LES CYBER-ADDICTIONS

31 mars 2010 - La révolution cybernétique ne doit pas être vue comme une maladie. ▫ Ce n'est pas parce que c'est un objet qui conduit à l'addiction que c'est ...
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LES CYBER-ADDICTIONS DE QUOI PARLE-T-ON? Les jeunes et leur entourage confrontés à ces nouveaux outils Véronique GARGUIL 31 mars 2010 CDDP

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« Internet rend-il encore plus bête » « Le jeu compulsif:un enfer! » « La folie des jeux video » « Les jeux violents rendent violents » « Internet gonfle le culte du moi » « Internet une illusion de savoir » « Heureux les enfants du net! » « Ne tirez pas sur l’écran! » « Vertus ludiques structurantes autothérapeutiques

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Des questions, des contradictions

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Beaucoup d’ambivalence

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Complexité des enjeux

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Phénomènes émergents

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Nouvelle culture adolescente

QUELQUES PREALABLES „

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Attention à ne pas transformer un comportement en pathologie! Les « psy » ne sont-ils pas en train d’inventer une maladie?, quelques suspicions émergent… La révolution cybernétique ne doit pas être vue comme une maladie Ce n’est pas parce que c’est un objet qui conduit à l’addiction que c’est un mauvais objet (ex:nourriture) Ce que l’on connaît mal ou ne maîtrise pas n’est pas forcément anormal (science et technologie)

L’addiction au jeu „ „ „

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« est-ce qu’elle existe? » « à partir de quand? » « est-ce que c’est pareil qu’avec les drogues? » « pourquoi tous ne sont pas accros? » « il y a des jeux qui rendent plus accros » « les fabricants sont-ils responsables? » « la dépendance aux jeux elle est psychologique ou physique? « qu’est-ce qui pousse à devenir addict?...

ADDICTION DEPENDANCE PERTE DE CONTROLE „ „ „ „

Quel intérêt? Perte de contrôle de quoi? De l’usage d’un objet de gratification, de plaisir Chaque personne dispose d’un système de contrôle de l’usage des objets de satisfaction qui s’acquiert en grandissant (+++) - permet d’en profiter le mieux - permet d’éviter le pire en tenant compte des conséquences

Le problème c’est que ce système de contrôle chez les adolescents n’est pas achevé, il est en cours de construction

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Lorsqu’il y a dépendance ou addiction, on ne tient plus compte des conséquences On va parler d’addiction lorsque la personne veut réduire et qu’elle n’y arrive pas toute seule Quelle que soit la dépendance c’est la même problématique, ce n’est pas le même danger, ce n’est pas la même toxicité et bien sûr, pas la même vision subjective du risque (héroïne/jeu)

LES OBJETS DE GRATIFICATION „ „

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Ils sont très nombreux Ils sont variables d’une personne à l’autre Tout le monde n’a pas le même plaisir avec les mêmes objets Mais nous avons tous des objets de gratification, des satisfactions substitutives…

CEPENDANT… ‰

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Certains objets sont particulièrement efficaces pour beaucoup de personnes: - les produits - certains comportements Plus c’est disponible, plus on a la possibilité d’essayer, plus on a l’opportunité de trouver cela intéressant et donc d’essayer encore et de pouvoir perdre contrôle Le maintien et l’aggravation des effets dommageables sur le sujet évoquent très fortement l’existence de dépendance

INTERET DE COMPREHENSION ET DE REPERAGE „

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Le diagnostic de dépendance a longtemps été limité aux consommations de « drogues » On constate un intérêt renouvelé pour la compréhension du passage à l’acte, de la dépendance et de la recherche de plaisir Actuellement le concept d’addiction n’impose plus des signes physiques de sevrage Le diagnostic repose sur des signes psychiques d’assuétude et de manque On étudie ainsi des pratiques de consommation et des conduites qui se déclinent en usage, usage à risque ou nocif et dépendance

NOUS SOMMES TOUS DES USAGERS! „

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De nombreux facteurs environnementaux amènent à l’usage Ce qui pousse à être addict c’est pour le joueur à la fois tout ce qui est attirant et captivant dans le jeu mais aussi tout ce qu’il va fuir par le jeu et grâce au jeu Dans la dépendance, d’autres facteurs entrent en jeu

LA DEPENDANCE SELON GOODMAN A. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement. B. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement. C. Plaisir ou soulagement pendant sa durée. D. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement.

E. „ „ „ „ „

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Présence d’au moins cinq des neuf critères suivants : Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales. Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement. Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.

NOUS NE SOMMES PAS TOUS DEPENDANTS „ „

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Ce n’est pas si sûr que ça! Nous nous débrouillons tous plus ou moins bien avec de nombreuses satisfactions substitutives, plus ou moins efficaces! Il existe des vulnérabilités à l’addiction, à telle addiction, et surtout à certains moments de l’existence

ADDICTION SANS PRODUIT „

Un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives

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Refuge Accrochage Surinvestissement au moment des grands choix existentiels ou vécus difficiles (internet tout est possible!) Petite zone d’autonomie sous le regard de l’autre (avant chambre) Appartenance Virtualité, multiplicité des possibles Pas de corps/pas de jugement Double vie

La valeur « virtuelle » du jeu „

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Le jeu comme apprentissage de la réalité mais la dimension technologique du jeu est devenue énorme et déséquilibre le rapport à la réalité, le rapport au monde est modifié (1ère cybernétique agents extérieurs, maintenant on est dedans) Le jeu comme défoulement cathartique, faire ce que l’on ne ferait pas dans la réalité, sauf que la vie réelle est petit à petit mise de côté (c’est un jeu ou on ne bouge pas et où l’on n’a pas besoin d’objet) Le jeu comme facteur de rencontre, de rompre la solitude, dans une visée de socialisation qui devient un isolement et une fausse socialisation,

JOUER „ „ „ „ „ „ „ „ „

Quand? Combien de temps? A quel jeu? Qui dit quand c’est trop? C’est un loisir domestique Ce sont souvent les parents qui les ont achetés Le conflit n’est pas celui de l’adol. Mais est autour de l’ordinateur Epoque de transition nous ne sommes pas tous « cyber à l’aise! » Comment faire?

DIFFERENCIER „

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Le jeu et le joueur (occasionnel, excessif et dépendant) Le jeu et les autres investissements Ce qui me gène moi et ce qui est réellement génant! Le ludique et le systématique (la place de l’aléatoire dans l’usage)

LES DIFFERENTS JEUX „ „ „

RTS: Stratégie en temps réel FPS: Finish person shooter MMORPG: Massive multiplayer online role playing game (9 millions de joueurs, « World of warcraft ») -Joueur représenté par un avatar -Intéraction entre les différents joueurs -Univers persistant -Temps de pratique important -Il est le plus addictif

LES JEUX „ „ „ „ „ „

Jeux d’actions De stratégie De simulation De gestion De réflexion De rôle

S’INTERESSER „ „ „ „

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Au jeu et au joueur A la place prise par le jeu Aux autres dépendances éventuelles Aux changements, mêmes minimes, (ne pas rester figé en miroir de ce que l’on rejette) Certains joueurs n’ont pas les ressources intérieures pour faire baisser le niveau de déprime ou d’angoisse (recherche d’un objet extérieur de suppléance)

INTERVENIR „

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Ne pas négliger un doute ou une inquiétude (valable pour tous les « éducateurs ») Ne pas construire le problème pour lui (défense, blocage…) Savoir que c’est une problématique très réactive au traitement, principalement psychothérapeutique, passe par la relation Accompagner la famille, l’institution, pour repérer, évaluer, aider, soigner

Mobilisation Nationale „

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Création d’un observatoire du jeu (Marc VALLEUR Hôpital MARMOTTAN) Réseau National pour la prévention et le soin du jeu pathologique (Pr.VENISSE CHU NANTES)

LES DISPOSITIFS SPECIALISES en addictologie „

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Les CSAPA ont pour mission de recevoir les personnes avec addiction à un produit ou comportementale Consultations jeunes usagers et leur entourage (accueil, évaluation, orientation ou prise en charge courte)

C’ QUOI ? Un lieu de premier accueil anonyme et gratuit. Ouvert à tous les jeunes confrontés de prés ou de loin à des consommations de substances psychoactives (cannabis, alcool, tabac, ecstasy, médicaments)…. Ouvert à tous les adultes (entourage familial, professionnel…) qui s’interrogent sur les consommations de substances psychoactives des jeunes.

Envie d’en parler ? Les professionnels viennent à la rencontres des jeunes dans un lieu spécifique, accessible à tous, en centre ville. Possibilités : Í Écoute Í Information Í Orientation Í Auto-évaluation Í Documentation Í Consultation

C’ qui ? Plusieurs professionnels sont présents :

Í Animateurs Í Éducateurs spécialisés Í Médecins Í Psychologues

C’ quand ? Permanences avec ou sans rendezvous :

Í Mardi de 14h à 18h Í Mercredi de 11h à 18h Í Jeudi de 14h à 18h Í Vendredi de 14h à 18h

C’ où ? 39/41 rue ste Colombe 33000 Bordeaux

ª 05.56.01.25.66 | [email protected]

LES PARTENAIRES : Département d’addictologie Charles Perrens

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ANPAA : 67, rue Chevalier 0557570077 CEID: 24, rue du parlement St Pierre 0556448486 Département d’addictologie CH Ch PERRENS 0556566702

LES DISPOSITIFS GENERALISTES „

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Adolescents (CMP, centres ados, PAEJ,) Les médecins généralistes (RPIB jeunes addiction/souffrance psychique) Institution scolaire (infirmière, médecin, documentaliste, professeurs de techno, SVT…)

LES DEMANDES „

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Les établissements scolaires: Cyberaddictions clairement identifiées dans les addictions, ou non, problématique nouvelle (haut débit, et technologie),recherche de solutions Les établissements médico-sociaux Les parents, besoin de repères comme si cette technologie ne faisait pas appel aux mêmes schémas éducatifs Les médecins généralistes Les collectivités territoriales, ateliers santé-ville, maisons de quartiers…)

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NOUS SERONS PLUS EFFICACES LORSQUE EN MATIERE DE PREVENTION, DE REDUCTION DES RISQUES, D’INTERVENTION PRECOCE, DE REPERAGE ET D’ACCES AU SOIN, NOUS PARVIENDRONS à traiter ces demandes ensembles à l’échelle d’un territoire en décloisonnant les institutions qui ont à apprendre les unes des autres pour être aidantes et contenantes pour les jeunes et les familles en difficulté dans cette société hautement addictive !!!

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Les jeunes sont invités quotidiennement à l’illimité et à l’irrésistible…

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C’est grandement une question institutionnelle et collective

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Philippe JEAMMET dit: « Le problème des adolescents ce sont les adultes »

Nous dirons à tous les niveaux, et si les adultes se mettent à penser que leur problème ce sont les adolescents…Nous n’en sortirons pas!