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Bulletin publié par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec

Volume 30, no 2 – Septembre 2010

2010 : une année déterminante année 2010 est sans l’ombre d’un doute une année déterminante pour l’avenir de la médecine familiale. Alors que l’Entente générale régissant nos conditions de travail est échue depuis le 31 mars dernier, les médecins omnipraticiens sont à même de constater la lente régression de leurs conditions de pratique professionnelles et la lourdeur sans cesse grandissante de leur charge de travail. Tout cela pendant que deux millions de Québécois n’ont pas de médecin de famille et que la relève médicale tant espérée risque de ne pas être au rendez-vous puisque, année après année, depuis quatre ans, plus de 15 % des postes de résidence en médecine familiale demeurent vacants.

Photo : Emmanuèle Garnier

L’

Devant une telle situation, la FMOQ ne pouvait rester inactive. Voilà pourquoi après deux ans d’efforts soutenus de sensibilisation auprès des décideurs gouvernementaux, la Fédération a décidé de passer à l’étape suivante, soit une campagne de sensibilisation s’adressant au grand public sous la forme de la promotion d’un documentaire-choc, Diagnostic,diffusé sur Youtube à www.youtube.com/medecindefamille. Ce document unique où l’on voit cinq omnipraticiens dans leur quotidien est d’ailleurs louangé un peu partout et grandement apprécié depuis sa sortie le 12 mai dernier. Extrêmement populaire sur Youtube, Diagnostic et les sept capsules individuelles qui l’accompagnent comptent actuellement plus de 150 000 visionnements. Preuve tangible du succès de notre campagne publicitaire, plus de 18 000 personnes ont adhéré à ce jour au Groupe des Québécois sans médecin de famille (www.facebook.com/medecindefamille). Plus de 3000 d’entre eux ont d’ailleurs appuyé notre démarche en témoignant de leur expérience sur cette page spécialement créée pour permettre aux citoyens de s’exprimer sur la pénurie de médecins omnipraticiens et, par conséquence, sur le difficile accès aux soins de première ligne. Les gens y lancent de véritables cris du cœur. Espérons seulement que quelqu’un à Québec saura les entendre ! Chose certaine, nous entendons nous en assurer en allant de l’avant avec une seconde phase publicitaire et, au besoin, une troisième. À terme, il est clair que le gouvernement ne pourra se défiler devant ses responsabilités.

D’ailleurs, les prochaines étapes de la négociation en cours pour en arriver à une nouvelle Entente générale nous indiqueront si effectivement l’équipe gouvernementale est réellement sensible à la réalité des omnipraticiens sur le terrain et surtout, à celle des citoyens. Quelles sont ces prochaines étapes ? À la suite du dépôt de notre cahier des demandes en mars dernier et d’un premier retour gouvernemental au mois d’avril, où aucune de nos demandes n’a été rejetée d’emblée, des comités de travail ont été créés. Ces comités ont comme mandats respectifs de travailler sur la rémunération, le financement des cliniques médicales, le soutien à la pratique et l’organisation des soins, ainsi que sur la rémunération en CHSLD, en soins palliatifs et dans les ressources intermédiaires. Parallèlement à ces travaux, les négociations entreront dans une phase de plus en plus cruciale à partir de la fin septembre. Nous aurons alors un bon indice de la bonne foi des dirigeants gouvernementaux et de leur réelle volonté d’en arriver à une entente dans les prochains mois, entente qui serait dans l’intérêt de tous. En attendant, il est de notre devoir de nous mobiliser afin que les élus comprennent sans équivoque le message des médecins omnipraticiens québécois. La constante dégradation de nos conditions de pratique a assez duré. Si nous nous mobilisons et que nous sommes prêts à nous investir personnellement dans l’avenir de notre profession et le bien-être futur de nos patients, les représentants gouvernementaux n’auront d’autres choix que d’agir. Un automne chaud nous attend donc sur le plan syndical. Si le gouvernement offre aux omnipraticiens des conditions de travail adéquates et concurrentielles, tout le monde conviendra que c’était la chose à faire et que le gouvernement agit de manière responsable. S’il refuse de poser les gestes qui s’imposent pour valoriser la médecine familiale dans le cadre des négociations des prochains mois, les Québécois et leurs médecins de famille pourront alors porter un jugement définitif sur l’équipe gouvernementale en place : bien des promesses mais peu de résultats. Le président,

Dr Le 10 septembre 2010

Louis Godin

Entente pour le déploiement du DSQ Depuis de nombreuses années maintenant, la Fédération plaide pour la création d’un dossier médical électronique (DME) personnalisé pour chaque patient. Le gouvernement de son côté, à la suite des annonces d’investissement provenant du fédéral, a opté pour une approche différente, en annonçant le déploiement du Dossier de santé du Québec (DSQ). Même si nous avons toujours des réserves par rapport à la stratégie gouvernementale, il était de notre devoir de nous assurer à la fois que le déploiement du DSQ se fasse de manière acceptable pour les médecins omnipraticiens et que sa mise en œuvre ne soit qu’une première étape vers un véritable DME. Après avoir reçu l’assurance du gouvernement qu’il allait se diriger dans cette voie, nous avons négocié une entente spécifique concernant le déploiement du DSQ. En voici les grandes lignes : ■





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Remboursement, pour les médecins en cabinet, de 70 % de l’investissement nécessaire pour l’achat de l’équipement informatique (ordinateur, écran, souris, imprimante, antivirus, installation, assurance et garantie) avec un maximum (plafond) de 1400 $, taxes en sus, le tout renouvelable tous les trois ans. Possibilité de se faire rembourser jusqu’à 70 % des coûts de l’équipement requis acheté six mois avant l’arrivée du DSQ. Remboursement de 1200 $ par année, taxes en sus, pour le lien Internet. Paiement de 70 % des coûts réels de câblage. Paiement d’un forfait de formation et de familiarisation (FFF) de 1800 $, à raison de 600 $ par mois pendant trois mois. À noter que cette mesure s’applique aussi aux médecins travaillant en établissement.

Nous croyons donc en être arrivés à une entente équitable qui permettra aux médecins de famille d’être compensés justement. Évidemment, cette entente, en vigueur depuis le 29 juin 2010, s’applique lors du déploiement du DSQ sur le territoire du médecin. En ce qui a trait à un éventuel DME, nous devrions commencer les négociations à ce sujet prochainement. Toutefois, il est déjà acquis que la logistique sera la même que celle du DSQ.

Entente au sujet des infirmières praticiennes spécialisées Depuis longtemps, la Fédération demande que les médecins omnipraticiens ayant des activités de prise en charge et de suivi de clientèle, quel que soit leur milieu de pratique, reçoivent davantage de soutien professionnel de manière à pouvoir offrir des soins au plus grand nombre de patients possible. En plus, militant ardemment en faveur d’investissements majorés pour les soins offerts à l’extérieur du milieu hospitalier, il va de soi que la FMOQ ne pouvait dans ce contexte que souscrire au déploiement des infirmières praticiennes spécialisées (IPS). De toute façon, le gouvernement ayant décidé d’aller de l’avant et l’opinion publique étant irrémédiablement favorable au projet, il aurait été insensé de s’y opposer. Cependant, pour que ce déploiement se déroule harmonieusement et dans l’intérêt de tous, médecins omnipraticiens, infirmières et patients, une entente régissant l’intégration des IPS dans nos milieux de travail devait être négociée, ce qui a été fait au cours des derniers mois. En voici les modalités : ■







Tout médecin concerné doit conclure une entente de partenariat avec une IPS, ainsi qu’une convention avec son CSSS ; Versement d’un forfait de 2500 $ par mois aux médecins travaillant en cabinet pour l’encadrement d’une IPS. Pour les médecins travaillant en établissement (CLSC et UMF), le forfait est de 840 $ par mois. Versement d’une allocation mensuelle de 2500 $ aux médecins travaillant en cabinet pour couvrir les frais liés à la présence d’une IPS (loyer, secrétariat, lien informatique, frais de téléphone, frais de télécopieur et fournitures médicales à usage unique). Autant en cabinet qu’en établissement (CLSC et UMF), le CSSS fournit à ses frais, l’ameublement, le poste informatique et les fournitures médicales dont l’IPS a besoin.

À noter que même si l’entrée en vigueur de cette entente est prévue pour le 1er octobre 2010, une rétroactivité au 1er décembre 2009 est prévue pour les médecins travaillant déjà avec des IPS. Mme Marie Ruel Dr Louis Godin et M. Jean-Pierre Dion Mme Anne-Marie Boiteau

Diagnostic dans votre clinique !

Coordonnatrice : Collaborateurs : Infographiste :

Les médecins omnipraticiens qui disposent de l’équipement nécessaire peuvent prolonger la campagne de la FMOQ dans la salle d’attente de leur clinique en projetant en boucle le documentaire Diagnostic et les 7 capsules (dont une est en anglais). Le DVD est disponible sur demande auprès de Mme Marie Ruel ([email protected])

Fédération des médecins omnipraticiens du Québec Téléphone : 514 878-1911 ou 1 800 361-8499 Télécopieur : 514 878-4455 Courriel : [email protected] – Site Web : www.fmoq.org ISSN 1206-3088

Bulletin de la FMOQ – Septembre 2010