Geschäftsjahr 2004

de la Surveillance des prix et du Tribunal fédéral vont dans le même sens. Elles ... biomasse, les énergies solaire et éolienne, doit être subventionnée à long.
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Seul le texte parlé fait foi

Un vaste réseau et des investissements ciblés, gages d’un avenir prospère

Assemblée générale de BKW FMB Energie SA, le 19 mai 2006 Exposé de Fritz Kilchenmann, président du conseil d’administration 1. L’exercice 2005 Rétrospectivement, 2005 a été un bon exercice pour FMB. J’en veux pour preuve ces quelques chiffres-clés : la prestation globale consolidée du groupe FMB s’est élevée à 1 989 millions de CHF, en augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente. Le résultat d’exploitation avant amortissements, intérêts et impôts (EBITDA) a crû lui aussi de 12 %, à 431 millions de CHF. Le bénéfice du groupe s’établit à 306,7 millions de CHF (contre 217,7 millions en 2004), soit une progression de 41 %. Le bénéfice de l’exercice de BKW FMB Energie SA qui sera mis à votre disposition en tant qu’actionnaires s’élève à 203 millions de CHF et dépasse de 9 % celui de 2004. Comme toujours, le cours des affaires a été marqué l’an dernier par des circonstances plus ou moins heureuses. Parmi les aspects positifs, relevons le développement constant du marché intérieur, l’augmentation de notre capacité de transport de courant à destination de l’Italie par le col de la Bernina, ainsi que nos activités florissantes de négoce international. Au chapitre des événements négatifs, il faut mentionner la panne du générateur de la centrale nucléaire de Leibstadt, qui a provoqué un arrêt de la production de plusieurs mois, le climat de sécheresse, qui a pesé sur la production hydroélectrique, et diverses baisses de prix sur le marché national. Lors des crues catastrophiques qui ont affecté la région bernoise fin août, nos installations n’ont subi que des dommages somme toute mineurs. Le bilan de FMB est sain, la part des fonds propres s’élevant à 49,8 %, en légère hausse par rapport à 2004. Le président de la Direction d’entreprise, Monsieur Kurt Rohrbach, vous donnera des précisions sur le déroulement de l’exercice.

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2. Les actionnaires et l’action FMB Depuis la dernière assemblée générale, l’actionnariat de FMB s’est encore élargi. Le nombre d’actionnaires a crû de 18 %, pour s’établir à quelque 4200. Le titre est l’objet de transactions soutenues. Depuis plusieurs mois, ce sont plusieurs millions de CHF qui changent de mains à chaque séance de négoce. Depuis sa cotation à la Bourse suisse SWX en juin 2003, l’action FMB est devenue le titre le plus envié du secteur de la distribution d’énergie. Les analystes financiers en donnent une appréciation régulière – le plus souvent en termes positifs – dans la presse financière. Ce n’est que justice, car l’action FMB a de quoi nous combler de satisfaction : L’an dernier, son cours en Bourse a connu une évolution réjouissante. A la fin de l’année 2005, il se situait à 88 CHF, ce qui représente une progression de 27 % en une année et de 84 % depuis la fin 2003. A l’heure actuelle, l’action se négocie aux alentours de 130 CHF, elle a donc encore augmenté de 48 % depuis le début de cette année. Si la capitalisation boursière du titre s’élevait fin 2003 à 2,5 milliards de CHF, elle est à présent d’environ 7 milliards de CHF. L’évolution du dividende est tout aussi impressionnante. Le conseil d’administration propose à l’assemblée générale une nouvelle augmentation substantielle, puisque le dividende passe de 1,80 CHF pour 2004 à 2,50 CHF pour l’exercice écoulé. Ces chiffres réjouissants, qu’il s’agisse de la valeur boursière du titre ou du dividende, reposent sur des fondations entrepreneuriales et financières solides dont le mérite revient aux quelque 2100 collaborateurs du groupe FMB et au bon fonctionnement de ses installations techniques. 3. Le contexte politique et économique Ouverture du marché L’Union européenne va ouvrir complètement ses marchés de l’électricité et du gaz d’ici au milieu de 2007. Les bases légales requises sont créées, la réalisation concrète progresse à un bon rythme. Bien que la Suisse ne soit ni légalement ni politiquement tenue de suivre cette voie, la réalité économique impose un rapprochement avec l’UE sur un large

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front. Notre pays s’intègre en effet de plus en plus dans le réseau d’interconnexion européen d’électricité, sans compter qu’il est entièrement tributaire de l’étranger pour le gaz. Sa situation centrale dans l’espace alpin ne lui permet aucune échappatoire. Les décisions des autorités cartellaires suisses, de la Surveillance des prix et du Tribunal fédéral vont dans le même sens. Elles induisent une ouverture insidieuse du marché, aux règles incertaines, si le législateur ne prend pas les choses en main. Les Chambres n’ont toujours pas fini de débattre des deux projets de loi que le Conseil fédéral leur a soumis en décembre 2004. Du Palais fédéral sourdent les résultats provisoires et les signaux suivants : - La révision de la loi de 1902 sur les installations électriques est censée régir les transits de courant transfrontaliers par notre pays et les activités de négoce. Ce projet ne fait l’objet d’aucune controverse, sauf sur certaines modalités d’application. - Le second projet est la loi sur l’approvisionnement en électricité. Elle est sans précédent et une première mouture, la LME, a été rejetée en votation populaire à l’automne 2002. Les débats sur le nouveau projet traînent énormément en longueur. - Quant à l’ouverture du marché, il est prévu que les gros clients qui consomment plus de 100 000 kilowattheures par an puissent choisir librement leur fournisseur de courant dès 2007. Les autres consommateurs, c’est-à-dire les petites entreprises et les particuliers, auront cette possibilité à partir de 2012. La loi oblige les exploitants de réseaux à alimenter ces petits consommateurs si ceux-ci ne changent pas de fournisseur. FMB serait favorable à l’ouverture intégrale du marché en une fois et accepterait l’obligation légale de fourniture à titre subsidiaire faite aux exploitants de réseaux locaux. Nous ne voyons pas pourquoi nos concitoyens, qui sont toujours considérés comme des consommateurs capables de discernement, devraient attendre jusqu’en 2012 pour choisir eux-mêmes leur fournisseur de courant. - L’exploitation des énergies primaires renouvelables telles la géothermie, la biomasse, les énergies solaire et éolienne, doit être subventionnée à long terme. Il est envisagé de prélever une redevance sur le courant transitant par le réseau à haute tension pour la financer. Cette taxe devrait rapporter de 165 à 330 millions de CHF par an. Ce sont les consommateurs qui la

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paieront. Quelle est la position de FMB sur cette question ? FMB assure la promotion des énergies renouvelables, plus particulièrement du photovoltaïque et de l’éolien, depuis des années. Nous faisons partie des pionniers suisse dans ce domaine. Nous exploitons ces sources d’énergie avec les moyens propres à l’économie de marché et selon un cahier des charges réaliste sur le plan technique. A nos yeux, le mécanisme complexe de subventions tel qu’il est prévu, avec sa « taxe obligatoire », ne s’inscrit pas dans une démarche de développement durable. - Selon une idée née et débattue au sein du Conseil des Etats, il est question de transférer la propriété du réseau de transport, à titre gracieux, à une société qui appartiendrait aux cantons. Ce qui permettrait de soustraire ce réseau à une mainmise étrangère éventuelle ; c’est, en effet, quasiment le réseau autoroutier de l’approvisionnement suisse d’électricité. Qu’en pense FMB ? Le réseau suisse de transport de courant est la propriété des entreprises d’électricité qui l’exploitent ; FMB en possède environ 10 %. La proposition du Conseil des Etats viole la garantie de propriété et, tout simplement, la Constitution ! Pour maintenir en mains suisses le contrôle du réseau de distribution, ce qui est un souci en soi légitime, il faut trouver une solution qui n’aille pas à l’encontre de l’Etat de droit. Tel est l’engagement de FMB, et nous nous opposons donc à toute solution gravement préjudiciable à notre entreprise et à notre actionnariat. Stratégie de propriétaire du canton de Berne Le Grand Conseil et le Conseil-exécutif bernois envisageaient jusqu’ici de créer, par le truchement d’une loi, les conditions requises pour réduire à une minorité de blocage de 34 % la participation – actuellement majoritaire – du canton dans FMB. Au début de cette année, les partis, diverses organisations et les communes ont participé à une procédure de consultation qui a donné des résultats controversés. Pour sa part, FMB soutient ce projet. Il lui conférerait, sur un marché ouvert, une marge de manœuvre entrepreneuriale plus large, sans compter que le canton de Berne courrait moins de risques. Or, les élections d’avril ont provoqué des changements visibles dans le paysage politique du canton. L’avenir de la loi fédérale sur l’approvisionnement en électricité et la privatisation complète de Swisscom, projet hautement combattu, sont d’autres sujets d’inquiétude. Dans ces conditions, nul ne sait ce qu’il adviendra du projet de loi relatif à la participation du canton dans FMB.

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Regroupement électrique en Suisse occidentale A l’automne 2005, UBS a vendu la participation majoritaire qu’elle détenait dans la société Motor Columbus à un consortium composé de la société française nationalisée Electricité de France, d’Energie Ouest Suisse et d’autres compagnies d’électricité régionale et locales. Motor Columbus contrôle la majorité du capital d’ATEL à Olten. L’offre de FMB n’a pas été prise en compte. FMB aurait pourtant apporté une contribution importante à la formation d’un groupement électrique cohérent dans la partie occidentale du pays. À la suite de ce refus, le Conseil d’administration a révisé l’ensemble de la stratégie de FMB pour l’adapter à la nouvelle donne. Voici quelques réflexions à ce propos. 4. Les défis que FMB devra relever L’intégration verticale L’intégration verticale des activités électriques de FMB est son point fort et elle le restera. Par intégration, on entend la production, le transport et la livraison de courant jusqu’au consommateur par la même entreprise sans intermédiaire. Les activités internationales constituent un complément et un soutien importants aux activités de FMB en Suisse. Cela étant, FMB n’envisage pas de concentrer ses activités à l’étranger mais sur son marché d’origine. Les coopérations Entreprise autonome, FMB est tributaire de partenariats solides en Suisse et dans les régions limitrophes de l’étranger. Elle entend développer les coopérations en cours avec E.ON Energie, Energie du Jura, le Groupe E et Youtility et en rechercher de nouvelles. Des étapes importantes ont été franchies à cet égard l’an dernier. Les Entreprises Electriques Fribourgeoises et Electricité Neuchâteloise ont fusionné pour former le Groupe E, dans lequel FMB détient une participation de 10 % et avec lequel elle gère un centre de service à la clientèle à Morat. D’autres projets sont en cours. Youtility, la société qui regroupe nos partenaires distributeurs locaux, s’est encore agrandie. Vers la fin de l’exercice 2005, FMB a également créé les conditions favorables à l’acquisition de l’entreprise d’électricité régionale onyx dans la région de HauteArgovie-Soleure. Cette opération progresse à grands pas. Nous avons en outre acquis de nouveaux partenaires régionaux à Obwalden (Elektrizitätswerke Obwalden, la centrale cantonale) et dans le Lötschental.

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La garantie à long terme d’un approvisionnement en courant au meilleur prix Notre préoccupation principale est de veiller à un approvisionnement en courant sûr et au meilleur prix. Cela suppose de nouveaux investissements dans le réseau et dans les centrales du pays. Les réserves de capacité constituées il y a vingt ans s’épuisent. Il faudra progressivement, dans les deux décennies à venir, construire et mettre en service des centrales nouvelles mais aussi agrandir les installations existantes. Selon une appréciation réaliste, les combustibles auxquels la Suisse a accès sont le gaz et l’uranium, complétés par la force hydraulique et d’autres sources d’énergie renouvelables dont elle dispose. Il serait éventuellement possible de construire à l’étranger des centrales au charbon. Le fait de disposer dans notre propre pays d’un parc mêlant plusieurs types de centrale réduit les dépendances unilatérales et dangereuses. La construction de centrales de grandes dimensions requiert des efforts de la part des entreprises, mais aussi la volonté affirmée du pouvoir politique d’autoriser dans des délais acceptables des projets répondant à des exigences économiquement supportables. S’il est un projet fournissant l’occasion de faire preuve de cette volonté, c’est bien celui de l’agrandissement du lac de retenue du Grimsel par les Forces Motrices de l’Oberhasli. Le quasi-doublement, de 95 à 170 millions de m3, du volume de retenue améliorera sensiblement la qualité énergétique du courant qu’il est possible de produire là-haut. La demande de permis de construire a été déposée en octobre dernier. Elle s’appuie sur un dossier environnemental de plusieurs centaines de pages qui souligne combien ce projet est écocompatible. Et pourtant, celui-ci a fait l’objet de plus de 200 recours qui sont autant d’oppositions. A titre de comparaison, quand, il y a trente ans, KWO a réalisé son dernier grand projet, à savoir deux nouvelles centrales et de nouveaux captages d’eau, la procédure a duré à peine quelques mois, sans donner lieu à une seule opposition, pour déboucher sur un document d’autorisation de cinq pages. Autre test à venir, les projets de centrales au gaz : en l’espèce, la Suisse va être confrontée à de nouveaux défis, la garantie à long terme d’approvisionnement en gaz n’étant pas le moindre. Il faudra établir des règles équitables au regard de la pression fiscale, et pour compenser les émissions de dioxyde de carbone. Les procédures d’autorisation deviennent complexes pour ce type de centrale, et

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les expériences font défaut. Tout cela vaut bien entendu aussi pour les projets de FMB. La centrale nucléaire de Mühleberg produit en toute sécurité, dans le respect de l’environnement et à un coût intéressant quelque 40 % du courant que FMB livre à la population et à l’économie de l’Espace Mittelland. Notre demande visant à faire lever la limitation frappant l’autorisation d’exploitation accordée jusqu’en 2012 est toujours en suspens auprès des autorités fédérales. La mise hors exploitation avant terme de cette centrale serait injustifiable, compte tenu des problèmes d’approvisionnement qui se dessinent de plus en plus clairement. Qui plus est, cette mesure reviendrait à discriminer gravement FMB sur un marché ouvert à la concurrence, puisqu’aucun de ses compétiteurs n’aurait à se heurter à un tel handicap. Il faut espérer, dans l’intérêt de la sécurité de l’approvisionnement, que la Confédération aura tôt fait de clarifier la situation sur ce point. Les prix du courant FMB livre du courant jusque dans les extrémités de sa zone de distribution. Cela explique que le prix de cette électricité soit légèrement supérieur à la moyenne suisse. Il a été relevé pour la dernière fois en 1994, il y a donc douze ans, puis réduit depuis à la faveur de diverses campagnes promotionnelles. Or, que constate-t-on ? L’offre de courant se raréfie en Europe, les prix à la production augmentent. Les investissements que j’évoquais plus haut deviennent onéreux. C’est donc une gageure que de maintenir les prix à leur niveau actuel, sans même parler d’une marge de réduction éventuelle. FMB ne saurait se transformer en prestataire à bas prix, si elle entend continuer à remplir sa mission d’approvisionnement sur un espace géographique très dispersé et à réaliser des bénéfices convenables. FMB ne saurait pas davantage tenter des expériences ou prendre des risques inconsidérés au niveau de la production d’électricité, car elle doit être en mesure de proposer des produits conformes aux conditions du marché. 5. Remerciements Au nom de l’assemblée générale et du conseil d’administration, j’adresse mes remerciements à la Direction d’entreprise, aux cadres ainsi qu’aux collaborateurs de FMB pour le travail qu’ils ont accompli, contribuant ainsi à la réussite de l’exercice 2005. C’est à leur engagement quotidien et au travail minutieux de toutes nos unités que nous devons ce résultat remarquable. Si les milieux

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politiques et économiques, les médias débattent en long et en large de l’ouverture du marché et des prix du courant, n’hésitant pas à nous critiquer abondamment à l’occasion, ce qui compte en définitive pour nous tous, c’est que nos installations fonctionnent de façon fiable et que les pannes de courant demeurent l’exception. Cette garantie, seul notre personnel est capable de la donner. Quant à vous, Mesdames et Messieurs les actionnaires, le conseil d’administration et la Direction d’entreprise vous remercient de l’intérêt que vous manifestez à FMB et vous sont reconnaissants du soutien que vous apportez à cette entreprise dynamique et solide. Sur ces mots, je déclare l’assemblée générale ouverte.