Lettre du 3 avril 1917

Le 3 avril 1917 Ma bien-aîmée Bernadette, Je n’ai encore reçu de toi ni d’ailleurs. J’avais écrit à ma compagnie pour me faire suivre mes lettres et rien ne m’arrive non plus. … te dire, je trouve le temps bien long, mais je sais bien que ce n’est pas de votre faute. Reçois-tu au moins les quelques mots que je t’envoie, avec peine en haut de la page, écrit à l’envers

au revoir à tous et confiance

sans doute, ici il y en a qui change d’ambulance tous les seconds jours. As-tu pensé à m’envoyer du papier à lettres, je commence à être très à court, et sans Le Bouguen je n’aurais pu continuer à t’écrire .. .. est parti aussi. J’ai toujours ma balle, ne souffre pas de trop. Embrasse tes parents, les miens, les enfants pour moi, amitiés à tous à Kerjacob, à toi ma chère femme, j’envoie mes plus tendres baisers, ton Jean qui t’aime