Les jeunes prennent la parole - Campagne 2012 même pas peur

internautes convergent vers l'affirmation de la nécessité .... valeurs dominantes dans l'esprit des jeunes, qui prônent une .... écologiques et conspuer toute ...
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Les jeunes prennent la parole Analyse d’un espace d’expression citoyenne

Une campagne initiée par le réseau

Retour sur une aventure citoyenne affiches_40x60-PANTONE.indd 1

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Revenant régulièrement à la Une des journaux et dans les discours des hommes politiques, la thématique de la jeunesse est appelée à jouer un rôle important dans la campagne présidentielle à venir. Pourtant, il est frappant de constater que cela ne se traduit pas par une plus grande visibilité des premiers concernés, ni par une attention accrue aux propositions qu’ils peuvent formuler. Telle a été l’ambition de la campagne 2012 Même pas peur initiée par le réseau Animafac : offrir aux jeunes un espace d’expression politique et citoyenne, pour qu’ils construisent leur ordre du jour des sujets politiques et sociaux à aborder. Lancé le 21 avril dernier, 2012 Même pas peur visait en premier lieu à dénoncer un climat anxiogène qui empêche l’émergence de toute ambition collective à l’approche d’une nouvelle échéance présidentielle :

«  Nous nous sommes résignés à ce que mobiliser les

électeurs consiste d’abord à les terroriser. à ce que la conjuration de la peur prime sur la liberté d’imaginer. » Extrait du manifeste

Mais, plutôt que de se contenter de dénoncer la confiscation du débat, 2012 Même pas peur a été une invitation faite à la jeunesse à s’exprimer et à échanger. Cela s’est concrétisé par le lancement du site contributif www.2012memepaspeur.net et la réalisation de nombreuses actions de sensibilisation sur l’ensemble du territoire. Chacun des contributeurs a pu s’exprimer sur le format « Je ne veux plus / Je veux » jusqu’au 31 août dernier. Près de 3 400 contributions ont ainsi pu être récoltées, faisant l’objet de plus de 8 400 votes et commentaires en ligne. Pour donner une suite à cet ouvrage collectif, un travail d’analyse a été réalisé que vous pouvez retrouver dans ce document. Par delà cette expérience, 2012 Même pas peur a également voulu impulser un nouveau dynamisme dans l’expression citoyenne avec un ton espiègle et résolument optimiste dans ses outils de campagne :

Je ne veux plus qu’on me dise que je suis l’avenir Je suis le présent ! Grâce à un espace de commande gratuite sur le site Internet de la campagne, 6 000 affiches, 20 000 badges et 520 000 stickers ont permis de relayer avec succès la campagne partout en France.

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La campagne en chiffres affiches_40x60-PANTONE.indd 1

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visiteurs uniques

stickers

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badges affiches contributions votes & commentaires

manifestations

en France

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Quelques moments forts

Course des promesses non tenues

Fête de Printemps à la Villeneuve

Les 24, 25 et 26 juin derniers, le collectif a de nouveau frappé... Direction le village associatif des Solidays pour trois jours placés sous le signe de la solidarité, du soleil et de l’affluence !

Nous sommes le 21 avril 2011. Une cinquantaine de personnes se sont donné rendez-vous tout près du Louvre (Paris) pour prendre part à une épreuve politico-sportive, formant un cortège d’athlètes en sous régime. Pas de titre à la clé, pas plus que de record de vitesse à pulvériser, bien au contraire.

Le quartier de la Villeneuve à Grenoble résonne encore du « discours de Grenoble » de l’été 2010, synonyme d’agitation politicienne de peurs de tous poils.

Énonçant un florilège de promesses non tenues, les organisateurs ont lancé les débats en début d’après-midi : « Zéro SDF en 2007 », « Le plein emploi est pour bientôt »... Lancés à l’allure d’une horde de limaces au galop, les participants ont traversé le Pont des Arts sous les yeux amusés des passants. Placée sous le signe de l’humour, la manifestation aura également permis d’initier un dialogue et de sensibiliser les badauds aux problématiques soulevées par la campagne.

Festival Solidays

Presque un an plus tard, le 4 juin, la Fête du Printemps de la Villeneuve, c’est « l’anti discours de Grenoble » : une journée rassemblant jeunes et moins jeunes du quartier pour faire mentir les oiseaux de mauvaise augure. à l’invitation du collectif « SOS Villeneuve », 2012 Même pas peur était présent pour cette journée. L’occasion pour les habitants de la Villeneuve de s’exprimer librement à travers des animations made by 2012MPP ! Nombreux ont été ceux à s’exprimer sur le mieux vivre ensemble, l’incivilité mais aussi sur la manière de retrouver une certaine convivialité dans un quartier stigmatisé.

échanges, contributions et animations... Ces trois journées ont été rythmées par un afflux permanent de festivaliers, intrigués par les badges et stickers repérés sur d’autres personnes au cours de leurs déambulations. Victimes de leurs succès, les membres du collectif ont littéralement dû fouiller leurs fonds de poche pour trouver les derniers badges disponibles !

30 degrés au thermomètre, plus de 500 contributions recueillies et plus aucun badge ni sticker en poche ; voilà comment notre vaillante équipe s’en est retournée avant de reprendre la route des festivals...

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e premier enseignement important à tirer de cette initiative est que la jeunesse ne s’est pas saisie de cet espace comme d’un cahier de doléances et de revendications. Tantôt craints, tantôt plaints, les jeunes entendent avant tout pouvoir exercer un rôle actif au sein de la société. Plutôt que d’être objets de discours, ils souhaitent être pleinement sujets. Lorsqu’ils prennent la parole, c’est donc en premier lieu pour exprimer leur vision et formuler leurs propositions, et non pour s’apitoyer sur leur sort. Et à l’encontre d’une croyance solidement ancrée, les jeunes ne se désintéressent pas de la politique. Pour preuve, plus du quart des contributions postées concernent la thématique « Vie démocratique ». L’injonction partagée par la majorité des contributeurs est qu’il faut renouveler la politique, pour que celle-ci suscite à nouveau l’adhésion de tous les citoyens. Ce renouvellement passe par une remise au goût du jour de l’intérêt général plutôt que des calculs électoralistes, d’une culture du débat qui favorise les idées plutôt que les personnes ou encore des projets de société plutôt que des sujets anxiogènes. Au-delà, les jeunes souhaitent un décloisonnement de l’espace politique, pour que celui-ci ne se replie plus sur des oppositions figées et ne se limite plus à n’être qu’une affaire de professionnels.

Rendre la politique à nouveau intéressante en la recentrant sur le fond et en permettant à tous les citoyens de s’en saisir, telle serait en substance l’attente principale de la jeunesse « 2012 Même pas peur ». Dans la continuité de celles énoncées contre la sphère politique, les critiques sont également importantes à l’encontre des médias, qui privilégient le sensationnel et la focalisation sur un fait unique, de préférence anxiogène, au détriment d’une approche complète des questions de société. Les attentes des jeunes à l’égard des médias sont au moins aussi fortes que celles vis-à-vis des hommes politiques. En creux de ces indignations, se dessine la carte des valeurs privilégiées par les jeunes. Il émerge de cette expérience des conclusions assez similaires de celles du récent Baromètre de la jeunesse, à savoir que les valeurs de respect de l’autre et d’égalité sont très nettement privilégiées. Le fort nombre de contributions dans la thématique « Discriminations » en témoigne, de même que la critique d’un climat de repli sur soi qui conduit à un rejet de l’autre. Les jeunes prônent un arrêt du rejet des immigrés et, au-delà, refusent la distinction entre Français et Français « d’origine étrangère », pour en appeler à une égalité d’accès aux droits fondamentaux pour chacun. Cette question d’accès au droit est également complétée, au travers des contributions postées dans les thématiques « Emploi, économie » et « Ressources, bien-être », par le sujet de l’accès de chacun à des conditions de vie décentes : logement, alimentation, transports, etc. Ici, comme pour les problématiques politiques, ce qui est attendu est la possibilité pour chacun de s’insérer et de participer, tout en bénéficiant d’une vision stable de son avenir.

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À la lumière de l’expérience 2012 Même pas peur, la jeunesse se révèle donc être force de propositions, pour elle-même mais avant tout pour l’ensemble de la société, allant toutes dans le sens d’un respect des valeurs citoyennes – négligées parfois par les hommes politiques – et de la possibilité offerte à chacun d’être acteur, aussi bien de sa propre existence que de la chose publique. Gageons que les responsables publics sauront prendre en compte ces aspirations de la jeunesse et multiplier les espaces d’écoute et de participation des citoyens, jeunes ou moins jeunes !

Répartition des contributions par catégorie

Vie démocratique : 23 % Discriminations : 16 % Emploi/Economie : 12 % Ressources/Bien-être : 10 % Média/Culture : 9 % Environnement : 9 % Jeunesse : 7 % International : 6 % Education : 6 % Santé : 3 % Retrouvez l’ensemble des contributions sur le site : www.2012memepaspeur.net

Vie

démocratique

es propositions des il y a une injonction à ce que la internautes convergent vers politique retrouve sa signification l’affirmation de la nécessité et sa vocation initiales de gestion d’un renouvellement de notre des affaires communes au service fonctionnement démocratique, de l’intérêt général. Nombreux sont battant en brèche l’idée trop ainsi ceux qui déplorent qu’elles couramment répandue d’un donnent parfois le sentiment de désintérêt grandissant pour la se mettre davantage au service politique. La politique ne suscite des intérêts économiques que pas un intérêt Je ne veux plus qu’on dise de répondre aux moindre, c’est la que je me désintéresse de attentes de la manière dont elle population. la politique, Je veux une est menée par politique intéressante. Est également ses représentants qui est déconsidérée. Il y a donc souhaité un renouvellement de une forte injonction et un appel l’approche du débat, qui ne devrait aux responsables pour que ceux- plus se limiter à des oppositions ci fassent en sorte de rendre la figées entre les deux principaux politique à nouveau intéressante. partis, mais laisserait une plus grande place au dialogue et Au-delà de l’injonction, des à l’écoute, où les propositions propositions ont été formulées, prévaudraient sur les éléments de traçant des voies pour le retour langage des politiques. d’une confiance en nos politiques. Première piste, régulièrement abordée dans les débats publics, appliquer une plus grande éthique à la vie politique. Le train de vie de l’État est ainsi appelé à être réduit. Des contributions mettent également en avant la nécessité d’imposer un non-cumul des mandats, afin de favoriser le renouvellement des élus. Plus encore, il est souhaité que la vie politique ne soit pas subordonnée aux seuls calculs électoralistes et ne se laisse pas dévoyer par une personnalisation trop grande des débats. En ce sens, certains en appellent à un rééquilibrage des pouvoirs, pour donner plus de poids au Parlement et, partant, une plus grande importance aux élections législatives. À côté des ces propositions relatives aux règles de fonctionnement de nos institutions,

Nombre d’internautes se sont exprimés sur la question de la reconnaissance du vote blanc. Face à cet afflux de contributions, nous avons proposé à Anne Muxel, directrice de recherches CNRS en science politique au CEVIPOF de se pencher sur ce thème. Pourquoi n’y a-t-il jamais vraiment eu de débat ni de loi visant à reconnaître le vote blanc ? Je ne pense pas que l’on puisse dire que la question de la reconnaissance du vote blanc n’est pas débattue, ni par le personnel politique ni par l’opinion publique. Il y a par exemple un parti blanc (www.partiblanc.fr), ou encore une pétition qui circule en ligne. Si on ne retrouve pas forcément cette question dans les médias dominants, on trouve énormément de choses sur Internet. Y a t-il des expériences réussies de participation des citoyens à la vie publique ?

Enfin, les internautes formulent également une grande attente en ce qui concerne la multiplication des opportunités de participation pour tous les citoyens. La politique ne devrait pas se contenter d’être une affaire d’experts et de professionnels. Son renouvellement passe par une mise à contribution des citoyens. À signaler également, un nombre important de contributions allant dans le sens d’une reconnaissance du vote blanc (voir ci-contre).

Toute expérience qui renforce la participation des citoyens renforce la démocratie. Beaucoup de partis politiques dans la période récente se sont focalisés sur la nécessité de plus de démocratie participative. Il y a là une revendication de la part des citoyens vers plus de participation directe, non encadrée par la médiation de l’engagement partisan ou syndical. Retrouvez l’intégralité de l’interview de la sociologue Anne Muxel sur le site de la campagne.

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Mathilde, étudiante en médecine de 20 ans s’est penchée sur le thème de la discrimination positive. « Je ne veux plus de discrimination positive. Il n’y a rien de positif à devoir établir des quotas pour instaurer un semblant d’égalité. » Le simple fait d’avoir inventé le concept de discrimination positive exprime le mal être de notre société. Cela revient à considérer qu’il existe bel et bien une différence entre les individus, à les classer selon leur origine, leur sexe ou leur handicap. La question ne devrait même pas se poser car embaucher une personne pour ses compétences devrait être une évidence. Et s’il s’avère que certains « groupes sociaux » (si l’on suit cette logique) ont moins d’acquis sur leur CV, moins d’expérience… c’est que les mêmes chances ne sont pas données à tout le monde comme le voudrait la Constitution. Aujourd’hui, dans les faits comme dans l’inconscient général, on ne naît pas libres et égaux. Même si nos parents sont arrivés en France il y a 20 ans et qu’on y a toujours vécu, on sera considéré comme l’immigré de banlieue qui va effrayer le client. On fait même le distinguo entre immigré de 1ère, 2e et 3e génération, affirmant que certains sont plus Français que d’autres. Si on est handicapé on sera forcément incapable. Si on est une femme, on sera forcément derrière un bureau. Et les idées des employeurs ne sont pas différentes du reste de la population française et même mondiale. Retrouvez l’intégralité de la contribution de Mathilde sur le blog : http://tinyurl.com/3g975cv

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Discriminations Les contributions postées dans la thématique « Discriminations », très prisée, traduisent bien les valeurs dominantes dans l’esprit des jeunes, qui prônent une égalité dans l’accès aux droits fondamentaux, au logement, à l’emploi… quelles que soient l’origine ou l’orientation sexuelle des individus. Des contributions ont également abordé la question du handicap, autour des problématiques de l’accès aux aménagements urbains, à une reconnaissance égale des compétences ou encore au sujet des aidants sexuels.

L’esprit républicain est présent au même titre dans le refus de la distinction entre Français et Français « d’origine étrangère ». Le fait que l’on parle de personnes « issues de l’immigration » est choquant pour beaucoup, chacun étant avant tout citoyen français. De très nombreuses contributions ont également défendu l’accès à des droits similaires pour les couples hétérosexuels et les couples homosexuels en matière de mariage et d’adoption.

Ce refus des discriminations s’adosse au souhait de voir la France rester (redevenir) le pays des droits de l’homme. Contre la multiplication des discours ouvertement racistes et le durcissement des objectifs d’expulsions des sans-papiers, de nombreux jeunes en appellent à un retour au sens de notre devise républicaine et à la défense du multiculturalisme.

Emploi & Ressources e rapprochement des thématiques « Emploi, économie », « Ressources, bien-être » et « Santé » se justifie par le recoupement des préoccupations qui y ont été exprimées. Plus particulièrement, le rattachement des problématiques de santé à l’économie et aux ressources s’explique par le fait qu’elles sont abordées principalement sous l’angle de la question de l’accès aux soins.

Emploi L’emploi est, sans surprise, une préoccupation majeure des contributeurs, qui réclament l’accès à un emploi de qualité, non-précaire et correctement rémunéré. Sans s’en tenir aux difficultés rencontrées par la jeunesse, les contributions expriment en effet le souhait que chacun puisse avoir un travail stable, apportant des ressources suffisantes pour répondre convenablement aux

besoins de base : logement, santé, alimentation, transports. Santé Concernant la santé plus spécifiquement, l’égalité d’accès aux soins pour tous passe également par la non-soumission des établissements de santé aux logiques de rentabilité. Ressources, Bien-être Les internautes ne s’en sont cependant pas tenu à une approche individualiste des questions économiques. La problématique de l’accès de chacun à des ressources suffisantes est également abordée par le biais de la question de l’impôt et de la redistribution des richesses, qui pour beaucoup devrait être opérée avec plus d’équité. L’importance des écarts de revenus et la moindre taxation du capital par rapport au travail sont des réalités qui choquent.

économie Une place importante est également accordée à la nécessité d’infuser plus d’éthique dans l’économie, et d’accoler des préoccupations sociales aux projets des entreprises. Outre un discours prônant une responsabilisation de la finance, certaines voix plus critiques dénoncent une trop grande prépondérance de l’économie et souhaiterait voir le pouvoir politique se mettre au service des peuples plutôt que des marchés.

Média / Culture n matière culturelle, les contributions ont insisté sur l’importance d’agir pour un accès de tous à la culture, tout en ayant le souci de préserver une diversité dans l’offre. À l’égard des médias le discours est en général assez critique. Beaucoup leur reprochent de faire trop de place aux rumeurs, aux sondages et de ne fonctionner que sur le buzz, en mettant en avant des sujets racoleurs et/ou anxiogènes au détriment d’autres problématiques plus essentielles. Les contributeurs souhaiteraient donc voir les médias accorder une place plus importante à des sujets de fond, traités de façons approfondies, et mettant en avant

des idées. Autre préoccupation importante, la nécessité de préserver le web comme un espace de liberté et donc de le protéger contre toutes les formes de contrôle qui voudraient s’y appliquer (Hadopi en première ligne).

étudiant en informatique, Billy porte à 25 ans un regard avisé sur une technologie qu’il a vu se développer, le web. « Je ne veux plus que des gouvernements imposent des lois liberticides comme la Loppsi II ou Hadopi Je veux qu’Internet reste un sanctuaire pour les dissidents politiques. » L’idée même d’un web civilisé et responsable relève de la mascarade. Dans ce contexte, les mots « civilisé » et « responsable » peuvent être remplacés par « contrôlable ». La France, comme d’autres pays, oriente sa politique vers plus de contrôle, plus de répression et plus de désinformation. J’en veux pour preuve l’adoption dans une totale indifférence de la Loppsi II. Parmi tous ses amendements, cette loi sécuritaire permet aux pouvoirs «publics» de filtrer des sites considérés comme dangereux sans en référer à une quelconque autorité judiciaire. Je veux qu’Internet reste un sanctuaire pour les dissidents politiques. Ceux-ci sont traqués dans leurs pays d’origine par des autorités tortionnaires. Hu Jia, Liu Xiaobo et beaucoup d’autres sont traqués et/ou emprisonnés pour leurs opinions par des gouvernements qui s’appuient sur... un web civilisé. Je ne suis ni naïf ni de mauvaise foi. Je sais que le web héberge des pirates dangereux et des délinquants. Mais s’appuyer sur leur présence pour justifier un étouffement progressif et l’instauration de lois liberticides est d’une malhonnêteté intellectuelle intolérable. Retrouvez l’intégralité de la contribution de Billy sur le blog de la campagne : http://tinyurl.com/3g975cv

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Environnement ès lors qu’il s’agit d’environnement, les jeunes sont unanimes pour souligner l’importance de la prise de conscience des problématiques écologiques et conspuer toute approche hypocrite et/ou intéressée de ces sujets (greenwashing). Pour les contributeurs, il faut encourager les attitudes éco-responsables, même si certaines paraissent minimes, et convaincre qu’elles ne sont pas synonymes d’une régression de notre modèle de société. Les autres questions environnementales abordées tournent principalement autour de trois points. La problématique de l’alimentation est très présente, marquée par le souhait d’un accès généralisé à une alimentation saine, en

provenance d’une production relocalisée. Autre thème important, probablement favorisé par les événements récents au Japon et la polémique sur le gaz de schiste, l’importance de la diversification de nos sources d’énergie, davantage respectueuses de l’environnement. Point qui n’est pas sans poser la question du modèle de développement que nous souhaitons. Enfin, la question de l’amélioration des aménagements à destination des cyclistes est régulièrement revenue, afin de favoriser l’essor des circulations douces. Il est également possible de signaler quelques contributions mettant en cause notre modèle de développement et interrogeant la nécessité de maintenir une approche politique fondée sur la croissance.

Jeunesse

comme un acteur de la société à part entière. Reconnaître que la jeunesse a un rôle à jouer, cela passe par d’abord par un renouvellement du regard qu’on porte sur elle et du discours ambiant à son propos. Non, la jeunesse n’est pas une menace et il ne faut pas en avoir peur. Il faudrait plutôt se soucier de lui accorder une place dans la société et lui faire confiance.

lors que les problématiques « jeunesse » se font de plus en plus présentes dans les médias, soulignant les difficultés rencontrées aujourd’hui par cette tranche d’âge, de nombreux contributeurs souhaitent avant tout que l’on cesse de plaindre la jeunesse et qu’on la reconnaisse

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Cependant, octroyer des responsabilités pour la jeunesse ne doit pas signifier la limiter à des espaces dédiés : plutôt que de créer des conseils de la jeunesse, il serait plus intéressant de permettre aux jeunes d’être présents dans les instances de la société civile.

Ingénieur environnement/énergie de 24 ans, « Gérard le Rouge » évoque la question du nucléaire. « Je ne veux plus de gens qui critiquent le nucléaire par facilité ou effet de mode. Je veux des gens qui réfléchissent sur leur propre confort, leurs faux besoins vitaux, et se rendent compte que tant qu’on ne se remettra pas tous en cause, on ne sortira pas du nucléaire » De plus en plus, de par mon implication professionnelle, mais aussi au travers des médias, j’entends des critiques du nucléaire. Cela devient un leitmotiv que certains reprennent par effet de mode, réclamant la sortie du nucléaire sans trop réfléchir à ce qui est derrière. Récemment l’Allemagne et la Suisse ont déclaré leur sortie du nucléaire. Mais les demandes en énergie de leurs populations sont telles qu’en aucun cas, à l’heure actuelle, il n’est possible uniquement par le biais d’énergies renouvelables de subvenir à ces « besoins ». Ils vont donc venir acheter de l’énergie produite par du nucléaire en France, ou remplacer celle-ci par des centrales à charbon ou autre technologie pas beaucoup plus propre que le nucléaire. Je ne suis pas spécialement pronucléaire. Je suis conscient des déchets quasi-incompressibles que cela engendre et des dangers pour l’homme. Mais en sortir à l’heure actuelle n’est pas possible. Il n’existe pas de technologies vertes suffisamment puissantes. La priorité est donc que chacun réfléchisse sur son propre confort, sur ces «faux besoins vitaux» auxquels on se raccroche. Retrouvez l’intégralité de la contribution de Gérard le Rouge sur le blog de la campagne : http://tinyurl.com/3g975cv

Etudiant éducateur spécialisé, Hugo est persuadé que le modèle français de l’éducation nationale doit impérativement être repensé. « Je ne veux plus des écoles qui préparent à des métiers Je veux un renouveau complet de la pédagogie scolaire française. » Quel avenir pour l’école en France  ? C’est la question que devraient se poser nos élus. Le système scolaire français est en échec. Il est obsolète. Mais si on ne peut pas le blâmer d’avoir vieilli, on peut reprocher aux politiques de ne pas s’être adaptés. Car il est évident qu’ils ne font rien pour améliorer la situation. Il faudrait faire table rase de tout ce qu’on a pu apprendre, remettre à plat la pédagogie actuellement appliquée. L’avenir des élèves ? Si rien n’est fait, je l’imagine assez sombre. Il faut se rendre compte que l’éducation est primordiale et qu’elle a besoin d’un vrai budget. Elle doit absolument devenir autre chose qu’un carcan. Nous avons besoin d’une véritable école de la vie, diversifiée à l’image de chacun. Nous sommes l’un des pays européens ayant le plus fort taux de décrochage dans le milieu scolaire. En tant qu’étudiant éducateur spécialisé, je souhaite un changement radical dans le paysage politique français. Je représente une profession qui n’est pas du tout valorisée à l’échelle du pays. Nous subissons des restructurations incessantes, des privatisations et des coupes budgétaires drastiques. J’espère simplement que le prochain gouvernement fera des efforts pour rétablir une situation plus tolérable. Retrouvez l’intégralité de la contribution d’Hugo sur le blog de la campagne : http://tinyurl.com/3g975cv

International

Un peu plus éparses, les contributions postées dans la thématique « International » laissent cependant émerger cinq idées fortes.

Concernant l’Europe, il faudrait que l’intérêt qu’on lui porte en général soit plus grand, ce qui suppose aussi qu’elle se structure davantage autour de projets.

Dans le sillage des événements survenus au Maghreb, le rejet des dictatures et l’accès des peuples à la démocratie ont régulièrement été évoqués. Non sans écorner au passage l’attitude hypocrite des démocraties occidentales à l’égard de pouvoirs autoritaires qu’ils ont longtemps soutenu.

Des voix se sont élevées contre le recours aux expulsions massives et la tentation grandissante de plus en plus de pays européens de se barricader derrière leurs frontières. Pour eux, l’Europe doit rester ouverte.

Pour certains, redonner du pouvoir au peuple suppose également une subordination moindre des nations aux impératifs économiques ordonnés par des organismes comme le FMI ou l’OMC.

Enfin, des critiques sont formulées à l’encontre de la Françafrique, allant de pair avec un appel à un développement de la solidarité internationale qui ne soit pas synonyme de paternalisme.

Éducation

côté de revendications « classiques », portant sur la sauvegarde des filières de lettres et sciences humaines et exprimant des inquiétudes concernant la réduction des moyens de l’Éducation nationale, beaucoup ont fait part d’une volonté de voir un système moins normatif, davantage ouvert à la diversité des profils, être mis en place. Ont ainsi été proposés : une diversification des voies d’accès aux études ; un système moins normatif, moins caractérisé par une hiérarchie entre les filières et qui laisserait ainsi une place aux qualités de chacun ; la possibilité de ramifications dans

son parcours. Est également contestée la surdétermination des parcours dès le plus jeune âge et rappelé que l’école doit garantir et préserver l’égalité des chances. Enfin, il faut également noter l’émergence d’un débat concernant la finalité des études, ce point ne faisant pas l’unanimité parmi les contributions. Pour certains, il est important de faire en sorte que les études soient corrélées à la future vie professionnelle et permettent de s’y intégrer. D’autres insistent sur l’importance de préserver la transmission du savoir et la détacher de cette visée, perçue comme « utilitariste ».

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Lancée le 21 avril dernier, la campagne 2012 Même pas peur avait pour ambition d’offrir aux jeunes un espace d’expression politique et citoyenne, pour qu’ils construisent leur ordre du jour des sujets politiques et sociaux à aborder. En réponse à un climat anxiogène qui empêche l’émergence de toutes ambitions collectives, cette campagne visait à mobiliser les jeunes pour faire en sorte que la prochaine échéance présidentielle soit pleine d’ambition et résolument tournée vers l’avenir. Pour cela, le site 2012memepaspeur.net et de nombreuses manifestations ont été lancées pour recueillir un maximum de contributions sur le mode « Je ne veux plus », « Je veux ». Près de 3 400 contributions ont ainsi pu être récoltées, faisant l’objet de plus de 8 400 votes et commentaires en ligne. Pour donner une suite à cet ouvrage collectif, un travail d’analyse a été réalisé que vous pouvez retrouver au sein de ce document.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter : Jean-Michel ONILLON Chargé de la communication et des relations presse [email protected] 01 42 22 15 15 Une campagne initiée par le réseau