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Le Président de la Chambre de Commerce, Henri Cukierman. Le Ministre des Affaires Etrangères de la France. Les Ambassadeurs de la France en Israël, ...
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Le Président de la Chambre de Commerce, Henri Cukierman Le Ministre des Affaires Etrangères de la France Les Ambassadeurs de la France en Israël, et d’Israël en France Tous les amis de la France et d’Israël Les dirigeants économiques qui sont ici Bonsoir, Je suis heureux et honoré d’être ici parmi vous pour cette soirée. Je suis venu de Jérusalem ce matin, je rentre demain matin, je tenais à être présent ce soir. Etre ici est très important pour nous tous. Dans ma jeunesse, je me souviens des relations en Israël et la France, entre 30 ans de relation, la France était le seul pays qui été le véritable ami d’Israël. La France a même été le pays qui a vendu des armes, des avions à la force aérienne d’Israël, quand les américains refusaient d’en vendre. Cela nous a guidé jusqu’à la victoire de la guerre des 6 jours. Je me souviens des noms des Ouragans, Mystères, Supers Mystères, Vautours, Mirages… comme chaque jeune israélien, ils étaient les héros de notre victoire. Vous savez, aujourd’hui, nous ne sommes plus un état si jeune, on n’oublie pas les jours où la relation France–Israël était vraiment unique. Les valeurs de la révolution française, les idées françaises, représentaient une part très importante de notre éducation en Israël. Le temps passe. 63 ans après l’indépendance, Israël est un Etat plus fort d’un point de vue économique, politique, scientifique. La France est au centre de l’Union Européenne. Les relations bilatérales entre Israël et la France sont très intensives et bien entendu amicales. L’économie israélienne a surmonté la crise mondiale. Israël a énormément bénéficié des trois développements depuis une vingtaine d’années : - L’Aliyah : l’immigration de plusieurs millions de juifs soviétiques vers Israël ; - La mondialisation : il très important pour Israël, qui représente un très petit marché, de faire partie d’un marché aussi grand ; - La libéralisation des marchés : nous avons quitté le système socialiste pour un système de marché ouvert. Ces trois éléments ont changé l’économie israélienne. Pour nous, les relations avec le monde, l’Europe et la France sont très importantes d’un point de vue économique. Les relations commerciales entre Israël et la France s’élèvent à peu près à 3 millions de dollars et ce n’est que le début du potentiel. Il y a beaucoup de choses à faire pour améliorer, pour développer plus d’innovations, de relations, d’investissements entre Israël et la France. J’espère que la Chambre de Commerce France-Israël ainsi que la Chambre de Commerce Israël-France vont continuer à aider, avec l’assistance de nos ambassadeurs en France et en Israël, à accroitre ce potentiel. J’en suis sûr. Au Moyen-Orient, vous savez, maintenant, il y a un tremblement de terre. Il y a vraiment un tremblement de terre qui peut changer et améliorer cette partie du monde arabe où on n’a encore vu aucune démocratie jusqu’à maintenant. En Égypte, sur la place de Tahrir, des cris, les slogans n’étaient pas inspirés du vocabulaire musulma. On n’entendait pas « Allah Waqbar », « tuons les juifs », « à bat l’Amérique », mais des slogans inspirés de l’Occident, à savoir « liberté », « anti-corruption », « droits de l’homme », « justice ». Il ne s‘agissait pas d’une révolution par des groupes d’officiers ou des partis politiques. Il s’agit du peuple avec un nouvel esprit. Cette révolution nous a surpris. Nous nous n’attendions pas à un tel changement de la part de l’Égypte. On ne sait toujours pas comment cela va évoluer. Nous, Israéliens, sommes des spectateurs de première ligne, mais nous sommes également acteurs car les relations entre Israël et l’Égypte sont très importantes pour le Moyen-Orient.

Le traité de Paix qui été signé et initié par Sadate et Menahem Begin, il y a 32 ans, a changé le Moyen-Orient. La stabilité du Moyen-Orient, les relations entre Israël et les pays arabes ainsi que le processus de paix étaient basés sur les relations entre Israël et l’Égypte. Le traité de paix impliquait Sadate mais aussi Moubarak. Nous espérons que cela continue, car c’est très important pour Israël ainsi que pour l’Égypte. L’Égypte est en droit d’attendre la paix avec Israël et nous espérons que l’Égypte continuera à respecter ce traité de paix. Nous avons vu ce qu’il s’est passé en Syrie ainsi que dans les autres pays arabes. C’est très intéressant d’un point de vue intellectuel. Il est très important, pour Israël que cela change le Moyen-Orient positivement. Si on retrace l’historique du processus de paix, celui-ci a commencé avec l’Égypte Begin-Sadate, puis a continué avec Rabin et Hussein avec le traité de paix israélo-jordanien en 1994, avant cela, les accords d’Oslo en 1993, puis les relations diplomatiques développées avec l’Afrique du Nord, notamment le Maroc, la Tunisie... ainsi qu’avec les pays du Golf. Il s’agit d’un processus long et difficile mais important pour faire accepter l’Etat d’Israël au Moyen-Orient. Israël est là, Israël est fort, Israël survivra. Il a également d’autres groupes au Moyen-Orient, tel que l’Iran, le Hezbollah et le Hamas. Ces trois groupes ajoutent une autre dimension à ce conflit, à savoir la religion. Ils parlent au nom de Dieu, ils prétendent savoir ce qu’Il veut, et il n’y a pas un compromis parce que c’est l’ordre de Dieu. L’introduction de la religion dans ce conflit est dangereuse. Nous avons eu des négociations avec l’Organisation de la Libéralisation de la Palestine (OLP), il y a 18 ans lors des accords d’Oslo, nous permettant de parler avec les palestiniens. Ces trois dernières années, nous avons constaté des changements dans un premier temps positifs mais également inquiétants. Ils sont positifs car il n’y a pas de terreur. Bien entendu, notre armée, notre service de sécurité y sont pour quelque chose, mais, il faut l’admettre, la décision de Mahmoud Abbas de coopérer avec Israël contre le terrorisme aussi. Cette collaboration est solide et intime. En Cisjordanie, Judée et Samarie, il n’y a quasiment plus de terreur. Deuxièmement, Monsieur Netanyahu et moi-même avons déclaré que notre but est l’établissement d’un Etat palestinien démilitarisé comme un voisin d’Israël. Le paradigme est là, deux Etats pour deux nations. L’économie palestinienne a amélioré, par les faits, la politique de Monsieur Fayyad, le Premier Ministre palestinien, qui a aidé à construire un Etat palestinien « bottom up » grâce au développement économique, à savoir une croissance de 8 à 9% par an, plus de projets, plus de travaux, plus d’ordre et moins de criminalité. Nous pouvons constater beaucoup de changements positifs. Le troisième élément, qui je pense n’est pas si positif, est que les palestiniens préfèrent faire pression sur Israël, au lieu de négocier avec Israël. Ils pensent qu’on peut remplacer un accord avec Israël par une résolution de l’ONU, ce que je trouve dangereux. Il y a des questions qui doivent être résolues entre eux et nous : quelles seront les frontières de l’Etat palestinien et celles d’Israël. Historiquement, il n’y a jamais eu d’Etat palestinien. Nous devons décider où seront les frontières. Les lignes de 1967, lignes d’armistice entre Israël et la Jordanie, n’existent plus désormais. Il faut trouver des frontières qui seront acceptées par les deux parties. Pour cela, il faut s’asseoir à la même table et parler pour trouver une solution. Cela ne sera pas facile, mais je pense que cela est possible. Il s’agit d’un compromis historique entre deux parties qui pensent que toute la terre est la leur, mais qui sont prêtes, je l’espère, à arriver à un compromis de partage. Il s’agit de la logique de l’idée de paradigme de deux états. Aujourd’hui, nous avons vu l’accord, en principe, signé entre le Hamas et l’OLP au Caire. Tout le monde pense et parle positivement de cet accord. Je pense que la création de deux états n’est pas le problème, même le Hamas accepte les états, mais il n’accepte pas que ce soit la fin du conflit. Le Hamas veut deux états et continuer le conflit. Il appelle cela le « droit de retour », c'est-à-dire, après la création d’un état palestinien, la création de frontières négociées et acceptées, il continue la lutte contre Israël demandant que les palestiniens aient le droit d’aller en Israël. Je suis très heureux d’avoir entendu le discours de Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères de la République Française. Je constate que la France, et j’espère l’Europe, insistent sur les conditions qui ont été fixées par le Quartet qui doivent être préservées, c'est-à-dire que le Hamas ne peut pas être un partenaire de négociation s’il n’accepte pas les trois conditions du Quartet, à savoir : reconnaître Israël, renoncer à la terreur et respecter les

accords signés. A ce jour, le Hamas refuse ces conditions. Nous avons même entendu Monsieur Haniyeh, le Premier Ministre de Gaza du Hamas, condamnant l’acte américain contre Ben Laden et en le glorifiant comme un héro musulman. Je me demande si la situation ne sera pas difficile entre Israël et l’OLP parce que les questions sont très lourdes, émotionnelles, difficiles, et les risques sont graves. Ajoutons que le Hamas peut améliorer ou détériorer la situation. Il très important que le monde, l’Europe et la France insistent, au cas où le Hamas veut être un partenaire au gouvernement qui négocie avec Israël, que ces critères soient acceptés par le Hamas. Nous avons quitté Gaza, il y a six ans. Nous avons évacué 8.000 Juifs de Gaza. Cette région est désormais sans Juif. Nous avons donné Gaza aux palestiniens. La première fois dans l’histoire que les palestiniens ont leur propre territoire et leur permettant de prouver qu’ils peuvent avoir un gouvernement normal. Le résultat, comme vous le savez, a été que le Hamas a gagné les élections, a tué des responsables de l’OLP, a commencé à s’armer avec des missiles et des roquettes. Aujourd’hui, il y a, à peu près, 7.000 à 8.000 roquettes et missiles à Gaza contre nous. Il y a deux ou trois semaines, un fils d’une famille israélienne a été tué par une roquette de Gaza. Dans ma logique, je ne vois pas comment l’addition du Hamas à cette formule peut améliorer les chances de succès. Mais, vous le savez, il faut persister pour arriver à une solution parce que le status quo n’est pas normal. Ce n’est pas une chose qui peut être perpétuée. Il faut trouver une solution, nous le savons. Nous ne voulons pas être le gouvernent de tout le territoire de la Jordanie jusqu’à la mer. Nous voulons maintenir un état juif avec une majorité juive et ils ont le droit d’avoir un état palestinien. Il faut essayer de continuer, et c’est pourquoi je pense que la demande doit être faite aux leaders de l’OLP. Ne pensez pas que l’ONU soit une solution. Il faut négocier avec Israël. Quand on trouve un accord sur la question de l’état palestinien, sur les frontières, sur la sécurité, qui est très importante, sur Jérusalem, c’est la fin du conflit. On a plus le droit à des revendications ni de droits de retour, c’est la fin du conflit. Nous sommes prêts à prendre des risques nécessaires pour cela. Les décisions seront difficiles pour eux et pour nous. J’espère que notre gouvernement sera prêt à prendre ces décisions. J’espère, que de l’autre côté, ils auront le courage et la capacité politique de les prendre car dans l’histoire avec les palestiniens, malheureusement, on a eu le cas où ils avaient le choix entre deux alternatives. Ceux-ci n’ont pas choisi l’alternative positive. Cela a eu lieu en 1947, nous avons dit oui à la résolution de deux états, un état juif et un état arabe. Nous avons accepté et les palestiniens ont refusé. En 2000, à Camp David, avec Barack, Clinton, Arafat et moi-même, nous leur avons proposé d’établir un état palestinien, mais Arafat a refusé. Il y a peu près 3 ans, Olmert a fait une offre sans précédent aux palestiniens, Monsieur Abbas n’a toujours pas répondu à ce jour. J’espère que maintenant, ils auront le courage de prendre des décisions difficiles. Nous ne pouvons pas avoir tout ce que nous voulons. Les rêves sont formidables, mais la réalité est autre. Il faut trouver un compromis. S’ils sont prêts, nous serons prêts. Cela est important pour eux comme pour nous. Je suis d’accord que le temps ne joue pas en notre faveur. Il faut essayer maintenant de rentrer à la table, de négocier et d’arriver à un accord. Parlons de perspectives. Il y a quelques jours, nous avons commémoré le jour de la Shoah, jour de l’Holocauste en Israël, et dans quelques jours nous fêterons le jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël. Il y a presque 70 ans, entre ces deux événements historiques, nous avons vu la faiblesse horrible du peuple juif sur ce continent, voire dans cette ville. Nous pouvons constater, aujourd’hui, la puissance d’Israël. Le peuple juif a changé lors du précédent siècle en passant d’un état de faiblesse horrible jusqu’à la victoire et le rétablissement du peuple Juif en Israël. Nous étions presque 600.000 juifs en 1948, et aujourd’hui, nous sommes presque 6.000.000. En ce qui concerne notre économie, notre science, notre culture, notre puissance politique et militaire, nous somme fiers de ce que nous avons fait avec l’assistance des amis d’Israël dans le monde, ainsi que les juifs du monde et de la République Française. Je suis ici pour dire merci à tous ceux qui se sentent impliqués par le miracle, par l’histoire et le succès du peuple juif ainsi que celle de l’Etat d’Israël. J’espère que nous continuerons à agir ensemble, avec tous ceux qui aiment Israël ainsi que les relations franco-israéliennes, et que l’avenir sera meilleur pour vous et pour nous. Merci et bonsoir.