Guillaume von der Weid ANFH
Octobre 2016
Les nouvelles technologies sont-‐elles immorales ? Au-‐delà de leur diversité, les nouvelles technologies appartiennent toutes à une structure réticulaire généralisée qui permet à la fois l'échange, le partage, le débat. Or ce mot même de “réseau” a changé de connotation. Avant, il était négatif (réseau routier, informels, mafieux). Aujourd'hui, il est positif (immatérialité, transparence, immédiateté). D'où vient ce changement ? L'immatérialité. Qu'est-‐ce qui est immatériel ? Ratio, le lien. Les liens. Sont-‐ils bons ou mauvais ? Les réseaux sociaux en particulier : bons ou mauvais ? Difficile de départager. Et le système des liens ? Montesquieu contre Rousseau. Pas de solution théorique. Parce qu'au fond, la morale dépend de la liberté individuelle. Intéressons-‐nous donc aux usages. Les réseaux sociaux ont une tendance immorale à cause de l'impunité et l'addiction. Anneau de Gygès contre le premier impératif kantien, anneau de l'addiction contre le second. Ils brisent les liens, lien à l'autre (responsabilité de la précarité de l'autre / sollicitude / soin contre impunité) et le lien à soi (profondeur humaniste / développement de soi contre addiction) Quelles solutions ? La loi ? Mais la loi n'est pas adaptée à internet. Il faudrait distinguer 3 types de lois : lois naturelles, lois statistiques, lois civiles. Or nous sommes ici dans l'ordre de la statistique, d'un comportement régulier, répandu, quasi universel. C'est cette statistique qu'il faut changer. Comment ? Remettre de l'intermédiaire (H. Arendt). Du collectif (comité d'éthique, réunion, rendez-‐vous réguliers, séminaires). Des liens tangibles, réfléchis, épais, opaque (non pas secret contre transparence, mais mystère contre révélation). Retrouver de l'intérêt (inter-‐esse).
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