Le cinéma mis en orbite

Un suspens de 90 minutes soutenu par des images bluffantes de réalisme. Réalisé en collaboration avec la NASA, Gravity est un choc visuel. ... Capable de passer de la comédie au drame, Sandra Bullock signe ici sa fantastique renaissance. Des sensations fortes, une navette heurtée de plein fouet par des débris, des ...
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Le cinéma mis en orbite

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'espace tel que vous ne l'avez jamais vu. Pas besoin de comètes, d'astéroïdes ou d'extraterrestres pour comprendre qu'un drame se prépare. Gravity, c'est l'histoire de deux astronautes rescapés et abandonnés dans l'espace à la suite d'un accident. Perdus, ils tentent de survivre à la dure loi de l'apesanteur. Présenté comme l'événement cinématographique de cet automne, ce film de science-fiction retrace l'immense danger qui plane au dessus de nos têtes. Un suspens de 90 minutes soutenu par des images bluffantes de réalisme. Réalisé en collaboration avec la NASA, Gravity est un choc visuel. On se prend une claque monumentale en même temps que les personnages. La 3Dimension reflète le quotidien des astronautes de très près, avec les vis et les outils qui s'éparpillent sans relâche. Telle une attraction de DisneyLand, on perd pied et on tente de s'accrocher à la station spatiale comme à son fauteuil. La sensation de catastrophe inévitable rythme ce film du moment où l'on met ses lunettes jusqu'au retour de la lumière dans la salle obscure. Pas un moment où l'on ne retient pas son souffle, peut être pour en garder à nos héros. On retrouve la terre ferme, heureux, mais avec la sensation d’atterrir dans un monde inconnu, comme si l'on s'était habitué à tourner en orbite. La solitude nous submerge, et est d'autant plus puissante, qu'elle est souvent silencieuse. Le film, qui plane sur un fond de vérité, pose la question du danger des engins spatiaux qui ont répandus leurs déchets tout autour de la Terre depuis des années. A 600 km au dessus de la Terre, Gravity oscille entre la science, la fiction et le deuil d'une mère. On s'identifie très rapidement au personnage de Ryan. Dès qu'elle s'épuise ou s'emporte, on fait de même. Avec l'envie de retrouver sa fille décédée, elle voit la mort comme une évidence et une délivrance mais nous voilà relancer dans l'espace avec la volonté de retrouver le plancher des vaches. Comme la vie après la mort, Ryan semble renaître après cette aventure. D'ailleurs, on peut comparer son arrivée sur Terre à la naissance d'un nourrisson, avec ses galipettes aquatiques, son rampement puis ses premiers pas.

Capable de passer de la comédie au drame, Sandra Bullock signe ici sa fantastique renaissance. Des sensations fortes, une navette heurtée de plein fouet par des débris, des explosions, Gravity n'est pas réservé aux hommes. Mais on assiste à la masculinité qui règne là-haut. Une Sandra Bullock en tenue de sport avec une coupe à la garçonne se mêle au machisme d'un George Clooney amateur de blagues lourdingues. Des rôles qui ont nécessité une dure et longue préparation: Six mois au total. Dans la lignée d'Abyss ou Avatar, James Cameron est en état de grâce. La réalité n'a pas encore rejoint la fiction, mais pour combien de temps encore? ■ Par Benjamin Lévêque