La charrue et les étoiles

gravés sur les monuments et leurs dernières paroles grandiloquentes, sans ... Il s'agit donc d'une tragédie, d'un mélodrame, d'une œuvre historique et politique.
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La charrue et les étoiles de Seán O’Casey 5, 6 et 7 janvier 2012 à 20 h 00 à la Maison des Jeunes et de la Culture 10 rue Orsel, 69600 Oullins Tél. 04 72 39 74 93

Tarif : 8 €, réduit 4 €

Des tribuns glorifient la guerre. Des insurgés meurent les armes à la main. Leurs noms seront gravés sur les monuments et leurs dernières paroles grandiloquentes, sans doute apocryphes, seront citées dans les discours. Mais ils agissent par forfanterie ou par peur et font le malheur de leurs proches. D’autres ne méritent pas le titre de héros. Ce sont des pochards à la langue bien pendue et des pilleurs par opportunisme, des témoins passifs, bienveillants ou hostiles à l’insurrection. Mais, modestement, sans souci de leurs convictions respectives et sans gloriole, certains d’entre eux courent sous la mitraille secourir une voisine, chercher un médecin ou organiser un enterrement. Une autre offre simplement un verre de lait à une petite tuberculeuse malgré les conflits acerbes avec sa mère, assiste une malade et - dégât collatéral, diraiton aujourd’hui - meurt sous les balles de ceux qui pourraient être les compagnons d’armes de son fils. Ce n’est pas l’héroïsme qui fait l’humanité, c’est la solidarité.

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La compagnie théâtrale

Les Oreilles à Bosse présente

La charrue et les étoiles de Seán O’Casey Traduction : Irène Bonnaud et Christophe Triau

Mise en scène de Guy Dechesne Avec Danielle Autier : Bessie Burgess Fabien Batheyron : Capitaine Brennan

En novembre 1915 et en avril 1916 des événements marquent la ville de Dublin : l’effervescence créée par les activistes nationalistes irlandais, le soulèvement des "Pâques sanglantes" (Easter rising), la proclamation de la république d’Irlande et la répression britannique. La pièce fait vivre les habitants d’un immeuble populaire, protagonistes ou, surtout, témoins et victimes de ces faits. Il s’agit donc d’une tragédie, d’un mélodrame, d’une œuvre historique et politique. Sans doute. Mais ce sont aussi des scènes de la vie quotidienne, avec le langage truculent des Dublinois et ses répliques vives, acerbes et cocasses. Même dans le malheur, la comédie rejaillit sans cesse. Ce n’est jamais par apitoiement que nous nous sentons proches des personnages, mais simplement parce que ce sont des êtres humains avec toutes leurs contradictions. Le ton n’est jamais didactique ni manichéen. Seán O’Casey ne craint pas de ridiculiser le dogmatisme du personnage dont il partage les convictions, Neneuf, le militant socialiste qui, à contre-courant de ses voisins, prône l’internationalisme. Cette pièce, c’est tout simplement la vie dans l’Irlande pauvre dont O’Casey est issu. Mais les combats au nom du nationalisme et de la religion ont, hélas, quelque chose d’universel et d’intemporel dont l’absurdité et l’horreur nous frappent encore aujourd’hui.

Aurélie Bernard : Rosie Redmond Eliane Bochet : Mme Gogan Carmen Ceballos : Caporal chef Stoddart, la dame et la commissionnaire Virginie de Cuevas : Nora Clitheroe Dominique Dionisi : Jack Clitheroe Frédérik Ferrer : Fluther Good Julien Grobert : Neneuf Didier Huet : Peter Plynn Eve Huet : Mollser Gogan Gilles Laignel : Lieutenant Langon et Sergent Tinley Yvette Soler : Samantha

Le titre de la pièce fait allusion à la bannière du mouvement d’autodéfense ouvrière l'Irish Citizen Army dont O’Casey a été secrétaire. En anglais, la Charrue désigne la constellation de la Grande Ourse. La charrue symbolise le retournement du sol de la société capitaliste par la lutte de classe pour récolter un monde meilleur dont l’idéal est représenté par les étoiles. O’Casey regrettait que cet idéal soit trahi par l’alliance avec les nationalistes de l'Irish Volunteers Force pour participer au soulèvement de 1916 et par l’emprise de l’église catholique sur les nationalistes.