MAG n°10 Découvrez la nouvelle formule de notre Emag, avec un zoom ...

31 oct. 2015 - choisir son poisson, c'est bon pour la mer, c'est bon pour vous ». .... Objectifs planétaires de développement durable. Et pour la première fois, ...
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10 #lemag OCT2015

© Rémy Marion / Pôles d’images

COP21 Monaco répond présent

L’actu développement durable vue par le

04 Notre dossier

Terres Australes et Antarctiques Françaises

s mmaire 20 Zoom sur...

COP21: Monaco répond présent

12 Fondation Prince Albert II

Le prochain envol d’« Aunos » Mr. Goodfish fête la gastronomie Wood For Ever Pact 8ès Prix de la Fondation

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GRIMALDI FORUM MONACO

MONACO

Le Columbus : 100% ecofriendly Semaine Européenne de la Mobilité

M.A.G. puissance 10

28 EN BREF...

Notre dossier

A l’occasion de l’exposition «Escales au bout du monde» accueillie par le Grimaldi Forum en septembre dernier, le MAG vous propose de faire le voyage à ses côtés à la rencontre d’une collectivité méconnue qui mérite, pour assurer la préservation de son exceptionnelle biodiversité, d’être en pleine lumière .

Escales au bout du monde Cap Féron (Iles Kerguelen)

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Vous avez dit TAAF ?

A

u premier abord ces territoires lointains nous semblent inconnus, comme chargés de mystère, et pourtant… Les îles qui composent cette collectivité d’outremer portent des noms qui raisonnent en chacun de nous : Kerguelen, St Paul, les Australes ou encore la Terre Adélie… Autant de prétextes à rêveries, vers des aventures au bout du monde dans des paradis cachés. Qui ne serait pas tenté d’embarquer ? Les Terres Australes et Antarctiques Françaises constituent la plus atypique et exotique des collectivités françaises ultramarines. Préservés des activités de l’homme, sous protectorat militaire, 5 districts composent cette réserve naturelle qui couvre plus de 2 200 000 hectares dont 1 500 000 en réserve marine.

De la découverte des îles Amsterdam et St Paul en 1552, puis celles de Kerguelen et Crozet en 1772, expéditions scientifiques, chasse aux mammifères marins et tentatives échouées d’exploitation économique ont rythmé la vie des îles jusqu’au début du XXème siècle. Il faut attendre les années 50 et 60 et l’installation de bases scientifiques à Kerguelen, Amsterdam puis Crozet pour qu’une présence humaine réduite s’y installe de manière permanente. C’est cette absence d’activité humaine couplée à l’insularité des terres qui leur confère ce statut très particulier et un fort taux d’endémisme de la faune et de la flore. Manchot royal et manchot empereur, gorfou, albatros hurleur ou à bec jaune, tortue verte, baleine à bosse… leurs noms évoquent l’évasion et les grands poètes. Préservés et protégés, possédant des caractéristiques originelles du fait de leur isolement pendant de longues périodes, ils restent toutefois fragiles. Afin de retrouver le caractère original des milieux, les TAAF travaillent ardemment à diminuer l’impact des activités humaines mais aussi à contrôler les espèces introduites lors des tentatives de colonisation aux siècles précédents et ce, afin de préserver cette nature qui a tant encore à dévoiler.

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Notre dossier

Golfe du Morbihan (Iles Kerguelen)

Une logistique millimétrée Ravitailler ces terres isolées au bout du monde représente un véritable défi. 4 navires assurent les rotations entre les bases et le continent afin d’effectuer les changements d’équipes mais aussi apporter vivres et équipements. Le Marion Dufresne, navire amiral des TAAF, qui a bénéficié d’une cure de jouvence à l’occasion de son 20ème anniversaire, effectue 4 rotations par an depuis la Réunion, avec pour missions principales le ravitaillement mais aussi la recherche scientifique océanographique avec l’Institut Paul-Emile Victor (IPEV). A la fois paquebot, cargot, pétrolier (pour apporter le carburant sur les bases), porte-hélicoptères et navire de recherche, le Marion Dufresne reste une expérience unique pour les passagers ayant la chance de naviguer à son bord. La Curieuse et l’Aventure II concentrent leurs missions autour de l’archipel de Kerguelen tandis que l’Astrolabe, navire à « capacité glace », dessert la Terre Adélie depuis Hobart en Tasmanie.

© Bruno Marie

Des voyages au long cours, parfois périlleux et agités, qui donnent envie de prendre le large à la rencontre des hivernants...

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Une escale remarquée en Principauté de Monaco ! Pour que le public et les scolaires de la Principauté puissent découvrir l’immensité de ces territoires isolés, leur histoire et la biodiversité qu’ils abritent, l’exposition « Escales au bout du monde » s’est arrêtée au Grimaldi Forum du 8 au 27 septembre derniers. Grâce à une collaboration avec la Direction de l’Education Nationale, plus d’une vingtaine de classes de primaire et lycée sont ainsi venues « plancher » sur les 42 panneaux présentant les 5 districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises. De l’importance de la philatélie et de la pêche, à l’histoire des îles, ou la découverte de la faune et la flore, les plus jeunes ont pu apprivoiser ces vastes territoires et comprendre les enjeux liés à leur préservation.

Inauguration officielle en présence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, Mme Cécile Pozzo di Borgo, Préfet des TAAF, Monsieur Jean Pastorelli, Président du Grimaldi Forum et Monsieur Philippe Ortelli, Partenaire des TAAF.

Rencontre avec les photographes Bruno Marie & Stéphanie Légeron

Comment est né ce projet ?

L’idée nous est venue en décembre 2011, lors du colloque «Les Assises de la Mer» qui s’est déroulé à Saint-Pierre de la Réunion et où nous étions tous les deux présents. Après une rencontre fortuite avec le Préfet des TAAF de l’époque, Monsieur Christian Gaudin, nous avons pu échanger quant à son souhait de promouvoir le fabuleux patrimoine des Terres Australes et Antarctiques Françaises encore trop méconnues, au travers d’un livre qui leur serait consacré. En juillet 2012 nous avons alors signé une convention nous offrant un accès à l’ensemble des districts afin que nous puissions réaliser nos reportages et interviews. Nous avons ainsi convenu qu’en retour de l’aide logistique apportée, nous mettrions à disposition une partie de nos photographies et réaliserions, en toute autonomie, un livre dévoilant d’une part la richesse de la biodiversité des îles de ce territoire tout autant que les aventures humaines des personnels rencontrés dans ces terres isolées. Vous imaginez l’enthousiasme qui était le nôtre à l’idée de réaliser ce projet ! Il restait toutefois la question cruciale des financements pour pouvoir le mener à bien. Nous avons alors démarché de nombreuses structures, publiques ou privées, en quête de partenaires qui accepteraient de nous soutenir.

Vous avez eu la chance de partir à la découverte de ces terres reculées, quel souvenir en avez-vous gardé ?

Nous avons eu la chance de faire plusieurs voyages dans les TAAF entre juin 2012 et juin 2015, les îles Éparses, les Australes, la Terre Adélie puis de nouveau les Éparses. Nous avons découvert un territoire unique et extraordinairement riche. Fouler ces territoires quasi vierges, où l’impact humain reste très limité, a été un grand privilège. Les personnels des bases comme ceux des navires (Le Marion

Dufresne et L’Astrolabe) ou encore les militaires des FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien) nous ont accueillis très chaleureusement et nous ont permis de suivre leur quotidien. Nous témoignerons de la richesse de ces rencontres dans le livre, au travers de multiples portraits - des scientifiques, des personnels des TAAF, marins et bien d’autres. Ce fut une très belle aventure humaine que de pouvoir échanger avec ces passionnés.

« Fouler ces territoires vastes quasi vierges a été un grand privilège » Kerguelen, Îles Éparses ou encore Terre Adélie… Quelle est votre favorite ?

Nous avons eu un réel coup de cœur pour l’île d’Europa, la plus au sud des îles Éparses, mais aussi la plus grande et la plus préservée. L’île est incroyable à tout point de vue. Tout d’abord, par le grand nombre d’oiseaux qu’il est possible d’y observer comme par exemple les frégates, fous à pieds rouges ou pailles-en-queue. Les paysages y sont plus variés que sur les autres îles, avec une mangrove de 700 hectares - soit l’équivalent de la superficie des zones de mangrove à Mayotte - qui n’a jamais été exploitée ou détruite par l’homme et est de fait dans un état de conservation exceptionnel. Parmi les derniers reliquats de ce système de végétation primaire, elle constitue un important réservoir de biodiversité et une référence à l’échelle du sud-ouest de l’océan Indien. Et bien sûr, les Kerguelen ! Le plus grand archipel des Terres Australes et

Antarctiques Françaises. Nous nous y rendions pour la première fois fin 2012, lorsque le Marion Dufresne a subi une importante avarie à Crozet. Notre voyage s’est donc arrêté à l’île de la Possession où nous avons passé une dizaine de jours sur la base Alfred Faure avant d’être rapatriés sans avoir pu découvrir les Kerguelen. Nous avons entrepris un second voyage en novembre 2013 pour rejoindre les Kerguelen où nous avons eu la chance de rester un mois. Ce long séjour nous a permis de mieux organiser notre planning de reportages, d’accompagner les scientifiques sur le terrain et de découvrir de nombreux sites de l’archipel. Allant de cabanes en cabanes comme il est d’usage pour les longs trajets de découvertes de cet archipel presque aussi grand que la Corse ou en chaland pour pouvoir se rendre dans les petites îles préservées du golfe du Morbihan. Nous avons ainsi pu nous rendre à Ratmanoff, l’une des plus grandes manchotières de l’île, dans le sud-est, pour rejoindre le canyon des « Sourcils Noirs » où les albatros, à sourcil noir bien évidemment, viennent se reproduire, mais aussi à Port-Jeanne d’Arc, site où se trouvent les vestiges de l’unique usine baleinière construite sur le sol français. C’est un important lieu de mémoire, qui a pu être réhabilité par la direction du patrimoine culturel des TAAF. Bruno s’est rendu seul en Terre-Adélie. Après un très long voyage en avion pour rejoindre la Tasmanie depuis l’île de La Réunion, il lui a fallu embarquer sur le navire polaire L’Astrolabe et parcourir les quelque 2700 km qui séparent Hobart de la base antarctique française de Dumont D’Urville en Terre Adélie. Cela en valait la peine. Les paysages antarctiques sont fabuleux et variés. Bruno est resté sur place 12 jours… ponctués par plusieurs tempêtes !

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Les TAAF ont été très présentes à nos côtés, nous conseillant notamment dans le choix de nos équipements pour les Australes. En Terre Adélie, des vêtements adaptés aux conditions climatiques locales et souvent extrêmes ont été fournis à Bruno par l’IPEV (L’Institut Paul-Émile Victor). Dans les Éparses, où le climat se rapproche davantage de celui que nous connaissons à La Réunion, nous n’avons pas eu besoin d’équipement particulier.

Avez-vous une ou deux anecdotes sur ces périples à nous dévoiler ?

Ce n’est pas une anecdote, mais nous avons été tous deux marqués par notre première expédition dans les Australes qui s’est terminée quelques jours après notre départ de La Réunion pour cause d’avarie du navire. Ce dernier ayant heurté un haut-fond proche de l’île de la Possession (Crozet), nous avons dû être évacués sur la base Alfred Faure avec une centaine d’autres passagers. La crise a été remarquablement gérée par les TAAF et le chef de district de l’époque (François Zablot), la base n’étant pas conçue pour accueillir plus d’une trentaine de personnes. Tout s’est remarquablement bien passé même si la déception de nombreux scientifiques - dont les

programmes « tombaient à l’eau » du fait de l’avarie et donc de l’annulation de la rotation – fut grande.

Aux Kerguelen, nous avons eu l’incroyable chance de pouvoir nager avec des éléphants de mer. Chaque matin était organisée une plongée permettant à un petit groupe de trois personnes d’aller « barboter » au milieu de jeunes éléphants de mer et parfois de

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quelques imposants mâles de plusieurs tonnes. C’était une sensation très particulière et surprenante de voir ces mammifères évoluer avec agilité puis venir délicatement se frotter aux intrus que nous étions dans cet univers marin dont la température ne dépassait pas les 4 degrés !!!

Savoir que l’exposition allait être présentée en Principauté a été une excellente nouvelle car le projet prenait tout de suite une plus grande portée. Nous sommes très fiers et honorés d’avoir pu exposer au Grimaldi Forum. C’est une date qui a beaucoup d’importance pour nous.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour réaliser l’ensemble des photos et textes ? Les reportages sur sites ont été réalisés entre juin 2012 et juin 2015. Après cette première phase, essentiellement consacrée à la photographie, aux rencontres et interviews, nous nous sommes intéressés, au retour, à l’écriture des textes et à la mise en page de l’ouvrage. Un juste équilibre entre ce que nous voulions rendre de nos reportages photos et ce que les textes devaient couvrir et apporter à nos futurs lecteurs a été trouvé, non sans mal. Ce livre de 448 pages présentera pour la première fois l’ensemble de ce territoire exceptionnel qui s’étend des Glorieuses à la Terre Adélie.

Quels sont vos projets futurs ? La parution du livre « Escales au bout du monde » est-elle prévue prochainement ? Préfacé par Nicolas Hulot, ce qui est pour nous une belle reconnaissance, nous espérons une parution pour cette fin d’année (2015) et étudions la possibilité de le présenter officiellement au prochain Salon du Livre de Paris qui se tiendra en mars 2016.

En réalisant cette exposition « Escales au bout du monde » quel message souhaitez-vous transmettre ? L’exposition était tout d’abord l’occasion de célébrer le 60ème anniversaire de la collectivité des TAAF et une opportunité, en amont du livre, de communiquer sur ces territoires, les faire connaître au public et principalement aux scolaires. Nous espérons qu’elle a contribué à soulever des volontés afin de continuer à préserver toutes les richesses qu’ils renferment. 3 jeux de 42 panneaux tournent actuellement.

© Bruno Marie

Notre dossier

On imagine aisément que de telles expéditions nécessitent une véritable préparation ?

Un coin de paradis sur terre, une nature à protéger 5ème district des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), véritables « sanctuaires océaniques de la nature primitive », les Iles Eparses, avec leur nom aux accents de bout du monde, invitent à l’évasion. Situées à l’entrée nord du canal du Mozambique, les Iles Glorieuses sont les premières îles de l’archipel éclaté des Eparses, qui se déroule le long de Madagascar jusqu’à l’Ile d’Europa près du Tropique du Capricorne en passant par Juan de Nova et Bassa da India. L’île de Tromelin, seule à se situer en dehors du canal du Mozambique, à l’est de Madagascar, est bordée au nord par les Seychelles et au Sud par La Réunion et L’Ile Maurice.

Une usine propre à Fontvieille

A la tête de la Cogemat, spécialisée dans la location de matériel (camions-toupies, pompes à béton) et de l’Entreprise Monégasque de Travaux, production et distribution de béton, Philippe Ortelli a très tôt mis en place des solutions durables afin de limiter l’impact de ses activités sur l’environnement. Depuis 20 ans, par exemple, ses camions roulent au Diester de Colza et l’usine installée dans le quartier de Fontvieille peut se prévaloir d’être zéro rejet / zéro déchet. Une démarche environnementale globale et pérenne à l’image d’un entrepreneur sincère et visionnaire.

Iles Eparses Philippe Ortelli, soutien engagé et passionné

L

’écouter parler des Îles Eparses, c’est déjà faire le voyage et comprendre toute l’importance de leur préservation. Habituellement discret sur son engagement environnemental, Philippe Ortelli n’en demeure pas moins un passionné, qui prend très à cœur la mission qu’il s’est fixée, tant professionnellement que personnellement. Voici 10 ans déjà que cet entrepreneur monégasque consacre chaque année entre 30 000 et 50 000 euros de budget pour soutenir des projets de développement durable, plusieurs avec Act For Nature jusqu’à devenir en 2014 partenaire des Terres Australes et Antarctiques Françaises grâce à MC Advisory. Homme d’action mais surtout homme de conviction, il lui paraît aujourd’hui important d’emmener dans son sillage d’autres entrepreneurs et bonnes volontés souhaitant, comme lui, préserver la biodiversité notamment dans les Iles Eparses.

Philippe Ortelli, parlez-nous de votre engagement aux côtés des Terres Australes et Antarctiques Françaises ? Lorsqu’Olivier Arnoult, qui me conseille depuis maintenant une dizaine d’années, m’a présenté le projet j’ai rapidement compris l’enjeu environnemental lié à la préservation des TAAF, en particulier des Îles Eparses. La situation très particulière de ces terres extrêmes et isolées leur a permis de conserver une biodiversité d’une grande richesse mais très fragile. Aujourd’hui il nous appartient d’y protéger la faune et la flore afin de garder intact ce capital naturel très spécifique, menacé par quelques espèces invasives apportées par les colons ayant tenté d’y vivre au XIXème siècle. Le protectorat militaire en place permet de réellement protéger la nature, d’autant qu’il n’y a pas d’habitation sur les îles. Les hivernants, scientifiques ou militaires, y sont de passage, pour une durée de quelques mois à 1 an. Loin d’une réelle activité humaine la situation des îles Eparses et plus largement des TAAF est unique. Plus qu’ailleurs nous avons une opportunité réelle et palpable d’agir concrètement sur le long terme. Ma première visite sur site mi-novembre 2014 a conforté mon envie de soutenir les actions menées par la collectivité des TAAF et de m’impliquer à leurs côtés de façon pérenne. Quelles actions avez-vous menées ? La première action a concerné l’île d’Europa,

la plus grande des Iles Eparses avec ses 30 km2 et la seule à posséder une végétation indigène quasi intacte. La faune présente sur l’île est d’une grande variété, nous pouvons par exemple y dénombrer quelque 13 espèces différentes d’oiseaux dont 2 sous-espèces endémiques. Plus de 10 000 tortues viennent y pondre sur les plages, principalement lors de l’été austral. Le nombre de femelles venant pondre est même en augmentation constante. Le projet a été de financer pendant 1 an les études sur place d’un thésard, afin que l’île d’Europa obtienne son classement en site RAMSAR*. Son rôle était finir l’état des lieux et collecter les données quant à l’état de conservation des écosystèmes terrestres et marins, identifier les espèces invasives telles que les chèvres apportées par les colons lorsqu’ils ont essayé d’y vivre. Mais également les rats et souris apportés quant à eux par les bateaux à l’époque. Aujourd’hui la lutte contre les espèces invasives est plus qu’importante car les chèvres détruisent les végétaux dont les euphorbes arborescentes (Euphorbia stenoclada) qui hébergent les colonies reproductrices d’oiseaux marins, tandis que les rats mangent les œufs des oiseaux…. Europa est aujourd’hui le 2051ème site de la Convention RAMSAR. Une belle réussite. La deuxième action concrète a été de financer l’exposition itinérante « Escales au bout du monde » présentée en septembre dernier au Grimaldi Forum, afin de participer à promouvoir la richesse exceptionnelle de ces Terres Australes et Antarctiques Françaises, à l’occasion de leur 60ème anniversaire. Ma collaboration avec les TAAF ne s’arrêtera sans doute pas là car il reste beaucoup à faire. L’enjeu environnemental est de taille et j’espère sincèrement que l’exposition fera naître chez d’autres mécènes l’envie de participer à la préservation de la biodiversité de ces joyaux insulaires. Quels sont vos projets futurs ? Deux nouvelles actions ont été menées cette année : la première a permis de cofinancer une importante campagne d’éradication d’espèces invasives sur l’île de Juan de Nova afin de préserver la première colonie de sternes fuligineuses, où près de 650 000 couples nichent chaque année. La deuxième action est plus logistique, et permettra le renforcement de la présence humaine sur le site des Glorieuses. Grâce à deux embarcations légères, le contingent sur site pourra surveiller le récif et interdire son accès à des embarcations venant braconner les ressources marines.

* La Convention  RAMSAR a pour mission « La conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier.

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GRIMALDI FORUM MONACO

10 numéros ça se fête ! Le MAG a fait sa mue, une nouvelle maquette pour une nouvelle expérience de lecture...

E

n septembre 2012, nous décidions de sauter le pas et lancer un e-magazine dédié à l’actu développement durable du Grimaldi Forum et de la Principauté : Le MAG pour Monaco Act Green. Nous souhaitions mettre nos compétences au service d’une mission d’importance : rendre compte du dynamisme de Monaco en matière de développement durable et d’engagement solidaire tant à l’échelle du pays qu’à l’international, afin de montrer l’étendue des possibles. Les trimestres ont défilé sans que l’on s’en aperçoive, ponctués de très belles rencontres avec des acteurs de tous horizons ayant en partage le respect de notre Planète.

Ce 10ème numéro est d’abord l’occasion de remercier nos partenaires, la Fondation Prince Albert II et la Direction du Tourisme et des Congrès, mais aussi chacun de vous qui, de près ou de loin, contribuez à son existence.

M. .G puissance Chaque sujet est une opportunité de s’ouvrir encore d’avantage sur les actions engagées et les innovations développées par des passionnés, de sensibiliser sur l’urgence de préserver notre planète. Loin de tout discours dogmatique, nous avons choisi dès le départ de vous montrer les beautés que la Terre recèle, partager nos rencontres avec ces aventuriers qui osent des défis fous pour prouver que des alternatives à nos modes de vie existent bel et bien. Parce qu’ils portent un message optimiste et confiant en notre capacité d’agir pour des lendemains durables… parce que leur idéaux sont nobles et justes… parce qu’ils sont tout simplement inspirants, nous sommes heureux de pouvoir humblement porter leurs voix.

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Fondation Prince Albert II

Réintroduction du

Gypaète barbu

Des années d’efforts récompensées

La Commune de St-Etienne-de-Tinée, le Parc national du Mercantour et la Fondation Prince Albert II de Monaco sont heureux de vous annoncer le prochain envol de « Aunos ». Il s’agit du premier poussin de gypaète barbu du Parc national du Mercantour né en milieu naturel depuis la disparition de cette espèce dans les Alpes au début du XXème siècle.

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L

e jeune gypaète est né au mois de mars. Son nom a été donné par la classe de CM1-CM2 de l’école de St-Etienne-de-Tinée. Il fait référence au surnom du gypaète, « le casseur d’os », et au mont Aunos (2514m) situé sur la commune. Aunos est né de la reproduction de Rocca lâché en 2007 à Vignols (commune de Roubion, Parc national du Mercantour) et de Girasole lâchée en 2008 à Entracque (Parco Natural Alpi Marittime). Ces deux gypaètes ont été réintroduits grâce au soutien de la Fondation Prince Albert II de Monaco, dans le cadre d’un programme qui se déroule à l’échelle des Alpes et qui a débuté en 1986 en Autriche.

© Giordano Nicolazzi

© B. Lequette

Des gypaètes réintroduits grâce au soutien de la Fondation Prince Albert II de Monaco En 1993, les parcs Alpi Marittime et du Mercantour se sont associés à ce programme. Aujourd’hui, on compte une trentaine de couples reproducteurs dans les Alpes, dont 7 en France pour la saison de reproduction 2015. Le 05 août 2015, Aunos a pu être observé lors d’une visite sur le site par son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, Madame le Maire de Saint-Etienne-de-Tinée Colette Fabron, le Président du Parc national du Mercantour Fernand Blanchi, le Vice-Président de la Fondation Prince Albert II de Monaco S.E.M Bernard Fautrier et le Directeur du Parc national du Mercantour Alain Brandeis, accompagné de ses équipes.

Le Gypaète barbu, plus grand rapace d’Europe (3 mètres d’envergure), avait été exterminé par l’Homme au début du siècle dernier ; on croyait à tort qu’il tuait les animaux d’élevage et enlevait les jeunes enfants. Aujourd’hui, il est établi que ce charognard joue un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire. Il se nourrit presque exclusivement d’os qu’il avale avant dissolution dans son tube digestif. Malgré son jeune âge de 4 mois, Aunos a été observé en train de consommer des os d’une trentaine de cm apportés au nid par ses parents. C’est de manière intentionnelle que le site géographique n’est pas révélé, afin d’assurer la tranquillité d’Aunos et de ses parents. Une « bulle de tranquillité » de 700m de rayon autour de l’aire doit être respectée. Le Parc national du Mercantour rappelle que toute perturbation intentionnelle, y compris par des activités photographiques ou d’observations naturalistes, est interdite à proximité des sites de nidification dans le cadre du plan national d’actions en faveur du gypaète barbu.

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Fondation Prince Albert II

Mr. Goodfish fête la Gastronomie

à l’Exposition Universelle de Milan

Gaël Orieux et Philippe Joannes

Le vendredi 25 septembre, Mr.Goodfish a fêté la gastronomie depuis l’Exposition Universelle de Milan, sur les Pavillons français et monégasque pour une journée spéciale, en partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco. 14

P

our l’occasion, les chefs Gaël ORIEUX, du restaurant L’Auguste à Paris, et Philippe JOANNES, Meilleur Ouvrier de France et Chef Exécutif du Fairmont Monte Carlo, ont cuisiné des poissons de saison Mr.Goodfish tout au long de la journée. Ces dégustations se sont déroulées dans le Foodtruck, mis à disposition dans les jardins du Pavillon France. Le Chef Gaël Orieux a choisi la barbue et l’a servie en persillade avec un kasha de sarrasin, de la salicorne, des haricots verts et un réduit de pommes à cidre. Le Chef Philippe Joannes a mis à l’honneur les « Perles de Monte-Carlo », des huîtres élevées en Principauté, accompagnées de perles de pâtes et d’un granité de champagne rosé. Les chefs ont été accueillis par Julien Cellario, Directeur Général de Monaco Inter Expo et par Alain Bergé, Commissaire Général du Pavillon français. Ils ont reçu la visite de Guillaume Garot, ancien Ministre français délégué à l’Agroalimentaire et fervent défenseur d’une alimentation durable et responsable. L’animation culinaire Mr. Goodfish, co-organisée par Nausicaa et la Fondation Prince Albert II de Monaco, s’est parfaitement inscrite dans les thèmes du Pavillon France « Produire et nourrir autrement » et du Pavillon Monaco « L’excellence solidaire, nourrir le monde autrement ». Cette année, Mr. Goodfish fête son 5ème anniversaire. Lancé en mars 2010, le programme Mr. Goodfish n’a de cesse de sensibiliser le public à l’importance de la consommation durable des produits de la mer. Le programme vise à rendre le consommateur acteur pour la préservation de la ressource marine en publiant, chaque saison, une liste de produits de la mer conseillés par des spécialistes en la matière. Le but de cette démarche est de protéger

les stocks de produits de la mer fragilisés par la consommation d’autres stocks disponibles en abondance. Le programme, développé dans chaque site touristique, s’appuie également sur les restaurateurs et les poissonniers qui jouent un rôle primordial au moment de l’acte d’achat. « Bien choisir son poisson, c’est bon pour la mer, c’est bon pour vous ». Le site www.mrgoodfish.com permet aux visiteurs de connaître la liste des produits de la mer conseillés pour la saison, propose des recettes simples élaborées par de grands chefs et vous permettra de retrouver toutes les actualités de Mr. Goodfish.

L’Exposition Universelle de Milan a lieu jusqu’au samedi 31 octobre 2015. Il s’agit d’une Exposition Universelle aux caractéristiques totalement inédites et novatrices. Elle va au-delà de la simple fonction de conteneur d’exposition grâce à un processus participatif qui vise à impliquer de manière active les nombreux acteurs du projet autour d’un thème d’importance crucial : « Nourrir la planète, Energie pour la vie ». Les chiffres clés • 184 jours d’exposition • Du 1er mai au 31 octobre 2015 • + de 130 pays participants • + de 20 millions de visiteurs attendus sur un site de plus d’un million de m2

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Fondation Prince Albert II

soutient le

Wood Forever Pact

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Mercredi 23 septembre 2015, à l’occasion de la visite officielle du Monaco Yacht Show (MYS) par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, Gaëlle Tallarida, Directrice Générale du MYS et Stephen A. Carter, PDG d’Informa Group, ont remis à la Fondation Prince Albert II de Monaco un chèque de 46 000€ pour ses actions dans la lutte contre la déforestation et son programme Wood Forever Pact, à bord du Yersin.

« L’objectif pour les constructeurs de yachts : l’utilisation de bois issu de forêts gérées durablement »

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a Fondation Prince Albert II de Monaco, s’est engagée, dès sa création, dans la lutte contre la déforestation. La préservation des forêts tropicales permet tout particulièrement d’agir au niveau des trois domaines d’action prioritaires de la Fondation : la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité et l’accès à l’eau. Après une étude minutieuse sur les différentes problématiques environnementales générées par le yachtisme, la Fondation a choisi de concentrer son action sur le bois, un élément essentiel dans la construction de yachts. Les différentes essences que l’on retrouve à bord sont sélectionnées pour leurs caractéristiques techniques,

mécaniques et esthétiques. Teck, acajou, ébène… ces bois tropicaux sont utilisés pour les ponts et les aménagements extérieurs, ainsi que pour le design intérieur et le mobilier. En 2010, la Fondation Prince Albert II de Monaco lançait le Wood Forever Pact, avec pour objectif de soutenir les constructeurs de yachts dans une démarche d’utilisation de bois issu de forêts gérées durablement. Le MYS, du fait de son statut de salon international majeur du yachting et de sa volonté d’allier luxe et respect de l’environnement, s’est tout naturellement engagé aux côtés de la Fondation. Au fil des années, le programme a évolué pour s’ouvrir aux métiers en lien avec le yachting utilisant ou prescrivant du bois tels que les designers, les fabricants de mobilier ainsi que les fournisseurs de bois, dans le but de fédérer un réseau. Cette union de professionnels permettra de faire levier sur la chaîne d’approvisionnement du bois, d’obtenir une offre plus respectueuse de l’environnement en matière de bois tropicaux et de faire des super yachts le fleuron environnemental de l’industrie du nautisme. Le réseau Wood Forever Pact s’engage à utiliser et promouvoir le bois issu de forêts gérées durablement.

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Fondation Prince Albert II © JC VINAJ

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8èmes Prix de la Fondation Prince Albert II de Monaco

Eau, Climat, Biodiversité… des lauréats

engagés

La Huitième Cérémonie de Remise des Prix de la Fondation Prince Albert II de Monaco s’est tenue le 2 octobre dans la Salle des Princes du Grimaldi Forum en présence de plus d’un millier de personnes. A cette occasion, S.A.S. le Prince Souverain a récompensé des personnalités pour leurs actions exemplaires en faveur de l’environnement dans les trois domaines d’actions prioritaires de Sa Fondation : la lutte contre les changements climatiques, la préservation de la biodiversité ainsi que l’accès à l’eau et la lutte contre la désertification.

L

ors de Son Allocution, S.A.S le Prince Albert II de Monaco a souligné : «A l’heure où notre monde est si violent, si inégal, si douloureux parfois, chacune de ces rencontres, chacun de ces regards que je croise sont autant de raisons de ne pas baisser les bras. Ces rencontres, c’est un peu ce qui motive la cérémonie de ce soir. Il y a le plaisir de se rencontrer et l’intérêt de rendre hommage à ceux qui nous inspirent, qui montrent le chemin. Ceux qui, par leur action, par leur pensée, par leur influence, nourrissent nos espoirs. Les trois lauréats que nous allons honorer aujourd’hui sont de ceux-là. Ils sont de ceux qui, malgré les difficultés et les mauvaises nouvelles, n’ont pas renoncé. Ils sont de ceux qui entretiennent les rêves et en font la réalité.»

Le « Prix Eau » a été décerné à M. Loïc Fauchon pour son engagement remarquable en faveur de la protection de cette ressource vitale, notamment auprès du Conseil Mondial de l’Eau, de l’Institut Méditerranéen de l’Eau et de l’ONG « TransSahara-Caravanes sans frontières ».

Le point d’orgue de la cérémonie de remise des prix fut la projection en avant-première mondiale du film

« Les Saisons » (présenté en salle de cinéma le 27

janvier 2016), dernier opus de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, réalisateurs du film « Ωcéans » présenté au grand public pour la première fois en 2009 à l’occasion de la deuxième Cérémonie de Remise des Prix de la Fondation. « Les Saisons est une épopée sensible et inédite qui relate la tumultueuse histoire commune entre l’homme et les animaux sauvages depuis la dernière ère glaciaire jusqu’à nos jours ». Jacques Perrin

«Cette année 2015 est pour l’eau un grand cru. La semaine dernière, à New-York, l’Assemblée générale des Nations-Unies a élevé l’eau an rang des 17 Objectifs planétaires de développement durable. Et pour la première fois, la Conférence pour le climat qui s’annonce à Paris, ouvre le droit à une vraie réflexion sur les conséquences de l’évolution du climat sur la sécurisation des ressources en eau. Ne gâchons pas notre plaisir. La cause de l’eau est enfin reconnue. Les discours se transposent peu à peu en projets concrets, en actes quotidiens. Oui, l’eau est une cause magnifique. Elle doit être le combat de chacun et de chaque instant pour qu’au temps des incantations succède le temps des engagements». Le « Prix Changement Climatique » a été remis à M. Bill McKibben, écrivain, écologiste et fondateur de l’association « 350.org », le premier mouvement populaire mondial s’intéressant au changement climatique. «C’est pour moi un grand honneur d’accepter ce prix au nom de tous les participants au mouvement pour le climat. Ce mouvement a surgi ces dernières années et rassemble des personnes venues de tous les horizons, qui collaborent étroitement avec des institutions telles que Votre Fondation, à qui l’on doit tant. Les études menées sur les océans sont particulièrement inquiétantes, car elles augurent du blanchissement des grands récifs coralliens, de l’acidification progressive des océans, de la hausse du niveau des mers… Toutefois, nous voyons également qu’une vague humaine se soulève, prête à relever ce défi, à tenir tête à la poignée d’entreprises spécialisées dans les combustibles fossiles qui continuent d’aggraver le problème.» Le Prix « Biodiversité », a été octroyé à M. Emmanuel de Merode pour son investissement exemplaire pour la préservation de la biodiversité depuis ces vingt dernières années dans des parcs nationaux de République démocratique du Congo (RDC) et plus particulièrement le Parc des Virunga. Son travail a consisté à soutenir sur le terrain les gardes des parcs nationaux pendant la guerre civile qui coûta la vie à plus de cinq millions de citoyens congolais. « C’est pour moi un grand honneur de recevoir ce prix au nom des gardes forestiers du Parc National des Virunga, dont beaucoup consacrent leur vie à rétablir la paix dans l’est du Congo. Nous tenons à remercier sincèrement la Fondation Prince Albert II de Monaco pour ce témoignage de leur reconnaissance, qui nous permet d’attirer l’attention sur les sacrifices consentis par ces gardes forestiers et souvent occultés, ainsi que sur leur contribution au développement d’une région toujours en proie à des conflits armés. »

[ Synopsis : Après avoir exploré une prairie à la manière d’une jungle peuplée d’animaux étranges et fabuleux, après avoir parcouru le globe à tire d’ailes avec les oiseaux migrateurs et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies mantas, Jacques Perrin revient pour ce nouvel opus sur des terres plus familières. Il nous convie à un formidable voyage à travers le temps pour redécouvrir ces territoires européens que nous partageons avec les animaux sauvages depuis la dernière ère glaciaire jusqu’à nos jours. Les Saisons est une épopée sensible et inédite qui relate la longue et tumultueuse histoire commune qui lie l’homme au vivant ]. Une des missions de la Fondation Prince Albert II de Monaco étant de promouvoir et d’encourager des initiatives remarquables notamment par l’attribution de prix et de bourses, la cérémonie de remise des prix a aussi été l’occasion d’honorer des étudiants pour la qualité de leurs travaux dans le domaine du changement climatique. Dans le cadre d’un accord passé avec le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), représenté par M. Bruce Stewart, la Fondation Prince Albert II de Monaco et la Fondation Cuomo, representée par Mme Elena Cuomo, ont remis une bourse d’études à dix jeunes chercheurs : Cocou Jaurès AMEGNAGLO Université du Ghana - Ghana Thushani ELEPATHAGE Sun Shine Coast University – Australie Md Amirul ISLAM Skolkovo Institute of Science and Technology - Russie Peter KABANO Université de Manchester – Royaume-Uni Kholoud KAHIME Cadi Ayyad University Biology – Maroc Rasmila KAWAN Université de Heidelberg – Allemagne Ada METALIU Université de Tirana – Albanie Mulugeta Gemi MOKRIA Université Fredrich-Alexander d’Erlangen- Nuremberg - Allemagne Christina ONYANGO MOI University – Kenya Adrianna TORRES BALLESTEROS Université de Sao Paulo - Brésil La Huitième Cérémonie de Remise des Prix de la Fondation Prince Albert II de Monaco a bénéficié du soutien de l’horloger suisse, Rolex, de la marque de cosmétiques suisse, La Prairie, et des eaux minérales Corse, Orezza.

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Les enjeux de la

COP

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a COP21 ou « Conférence des Parties » c’est 4 années de préparation, 12 jours pour trouver un accord global, 1 vote par pays, 193 Etats, 117 ONG, 20 000 délégués et observateurs, 3 000 journalistes pour un budget de près de 187 millions d’euros. Derrière cette réunion internationale de grande ampleur, considérée comme le plus grand événement international jamais organisé sur le sol français, se cache de nombreux enjeux dont l’un des plus importants défis à relever pour l’humanité : celui du changement climatique. Depuis le milieu du XIXe siècle, la température moyenne a augmenté de 0,8 degrés Celsius avec une émission de près de 2 000 gigatonnes de CO2 (le gaz à effet de serre (GES) le plus présent dans l’atmosphère). Le phénomène naturel qu’est l’effet de serre (soit la rétention partielle des radiations solaires par l’atmosphère) est plutôt une bonne chose, il permet de conserver une température moyenne sur la Terre vivable ; sans lui, elle serait de -18 degrés. Cependant les activités humaines viennent déséquilibrer ce phénomène complexe, en provoquant artificiellement l’augmentation des concentrations de GES dans l’atmosphère et, par conséquence accentue le réchauffement de la planète. Ainsi depuis 1992, avec le premier Sommet de la Terre à Rio, l’Organisation des Nations Unies et ses Etats membres, alertés de la gravité du réchauffement climatique par la communauté scientifique (notamment le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat qui élabore des rapports afin de préparer les COP), décident de prendre des mesures à l’échelle planétaire. Ils se dotent d’une Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), point de départ d’une surveillance accrue du changement climatique. L’objectif est de stabiliser les concentrations atmosphériques de GES.

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Depuis, plusieurs étapes ont été franchies avec plus ou moins de succès. En 1997, la signature par 87 pays du protocole de Kyoto, mettant en place des objectifs légalement contraignants et prévoyant des délais afin de réduire les émissions de GES des pays industrialisés, qui n’entrera en vigueur qu’en février 2005.

Puis en 2009 un objectif commun est fixé, et validé à Copenhague durant la COP15, afin de contenir le réchauffement climatique sous la limite +2 degrés Celsius en 2100. Cependant, depuis la COP15, les pays ne semblent pas trouver d’accord global pour lutter contre le réchauffement climatique. La déception est d’autant plus grande que les attentes étaient hautes. A cela s’ajoute l’inquiétude générée par l’absence d’un accord : que feront les pays, en 2020, lorsque le protocole de Kyoto ne s’appliquera plus ? La France, qui préside la 21e CCNUCC, dont la réunion finale aura lieu entre le 30 novembre et le 11 décembre prochains à Paris, veut éviter ce scénario catastrophe.

Les aspirations sont alors très fortes avec comme principal enjeu : décider d’un nouvel accord qui devra remplacer le prolongement du protocole de Kyoto. Il s’agit d’accélérer les efforts de réduction d’émissions GES des pays, de sorte que le réchauffement de la planète soit limité, comme prévu, en deçà de 2 degrés Celsius d’ici à la fin de ce siècle, niveau de réchauffement jugé « acceptable » par la communauté internationale. Mais aussi d’aider les populations les plus démunies subissant de plein fouet les conséquences du changement climatique qui modifie considérablement leur environnement. En effet, cela s’illustre par la déforestation responsable d’1/3 des émissions globales de CO2 avec près de 80 000 km2 de forêt coupés (environ la superficie de l’Autriche); la montée des eaux qui depuis 1901 connaît une hausse de 19 cm ; une biodiversité marquée par un rythme d’extinction actuel de 100 à 1000 fois supérieur au taux moyen, 15 à 37 % de la biodiversité actuelle pourrait disparaître d’ici 2050 ; les catastrophes « naturelles » qui sont 7 fois plus nombreuses que dans les années 60 (avec 9 fois plus de personnes touchées) ; la fonte des glaces avec près de 350 milliards de tonnes de glace par an (la fonte a été multipliée par 3 en 5 ans au Groënland) ou encore l’acidification des océans qui depuis 1850 connait une hausse de 26%. C’est pourquoi un accord international reste indispensable pour parvenir à une vision partagée entre tous les pays et instaurer une solidarité envers les populations les plus vulnérables de la planète. Face à de tels défis la conférence de Paris, malgré son importance, ne pourra, à elle seule, répondre à l’ampleur du défi climatique. Il s’agit de poser des bases et une ligne directrice de façon à ce que chaque pays et chaque citoyen agisse pour lutter contre le réchauffement climatique.

© DTC

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éaffirmant son engagement en faveur de la protection des équilibres climatiques, le Gouvernement Princier a communiqué au Secrétariat de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sa Contribution nationale dans la perspective de la Conférence de Paris sur le climat.

COP 21 Monaco annonce un objectif

ambitieux

Dans ce cadre, tous les pays sont invités à annoncer, volontairement, la contribution qu’ils pourront apporter à l’atteinte des objectifs de l’accord. Monaco fixe ainsi son objectif de réduction d’émissions de gaz à effets de serre de 50% à l’horizon 2030 par rapport à 1990. Cet objectif fait suite à l’engagement de réduction de 30% en 2020 proposé par la Principauté pour la deuxième période du protocole de Kyoto et place Monaco sur la trajectoire d’une neutralité carbone à l’échéance 2050, conformément au souhait de S.A.S. le Prince Albert II. En consacrant un tel engagement, le Gouvernement Princier confirme les

positions qu’il soutient depuis le début des négociations relatives au futur régime, à savoir le fait que l’accord doit être ambitieux et applicable à toutes les Parties conformément aux capacités nationales et formule le vœu que la somme des engagements des Parties permette d’atteindre l’objectif consistant à contenir l’élévation moyenne des températures globales à moins de deux degrés par rapport aux niveaux préindustriels et, dans la mesure du possible, à moins de 1,5°C. A ce jour, la Principauté a réduit ses émissions de 13,2 % par rapport à l’année 1990 et a rempli son objectif de réduire en moyenne ses émissions de 8% sur la période 2008-2012, par rapport à l’année 1990 dans le cadre de sa participation à la première période du Protocole de Kyoto. Le Gouvernement compte remplir ses nouveaux engagements grâce à une action qui portera en priorité sur ses trois grands secteurs d’émission : le transport routier, le traitement des déchets et les dépenses énergétiques dans les bâtiments.

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Partenariat

Le Centre Scientifique de Monaco partenaire d’une exposition sur les coraux

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n collaboration avec le LabEx CORAIL regroupant des Institutions françaises et des Universités de Métropole et d’Outre-Mer travaillant sur les récifs coralliens, l’IFRECOR, la Plateforme Ocean Climat, la Fondation Total et le Centre scientifique de Monaco, une exposition intitulée « Les récifs coralliens face au changement climatique » vient d’être réalisée. Celle-ci se tient à l’Aquarium de la Porte Dorée à Paris jusqu’au 8 novembre prochain, après laquelle elle sera présentée dans des ateliers de la COP21. Elle a été inaugurée le 17 septembre dernier en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles son Excellence Monsieur Claude Cottalorda, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco auprès de M. le Président de la République française. C’est le Dr Sylvie Tambutté, Directrice de Recherche au Centre Scientifique de Monaco, qui lui a fait découvrir l’exposition. Cette exposition se place dans le cadre des évènements organisés pour la « COP21 » afin de sensibiliser les décideurs politiques sur ces phénomènes. La 21e Conférence des parties de la Conventioncadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) a pour but d’aboutir à un nouvel accord international sur le climat. Les océans, en raison de leur rôle clé dans la machine climatique planétaire, ne devront pas être oubliés. En effet, ils constituent à la fois un réservoir à chaleur et une pompe à gaz carbonique et constituent ainsi de véritables régulateurs du climat. Cependant ces dernières années les changements climatiques ont affecté leur pouvoir régulateur entraînant, entre autre, des perturbations au niveau des écosystèmes coralliens qui abritent environ un tiers de toutes les espèces marines connues à ce jour.

Appel de l’Océan pour le Climat « Océan en bonne santé, climat préservé. Ensemble, faisons entendre la voix de l’océan » Sign the petition on change.org/oceanforclimate

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Engagement

« Our Ocean », l’engagement de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco pour les Aires Marines Protégées « Les Aires Marines Protégées incarnent aujourd’hui la seule solution pérenne, viable pour tous, écologiquement responsable et financièrement pertinente. C’est pourquoi il faut les développer, et le faire vite, avant qu’il ne soit trop tard. Il nous faut trouver les moyens d’aller bien au-delà de l’objectif des 10% fixé à Aichi – alors même que cet objectif, en l’état actuel, paraît difficile à atteindre ». Voici le message sur les Aires Marines Protégées (AMP) porté par S.A.S. le Prince Albert II de Monaco lors de la conférence « Our Ocean » qui s’est tenue à Valparaiso (Chili) les 5 et 6 octobre derniers.

Silencieusement, l’océan subit les changements climatiques. La vie y est perturbée, risque de disparaître peu à peu. Une vie qui à l’origine, ne l’oublions pas, est apparue dans l’océan. La machine climatique a besoin, pour son bon fonctionnement, d’un océan en bonne santé, d’un océan vivant. Du plancton à la baleine bleue, la vie dans l’océan produit une grande part de l’oxygène de la planète, plus encore que les forêts, de même qu’elle absorbe un quart du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère. En outre, les écosystèmes marins et littoraux jouent un rôle majeur puisqu’ils

La principale annonce de cette conférence internationale a été faite en ouverture par la Présidente du Chili, Madame Michelle Bachelet, et portait sur la création d’une aire marine protégée de 720.000 km2 autour de l’île de Pâques. Ce territoire maritime protégé doit être encore soumis à l’approbation de la population indigène. Ce projet d’AMP pour l’île de Pâques avait déjà été abordé en présence de représentants des pêcheurs insulaires lors de la 5ème édition de la « Monaco Blue Initiative » (MBI), co-organisée par la Fondation Prince Albert II de Monaco et l’Institut Océanographique. Le Chili s’engage aussi à protéger les eaux autour des îles de San Félix et de San Ambrosio, dans l’archipel de Juan Fernandez, sur une zone de 297.000 km2. Durant cette conférence les Etats-Unis ont, quant à eux, appuyé la création d’une zone marine protégée cubaine. Le Prince Albert II a rappelé l’engagement de Son gouvernement et de Sa Fondation pour le développement des AMP, notamment en Méditerranée, avec la mise en place d’un trust fund pour renforcer les AMP existantes et en créer de nouvelles. Monaco est également très actif dans le renforcement de la plus grande Aire Marine Spécialement Protégée de Méditerranée : le sanctuaire Pelagos. Cette zone protégée s’étend sur 87.500 km2 et trois pays : la France, l’Italie et Monaco. Cette conférence a été marquée également par l’intervention de Jean-Pierre Gattuso, Directeur de recherche au laboratoire océanographique de Villefranche et président de l’Association Monégasque sur l’Acidification des Océans (AMAO) qui a présenté les interactions climat-océans avec notamment les impacts au niveau de l’élévation du niveau de la mer et de son acidification. Sur cette thématique, le Prince Albert II a déclaré : « Nous sommes également conscients des autres conséquences du réchauffement climatique sur notre océan, la destruction d’écosystèmes fragiles, la migration d’espèces et, par-dessus tout, la montée du niveau des mers causées par la fonte des glaces ». Il a ainsi prévenu des conséquences si aucune décision n’était prise par l’ensemble des Etats lors de la conférence climatique de Paris.

protègent les régions côtières et nourrissent une part importante de la population mondiale. Malheureusement, les changements climatiques et l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre liés à l’activité humaine ont des effets considérables sur l’océan : réchauffement, acidification, fonte de la banquise, modifications des courants, élévation du niveau de la mer… Ces effets menacent durablement les écosystèmes marins et, par là même, la capacité de l’océan à réguler le climat et à assurer l’avenir de la planète et de l’humanité.

A l’issue de la Conférence Climat Paris 2015 (COP21), il est absolument nécessaire d’obtenir un accord ambitieux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est également impératif que l’océan – deux tiers de la surface du globe – soit intégré explicitement dans le futur régime climatique de manière à : 1. Renforcer la capacité de l’océan à atténuer les changements climatiques, grâce à des écosystèmes marins protégés et fonctionnels en mesure de stocker le CO2 ; 2. Relever les défis de l’adaptation des régions littorales et côtières, les

pays insulaires étant souvent les plus vulnérables ; 3. Intégrer, dans les mécanismes de financement climatique, les projets de gestion durable et de conservation de la biodiversité marine et côtière, en particulier ceux qui concernent les aires marines protégées ; 4. Développer des solutions innovantes dans le domaine de l’énergie, de l’alimentation et des transports maritimes; 5. Poursuivre l’investissement dans la recherche scientifique, afin de mieux comprendre les interactions océanclimat et d’orienter l’action politique en conséquence.

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MONACO

Le Columbus monte-carlo

100% S

itué dans le quartier de Fontvieille, l’Hôtel Columbus Monte-Carlo a placé le développement durable au cœur de ses préoccupations. Son credo: multiplier les actions en faveur de la préservation de la planète. Les efforts déployés par l’établissement hôtelier, dictés par une véritable politique environnementale, ont porté leurs fruits au travers d’une récompense qui cristallise aujourd’hui son engagement : l’obtention de la « Clef Verte » en 2012. La Clef Verte est un label international, développé en France par l’office français de la Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe. Les critères sont établis au niveau international et sont communs à tous les pays. Ils sont réévalués chaque année afin de satisfaire les exigences environnementales de la Fondation pour l’Education à l’Environnement. Ses bonnes pratiques environnementales ont enfin été labellisées « Eco Leaders niveau Argent » par TripAdvisor en 2014.

Un engagement environnemental visible à tous les niveaux La démarche environnementale du Columbus se décline dans tous les postes de l’hôtel. En termes d’énergie, l’établissement a opté pour des ampoules à basse consommation pour l’intégralité de ses éclairages ; des détecteurs de mouvement ont été installés dans les 9 étages (qui viennent tout juste d’être équipés avec des ampoules LED à 2.2 W) et dans les parties communes en même temps que des sèche-mains à air pulsé dans les toilettes des lieux publics. Afin de sensibiliser les clients pour

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Ecofriendly Ecoresponsable

qu’ils accompagnent cette démarche, le Columbus a créé des cartes ludiques qui incitent les clients à éteindre les lumières. Réflexe facile à provoquer : retirer la carte du boîtier au moment de quitter la chambre, afin de supprimer l’alimentation électrique et éviter ainsi de laisser les lumières et / ou TV allumées. Dans le même esprit, le Columbus est un EcoWatteur convaincu de la région PACA depuis 2012, c’est-à-dire qu’il s’est engagé dans une démarche citoyenne de réduire sa consommation en cas d’alerte dans les périodes de forte consommation électrique. Pour limiter sa comnsommation d’eau, l’hôtel s’est chargé d’installer des mousseurs-antigouttes dans les 181 chambres et des fontaines à eau pour le personnel afin de supprimer la multiplication des bouteilles. Pour garantir et vérifier l’usage de ces bonnes pratiques, l’équipe de maintenance effectue des mesures régulières des émissions de Co2, de consommation d’eau et d’électricité. Le recyclage est également un des fers de lance de la politique environnementale du Columbus où le tri sélectif des déchets est effectué quotidiennement. Dans ce but, l’hôtel dispose d’un compacteur pour les cartons et essaie autant que possible de leur donner une deuxième vie. Enfin, côté restauration, les petits déjeuners sont élaborés à partir de produits émanant de fournisseurs locaux et des produits sans gluten sont proposés au petit déjeuner buffet chaque matin. Enfin, l’hôtel utilise des produits bio pour les nettoyants et dégraissants et 70% des produits sont labellisés ECOLAB, les crayons en chambre fabriqués en France à partir de bois certifié, les produits en papier utilisés dans l’hôtel sont aux normes PEFC.

Le Columbus, signataire de la Charte Bois de la Fondation Prince Albert II Dans le cadre de l’initiative « Monaco s’engage contre la déforestation » initiée par la Fondation Prince Albert II, l’hôtel est également signataire de la Charte sur le bois. De ce fait, il s’engage à promouvoir auprès des clients et fournisseurs, le bois et les produits à base de bois certifiés FSC ou PEFC ou alors provenant d’une exploitation forestière légale et durable, comme moyen de lutte contre la déforestation ; à acheter et utiliser du bois et/ ou des produits à base de bois certifiés FSC ou PEFC ou provenant d’une exploitation forestière légale et durable ; à recycler le bois et/ou les chutes de bois par des filières adaptées ; à assurer la traçabilité du bois et / ou du bois présent dans les produits à base de bois et enfin à tendre vers une utilisation exclusive de bois et/ou de produits à base de bois certifiés FSC ou PEFC ou provenant d’une exploitation forestière légale et durable. A ce titre, le room directory version papier a été supprimé et toutes les informations destinées à la clientèle apparaissent désormais sur les écrans TV, tout comme les conseils pour réussir son séjour 100 % éco-responsable. Et puisque la transmission des bonnes pratiques implique d’être exigent envers soi-même, le personnel est régulièrement sensibilisé et bénéficie de formations pour intégrer cette notion « paperless ».

© Centre de presse de Monaco

L’actu green du Columbus

Le 29 septembre, un déjeuner Green a été organisé pour les clients « sociétés » de l’hôtel. Un buffet bio était proposé, en collaboration avec le fournisseur certifié « L’Inattendue ». Le Columbus vient de mettre en place pour ses clients un système de rotations navettes pour éviter des allers-retours à répétition et non écologiques (avec un ou deux clients…) Une sorte de co-voiturage clients ! 25

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MONACO

Pendant la Semaine européenne de la Mobilité

Monaco

dans la roue du

« Transport Alternatif »

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a Semaine européenne de la Mobilité existe depuis l’année 2002 et est organisée chaque année, du 16 au 22 septembre. Cet évènement a pour but d’éveiller la conscience des Européens sur la pollution urbaine et sur les comportements à adopter pour améliorer la qualité de vie citadine. Cette semaine dédiée à la Mobilité encourage et invite tout un chacun à repenser sa façon de bouger et de se déplacer. Cette année encore, la Principauté participait à l’évènement, où une véritable fête de la mobilité était organisée sur le thème de cette édition 2015 : « L’Intermodalité », un concept qui implique l’utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même déplacement. De nombreuses animations et ateliers étaient organisés sur le sujet, aussi bien en Gare de Monaco qu’au Larvotto avec la présentation des vélos de Monaco (les vélos électriques gérés par la Compagnie des Autobus de Monaco) et des Mobee (le service de véhicule d’autopartage basé sur le principe du free floating), sans oublier l’exposition de véhicules électriques, avec essais à l’appui. Les enfants étaient également sensibilisés à cette notion de mobilité douce grâce aux ateliers de l’IMEED. Le dimanche 20 septembre, une partie du boulevard Princesse Grace était même en partie réservé aux ballades en vélos avec l’après-midi, un spectacle de vélos acrobatiques, trottinettes et rollers.

Découvrir la ville… tout simplement à pied ! La Direction du Tourisme et des Congrès de Monaco souhaitait s’associer à la Semaine Européenne de la Mobilité et a proposé samedi 19 septembre, des visites de ville pédestres et gratuites ! Au départ de la Direction du Tourisme située Boulevard des Moulins, les participants ont pu découvrir Monaco à pied ! Cette visite culturelle animée par Jean-Marc Ferrié, Président de l’Association « Au cœur de Ma Ville », a permis aux visiteurs de découvrir Monaco sous l’angle de l’intermodalité. En effet, au-delà de la visite de ville classique, le parcours avait été étudié pour qu’un maximum d’ascenseurs, escalators et transports publics soient empruntés, l’occasion de monter que Monaco est une Destination « Walking Distance ».

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en bref...

1 Le cormoran huppé de Méditerranée niche à Monaco Depuis sa création en 2008, la Direction de l’Environnement s’est engagée dans l’inventaire de la faune et de la flore du territoire monégasque. Les équipes du Conservatoire d’Espaces Naturels de Provence-AlpesCôte d’Azur l’accompagnent depuis cinq ans et interviennent notamment sur les suivis réguliers de l’avifaune. Dans ce cadre, l’année 2015 a été marquée par une découverte importante : la preuve d’une nidification réussie sur la falaise du Rocher du cormoran huppé de Méditerranée, (Phalacrocorax aristoletis desmarestii). Le cormoran huppé de Méditerranée, relativement peu courant sur notre littoral, est protégé en Principauté. L’unique colonie connue en France continentale se situe dans les Bouches-du-Rhône et la nidification d’un couple n’est avérée dans le Var que depuis 2006. Cette découverte constitue la première mention officielle de nidification de l’espèce dans ce secteur du littoral méditerranéen. Elle vient ainsi combler une lacune dans la continuité des sites des colonies françaises et italiennes. La Principauté occupe désormais une position centrale dans la zone d’expansion de l’espèce. Plus d’informations : Direction de l’Environnement [email protected]

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Marché de performance énergétique : des résultats encourageants

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En 2012, le Gouvernement Princier a décidé de mettre en œuvre, en partenariat avec l’Agence de l’Energie de Berlin, une expérimentation de marché de performance énergétique sur un groupe de bâtiments. Ce marché de performance énergétique conclu pour une durée de 12 ans, à compter du 1er juin 2013, avec la société « Johnson Controls » a permis à la Principauté de bénéficier de l’effet de levier de l’investissement privé pour exploiter ses gisements d’économies d’énergie. La société rembourse son investissement à partir des économies générées par la réduction de la facture énergétique. Ces économies d’énergie sont garanties et, si les objectifs ne sont pas atteints, l’entreprise en assume les conséquences financières. Le projet a consisté en la mise en place d’équipements dans 5 bâtiments publics en vue d’améliorer leur efficacité énergétique de 27% et à la maintenance de ces équipements pendant la durée du marché. Le coût global de l’opération est évalué à 2,72 M€. Ce projet doit conduire à une réduction estimée à environ 35% des émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments considérés. L’année 2014 est la première année de mesure de la performance. Cette première année d’exploitation s’est soldée par une amélioration de l’efficacité énergétique de 25%. Dans la perspective de la Conférence de Paris sur le climat « la COP21 », Monaco s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% en 2030. La réalisation de projets tels que celui-ci, vont contribuer à atteindre cet objectif et inscrire Monaco sur la trajectoire d’une neutralité carbone à l’échéance de 2050.

au Musée Océanographique du 7 au 9 novembre

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Fondée en 2009, BLUE possède aujourd’hui une renommée mondiale grâce à l’opportunité unique qu’offre le festival de transmettre au public la passion des océans et de leur préservation à travers l’image, tout en initiant de sérieux débats entre les plus grands experts scientifiques de la préservation et de l’exploration. La Principauté de Monaco est devenue le second site du BLUE en 2013, suite à la signature d’un partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco et le Musée océanographique. Dans son discours en 2013, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a souligné le besoin d’une prise de conscience globale et la forte capacité de BLUE à atteindre cet objectif. « Ce festival utilise le pouvoir des films, de la photographie, du divertissement et de la science pour apprendre, faire progresser et initier une gestion durable des océans à travers le monde » a-t-il dit. « Pour éveiller les consciences en faveur d’une protection de l’environnement plus concrète, nos meilleures armes sont celles qui gagnent nos cœurs et marquent nos esprits. » BLUE 2015 se concentre sur les problématiques marines globales, dont la place des océans dans le changement climatique.

4 Des récifs artificiels innovants pour les 40 ans de l’AMPN Des récifs artificiels innovants, réalisés par un groupe spécialisé dans les ouvrages maritimes, ont été livrés par semi-remorque afin d’être immergés au pied de la digue du Port Hercule de Monaco en attendant leur transfert dans la Réserve du Larvotto. Cette opération est menée avec la collaboration du laboratoire ECOMERS de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, de la Direction de l’Environnement de Monaco, de la Direction des Affaires Maritimes de Monaco, des plongeurs de la Compagnie des Carabiniers du Prince et de l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature. S.A.S. le Prince Souverain procèdera à leur inauguration lors de la commémoration des 40 ans de l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature, le 20 octobre 2015. Avec ce projet, la Fondation Prince Albert II, en partenariat avec l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature, contribuera, à l’occasion du 40ème anniversaire de l’association, à la protection de la biodiversité dans la Réserve du Larvotto.

L’Institut océanographique, la Fondation Albert Ier et Abercrombie & Kent scellent leur partenariat Aux côtés de S.A.S. le Prince Albert II, Robert Calcagno, Directeur général de l’Institut océanographique, et Geoffrey Kent, Fondateur et CEO d’Abercrombie & Kent, ont annoncé leur partenariat à l’occasion de la présentation de la première « Ocean Exploration and Expedition in style » dans l’archipel de Palau à bord du super yacht Saluzi. L’Institut océanographique et la Fondation Albert Ier, dont le Président d’Honneur est S.A.S. le Prince Albert II, ont décidé d’engager une nouvelle étape dans sa mission de médiation en développant une série d’actions en mer à travers le monde, rassemblées sous l’intitulé des « Expéditions de l’Institut océanographique ». L’Institut océanographique souhaite ainsi s’investir sur site, à la rencontre des experts et des acteurs de la protection des océans, pour toujours mieux comprendre, sensibiliser le public et les leaders d’opinion et témoigner des initiatives de gestion durable des océans.

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Abercrombie & Kent, leader mondial des voyages exclusifs, développe une nouvelle offre « Inspiring Expeditions » qui s’adresse à des personnes recherchant le confort de haut niveau, la découverte de sites exceptionnels (Palau, l’Antarctique, l’Arctique…) avec une vraie démarche de connaissance et d’engagement pour la protection des sites visités. C’est pourquoi l’Institut océanographique et Abercrombie & Kent s’associent aujourd’hui pour proposer une nouvelle offre de croisières, « Ocean Expeditions and Exploration in Style », pour élargir encore le cercle des ambassadeurs de la mer de l’Institut océanographique. L’Institut apportera son expertise, son savoir-faire et son assistance technique et scientifique dans l’élaboration de ce programme et dans l’organisation des visites. Pour soutenir les actions de médiation de l’Institut océanographique, Abercrombie & Kent reversera 5% du produit de ces croisières.

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Le Gouvernement Princier prolonge son partenariat avec Alpi Marittime - Mercantour Le Gouvernement Princier a renouvelé son soutien auprès du Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) Alpi Marittime – Mercantour, aux côtés de la Fondation Prince Albert II de Monaco. La prorogation de la Convention-Cadre de partenariat, signée le 19 septembre 2008, ouvre la voie à la poursuite des projets engagés dans le cadre de la ConventionProgramme « Inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO», qui vise à préparer, soutenir et présenter un dossier de candidature pour permettre à terme, au GECT, d’être inscrit sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Rappelons que la Principauté de Monaco et le Parc national du Mercantour entretiennent des liens privilégiés depuis 1979, avec la création de l’association des « Amis du Parc du Mercantour ». Ce territoire commun Alpi Marittime – Mercantour, aux portes de Monaco, devenu Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT), constitue la partie la plus méridionale de la chaîne des Alpes et son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO serait une reconnaissance internationale pour cet espace exceptionnel, tant pour sa richesse biologique, géologique et culturelle que pour son caractère unique.

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Nom de code : OSCARMED Les 29 et 30 septembre derniers, sous l’égide de l’Accord RAMOGE, s’est déroulée une opération de surveillance des pollutions en mer de Ligurie et dans le canal de Corse, nommée « OSCARMED » (Opération de Surveillance Coordonnée Aérienne des Rejets de navires) afin de contrôler 193 sillages de navires. Bonne nouvelle ! aucune pollution ni flagrant délit de rejet illicite n’ont été observés durant l’opération.

Édité par Direction de la Communication du Grimaldi Forum 10 avenue Princesse Grace 98000 MONACO Tél +377 9999 2500 Avec le précieux concours de la Fondation Prince Albert II de Monaco et de la Direction du Tourisme et des Congrès de Monaco Distribution et diffusion uniquement par voie électronique et en téléchargement sur www.grimaldiforum.com

Rédaction Hervé Zorgniotti [email protected] Nadège Massé [email protected] avec la participation de Clélia Candavoine [email protected] Ont collaboré à ce numéro de nombreux acteurs du développement durable de la Principauté Conception graphique Aurély Antzemberger Crédits photos Fontadion Prince Albert II de Monaco Centre de Presse DTC Grimaldi Forum Jean-Charles Vinaj