Les cahiers de la retraite complémentaire N°8 - Agirc-Arrco

En cas de suspension d'activité. (fermeture de l'entreprise), le versement d'indemnités horaires de chômage partiel par l'em- ployeur est possible pendant.
511KB taille 83 téléchargements 148 vues
26 /

Droit et réglementation

Fiche pratique — Dans un contexte de crise économique durable, les pouvoirs publics ont cherché à atténuer les répercussions des baisses d’activité sur l’emploi en privilégiant le recours au chômage partiel.

Le dispositif de chômage partiel Les différentes allocations de chômage partiel ➔ Les salariés en chômage partiel bénéfi-

cient d’une allocation spécifique de chômage

à la charge de l’État s’ils subissent une perte de salaire imputable soit à la fermeture temporaire de leur établissement, soit à la réduction de l’horaire de travail pratiqué dans l’établissement en deçà de la durée légale de travail. ➔ Cette allocation peut être complétée par

une indemnité supportée intégralement ou en partie par l’employeur et fixée par

accord (accord national interprofessionnel du 21 février 1968 ou accords particuliers).

Principe ➔ Le dispositif de chômage partiel permet aux entreprises confrontées

à des difficultés économiques de réduire ou de suspendre temporairement leur activité afin d’éviter des licenciements, tout en assurant aux

salariés (qui restent liés à l’employeur par un contrat de travail) une indemnisation, en compensation de la perte de salaire qui en découle. ➔ Ce dispositif peut être mis en place en cas de conjoncture économique

défavorable, de difficultés d’approvisionnement en matières premières

ou en énergie, de sinistre ou d’intempéries à caractère exceptionnel, de transformation, de restructuration ou de modernisation de l’entreprise, ou lors de toute autre circonstance de caractère exceptionnel. ➔ Les salariés dont la durée de travail est fixée par forfait en heures ou en jours sur l’année ainsi que les travailleurs saisonniers sont égale-

ment susceptibles d’être concernés par ce dispositif, dans certaines circonstances. ➔ Dans tous les cas, l’allocation ne peut être attribuée que de manière tem-

poraire, et pour une cause exceptionnelle, conjoncturelle et imprévisible. ➔ Sont exclus du dispositif les salariés dont le chômage est provoqué par un conflit collectif de travail.

➔ Si la situation perdure, les salariés dont

l’activité est réduite, mais qui ne sont pas licenciés, peuvent bénéficier, depuis le 1er mai 2009, d’une convention d’activité partielle de longue durée (APLD) qui permet

le versement d’indemnités complémentaires de chômage partiel financées par l’État, l’Unédic et l’employeur. La durée minimale des conventions ouvrant droit à l’APLD est de deux mois jusqu’au 30 septembre 2012. Cette période est renouvelable sans que la durée totale puisse excéder douze mois. À cet effet, une convention est conclue entre l’État (ministre, préfet ou DDTEFP(1)) et les organismes professionnels, interprofessionnels ou l’entreprise. À défaut de convention, seul le chômage partiel classique peut s’appliquer. (1) Direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.

Les Cahiers de la retraite complémentaire — N° 8 — 2e trimestre 2012

Les cahiers N8.indd 26

27/07/12 13:51

Droit et réglement réglementation

Durée de la période d’indemnisation

Validation par l’Agirc et l’Arrco des périodes de chômage partiel et d’APLD

➔ En cas de réduction d’activité,

➔ En application du protocole du 5 février

l’indemnisation du chômage partiel n’est pas limitée dans le temps

1979 signé par les partenaires sociaux, les participants qui bénéficient d’indemnités de chômage partiel peuvent obtenir des points de retraite complémentaire qui complètent ceux acquis par cotisations au titre de leur activité. Ces points sont intégralement à la charge des régimes Agirc et Arrco. La reconduction des dispositions de ce protocole est subordonnée, chaque année, à la signature d’un avenant par les partenaires sociaux.

mais le contingent annuel d’heures indemnisables remboursé par l’État est limité à 1 000 heures par salarié, pour l’ensemble des branches professionnelles. ➔ En cas de suspension d’activité

(fermeture de l’entreprise), le versement d’indemnités horaires de chômage partiel par l’employeur est possible pendant six semaines consécutives. Audelà, le salarié peut percevoir des allocations chômage de la part de Pôle emploi pendant trois mois. ➔ Si la suspension d’activité se poursuit au-delà de trois mois,

le préfet décide, compte tenu de la situation de l’entreprise, si le salarié peut continuer à être indemnisé au titre du chômage partiel. En cas d’accord, le salarié continue à être indemnisé pendant trois mois supplémentaires. ➔ Dans le cas contraire, le contrat

de travail est considéré comme rompu et le salarié est indem-

nisé par Pôle emploi comme un demandeur d’emploi à part entière.

/ 27

CALCUL DES DROITS Seules sont prises en compte les heures de chômage partiel qui dépassent 60 h dans l’année civile. La condition de 60 h est appréciée une seule fois par année civile pour un même salarié, même s’il a été occupé dans plusieurs entreprises qui l’ont successivement placé en chômage partiel. Les droits sont calculés à partir d’une majoration des rémunérations acquises au cours de la période durant laquelle le chômage partiel a été indemnisé (salaire fictif S) : S = R x (C - 60) T-C R = rémunérations acquises. C = nombre total d’heures de chômage partiel indemnisées par l’employeur pendant toute l’année civile, ou pendant la fraction d’année durant laquelle le salarié était lié à l’entreprise par contrat de travail. T = nombre d’heures de la période d’emploi au cours de laquelle est intervenu le chômage partiel, soit 1 820 h pour une année civile

complète, 151,67 h pour un mois civil et 5 h pour une journée depuis le 1er janvier 2002 (durée légale de travail égale à 35 h).

Sur cette base de salaire fictif, les points Arrco à attribuer sont le résultat de la formule suivante : S × Taux de cotisation contractuel de l’entreprise

Salaire de référence de l’année

EXEMPLE M. Durand, salarié non-cadre, a perçu au cours d’une période d’emploi de dix mois et vingt jours, 15 000 euros au titre de ses rémunérations. Il a connu 145 heures de chômage partiel. Nombre total d’heures : T = (10 × 151,67) + (20 × 5) = 1 616,70 heures Salaire fictif : 15 000 x (145-60) = 866,35 € 1616,70 - 145 Points Arrco à attribuer : 866,35 x 6 % = 3,46 points 15,0528 €

Les dispositions ci-dessus s’appliquent également aux salariés non-cadres dont les rémunérations sont supérieures au plafond de la Sécurité sociale. En ce qui concerne les cadres, cette mesure ne doit pas conduire à l’attribution, par les institutions Arrco, d’avantages de retraite calculés sur des salaires dépassant ledit plafond. Pour l’Agirc, les points calculés tiennent compte du système de cotisation en vigueur dans l’entreprise.

Les Cahiers de la retraite complémentaire — N° 8 — 2e trimestre 2012

Les cahiers N8.indd 27

27/07/12 13:52