JUL

MARSEILLE. ◇ Coconut Beach resort (SOIRÉE DJ EN. BORD DE MER) A 20 h. ... de fans, sa "team" comme il l'appelle et avec qui il communique via les ...
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Jeudi 14 Juillet 2016 www.laprovence.com

JUL

ou la contreattaque du rap

Le Marseillais s’est lancé en indépendant. Son dernier album sorti en juin est en tête des ventes

Jul a deux passions, la musique et le foot. "Et un peu les voitures". Nous l’avons rencontré chez lui en début de semaine pour une des rares interviews qu’il accorde à la presse.

I

l y a quelque chose presque d’improbable à se retrouver sur la terrasse de Jul pour une interview, tant le rappeur marseillais se fait discret dans les médias et accorde très peu d’entretiens aux journalistes. A 26 ans, le jeune homme est un ovni dans le monde du disque. Arrivé comme une météorite dans le rap français en novembre 2013, Jul, diminutif de Julien Mari, est un phénomène. De productivité et de viralité 2.0. Alors qu’il sort son premier album Dans ma paranoïa, sous le label Liga One Industry en février 2014, il trouve rapidement le succès auprès d’une base de fans, sa "team" comme il l’appelle et avec qui il communique via les réseaux sociaux, sa page facebook en tête, instagram, youtube, twitter et periscope à sa suite. Deux ans et quatre albums plus tard, le rappeur originaire du quartier de Saint-Jean-du-Désert (il n’y vit plus) et autodidacte cartonne. C’est peu de le dire. Lancé en indépendant, ses projets payants se terminent le plus souvent en disque d’or (50 000 exemplaires) ou de platine (100 000 exemplaires). En février, lors de sa première apparition à la télévision pour la Fête de la chanson sur France 2, il reçoit un double disque de platine pour son projet My World, sorti en décembre 2015 et réédité en mars. Depuis, Jul a gratifié son public d’un album gratuit en avril, lui livrant un son par jour. Le 24 juin, il a sorti Emotions,

/ PHOTO THIERRY GARRO

❚ Comment êtes-vous arrivé au rap ? Vers 12-13 ans, j’écoutais la FF, les Psy 4 mais aussi des groupes moins connus comme Ennemi d’état, Sale équipe. Ça me donnait envie. J’avais un petit ordi, l’ordi du collège, j’ai téléchargé un logiciel et j’ai commencé à prendre les instrus à la fin des chansons. Je copiais, je collais. Et c’est à partir de là que j’ai commencé. J’ai écrit, j’ai fait un son… Je ne sais même plus si je l’ai gardé ce son ! Ça m’a plu, j’ai continué. Je faisais des musiques par ci par là, toujours avec ce petit ordi. Jusqu’au jour où j’ai travaillé avec mon père. Avec ma première paye, j’ai acheté ce qu’il fallait comme micro et logiciel. Et j’ai commencé à faire des instrus. Elles étaient nulles au début mais je chantais quand même dessus. C’est parti de là. Quand il n’y avait rien à faire dans le quartier, je prenais trois ou quatre collègues, on montait dans la chambre et je faisais des sons. C’était tout le temps comme ça. J’écrivais dans le quartier, dans la voiture. Je voyais tout ce qui s’y passait et je le racontais. ❚ Et puis il y a eu l’explosion de vues sur Youtube avec "Sors le cross volé"… C’était la folie ! (après une pause) Mais sans plus. Ça me fait plaisir, mais ce n’est pas pour ça que je vais me prendre la tête. Les 20 millions de vues, ce n’est pas moi qui les ai remarqués. On m’a dit: "T’as vu que tu as fait 20 millions de vues ?". J’ai dit : "Allez ?" D’ailleurs, il y a des sons qui sont à 40 millions, je ne le savais même pas. C’est un truc de fou. ❚ Qu’est-ce que ça a changé pour vous ? Ça n’a pas trop changé. C’est juste qu’il y a un peu plus d’argent, je peux faire un

LES SCÈNES ◆ Tigern la tigresse (THÉÂTRE). Spectacle en suédois surtitré en français. 70e festival d'Avignon. De Gianina Carbunariu. Mise en scène de Sofia Jupither. A 18 h. Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14. ◆ Tristesses (THÉÂTRE). Spectacle en français avec surtitrage en anglais. 70e festival d'Avignon. Création. D'Anne-Cécile Vandalem. A 18 h. Gymnase du lycée Aubanel 04 90 14 14 14. ◆ XS : Axe / Heimaten / Les idées grises (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. De Thierry Hellin et Agnès Limbos / Antoine Laubin / Bastien Dausse et François Lemoine. A 20 h 30. Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ Leila Martial Valentin Ceccaldi, Ozma. Festival Têtes de Jazz. tetesdejazz.eu. A 12 h 30. AJMI 4, rue Escalier Sainte Anne. 04 90 86 08 61.

FORCALQUIER ◆ Two Dollar BASH (CHANSONS CELTIQUE ET FRANÇAISE) Bal du 14 juillet. Cooksound festival. Spécial celtique. www.cooksound.com. A 21 h. Place du Bouguet 06 13 01 30 23.

GRIGNAN ◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). D’après Miguel de Cervantès. Mise en scène Jérémie Le Louët. Avec Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg. A 21 h. Château 04 75 91 83 65.

LACOSTE ◆ Jonas Kaufmann (RÉCITAL) Festival de Lacoste. www.festivaldelacoste.com. A 21 h. Théâtre des Carrières 08 92 68 36 22.

MARSEILLE ◆ Coconut Beach resort (SOIRÉE DJ EN BORD DE MER) A 20 h. Sportbeach 138, avenue Pierre-Mendès France Escale Borély (8e). 04 91 76 12 35. ◆ New Gospel Family A 20 h. Eglise Saint-Cannat des Prêcheurs 4, rue des Prêcheurs (1er). ◆ Hakim Jemili (HUMOUR). A 20 h. Le Quai du Rire 16, Quai de Rive-Neuve (7e). 04 91 54 95 00. ◆ La fabuleuse histoire des Opérettes Marseillaises (LYRIQUE). Mise en scène de Frédéric Muhl Valentin. Avec Les Carboni. A 19 h. Le Quai du Rire 16 Quai de Rive-Neuve (7e). 04 91 54 95 00.

NÎMES

"Je me languis de me retrouver face à mon public. Je sais qu’ils connaissent les sons que je vais faire." déjà disque d’or et toujours en tête des ventes. De là à dire que Jul convint, il y a un monde. Ses détracteurs sur la toile et en dehors restent nombreux, peu adeptes de son rap. Lui préfère "zapper" et "tracer sa route".

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◆ Jean-Michel Jarre 1ère partie : Koudlam / Telepopmusik Festival de Nîmes. festivaldenimes.com. A 20 h. Arènes 4, Bd des Arènes. 04 67 92 23 53.

REVEST-DU-BION peu plus ce que je veux. Sinon au quotidien, ma vie est restée la même. C’est studio, maison, un petit tour à Marseille. Quelquefois je me repose un peu mais je ne passe jamais plus de deux jours sans studio. Il est installé dans ma chambre, c’est petit, tranquille. Je me lève, je chante comme avant… Sauf que je ne suis plus au quartier. ❚ Ça vous manque ? (Une pause) Ouais ça me manque un peu. Mais j’y vais, souvent. ❚ Enfant, où vous imaginiez-vous à 25 ans ? Je croyais rester encore au quartier, en train de voir les gens galérer. Galérer moi aussi pour mettre mes 4 euros d’essence dans ma twingo. Au final, j’ai eu de la chance, merci bon dieu. Mais j’ai surtout travaillé, c’est pas venu comme ça. J’aurais peut-être pu finir mal, c’est vrai. ❚ Vous êtes très discret médiatiquement parlant. Pourquoi ? J’aime bien être discret, je n’aime pas me montrer. Je suis comme ça, dans la vraie vie, je suis discret, timide. ❚ Vous êtes à la marge de l’industrie du disque en travaillant depuis quelque temps en indépendant avec votre propre label D’or et de platine. Pourquoi ce choix ? Depuis le début, je fais tout, tout seul. Je n’ai pas besoin de grand monde. Je n’ai besoin de personne en fait, juste des gens qui m’entourent et de ceux qui sont capables de gérer mes papiers. Même mes clips, maintenant, je commence à les faire moi-même. ❚ Que faut-il faire pour gagner votre confiance ? Pour gagner ma confiance ? Il n’y a rien. Il n’y a plus rien. Je ne ferais plus confiance à quelqu’un, je ne me mélange pas, je

ne me mélange plus. Après pourquoi pas donner des coups de pouce à ceux qui le méritent. Si le mec a bon cœur, ça parle, on sait un peu qui est qui. Mais personne ne m’a donné de coups de pouce à moi. ❚ Votre discrétion tranche avec votre omniprésence sur internet et votre lien continu avec vos fans, "la team Jul". Qu’est-ce qu’elle représente pour vous ? A ce jour, je me dis que j’ai vraiment une team solide. Je parle avec elle, presque de façon normale. J’essaie de répondre aux questions auxquelles je ne réponds presque jamais. J’ai retenu certains de leur pseudo sur Facebook. Je vois qu’ils commentent, qu’ils défendent quand ça me critique. Après il y a les gens qui me reconnaissent, c’est un peu perturbant parfois. Tu croises des gens, des jeunes comme des plus vieux, ils veulent toujours prendre une photo… Pour vous dire, parfois je suis sur l’autoroute, certains me reconnaissent, je m’arrête, on se met à droite, on fait la photo. Moi je le fais de bon cœur. Je ne dis jamais non. Enfin… pour l’instant ! Je ne veux pas qu’ils croient que j’ai changé. ❚ En 2016, vous leur avez promis de "tout déchirer" en sortant quatre albums, deux gratuits et deux payants… Je le fais pour les fans. Quand j’ai commencé la musique, je me suis toujours dit que si un jour j’y arrivais, je ne ferais pas comme les autres qui sortent des albums avec beaucoup d’écart dans le temps. Pour moi, c’était trop long, il y avait trop d’attente. Dès le début, j’ai été productif, j’envoyais des sons sur Facebook. J’ai toujours habitué mes fans à ça. Je continue de le faire pour garder ce truc entre nous. Les albums gratuits, ce sont pour les gens qui n’ont pas de sous, pour ceux qui sont en prison, pour tous ceux qui me suivent et qui ne regardent pas quand il faut acheter mon CD, qui le

prennent parce que c’est moi et qu’on dirait qu’on s’est toujours connu. ❚ Comment qualifieriez-vous votre musique ? C’est un peu de tout, de la joie, de la haine. Avec ma musique, tu t’évades, tu danses, c’est de l’émotion. Tout le monde est servi. D’ailleurs, à chaque fois qu’on vient me voir, c’est pour me dire que les gens se retrouvent dans ce que je dis. Alors j’essaie de varier. J’essaie de mettre des sons pour les filles, des sons pour les mecs qui n’ont pas de sous, pour les mecs qui font le bordel, pour les moments où on est posé… ❚ Pensez-vous à la scène ? C’est en prévision pour la fin de l’année ou janvier 2017. Je vais attaquer mon premier concert au Dôme à Marseille. Ce concert pour moi, c’est tout. Si je le fais et que je pète tout, à partir de là, ça va me donner la confiance de faire des concerts. Je me languis de me retrouver face à mon public. Je sais qu’ils connaissent les sons que je vais faire. Je vais miser beaucoup sur ce spectacle. Je vais m’entraîner, prendre un coach… Ça va être chaud. Mais je vais tout faire pour bien le faire. On est en train de recruter des tourneurs qui ont de l’expérience. C’est ce qu’il faut… (énumérant) Marseille, la première fois de ma vie, concert. C’est pire qu’un rêve. ❚ C’est de la confiance qu’il vous manque pour une tournée ? C’est vrai que c’est un peu de confiance qu’il me faut, ça me fait un peu peur. Je ne sais pas encore comment ça fait de tenir une heure et demie. Là, je m’apprête à faire un showcase en Corse. J’ai un peu l’appréhension mais une fois arrivé dans le four, je suis à l’aise, je suis détendu. Ce sera un petit entrainement. Recueilli par Isabelle APPY

"Emotions" dans les bacs.

◆ Projections dans le cadre du festival (PROJECTION). A 20 h. Salle des fêtes 04 90 64 01 21.

VAISON-LA-ROMAINE ◆ Le Malade Imaginaire (THÉÂTRE). De Molière. Avec Gérard Holz. A 20 h 30. Théâtre du Nymphée Rue Bernard Noël. 04 90 28 74 74.

VILLEDIEU ◆ Prométhée enchaîné (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. D'Eschyle. Mise en scène Olivier Py. A 18 h. Salle des fêtes Garcia 04 90 14 14 14.

VILLENEUVE-LÈSAVIGNON ◆ La rive dans le noir (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. De Pascal Quignard. A 18 h. La Chartreuse Rue de la République. 04 90 14 14 14. ◆ Tentatives d’approches d’un point de suspension (ARTS DE LA RUE). Villeneuve en scène. Centre Chorégraphique de Grenoble avec Yoann Bourgeois. A 18 h 30. Fort Saint André 04 32 75 15 95. ◆ Maputo Mozambique (DANSE). Villeneuve en scène. Compagnie Thomas Guérineau. A 19 h 30. La pinède 04 32 75 15 95. ◆ CloC (JEUNE PUBLIC). Villeneuve en scène. Compagnie 32 novembre. A 11 h. La pinède 04 32 75 15 95. ◆ Huître (THÉÂTRE). Villeneuve en scène. De Jean Cagnard. Mise en scène d'Isabelle Antoine. A 20 h 30. Clos de l'Abbaye 04 32 75 15 95. ◆ La 7ème vague (THÉÂTRE ÉQUESTRE). Villeneuve en scène. De Camille et Manolo. Théâtre du Centaure. A 22 h. Clos de l'Abbaye 04 32 75 15 95. ◆ Tartuffe ou l'hypocrite (THÉÂTRE). Villeneuve en scène. Mise en scène de Compagnie le fanal. A 18 h. La pinède 04 32 75 15 95.