La Bastille

La France n'a pas le moral ? Qu'importe, à ... l'occasion du plus grand rassemblement d'oldtimers français en Allemagne. ... Flash-back en 1955 pour admirer ... Grand Prix Type 37A compresseur de Heinz. ... Une seule moto au départ :.
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spécial été

La Bastille en Rhénanie La France n’a pas le moral ? Qu’importe, à Düsseldorf, en Rhénanie du Nord, l’heure n’est pas du tout à la déprime : ici, le week-end du 14 juillet, on fête la France ! Et c’est l’occasion du plus grand rassemblement d’oldtimers français en Allemagne.

«L

es voitures allemandes sont trop sérieuses », nous confie un collectionneur dans un sourire. Un certain art de vivre à la française, une élégance, une définition du confort, de la douceur ? C’est peut-être tout cela qui attire autant les Allemands vers les françaises anciennes. Une façon différente de vivre en oldtimer qui plait: 150 voitures au départ du Tour de Düsseldorf, plus grand rassemblement du genre outre-Rhin, plus 40 inscriptions refusées. Des DS en pagaille, des 2CV comme s’il en pleuvait, une brochette de 504 Cabriolet, une grappe d’Alpine A110, une douzaine de Traction… Pas de doute, le public apprécie, il suffit de compter les sourires rencontrés tout au long du week-end du 14 juillet dans la Frankreichfest, la grande fête française de Düsseldorf. « Les habitants d’ici, les

Rhénans, partagent avec nous le goût de la bonne chère, forcément, cela rapproche ! » explique Pierre Korzilius, directeur de l’Institut Français. 100 000 visiteurs profitent du soleil pour goûter du vin, manger du fromage, du saucisson, faire son marché, écouter chanter La Grande Sophie. En ce 50e anniversaire du Traité de l’Élysée par lequel Konrad Adenauer et Charles de Gaulle scellaient la réconciliation, l’amitié franco-allemande prend ici tout son sens.

Les Chevrons, une place à part

Citroën (prononcez « Tzitreuhne » !) bénéficie de loin de la plus grosse cote d’amour. Même si la valeur de certains modèles présents se compte à 6 chiffres, pas d’investisseurs ici, uniquement des passionnés qui roulent toute l’année. Des Allemands bien sûr, mais aussi quelques Français,

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une Coccinelle sa première voiture, pas ses côtés a La 2CV de Stefan était à ine vitr de Le mannequin comme tous ses amis ! . ina pour petit nom Kathar

co m m e J e a n - P i e r re , d u c l u b d e s B e l l e s Champenoises d’Epoque, venu au volant de sa Rosalie de 1934 : 400 kilomètres à 75 km/h, imaginez la scène sur l’Autobahn ! Béret vissé sur la tête, un petit air de Coluche, il ne fait finalement pas plus Français que de nombreux Allemands qui ont adopté la panoplie complète : marinière rayée, moustache, drapeaux, écharpes tricolores, costume d’époque... Ici, où on l’appelle affectueusement « Ente » -le canard-, la 2CV est mythique (et chère). La DS fait, elle, l’objet d’un véritable culte, comme celle que Dirk nous a gentiment prêtée pour suivre ce rallye. Dans l’atelier de ce puriste, une cinquantaine de DS à restaurer. Compter deux ans de liste d’attente ! Les SM ont aussi une belle place, comme celle de Volker, offerte par son beaupère à la naissance de son bébé, censée offrir plus de place que sa 911. « C’est un canapé de course »,

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explique le jeune papa, qui l’utilise au quotidien : « c’est une voiture, c’est fait pour rouler… » Et ce jour-là, ils effectueront 120 km d’un parcours qui emmène à bord d’un bac sur le Rhin, devant le Schloss Dyck où se déroulent en août les Classic Days version allemande, ou encore au Classic Remise, magnifique garage-musée vivant où 300 voitures peuvent être admirées… ou achetées.

Französisch, toujours !

o au départ : Une seule mot de 1933, t lle Gi une René euse mais un peu caprici magnifique.

bord magnifique tableau de Un an pour finaliser le nce ssa nai de ée ann – 9 Jaeger de cette DS de 196 ro-chic que son si rét de son propriétaire, aus re. te de mariage de sa mè épouse qui porte la ves

Napoléon a occupé cette région et quelques mots sont restés dans le dialecte local : trottoir, merci, porte-monnaie… La Rhénanie du Nord a aussi accueilli jusqu’à une soixantaine de constructeurs automobiles au siècle dernier. Même Bugatti y a fabriqué des voitures, mais ce n’est pas le cas de la Grand Prix Type 37A compresseur de Heinz. « Cette Bugatti a appartenu à un gentleman driver tchèque. Elle a toujours couru et j’ai fait six fois les Mille Miglia à son volant, sans souci. Et pour tous les jours, j’ai une DS 23. » Une rare et spectaculaire Facel Vega Excellence de 1958 sort du lot. Son propriétaire, Jean-Pierre, habite l’Allemagne depuis longtemps. Il n’a pu finir la balade à son volant, arrêté par une fuite dans la direction. Pour les pièces de rechange, pas de souci : c’est un dentiste de la région qui a racheté tout le stock du constructeur français. En somme, l’efficacité allemande mise au service de la créativité française ! TEXTE NICOLAS VALEANO – PHOTOS XAVIER DE NOMBEL

r admirer Flash-back en 1955 pou op. cette Chrysler 300 hard-t

La célébration d’un art de vivre à la fois sophistiqué, simple et un peu fou : voilà ce que les Allemands vivent avec leurs « anciennes »

Remerciements  : Dirk Sassen pour nous avoir confié sa DS favorite (www.ds-sassen.de), Pierre Korzilius, directeur de l’Institut Français de Düsseldorf pour son soutien, Boris Neisser et Bettina Schönherr de Destination Düsseldorf pour leur organisation impeccable, Mika Hahn de Classic Remise pour sa connaissance encyclopédique des voitures participantes (www.remise.de) et Anke pour son aide pour les photos.

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