie axillaire sélective (technique du ganglion sentinelle) ou non sélective (axillary sampling) ou d’un curage axillaire ; • les lymphœdèmes primaires comprenant tous les lymphœdèmes qui ne relèvent pas d’une agression sur le système lymphatique mais d’une anomalie constitutive sans cause connue. Ils sont isolés et sporadiques, rarement d'origine familiale (syndrome de Milroy, syndrome de Meige) et encore plus rarement un élément d'un syndrome malformatif plus complexe (syndrome de Turner, maladie de Waldmann, par exemple). Ils touchent essentiellement les membres inférieurs (parfois les membres supérieurs et les organes génitaux externes).

Diagnostic du lymphœdème Le diagnostic de lymphœdème est habituellement clinique. Il est évident au membre supérieur. Au membre i n f é r i e u r, i l e s t a ff i r m é p a r l e s i g n e d e Stemmer(palpation d'un œdème à la face dorsale des orteils et/ou infiltration à son plissement) qui est pathognomonique. En son absence, il faut éliminer les autres causes d'œdème chronique (insuffisance veineuse chronique) et la lipodystrophie (appelée lipœdème ou « cellulite »). 


Classification • 0 Pathologie latente ou subclinique. Le gonflement n’est pas évident malgré la dysfonction du transport lymphatique ; ce stade peut se poursuivre pendant des mois ou des années avant que l’œdème n’apparaisse (stade I-III). Le patient peut évoquer une sensation de douleur, • I Accumulation précoce de liquide relativement concentré en protéines (par comparaison avec l’œdème « veineux ») qui disparaît avec l’élévation du membre. Prise du godet possible mais sans fibrose. Œdème réversible. • II A partir de se stade le lymphœdème est spontanément irréversible. L’élévation du membre seule réduit rarement le gonflement, et la prise du godet est manifeste. Au stade II avancé, le membre peut ou non prendre le godet lorsque la fibrose tissulaire intervient. • III Éléphantiasis lymphostatique. Il n’y a pas de prise du godet et les modifications trophiques de la peau telles que l’acanthose, les dépôts adipeux et des excroissances verruqueuses, se développent. D’après des informations de l’International Society of Lymphology, 2009

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Démocratie Participative

Résultats du sondage L’accès direct : croyances, perceptions et aspirations des kinésithérapeutes Ce sont près de 862 réponses qui ont été apporté à notre consultation du mois d’Avril. Les esprits chagrins trouveront que sur 88000 Kinésithérapeutes ce taux de réponse peut sembler faible il n’en demeure pas moins que cette consultation a le mérite de donner la possibilité de s’exprimer à la profession et qu’elle se situe dans la moyenne de consultations menées par d’autres syndicats.

Une évolution mal intégrée par les professionnels Le premier enseignement que ce sondage nous apporte est que les kinésithérapeutes ne sont pas très au fait des avancées législatives qui concerne notre profession. Seuls 63% des kinésithérapeutes interrogés avaient connaissance de la possibilité offerte par la loi dite de modernisation de notre système de santé de recevoir en première intention un patient en situation d’urgence en cas d’absence de médecin. Cela incombe-t-il à la passivité des professionnels ou bien les syndicats ne communiquent pas suffisamment en

direction de la profession? La réponse mérite d’être posée mais ce n’est pas le propos du jour. Néanmoins, malgré une connaissance de cette évolution législative imparfaite on peut constater que dans la pratique, paradoxalement, 70,4% des kinésithérapeutes qui ont répondu au sondage ont déjà reçu des patients sans que ceux-ci aient au préalable consulté un médecin. Cela tendrait à montrer que l’usage a précédé l’évolution de la Loi. 
 Parallèlement 24,4% des sondés n’ont jamais été confronté au cas et 5,2% ne souhaitent pas avoir recours à cette possibilité.

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Des professionnels réfléchis et conscients des responsabilités liées à ces nouvelles possibilités

Si 20,3% des kinésithérapeutes interrogés considèrent que les connaissances qui leur ont été transmises au cours de leur formation initiale sont suffisantes pour pouvoir recevoir, en toute sécurité, un patient en première intention, 58,1% estiment qu’ils ont acquis ces compétences plus tard, soit par le biais de formations complémentaires soit par l’expérience. Enfin, 21,6% considèrent qu’ils n’ont pas à l’heure actuelle les compétences nécessaires.

Une immense majorité favorable à la création d’une cotation spécifique dans la NGAP

Les kinésithérapeutes interrogés ont plébiscité (81,9%) la création d’une cotation spécifique dans la nomenclature pour la prise en charge des soins en première intention en urgence et en l’absence d’un médecin. 3,7% pensent que le patient devrait consulter son médecin pour obtenir une prescription à postériori et 7% estiment que ce n’est pas à la sécurité sociale de prendre en charge ces consultations. Enfin, 7,2% ne se sentent pas concernés par la problématique de la prise en charge soit parce qu’ils sont salariés soit parce qu’ils n’ont pas l’intention de recevoir des patients en accès direct.

Durée et Tarifs, des avis partagés

Les réponses à la question suivante montre que les kinésithérapeutes ont une approche réfléchie et responsable de ces nouvelles responsabilités. Si les avis divergent sur les modalités de la formation complémentaire nécéssaire pour pouvoir recevoir en toute sécurité un patient en première intention, ils sont 96,4% à être d’accord sur la nécessité d’une formation complémentaire. Pour 35,5% des sondés cette formation devrait être proposée mais sans revêtir de caractère obligatoire. 60,9% se prononcent par contre pour un caractère obligatoire de cette formation pour pouvoir accueillir des patients en première intention, la moitié de ces 60,9% sont même favorable à ce qu’un examen sanctionne cette formation. C’est la position partagée par Alizé qui revendique une formation obligatoire et sanctionnée par un examen pour ceux qui souhaitent recevoir des patients en première intention. Si l’on souhaite que la profession soit prise au sérieux il est nécéssaire de nous montrer à la hauteur de nos ambitions.

51,4% des kinésithérapeutes interrogés sont opposés à ce que la durée de la consultation d’urgence soit normée. Il est vrai que celle-ci peut tout à fait s’arrêter au terme du diagnostic d’exclusion en fonction des drapeaux rouges mis en évidence par le kinésithérapeute. 25,8% sont favorables à une durée de consultation de l’ordre de 30 minutes tandis que 15% et 4,1% sont respectivement favorables à des durées de 45 et 60 minutes. La moyenne des réponses autres que celles refusant une norme de durée est de 37,6 minutes.

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Le traitement de la question portant sur les tarifs est rendu plus complexe par le fait que plusieurs durée de séances sont proposées. 0,35% des sondés ont opté pour une durée de 20 minutes en proposant un tarif moyen de 30,67 euros (tarif horaire de 92 euros). 25,87% des kinésithérapeutes interrogés ont opté pour 30 minutes en proposant un tarif moyen de 34,71 euros (tarif horaire de 69,42 euros). 14,97% des votes ont été exprimés en faveur d’une durée de 45 minutes avec un tarif moyen proposé de 42,52 euros (tarif horaire de 56,69 euros). Enfin, 4,06% se sont montrés favorables à une durée de 60 minutes avec un tarif moyen de 52,29 euros.(tarif horaire de 52,29 euros)


Pour rappel les propositions faites par Alizé revendiquent un AMK 15,5 (addition de la cotation d’un bilan AMK 8,1 et d’un AMK7,5) pour une durée de l’ordre de 40 minutes (équivalent à un tarif horaire de 49,98 €).

Une majorité de Kinésithérapeutes favorable à l’extension de la première intention à toutes les prises en charge

Effectivement, 63,6% des kinésithérapeutes interrogés sont favorables à ce que la possibilité de recevoir nos patients en première intention soit étendue à l’ensemble de nos prises en charge. Cependant, de nombreuses questions ont été soulevée en commentaire sur les modalités d’application, la façon dont l’articulation va se faire avec les médecins ont été posée en commentaire. Cela montre une fois de plus que les kinésithérapeutes ne prennent pas à la légère cette évolution de leurs pratiques et sont conscient qu’il faudra acquérir de nouvelles compétences pour répondre à ces nouvelles responsabilités.

Qui sont les kinésithérapeutes qui ont répondu à la consultation? Les kinésithérapeutes qui ont répondu à notre consultation sont masculins pour 60,7% d’entre eux. Ils exercent en libéral pour 89,3% des kinés interrogés contre 5,9% de salariés et 3,6% de Kinésithérapeutes en exercice mixte.

La distribution du nombre de réponses en fonction des catégories d’âge suit globalement la même distribution que la démographie de la population de Kinésithérapeutes exerçant en France. On notera toutefois une surreprésentation des catégories 26-30 et 31-35 ans et une sous représentation des catégories au delà de 45 ans. Ces divergences tiennent essentiellement au mode de diffusion de la consultation par le biais des réseaux sociaux (au sein desquels les tranches d’âge les plus jeunes sont plus représentées) et par mailing.

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Le graphique ci-dessus reprend la répartition géographique des réponses apportées à la consultation.

Ce qu’il faut retenir de cette consultation : ➔ Des professionnels mal informés de l’évolution du cadre légal de notre profession

➔ Des professionnels réfléchis qui ont conscience que ces nouvelles responsabilités nécessitent une mise à jour de leur connaissance

➔ Des professionnels qui montrent leur attachement à l’égalité de l’accès au soins en privilégiant la prise en charge par la sécurité sociale des Consultations d’urgence

➔ Enfin, des professionnels qui souhaitent voir évoluer leur profession vers de plus grandes responsabilités avec l’extension de la prise en charge en accès direct aux autres prises en charges

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Démocratie Participative

Ce Mercredi 24 Mai le verdict est tombé. Les propositions faites par la CNAM sont dans la droite lignée de ce qui était attendu. Nous avons bien entendu notre avis concernant l'attitude à adopter face à ces propositions, mais il est important que nous puissions faire remonter l'opinion de la profession par rapport à celles-ci. Alors n’attendez plus, exprimez vous!! Remplissez notre questionnaire en ligne ou retrouvez le lien sur notre page Facebook ou notre site :

https://goo.gl/forms/eFekxgAUnxBtIkJu2 Actu’Alizé N°45 - Mai 2017

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Adhésion Chères Consoeurs, chers Confrères, Chers amis. Depuis Mars 2008, date de sa création, Alizé s’est affirmé comme un acteur incontournable de la filière en Masso-Kinésithérapie. Nous sommes le seul syndicat professionnel à dénoncer les dysfonctionnement de l’ordre et ce, depuis sa création. Mais, si cette analyse critique est à l’origine de la création d’Alizé, aujourd’hui, les domaines dans lesquels Alizé est reconnu et s’investi se sont grandement élargis. Nous participons à différents projets concernant la profession dans sa diversité tout en conservant notre indépendance et notre liberté de parole.
 Nous souhaitons redonner à notre profession sa place au sein du système de santé. Nous continuons de progresser à chaque élection nationale, jusqu’à atteindre prés de 21% des votes exprimés lors de la dernière élection de la Carpimko. Nous tenons à vous remercier pour la confiance que vous nous avez témoigné à cette occasion. Mais le résultat de l’enquête de représentativité est venu nous rappeler qu’il ne suffit pas de faire de bon résultats aux élections pour devenir représentatif, il faut également pouvoir justifier d’un nombre d’adhérents très important. Aussi, nous comptons sur votre envie de voir évoluer la représentativité de la profession vers une plus grande pluralité et espérons vous compter bientôt parmi parmi nos adhérents. La pluralité syndicale est l’assurance de voir les décisions concernant l’avenir de la profession faire l’objet d’un dialogue entre les différents syndicats plutôt que de les voir imposées par la volonté de quelques uns. Ensemble nous pouvons changer la façon de concevoir le syndicalisme aujourd’hui. Ensemble nous pouvons mettre un terme au cumul des mandats qui crée des rentes de situation incompatible avec une défense sincère de la profession.

Ensemble nous pouvons emmener la massokinésithérapie vers la première intention, vers l’universitarisation et vers une juste rémunération des actes accomplis chaque jour par près de 83000 Masseurs-Kinésithérapeutes dévoués à leurs patients.

Alors n’hésitez plus, devenez acteurs de l’avenir de votre profession en rejoignant le Syndicat Alizé, seul syndicat qui prend en compte tous les modes d’exercice professionnels et se bat pour l’ensemble de la filière.

Adhérez à Alizé!!! www.alize-kine.org

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Petites Annonces

Remplacement 3 semaines en octobre (Corse du Sud) Vous avez envie de découvrir ou de redécouvrir les splendeurs de la Corse ? Je vous propose de venir me remplacer dans un cabinet agréable et dynamique pendant trois semaines au mois d'octobre. A moins de dix minutes de la plage et du centre-ville d'Ajaccio vous pourrez allier travail et plaisir sans affronter l'affluence touristique estivale. plus d’informations par mail : [email protected]

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Annonceurs

Assurance Soucieux d’offrir à ses adhérents les moyens de bénéficier de conditions de travail optimales, Alizé a négocié auprès de son partenaire Pélican Assurances des contrats d’assurance répondant spécifiquement au besoin de l’exercice de notre profession. Des contrats sans surprises cachées pour un exercice serein. Pour nos adhérents salariés vous pouvez souscrire à la formule Protection Juridique. Pour nos adhérents Libéraux vous pouvez souscrire les formules Responsabilité Civile Professionnelle, Protection Juridique et Assurance Multirisque Professionnelle.

Plus d’informations sur www.alize-kine.org Onglet syndicat —> Assurances Pro

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