Exposition de la fresque Madone et enfant au‐dessus d’Ottawa Du 1er au 5 mai prochain, la fresque Madone et enfant au‐dessus d’Ottawa sera exposée à la cathédrale Notre‐Dame d’Ottawa. Cette fresque dépeint la bienheureuse Vierge Marie et l’enfant Jésus qui veillent au‐dessus de la ville d’Ottawa. La Colline du Parlement et d’autres édifices historiques paraissent en arrière‐plan. Cette fresque commandée par les franciscains pour leur monastère et l’église Saint‐Vincent‐de‐ Paul situés dans le quartier New Edinburgh, a été réalisée par l’artiste de renom, Ugo Chyurlia, en 1957 ; elle mesure 307 cm par 149 cm. La fresque a été sauvée de la destruction lorsque les franciscains ont décidé de déménager et de vendre leur monastère et leur église dans les années 1990. La vive réaction du public, de même que le travail acharné de quelques individus, dont celui de Jerome Chyurlia, le fils de l’artiste, ont fait en sorte que cette œuvre d’art ait pu être conservée. Dans un article paru, en anglais, dans le bulletin du groupe Heritage Ottawa à l’été de 1998, Mme Jean Palmer écrivait ceci : «Une pétition circule présentement pour demander aux conseillers municipaux de la ville d’Ottawa de reconnaître la valeur et de sauver les fresques qui se trouvent dans l’église Saint‐Vincent‐de‐Paul et le monastère adjacent». Plus tard, dans un second article, dans lequel Mme Palmer annonçait que ces œuvres d’art seraient sauvées, elle ajouta ceci : «Ian Hodkinson, professeur émérite à la Faculty of Art Conservation, Queen’s University, et une entreprise d’Ottawa spécialisée dans le domaine de la restauration, Craig Johnson Enterprises, ont réussi à enlever presque toutes les fresques et les mosaïques en utilisant des méthodes qui ont déjà fait leur preuve ailleurs.» La technique utilisée pour enlever et préserver la fresque exige des connaissances très particulières puisqu’il s’agit d’une œuvre qui n’est pas censée être déplacée. Une fresque est une technique de peinture murale caractérisée par l'application sur enduit frais de pigments de couleur détrempés à l'eau. (On dit aussi peinture à fresque.) Le grand architecte et peintre italien Giotto a perfectionné cette technique vers la fin du treizième siècle. Pour réaliser cette œuvre d’art, la peinture est appliquée sur un plâtre humide et pénètre à l’intérieur. La vraie fresque, « à l'italienne », ou buon fresco, consiste à appliquer des pigments sur une couche de mortier frais. Le buon fresco est une technique difficile à maîtriser, qui nécessite une grande rapidité d'exécution. L'intonaco ne reste frais qu'une journée, ou giornata, terme qui sert à désigner aussi bien le temps de travail qu'une partie de fresque réalisée en une journée de travail. Une évaluation préparée pour le Musée canadien de l’histoire au moment de l’acquisition de l’œuvre nous la présentait de cette façon : «Une somptueuse Madone peinte par Ugo Chyurlia dans un style très libre. Les visages des anges, par exemple, sont caractéristiques de cette liberté qui renvoie à une tradition plus moderne, comme si l’artiste voulait nous rappeler que ces créatures appartiennent aussi au monde terrestre… (tableau) caractérisé par l’abstraction de la composition, la vivacité des coloris et la délicatesse des visages – ici Chyurlia semble renoncer à modeler les volumes privilégiant le tracé des contours : figures privées de profondeur pour
adopter une expression rêveuse et méditative sans toutefois nuire à l’inspiration lyrique si chère à l’artiste – la Madone possède une vie, une chaleur qu’on ne retrouve qu’à partir de la renaissance et dans certaines fresques de Giotto de la Basilique de Saint‐François.» La fresque sera exposée à la cathédrale Notre‐Dame, promenade Sussex, du 1er au 5 mai aux heures normales d’ouverture de la cathédrale, c’est‐à‐dire de 9h à 18h – sauf durant les heures des messes (midi à 15h45 et 16h45 à 17h30, du 1er au 3 mai) et entre les heures régulières des messes les 4 et 5 mai. Il y aura des présentations spéciales sur l’artiste Ugo Chyurlia, sur l’art sacré à la cathédrale Notre‐Dame et sur l’histoire du monastère des Franciscains et l’église Saint‐Vincent‐de‐Paul à 19h30 les 1, 2 et 3 mai. Entrée libre. La cathédrale Notre‐Dame remercie la Ville d’Ottawa et le Musée canadien de l’histoire pour leur précieuse collaboration.