L'office de tourisme de demain - Aquitaine Europe Communication

31 mai 2011 - les rues de Tripoli, Sana'a ou Damas sont tout sauf des avatars d'un quelconque jeu vidéo comme Call of Duty. À l'évidence, internet ne mérite ...
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numérique Comprendre l’actualité et les tendances du numérique

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© James Thew - Fotolia.com

Tablettes tactiles, écrans interactifs, réseaux sociaux… les offices de tourisme doivent s’adapter pour offrir une vraie expérience à leurs visiteurs.

© Laval Virtual France

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Travail : l’ordinateur L’office de tourisme s’impose partout

de demain

Les Aquitain capacités sur L’Aubergeavec son Réseaux Pessac, Un six utilise internet téléphone inattendues numérique sociaux et pionnière du portable ordinateur de poche. de Kinect ou accueille 24 entreprises 28 22 vous 10 son sans-contact Bimestriel d’AEC, agence des initiatives numériques

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édito

sommaire

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Dans et hors les murs

actus

« Arrêtons les discours simplistes sur les évolutions numériques ! »

Hommes-femmes : inégaux sur internet

par Marcel Desvergne,

Comment favoriser la télémédecine ?

président d’AEC, agence des initiatives numériques

Les capacités inattendues de Kinect

La Toile planétaire et ses applications numériques ne connaissent pas les frontières physiques. Nous sommes installés depuis début 2010, à Bacalan, à côté de la station de Dossier tram “New York”, mais les réflexions et les projets que nous développons ont une assise bien plus vaste. Exister 137 rue Achard, c’est aussi travailler parfois chez soi - merci le télétravail -, c’est partager avec nos pairs parisiens, bretons ou wallons. Et c’est accompagner des porteurs de projets. Il était nécessaire, en ce joli mois de mai, de tirer les premiers enseignements de l’Auberge numérique et d’en rappeler l’état d’esprit : AEC permet aux étudiants, jeunes entrepreneurs, innovateurs, travailleurs indépendants, jeunes pousses… de se déployer en responsabilité. Une dizaine de projets ont été développés à ce jour. L’assemblée générale de notre agence des initiatives numériques a donné son accord pour que ce premier © Laval Virtual France essai soit confirmé par un développement de l’Auberge numérique. Suite donc au prochain numéro. Un autre acte s’est déroulé ce même 30 mars. Quatre structures se sont jointes aux 22 adhérents d’AEC : ADEISO, Bordeaux Gironde Investissement, Innovalis Aquitaine et La Lyonnaise des Eaux. La confiance de ces nouveaux partenaires pour initiatives le travail que nous menons en phase avec les Pessac, ville pionnière du sans-contact collectivités territoriales est plaisante. Elle est le signe que l’Aquitaine investissant dans le champ du numérique (ses filières, ses réseaux, ses jeunes pousses formations, ses applications, ses usages) fait L’Auberge numérique vous accompagne preuve de maturité en croisant les pertinences de chacun. Parler de l’écosystème numérique mondial R&D n’est pas suffisant. C’est nécessairement, sur le terrain, passer des alliances et s’organiser Les maîtres de la géolocalisation en commandos pour produire des contenus, fournir des services tout en explicitant les juridique modes sociétaux de nos comportements. Les réseaux sociaux et l’entreprise L’innovation numérique est bien le complément de la réflexion stratégique sur notre monde digital. t aussi La lecture du dossier sur “L’office de tourisme de demain” en est une illustration Enquête sur le télétravail  / Le premier Hyperlivre© probante, comme les propos de Nathalie Manet-Carbonnière, nouvelle conseillère aquitain    / Naissance du cluster TIC Santé Aquitain   / régionale déléguée au développement numérique. Portrait de la conseillère régionale déléguée au dévelop-

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pement numérique  23 / de nouvelles obligations pour les réseaux wifi 28 /le monde numérique et l’agenda 30-31

actus

PIGMA 47 entreprises

PIGMA : 250 organismes partagent de l’information géographique sur internet En mars, la Communauté urbaine de Bordeaux a officiellement rejoint les 250 partenaires de PIGMA, la plate-forme de l’information géographique mutualisée en Aquitaine. Le site internet PIGMA (1) regroupe près de 1200 données géographiques versées au “pot commun” par les partenaires du programme. Il s’agit par exemple du tracé de la future Ligne à Grande Vitesse, d’évaluations de la qualité de l’air, de données issues du Plan Chablis suite a la tempête Klaus de 2009, des mouvements de terrain recensés sur la Côte Rocheuse, d’une carte du maillage territorial des collectivités en Aquitaine ou encore de l’état du réseau ferré exis-

tant. Les partenaires n’ont pas directement accès à ces données mais peuvent les visionner sur le site et demander au détenteur la possibilité de les réutiliser. Il y a un an, ils étaient 40 partenaires à avoir signé une convention de partenariat avec le Gip Atgeri, grand ordonnateur du projet, avec l’aide de l’Europe, de l’État et de la Région Aquitaine. La montée en puissance, courant 2010, du programme PIGMA illustre la ténacité des équipes qui l’animent et le formidable potentiel issu du partage de l’information publique. Pour en témoigner via des retours d’expériences et accentuer cette dynamique d’échange, le GipAtgeri devait réunir pour la première

fois, le 28 avril, l’ensemble de ses partenaires à Bordeaux. Il devait être de question de faire le point sur la dynamique PIGMA, sur le catalogue de données, les groupes de travail (socioéconomique, occupation du sol, réseaux de communication électronique, littoral) et d’entendre des témoignages concrets d’utilisation de la base PIGMA comme celui de la communauté de communes de Montesquieu qui a dynamisé son système d’information géographique grâce au catalogue de données partagées. (1) http://cartogip.fr

Ouverture du portail numerique47.fr !

tinées aux TPE/PME et propose un agenda régional d’événements publics, un annuaire des prestataires aquitains, des dossiers classés par thématique, une zone questions-réponses et un contact direct avec des experts.

Vitrine de l’action menée dans son département par le Centre de gestion du Lot-et-Garonne, le portail web numerique47.fr a été lancé fin mars et présenté par Jean Dreuil, président du CDG 47. Ce site internet est destiné aux collectivités locales. Il présente les divers axes du programme “L’élu rural numérique” (lire Aquitaine numérique n°34) : services internet, dématérialisation, information géographique et sécurité des systèmes d’information. Ce programme vise une montée en compétences des acteurs publics du département sur les enjeux du développement des TIC. Son objectif est ainsi résumé sur le site : « Combler le retard d’appropriation dont souffrent les collectivités » et « éviter le risque de voir la fracture numérique se creuser entre petites et grandes collectivités ». Le CDG 47 est positionné depuis vingt ans pour accompagner en informatique les communes. Il est présidé par Jean Dreuil, maire de Sérignac-sur-Garonne et conseiller général du canton de Laplume.  

www.unclicpourmaboite.fr

http://www.numerique47.fr

© AEC

Numérique47 a été présenté aux membres du conseil d’administration du CDG 47 ainsi qu’aux partenaires le 29 mars.

Un clic pour les entreprises Comment faire pour être plus visible sur internet, conquérir de nouveaux marchés, fidéliser une clientèle ou s’installer sur le web ? Les CCI et les acteurs institutionnels du numérique d’Aquitaine répondent à ces questions à travers une nouvelle plate-forme web régionale : unclicpourmaboite.fr. Ce site mutualise des ressources des-

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publication projets

Marcel Desvergne, président d’AEC, cosigne un ouvrage d’entretiens avec Florence Durand-Tornare, fondatrice de l’association Villes Internet.

« Arrêtons les discours simplistes sur les évolutions numériques ! » Dans “De l’ardoise à la tablette numérique – Ou comment décider au présent”,

Appel à projets numériques aecom.org plus sur…

« Systèmes de transport intelligents » L’appel à projets « Systèmes de transport intelligents  » couvre trois thématiques  : les systèmes d’information des usagers et de billettique, les systèmes d’aide à la gestion des déplacements et les systèmes de communication pour véhicule.

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Marcel Desvergne : « Nous devons prendre en compte les trois valeurs principales qui structurent le monde numérique : l’ordre, le partage et la liberté. » © AEC

Photo : Hervé Lefebvre

« Ville numérique » L’appel à projets «  Ville numérique  » englobe les technologies, produits et services innovants de la ville intelligente et interactive. Il se décline en trois thématiques : la collecte des données (outils de collecte et de diffusion, développement de capteurs), le traitement et la simulation de données en temps réel et les interfaces d’usages intelligentes (notamment les services sans contact). Il cible les entreprises et les laboratoires. À la demande de l’association des maires de grandes villes de France, il sera lancé, dès juin, un second appel à projets sur la Ville numérique dédidé aux collectivités.

Vous décrivez le numérique comme « une démarche pas encore dominée », dont il nous faut «  comprendre l’identité et les valeurs  ». Quelles sont ces valeurs ?

«  Nous devons prendre en compte les trois valeurs principales qui structurent le monde numérique depuis sa création : l’ordre, le partage et la liberté. «  Le premier, l’ordre, fonde l’internet. Mis au point par le Pentagone, le système ordonne et structure. On le voit encore aujourd’hui : lorsque les réseaux sont coupés, on réinvente la circulation des idées comme celles des monnaies. En Lybie ou en Chine, internet sert autant à véhiculer des ordres qu’à contester le pouvoir. Dès sa naissance, internet est conçu avec © suzanne galy - AEC

Le congrès mondial ITS dédié aux transports intelligents se déroulera en 2015 à Bordeaux. Ce sera le deuxième plus grand congrès après Vinexpo. De transports intelligents, il en est question dans le programme de « soutien aux nouveaux services et usages du numérique » doté de 2,25 milliards d’euros. Le Gouvernement a annoncé qu’il recherchait des projets autour de deux thématiques : la «Ville numérique» et les «Systèmes de transport intelligents». La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 31 mai 2011.

Marcel Desvergne, président d’AEC, s’entretient avec Florence Durand-Tornare, fondatrice de l’association Villes Internet. Il y expose ses réflexions sur l’évolution DES numériques (dixit) et lance des pistes de choix possibles pour les citoyens et les élus qui les représentent.

télétravail l’esprit de liberté propre aux mouvements libertaires des campus ainsi qu’avec la conviction du partage entre scientifiques du monde entier. «  Ces valeurs sont, plus de quarante ans après, toujours présentes et indissociables l’une de l’autre. Elles fondent l’idéologie du numérique auquel chacun doit s’intéresser. » Vous affirmez en effet que « le politique » est « incontournable ». Quel serait selon vous le socle de cette politique pour LES mondes numériques ? « Le socle existe déjà, c’est l’alliance de l’entreprise, de la recherche et de l’innovation qui a créé et développe le marché planétaire. C’est lui qui crée de nouveaux besoins, de nouvelles émotions, dont les dernières applications comme le tactile et le sans-contact font fureur. C’est lui qui lance des innovations et des produits dont une poignée seulement resteront dans le commerce. Ce monde-là apporte des réponses différenciées à tous et à chacun  : étudiants, chômeurs, person-

nes âgées, enfants, parents, etc. Face à cela, comment gouverner  ? La sphère publique doit-elle fermer, interdire, censurer ? Ou plutôt participer en apportant des réponses aux différentes fractures numériques ? Vous imaginez de quel côté je penche. » Mais la sphère d’influence de l’acteur public paraît se restreindre. La collectivité doit de plus en plus travailler en collaboration avec l’acteur privé. Fautil le regretter ? « Il faut surtout arrêter les discours simplistes ! Le rouleau compresseur mondial du numérique ne se situe plus au niveau de la technique mais des contenus, des cultures et de l’accompagnement social. Il y a peu de moments et d’espaces pour analyser ces nouvelles stratégies et celles à adopter, aux divers échelons territoriaux. Chacun étant chef chez lui, comment agir ensemble afin d’offrir du sens au citoyen ? » Vous citez trois scénarios d’avenir.

Le premier expose un statu quo du monde numérique actuel ; le deuxième privilégie une hypertoile omnipotente et un blocage sociétal  ; le troisième dessine un monde harmonieux au sein duquel convergent les intérêts de tous les acteurs. Lequel vous paraît-il le plus crédible ? «  Si les décideurs s’accaparent ces questions sur le numérique, le troisième scénario verra le jour. Mais le plus crédible est sans doute le scénario du blocage car je pressens que vont perdurer, à l’avenir, des tensions sur l’économique et les questions sociales comme la vie privée. » Propos recueillis par suzanne galy “De l’ardoise à la tablette numérique – Ou comment décider au présent”, une publication Villes Internet disponible en téléchargement gratuit sur www.villes-internet.net. plus sur…

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Une enquête régionale sur le télétravail Le télétravail contribue, toutes les expériences en témoignent, à l’amélioration de la qualité de vie des salariés.

© AZP Worldwide - Fotolia.com

Pour mieux en cerner les pratiques, les attentes et les inquiétudes des entreprises à propos du télétravail, une grande enquête régionale s’est déroulée du 7 mars au 25 avril. Notre pays témoigne d’un certain retard dans son développement. Notre région est elle-même en léger repli par rapport à la moyenne nationale dans ce domaine. Ainsi, selon l’étude Citica de 2008, on compte 6,4% de télétravailleurs en Aquitaine pour 7% en France et une moyenne européenne de 13% (emplois salariés et indépendants). Pour mémoire, le Centre d’Analyse Stratégique escomptait en 2009 une évolution à hauteur de 30% de télétravailleurs de la population active d’ici quelques années, et de 50% d’ici 2020. Car le télétravail contribue d’une manière efficace à notre objectif de développement durable en désengorgeant nos villes et nos axes de circulation. Il contribue également, toutes les expériences en témoignent, à l’amélioration de la qualité de vie des salariés. Incidemment, il permet de surcroît à l’entreprise ou à l’institution de moderni-

ser son offre de services et ses modèles de gestion. En effet, cette réalité européenne qu’est devenu le télétravail est très majoritairement évaluée positivement par les acteurs, pour autant que les pro-

cessus mis en œuvre soient fondés sur le volontariat des salariés, la réversibilité, et l’alternance du travail en entreprise et à distance (domicile ou espace dédié). http://numerique.aquitaine.fr

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enquête data

61% des femmes sont internautes contre 70% des hommes. Quelques précisions et une infographie pour comprendre.

Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à internet AEC apporte sa pierre à l’analyse des usages de la Toile en livrant une infographie des plus explicites : en 2010, en Aquitaine, les femmes accusent un retard significatif de 9 points de pourcentage sur les hommes quant à leur utilisation d’internet. Selon l’enquête «ménage» réalisée dans le cadre du Diagnostic 2010 de l’Aquitaine numérique, on constate qu’il y a 61% d’internautes parmi les femmes contre 70% parmi les hommes. Peut-on parler de fracture numérique par genre  ? Les chiffres nous livrent une réponse positive mais qu’il faut nuancer

en étudiant d’autres critères. C’est chez les non diplômés que les inégalités entre les hommes et les femmes sont les plus significatives, avec 17% d’internautes chez les femmes contre 42% chez les hommes. On retrouve ici comme un «effet double peine» : pas de diplôme signifie un moindre usage d’internet (et donc un obstacle pour l’accès potentiel à la connaissance). L’âge apparaît aussi comme un critère “discriminant”  : plus la classe d’âge est élevée, moins les personnes sont internautes. Et les personnes âgées sont cel-

les qui ont le moins de diplômes dans la société actuelle. Les femmes sont particulièrement concernées, ce qui corrobore les résultats obtenus dans l’enquête d’AEC. Tenir compte des niveaux de diplômes est une approche pertinente. On constate d’ailleurs que les inégalités dans l’utilisation d’internet s’estompent à partir du bac (74% pour les femmes contre 79% pour les hommes) puis deviennent à l’avantage des femmes à partir des études supérieures. Ainsi, à niveau bac+5, 96% des femmes se déclarent internautes contre 92%

donner un sens ou l’open data qui met à disposition du public des informations jusque là réservées aux services des collectivités territoriales. L’utilisation de nos données était au cœur du débat organisé par AEC et l’Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaine le 5 avril dernier. Y participaient (de

g. à d.) : Suzanne Galy (journaliste à AEC qui animait), Sylvain Maire (chargé de mission à la Fondation Internet Nouvelle Génération), Laurent Bourgitteau-Guiard (directeur général de Snapp’) et Antoine Chotard (responsable Veille et prospective à AEC).

Données numériques : concilier usage commercial et usage citoyen ! plus sur…

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Nous serions 70 % d’internautes à accepter que nos données personnelles puissent être utilisées par d’autres. De quoi aiguiser l’appétit des commerciaux qui pourraient échanger ou revendre des données collectés sur le web. D’un autre côté, ces données permettent aussi la création de nouveaux services pour le citoyen comme le data-journalism qui compile des informations pour leur

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Débat à retrouver en vidéos sur http://www.aecom.org

livre augmenté Les inégalités hommes-femmes face à internet selon le niveau de diplôme, en 2010 des hommes. L’éducation, la formation professionnelle des citoyens qui en sont les plus éloignés seraient donc bien des voies de développement des usages d’internet. Ce ne sont pas les seules. La variable la plus significative en la matière est celle de l’accès à internet au domicile personnel. Avoir une connexion chez soi accroît les usages. Être actif ou sans emploi n’a qu’une incidence limitée sur les usages d’internet. L’enquête démontre ainsi qu’avec une connexion haut débit à internet, le citoyen homme ou femme a trois fois plus de chance de devenir internaute qu’avec une connexion bas débit au web. À l’inverse, on peut légitimement penser que si le citoyen est usager d’internet, il aura le désir de s’offrir une connexion de qualité pour assouvir son désir d’usages (lesquels usages feront prochainement l’objet d’une analyse approfondie de la part d’AEC). Toujours selon le Diagnostic de l’Aqui-

taine numérique, plus de la moitié des ménages aquitains (55 %) sont désormais reliés au haut débit. Ce sont plutôt des

ménages jeunes (30-44 ans) et diplômés. http://siad.aecom.org

Le premier Hyperlivre© aquitain “Salle de spectacle de Bordeaux” est un livre écrit par Victor Louis en 1782, synthèse de sept années d’acharnements et de travaux pour la réalisation du Grand Théâtre de Bordeaux. Cet ouvrage d’art, présentant des planches de l’architecte, vient de faire l’objet d’une réédition en fac-similé et d’un développement technologique unique : grâce à un filigrane invisible intégré dans ses pages, il permet au lecteur d’accéder sur son téléphone à des contenus vidéo complémentaires. Associé à un ordinateur et à un logiciel de réalité augmentée en 3D, il permet de faire apparaître des représentations en relief du Grand-Théâtre (photo). Ce projet a été présenté à Bordeaux, début avril, dans le cadre de l’Escale du Livre. Il est porté par l’éditeur et libraire Mollat en partenariat avec la société bordelaise I2S. Il a reçu le soutien de la Région Aquitaine. L’Hyperlivre© ouvre des champs d’applications et perspectives de modèles économiques dans les secteurs de l’édition scolaire, des médias et du packaging publicitaire. © AEC

http://www.hyperlivre-victorlouis.com

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eSanté

Comment favoriser « Quelle gouvernance va se mettre en place pour faciliter le déploiement de la télémédecine ? » Des réponses ont été esquissées durant la Journée Télésanté relayée en Aquitaine par AEC. © AEC

Territoire Santé Numérique fait avancer l’eSanté Des praticiens aquitains qui échangent des données de santé (documents cliniques, résumé médical) à l’aide d’une messagerie sécurisée, des patients mieux orientés et mieux pris en charge grâce à des outils favrisant la coordination entre médecins… ce sont les objectifs du projet Territoire Santé Numérique. Cinq sociétés aquitaines s’y sont investies : BKL Consultant, Télésanté Aquitaine, McKesson, Imagine Editions et Agfa HealthCare. Elles développent une plateforme d’échanges et d’outils de travail pour les professionnels de la santé. La première étape vise à renforcer l’usage des TIC auprès des professionnels. Une deuxième étape (2012-2014) visera à les généraliser aux citoyens. Le projet a reçu le soutien de la Région et ambitionne de devenir une norme nationale.

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«  Quelle gouvernance va se mettre en place pour faciliter le déploiement de la télémédecine ? » interrogeaient Didier Robin et Pierre Traineau, têtes dirigeantes du CATEL, en préambule de la Journée Télésanté 2011 organisée par leur association, jeudi 31 mars. À Bordeaux, une des quinze villes mobilisées autour de cette journée internationale (Europe, Canada et Mali), quelques voix ont fait entendre leurs réponses et propositions auprès d’une soixantaine de professionnels réunis dans les locaux d’AEC. L’agence des initiatives numériques en Aquitaine a relayé, cette année encore, la Journée Télésanté, visiocongrès dont l’objectif est de présenter des applications concrètes de la télémédecine. La journée a intéressé au total près d’un millier d’acteurs de la santé et du social, des représentants d’associations de patients, des entreprises, laboratoires de recherches et collectivités territoriales. Quelques mois après la publication du décret relatif à la mise en œuvre des actes de télémédecine en France, la question de la gouvernance de cette pratique médicale innovante reste entière. «  Le souci de la profession est de faire appliquer le décret  », soutient Jacques

Bordeaux était l’une des quinze villes mobilisées autour de cette journée internationale, ici dans les locaux d’AEC. Clementy, premier aquitain à s’exprimer. L’homme est professeur de cardiologie à l’Université de Bordeaux, praticien hospitalier au CHU, responsable de la télémédecine à l’hôpital cardiologique HautLévêque et président de la Commission télémédecine de la Société française de Cardiologie. Il connaît son sujet comme personne. «  Nous comptons 400 patients en cardiologie au CHU de Bordeaux ; ceux qui sont équipés de prothèses doivent venir trois fois par an dans le cadre de leur suivi médical normal. Le télé-suivi des prothèses évite aux patients de se déplacer à l’hôpital, cela représente des économies de coûts pour le système de santé. L’enjeu est fort car le nombre de patients s’accroît. Pourtant, il est aujourd’hui impossible d’obtenir la contrepartie financière des actes de téléconsultation en Gironde car ils ne sont pas considérés comme des consultations normales. D’autres départements n’ont pas ce problème. Il est urgent que l’Agence régionale de santé (ARS) et

cluster

la télémédecine ? de santé, sous une maîtrise d’ouvrage commune ARS-Union régionale de professions de santé ». Il place au centre de la réflexion les réseaux de Maisons et pôles de santé, dispositifs nécessitant selon lui « un cahier des charges » élaboré collectivement ainsi que « des financements croisés État-Région-Europe ». Solange Ménival plaide elle aussi pour l’élaboration d’un «  cahier des charges des Maisons de santé  » mais dans le cadre plus large d’un schéma régional de fonctionnement de la télémédecine. La vice-présidente du Conseil régional en charge de la Santé et des formations sanitaires et sociales propose même la création d’une «  démarche pilote  » sous l’égide de l’ARS et de la Région Aquitaine «  pour mettre en relation professionnels de santé et industriels. Il faut partir de l’initiative locale, repérer ce qui marche et augmenter l’expertise des professionnels », explique-t-elle. S’exprimant au nom de l’association des Régions de France présidée par Alain Rousset, patron de la Région Aquitaine, elle attend de l’État « qu’il fixe, en concertation avec les élus, les cadres des modèles économiques qui permettront aux

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la Caisse primaire d’assurance maladie se mettent d’accord sur les conditions d’application du décret et qu’elles précisent les modalités de remboursement des professionnels et des patients  », exhorte Jacques Clementy. «  La télémédecine n’a pas vocation à faire faire des économies au système de santé, tempère Michel Gagneux, président de l’ASIP Santé (agence des systèmes d’information partagés de santé placée sous la tutelle du ministère de la Santé et des Sports - http://esante.gouv. fr/). Elle doit avant tout améliorer la qualité de l’offre de soins tout en développant l’efficience de la médecine dans les territoires.  » C’est bien l’enjeu de l’organisation du système de santé qui est ici posé. Le directeur général de l’ARS de Picardie confirme lorsqu’il souligne que «  en Picardie, les professionnels participent aux décisions sur les programmes de télésanté  ». En clair, sans gouvernance concertée, pas de développement harmonieux de la télémédecine. Depuis Marseille, le directeur général incite à «  monter un comité technique régional avec l’ensemble des professionnels, des usagers et des établissements

« Le télé-suivi des prothèses évite aux patients de se déplacer à l’hôpital, cela représente des économies de coûts », estime Jacques Clementy, président de la Commission télémédecine de la Société française de Cardiologie. industriels de prendre le risque du développement de la télésanté ». Selon l’élue, c’est dans ce cadre, que les Régions peuvent être des catalyseurs de l’innovation technologique et organisationnelle, un des enjeux majeurs des prochaines années. suzanne galy

Naissance du cluster TIC Santé Aquitain

plus sur…

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Après les drones et l’éolien, l’eSanté est le troisième secteur d’innovation à faire l’objet d’un pôle ou cluster en Aquitaine. Le cluster TIC Santé Aquitain est né officiellement le 7 avril dernier à la Région. Il vise à structurer, organiser et développer une filière économique offrant des produits et des services utilisant les TIC dédiés à la médecine, à la santé et à l’autonomie des personnes âgées ou dépendantes. Autour du Président Rousset, sur notre photo, les représentants des membres fondateurs du cluster, parmi lesquels des poids lourds du secteur : Agfa Healthcare France, McKesson France, Inria, Université de Bordeaux. La première assemblée générale, ouverte aux futurs membres et partenaires, se tiendra courant juin.

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tendances nouvelles interfaces En reconnaissant nos mouvements, Kinect transforme notre corps en manette de jeu. Le système offre un potentiel d’innovations et les développeurs s’en régalent.

Les capacités inattendues de Kinect À l’occasion de la conférence les Signaux numériques 2011 du 1er mars au théâtre du Pont Tournant, certains spectateurs ont pu transformer leur corps en véritable manette de jeu vidéo lors de la démonstration du Kinect pour Microsoft Xbox. Pour capter vos mouvements et votre environnement, le périphérique vous balaye d’infrarouges. Les cameras de l’appareil détectent la structure de votre corps, le calculateur en déduit la position de vos membres et permet de reconnaitre les mouvements. À l’instar des manettes de la console Wii de Nintendo en son temps, Kinect

ouvre aujourd’hui un potentiel d’innovations considérable dans l’interaction homme machine pour le jeu vidéo. Mais les potentiels des technologies de reconnaissance de mouvements, des objets, des couleurs voire de la voix et des sons ambiants sont infiniment plus vastes pour d’autres secteurs d’activités plus sérieux. Les hackeurs et développeurs de génie s’en donnent à cœur joie pour détourner les fonctionnalités de Kinect et inventer des prototypes de nouveaux services de réalité virtuelle et augmentée. Ceux-ci sont basés sur des codes open source, c’est-à-dire ouvert à tous, qui permettent

une diffusion plus rapide des compétences de développement. L’engouement autour de Kinect se traduit donc par de nouvelles interfaces homme/services plus intuitives. Microsoft observe le phénomène et espère un jour pouvoir monétiser à grande échelle. Nous vous conseillons de suivre les actualités du site KinectHacks (en anglais) et son actif rédacteur Igor Barinov (http://kinecthacks.net/). Le florilège des exemples ci-dessous en est grandement inspiré.

1.Devenir un joueur augmenté

Le jeune développeur connu sous le pseudo hogehoge335 sur Youtube a réalisé des déguisements en réalité augmentée permettant de se sentir vraiment dans la peau d’un superhéros. En captant les mouvements précis des mains ou de la position des jambes, il déclenche boules de feu et coups spéciaux en surimpression de son corps et de la pièce dans laquelle il se trouve. Au revoir l’avatar, bonjour le joueur augmenté ?

étrangères aux jeunes enfants ou d’assister des mal-voyants et/ou d’utiliser le langage des signes.

http://goo.gl/WDGYm

Le joueur déclenche une boule de feu… dans sa chambre. Téléchargez

sur votre smartphone l’application gratuite mobiletag afin de scanner les code2D de cet article. Vous serez conduit directement vers les vidéos et ressources sur le web.

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2. Apprendre le vocabulaire Yankeyan entraîne un programme à reconnaître des objets et accroître sa connaissance des objets en les nommant. En présentant un jouet en forme de vache et en lui indiquant qu’il s’agit d’une vache, le programme sera en mesure de réassocier l’objet au vocabulaire adéquat. On peut envisager d’apprendre du vocabulaire et des langues

[email protected]

http://goo.gl/7OYDt

Il existe également des projets de reconnaissances du langage des signes comme le projet Copycat de l’université du College of computing de Georgie. http://goo.gl/2kqLZ

3. Cloner des danseurs Plus poétique, l’utilisation de Kinect pour projeter en temps réel un double numérique de danseurs, clonés à l’infini ou accompagnés de particules numériques évoluant en corélation avec les mouvements. Le Projet Versus développé et présenté à Salzburg permet ainsi aux danseurs contemporains d’être accompagnés sur scène de leurs propres marionnettes numériques, malléables, répétant des mouvements, de fait remixables. http://goo.gl/zsf5m

2,5 millions de caméras Kinect avaient été vendues dans le monde un mois seulement après la sortie.

4. Essayer des vêtements virtuels Les périphériques de reconnaissance corporelles comme Kinect devraient pouvoir accompagner la vente par correspondance et notamment l’essayage virtuel. Il permettra par exemple d’essayer sur votre double numérique des modèles 3D de vêtements. La reconnaissance de mouvement vous permettra de tourner sur vousmêmes et mieux appréhender le style et la taille du vêtement. Un vrai potentiel pour le commerce en ligne.

5. Observer des patients Développé à l’intention des thérapeutes, le projet R.O.G.E.R est un serious game (jeu sérieux) développé par Fishing Cactus en Belgique. Les thérapeutes pourront accompagner leurs patients atteints d’Alzheimer ou victimes d’un AVC en les observant déambuler et réaliser des tâches simples dans un appartement virtuel (comme remplir une valise pour préparer un voyage) La reconnaissance de mouvements reste pour ces patients une interface plus intuitive qu’un joystick. http://goo.gl/h0u67

6. Cartographier en 3D Parrainé par l’office de la recherche navale américaine et par l’armée, le MIT et l’Université de Washington ont monté une Kinect sur un petit drone à hélice télécommandé comme on en trouve au rayon jeu vidéo de grandes enseignes. On peut ainsi créer très rapidement des cartographies 3D de grandes salles, de bâtiments ou de galeries souterraines. Ce type de binôme, pourrait être très utile à l’armée mais aussi aux musées, aux hauts lieux du patrimoine ou aux techniciens de Google en charge des contenus indoor de StreetView ! http://goo.gl/kaiRU

7. Contrôler à distance des robots

Retrouvez l’ensemble des tendances de notre responsable Veille et prospective avec les Signaux numériques 2011 en vidéos : http://goo.gl/J3S0W

Kinect est également utilisé pour contrôler à distance des robots humanoïdes. Imaginez votre enfant contrôler une figurine avec son propre corps. http://goo.gl/mjdNv

Imaginez surtout le potentiel en robotique industrielle, dans le bâtiment ou pour l’exploration lunaire. De multiples exemples existent sur le net, nous vous proposons la vidéo des chercheurs du Worcester Polytechnics Institute prenant le contrôle de l’humanoïde Nao. http://goo.gl/rkwp7

8. Imprimer en 3D L’équipe barcelonaise du blablaLAB a réussi à transformer les touristes des Ramblas en leur propre souvenir 3D. Trois Kinect sous trois angles différents permettent de créér un scan complet du badaud à 360° dans une position semblable à celle des mimes immobiles de la célèbre avenue catalane. Le touriste repart avec une statuette de lui-même réalisée en quelques minutes sur une imprimante 3D. La rapidité d’exécution du couple scanning et impression 3D intéresse beaucoup l’industrie pour le prototypage rapide d’objets manufacturés (pièces automobiles ou jouets). http://goo.gl/h9MCe

Le robot reproduit les mouvements de l’homme captés par les caméras Kinect. Il sera capable de saisir le ballon jaune et de le transporter de l’autre côté de la pièce

9. Naviguer dans un modèle 3D Les Rennais de Bug proposent via Kinect de naviguer dans un modèle 3D de leur ville. Outre, le tourisme et de nouvelles manières de s’informer sur la ville, l’architecture et l’urbanisme pourraient y entrevoir de nouvelles méthodes de travail. http://goo.gl/G6rHt.

10. Rendre tactile une surface quelconque Rendre n’importe quelle surface tactile et multitouch, cela semble possible avec Kinect au regard du projet RobbeOfficial. http://goo.gl/1MKpo

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dossier L’office de tourisme de demain Concurrencé par internet et les

applications pour

Smartphones, l’office de tourisme doit repenser son rôle.

Cela passe sans doute par un remodelage de l’espace d’accueil mais aussi de la transmission du savoir avec des tablettes tactiles, des bornes numériques, des vitrines et des cartes interactives, etc. Plus encore, il

doit élargir son action aux réseaux sociaux de type Facebook,

Twitter ou Trip Advisor. C’est l’avènement d’un “hyper office de tourisme” qui privilégie l’expérience du touriste avant, pendant et après le voyage. 35

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Le vacancier d’aujourd’hui est internaute. «  77 % des touristes préparent leurs vacances sur internet  », confirme Philippe Fabry, responsable nouvelles technologies à Atout France, agence nationale de développement touristique. Le touriste d’aujourd’hui est, aussi, équipé d’un Smartphone : 46,2% du parc national de téléphonie mobile était constitué, fin 2010, de terminaux multimédia capables de se connecter à internet. Le taux élevé de renouvellement des téléphones mobiles ne peut que confirmer la tendance. En vacances, le touriste “mobinaute” surfe donc sur la Toile. Mieux, il y produit des textes d’information, des avis, des images, des vidéos. A travers les fonctionnalités du web 2.0 contributif et collaboratif (les fameux réseaux sociaux), le touriste d’aujourd’hui est devenu acteur de son voyage. Autonome dans son expédition. Dans ce contexte qui bouscule les cultures des professionnels du secteur, Philippe Fabry dresse un dernier constat implacable  : «  Deux tiers des voyageurs n’entrent jamais dans un office de tourisme et la tendance globale penche plutôt vers une baisse de fréquentation ». Ces mutations font l’objet d’une étude nationale dévoilée ce printemps par Atout France (1). Elle vise à délivrer des préconisations sur l’évolution des missions des offices de tourisme (OT) face aux nouvelles technologies. Conduite en partenariat avec de nombreuses régions, dont l’Aquitaine, cette étude fait l’objet d’une première conférence régionale sur l’ «  Aquitaine eTouristique de demain », organisée le 19 mai à Bordeaux (lire p.  17). « Quel est le rôle que

doit jouer un office de tourisme ? Quel est celui d’un agent d’accueil  ? Quels services nouveaux imaginer  ? La réponse réside dans la médiation », appuie Jean-Luc Boulin, directeur de la Mission des Offices de Tourisme et Pays Touristiques d’Aquitaine (MOPA) et organisateur de la conférence. Pour ce chantre du eTourisme en Aquitaine, les technologies numériques représentent une formidable occasion de renforcer les rôles et missions des professionnels du tourisme. « Actuellement, une majeure partie des visiteurs qui entre

© Laval Virtual France

dans l’office vient poser des questions d’ordre pratique, à faible valeur ajoutée. Les technologies numériques permettront de délester l’agent de ces tâches récurrentes au profit d’une mise en oeuvre de ses compétences de conseiller en séjour qualifié  », analyse-t-il. C’est efficace en cas de forte affluence et assez séduisant pour attirer de nouveau publics dans les lieux faiblement touristiques. « L’accueil numérique, c’est aussi assurer une présence de l’office de tourisme sur les réseaux sociaux du web de type Facebook, Twitter ou Trip Advisor. C’est le

positionner comme expert de sa destination là où le touriste se trouve, c’est-à-dire sur internet. Cela permet de revaloriser la voix de l’office face aux nombreux sites d’avis et de commentaires dont se nourrissent les voyageurs mais qui ne sont pas contrôlés ou animés par l’OT  », poursuit Jean-Luc Boulin. L’office doit engager la conversation et animer sa communauté de visiteurs. Laquelle communauté deviendra bientôt une ambassadrice « spontanée » de la destination. Sites web, réseaux sociaux, applications et sites pour téléphones mobiles,

bornes interactives, tablettes tactiles, vitrines interactives… (lire p18-19). La panoplie des outils numériques disponibles offre, par ailleurs, de multiples voix de valorisation de l’offre touristique à travers une mise en scène du territoire. L’office de tourisme en personnalise le contenu et assure la promotion locale. « L’humain est bien au cœur de la démarche  », rassure Jean-Luc Boulin. Cette dynamique intègre les prestataires d’activités ou d’hébergements - et même parfois les habitants- catapultés “ambassadeurs touristiques” de leur station bal- suite p.14

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dossier néaire ou de leur village (les “Greeters”). «  Doit-on imaginer, un jour, un office de tourisme animateur des “prestataires accueillants” et ne se limitant pas à l’accueil physique “officiel”, mais peu fréquenté  ?  », s’interroge dans un rapport la commission prospective mise en place par la Fédération Nationale des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative. La question est d’autant plus pertinente qu’elle renvoie aux enjeux économiques soulevés par l’intégration des outils numériques. Ils représentent pour l’office de nouveaux espaces publicitaires et une gamme de services à valeur ajoutée à destination de leurs prestataires  : pour leur visibilité, la vente de nuitées, la réservation de tables, etc. À l’avenir, une connaissance de plus en plus fine du voyageur à travers ses données d’utilisation des applications mobiles et de ses “profils” d’internaute permettra de lui offrir des produits touristiques mieux ciblés selon ses goûts ; une garantie plus forte pour un achat final.

l’office de tourisme Ces mutations supposent de requalifier les fonctions des conseillers en séjour vers des missions de marketing territorial empruntant aux méthodes du secteur marchand. Il faut aussi accroître les fonctions de veille informationnelle sur la Toile. La formation continue est donc essentielle. L’Aquitaine est pionnière en la matière avec la création par la MOPA d’une formation d’Animateur numérique de territoire, reconnue nationalement, pour accompagner les prestataires touristiques vers une montée en compétences numériques. «  La montée en puissance doit s’opérer dans les 3 à 5 ans, sinon on est morts ! », tranche Frédérique Dugeny, directrice de l’OT de Biscarrosse et présidente de la MOPA. Tels des pionniers, quelques offices de tourisme aquitains ont pris le train en marche. Leur mutation passe souvent par une refonte de leur lieu d’accueil. Cet idéal n’est pas à la portée de tous les offices, c’est certain. C’est le cas à LacanauOcéan (Gironde) et à Biscarrosse (Landes) (lire p16-17). Dans la Vallée de Soule, en

Le touristonaute aquitain Un touristonaute est un internaute qui a effectué au moins une recherche concernant une activité touristique lors des douze derniers mois. C’est le cas chez 52% des internautes aquitains. Son appartenance sociale détermine les usages d’internet et le type de tourisme. Les plus diplômés et les professions supérieures utilisent beaucoup plus internet que les autres en matière de tourisme. Les personnes non diplômées représentent 2% des touristonautes alors qu’ils sont près de 12% dans la population régionale. À l’inverse, les Bac+5 et plus représentent 11% des touristonautes alors qu’ils ne sont que 5% de la population régionale. En ce qui concerne l’âge, les 15-29 ans sont représentés dans les mêmes proportions : 24% chez les touristonautes contre 22% en Aquitaine. En revanche, les 60 ans et plus sont largement sous-représentés : 15% contre 29%. Explication : les jeunes n’ont pas encore atteint le niveau de vie leur permettant de partir régulièrement en vacances (malgré leur appétence pour les technologies numériques) tandis que les seconds (mal-

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gré leur forte appétence pour le tourisme et leur fort pouvoir d’achat) n’ont pas encore suffisamment intégré les usages des technologies numériques pour s’en servir, préférant de loin le contact humain. Les 30-44 ans (34% chez les touristonautes contre 26% pour l’ensemble de l’Aquitaine) sont les plus actifs en raison de la combinaison d’un pouvoir d’achat assez élevé et d’un usage important d’internet. Les célibataires (14% des touristonautes, 23% des Aquitains) et les ménages sans enfant (51% des touristonautes, 62% des Aquitains) sont sous-représentés. Le touristonaute-type vivrait en couple, avec des enfants. La présence d’enfants semble corrélée aux usages numériques touristiques. Gain de temps, recherche du meilleur prix et organisation logistique peuvent l’expliquer. Source : Aquitaine AnalyTIC n°9 : Tourisme en Aquitaine, la percée des pratiques numériques nomades Premier numéro d’une série de trois études sur la mobilité, Aquitaine AnalyTIC n°9 dresse le portrait des touristonautes aquitains. Cette étude d’AEC a été réalisée en mai 2010 dans le cadre du Diagnostic de l’Aquitaine numérique

Pyrénées-Atlantiques, l’office de tourisme s’appuie sur la réorganisation en cours de deux bureaux d’accueil et de 12 Relais Accueil Information pour initier une stratégie de “bouche à oreille numérique”. Il s’agit de constituer et d’animer une base de données de l’information touristique alimentée par de multiples contributeurs : équipe de l’OT, propriétaires et gérants des Relais Accueil Information, bénévoles locaux et touristes eux-mêmes. Cette base de données géolocalisées, de textes, d’images, de vidéos, sans cesse renouvelée et actualisée, sera diffusée sur les plateformes du web 2.0 (perçues comme des lieux de stockage de cette information) et au travers des dispositifs numériques présents dans le territoire  : sites internet de territoire, sites mobiles ou applications, bornes, écrans, etc. Autre innovation, dans le Val-de-Garonne, en Lot-et-Garonne. Ici, l’office de tourisme déménage dans une bâtisse ancienne de centre-ville et en profite pour réinventer l’histoire racontée aux visiteurs  : l’office devient avant tout un lieu

À la plage, au soleil ou ailleurs, les touristes seront de plus en plus des touristonautes, surfant sur le web, cherchant des bons plans ou des infos avec son smartphone. Aux offices du tourisme à s’adapter.

de demain patrimonial dont les pièces, scénographiées, évoquent le passé et ceux qui l’ont habité. Les médias numériques y sont en libre accès et délivrent une narration sous forme de portraits ou courtes vidéos. Une carte interactive et une tablette tactile complètent la gamme des solutions informationnelles. Les étagères de prospectus se feront discrètes sous les écrans et le traditionnel guichet d’accueil sera repoussé dans une pièce arrière de la maison. L’office devient en soi un lieu d’attractions. « La technologie est secondaire, le touriste veut d’abord vivre une expérience, martèle Philippe Fabry. Il faut prendre en compte la globalité du voyage pour le visiteur  : avant, pendant et après. Il faut offrir un continuum dans la visite. » A Cap Sciences, centre de culture scientifique installé à Bordeaux et qui inaugurait le 19 avril son exposition “Numériquement vôtre” (2), Frédéric Barreau et Sébastien Cursan confirment  : «  Pour nous, le lieu est perçu comme un «  contexte  » qui constitue la part d’un tout. Car le voya-

© eyeami - Fotolia.com

ge n’est ni un début ni une fin, c’est une étape dans un projet de connaissance. Mettre en scène un lieu avec des outils numériques, c’est penser à la relation au public. Il doit entrer dans un univers, être immergé. Ainsi, le numérique doit être à la fois présent et dilué. L’enjeu est bien la mise en scène du savoir ». Dans sa stratégie de communication, l’office de tourisme doit désormais abandonner ses frontières physiques et territoriales pour aider le touriste à faire ses choix. C‘est un hyper office de tourisme qui accompagne pour «  interpréter le réel », conclut Philippe Fabry. dossier réalisé par suzanne galy ([email protected]) (1) “L’office de tourisme du futur”, étude réalisée par Atout France, en partenariat avec la DGCIS, la FNOTSI et des fédérations régionales d’offices de tourisme (MOPA, FROTSI Champagne Ardennes, FROTSI Limousin, FROTSI Pays de la Loire, FROTSI Midi Pyrénées, RESoT Alsace) et le CRT Bourgogne. (2) “Numériquement vôtre”, du 19 avril au 31 décembre 2011 (http://www.cap-sciences.net)

Des Bacalabs pour imaginer le tourisme de demain Les Bacalabs sont des ateliers de créativité imaginés par AEC qui réunissent des experts et des “offreurs numériques” pour imaginer les services numériques de demain. Fin 2010 et début 2011, à l’initiative de la MOPA et d’AEC, des Bacalabs ont eu lieu sur “l’office de tourisme de demain”. Ils ont permis d’étudier les offices de tourisme ayant recours à des applications ou outils numériques mis au point par des entreprises de la région. Le prochain Bacalab consacré au secteur du tourisme traitera des tablettes numériques. Les comptes-rendus des Bacalabs sont en ligne : “L’office de tourisme du futur” : http://bit.ly/giUDq4 “La cartographie numérique” : http://bit.ly/fbKqOJ À suivre également sur internet, la page de veille de JeanLuc Boulin, directeur de la MOPA : http://www.scoop.it/t/l-office-de-tourisme-du-futur.

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dossier

l’office de tourisme

La modernisation des offices de tourisme de Biscarrosse et Médoc Océan, à forte dimension numérique, a nécessité une réflexion sur le rôle du lieu et des équipes.

Le tourisme high-tech… oui, mais comment ? Le tourisme high-tech, mais pas le tourisme gadget. « Le numérique n’a jamais été une fin en soi », souligne Frédérique Dugeny, directrice de l’office de tourisme de Biscarrosse (Landes) récemment rénové. Dans cette station balnéaire, tout comme à Lacanau-Océan (Gironde), la modernisation des bureaux d’accueil, à très forte dimension numérique, s’est fondée avant tout sur une analyse de l’activité annuelle. « Nous avons décortiqué les questions posées par les touristes, leur récurrence, la saisonnalité. Nous avons alors défini les outils numériques les plus pertinents à déployer en fonction d’une type d’information à délivrer  », explique Nicolas Jabaudon, directeur de l’office de tourisme Médoc Océan. Biscarrosse a adopté une démarche similaire. Pour ces deux organismes, le principal enjeu consistait à désengorger le lieu d’accueil aux périodes de forte affluence et de délester les conseillers de tâches récurrentes devenues démo-

tivantes. «  Nous avons remis le conseil au cœur des fonctions de nos agents, se félicite Nicolas Jabaudon. Nous ne remplaçons pas les humains par des bornes, au contraire  : ce sont les conseillers qui ont déterminé les contenus diffusés par les outils numériques. Par ailleurs, ils se spécialisent sur des thématiques dont ils deviennent experts. » Dans les deux cas, la rénovation des lieux s’inscrivait dans une stratégie de redéfinition de l’offre touristique. Il fallait lui offrir une plus grande visibilité, s’inscrire dans une démarche de marketing territorial. Sur la côte médocaine, trois offices de tourisme ont été réunis en un seul lieu, à Lacanau-Océan, sous la marque Médoc Océan. Deux bureaux d’accueil ont fermé leurs portes et sont maintenant remplacés par des bornes interactives. À Biscarrosse, station éclatée en trois pôles d’intérêt distincts (la plage, la ville, le lac), Frédérique Dugeny voulait «  donner envie aux touristes de se déplacer

dans le territoire par des images fortes, attractives  ». Le nouveau lieu d’accueil, inauguré début 2011, propose une palette d’outils numériques derniers cris, notamment des iPad en libre accès. Une application spécifique (iBisca360) a été développée en partenariat avec la société 360CityScape qui présente, à partir de panoramas photos à 360°, 25 points d’intérêt de la station balnéaire : sites naturels ou patrimoniaux. Une fonction de zoom permet de s’arrêter sur un point et d’obtenir de l’information sous forme de textes, de photos, de vidéos. Les commerçants qui passent des partenariats peuvent intégrer un lien vers leur boutique en ligne ou site de réservation. L’application est relayée sur un écran : chacun dans l’office profite de la visite virtuelle. S’ajoutent un site mobile (www.biscarrosse.mobi) et une application pour iPad (iBisca) contenant des informations pratiques sur la station. Trois tablettes sont en libre accès à l’entrée. Les contenus sont téléchargeables sur un mobile à partir de QRCode. À l’extérieur, une borne numérique prend le relai, jour et nuit. « Les gens vont désormais au comptoir pour des demandes plus élaborées », souligne Frédérique Dugeny. À Lacanau-Océan, les plans du nouvel office ont été conçus pour filtrer les demandes le plus naturellement possible : deux bornes numériques accueillent le visiteur à l’entrée, 24h sur 24. Elles lui délivrent de l’information pratique comme les horaires de marée, les hébergements À Biscarrosse, Frédérique Dugeny (à d.) propose des iPad en libre accès. Une application (iBisca360) présente 25 points d’intérêts de la station balnéaire à partir de panoramas photos à 360°.

Photo © AEC

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de demain Photo © AEC

À Médoc Océan, Nicolas Jabaudon veut « inciter les visiteurs à interagir sur Twitter et Facebook de manière à faire remonter ces messages en temps réel sur les écrans de l’office ». et restaurants, les activités de loisirs. Plus loin, un guichet de pré-accueil réceptionne les demandes répétitives et oriente les touristes vers les bornes, vers un conseiller en séjour ou vers l’“espace visuel”. Celui-ci sera composé d’écrans diffusant des vidéos événementielles et des propositions d’activités. Enfin, un “espace détente” proposera un accès Wifi gratuit. L’office de tourisme flambant neuf ouvrira fin juin. Le site internet vient d’être lancé. À Biscarrosse et Lacanau, l’équipement numérique à coûté entre 120 000 € et 150 000 €. Pour s’adapter à ces évolutions technologiques, les conseillers des deux offices suivent les formations eTourisme délivrées en Aquitaine par la MOPA (Mission des Offices de Tourisme et Pays Touristiques d’Aquitaine). Cet été, dans chacun des offices, une personne aidera les touristes à utiliser les bornes interactives et les iPad. À Biscarrosse, une jeune femme récemment recrutée est chargée de l’animation de la “marque” sur internet : site web et réseaux sociaux. Il s’agit de bâtir la popularité de la destination et de renforcer sa réputation numérique. À travers leurs commentaires, photos, vidéos, parcours

de randonnés, les internautes deviennent des ambassadeurs spontanés. Ils sont acteurs de leur voyage avant, pendant et après le séjour. Ils s’attendent à engager une conversation en quasi temps réel avec l’office. Cette dimension affinitaire de la relation entre le touriste et sa destination peut être payante pour l’OT, s’il apprend à la capitaliser : il faut entretenir le lien pour fidéliser, mieux connaître l’internaute et lui proposer des produits mieux ciblés. Les habitants ne sont pas exclus de ce mouvement. De quoi améliorer les relations parfois conflictuelles entre touristes et résidents. Biscarrosse et Médoc Océan ne découvrent pas le phénomène. Tous deux possèdent des comptes ou pages sur Twitter et Facebook. Tous deux souhaitent inviter les réseaux sociaux dans leurs murs  : «  On veut inciter les visiteurs à interagir sur Twitter et Facebook de manière à faire remonter ces messages en temps réel sur les écrans de l’office  », espère Nicolas Jabaudon. Frédérique Dugeny a imaginé un écran qui diffusera en flux continu des informations pratiques et les messages concernant la station postés par les internautes. Et dans ces deux stations, les prestataires touristiques sont

sensibilisés à cette tendance par des Animateurs numériques de territoire dûment formés par la MOPA dans le cadre d’un programme reconnu au niveau national. www.medococean.com www.biscarrosse.com

Conférence régionale Aqu’Etourisme le 19 mai Cette rencontre se déroulera le 19 mai 2011, à l’Hôtel de Région, à l’initiative de Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional d’Aquitaine chargé du tourisme, en collaboration avec la MOPA et AEC. Objectif : brosser le portrait de l’Aquitaine e-touristique des prochaines décennies, en associant l’évolution des usages des consommateurs et les adaptations nécessaires des entreprises et des acteurs touristiques. Cette conférence composée des interventions prospectives de 4 grands témoins, sera présidée par Alain Rousset. Y sont conviés l’ensemble des professionnels du tourisme.

Programme et inscriptions sur www.aquitaine-mopa.fr

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dossier

l’office de tourisme

Les nouveaux outils du tourisme numérique Dans les murs de l’office de tourisme La vitrine interactive Tactile, contre un mur à l’intérieur de l’office ou tourné vers l’extérieur derrière une vitre, cet écran diffuse des contenus actualisables aisément et avec lesquels le visiteur interagit. Il navigue dans les pages, il sélectionne une image ou une vidéo, il affiche une carte et peut zoomer, il envoie des eCartes postales à ses amis, etc. La vitrine est l’espace idéal pour une remontée quotidienne d’informations du web social concernant le territoire  : les photos du site FlickR, les commentaires de Facebook et Twitter, les parcours de randonnées d’EveryTrail, etc.

La table tactile Support encore expérimental, elle peut réunir plusieurs utilisateurs à la fois qui interagissent avec les contenus proposés. Elle est avant tout un outil de séduction. Les contenus doivent s’intégrer dans une mise en scène du territoire.

La cartographie interactive Projetée sur un mur ou sur le sol de l’office, la carte interactive réagit aux sollicitations du visiteur, elle intègre ses propositions de parcours ou de points d’intérêt, elle agrège en temps réel les contenus publiés par les internautes (images, vidéos, commentaires). Bref, la carte interactive est à l’opposée de la carte papier distribuée aujourd’hui : évolutive, personnalisable, collaborative. Console de jeu sans manette La Kinect (lire aussi p. 10-11), console de jeu qui reconnaît les mouvements du corps, ouvre des champs d’immersion très porteurs en matière de promotion de

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Table tactile présentée à Laval virtual 2010. Plusieurs personnes interagissent avec le contenu. l’offre touristique. On peut par exemple imaginer de faire tester la technique de la pêche à la mouche dans l’office de tourisme sans canne à pêche, sans étang et sans appât. Juste avec un écran relié à la console ! Ludique et force d’attraction.

Les basiques l Le relais wifi Chez les prestataires et en office, il devient impératif mais attention aux obligations légales (lire p28). l Le poste de consultation

Internet

© Laval Virtual France

La tablette tactile Il en existe de tous formats et pour toutes les bourses. Mais c’est sans conteste l’iPad qui remporte cet été l’adhésion des offices de tourisme. Question d’ergonomie et de popularité. La tablette est mise en accès libre dans l’office avec un contenu identique à celui de l’application pour Smartphone créée par l’office. Elle répond aux questions récurrentes des visiteurs et met en avant l’actualité du territoire en fournissant des contenus multimédias enrichis. Elle peut être un support de médiation moderne et valorisant pour le conseiller en séjour. Utilisée en mobilité par un agent d’accueil, la tablette va au devant du touriste en situation de visite : à la plage, dans les rues

de demain Pensez-y !

Infos pratiques, ludiques, culturelles ou conseil en séjour ? Consultation sur place ou en déplacement ? Le jour ou la nuit ? Etc. Avant d’équiper un lieu d’accueil des technologies numériques les plus innovantes, il s’agit de bien analyser ce que sera l’outil le mieux adapté en fonction des infos à délivrer au touriste et de l’utilisation qu’il en fera.

Voici une panoplie de technologies innovantes qui trouveront leur place dans les lieux d’accueil de demain, mais aussi à l’extérieur des murs de l’office de tourisme.

L’audioguide

Hors de l’office de tourisme La borne

Plus vraiment innovants mais encore d’actualité, les audioguides sont de préférence multimédias et pas seulement sonores. Ils racontent une histoire. Ils mettent en scène le lieu à travers des dialogues, des pièces de théâtre, des jeux et quizz, des images sonorisées, vidéos interactives et textes illustrés. L’audioguide se déclenche de manière automatique ou selon les impulsions du touriste devant un point d’intérêt. C’est un compagnon de balade qui doit enrichir la connaissance sans empêcher la découverte spontanée.

Le port USB Il est placé dans l’office ou dans le territoire et permet de récupérer un pack d’informations essentielles, surtout aux heures de fermeture de l’office !

En libre accès à l’intérieur ou à l’extérieur de l’office, voire installée sur des sites à forte fréquentation et besoin d’information (gare, hébergement hôtelier, sites naturels ou culturels, bases de loisirs), la borne interactive permet de consulter des informations de types catalogue, foire aux questions, plan de ville et itinéraires, ou des contenus multimédias narrant le lieu visité. Elle permet aussi d’envoyer par mail une eCarte postale. Le tout, 24h/24 : une continuité du service offert par l’office ! En journée en haute saison, elle constitue un moyen de désengorger l’accueil. Si elle est équipée de la technologie sans contact Bluetooth, elle permet de télécharger des contenus sur son téléphone mobile. Les plus consultées sont situées sur des sites à fort passage piéton.

ou dans la forêt, pour lui apporter de l’information et du conseil là où il se trouve. En Pays Ouest Creuse, l’OT met à disposition des Ipad avec contenu dédié chez les hébergeurs qui deviennent des relais d’accueil efficaces.

Le “façade mapping”

Imaginez de projeter sur un mur de l’office de tourisme ou chez des prestataires les commentaires des internautes concernant votre territoire, ses points d’intérêt et lieux d’hébergement. Ces messages compilés depuis les réseaux sociaux Facebook, Twitter ou EveryTrail constituent un véritable livre d’or numérique qui s’actualise en permanence. L’office de tourisme de Soule (Pyrénées atlantiques) se lance dans un tel projet.

La borne recharge de portables Elle va devenir un service indispensable et ouvre des voies de partenariats publicitaires intéressants.

© Andelia

Dedans et dehors

La borne interactive permet de consulter des informations, plan de ville ou des contenus multimédias.

Les Tags 2D et QRCode Ces pictogrammes en noir et blanc sont apposés sur des affiches et catalogues, sur du mobilier urbain ou même sur des arbres ! Une fois photographiés à l’aide d’un Smartphone (équipé d’un lecteur adéquat), ils renvoient vers le site web mobile de l’office ou vers une application dédiée. Ils délivrent parfois de l’information complémentaire au visiteur  : une vidéo, un diaporama, un site web pour une réservation d’activité ou d’hôtel, etc.

© Moonda Event

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l’office de tourisme

En permettant à l’internaute de se balader en 3D dans Pau, Clic3D propose une nouvelle façon de faire du tourisme. Le procédé pourrait trouver sa place dans un office de tourisme.

Une visite virtuelle dans Pau Clic3D, c’est une immersion virtuelle et ludique en 3 dimensions dans la ville de Pau créée par la société Techniques Effects. Cet univers virtuel en ligne permet à l’internaute de se balader à l’aide un avatar dans les rues de la ville, d’entrer dans les monuments, les magasins, les cinémas. Le rendu est très réussi et les déplacements restent fluides si tant est qu’on dispose d’une connexion haut débit. La plateforme offre de très belles opportunités en matière de tourisme, pour la découverte d’un territoire mais aussi sur le plan économique. Les applications commerciales sont en effet très nombreuses. Un cinéma a, par exemple, conclu un

accord avec la plateforme pour diffuser des bandes annonces du moment quand l’internaute entre dans la salle obscure. Les horaires des séances quotidiennes sont diffusés via des flux RSS. En cliquant sur des affiches publicitaires disposées dans la rue, ou en entrant dans certains magasins, le site internet ou la boutique en ligne de l’enseigne s’affiche dans la partie basse de l’écran. Des jeux de type Chasse aux trésors permettent aux internautes de rafler des bons plans chez les commerçants locaux. Des kiosques intégrés dans le paysage virtuel lui proposent des modèles 3D de bouquins et un lien vers le site de la librai-

Clic3D permet de nombreuses applications commerciales. Par exemple, en cliquant sur des affiches publicitaires disposées dans la rue, la boutique en ligne de l’enseigne s’affiche dans la partie basse de l’écran d’ordinateur.

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© Techniques Effects

rie. L’office de tourisme de Pau est partenaire de Clic3D. Il affiche des films promotionnels de son territoire sur du mobilier urbain. Des bornes de type audioguides diffusent du savoir sur les lieux traversés. L’internaute peut à tout moment s’extraire du mode en 3D au profit d’un affichage dynamique de photos panoramiques. On imagine aisément Clic3D en démonstration dans un lieu d’accueil touristique. Il serait un support de découverte du territoire sans égal grâce à la diversité des contenus multimédia qui peuvent y être intégrés.

Cap Sciences : Des jeunes gens inventifs et plutôt visionnaires. Sébastien Cursan et Frédéric Barreau sont respectivement médiateur numérique et régisseur expositions à Cap Sciences, centre de culture scientifique installé sur les quais de Bordeaux. La transmission de la connaissance par le biais des technologies numériques, ils en ont fait leur terrain de jeu et d’expérimentations au fil des expositions qu’ils ont contribué à concevoir. Dans le cadre de “Numériquement Vôtre”, exposition ouverte le 19 avril, ils jouent à plein la carte de l’interactivité « avant, pendant et après la visite  », expliquent ceux qui contribuent à bouleverser les codes de la muséographie. «  Nous faisons en sorte que le visiteur devienne le héros de sa visite et acteur

de demain

On se promène dans le Pau virtuel et l’on découvre l’intérieur de l’église Saint-Martin.

© Techniques Effects

un badge RFID pour une visite personnalisée de la science en marche. À l’entrée de l’expo, nous l’équipons d’un badge RFID (1), baptisé Navinum®. Ce badge le rend unique et fait de sa visite une expérience personnelle  : le badge RFID active des médias numériques interactifs qui se présentent sous la forme de questionnaires installés sur des bornes. Elles jalonnent le parcours de l’exposition. Le visiteur répond aux questions, il joue à des applications utilitaires et enregistre ses scores. À travers ses résultats, il fait évoluer l’exposition en temps réel ! « Il peut ensuite prolonger l’expérience en ouvrant un compte de sciencOnaute sur le site internet de l’exposition. Il y retrouvera ses résultats, naviguera dans les contenus de l’exposition, pourra rejouer, donner son avis, compléter sa visite et

partager ses découvertes. Lorsqu’il viendra voir d’autres expositions, on lui suggérera des parcours de visite prédéfinis en fonction de son profil. Il animera ainsi les contenus des expositions, pourra proposer ses propres scénarios de visite et les partager avec la communauté des scienOnautes. » Le dispositif, imaginé dans le cadre du programme cap-sciences.num, change le rapport à la connaissance en faisant évoluer la manière dont le visiteur/internaute accède aux différentes productions de Cap Sciences. Mais il présente un autre avantage pour le concepteur de l’exposition, très porteur en termes de connaissance et de fidélisation du public : à travers l’analyse des données d’utilisation recueillies, il peut affiner son offre de ser-

vices dans une démarche de marketing ciblé. Le sciencOnaute devient un visiteur VIP vers lequel peut converger toutes les dimensions de la médiation scientifique et culturelle de Cap Sciences  : édition d’ouvrages et animations. « Notre objectif est que Navinum puisse être proposé en marque blanche à d’autres acteurs de la médiation de la connaissance. Par exemple les offices de tourisme  », suggèrent Sébastien Cursan et Frédéric Barreau. (1) L’abréviation RFID signifie “Radio Frequency IDentification”, en français, “Identification par Radio Fréquence”. Cette technologie permet d’identifier un objet, d’en suivre le cheminement et d’en connaître les caractéristiques à distance grâce à une étiquette émettant des ondes radio. “Numériquement Vôtre - Nouveaux objets, nouveaux usages”, jusqu’au 31 décembre 2011 à Cap Sciences.

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initiatives

sans-contact

En septembre, les aides à domicile utiliseront un téléphone mobile qui transmettra des informations grâce à la technologie NFC sans-contact.

Pessac, ville pionnière NFC !

NFC, comment ça marche ? En anglais : near field communication. En français : communication en champ proche La technologie NFC est une technologie de communication sans-fil à courte distance (maximum 10 cm) permettant l’échange d’informations entre des périphériques équipés de cette technologie  : téléphone mobile, ordinateur, PDA, bornes interactives, carte à puce. L’utilisation de cette technologie varie  : paiement, couponing, contrôle d’accès, échange de fichiers multimédias.

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© AEC

En septembre prochain, soixante aides à domicile de la ville de Pessac seront équipées d’un téléphone portable compatible NFC et d’un badge associé contenant des informations d’identification. Les personnes visitées disposeront elles aussi d’un badge contenant des informations personnelles. En approchant son téléphone du badge du bénéficiaire, la professionnelle activera la transmission d’informations  : pointage automatisé de l’intervention, renseignements sur la prise en charge, alertes… « La technologie NFC nous est apparue comme une solution simple et efficace face aux problématiques de pointage et de facturation des services proposés à nos administrés », explique Philippe Frémont, directeur des systèmes d’information de la Ville. Les prestations sociales seront ainsi télé-gérées par le CCAS en quasi temps-réel. Le service offrira aussi aux agents une visibilité de leur planning et leur permettra de recevoir des consignes et informations mises à jour automatiquement. Ils auront accès à la fiche de renseignements sur le bénéficiaire visité, pourront signaler d’éventuels changements ou émettre des alertes sur des anomalies rencontrées lors des prestations de services à domicile. Ils auront enfin accès à une liste de person-

nes ressources comme des médecins ou les services d’urgence. « Les professionnels continueront de venir dans nos locaux mais leur temps sera consacré à parler de la prise en charge des bénéficiaires plutôt qu’à gérer les aspects administratifs  », projette Françoise Barthelot, du CCAS. L’arrivée de la technologie pourrait donc participer à renforcer la place de l’humain dans le dispositif d’accompagnement social tout en fluidifiant les processus métiers. «  Aujourd’hui, à chaque fin de mois, un agent consacre trois jours à ressaisir ces informations dans le serveur informatique du CCAS », déplore Françoise Barthelot. Perte de temps, perte d’argent. Pour réaliser ce projet, Pessac s’est associé à la SSII GFI, spécialisée dans les solutions de gestion pour les collectivités locales. Cette dernière a déployé son logiciel AS-Web, pensé pour faciliter la tâche des aides à domicile. Elle y adjoint une application mobile spécifique à Pessac fonctionnant avec la technologie NFC. Le dispositif est, au final, assez intuitif grâce à l’exploitation des fonctions tactiles du

Les initiateurs du projet (de g. à d.) : Thierry Lapolla, chef de produit Action sociale GFi ; Philippe Frémont, DSI mairie de Pessac et Didier Courgeon, ingénieur d’affaires sud ouest GFi. téléphone. La démarche de la ville de Pessac apparaît pionnière en France où la technologie NFC commence à peine à décoller. Des expérimentations grand public ont été menées à Nice et à Caen mais l’intégration d’une telle solution au sein même de la collectivité est un pari très innovant. La ville compte parmi les neuf sites pilotes (avec Bordeaux) choisis en 2010 par le Gouvernement pour accélérer le déploiement national du sans-contact. Le projet a été présenté le 1er mars dernier, à Bordeaux, dans le cadre de la conférence “Les Signaux numériques” proposée par AEC. s.g. (1) Contact GFI  : Didier Courgeon, ingénieur d’Affaires, division Solutions Secteur Public, tél. 05 56 13 23 49.

portrait

conseil régional

« Les enjeux du numérique sont très forts » Depuis novembre, Nathalie Manet-Carbonnière est conseillère régionale déléguée au développement numérique sur lequel elle mise pour répondre aux grands défis sociaux. Le Président Rousset l’a choisie pour porter et défendre la politique numérique de la Région Aquitaine. Depuis novembre dernier, Nathalie Manet-Carbonnière, conseillère régionale déléguée au développement numérique, écoute les conseils avisés de «  gens passionnés  », analyse les enjeux et peaufine ses dossiers. D’un ton feutré, elle les décrit « vivants, contemporains » et en pleine évolution. «  On a beaucoup parlé d’économie numérique sans trop se soucier des contenus d’internet, souligne-t-elle. Aujourd’hui, il faut reconfigurer les cadres sociétaux et d’usages sur les TIC. Les enjeux sont transversaux à de nombreux domaines tels la santé, l’administration électronique, la mobilité, le handicap. Ce sont des enjeux très forts pour les territoires et leurs habitants. » Les sujets à traiter sont concrets comme par exemple la numérisation des cinémas indépendants. Ils sont aussi stratégiques comme le rôle pour les TIC dans la future politique des Pays impulsée par la Région. Et toujours techniques, souvent conduits dans l’ombre, loin du regard des citoyens ou des médias. Mais la discrète Nathalie Manet-Carbonnière, économiste de formation spécialisée dans le développement et l’aménagement territorial, connaît le sens de son engagement : « La Région n’a pas vocation à être dans l’instantanéité. C’est un lieu de prospective et d’innovation. Sur les TIC, nous faisons de la veille autour des évolutions technologiques, nous mettons à disposition des ressources pour que l’initiative privée se déploie. Nous apportons de l’ingénierie aux territoires pour qu’ils se saisissent de leur avenir. ». Le Diagnostic annuel de l’Aquitaine numérique réalisé par AEC en est un exemple. Élue en 1995 conseillère municipale de

« Avec le numérique, une technologie chasse l’autre, estime Nathalie ManetCarbonnière. L’important est donc de bien identifier les enjeux, de définir des territoires de projets et des usages porteurs de sens en lien avec la filière TIC régionale. »

© AEC

Valojoulx (Dordogne), Nathalie Manet-Carbonnière avait été l’attachée parlementaire du député Germinal Peiro. Elle devient maire en 2001 et préside la Communauté de communes de la Vallée de la Vézère, tout juste créée. Élue au Conseil régional en 2004, elle endosse le rôle de déléguée aux Affaires européennes. Le glissement vers les TIC est le fruit de son expérience d’élue locale : un dossier d’infrastructure pour le haut débit qui n’a jamais vu le jour mais a fait basculer tout un département dans l’ère de l’internet rapide. « Ma communauté de communes étant située en zone rurale considérée comme peu rentable, les opérateurs télécom n’étaient pas vraiment disposés à investir dans un réseau optique. Pourtant, nous étions très déterminés sur ce projet. D’autres communautés de communes s’intéressaient à nos démarches. Un groupe de pression est monté en puissance. France Telecom a pris les devants avec le Conseil général de Dordogne pour lui proposer une solution capable de couvrir

en haut débit les zones blanches. Nous avons été l’élément déclencheur d’une politique publique pour le haut débit. » Et aujourd’hui  ? «  Les aides agricoles, l’accompagnement des filières professionnelles, le tourisme, la formation, les lycées  : l’efficacité des politiques régionales, je la constate tous les jours dans mes fonctions d’élue locale. Lorsque nous travaillons sur une Charte de qualité et d’accessibilité pour les sites internet de la Région, c’est tout un panel aquitain de prestataires web et de cabinets d’études qui bénéficie des retombées. L’impression largement partagée, avec le numérique, c’est qu’une technologie chasse l’autre. L’important est donc de bien identifier les enjeux, de définir des territoires de projets et des usages porteurs de sens en lien avec la filière TIC régionale. On touche au social, à l’éducation, aux missions de service public. C’est essentiel pour le territoire régional. » s.g. contact : [email protected]

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jeunes pousses

projets

Depuis janvier 2010, à Bordeaux, l’Auberge numérique d’AEC est un cadre privilégié pour la maturation de projets numériques innovants

L’Auberge numérique vous accompagne ! « Dans le domaine numérique, les innovations technologiques ont fait place aux innovations d’usages. Les projets se multiplient, s’entrecroisent. Parmi les mis-

Olivier Chastres Projets Clymo et J’aime ma rue Photo : © o.c.

« Nous sommes arrivés à l’Auberge avec des brouillons sur lesquels nous avions griffonné nos idées. AEC nous a fait confiance et, avec le soutien de l’équipe, nous avons grandi. Pendant un an, nous avons rencontré des professionnels, des partenaires, des clients qui nous ont beaucoup appris. Nos projets se sont enrichis mais c’est surtout l’homme qui a grandi : en tant que jeunes entrepreneurs, nous avions tout à apprendre sur la vie professionnelle. Notre introduction dans le monde du travail s’est bien déroulée grâce à l’Auberge. On pense notamment aux ateliers et bilans de projet qui nous ont permis d’augmenter notre expérience. Nous avons récemment lancé la production de notre application J’aimemarue. com et le blog immobilier Clymo. com. »

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sions d’AEC, agence régionale des initiatives numériques, l’accompagnement des porteurs de projets est essentiel. L’Auberge numérique apporte une réponse pour la mise en oeuvre de ces projets  », déclarent de concert Thierry Ulmet et Solène Debos. Ils sont les animateurs de l’Auberge numérique, programme d’accompagnement de projets innovants initié en 2010. « Le concept d’Auberge numérique est né de nos rencontres avec des innovateurs aquitains, se souviennent-ils. Ils exprimaient leur besoin d’accompagnement au quotidien pour des projets numériques innovants, pas seulement au stade de la création d’entreprise mais, en amont, au stade de l’idée. » La particularité du dispositif réside dans sa double dimension : à la fois espace de travail en «  open space  » niché au sein des locaux d’AEC, dans un quartier du nord de Bordeaux, l’Auberge numérique est aussi un éventail de compétences mises à la disposition des innovateurs  : veille, conduite de projet, conseil juridique spécialisé TIC, recherche de financements publics, communication, etc. Objectif  : permettre aux projets d’atteindre un stade de maturité suffisant pour envisager l’étape suivante, la création d’une entreprise, l’intégration dans un autre dispositif d’accompagnement, le rapprochement avec une entreprise partenaire… ou une nouvelle orientation du projet. «  À l’Auberge, il n’y pas d’impératif de résultat, de rentabilité, de viabilité. C’est avant tout un laboratoire pour déterminer, de manière crédible, si une idée est pertinente et peut trouver sa place sur le territoire aquitain. Le statut de la personne nous importe peu. C’est la qualité de l’idée qui compte », appuie Solène Debos.

De fait, depuis son lancement, l’Auberge a accueilli en résidence des innovateurs de tous types  : jeunes pousses, travailleurs indépendants, développeurs, étudiants… Les projets “portés”, une dizaine à ce jour, sont variés : application mobile de signalement des anomalies présentes dans la rue, boite à idée numérique, plateforme marketing pour les producteurs de vin, portail immobilier avec géolocalisation des services de proximité, site internet d’achats groupés, plateforme communautaire pour les passionnés de sport de glisse, etc. (lire par ailleurs). Certains ont intégré des pépinières à Lormont et à Lille ou se sont associés à d’autres entreprises. Outre l’accompagnement au quotidien délivré par AEC, les résidents bénéficient d’une mise en relation avec les partenaires de l’agence et d’ateliers de formation (communication, levée de fonds, financements publics, élaboration d’un business plan, etc). Des espaces sont également mis à leur disposition, dont une salle de réunion équipée d’un vidéo projecteur et d’un système de visioconférence. Ils s’associent aussi aux nombreux événements d’AEC ou de ses partenaires consacrés à la détection de projets  : Carrefour des Possibles, Rencontre de l’innovation numérique en Aquitaine, club des professionnels du numérique, etc. « L’Auberge, c’est un dispositif dans les murs et hors les murs d’AEC. Au fond, c’est un état d’esprit… » , souligne Thierry Ulmet dans un sourire. «  L’expression « porteur de projet» exprime parfaitement notre approche méthodologique : au jour le jour, nous tentons d’apporter des réponses concrètes aux besoins concrets des innovateurs. Nous « portons » littéralement le projet avec eux, à leur rythme.

« L’Auberge, c’est un dispositif dans les murs et hors les murs d’AEC. Au fond, c’est un état d’esprit… », souligne Thierry Ulmet.

votre

contact à AEC Solène Debos,

[email protected]

06 22 54 85 98

© AEC

Sébastien Parent

Aymeric Fournier

Projet IWands

© AEC

Comme un enfant qu’on aide à grandir », analyse-t-il. «  Notre regard extérieur leur apporte du recul, une objectivité. Un regard critique et sans complaisance. Ils se sentent soutenus sans qu’on fasse les choses à leur place. On responsabilise, mais on n’assiste pas. Par ailleurs, une dynamique collective peut s’instaurer entre les innovateurs, mais ce n’est pas une obligation.

L’interaction relève de la personnalité de chacun et de ce qu’il souhaite apporter au pot commun  », ajoute Solène en conclusion. Au cours de l’année 2010, 26 projets innovants ont été candidats une intégration dans l’Auberge numérique. Alors, pourquoi pas vous ? plus sur… aecom.org s.g.

Bon à savoir

Vous êtes candidat ?

Le choix d’intégration à l’Auberge se porte sur les critères d’innovation (nouveauté d’usage ou de service), sur un objectif qui s’avère cohérent avec les politiques publiques (un projet moteur du développement économique ou facteur de cohésion sociale) et sur un effet de levier fort comme son déploiement potentiel sur le territoire aquitain.

L’Auberge au Salon de l’Entreprise Aquitaine

Retrouvez l’Auberge numérique à l’occasion du Salon de l’Entreprise Aquitaine, les 8 et 9 juin, au Hangar 14, à Bordeaux. http://www.salon-entreprise.com

Startup Weekend Bordeaux

Pendant 54 heures, du 20 au 22 mai, à BEM (Bordeaux École de Management), des porteurs de projets bâtissent leur startup. Les projets distingués pourront intégrer l’auberge.

« L’Auberge nous a permis d’accéder à des compétences et des informations difficiles à trouver ailleurs : une assistance juridique, un accompagnement pour comprendre comment les institutionnels pouvaient nous aider, et surtout un moyen de remettre en cause nos choix. Nous sommes sortis du stade “conception du projet” pour entrer dans la phase “mise en œuvre”. Nous avons ainsi pu nous concentrer sur la première version de la plateforme IWands. Le rassemblement de divers porteurs de projets et des compétences d’AEC au sein de l’Auberge est un bon catalyseur. Le plus marquant reste la mise en place des ateliers du Chai numérique avec l’AEC et la CCI, mais également la création de buzzindrinks.com, un portail d’informations sur l’actualité marketing et web2.0 du vin, en collaboration avec les porteurs des projets J’aime ma rue et Clymo. »

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R&D

Galileo Masters

Les maîtres de la Les candidats au concours 2011 “Galileo Masters” doivent déposer leur projet de radio-navigation par satellite avant le 30 juin. Présentation des projets aquitains,récompensés l’an passé. Le concours européen “Galileo Masters” est un appel à idées pour des innovations commerciales dans le domaine du géo-positionnement et de la radio navigation satellite. Depuis le 1er avril et jusqu’au 30 juin, les candidats peuvent déposer leur projet pour la 8e édition. Relayé en Aquitaine, le concours ouvre droit à des prix d’incubation d’entreprise. En 2010, trois Aquitains s’étaient distingués. Nous présentons leurs projets dans cette double page. C’est l’association professionnelle Topos qui relaie cette année encore en Aqui-

taine le concours européen ESNC (European Satellite Navigation Competition), également baptisé Galileo Masters. Cette année encore, les trois meilleurs Aquitains se verront remettre un prix d’incubation local par Topos et ses partenaires (Bordeaux Technowest, Estia Entreprendre, le Grand Dax). L’association aquitaine Topos a pour mission de développer les compétences régionales dans le secteur des applications de la navigation et du positionnement liées principalement aux programmes européens EGNOS et GALILEO.

Bruno Desruelle mesure la gravité de la terre Lauréat du prix régional Galileo Masters l’an dernier avec μQuanS, Bruno Desruelle développe son projet au sein du Centre Technologique Optique et Laser Alphanov, à Talence (33). μQuanS a récemment faire l’objet d’un dépôt de brevet international par le CNRS et l’Observatoire de Paris. « Nous créons un instrument, appelé gravimètre, qui permet de caractériser avec une grande précision la gravité à la surface de la Terre, explique-t-il. Cette dernière nous livre des informations sur la structure géologique du sous-sol et présente donc un intérêt pour l’exploitation de ses richesses (pétrole, nappes phréatiques) et la surveillance de la géosphère (vulcanologie, sismologie). «  Notre gravimètre s’appuie sur une technologie très innovante, basée sur l’utilisation d’atomes piégés et refroidis par laser. Cette approche permet d’éviter les usures mécaniques. C’est un procédé très innovant et durable dans le temps. La géolocalisation par satellite intervient dans notre procédé pour situer avec précision la position verticale du gravimètre, indispensable pour une mesure de gravité absolue. Notre instrument devrait permettre de faire progresser la connaissance de manière très significative notamment au niveau de la maîtrise des risques environnementaux : éruptions volcaniques, activité sismique, etc. » [email protected]

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Les divers organismes engagés dans le concours ESNC (European GNSS agency, Agence spatiale européenne, NAVTEQ pour ne citer qu’eux), sont à la recherche d’utilisations innovantes du service EGNOS, de technologies de navigation augmentée, de services basés sur la localisation des appareils mobiles ou encore d’applications novatrices pour véhicules connectés. http://www.galileo-masters.eu Contact en Aquitaine : http://bit.ly/cDS62b. http://www.topos-aquitaine.org/

Avec son “gravimètre”, Bruno Desruelle mesure très précisément la gravité de la terre en un point et en déduit la structure géologique du sous-sol. © ESNC

géolocalisation Les idées et projets présentés dans le cadre du concours doivent faire appel à la navigation par satellite. © Evgeny Terentev- istockphoto.com

Éric Gaignet aide les conducteurs à consommer moins

Nicolas Esposito réinvente le toucher

Avec trois sociétés informatiques et électroniques de la région Aquitaine (Héliléo, ADN, 2moRo), Éric Gaignet élabore un Processus d’Amélioration de la Consommation de Carburant (PACC) à travers une conduite plus économique. «  C’est un outil de management au service de l’éco-conduite, explique ce consultant Système d’information transport et informatique embarquée. L’idée est née au sein de la Régie des transports landais (RDTL) dans le but de faire évoluer les comportements des conducteurs de bus du département. » Un calculateur élabore une courbe idéale de conduite sur un trajet ciblé, en fonction des heures de circulation, du véhicule utilisé, d’événements routiers repérés, du climat, etc. Cette courbe est ensuite transmise vers un terminal embarqué dans le bus. Le système signale en temps réel au conducteur les écarts entre sa conduite (les informations du moteur sont enregistrées par capteurs) et celle préconisée par la courbe idéale. Il est actuellement en expérimentation. Économies espérées : 10 à 15% de gazole soit 160 000 litres à l’année pour les 180 véhicules de la RDTL.

«  Ce que nous appelons “retours tactiles riches”, c’est un panel de sensations transmises à l’homme par le toucher et capables de délivrer une information, explique Nicolas Esposito. En matière de retours tactiles, un téléphone mobile ne transmet pour l’heure que des vibrations à son utilisateur. Nous travaillons à enrichir cela de manière à développer des langages tactiles ayant du sens pour l’utilisateur, c’est-à-dire qui soient capables de délivrer une information  : une texture douce, une direction à suivre, un nombre de minutes avant le passage du bus ou une pulsation cardiaque, etc. » Au fondement de l’idée, il y a ces constats : le téléphone mobile rompt le lien entre l’individu et son environnement direct ; et il n’est discret ni pour l’utilisateur ni pour ce qui l’entoure. Avec FeelTact, Nicolas Esposito envisage des champs d’applications très variés ayant recours à la géolocalisation  : déplacements urbains, réalité augmentée dans des expositions, jeux, réseaux sociaux, etc. Pour des raisons personnelles, il n’a pas pu s’installer en Aquitaine et son projet est en cours d’élaboration à l’Université de Compiègne.

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juridique

réseaux wifi public

Les comportements induits par les réseaux sociaux poussent à redéfinir les frontières entre les sphères publiques et sphères privées, entre liberté d’expression, devoirs de réserve et risques de diffamation.

Les réseaux sociaux et l’entreprise Les réseaux sociaux ont pris une place telle dans notre société qu’ils en deviennent ”poreux” entre nos différents cadres de vie : personnelle, familiale, amicale… et même professionnelle. Il devient important que chacun prenne conscience des dangers potentiels liés à un usage maladroit des sites de réseaux sociaux et qu’il se prémunisse de tout risque face à ces usages. L’avènement des réseaux sociaux mo-

difie les comportements de chacun aussi bien dans la vie privée que professionnelle. Les salariés adoptent ainsi parfois des attitudes qui débordent leurs différentes activités et qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses. Face à cela, les employeurs sont parfois désarmés entre un laisser-faire dangereux et une surveillance trop répressive. Quels peuvent être les conséquences d’une utilisation malveillante des réseaux

sociaux dans un cadre professionnel ? - Risques de sécurités pour les systèmes informatiques ; - Dégradation de l’image de marque ; - Dilution et pertes de temps de travail des salariés ; - Risques de calomnies et de diffamation envers l’employeur ou des salariés ; - Pertes ou vols de données de l’entreprise ; La solution la plus simple pour l’entre-

De nouvelles obligations pour les réseaux wifi

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© webphotographeer- istockphoto.com

Les entreprises (cybercafés, fastfood, magasins…) et certains services publics (bibliothèques municipales, écoles publiques…) qui offrent un accès internet public par wifi doivent conserver pendant un an les données d’identification de ceux qui ont utilisé leur réseau. Un décret publié ce 1er mars prévoit cette obligation pour les réseaux wifi publics (hotspots). Pris en application de l’article 6-II de la loi de sur la confiance en l’économie numérique, ce décret clarifie quels types de données doivent être conservées. Juridiquement, toute personne qui fournit un service wifi est considérée comme un opérateur de réseau public (CPCE, art. L. 32, 15°). Et c’est pour des raisons de sécurité, lors de la connexion et de l’utilisation de ces réseaux, que les données d’identification des utilisateurs doivent être stockées et conservées pendant une période d’au moins un an. En revanche, si l’accès hotspot est restreint à certaines personnes (employés ou utilisateurs particuliers) qui sont obligées de s’identifier, le réseau wifi est considéré comme privé. Dans ce cas, les entreprises ou les administrations

Les données d’identification des utilisateurs doivent être conservées pendant au moins un an. ne sont pas soumises aux obligations de conservation. Cependant, la loi les invite à conserver de telles données (la période recommandée étant de trois mois minimum), toujours pour des raisons de sécurité. Le décret énumère les données qui doivent être stockées pour chaque connexion

au réseau wifi. Il présente également les conditions de cette conservation. Enfin, il précise le point de départ du délai de conservation. Pour plus de précisions, consultez la note juridique AEC “Conditions d’accès à des réseaux sans fils” (http://bit.ly/ faf2K6).

courriels et SMS

© Goodluz - istockphoto.com

Les salariés peuvent s’imposer des bonnes pratiques dans leur usage des réseaux sociaux comme ne pas mélanger vie personnelle et vie professionnelle. prise serait d’interdire les connexions à tous type de réseau social dès lors que celle-ci n’a pas une portée professionnelle. Cette obligation imposée aux salariés peut passer par la signature d’une charte de bonne utilisation des systèmes informatiques de l’entreprise. Cette charte pourra définir les règles d’utilisation des outils informatiques et encadrer, limiter ou proscrire les connexions à ce type de sites. Cependant, l’entreprise ne peut pas ignorer cette nouvelle composante économique, sociale et professionnelle. Les réseaux sociaux peuvent être utilisés pour appuyer son développement économique et sa communication. Pour accompagner ces évolutions, l’entreprise peut faire appliquer des « bonnes pratiques » dans l’usage des réseaux sociaux comme, par exemple, ne pas mélanger vie personnelle et vie professionnelle sur ces sites. La plupart d’entre eux,

Facebook en tête, peuvent être paramétrés de manière à canaliser ou proscrire les accès aux pages personnelles et limiter ainsi les risques de fuites involontaires. Plus simplement, chacun peut créer différents profils affiliés à des usages spécifiques. Récemment, un Conseil des prud’hommes a validé le licenciement pour faute grave de deux employées. Celles-ci avaient posté des commentaires qui ont été considérés, par leur employeur, comme une « incitation à la rébellion contre la hiérarchie et dénigrement envers la société ». Si, dans cette situation, l’employeur ne disposait pas d’un accès direct aux profils de ses deux salariées, le fait que les propos soient accessibles « aux amis des amis » (pour reprendre les termes utilisés par le site Facebook) a permis à la société d’y accéder facilement et de justifier ainsi les licenciements. Les propos portaient atteinte à l’image de la société. Le fait que le site Facebook soit considéré comme un espace public a permis de considérer que ces propos relevaient de la sphère publique. [email protected]

Quelle est la valeur juridique d’un écrit électronique ? Les écrits électroniques (mails ou SMS) font de plus en plus leur entrée dans les tribunaux français. Présentés comme preuves, ils constituent un moyen de défense pour les personnes en litige. Et ils sont recevables en justice depuis une loi de 2000. Cependant, pour que cette preuve soit valable, il faut que l’expéditeur puisse être « dûment identifié » et que cet écrit électronique « soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité. » (Code civil, art. 1316-1). Attention, cette preuve est contestable. On peut considérer qu’une boite mail a été piratée ou qu’un téléphone portable a été perdu ou volé. Ainsi, les risques de prises de contrôle par un tiers sont de nature à créer un doute sur la valeur d’une telle preuve. Reste que, désormais, les tribunaux ne font plus de distinction entre la nature d’un écrit présenté comme preuve, qu’il soit papier ou sous format électronique.

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agenda Mieux comprendre les licences libres

« Libre », « gratuit », « open source », « freeware », « shareware »... Le plus souvent accolés à une création originale diffusée sur le web, ces adjectifs fixent de nouvelles normes juridiques quant à leur utilisation. Ils libèrent la possibilité de partage d’une création originale (littéraire, photographique, musicale, logicielle ou encore audiovisuelle) mais encadrent strictement l’étendue de sa réutilisation. Partager sans dénaturer, voilà la philosophie du libre à laquelle de nombreuses licences se réfèrent : les licences GNU-GPL, Creative Commons ou ODbL. Les licences GNU-GPL (GNU General Public License en anglais, licence publique générale GNU en français) fixent les conditions d’utilisation des logiciels libres du projet GNU. Le système GNU est un système d’exploitation libre. À l’inverse des systèmes d’exploitation payants comme OSX pour Mac ou Windows XP pour les PC. Au lieu de soumettre toute exploitation des œuvres à l’autorisation préalable des titulaires de droits, les licences Creative Commons permettent à l’auteur d’autoriser à l’avance certaines utilisations selon des conditions exprimées par lui, et d’en informer le public. Le Creative Commons (CC) est une organisation à but non lucratif dont le but est de proposer une solution alternative légale aux personnes ne souhaitant pas protéger leurs œuvres en utilisant les droits de propriété intellectuelle standards de leur pays. La licence ODbL (Open Database License) est un contrat de licence ayant pour objet d’autoriser les utilisateurs à partager, modifier et utiliser librement une base de données (par exemple le cadastre) tout en maintenant ces mêmes libertés pour les autres. Pour mieux connaître ces différentes licences, AEC prépare un guide juridique “Œuvres et logiciels libres”. Il paraîtra fin mai et sera disponible gratuitement sur www.aecom.org.

Nouveau sur www.aecom.org Recevez gratuitement Aquitaine numérique Pour recevoir notre magazine gratuitement tous les deux mois, envoyez nous un mail en précisant vos coordonnées (nom, prénom, adresse postale, titre ou fonction, société) à l’adresse : [email protected]

L’agenda des événements numériques en Aquitaine diffusé par AEC sur son site internet est

désormais disponible en téléchargement au format iCal.

Vous pouvez l’importer en un simple clic vers votre calendrier personnel ou le recevoir automatiquement à la manière d’un flux d’information. http://www.aecom.org/Vousinformer/Agenda

Aquitaine numérique, bimestriel gratuit édité à 2000 exemplaires par AEC, agence des initiatives numériques, association loi 1901, 137 rue Achard, 33300 Bordeaux / tél. +33 (0)5.57.57.01.01. / courriel : [email protected]

directeur de la publication Laurent-Pierre Gilliard / rédactrice en chef Suzanne Galy / chef d’édition Denis Dubois de Montreynaud / ont collaboré à ce numéro Antoine Chotard, Marcel Desvergne, Cédric Favre, Jean-François Laplume / conception graphique et mise en page DDMédia, 09.79.52.10.26 / impression Graficas Ulzama, Huarte (Navarra) / dépôt légal à parution / ISSN 1760-8821

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Ce code-barre en 2D ou code QR permet d’accéder à plus d’infos sur internet en utilisant son téléphone mobile et une application téléchargée au préalable.

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Mai 2/3 Les rencontres du eTourisme Aquitain. Journées techniques organisées par la MOPA (Mission des Offices de Tourisme et Pays touristiques d’Aquitaine). À partir de 14h le 2 mai, à l’Espace de l’Océan, à Anglet. http://www.aquitaine-mopa.fr/

5 TwitterCamp Bordeaux. Ateliers thé-

matiques sur les nouvelles tendances du web et leurs applications professionnelles.

A partir de 18h30, à Cap Sciences, à Bordeaux. http://twittercamp.fr/tc5

10 Atelier de restitution des résultats

de l’Audit des sites web de communes du Lot-et-Garonne réalisé par AEC. Rens : [email protected] À 10h, à l’Hôtel du Département à Agen.

13 Atelier de restitution des résultats de l’Audit des sites web de communes des Landes réalisé par AEC. Rens : [email protected] A 10h30, à Mont-de-Marsan.

Conférence régionale Aqu‘Etourisme. Organisée par la MOPA et AEC à l’initiative de la Région Aquitaine. Cette rencontre aura l’ambition de brosser le portrait de l’Aquitaine e-touristique des prochaines décennies, en associant l’évolution des usages des consommateurs et les adaptations nécessaires des entreprises et des acteurs touristiques. Rens : 05.57.57.83.02. De 9h30 à 16h, à l’Hôtel de Région, à Bordeaux.

20 au 22 Startup Weekend Bordeaux. En partenariat avec AEC. L’événement rassemble des professionnels du Web et du numérique, des experts de l’entrepreneuriat et de l’innovation autour de porteurs de projet qui ont 54 heures pour construire leur startup. À partir de 17h le 20 mai, dans les locaux de BEM (Bordeaux Ecole de Management), à Bordeaux

http://bordeaux.startupweekend.org

28 TEDX Bordeaux, conférence organisée autour des thèmes technologyentertainment-design.

découvertes. À 10h30, dans les locaux d’AEC, à Bordeaux. www.aecom.org

Juin 8/9 Salon de l’Entreprise Aquitaine. Le 9 juin, de 15h à 17h, AEC proposera dans la salle de conférence de l’événement un coup de projecteur baptisé “L’innovation numérique en Aquitaine”. À partir du 8 juin à 10h, au Hangar 14, à Bordeaux. À noter le 9 juin à 15h, l’intervention d’AEC. http://www.salon-entreprise.com

15 au 17 Les 20 ans du LaBRI, Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique. Conférences scientifiques autour de projets de recherche. Dans les locaux du LABRI, à Talence. https://www.labri.fr/

De 13h30 à 18h, au CAPC, à Bordeaux. http://www.tedxbordeaux.com

30 Retour de mission en Chine “La révolution numérique chinoise”. Les participants à la mission d’étude organisée par AEC et IDATE partagent leurs Photo : Éric Barrière

Apophénies subliminales En 1958, Klaus Conrad invente le concept d’apophénie pour désigner la propension à percevoir des liens entre des évènements ou des faits a priori sans relation. Les domaines d’application sont innombrables : théorie du complot, numérologie et jusqu’à l’interprétation des rêves ou des lapsus. Dans ces exemples, la démarche est assumée, voire revendiquée ; y adhérer ou la rejeter comme irrationnelle est un processus conscient. Plus subtile est le procédé consistant à juxtaposer deux énoncés, sans en décrire de lien explicite, mais laissant, au contraire, toute latitude au lecteur pour le créer lui-même. C’est le fondement même de la fameuse saillie humoristique de Woody Allen : « Dieu est mort, Marx est mort, et, moi-même, je ne me sens pas très bien. »

Moins drôles, et beaucoup plus pervers, ces titres glanés en une de certains journaux : « Elle avait rencontré son agresseur sur Facebook », « Licenciées à cause de Facebook  », «  Les escrocs communiquaient par Twitter ». L’intérêt du procédé est évident : il permet de suggérer un lien de causalité… sans avoir à en démontrer le bien-fondé. Et avec quelle efficacité ! Un article, récemment paru dans le site Internet Actu, relate l’expérience menée par Paul Thibodeau et Lera Boroditsky, à l’Université de Stanford, démontrant l’influence des métaphores dans la compréhension d’un énoncé et dans la formation même d’une opinion. Pour être honnête, il faut concéder que la méthode sert tout autant les inconditionnels des réseaux sociaux ; ainsi, a-t-on pu être abreuvé, ces dernières semaines,

Le monde numérique vu par

Jean-FrançoisLaplume, directeur d’AEC, agence des initiatives numériques d’articles allant jusqu’à parler de «  révolutions 2.0 » à propos des soulèvements dans les pays arabes. « Révolutions arabes, filles d’internet »… c’est sans doute oublier que les centaines de milliers de manifestants se faisant tirer dessus dans les rues de Tripoli, Sana’a ou Damas sont tout sauf des avatars d’un quelconque jeu vidéo comme Call of Duty. À l’évidence, internet ne mérite ni cet excès d’indignité, ni cet excès d’honneur. [email protected]

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Découvrez aujourd’hui tout ce qu’Internet peut apporter à votre entreprise. Internet est aujourd’hui incontournable dans la vie économique et professionnelle. Or, trop de petites entreprises restent encore à l’écart des évolutions et des possibilités qu’offre cette technologie. Aussi, les CCI, CCIR ainsi que les acteurs institutionnels du numérique en Aquitaine, ont mis en place un vaste projet d’information et de sensibilisation, pour aider les chefs des petites entreprises d’Aquitaine à se familiariser avec Internet et les accompagner dans leur développement. Le site www.unclicpourmaboite.fr vous aide à trouver des réponses à toutes vos questions, et vous permet en un clic d’avoir accès à de multiples ressources : l’agenda des événements en région ou l’annuaire des partenaires. Quelle que soit votre activité, Internet est un élément essentiel pour l’avenir de votre entreprise.

Un projet partenarial réalisé à l’initiative des Chambres de Commerce et d’Industrie et des acteurs institutionnels du numérique en Aquitaine, et financé par : mai-juin 2011 - n°35

Ce projet est cofinancé par l’Union européenne L’Europe s’engage en Aquitaine avec le Fonds Européen de Développement Régional