fiche sur l'Humanisme

http://expositions.bnf.fr/utopie/index.htm (exposition virtuelle de la bnf sur l'utopie. À recouper avec l'étude ... et la montée en puissance de L'Angleterre. II. ... Développer la diffusion des connaissances pour tous, principe de progrès c) Thèmes ...
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FICHE COURANT LITTÉRAIRE L’Humanisme

Prise de Const. 1453

C. C déc. Am. 1492

F. Ier

Luther Réforme

ContreRéforme

1515

1517

1545

H. II

Ch. IX

1547 1560

St Barth. 1572

H. III

H. IV

Ed. de N. 1574 1589 1598

Assass. H. IV 1610

Chronologie 1453 Prise de Constantinople 1492 Colomb découvre l’Amérique 1515 Avènement de François Ier (règne jsq 1547) 1517 Luther prêche la réforme 1520 Magellan franchit le détroit qui portera son nom (le plus grand et le plus important passage naturel entre les océans Atlantique et Pacifique situé au sud de l’Amérique du Sud). 1539 Ordonnance de Villers-Cotterêts : tous les textes officiels doivent être rédigés en français 1541 Calvin à Genève 1543 De revolutionibus Orbium Coelestium de Copernic, théorie de l’héliocentrisme 1545 Concile de Trente et Contre-Réforme 1547 Avènement d’Henri II (règne jsq 1559) 1554 Ambroise Paré docteur en chirurgie 1555 Paix d’Augsbourg 1560 Avènement de Charles IX (règne jsq 1574) 1572 Massacre de la Saint-Barthélémy 1574 Avènement d’Henri III (règne jsq 1589) 1589 Avènement d’Henri IV 1598 Edit de Nantes 1610 Assassinat d’Henri IV, Siderus nuncius de Galilée qui contredit, comme Copernic, les thèses aristotéliciennes du géocentrisme NB. Quelques indications pour vos recherches Pour vos chronologies, vous pouvez consulter le site herodote.net http://histgeodubreucq.blog.lemonde.fr/2007/03/07/ (consulter rubrique 7 mars 2007 vous donne des infos précieuses sur la Renaissance) http://www.publius-historicus.com (précieux pour comprendre le XVIème siècle européen.) http://expositions.bnf.fr/utopie/index.htm (exposition virtuelle de la bnf sur l’utopie. À recouper avec l’étude du siècle des Lumières).

I. Contexte historique a) En France  Le règne de François Ier introduit en France la culture italienne du Quattrocento. Promotion des arts et des lettres. Conflits entre protestants et catholiques.  Affaiblissement très net de la stabilité du royaume à partir du règne de Charles IX, notamment à cause des conflits religieux qui déchirent le pays.  Avènement d’Henri IV qui apporte un relatif apaisement. b) En Europe Monarques ou grandes familles ayant marqués l’époque :  Charles Quint (Espagne, Saint Empire Germanique)  Philippe II (Espagne)  Henri VIII (Angleterre)  Élisabeth Ière (Angleterre)  Les Médicis (Italie, Florence) Quelques événements :  Le 23 mars 1534, le roi d'Angleterre Henri VIII Tudor est excommunié par le pape qui n'accepte pas son divorce avec Catherine d'Aragon et son remariage avec Anne Boleyn. Henri VIII fait adopter par le Parlement l'Acte de Suprématie par lequel il rompt avec le Saint-Siège et se proclame «l'unique et suprême chef de l'Église d'Angleterre».  Le 27 septembre 1540, le pape Paul III signe la bulle qui porte fondation de la Compagnie de Jésus. Du fait de leur énergie, de leur compétence intellectuelle, de leur détermination et de leur discipline toute militaire, les Jésuites deviennent le bras armé de la Contre-Réforme catholique, en Autriche, en Allemagne, en France, en Amérique du sud,...La Compagnie de Jésus va jouer un rôle majeur pendant plusieurs siècles dans le développement du catholicisme et le renforcement de l'autorité papale. Elle va diffuser avec succès le catholicisme jusqu'aux extrémités du monde connu.  1545 Concile de Trente qui met en place la Contre-Réforme, réaction des catholiques à la montée du protestantisme. Le concile impose en premier lieu de strictes règles de conduite au clergé et en particulier aux évêques. Il améliore la formation des prêtres et promeut l'enseignement du catéchisme. Il confirme aussi la préséance du Saint-Siège à la tête de la hiérarchie catholique. Le concile de Trente clarifie par ailleurs l'interprétation catholique des Saintes Écritures, en particulier le dogme de la justification ou de la grâce : à la différence des luthériens qui estiment que Dieu décide in fine de sauver ou non un homme et de lui accorder la vie éternelle, les prêtres conciliaires précisent que l'homme peut être porté aux bonnes actions salvatrices s'il dispose de la grâce et lui concèdent une certaine marge de liberté.  Paix d’Augsbourg (1555) concède aux princes allemands le libre choix de leur religion. Le protestantisme commence à s’imposer, même si la paix est fragile.  1588 Défaite de « l’Invincible Armada ». L'Armada espagnole est un formidable rassemblement de navires. Au total, 130 vaisseaux la composent. Elle transporte près

de 30.000 hommes dont 19.000 soldats, 300 chevaux et mules, l'équipement nécessaire pour assiéger des villes, un hôpital de campagne etc. Son objectif est d'opérer un débarquement en Angleterre et de marcher sur Londres. Pour faire face à la menace, l'Angleterre dispose d'une flotte composée des navires de la reine et de navires marchands fournis par des officiers de la marine royale, par la ville de Londres ou par de simples volontaires, pour un total de 197 navires et 15.835 hommes. Pendant la nuit du 7 au 8 août 1588, tandis que l'Armada mouille dans la Manche, les Anglais l'attaquent avec des barques bourrées d¹explosifs et de matières incendiaires, qu'ils font dériver à travers les navires ennemis. Cette manœuvre inattendue sème la terreur et une indescriptible pagaille. Afin d'échapper aux flammes, des capitaines ordonnent de couper les amarres les reliant aux ancres. La flotte espagnole se disperse dans la nuit. Les équipages seront pour la plupart massacrés. Une poignée d'entre eux seulement reverront les rivages d'Espagne. Cet épisode marque le déclin de l’Espagne et la montée en puissance de L’Angleterre. II. Caractéristiques de ce mouvement littéraire a) Auteurs et œuvres majeures  En France Rabelais (1483-1553), Gargantua, 1534 Marguerite de Navarre (1492-1549), L’Heptaméron, 1559 (œuvre posthume) Montaigne (1533-1592), Les Essais, 1580-1588 Du Bellay (1522-1560), Les Regrets, 1558 Ronsard (1524-1585), Les Amours, 1552-1555  En Europe Italie : Dante (1265-1321), La Divine Comédie, 1321 Pétrarque (1304-1374), Le Canzoniere, 1374 Ficin (1433-1499), premier grand traducteur de Platon en Europe Machiavel (1469-1527), Le Prince, 1513 L’Arioste (1474-1533), Roland Furieux, 1521 Castiglione (1478-1529), Le Courtisan, 1528 Le Tasse (1544-1595), La Jérusalem délivrée, 1580 NB. L’humanisme italien ou Quattrocento est bien antérieur à l’humanisme français. Il a servi de modèle à l’humanisme européen. Toutes les œuvres citées ici sont fondamentales, leur influence a été décisive et a perduré jusqu’à nos jours (elle perdure de façon très marquée jusqu’à la fin du XVIIe siècle, notamment dans les mouvements du baroque, de la préciosité, du classicisme). Espagne : Cervantes (1547-1616), Don Quichotte, 1505-1615 Hollande : Érasme (1469-1536), L’Éloge de la Folie, 1511 Angleterre : More (1478-1535), L’Utopie, 1516

b)       

Principes Retour aux textes de l’Antiquité, philosophiques et littéraires Cohabitation des références antiques et chrétiennes Influence du néoplatonisme Influence du pétrarquisme dans l’expression du sentiment amoureux Rapport personnel aux textes, esprit critique Lien connaissance / morale Développer la diffusion des connaissances pour tous, principe de progrès

c) Thèmes privilégiés Le progrès, la connaissance, le bonheur, l’utopie, le pouvoir politique, la religion, la mort, l’éducation. d) Formes Essais, poésie, roman, récits de voyage. Goût prononcé pour le paradoxe, l’allégorie, les références mythologiques et antiques en général (cf. Érasme et Montaigne). Métaphores du voyage (navigation, descente aux Enfers). III. Contexte philosophique a) Philosophes et œuvres majeures Machiavel (1469-1527), Le Prince, 1513 Érasme (1469-1536), L’Éloge de la Folie, 1511 More (1478-1535), L’Utopie, 1516 Montaigne (1533-1592), Les Essais, 1580-1588 b) Idées dominantes  L’homme humaniste se propose d’expliquer le monde, tant par une approche scientifique que par des procédés moins rationnels (alchimie par ex.). Définissant un idéal humain qui concilie l’héritage païen (=antique) et un christianisme ouvert et tolérant, l’humanisme optimiste du début du siècle croit passionnément à l’harmonie de l’homme (le microcosme, « petit monde »), et du monde (le macrocosme, « grand monde »), à un équilibre fondé sur l’échange qui inspire son idéal pédagogique comme son idéal politique.  Le néoplatonisme  Influence des philosophies antiques comme le stoïcisme et l’épicurisme.  L’esprit didactique de l’époque se retrouve dans la philosophie. Le Prince de Machiavel et l’Utopie de More prennent en compte l’idée aristotélicienne que « l’homme est un animal social » (par latinisme, « animal » signifie « être animé », du latin anima, « souffle de vie », dans le langage philosophique classique, le mot ne suppose donc pas la bestialité). Or, Aristote le dit aussi, comme il est en même temps un « animal raisonnable », l’homme doit pouvoir être éduqué de façon à se plier à la vie en société.

Chez Machiavel cette idée développa une morale sévère et intransigeante où seule une lucidité extrême et une volonté de fer permettait au prince de guider les hommes tout en gardant par devers soi certaines vérités : « [...] je dis que tous les hommes, lorsqu'on en parle, et surtout les princes, parce qu'ils sont plus haut placés, sont jugés en fonction des qualités qui leur apportent blâme ou louange. C'est-à-dire que l'un est jugé libéral, l'autre ladre [...]; l'un dur, l'autre aimable ; l'un grave, l'autre léger ; l'un religieux, l'autre incrédule, et ainsi de suite. Et je sais que chacun avouera que ce serait une chose très louable de trouver chez un prince, de toutes les qualités susdites, celles qui sont jugées bonnes. Mais parce qu'on ne peut les avoir ni les observer entièrement, du fait de la conduite humaine qui ne le permet pas, il est nécessaire pour le prince d'être assez sage pour pouvoir fuir le mauvais renom des vices qui lui ôteraient le pouvoir... » Le Prince, chapitre 15.

En 1516, L'Utopie de Thomas More propose le modèle d'une société idéale. Cet idéal est fondé sur la communauté des biens. Il s'agit d'un épicurisme chrétien. Conformément à la morale d'Épicure, il faut jouir de la vie mais, pour le bonheur de tous, l'amour du prochain vient tempérer les désirs instinctifs et les passions de chacun. Le partage des biens acquis par le travail caractérise cette société utopique de type patriarcal et suppose la discipline de chacun à se plier à l'exigence de l'organisation collective dont la rigueur est nette. La « discipline » est certainement et paradoxalement l'idée la plus moderne de Thomas More : elle est le trait désormais commun à toutes les pédagogies de la Renaissance. 

À la fin du siècle, l’humanisme perd de son optimisme du fait des conflits religieux, et si l’on trouve toujours chez Montaigne la foi en la connaissance et dans les valeurs de l’humanisme (foi en la culture, droit d’une pensée libre), sa pensée se teinte d’un certain scepticisme pyrrhonien (Pyrrhon, philosophe grec (365-275 av. J.-C., philosophie qui consiste à réserver son jugement ; l’esprit humain, sujet aux erreurs et illusions face à un monde d’apparences ne peut prétendre à la vérité). La pensée humaniste se teinte alors de principes que l’on retrouve dans le baroque.

IV. Contexte artistique

a) Musique Monteverdi et le madrigal Le madrigal, pièce polyphonique d'inspiration profane, typique de la Renaissance italienne, est un genre poético-musical qui dérive des chansons de troubadours. La forme

utilise très librement un contrepoint savant chanté à plusieurs voix, généralement a cappella. La fortune extraordinaire et le rayonnement qu'il connut au XVIe siècle sont explicables par le fait qu'il répondait à un besoin créé par le nouvel esprit de la Renaissance : de même que les peintres s'évadèrent des sujets religieux qui étaient jusqu'alors leur domaine presque exclusif d'expression, les musiciens appliquèrent aux sentiments profanes les moyens jusqu'alors réservés à l'Église. L'histoire du madrigal italien peut être résumée tout entière dans l'œuvre de Claudio Monteverdi (1567-1643). Entré dès ses débuts de plain-pied et de façon magistrale dans le domaine de la polyphonie traditionnelle, il fut très vite considéré comme le plus grand compositeur « moderne » de son temps. Ses huit livres de madrigaux sont une somme de ce genre et correspondent aux phases essentielles de son évolution. b) Peinture, sculpture  France : École de Fontainebleau  Italie : Botticelli (1445-1510), Vinci (1452-1519), Raphaël (1483-1520), Corrège (1489-1534), Titien (1490-1576), Tintoret (1518-1594), Arcimboldo (1527-1593), Véronèse (1528-1588), Caravage (1571 -1610)  Espagne : Gréco (1541-1614)  Hollande : Bruegel (1525-1569)  Allemagne : Dürer (1471-1528) Le maniérisme : Le terme de maniérisme est couramment employé aujourd'hui pour désigner principalement certaines manifestations artistiques réalisées en Europe entre 1520 et 1620 environ. Ainsi entendu, le maniérisme recouvre pratiquement presque tout le XVI e siècle européen ; stylistiquement, il se situe entre l'apogée de la Renaissance et les débuts du baroque et du classicisme. Caractéristiques :  Primat du décoratif qui implique des conventions spatiales : juxtaposition des figures, plans superposés  Beauté des détails : la perfection des objets maniéristes est la confirmation de ce goût profond pour la précision minutieuse, l'ornement y répète souvent à petite échelle les motifs mêmes des grandes architectures, mais avec une fantaisie et une constante licence.  une déformation et une torsion des corps, dont la figure serpentina dessinant un S  des tons acides et crus, hérités de Michel-Ange et la chapelle Sixtine à Rome  une recherche du mouvement  un art de codes, de symboles, de citations d'artistes considérés comme des modèles  un art de cour, qui s'adresse à des gens cultivés et lettrés

c) Architecture France : Château du Louvre, château de Chambord, château de Chenonceau. Italie : Place du Capitole, Rome, Basilique St Pierre à Rome.

LÉONARD DE VINCI, La Joconde, huile sur bois. Musée du Louvre, Paris.

Caravage, Bacchus. Entre 1596 et 1600 env. Huile sur toile, 95 cm X 85 cm. Galleria degli Uffizi, Florence

CORRÈGE, Danaé, huile sur toile. Galleria Borghese, Rome

Pieter BRUEGEL L'ANCIEN, La Chute d'Icare, huile sur toile. Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles.

Giuseppe Arcimboldo (1527 env.-1593) : L'Automne, une des allégories des saisons peintes pour l'empereur germanique Maximilien II. Musée du Louvre, Paris.

CARAVAGE, La Diseuse de bonne aventure, huile sur toile. Musée du Louvre, Paris.

Albrecht DÜRER, Portrait de l'empereur Maximilien Ier, huile sur bois. Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Le Christ chassant les marchands du temple, huile sur toile du peintre Domenikos Theotokopoulos, dit Greco (1541-1614). National Gallery, Londres.

Dieu le père, P. Véronèse Paolo Véronèse (1528-1588), Dieu le père, 1570. Escorial, Madrid.

Antonio Allegri Corrège (1489 env.-1534), Noli me tangere ("Ne me touche pas", paroles du Christ ressuscité à Marie-Madeleine), huile sur bois transposée sur toile au XIXe siècle. Vers 1534. Musée du Prado, Madrid. Véronèse (1528-1588), L'Enlèvement d'Europe. Palais ducal de Venise, Italie.

Sandro Botticelli (1445-1510), Le Printemps, 1477-1478, détrempe sur bois. Galleria degli Uffizi, Florence, Italie. TITIEN, La Vénus d'Urbin, 1538. Huile sur toile, 119 cm X 165 cm. Musée des Offices, Florence, Italie.

École de FONTAINEBLEAU, Gabrielle d'Estrées et la duchesse de Villars, bois. Musée du Louvre, Paris. RAPHAËL, Balthazar Castiglione, huile sur toile. Musée du Louvre, Paris.

TINTORET, La Nativité de saint Jean-Baptiste, huile sur toile. Musée de l'Ermitage, SaintPétersbourg. Michel-Ange, Captif dit L'Esclave mourant, destiné au tombeau du pape Jules II. Vers 1513-1514. Marbre. 2,09 m x 0,71 m x 0,5 m. Musée du Louvre, Paris.

Place du Capitole, Rome. Architecte : MichelAnge. Jean CLOUET, François Ier, vers 1527, détrempe sur bois. Musée du Louvre, Paris.

Benvenuto Cellini, Persée, 1545-1554, bronze et socle en marbre, hauteur 320 cm. Loggia dei Lanzi, Florence. Détail du Persée brandissant la tête de Méduse, dont le corps gît aux pieds du héros.

Façade du château de Chambord, France. 1519-1536.

Château de Chenonceaux et sa grande galerie élevée sur le pont à cinq arches, au-dessus du Cher, par l'architecte français Philibert Delorme (1514-1570), à Chenonceaux, Indreet-Loire, France.

Jacopo SANSOVINO, Statue colossale de Neptune, 1567, marbre. Escalier des Géants du palais des Doges, Venise, Italie.

Cour Carrée, palais du Louvre, Paris. Aile occidentale. Architecte : Pierre Lescot.

Basilique Saint-Pierre, Cité du Vatican, Rome, Italie.