Mardi 20 Octobre à 20h30

Le "Rex tremendae" insistant annonce le juge clamé trois fois par le choeur à pleine voix, plein de bruit et de fureur. Les techniques contrapunctiques des ...
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ÉGLISE de la MADELEINE Place et Métro Madeleine

Mardi 20 Octobre à 20h30 Concert au profit d’Hôpital Assistance International

MOZART CANTATES MAÇONNIQUES Dir, Seele des Weltalls – Freimaurerkatate – K 623 Pour Ténor, chœur d’hommes et orchestre. K 429 Allegro (chœur) - Récitatif (pour Ténor) Pour Ténor, chœur d’hommes et orchestre. Maestoso (chœur) Andante (Aria pour Ténor) Maestoso (chœur)

REQUIEM – K 626 Pour quatre solistes, chœur mixte et orchestre.

Aria (pour Ténor) Récitatif et duo (pour Ténor et Basse) Allegro (chœur)

Catherine NAPOLI, Soprano Brigitte VINSON, Mezzo Mathieu CABANES, Ténor José-Luis BARRETO, Baryton

CHŒUR du CAMPUS d'ORSAY Chef de Chœur : Éric DARRIGRAND

BERNARD THOMAS

Orchestre de Chambre

PRIX DES PLACES : 45€ et 30€ (dans la limite des places disponibles) A réserver au secrétariat Provincial et sur place le jour du concert.

Dir Seele des Weltalls Cantate maçonnique K. 429 Version de Kurt Equiluz et Kurt Rapf

Œuvre inachevée pour deux ténors, une basse et orchestre, composée entre 1783 et 1785 sur un texte de L. L. Haschka (1749-1827), peut-être pour une célébration de la Saint-Jean d'été.

CHOR Dir, Seele des Weltalls, o Sonne, sei heut' das erste der festlichen Lieder geweiht! O Mächtige, ohne dich lebten wir nicht; Von dir nur kommt Fruchtbarkeit, Wärme und Licht! ARIE (TENOR) Dir danken wir die Freude daß wir im Frühlingskleide die Erde wieder seh'n, daß laue Zephiretten aus süßen Blumenketten uns Duft entgegenweh'n, daß alle Schätze spendet und jeden Reiz verschwendet die gütige Natur, daß jede Lust erwachet und Alles hüpft und lachet auf segenvoller Flur.

CHŒUR Ô toi, âme de l'univers, ô Soleil, que te soit aujourd'hui consacré le premier des chants de fête! Ô Puissant, sans toi nous ne vivrions pas; de toi seul viennent fécondité, chaleur et lumière! AIR (TÉNOR) C'est à toi que nous devons la joie que nous éprouvons lorsque nous revoyons la terre en son habit printanier, lorsque de tièdes petits zéphyrs nous font parvenir le parfum de douces chaînes de fleurs, lorsque la bienfaisante Nature dispense tous ses trésors et prodigue chacun de ses charmes, lorsque chaque plaisir s'éveille et que Tout bondit et s'égaie Dans les champs regorgeants de ta bénédiction.

Laut verkünde unsre Freude Petite cantate maçonnique K. 623 Version de Kurt Equiluz et Kurt Rapf

Cette œuvre intitulée Das Lob der Freundschaft (l'Eloge de l'Amitié) pour deux ténors, un baryton (ou basse), choeur et orchestre, est, avec son annexe K. 623a, la dernière que Mozart ait achevée, le 15 novembre 1791 . Le texte en a été attribué à Emmanuel Schikaneder (17481812), le librettiste de la Flûte Enchantée, mais il est plus probablement de Giesecke (17611833), brillant minéralogiste et ami de Goethe, initié en 1790. Cette pièce aurait été écrite pour l'inauguration du nouveau local de la Loge, et Mozart l'a dirigée lui-même 2 ou 3 jours plus tard. Gérard Gefen en dit ceci : les frères de loge de Mozart réservèrent à ce dernier un tel triomphe qu'il déclara: "Si je ne savais pas avoir fait mieux, je pourrais croire que cette cantate est mon chef-d'oeuvre".

CHOR Laut verkünde unsre Freude froher Instrumentenschall, jedes Bruders Herz empfinde dieser Mauern Widerhall

CHOEUR Clamez haut notre allégresse, joyeuses sonorités des instruments, et que ces murs fassent écho au cœur de chaque Frère!

Denn wir weihen diese Stätte durch die goldne Bruderkette und den echten Herzverein heut' zu unserm Tempel ein.

Car, par les chaînes d’or de la fraternité et l’union des cœurs fidèles, nous consacrons cette demeure pour qu’elle soit notre Temple aujourd’hui !

REZITATIV (TENOR) Zum ersten Male, edle Brüder, schlieszt uns dieser neue Sitz der Weisheit und der Tugend ein. Wir weihen diesen Ort zum Heiligtum unserer Arbeit, die uns das grosze Geheimnis entziffern soll. Süsz ist die Empfindung des Maurers an so einem festlichen Tage, der die Bruderkette neu und enger schlieszt; süsz der Gedanke, dasz nun die Menschheit wieder einen Platz unter Menschen gewann; süsz die Erinnerung an die Stätte, wo jedes Bruderherz ihm, was er war, und was er ist, und was er werden kann, so ganz bestimmt, wo Beispiel ihn belehrt, wo echte Bruderliebe seiner pflegt, und wo aller Tugenden heiligste, erste, aller Tugenden Königin, Wohltätigkeit, in stillem Glanze thront.

RECITATIF (Ténor) Nobles Frères, c'est la première fois que ce nouveau siège de la sagesse et de la vertu nous accueille. Nous consacrons en cet endroit le sanctuaire de nos travaux, qui doivent nous révéler le grand secret. Doux sont les sentiments du Maçon en ce jour si solennel, où nous reformons et resserrons notre chaîne d'union; douce est la pensée que l'humanité a désormais repris place parmi les hommes; doux est le souvenir des lieux où le cœur de chaque frère est tant en accord avec ce qu'il était, ce qu'il est et ce qu'il peut devenir, où l'exemple le guide, où un véritable amour fraternel l'entoure et où la plus sainte des vertus, la première, la reine de toutes les autres, la bienfaisance, trône dans son paisible éclat.

ARIE (TENOR) Dieser Gottheit Allmacht ruhet, nicht auf Lärmen, Pracht und Saus, nein, im Stillen wiegt und spendet sie der Menschheit Segen aus. Stille Gottheit, deinem Bilde huldigt ganz des Maurers Brust, denn du wärmst mit Sonnenmilde

ARIA (TENOR) La toute-puissance de cette divinité Se passe de bruit, de fastes et de splendeur, Non, c'est dans le silence qu'elle pèse et dispense Sa bénédiction à l'humanité. O divinité silencieuse, à ton effigie Le Maçon rend hommage de son cœur tout entier Car, douce comme le soleil, tu réchauffes

stets sein Herz in süsser Lust.

Toujours son cœur d'une suave ardeur.

REZITATIV (TENOR) Wohlan, ihr Brüder' überlaszt euch ganz der Seligkeit eurer Empfindungen, da ihr nie, dasz ihr Maurer seid, vergeszt.

RECITATIF (TENOR) Allons, mes Frères, abandonnez-vous tout entiers au bonheur de vos sentiments, et puissiez-vous ne jamais oublier que vous êtes Maçons.

(BARITON) Diese heut'ge Feier sei ein Denkmal des wieder neu und fest geschlossnen Bunds

(BARYTON) Que la fête d'aujourd'hui soit un monument à notre alliance de nouveau fermement scellée.

(TENOR) Verbannt sei auf immer Neid, Habsucht und Verleumdung aus unserer Maurerbrust,

(TENOR) Que l'envie, la cupidité et la calomnie soient à jamais bannies de notre cœur de Maçons.

(BARITON, TENOR) und Eintracht knüpfe fest das teures Band, das reine Bruderliebe webte.

(BARYTON, TENOR) Et que l'unité noue fermement le précieux lien tissé par un pur amour fraternel.

DUET (TENOR UND BARITON) Lange sollen diese Mauern Zeuge unsrer Arbeit sein, und damit sie ewig daure, weiht sie heute Eintracht ein. Laszt uns teilen jede Bürde mit der Liebe Vollgewicht, dann empfangen wir mit Würde hier aus Osten wahres Licht. Diesen Vorteil zu erlangen, fanget froh die Arbeit an. Und auch der schon angefangen, fange heute wieder an. Haben wir an diesem Orte unser Herz und unsre Worte, an die Tugend ganz gewöhnt, o dann ist der Neid gestillet, und der Wunsch so ganz erfüllet, welcher unsre Hoffnung krönt.

DUO (TENOR ET BARYTON) Puissent ces murs être longtemps Les témoins de nos travaux, Et pour que ces travaux durent toujours, C'est l'unité qui aujourd'hui les consacre. Partageons chaque fardeau Avec tout le poids de l'amour, pour recevoir dignement ici La véritable lumière de l'Orient. Pour obtenir ce bienfait, Mettons-nous au travail dans la joie. Et que les travaux déjà commencés Connaissent aujourd'hui un nouveau commencement. Lorsqu'en cet endroit Nous aurons entièrement accoutumé Notre cœur et nos paroles à la vertu, Alors l'envie sera apaisée Et nous verrons réalisé Le couronnement de notre espoir.

CHOR Laut verkünde unsre Freude usw.

CHOEUR Clamez haut notre allégresse, etc. (comme au début)

(traduction française par Ania G.)

Mozart tenait un agenda où il listait ses œuvres au fur et à mesure, en en reproduisant les premières mesures. Les dernières lignes de cet agenda concernent ce K. 623 :

MOZART Requiem - K 626 La musique des ténèbres de Mozart

Il est des œuvres surchargées d'impact émotionnel allant jusqu'à cacher leur réalité même. Romantisée, étouffée par des commentaires lyriques, la Messe de Requiem en ré mineur fait partie des grandes légendes musicales, des rumeurs qu'aucune vérité ne pourra faire reculer. Tant pis pour les musicologues, puisqu'il nous reste cet envoûtement de l'entrée des voix de cette musique des ténèbres. Mozart aura posé l'unique question qui vaille sur notre destinée humaine, et sa musique reste encore un mystère. Oeuvre bien sûr inachevée, elle se compose de 13 morceaux dont la paternité a pu être à peu près établie. Eybler maïs surtout Sussmayr dont l'écriture musicale et graphologique s'apparentait tant à son maître, ont permis le pieux mensonge de Constance qui répondait d'ailleurs à un autre mensonge, moins honorable celuilà, du Comte Wallseg, commanditaire de l'œuvre. Requiem et Kyrie sont totalement de la main de Mozart. La plupart du Dies Irae, Tuba Mirum, Rex Tremendae, Recordare et Confutatis sont à peu près de Mozart, Sussmayr n'orchestrant qu'à partir des données précises du Maître. Le Lacrymosa, point culminant de l'oeuvre est bien esquissé par Mozart mais poursuivi à partir de la huitième mesure par Sussmayr. L'Offertoire (Domine Jésus, Hostias) est également majoritairement composé par Mozart et orchestré par Sussmayer. Mais, par contre, le Sanctus, le Benedictus et l'Agnus Dei sont tout entier de Sussmayer qui, humblement et intelligemment, reprendra des thèmes initiaux voire des thèmes d'oeuvre de jeunesse de Mozart. Cette histoire aujourd'hui connue par les travaux de Massin et de Robbins Landon, importe peu en définitive, car le rôle de Sussmayer reste celui d'un couturier. Plus que les démêlés de paternité de l'oeuvre, il faut retenir au travers du Requiem la volonté d'édifier une fausse légende de Mozart, hanté par la mort et porté par sa foi d'enfant dans le catholicisme. Cette mort pieuse ainsi répandue vient masquer la fin amère de Wolfgang, saisi pour dettes, et dont les pensées allaient toutes entières vers l'idéal maçonnique. Le clergé ne s'y est pas trompé et Mozart est mort sans sacrement et sans prêtre, en chantonnant la Flûte Enchantée. Pourtant, il ne faut pas sous-estimer l'impact sur Mozart, très superstitieux, faible et mourant, de ces intrusions du messager gris du Comte Wallseg. Mozart en différant sans cesse l'écriture définitive de sa Messe des Morts, croyait vraiment ruser avec sa propre mort, et il avait clairement conscience d'écrire son propre Requiem. Il ne voulait pas l'achever et ses liens avec la musique religieuse restaient très fort. La coloration sereine et consolatrice, l'orchestration grave sont directement liées à sa pensée maçonnique. Mais peu importe ces querelles, Mozart reste devant la liturgie de la mort, comme dans l'urgence de la vie : tendre, grave, parfois impatient, serein et furieux de vivre. Aussi dans cette oeuvre, les accents héroïques et dramatiques du Dies Irae sonnent étrangers à sa musique. Comprendre le Requiem de Mozart, c'est comprendre l'attitude de Don Juan face au Commandeur, face à l'Enfer : émouvant, transi de peur, mais ne reniant jamais sa grandeur humaine, et allant jusqu'au bout, frère parmi les hommes. Le Requiem de Mozart existe plus par sa beauté vocale, son élévation, que par son orchestration, mais après deux siècles de légende, il reste encore la grande œuvre de musique capable de consolation.

Écrit pour 4 voix, chœur, 2 cors de basset, 2 bassons, 3 tambours, 2 trompettes, timbales cordes et orgue, l'œuvre se présente ainsi. ANALYSE SUCCINTE DU REQUIEM L'œuvre est écrite pour 4 voix, chœur, 2 cors de basset, 2 bassons. 3 trombones, 2 trompettes, timbales, cordes et orgue. Elle suit le découpage traditionnel d'un Requiem : 1 - INTROIT 2 - KYRIE 3 - SEQUENCE (DIES IRAE, TUBA MIRUM, REX TREMENDE, RECORDARE, CONFUTATIS, LACRYMOSA) 4 - 0FFERT0RIUM (DOMINE JESUS-HOSTIAS 5 - SANCTUS 6 - BENEDICTUS 7 - AGNUS DEI 8 - COMMUNIO (LUX AETERNA) Le Requiem est une somme du savoir-faire, musical de Mozart dans le domaine de la musique religieuse. Il mélange des idées traditionnelles mais aussi des idées nouvelles. Cette œuvre est devenue une "œuvre ouverte" et de nombreuses réalisations ont cours dont la plus aboutie est celle de Franz Beyer. Au travers de tous les "trous" laissés par Mozart dans son manuscrit, au travers de l'instrumentation à peine ébauchée après le Kyrie, bien des questions demeurent. Mais le torse restant est suffisamment éloquent pour donner une juste idée de l'œuvre. Les parties de chant, les chœurs, la basse d'accompagnement, l'indication et la ligne des instruments solistes forment une musique fidèle aux intentions du compositeur, et ne posent pas en tout cas les problèmes d'autres torses musicaux : la Dixième de Mahler ou du troisième acte de Turandot de Puccini ou celui de Lulu d'Alban Berg. Le travail des élèves a surtout consisté à faire du Mozart, soit en reprenant des œuvres de jeunesse du maître pour les parties manquantes (Sanctus, Benedictus, Agnus Dei) soit en reprenant pour la fin du Requiem le début à capo de l'œuvre. Bien sûr les parties incomplètes (Lacrymosa, Offertoire) ont été complétées. Le grand sentiment de frustration ressenti envers ce Requiem provient du vide de l'orchestration et, malgré l'usage de la palette instrumentale de Mozart, celle du moins souhaitée pour le Kyrie, il manque cet indicible, cette sorte de transparence d'ailleurs, triste et tendre, présente par exemple dans le concerto pour clarinette tout proche. Comment Mozart a-t-il réagi devant le texte liturgique officiel ? Autant avec humilité qu'avec un certain malaise, et les effrois du Dies Irae comme les affirmations aveugles de foi ne le portent pas vraiment. Son Requiem n'édifie pas les foules et ne met pas en scène sa propre mort. Il ouvre infiniment, simplement, une fenêtre d'où une lumière de consolation peut nous parvenir. Seul le Lacrymosa et le Recordare le poussent vraiment en lui-même et Mozart parle peu de lui dans cette musique si expressive pourtant. Mozart comme l'a souligné Brigitte Massin, était plus obsédé qu'absorbé par cette commande dont le rituel strict n'était plus en phase avec ses idéaux d'amitié et de franc-maçon.

Des échos sonores se répondent entre les rites d'initiation de la Flûte et l'approche musicale de la "meilleure amie de l'homme", la mort. Ainsi le Dies Irae est plus proche des sortilèges de la Reine de la nuit que du jour de colère de Dieu. Plutôt ode funèbre à l'amitié que peur de la mort. Le Requiem de Mozart ne le fera pas mourir en sainteté mais en éternité ! L'influence récente de Haendel et de Bach est déterminante. On peut citer comme éléments caractéristiques certains passages de cette œuvre qui marquera tant le romantisme à venir du siècle d'après. Ainsi, le début du Requiem exprime la profession de foi du compositeur avec cette douce résignation, ce sourire un peu triste propre à sa vision de la Mort. Aux portes de l'inaudible, la musique s'installe avec des sonorités étranges et graves utilisant les cordes divisées, les cors de basset et les bassons. Le Chœur apparaît sur une plainte douloureuse mais ferme, et il appartiendra à une soprano solo d'évoquer la louange de Dieu. Le Kyrie, grand monument fugué, représente le versant austère et péremptoire dévolu au chœur. Le Dies Irae est certes, dramatique, mais surtout pas théâtral, et le jour de colère est plus celui de la peur physique devant l'anéantissement que de l'effroi devant la colère divine. Le chœur soutenu par les mandements de l'orchestre raconte non pas un livre d'images mais une aventure individuelle. Le Tuba Mirum reprend la tradition salzbourgeoise en confiant à un trombone ténor solo, la voix de l'au-delà, auquelle se confronte celle terrestre de la basse soliste, puis du ténor moins véhément et plus concerné. Le "Rex tremendae" insistant annonce le juge clamé trois fois par le choeur à pleine voix, plein de bruit et de fureur. Les techniques contrapunctiques des grands maîtres du passé sont ici utilisés. Le "Recordare" est un moment d'absolu, humble, suppliant, inquiet et miséricordieux à la fois, ce morceau déroule de longues phrases instrumentales. Dernière musique vraiment achevée par Mozart, cet hymne à la pitié universelle est peut-être la plus belle musique de Mozart. La vision dramatique du Confutatis mélange les flammes et la consolation. Le Lacrymosa, même partiellement de Mozart, reste comme une berceuse de la mort, très proche de la cantate BWV 82 de Bach, "Ich habe genug". musique de déploration mais aussi de consolation, et le retour du mystère du début du Requiem est bouclé. Il n'est pas sans intérêt de se rappeler que Mozart mourut en tentant d'achever ce moment ineffable. Sanctus, Benedictus, Agnus Dei sont vraisemblablement bâtis sur des esquisses d'œuvre de Mozart de jeunesse. Mais l'âme de Mozart était déjà partie. Ainsi achevée, cette œuvre est étonnante par sa synthèse de tout le savoir-faire de Mozart, de tout son héritage des grands maîtres, mais aussi par sa prémonition des sonorités à venir, et surtout par l'histoire individuelle et universelle que décrit cette Messe des Morts. Mozart humain, trop humain.