en B ourgogn e Étude prospective des métiers et ... - C2R Bourgogne

maritimes du nord-ouest pour implanter des parcs offshore, équipés d'éoliennes ..... Diplôme d'Ingénieur Arts et métiers Paris Tech Cluny. Ensam Cluny (fi – fc)*.
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Producteur É d i t e u r

Filière éolienne

en Bourgogne

Mars 2012

Étude prospective des métiers et des besoins en formation à l’horizon

2020

PREFECTURE DE LA REGION BOURGOGNE La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

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En septembre 2011, le conseil régional de Bourgogne et la DIRECCTE de Bourgogne décident de cofinancer une étude prospective sur les métiers et les besoins en qualifications liés au développement de la filière éolienne en Bourgogne. Cette étude est financée dans le cadre de la commission formation du cluster éolien « Wind 4 future » (W4F), créé en juin 2010. Cette décision provient d’un besoin de connaissances d’une filière nouvelle et de métiers encore émergents en France et en Bourgogne. Elle provient également de la nécessité d’anticiper et d’accompagner l’implantation de parcs éoliens sur le territoire régional ainsi que le développement d’une filière industrielle en Bourgogne. Le plan de développement éolien en Bourgogne prévoit en effet l’installation de 500 à 600 éoliennes (équivalent à 1500 MW installés) d’ici 2020. Le nombre de mâts installés ou de Méga Watts produits implique un nombre de postes pour des emplois territoriaux non délocalisables.

Ce document synthétise et complète les éléments présentés par le C2R Bourgogne le 13 février 2012 aux représentants des institutions et organismes suivants : Cluster éolien W4F, Conseil régional de Bourgogne, DIRECCTE, UIMM 21, Pôle emploi, Rectorat-DAFPIC.

Ce travail a mobilisé une équipe constituée de trois chargés d’études socio-économiques et d’une chargée de veille et de documentation. Il s’est déroulé sur une période de 4 mois et demi de l’élaboration du cahier des charges le 27 septembre 2011 à la restitution des résultats le 13 février 2012.

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La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

SOMMAIRE La filière éolienne, entre mutations économiques et enjeux environnementaux ..............................................................4

1 - La démarche ............................................................................5 2 - Eléments de contexte...............................................................7 2.1. Le contexte réglementaire.......................................................................................... 7

3 - La filière éolienne en Europe et en France.............................9 3.1. Éléments économiques sur la filière . ........................................................................ 9 3.2. Les pays pionniers en Europe.................................................................................... 9 3.3. L’Espagne et le Portugal : des développements accélérés . ................................... 11 3.4. La Grande Bretagne, l’Italie et la France.................................................................. 11 3.5. La France : une stratégie industrielle orientée vers l’éolien en mer......................... 11 3.6. Des disparités régionales ........................................................................................ 12

4 - Prospective ............................................................................14 Introduction...................................................................................................................... 14 4.1. Puissance installée................................................................................................... 15 4.2. Emploi...................................................................................................................... 18

5 - Les métiers de l’éolien ...........................................................21 5.1. Les métiers non industriels . .................................................................................... 21 5.2. Les métiers de l’industrie . ...................................................................................... 28

Synthèse, enjeux et questionnements...............................................29 1 - Quels déterminants de l’activité économique et de l’emploi ? ................................. 29 2 - Vers l’émergence de nouveaux métiers ?................................................................. 31 3 - Les chaudronniers et soudeurs : des besoins immédiats ....................................... 34 Annexes : Abécédaire de l’éolien Carte des formations de techniciens de maintenance existantes en France Liste des sigles Bibliographie Sites internet Liste des entreprises auditionnées Méthodologie prospective

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La filière éolienne, entre mutations économiques et enjeux environnementaux Notre économie est affectée par des changements de grande ampleur, rapides et diffus. Sous l’impulsion de facteurs technologiques, démographiques et politiques, les secteurs ou filières se réorganisent, créent ou détruisent des emplois. Alors que certains secteurs d’activité décroissent et disparaissent peu à peu, d’autres naissent et se développent. L’expression « mutations économiques » recouvre l’ensemble de ces changements et leurs impacts sur l’emploi. Parmi les facteurs susceptibles de modifier la structure de l’emploi, figurent en bonne place les réponses politiques apportées aux enjeux environnementaux. Car si l’anticipation des mutations économiques inclut la prévision et la gestion des menaces, elle recouvre aussi l’anticipation d’opportunités nouvelles. Cette double anticipation constitue un enjeu pour les acteurs de l’emploi et de la formation puisqu’elle doit permettre d’adapter l’offre de formation, de faciliter les mobilités professionnelles, de limiter les déséquilibres entre les compétences détenues par les actifs et les besoins, changeants et difficilement mesurables, de l’économie. Cette étude s’inscrit dans une démarche d’anticipation d’une opportunité nouvelle générée par les politiques environnementales. Elle participe aussi à une réflexion plus générale et très actuelle sur les impacts du verdissement de l’économie. Les expressions «économie verte», «métiers verts» ou encore «croissance verte» témoignent de cette intuition partagée que les enjeux environnementaux induisent des besoins en compétences nouvelles. Elles témoignent également, en période de crise, de l’espoir de trouver dans le développement durable de nouveaux leviers de croissance et d’emploi. L’émergence d’une filière nouvelle en France et son développement dans l’économie régionale posent un certain nombre de questions au premier rang desquelles figure « quelles formations pour quels emplois?». La question des conditions du développement d’une telle filière se pose également. Ses facteurs de développement sont à la fois endogènes, dépendants des décideurs régionaux à travers notamment le soutien à l’innovation et l’adaptation de l’offre de formation. Ils sont aussi exogènes et s’imposent aux décideurs régionaux par les objectifs fixés au niveau national, les lois et les réglementations. Ils sont exogènes aussi car ils dépendent de rapports de force préexistants dans la sphère économique privée.

______________

La première partie de cette étude expose la démarche du C2R Bourgogne pour enquêter sur une filière naissante dont le volume d’emploi est encore faible à l’heure actuelle. La deuxième partie éclaire le contexte réglementaire encadrant le développement du parc éolien national et régional. La troisième partie situe la filière éolienne à travers des exemples européens. Elle propose un aperçu des stratégies économiques nationales et situe la France par rapport à celles-ci. La quatrième partie présente les éléments de prospective. Elle propose tout d’abord différents scénarios possibles de croissance du parc éolien en France et en Bourgogne. Elle propose ensuite d’étudier le lien entre la puissance éolienne installée (mesurée en MW) et le volume d’emploi généré. La cinquième partie fournit un état des lieux des métiers et de l’offre de formations en Bourgogne. Elle distingue les métiers non industriels des métiers industriels, ces derniers recouvrant essentiellement des professions spécifiques de la métallurgie. Enfin, à la lumière des ces éléments, la dernière partie de cette étude rend compte des principaux enjeux et questionnements liés au développement de la filière éolienne en Bourgogne.

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1 - La démarche Une démarche adaptée aux spécificités d’une filière naissante La filière éolienne est émergente en Bourgogne. Elle regroupe en 2011 un nombre encore restreint d’entreprises aux activités diverses et non nécessairement spécifiques à l’éolien. On distingue deux grands types d’activités : - la production industrielle qui regroupe les activités de fabrication des différents composants d’une éolienne (des fabricants de mâts, de couronnes, -les activités de service qui regroupent les différentes étapes liées à l’implantation de parcs éoliens sur le territoire : ingénierie, études géotechniques, transport, levage, montage / démontage, maintenance… Une partie de ces entreprises interviennent pour la filière de façon ponctuelle et/ou pour une partie restreinte de leur activité. Du fait de cette diversité et de la forte présence de sous traitants, l’identification des entreprises et des emplois de la filière éolienne via l’exploitation de statistiques publiques et à travers les nomenclatures officielles d’activité est impossible. En conséquence, les résultats figurant dans cette étude sont issus en grande partie d’une enquête menée auprès des entreprises et des salariés de la filière en région.

L’entretien Il s’est agi de recueillir des informations plutôt qualitatives sur l’activité des entreprises dans la filière, la spécificité des compétences liées à l’éolien, les motifs et profils de recrutements, les besoins en compétences et les perspectives de croissance dans l’éolien. Le questionnaire entreprise Complémentaire à l’entretien, il nous a permis de collecter des données plus quantitatives : chiffre d’affaires, part du chiffre d’affaires et volume de travail liés à l’éolien, nombre de salariés, qualification des salariés … Le questionnaire salarié Il aurait été très difficile, dans le délai qui était le nôtre, de rencontrer l’ensemble des salariés travaillant pour l’éolien. Ainsi, nous avons établi un questionnaire et avons demandé aux responsables d’entreprise rencontrés de distribuer ces questionnaires uniquement à leurs salariés travaillant pour l’éolien (même s’il ne s’agissait que d’un volume de travail réduit). Cette partie de l’étude nous a permis de recueillir des informations sur les métiers, les qualifications, les parcours, les profils et les formations des salariés intervenant dans la filière. Pour compléter ces entretiens et enquêtes, nous avons également auditionné d’autres entreprises et organismes tels que VESTAS, EDP R ou l’ADEME (cf. Liste exhaustive en annexe).

Une enquête auprès des entreprises et des salariés A partir d’une liste d’entreprises adhérentes au cluster W4F, nous avons rencontré 14 entreprises implantées en Bourgogne. Nous avons procédé en 3 temps : un entretien avec un responsable d’entreprise (direction, ressources humaines,…) complété par un questionnaire entreprise et un questionnaire destiné aux salariés travaillant pour l’éolien.

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Une veille sectorielle sur les problématiques d’activité, d’économie, d’emploi et de formation nous a permis d’avoir une meilleure connaissance de la filière. D’autres sources d’informations nous ont permis d’éclairer les problématiques de l’étude, tant sur le plan quantitatif (puissance installée par exemple) que qualitatif (offre de formation, fiches métiers…).

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Le calendrier La commission formation du cluster W4F s’est réunie le 27 septembre 2011 pour élaborer le cahier des charges de l’étude prospective des métiers et des besoins en formation de la filière éolienne en Bourgogne à l’horizon 2020. D’octobre 2011 à février 2012, le C2R Bourgogne a défini le périmètre d’étude, élaboré et conduit une méthodologie d’étude. Deux réunions intermédiaires ont été organisées: - Le 25 novembre 2011 : point d’étape et avancée des travaux - Le 9 janvier 2012 : présentation des premiers éléments prospectifs et des besoins sur les métiers de soudeur et de chaudronnier. - Le 13 février 2012 : restitution finale des résultats.

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2 - Eléments de contexte 2.1 Le contexte réglementaire

Les zones de développement éolien

Le 2ème volet de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD)(1) , fixant neuf défis stratégiques à relever pour aller vers une économie verte et équitable d’une part, les lois Grenelle 1 et 2, articulées autour de six grands chantiers d’autre part, concrétisent l’engagement de la France dans une dynamique de développement durable. Ces orientations nationales fixent des objectifs en termes de maîtrise de la demande énergétique, de développement des énergies renouvelables, de lutte contre les gaz à effet de serre (GES), de préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, … Ainsi, le Grenelle fixe à 23 % la part d'énergies renouvelables dans le mix énergétique national à l'horizon 2020. Ce qui porte l'objectif national éolien à 19 000 MW on-shore et 6 000 MW off-shore.

La loi Programme d’Orientation de la Politique Energétique du 13 juillet 2005 (loi POPE) instaure les ZDE. Chaque ZDE est définie par un zonage et une puissance électrique maximale et minimale. Les ZDE identifient les zones pouvant bénéficier de l’obligation d’achat de l’électricité (tarif bonifié) par un distributeur tel qu’EDF(2).

Il est prévu une déclinaison territoriale du Grenelle à travers l'élaboration de Schémas Régionaux Climat Air Energie (SRCAE). En Bourgogne, le projet du SRCAE évalue un potentiel de développement des énergies renouvelables en établissant des objectifs quantitatifs de production d'énergie et des objectifs qualitatifs pour assurer la prise en compte de la préservation de l'environnement et du patrimoine notamment. Dans ce cadre, l'objectif de développement éolien à l'horizon 2020 est fixé à 1500 MW, soit 500 à 600 aérogénérateurs en Bourgogne. Au 1er janvier 2012, 91 MW étaient installés en région. Le projet de Schéma Régional Eolien (SRE) de la Bourgogne, annexe du SRCAE, établit la liste des communes situées dans des zones favorables au développement de l'éolien en fonction du potentiel éolien et de la préservation de l'environnement et du patrimoine. Le SRE inclut également les zones de développement éolien (ZDE) définies par le Préfet.

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L’instruction des dossiers de demande de création de ZDE(3) est réalisée au regard de quatre critères : • le potentiel éolien (puissance des vents), • les possibilités de raccordement aux réseaux électriques, • la protection des paysages, des monuments historiques, des sites remarquables et protégés, • la cohérence départementale du développement de l’éolien. L’article 90 de la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 introduit des critères complémentaires (biodiversité, sécurité…). Les ZDE font l’objet d’arrêtés préfectoraux. Une politique incitative : l'obligation d'achat Afin d’atteindre les objectifs fixés par la loi et de développer la filière éolienne, l’Etat a mis en place depuis 2000 un dispositif incitatif : l’obligation d’achat. Les distributeurs d’électricité doivent acheter l’électricité produite à partir de l’énergie éolienne aux exploitants qui en font la demande, à un tarif d’achat fixé par arrêté. Depuis le 15 juillet 2007, les producteurs d’énergie éolienne peuvent bénéficier de cette obligation d’achat si les installations de production sont situées en ZDE. (1) 2ème volet de la SNDD : 2010-2013 (2) décret n°2001-410 du 10 mai 2001 sur le site Legifrance (3) voir la circulaire du 19 juin 2006

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Dans les conditions de 2006, pour l’éolien terrestre, les contrats sont souscrits pour 15 ans, le tarif est fixé à 8,2 c€/kWh pendant 10 ans, puis entre 2,8 et 8,2 c€/kWh pendant 5 ans selon les sites. Pour l’éolien en mer, les contrats sont souscrits pour 20 ans, le tarif est fixé à 13 c€/ kWh pendant 10 ans, puis entre 3 et 13 c€/kWh pendant 10 ans selon les sites. Le projet éolien: un parcours long et complexe De la détermination de territoires potentiels de développement éolien à l'implantation effective des machines, 6 à 8 années peuvent s'écouler (en Allemagne, ce délai varie entre 4 et 5 ans). En effet, la législation française impose de nombreuses obligations : étude de préfaisabilité, avis des conseils municipaux des communes concernées, demandes d’autorisations (étude d'impact, demande de permis de construire, demande d’autorisation d’exploiter, classement des éoliennes en Installation Classée pour la Protection de l'Environnement – ICPE(1)), seuil minimum de puissance installée pour limiter le mitage du paysage…

2.2 L'acceptabilité sociale L’acceptation des éoliennes par les populations locales concernées est un facteur important de développement de la filière éolienne. Selon l'enquête ADEME - BVA (résultats 2010), les Français sont très largement favorables (97 %) au développement des énergies renouvelables, l'éolien arrivant en 2ème place des énergies que les Français souhaitent voir développées. En revanche, non seulement l'acceptabilité par rapport à l'installation de parcs éoliens est en baisse constante depuis 2008 (- 9 points en 2 ans) mais encore, elle diminue quand la distance parc - domicile diminue. Ainsi, 74 % des Français sont favorables à l'installation d'éoliennes en France, alors que seulement 54 % le sont si le parc est implanté à moins d'un kilomètre de leur domicile.

faire face à des mouvements contestataires, organisés ou non en association. Les arguments "anti-éolien" sont nombreux et concernent la préservation du cadre de vie comme les conséquences économiques ou écologiques de l’implantation d’éoliennes. Voici les principales sources d’inquiétudes des populations : - l’impact paysager des éoliennes, principale inquiétude des opposants selon l'enquête ADEMA-BVA 2010 - les nuisances sonores supposées - les risques supposés pour la santé - la préservation de la biodiversité (entraves éventuelles aux flux d’oiseaux migratoires) - le bilan carbone de la production et du transport des machines sur les parcs - le risque de dépréciation immobilière des habitations proches des parcs éoliens Enfin, le développement de l'énergie éolienne peut être contradictoire avec certains projets locaux également facteurs de développement territorial. La candidature des climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l'UNESCO ou le projet de parc naturel Bourgogne-Champagne Ardenne constituent des exemples récents. Globalement, la contestation «anti éolien» alimente en France de plus en plus de recours contre les projets éoliens. Ainsi, 42 % des projets de parc éolien ou de ZDE ont fait l’objet d’un recours en 2011 contre 35 % en 2009. Cette hausse des recours contribue sans doute à retarder les installations : seulement 875 MW ont été installés en France en 2011 alors que 1300 MW par an sont nécessaires pour atteindre les objectifs du Grenelle. (1) Une exploitation industrielle ou agricole pouvant présenter des risques, pollutions ou nuisances notamment pour les riverains, l’environnement ou la santé est soumise au régime de l’ICPE – Code de l’environnement

Les projets de parc éolien doivent souvent

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3 - La filière éolienne en Europe et en France 3.1. Éléments économiques sur la filière L’industrie éolienne est un secteur en forte croissance depuis la fin des années 1990 en Europe. Selon l’EWEA (European Wind Energy Association), les installations d’éoliennes en Europe ont connu une croissance annuelle moyenne de 15,6 % entre 1995 et 2011. Portée par des pays comme l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne, l’Europe est leader dans le domaine de l’éolien. Fin 2011, la puissance installée en Europe est de 93 957 MW soit environ le double des puissances installées aux Etats-Unis ou en Chine. L’Allemagne et l’Espagne rassemblent 54  % du parc éolien européen (respectivement 31% et 23 %). Si les pays précurseurs en matière d’éolien ont acquis une avance technologique et industrielle importante, celle-ci tend à se réduire rapidement. Depuis 5 ans, on constate le passage d’une organisation oligopolistique à un marché plus concurrentiel caractérisé notamment par l’arrivée sur le marché de fabricants asiatiques. Les 5 plus gros fabricants mondiaux d’éoliennes rassemblaient 70,7 % de parts de marché en 2007 contre 50 % en 2010. Par ailleurs, si l’industrie éolienne est une industrie lourde qui tend à se rapprocher des lieux d’installation, l’Europe n’est pas hermétique à l’importation d’éoliennes en provenance d’Asie : à titre d’exemple, début 2012, deux éoliennes du fabricant chinois Sinovel ont été mise en place à Molkom, en Suède. En somme, le leadership européen dans le domaine de l’éolien risque d’être rapidement contesté par les pays émergents. En Europe, quelque soit le pays, les filières éoliennes ne sont pas développées sans une stratégie volontariste des gouvernements. Les exemples qui suivent montrent l’implication des pouvoirs publics tant pour favoriser l’implantion des éoliennes que pour mettre en place une filière industrielle. Ces politiques volontaristes ont

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permis au Danemark et à l’Allemagne d’acquérir une avance économique et technologique importante dans le domaine de l’éolien et à l’Espagne de faire émerger une filière complète malgré un retard relatif.

3.2. Les pays pionniers en Europe Le Danemark Le Danemark a connu le développement le plus précoce de son industrie éolienne. Cette technologie s’est développée dès les années 1970 à partir de savoir-faire acquis dans la mécanique appliquée à l’agriculture. Au départ, les premières éoliennes modernes ont été implantées pour alimenter les exploitations agricoles. En réaction aux chocs pétroliers, la recherche scientifique dans l’éolien a été largement soutenue par les pouvoirs publics danois au même titre que le nucléaire en France. En 1981, l’état de Californie décide de soutenir la production d’électricité à partir d’énergie éolienne. Il met en place des incitations financières très avantageuses basées sur des exonérations de taxes en échange d’investissements privés dans la mise en place d’éoliennes. A cette époque, le savoir faire danois est le premier à pouvoir répondre à cette demande. Plus de la moitié de la puissance installée en Californie durant ce qu’on a appelé le «Wind Rush» du début des années 1980 fut ainsi d’origine danoise. C’est donc en partie la création d’un marché de l’éolien par les pouvoirs publics californiens qui a permis l’émergence d’une industrie éolienne danoise puis européenne. Aujourd’hui, le Danemark possède également une avance en matière d’éolien offshore. En outre, les compagnies expertes dans la construction des activités pétrolières et gazières apportent leurs compétences pour le développement des parcs éoliens off-shore. En 2010, 25,6 % de l’électricité danoise est

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d’origine éolienne. C’est le pays qui produit le plus d’électricité d’origine éolienne rapportée au nombre d’habitants. L’acceptation sociale des éoliennes a été facilitée par la participation locale importante aux projets éoliens : environ 200 000 familles danoises sont propriétaires des parcs via des coopératives d’habitants. La loi impose en effet d’associer les résidents à une partie des projets éoliens L’entreprise Vestas, premier fabricant mondial, est créée en 1976. A partir de 1987, elle se consacre exclusivement au développement de l’énergie liée au vent. Au même titre que le fabricant de jouets Lego, Vestas fait partie des fiertés industrielles danoises. Elle est l’entreprise qui dépose le plus de brevets au monde dans le secteur des énergies renouvelables. Ses activités de recherche visent à une meilleure efficacité des turbines notamment pour améliorer la production dans les zones à vents faibles ou moyens. La part de marché de Vestas est de 14,5 % en 2010 et s’érode rapidement (28 % en 2005). Elle emploie environ 240 salariés en France dont une majorité de techniciens de maintenance. En janvier 2012, plus de 90 % de la puissance installée en Bourgogne provient d’une éolienne Vestas. L’Allemagne L’Allemagne est le premier pays d’Europe pour la puissance éolienne installée avec 29 000 MW en décembre 2011. C’est également le premier pays pour le nombre d’emplois dans la filière, estimé à 38 000 emplois directs et 87 000 au total en 2008. En 2010, les 4 grands constructeurs, Enercon, Siemens, Repower et Nordex rassemblent 16 % des parts de marché mondial. 2011 est une année de forte croissance du parc éolien allemand avec 895 éoliennes installées équivalentes à 2007 MW. Compte tenu des difficultés à trouver des nouveaux sites suffisamment venteux, les exploitants sont incités à pratiquer le « Repowering », c’est-àdire à remplacer les machines obsolètes par des turbines plus productives.

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3.3. L’Espagne et le Portugal : des développements accélérés Contrairement au Danemark dont le développement de la filière éolienne est basé sur l’exportation, l’Espagne a développé une filière éolienne pour répondre à la croissance du marché intérieur. L’industrie a ainsi accompagné le développement rapide du parc éolien espagnol au début des années 2000. Cette réussite espagnole est le résultat d’une forte volonté du gouvernement de développer cette forme d’énergie. Elle s’est concrétisée par des mesures de soutien à l’implantation et à l’industrie parmi lesquelles : - Des aides à l’installation et des tarifs de rachat attractifs - La création d’un centre de recherche pour les énergies renouvelables (CENER) spécialisé dans l’éolien - Des incitations à recourir aux fournisseurs locaux lors de l’implantation des éoliennes. La filière espagnole compte quelque 20 500 emplois directs en 2008. Son développement rapide a permis l’émergence de deux constructeurs parmi les leaders mondiaux (Gamesa et Acciona). Au Portugal, les caractéristiques naturels du pays ont permis de développer à la fois l’hydraulique, le solaire et l’éolien. Energias De Portugal Renowables (EDP R) est le troisième producteur mondial d’électricité éolienne. EDP R exploite notamment le parc de Marcellois en Bourgogne. En 2011, l’Espagne et le Portugal produisent entre 15 % et 16 % de leur électricité grâce à l’éolien.

3.4. La Grande Bretagne, l’Italie et la France Avec une puissance installée située pour chaque pays entre 6 500 MW et 6 800 MW, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie ont connu jusqu’à maintenant un développement moins rapide de leur parc éolien. La Grande Bretagne s’oriente rapidement vers l’éolien offshore. Elle a implanté plus de 750 MW en mer en 2011 soit 87 % de la puissance installée en Europe. L’Italie suit une trajectoire similaire à celle de la France. La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

3.5. La France : une stratégie industrielle orientée vers l’éolien en mer Au regard des puissances installées, la France affiche un retard d’environ 10 ans par rapport à l’Allemagne et de 7 ans par rapport à l’Espagne (cf graphique ci-dessous). Ce retard dans l’installation s’est accompagné d’un retard industriel important accumulé en particulier dans l’éolien terrestre. La France n’est pas indépendante industriellement dans le secteur éolien : actuellement, l’implantation de parcs éoliens en France implique l’importation d’éléments essentiellement en provenance d’Allemagne du Danemark et d’Espagne. Contrairement à ces trois pays, la France n’a pas de structure de recherche fédérative sur les technologies de l’éolien. En outre, la France compte un seul constructeur et assembleur d’éoliennes (Vergnet). Cette entreprise est spécialisée dans les turbines de moyennes puissances conçues pour les régions cycloniques. Selon le ministère de l’écologie, l’éolien onshore fait partie des « filières pour lesquelles la France est aujourd’hui relativement mal positionnée alors que le marché est très prometteur ». Si on décide de faire de cette filière un atout industriel, « cela va nécessiter une politique particulièrement volontariste » (1). (1)

Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p. 23 MEEDDM / CGDD - Mars 2010

L’éolien offshore fait partie « des filières pour lesquelles la France a le plus de raisons de développer des actions industrielles vigoureuses parce qu’elle a la capacité de se positionner parmi les leaders mondiaux ». D’une part, la France peut tirer profit des façades maritimes du nord-ouest pour implanter des parcs offshore, équipés d’éoliennes plus puissantes que les parcs terrestres. Cela permettrait alors d’exploiter des vents en mer plus forts et plus réguliers qu’à l’intérieur des terres. D’autre part, seuls le Danemark et la Grande-Bretagne sont bien positionnés sur l’éolien off-shore. Les industriels français pourraient alors se spécialiser dans la fabrication de turbines de très grande puissance (5-10MW) et le raccordement de l’éolien en mer. Le Grenelle de l’environnement fixe à 6000 MW l’objectif de puissance installée en mer à l’horizon 2020. L’appel d’offres lancé par le Gouvernement en juillet 2011 concerne une première tranche de 3.000 MW sur cinq zones au large des côtes de la Manche et de l’Atlantique. Pour être sélectionnés, les consortiums devront apporter des garanties d’emploi en France. Ces retombées en emploi devraient se situer principalement en Haute Normandie et en Bretagne. L’attribution des lots de cet appel d’offres aura lieu en avril 2012. La construction des parcs ne devrait débuter qu’en avril 2015.

Comparatif des puissances installées cumulées dans les 5 principaux pays en Europe MW 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000

19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10

19 90

0

France

Allemagne

Espagne

Royaume-Uni

Italie

Source : EWEA - 1990 - 2010

La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

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3.6. Des disparités régionales En fonction des stratégies régionales et des différences de potentiels éoliens, on observe de grandes disparités régionales : début 2012, 8 régions rassemblent trois quarts de la puissance éolienne installée en France. - La région Champagne-Ardenne est la première région française avec 926 MW installés en janvier 2012. L’implantation d’éoliennes bénéficie de vastes étendues faiblement peuplées et régulièrement ventées. - La Picardie est la deuxième région française avec 818 MW installés en janvier 2012. Elle bénéficie également d’un fort potentiel éolien et de grands

Puissance installée par région en MW

espaces non urbanisés. En outre, de nombreux acteurs industriels, conducteurs et sous-traitants, sont déjà implantés en Picardie (Enercon, Nordex, Carbonne Lorraine, Nexans,…). - La Bretagne dispose d’un fort potentiel éolien et notamment de vents forts en hiver lors des périodes de forte consommation d’électricité. Cette région est par ailleurs incitée à développer cette énergie de proximité car le transport d’électricité est fragilisé par sa situation géographique. Le parc breton connaît une forte croissance depuis 2005. La puissance installée en Bretagne est de 660 MW en janvier 2012.

Nord -Pas de -Calais

417

Haute -Normandie Basse -Normandie

Pays -de la -Loire

[ 818 ; 926 ] [ 620 ; 818 [

Centre

[ 415 ; 620 [ [ 279 ; 415 [

620

Bourgogne

91

Poitou Charente s Auvergne Limousin

279

9

156

Aquitaine

0

629

926

0

415

Puissance installée

Lorraine

Ile -de -France

212

Bretagne

660

232

Picardie Champagne 818 -Ardenne

Moins de 100

435

Franche Comté

30 Rhône -Alpes

162

Midi Pyrénées Languedoc Roussillon 320

[ 156 ; 279 [

Alsace

0

Provence -Alpes Côte d'Azur

45 Corse

18

Source : Ademe/suivi-éolien, janvier 2012

Avec 91 MW générés par 47 éoliennes en janvier 2012, la Bourgogne est la 15ème région française en termes de puissance éolienne installée. Page 12

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4 - Prospective Introduction Les chiffres et tendances révélés dans cette partie sont à considérer comme des indications et non comme des prévisions. Le but est de décrire différents scénarios crédibles d’évolution mais pas d’affirmer ou d’avancer des chiffres précis pour une période donnée. Il n’est pas possible de savoir exactement combien d’éoliennes seront installées d’ici à 2020 en France et en Bourgogne. En revanche, en observant les évolutions passées (nationales et internationales), nous pouvons construire des hypothèses de croissance, les appliquer et voir les tendances qui se dégagent. Les données sur l’emploi sont rares et difficiles à mobiliser. En effet, dans la nomenclature d’activités françaises (NAF), il n’existe pas de code spécifique à l’éolien. Donc pour estimer le nombre d’emplois générés par le développement de l’éolien, nous avons dû nous baser sur les puissances installées. Le lien emploi – puissance installée est très souvent privilégié dans les exercices de ce type. Tous les scénarios et estimations qui vont suivre ne peuvent ni évaluer ou chiffrer la volonté politique de développer ou non l’éolien, ni les nombreuses contraintes administratives (recours, plaintes des habitants,…). Ce chapitre se divise donc en deux parties : La première est consacrée à la puissance installée. Au regard des évolutions observées dans plusieurs pays européens et régions françaises, des hypothèses de croissance de la puissance éolienne installée ont été construites et appliquées à la France et à la Bourgogne. La deuxième est dédiée aux emplois. Nous avons essayé d’évaluer le nombre d’emplois générés par la fabrication, l’installation et l’exploitation d’éoliennes.

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4.1. Puissance installée Les objectifs Pour rappel, en France, l’objectif fixé par le Grenelle de l’environnement pour la puissance éolienne installée à l’horizon 2020 est de 25 000 MW (19 000 MW en terrestre et 6 000 MW off-shore). En Bourgogne, 1 500 MW sont prévus, ce qui représente l’installation d’environ 600 éoliennes. Comparaison du développement de la France avec les deux leaders européens. La France se situe aujourd’hui au 4ème rang européen avec 6 600 MW. Elle a choisi de développer l’énergie éolienne à partir du début des années 2000. Les deux leaders européens que sont l’Allemagne et l’Espagne ont commencé ce développement plus tôt. Pour l’Allemagne, il est intervenu au début des années 1990 avec une très forte croissance à partir de 1998. Pour l’Espagne, cela a été un petit plus tardif. Le développement s’est effectué à la fin des années 90 avec un fort accroissement à partir de 2001. Le graphique ci-dessous compare le début du développement de la puissance éolienne de ces trois pays. On observe que le rythme de croissance de la France pendant les années 2000 correspond à celui de l’Allemagne durant les années 90 et à l’Espagne de 1995 à 2003. C’est ensuite que ces deux pays ont installé un grand nombre d’éoliennes (plus de mille par an). Si la France continuait de copier les rythmes allemand et espagnol, la puissance éolienne installée par an devrait fortement augmenter d’ici un ou deux ans et tenir un rythme élevé pendant environ cinq à six ans. Cela reste une hypothèse.

MW 7 000

Comparaison de l’évolution du parc éolien français avec les leaders européen (Cumul MW installés)

6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 2001

2002

2003

France

2004

2005

2006

Allemagne de 1991 à 2000

2007

2008

2009

2010

Espagne de 1995 à 2003

Source : EWEA – 1990 - 2010

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Pour atteindre les 25 000 MW fixés par le Grenelle de l’environnement, la France doit installer environ 2000 MW (dont 1 500 MW terrestre) par an jusqu’en 2020. Ce rythme correspond à la cadence moyenne de l’Allemagne sur la dernière décennie et de l’Espagne depuis 2005. S’il souhaite réaliser ces objectifs dans les délais fixés, notre pays doit donc se hisser au niveau des leaders européens. Afin de voir si cela est réalisable et à quelle échéance, nous avons effectué quatre hypothèses de croissance. Ces scénarios sont des points de repère crédibles au regard d’évolutions observées en France et en Europe depuis une dizaine d’années.

MW 60 000 55 000

Projection de puissance installée en France (Cumul MW)

50 000 45 000 40 000 35 000 30 000

900 éoliennes par an 700 éoliennes par an 550 éoliennes par an 400 éoliennes par an

25 000 20 000 15 000 10 000 5 000

19 93 19 95 19 97 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 20 21 20 23 20 25 20 27 20 29

0

Objectif

1000 MW/an

1500 MW/an

2000 MW/an

2500 MW / an

Méthodologie : Jusqu’en 2011, il s’agit de la puissance installée observée qui a ensuite été prolongée selon quatre rythmes différents. Descriptif des scénarios :

1 000 MW / an : Rythme observée en France depuis 4 ans



1 500 MW / an : Rythme intermédiaire



2 000 MW / an : Rythme moyen allemand des 10 dernières années et espagnol les 5 dernières années



2 500 MW / an : Années de forte croissance observées en Allemagne et en Espagne.

Source : EWEA – 1990 - 2010

Scénario probable pour le France : En fonction du scénario, l’objectif serait atteint entre 2018 et 2030, plus vraisemblablement entre 2020 et 2023. En effet, si la France développe fortement l’éolien, la courbe bleue (1 000 MW /an) devrait être dépassée. En revanche, la croissance correspondant à la courbe jaune (2 500 MW par an) n’a pas été tenue par l’Allemagne et l’Espagne pendant plus de deux ou trois ans. Il est donc très peu probable que la France maintienne ce rythme pendant 7 ans. Une hypothèse réaliste consisterait à dire que l’évolution de la puissance installée en France oscillerait entre 1 500 MW et 2 000 MW par an (courbe orange et verte) avec des pics aux environs de 2 500 MW et des creux aux alentours de 1 000 MW.

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Le même exercice a été réalisé sur la Bourgogne. La région étant encore assez peu dotée en éoliennes, il est difficile de prédire un rythme. La croissance observée dans les autres régions françaises est assez saccadée : à de fortes années peuvent se succéder des années avec peu d’installations.

Projection de puissance installée en Bourgogne (Cumul MW)

MW 3 500 3 000

50-60 éoliennes par an 40-50 éoliennes par an

2 500

33-40 éoliennes par an

2 000

25-30 éoliennes par an

1 500 1 000 500

Objectif

70 MW/an

20 20 20 21 20 22 20 23 20 24 20 25 20 26 20 27 20 28 20 29 20 30 20 31

20 19

20 18

20 17

20 16

20 15

20 14

20 13

20 12

20 11

20 10

20 09

0

100 MW/an

120 MW/an

150 MW/an

Méthodologie : Jusqu’en 2011, il s’agit de la puissance installée observée qui a ensuite été prolongée selon quatre rythmes différents. Descriptif des scénarios : 70 MW / an : Rythme moyen des régions françaises développant l’éolien ces trois dernières années (hors Bourgogne). 100 MW / an : Rythme moyen probable des régions développant l’éolien dans l’avenir 120 MW / an : Rythme moyen des 5 premières régions françaises développant l’éolien ces trois dernières années. 150 MW / an : Rythme moyen à tenir pour atteindre l’objectif de 1 500 MW en 2020.

Scénario probable pour la Bourgogne : Pour atteindre l’objectif en 2020, il faudrait qu’une éolienne terrestre sur dix installée en France le soit en Bourgogne (1 sur 100 jusqu’à aujourd’hui). Comme très peu d’éoliennes sont installées à l’heure actuelle, il est difficile de prédire un rythme pour les années futures. Le rythme de 70 MW/an (courbe bleue) semble être un minimum. Vraisemblablement, la croissance de la puissance éolienne en Bourgogne devrait osciller entre 120 MW / an (courbe verte) et 70 MW / an (courbe bleue). A ce rythme (100 MW en moyenne) l’objectif des 1 500 MW serait atteint aux alentours de 2025.

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4.2. Emploi Ce chapitre se distingue en deux parties. Tout d’abord un zoom sur les emplois liés à la production d’énergie éolienne (maintenance et exploitation du parc), cela afin d’éclaircir les éventuels besoins sur la formation de technicien de maintenance éolienne. Puis sur l’emploi total, c’est-à-dire ceux liés à la fabrication, à l’implantation des éoliennes et à la production d’énergie éolienne. En 2011, le nombre d’emplois global lié à l’éolien en France est estimé à 11 000 par l’ADEME. La principale donnée sur laquelle nous nous sommes appuyés est la puissance installée. C’est la seule donnée fiable et disponible pour un grand nombre de pays. Zoom sur la production d’énergie éolienne Cette activité rassemble principalement les activités de maintenance des éoliennes et de l’exploitation du parc. La première concerne principalement les techniciens de maintenance éolienne. Ils représentent environ la moitié du volume d’emplois lié à la production d’énergie éolienne. Le volume d’emplois se calcule via un ratio. Nombre d’emplois annuel lié à la production d’énergie éolienne

Puissance installée (MW / an) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 4

150 120 100 70

Un emploi correspond en moyenne à 5 MW de puissance installée (source : ADEME). Pour la maintenance uniquement, c’est un emploi pour 10 MW installés. Ce mode de calcul est utilisé entre autres par l’ADEME et se retrouve dans de nombreuses études (françaises et européennes). Ces emplois sont plutôt pérennes dans le temps puisqu’ils sont liés à la durée de vie des éoliennes, estimée à une vingtaine d’années. Emploi Dont emploi de maintenance et maintenance exploitation (par an) (par an) 30 15 24 12 20 10 14 7

Lorsque l’objectif des 1 500 MW sera atteint, ce sont donc 300 emplois qui seront liés à la production d’énergie éolienne bourguignonne. A l’horizon 2020, en fonction de la puissance installée en Bourgogne, le nombre d’emplois liés à la maintenance devrait être compris entre 140 et 300 dont au moins la moitié sur le territoire bourguignon. La fabrication, l’implantation d’éoliennes et la production d’énergie éolienne Ces emplois regroupent : - Les emplois industriels nécessaires à la construction de l’éolienne. - Les emplois liés à l’installation (transport, levage, terrassement). - Les emplois liés aux études menées tout au long du projet. - Les emplois liés à la production d’énergie éolienne (maintenance et exploitation). Pour évaluer le volume d’emplois généré nous

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allons nous baser sur les puissances installées (cumulées et installations annuelles). Nous allons donc essayer d’expliquer le nombre d’emplois générés en fonction de la puissance éolienne cumulée et installée au cours d’une année. Cette relation entre l’emploi et la puissance prend la forme d’une équation linéaire du type : Emploi = A* Puissance cumulée + B * Puissance installée / an + C (1) (où A, B et C sont des nombres constants)

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Pour élaborer cette relation, nous nous sommes appuyés sur les données des pays européens ayant installé au moins 100 MW. Pour chaque pays, nous avons utilisé le nombre d’emplois dans l’éolien en 2008 (dernières données disponibles sur l’emploi), la puissance éolienne cumulée et la puissance éolienne installée au cours de l’année. Voici le détail des données par pays : Pays Allemagne Danemark Emploi et Espagne France puissance Royaume-Uni par pays Italie européens Pays Bas Belgique en 2008 Suède Grèce Irlande Pologne Portugal Finlande Autriche Bulgarie République Tchèque Source : EWEA – 2008 Hongrie

Ces données permettent de construire une relation entre l’emploi et la puissance éolienne. Pour cela nous avons appliqué une méthode statistique appelée régression linéaire. Celle-ci va examiner les données du tableau ci-dessus et déterminer les coefficients A, B et C de la relation (1). (Tous les détails techniques et les coefficients A, B et C du modèle ainsi qu’une méthodologie explicative sont disponibles en annexe page 42). Une fois les coefficients A, B et C déterminés, il reste à donner des valeurs de puissance éolienne (installée et cumulée) pour évaluer le nombre d’emplois. Prenons l’exemple de la France en 2011. La puissance installée cumulée est d’environ 6 000 MW et le rythme annuel est d’environ 1 000 MW. En remplaçant dans l’équation (1) cela donne : Emploi = A * 6 000 + B * 1 000 + C Cela nous donne 11 000 emplois, soit un nombre très proche de celui de l’ADEME.

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Emploi MW Cumul 38 000 22 247 23 500 3 125 20 500 15 131 7 000 2 454 4 000 2 406 2 500 2 726 2 000 1 747 2 000 384 2 000 1 021 1 800 985 1 500 1 002 800 276 800 2 150 800 143 700 995 100 158 100 150 100 127

MW / an 1 625 60 3 508 887 444 603 189 104 236 114 208 123 434 33 14 101 34 62

Si nous reprenons les objectifs de la Bourgogne et les hypothèses de croissances précédentes: Pour 70 MW installés par an (soit 750 MW en 2020), cela donne : A* 750 + B * 70 + C = 1 800 emplois Pour 150 MW installés par an (soit 1 500 MW en 2020), cela donne : A * 1 500 + B * 150 + C = 3 200 emplois L’estimation d’emplois générés pour une puissance équivalente à ce que la Bourgogne prévoit d’installer est donc comprise entre : 1 800 et 3 200 emplois. Ce volume d’emplois correspond au nombre d’emplois générés par un volume de production selon les observations faites dans les différents pays européens. Il ne s’agit pas d’emplois créés sur la période. En outre, ils ne sont pas nécessairement tous en Bourgogne. Cela dépend de plusieurs facteurs : quels constructeurs fabriquent les éoliennes, avec quels sous-traitants ils travaillent et qui les installe. De plus l’activité des entreprises bourguignonnes de l’éolien ne dépend pas uniquement des installations de la région et il n’est pas possible d’estimer la part des marchés hors Bourgogne dans la construction et l’implantation d’une éolienne. Le manque de données régionales nous oblige ici à appliquer un modèle national. La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

Estimation d’emplois générés : Nombre d’emplois générés pour une activité éolienne probable en Bourgogne :

pO

Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 4

UR

Hypothèses MW MW/an cumulés 750 70 1 000 100 1 200 120 1 500 150

Dont Emploi total maintenance et généré exploitation 1 800 140 2 350 200 2 700 240 3 200 300

INFORMATION

D’autres méthodes de calcul existent mais très peu donnent des prévisions pour des niveaux régionaux. Il s’agit au minimum d’estimations au niveau national. En général, les méthodes de calcul utilisent des ratios : l’emploi est évalué en fonction de la puissance éolienne ou des investissements (présents ou futurs). Par exemple pour l’EWEA, il faut 15 emplois par MW installé par an et 0,4 emploi par MW cumulé : Pour 150 MW/an cela donne 2 850 emplois Pour 120 MW/an cela donne 2 300 emplois Pour 100 MW/an cela donne 1 900 emplois Pour 70 MW/an cela donne 1 350 emplois. Selon cet organisme, la répartition des emplois de production et d’implantation est la suivante : - 75 % d’emplois industriels (dont les deux tiers d’emplois directs) - 12 % pour l’installation - 13 % pour les études et l’ingénierie

La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

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5 - Les métiers de l’éolien Il s’agit ici de donner un état des lieux des métiers exercés dans la filière éolienne en Bourgogne à l’heure actuelle. Cette partie présente tout d’abord les métiers non industriels de l’éolien, métiers qui interviennent dans les phases d’études et de développement de projets éoliens, d’implantation du parc éolien et enfin d’exploitation des parcs. Ces métiers sont liés au cycle de vie d’un projet éolien, allant de la prospection au démantèlement des éoliennes. L’ensemble de ce cycle peut durer 30 ans. A l’image des techniciens de maintenance, dont le volume d’emploi accompagne l’implantation des éoliennes, le rythme de croissance de ces emplois est largement lié à la croissance du parc éolien en Bourgogne. Une cartographie des métiers précède pour ces métiers un état des lieux de l’offre de formation existante en Bourgogne et correspondant aux métiers spécifiques. Les métiers industriels de la filière sont présentés dans un second temps.

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La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

5.1 Les métiers non industriels Guide lecture : La cartographie suivante propose une lecture des métiers de l’éolien selon deux critères : le degré de spécificité du métier et la phase du projet. A titre d’exemple, le métier de technicien de maintenance de parc éolien est spécifique au domaine de l’éolien et s’exerce pendant la période d’exploitation du parc soit une vingtaine d’années. L’ingénieur écologue n’est pas une profession spécifique à l’éolien. Il réalise ponctuellement des études d’impact sur la flore et la faune pendant la phase de développement et d’étude.

Cartographie des métiers

M

ass s r e éti

Métiers de développment et d’études

s ociéPaysagiste

Acousticien

Juriste

Ingénieur écologue

Expert en études géotechniques

Chargé d’études en énergie renouvelable

M

é

Cartographe

s cifique spé s r Chef de projet éolien tie Ingénieur vent (responsable mesures) Technicien de maintenance de parc éolien

Chef de chantier éolien (conducteur de travaux)

Responsable d’exploitation de parc éolien Technicien d’exploitation de parc éolien

Conducteur d’engin de levage

Technicien de maintenance spécialisée

Ouvrier des travaux publics

Ouvrier TP en installations électriques Conducteur qualifié d’engins du BTP

Electricien qualifié

Technicien réseaux

Expert / technicien de contrôle qualité Conducteur routier

Métiers de l’implantation

La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

Métiers de l’exploitation

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1

Phase n° . . . . . . 7 ans

Développement Études

Construction

Exploitation

Phase n°1 La phase de développement d’un projet éolien dure en moyenne 7 ans. Elle comporte les étapes suivantes : • • • • • •

La recherche d’un site favorable L’étude de préfaisabilité Les contacts avec les élus Les demandes d’autorisations : l’étude d’impact, les dépôts de demandes de permis de construire et d’autorisation d’exploiter ICPE. L’instruction des demandes d’autorisation : autorisation ICPE, permis de construire Les autres demandes d’autorisations et instructions : le raccordement au réseau, l’autorisation d’exploiter «électrique», le certificat ouvrant droit à l’obligation d’achat, le contrat d’achat d’électricité

Métiers spécifiques Formations en Bourgogne

Chef de projet éolien Il coordonne un projet éolien de la prospection jusqu’à l’octroi du permis de construire. Il s’entoure de spécialistes nécessaires, organise les démarches et fait le lien entre les différents acteurs concernés.

• Diplôme d’Ingénieur Arts et métiers Paris Tech Cluny Ensam Cluny (fi – fc)* • Ingénieur diplômé de l’école d’ingénieurs du conservatoire national des arts et métiers spécialité énergétique (Bac + 5) Conservatoire national des arts et métiers CNAM Bourgogne. Dijon – Chalon/Saône (fc)

Niveau ingénieur (bac +5) et Bac + 8 mécaniques des fluides.

Météorologue du vent Il identifie les meilleurs sites pour la production d’énergie éolienne. Afin de réaliser des observations et des mesures, il installe les instruments et les appareillages permettant de collecter les données. Ensuite, il analyse les informations recueillies, les interprète et les consigne dans un rapport écrit.

Formation hors Bourgogne • Concours de «technicien de la météorologie» + 2 ans de formation à l’Ecole nationale de la météorologie.

*App : apprentissage - fi : formation initiale – fc : formation continue Sources : Bases de données ONISEP, Intercariforef, décembre 2011

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La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

1

Phase n° . . . . . . 7 ans

Développement Études

Construction

Exploitation

Métiers spécifiques Formations en Bourgogne

Chargé d’études en énergie renouvelable Il conduit les études d’impact environnemental.

• Master professionnel espace rural et environnement Université de Bourgogne – Agrosup (fi- fc) • Master professionnel Economie et politique de l’environnement et de l’énergie Université de Bourgogne (fi – fc) • Licence professionnelle Sciences et techniques industrielles : Mention génie civil, électrotechnique, énergétique, matériaux, mécanique, métrologie parcours énergie, électrotechnique, développement durable Cnam Bourgogne – IUT Dijon (fc)

Formation en Bourgogne

Cartographe Il réalise les documents cartographiques pour l’analyse de sites propices à l’implantation de parcs éoliens.

• Licence Sciences Humaines et Sociales mention Géographie, spécialité « Géographie, Aménagement, Environnement »(sous réserve d’habilitation par le Ministère pour la rentrée 2012-2013). Université de Bourgogne (fi - fc)

Métiers non spécifiques -

Acousticien Expert en études géotechniques Ingénieur écologue (biodiversité) Juriste (droit foncier) Paysagiste

*App : apprentissage - fi : formation initiale – fc : formation continue Sources : Bases de données ONISEP, Intercariforef, décembre 2011

La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

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2

Phase n° . . . 6 à 9 mois Développement Études

Construction

Exploitation

Phase n°2 La construction d’un parc éolien terrestre se déroule sur une durée de six à neuf mois. Elle nécessite la mise en œuvre des opérations suivantes : travaux de terrassement ; fondations en béton ; raccordements électriques ; montage des éoliennes ; essais de mise en service ; démarrage de la production.

Métiers spécifiques Niveau : de Bac+2 au diplôme d’ingénieur (Bac + 4 à Bac + 5), domaine génie civil ou BTP

Chef de chantier éolien

Formations en Bourgogne

(conducteur de travaux)

• Licence professionnelle Conduite de travaux pour le Développement durable. . Université de Bourgogne - LPO Marcs d’Or - 21000 Dijon (fc)

Il est chargé de la mise en œuvre de toutes les phases de construction des parcs incluant le transport des éoliennes. Il prépare les appels d’offres, négocie et sélectionne les entreprises sous-traitantes (génie civil, raccordement électrique, ingénierie, achat de matériaux, transport, etc.). Il coordonne les acteurs concernés.

• BTS bâtiment, études et économie de la construction et travaux publics : . LPO Marcs d’Or - 21000 Dijon (fi) • BTS études et économie de la construction : . CFA DU BATIMENT ANTOINE ROSATI - 21000 Dijon (fi – fc)

Métiers connexes .

Conducteur d’engin de levage (conducteur grutier) Il approvisionne et alimente en matériels et matériaux au moyen d’une grue les différents corps de métiers intervenant sur un site selon les règles de sécurité. Pour devenir chauffeur grutier, le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité est obligatoire (CACES).

Formations en Bourgogne • CAP Conducteur d’engins : travaux publics et carrières . LEGTA La Barotte - Haute Côte d’Or. 21 400 Châtillonsur-Seine (fi) . Lycée Désiré Nisard. 21 400 Châtillon-sur-Seine (fi) • Titre professionnel (TP de niveau 5) Conducteur (trice) de grue à tour . MANITOWOC Les Jacquets 71800 La Clayette (fc) Formations au CACES : . NC NEPTUNE RH Montceau-les-Mines (fc) . AUTO ECOLE NIVERNAISE Nevers (fc) . GRETA 21 Fénay (fc) . MANITOWOC La Clayette (fc)

Métiers non spécifiques -

Ouvrier des travaux publics Ouvrier TP en installations électriques Conducteur qualifié d’engins du BTP Électricien qualifié Technicien télécom informatique réseaux Conducteur routier

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*App : apprentissage - fi : formation initiale – fc : formation continue Sources : Bases de données ONISEP, Intercariforef, décembre 2011 La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

3

Phase n° . . . . . . 20 ans Développement Études

Construction

Exploitation

Phase n°3 Le parc éolien sera exploité pendant une vingtaine d’années, ce qui correspond à la durée moyenne de vie des machines installées. Le pilotage et le contrôle des éoliennes est assuré à distance depuis un centre d’exploitation. La présence humaine sur le parc éolien se limite aux opérations de maintenance programmée et imprévues (incidents ou pannes).

Métiers spécifiques

.

Formations en Bourgogne • Action qualifiante Technicien(ne) de maintenance en technique de parcs éoliens (Certification BZEE) . GRETA 21 - LEGT Gustave Eiffel. Dijon (fc)

Technicien de maintenance de parc éolien Le technicien de maintenance en éolienne effectue les opérations de maintenance préventive et curative sur les éoliennes. Il réalise des analyses de fonctionnement des installations éoliennes (perturbations, brouillages etc.). Il diagnostique la nature des dommages, propose les solutions adéquates (réparation, remplacement) et rend compte des interventions opérées.

• DUT Génie industriel et maintenance . IUT Chalon-sur-Saône (fi) • DUT Génie électrique et informatique industrielle (GEII) . IUT le Creusot (fi) •

BTS Electrotechnique . Lycée Hippolyte Fontaine Dijon (fi) . Lycée Jules Renard Nevers (fi) . Lycée Pariat, Montceau les Mines (fi) . CFAI Dijon (app) . CFAI Nevers (app) . GRETA LOIRE MORVAN Nevers (fc) . SJ FORMATION Dijon (fc)



BTS Maintenance Industrielle . Lycée Eiffel Dijon (fi), . Lycée Léon Blum Le Creusot (fi), . Lycée Fourier Auxerre (fi) . CFAI Dijon (app) . CFAI informatique et réseaux pour l’industrie et les services Nevers (app) . GRETA 21 Dijon (fc) . SJ FORMATION Dijon (fc) . GRETA D’ENTRE SAONE-ET-LOIRE LE CREUSOT (fc)

• Bac pro Maintenance industrielle En formation initiale ou en apprentissage :

*App : apprentissage - fi : formation initiale – fc : formation continue Sources : Bases de données ONISEP, Intercariforef, décembre 2011



. CFA de l’industrie Auxerre . CFA de l’industrie de la Nièvre (CFAI) Nevers . CFAI 21-71Dijon . CFAI 21-71 Chalon-sur-Saône . LEGTP René Cassin Mâcon . Lycée Clos Maire Beaune . Lycée général et pôle professionnel Technologique Bonaparte Autun . Lycée Henri Vincenot Louhans . Lycée Hippolyte Fontaine Dijon . Lycée Jean-Joseph Fourier Auxerre . Lycée Parc des Chaumes Avallon . Lycée Pierre-Gilles de Gennes Cosne-Cours-sur-Loire . Lycée polyvalent Maurice Genevoix Decize . Lycée Prieur de la Côte d’Or Auxonne . Lycée privé technologique et professionnel Saint-Joseph Nevers . Lycée professionnel Astier Paray-le-Monial . Lycée professionnel Eugène Guillaume Montbard . Lycée professionnel J de Balleure Chalon-sur-Saône . Lycée professionnel Pierre et Marie Curie Sens . Lycée professionnel Théodore Monod Blanzy . Lycée Saint-Joseph Dijon

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3

Phase n° . . . . . . 20 ans Développement Études

Construction

Exploitation

Métiers spécifiques (suite)

Formations en Bourgogne

Responsable d’exploitation

• Ingénieur diplômé de l’école d’ingénieurs du conservatoire national des arts et métiers spécialité énergétique (Bac + 5) . Conservatoire national des arts et métiers CNAM Bourgogne. Dijon – Chalon/Saône (fc)

du parc éolien Il gère la production d’électricité du parc éolien ainsi que sa vente auprès des communes ou des fournisseurs d’électricité. Il assure le suivi des parcs éoliens en exploitation et leur optimisation en termes de performance de production énergétique. Il suit l’ensemble des contrats afférant à l’exploitation et à la maintenance des éoliennes. Il est chargé de la gestion administrative et financière des parcs (préparation des budgets, etc.).Il gère les relations avec les différents fournisseurs et clients.

.

Technicien d’exploitation de parc éolien Il réalise les inspections techniques des éoliennes et les premiers diagnostics. Il assure le suivi des réparations et des maintenances. Il rédige les rapports d’inspection pour les équipes de maintenance des fabricants .Il est chargé du suivi et de la planification des contrôles des équipements de sécurité et des expertises diverses (éolienne, pâles, vibration, etc.). Il télérelève des données de production des parcs éoliens. Il est en lien avec les partenaires locaux et participe à la mise en place des aménagements des abords des parcs éoliens.

• Licence professionnelle Sciences et techniques industrielles : Mention génie civil, électrotechnique, énergétique, matériaux, mécanique, métrologie parcours énergie, électrotechnique, développement durable . Cnam Bourgogne – IUT Dijon (fc)

Formations en Bourgogne • Licence professionnelle Sciences et techniques industrielles : Mention génie civil, électrotechnique, énergétique, matériaux, mécanique, métrologie . Cnam – IUT Dijon (fc) • Responsable en production industrielle Niveau II (Bac + 3 et 4) . Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) Dijon (fc) •

BTS Electrotechnique . Lycée Hippolyte Fontaine Dijon (fi) . Lycée Jules Renard Nevers (fi) . Lycée Pariat, Montceau les Mines (fi) . CFAI Dijon (app) * . CFAI Nevers (app) . SJ FORMATION Dijon (fc) . CFAI de la NIEVRE Nevers (fc) . GRETA LOIRE MORVAN Nevers (fc)

*App : apprentissage - fi : formation initiale – fc : formation continue Sources : Bases de données ONISEP, Intercariforef, décembre 2011 Page 26

La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

5.2 Les métiers de l’industrie Si les spécificités industrielles de la Bourgogne induisent à priori une bonne capacité du tissu industriel régional à se positionner sur le marché de l’éolien, seulement certains composants sont fabriqués à l’heure actuelle en Bourgogne. En conséquence, peu de métiers industriels spécifiques à l’éolien sont présents en Bourgogne. La fabrication d’une éolienne fait appel à des compétences industrielles diverses. Il est possible par analogie, de segmenter celles-ci selon le schéma classique de l’industrie automobile : • Constructeurs (donneurs d’ordre) • Equipementiers • Sous traitants et fournisseurs. Les constructeurs sont les grands donneurs d’ordre de la filière. Ces acteurs conçoivent, produisent les aérogénérateurs et assemblent les nacelles. Ils assurent souvent les opérations de maintenance sur leurs machines. Les principaux constructeurs sont les entreprises Vestas (Danemark), Sinovel (Chine), General Electric (USA), Goldwind (Chine), Enercon (Allemagne), Gamesa (Espagne). Aucun de ces grands donneurs d’ordre n’est implanté en Bourgogne à l’heure actuelle. Les équipementiers ont des compétences très spécifiques à la filière. Ils rassemblent les activités suivantes : • La construction de nacelles • La construction de pâles • La construction de mâts et d’embases • La fabrication de générateurs Les sous traitants et fournisseurs fabriquent des pièces et éléments qui composent l’éolienne, en particulier : - Des équipements et pièces mécaniques : boîte de vitesse, arbre de transmission, freins, support de nacelle, couronnes d’orientation, joints, roulements… - Des équipements et pièces électriques et électroniques : convertisseur de puissance, capteur, régulateur, contacteurs, câbles, composants électroniques…. La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

Les métiers industriels en Bourgogne Au dernier trimestre 2011, la filière industrielle bourguignonne est structurée autour de deux fabricants de mâts et d’une dizaine de soustraitants. La fabrication de mâts Les deux fabricants de mâts, Siag et Céole, sont localisés respectivement dans les zones d’emploi du Creusot et de Dijon. Ces deux entreprises produisent des mâts en acier de grandes tailles (jusqu’à 100 m) selon des procédés de fabrication très proches. Leurs clients sont les constructeurs européens d’éoliennes tels que Vestas, Repower, Enercon… Ces entreprises fournissent des mâts en acier partout en France et leur activité dépend essentiellement de la croissance du parc éolien français. Le procédé de fabrication d’un mât en acier comprend les étapes suivantes (1) : 1. Le roulage avec une rouleuse de tôle hydraulique à commande numérique. 2. La soudure automatique programmée sur machine 3. L’accostage entre les deux viroles. 4. Le soudage manuel pour les éléments (soudage MAG) 5. Le contrôle interne et externe des soudures 6. Le grenaillage 7. La métallisation 8. La peinture 9. Le montage des accessoires - Les étapes 1 à 5 sont réalisées par l’atelier de mécano soudure. Celui ci rassemble 60 % des salariés environ et constitue pour les entreprises l’essentiel des difficultés de recrutement sur des postes de chaudronniers et soudeurs. Ces besoins seront détaillés dans la partie 6.2, page En raison des fortes charges exercées, les matériaux utilisés et les soudures sont soumis à de hautes exigences en matière de qualité. Ce sont les tâches de contrôle interne et externe des soudures réalisées par les salariés les plus expérimentés. (1)

Source : Céole, guide de visite.

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- Le grenaillage et la métallisation précédent l’application du revêtement et consistent à nettoyer la tôle et à protéger de la corrosion les parties les plus fragiles du mât. Ces postes de travail, dont l’apprentissage peut se faire sur le tas, requièrent de l’endurance et la capacité à supporter des équipements lourds. - La peinture est un poste à forte difficulté de recrutement en raison des exigences de qualités imposées par les constructeurs. Il est en effet difficile de trouver en Bourgogne des professionnels expérimentés dans les travaux de peinture minutieux sur grandes surfaces. En conséquence, les entreprises financent des formations coûteuses pour former leurs salariés sur ces techniques. - Enfin, les salariés travaillant au montage des accessoires et au câblage sont généralement issus des filières maintenance industrielle et électrotechnique et titulaires d’un diplôme de niveau Bac ou BTS. La sous-traitance industrielle Mis à part ces deux équipementiers, les autres entreprises industrielles sont des soustraitants qui interviennent partiellement ou ponctuellement dans la filière éolienne. Voici les activités industrielles représentées à l’heure actuelle en Bourgogne : • • • • • • •

La découpe thermique et l’usinage métallurgique La fabrication de câbles électriques La fabrication de roulements de grande dimension La fabrication de balises aériennes La fabrication d’ensembles soudés/ chaudronnés L’usinage de pièces mécaniques de grandes dimensions La fabrication de joints et systèmes d'étanchéité pour rotors et vérins

Par nature, la position de sous-traitant implique une diversification des marchés afin de limiter la dépendance excessive à l’un d’eux. La part de l’éolien étant encore limitée pour la plupart des entreprises, les salariés de ces entreprises ne détiennent pas ou pas encore de compétences spécifiques à l’industrie éolienne. En revanche, les compétences détenues par ces Page 28

salariés sont souvent spécifiques à l’entreprise que ce soit par l’utilisation de machines outils ou de procédés de fabrication eux-mêmes spécifiques. Les métiers de la mécanique et de la métallurgie sont principalement représentés dans ces entreprises. En référence aux nomenclatures de métiers existantes (familles professionnelles et PCS), il est possible de segmenter ces métiers en 3 catégories : 1. Les ouvriers et techniciens de la mécanique et du travail des métaux (chaudronniers et soudeurs, oxycoupeurs, opérateurs sur machine outil à commande numérique, opérateurs qualifiés d’usinage des métaux, tourneurs). 2. Les ouvriers et techniciens de l’électricité et de l’électronique 3. Les techniciens de maintenance industrielle Il est important de souligner plusieurs caractéristiques communes à ces métiers. Tout d’abord, ces métiers sont spécifiques à la Bourgogne ou surreprésentés par rapport aux autres régions de France. Ensuite, ces familles professionnelles, spécifiques de la métallurgie, se caractérisent par la différence de profils entre les salariés expérimentés et les plus jeunes et par la part élevée de salariés de plus de 50 ans (environ 30%). Pour ces métiers (caractérisés par un fort « effet d’apprentissage interne »), les salariés expérimentés ont acquis des compétences souvent propres à l’entreprise. Ils ont pu débuter sur d’autres métiers et évoluer au sein de l’entreprise grâce à l’importance des marchés internes. Les employeurs interrogés reconnaissent cette richesse : « beaucoup de nos salariés ont 25 ou 30 ans d’expérience et un savoir-faire à transmettre ». Pour ces métiers, on observe un lien fort entre la spécialité de formation et l’emploi occupé. Les jeunes embauchés ont des niveaux de formation plus élevés que leurs aînés et des formations précises sans pour autant être spécifiques à ces métiers. En d’autres termes, ces jeunes proviennent d’un nombre assez restreint de formations mais qui permettent d’accéder à de nombreux métiers(1). (1)

Pour un état des lieux complet de l’offre de formation en Bourgogne, cf. Contrat d’Appui à la Performance et à l’évolution des Compétences, Observation Économie, Emploi, Formation : Métallurgie.C2R Bourgogne septembre 2011.

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Synthèse, enjeux et questionnements 1 - Quels déterminants de l’activité économique et de l’emploi ? Une volonté politique décisive Dans tous les pays, la volonté politique de développer l’éolien est déterminante pour la création d’emplois. L’exemple du développement rapide de la filière espagnole est à ce titre emblématique : malgré un retard relatif par rapport à l’Allemagne ou au Danemark, l’Espagne a mené une politique volontariste (incitations fiscales, recherches et développement, soutien aux fournisseurs locaux) conduisant à l’émergence de leaders industriels et permettant la création d’emplois. En France, des objectifs ambitieux ont été fixés dans la cadre du Grenelle de l’environnement à l’horizon 2020 : 25 000 MW de puissance installée dont 19 000 MW terrestre et 6 000 MW en mer. Le tarif de rachat attractif est le premier outil permettant d’atteindre cet objectif, garantissant la rentabilité de l’investissement pour les promoteurs ou développeurs de parc. Cependant, l’observation de la croissance du parc français tend à montrer que cet outil, s’il est nécessaire, est insuffisant pour réaliser les ambitions du Grenelle : en effet, si le rythme observé depuis 4 ans en France devait se poursuivre, l’objectif ne serait atteint qu’en 2030. (cf. graphique p 15). Si le développement d’une énergie renouvelable est en partie lié au tarif de rachat de l’électricité produite, il semble que l’installation d’éoliennes soit moins sensible à ce tarif que d’autres types d’installation. Concernant l’énergie photovoltaïque en particulier, des marges très attractives ont fait décoller ce marché en France de manière spectaculaire. Cette euphorie a cependant cessé avec la diminution des tarifs de rachat, entrainant de fortes baisses d’activité dans la filière. La construction de parcs éoliens, mobilisant un grand nombre d’acteurs à la fois privés et publics, est soumise à plus de contraintes. La filière éolienne en Bourgogne - Mars 2012

D’une part, le cadre réglementaire qui conditionne le parcours administratif est à la fois contraignant et changeant. Il n’est pas de surcroît dans une phase d’assouplissement. La loi du Grenelle 2 adoptée en juillet 2010 définit en effet de nouvelles règles dont l’obligation de construire des parcs rassemblant au minimum 5 éoliennes. Elle range aussi les éoliennes dans la catégorie des Installations Classées pour le Protection de l’Environnement (ICPE), c’est à dire comme des installations dont l’exploitation présente un risque pour l’environnement. La mise en cohérence des contraintes réglementaires avec les objectifs fixés par le Grenelle semble donc également être un enjeu pour les années à venir. D’autre part, l’installation d’un parc éolien peut entrer en contradiction avec d’autres projets potentiellement porteurs de développement territoriale et présentés comme tel par les acteurs locaux. Citons à titre d’exemple la candidature des « climats » du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’UNESCO ou encore la création du parc national de Haute Côte-d’Or. L’acceptation des projets par les populations locales Convaincre les populations locales est un enjeu pour les acteurs industriels et promoteurs de l’énergie éolienne. Tout le monde n’est pas convaincu et favorable à cette source d’énergie en particulier quand la population locale n’est pas directement bénéficiaire des retombées économiques des projets. « L’éolien tout le monde trouve ça très bien chez le voisin » ou « Pourquoi chez nous et pas ailleurs ?». Lors des réunions publiques, souvent organisées par les conseils municipaux, les habitants expriment parfois avec véhémence leur refus de voir implanter des éoliennes. Ils n’hésitent pas en ce sens, à se constituer en association afin de peser plus fortement sur l’issue du projet. C’est un facteur de ralentissement du développement des projets éoliens car il en découle de nombreux recours Page 29

administratifs qui freinent l’avancée des dossiers. Outre les contraintes réglementaires, c’est une des raisons pour laquelle les projets éoliens en France durent entre 8 et 10 ans soit deux fois plus longtemps qu’en Allemagne ou en Espagne. Le positionnent sur des marchés d’avenir L’éolien terrestre s’étant développé tardivement en France, les grands constructeurs sont de nationalité étrangère. Cependant la technologie de l’éolien off-shore étant émergente, la France y accuse relativement moins de retard. Se positionner sur ce segment peut s’avérer bénéfique. Certaines entreprises y pensent, « Nous allons plus nous tourner vers le off-shore » et de grands groupes français devraient le développer (AREVA, ALSTOM…). Si l’impact de ce positionnement sur les sous traitants est prévisible, il devrait être concentré principalement sur les régions côtières du nord-ouest en particulier la Haute-Normandie et la Bretagne. Un tissu industriel régional favorable Au niveau européen, les emplois industriels (directs et indirects) représentent environ 70 % de l’emploi généré par l’éolien. Le développement de l’éolien est donc globalement un facteur de développement industriel. Compte tenu de ses caractéristiques, l’appareil productif industriel bourguignon peut se tourner vers la fabrication de pièces pour le marché de l’éolien. Les activités pouvant intégrer ce marché occupent une part importante de l’industrie, notamment les activités de fabrication de produits métalliques, d’équipements électriques et de machines et équipements. La Bourgogne est l’une des régions dont l’industrie est la plus orientée vers ces activités. En ce sens, il peut-être utile d’identifier les entreprises pouvant s’orienter vers ce marché et les « aider» à nouer des contacts avec les constructeurs (ceci est une des fonctions du cluster bourguignon Wind 4 future). Ces derniers sont tous des groupes de nationalités étrangères, la France étant dépourvue de grand constructeur terrestre. Pour les sous-traitants de la région ne faisant pas partie d’un groupe d’envergure internationale, cela peut représenter une difficulté supplémentaire.

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2 - Vers l’émergence de nouveaux métiers ? La récente prise en compte des problématiques environnementales par les pouvoirs publics implique des mutations de l’emploi et une adaptation de l’offre de formation professionnelle. L’ampleur de ces changements reste cependant difficile à appréhender. Prescrit par la réglementation et abondamment relayé par les médias, le nécessaire verdissement de la production et de la consommation a provoqué un réel engouement écologique. Ainsi, les valeurs de préservation et de respect de l’environnement, relayées par les ONG et le milieu associatif, sont des valeurs de plus en plus partagées et populaires. De plus, dans un contexte économique difficile, cette engouement écologique suscite un réel espoir de croissance et apparaît comme un véritable enjeu pour l’emploi. Pour beaucoup, le développement durable apparaît donc à la fois comme l’occasion d’apporter des réponses aux enjeux environnementaux et de sortir les pays de l’Union européenne d’un régime de croissance faible, générateur de chômage. Mais cet espoir de création d’emplois liés au développement durable est-il fondé ? Que recouvre le concept flou d’emplois verts, souvent associé à la reconversion écologique de l’économie ? Du développement durable… L’Observatoire national des emplois et des métiers de l’économie verte (1) a dressé un périmètre de neuf professions dites «vertes» : elles représentent seulement 3 500 emplois en Bourgogne, soit à peine 0,5 % de l’emploi régional (2). Les nomenclatures permettent cependant difficilement de cerner les métiers de la croissance verte, d’autant plus pour les métiers «nouveaux», émergents ou dont l’activité a évolué. Par exemple, le métier de technicien de maintenance éolienne est référencé (3) sous l’appellation «Agents de maîtrise en maintenance, installation en mécanique» et n’est donc pas retenu dans ce périmètre. Par ailleurs, des métiers vont devoir «verdir» pour s’adapter aux nouvelles exigences environnementales influant sensiblement la demande économique. Il s’agira de s’approprier de nouveaux comportements et gestes professionnels (écoconduite pour les conducteurs poids lourd par exemple) voire d’acquérir et mobiliser de nouvelles compétences (installation et maintenance de

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chaudières à condensation pour les chauffagistes par exemple). A ce titre, il paraît difficile d’exclure quelque métier que ce soit d’un périmètre de métiers « verdissant». De plus, si le volume d’emplois dits « verts » reste limité, une redistribution de l’emploi entre les secteurs est également à prévoir. ….à la croissance verte ? Tout comme pour les métiers, l’Observatoire national définit 23 secteurs comme centraux de la croissance verte. Il s’agit des « éco-activités : gestion des déchets, assainissement, énergies renouvelables, recherche et développement(4)… Ils représentent en Bourgogne près de 950 établissements et 9 090 emplois (5) , soit moins de 2.5 % de l’emploi régional. Notons que le secteur gestion des déchets est le seul secteur industriel bourguignon à avoir gagné des emplois ces dix dernières années avec + 19 %. Alors que ces quelques secteurs devraient poursuivre leur croissance, d’autres auront à s’adapter aux récentes exigences environnementales modifiant sensiblement les marchés (citons par exemple les secteurs du bâtiment ou des transports). Enfin, pour d’autres secteurs, une décroissance de l’emploi est envisageable. En effet, les activités fortement émettrices de CO2 perdront en compétitivité-prix du fait des surcoûts engendrés par les politiques environnementales (prix du CO2, coûts de mise en conformité). En outre, les secteurs liés à la production et à l’exploitation d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) devraient naturellement voir leurs emplois diminuer. En somme, rien n’indique que le «déversement» des emplois des secteurs de l’économie «brune» vers ceux de l’économie verte ait pour conséquence une création nette d’emploi sur le long terme. (1)

(2)

Instauré par le Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement (MEDDTL) et animé par le Service de l’observation et des statistiques (SOes) Source: INSEE – RP 2007

(3)

Nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) 2003

(4)

Cf publication Activités, emplois et métiers liés à la croissance verte – périmètres et résultats, du SOes, Collection Etudes et documents, n° 43 – juin 2011

(5)

Source Pôle emploi – données provisoires au 31.12.10

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La filière éolienne : pour l’essentiel des métiers déjà existants… Si les métiers identifiés comme spécifiques à la filière éolienne en Bourgogne ne sont pas forcément répertoriés «verts», ils s’exercent néanmoins dans un secteur vert et sont globalement perçu pour cette raison comme attractifs par les salariés. Il s’agit des métiers spécifiques et connexes du développement et de l’exploitation des parcs éoliens (cf. cartographie des métiers - p. 20)  : chef de projet éolien, responsable mesures, responsable d’exploitation de parc éolien, technicien d’exploitation de parc éolien, technicien de maintenance éolien et chargé d’études en énergie renouvelable. Après examen des caractéristiques de ces postes, il en ressort qu’il s’agit, pour l’essentiel, de métiers déjà existants : ingénieurs ou techniciens de l’électrotechnique ou de l’énergétique et spécialisés dans les énergies renouvelables. Les techniciens, y compris les techniciens de maintenance de parc éolien, sont principalement issus de filières de formation en électrotechnique, électricité ou maintenance industrielle. Ils sont exercés en majorité par des actifs jeunes : la moyenne d’âge des salariés ayant répondu à notre enquête et exerçant ces métiers est de 32 ans.

Les métiers du développement : des métiers verts et verdissants Ce sont essentiellement les professions de chef de projet éolien, de chargé d’études en énergie renouvelable et de responsable mesures. Ces professionnels en énergie renouvelable sont hautement diplômés et ont généralement un profil ingénieur ou diplôme universitaire de niveau I (Bac+ 5 à doctorat). Leur attrait pour les énergies renouvelables ou le développement durable est réel et participe à leur choix d’orientation et d’emploi.

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Si les appellations de ces métiers sont nouvelles, la question des compétences nouvelles mérite d’être posée. Ce ne sont pas systématiquement de nouveaux métiers mais plutôt de spécialisations nouvelles. Ces métiers se caractérisent par une succession voire une juxtaposition de missions à durée limitée : les professionnels peuvent être mobilisés sur plusieurs projets simultanément et une fois la phase de développement achevée et le parc implanté, ils sont affectés à d’autres projets. Ces emplois « nomades » ne sont pas toujours localisés sur les lieux de développement des parcs. Par ailleurs, les formations pour accéder à ces métiers n’étant pas spécifiques, l’offre de formation régionale et nationale existante couvre potentiellement les besoins.

Les métiers de l’exploitation et de la maintenance : des métiers liés à la durée de vie des parcs éoliens Ce sont principalement les professions de responsable d’exploitation, technicien d’exploitation, technicien de maintenance. Ces métiers sont liés à la durée de vie du parc éolien (environ 20 ans) et les centres de maintenance doivent être localisés à moins d’une heure trente de trajet des parcs. Comme les métiers du développement, le responsable d’exploitation de parc éolien a un profil ingénieur voire niveau II (licence professionnelle) avec une spécialisation éolien. Le métier de technicien d’exploitation de parc éolien est accessible après une formation en électrotechnique (BTS, Licence professionnelle). Cependant, le pilotage et le contrôle des parcs sont assurés à distance depuis le centre d’exploitation. Les emplois liés aux métiers de responsables d’exploitation et de technicien d’exploitation ne sont donc pas forcément localisés au lieu d’implantation des parcs.

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La croissance du nombre d’emplois liés aux métiers de l’exploitation et de la maintenance est fortement corrélée au niveau de développement des parcs éoliens : soit un emploi pour 5 MW installés. Si l’objectif bourguignon de 1 500 MW installés est atteint à l’horizon 2020, comme le prévoit le schéma régional éolien, ces métiers devraient représenter 300 emplois.

Zoom sur le métier de technicien de maintenance de parc éolien Le technicien de maintenance intervient durant la phase d’exploitation des parcs éoliens. Il vient souvent d’une formation spécifique et certifiante (certification BZEE(1) notamment), ou plus rarement d’une formation de niveaux IV ou III en maintenance industrielle ou électrotechnique. Ce poste requiert des qualités physiques particulières et indispensables : bonnes conditions physiques, bon équilibre, aptitude au travail en hauteur en conditions extrêmes. Une bonne maîtrise de l’anglais technique est également nécessaire. Une puissance de 10 MW installés correspond en moyenne à un emploi de technicien de maintenance. A l’horizon 2020, si l’objectif bourguignon de développement éolien est atteint, les techniciens de maintenance devraient représenter 150 emplois. En Bourgogne, pour accompagner le développement des emplois de technicien de maintenance, une formation continue en maintenance éolienne a été mise en place par l’UIMM Bourgogne, le Greta 21, le cluster éolien Wind 4 Future et avec le soutien financier et technique du Conseil régional de Bourgogne et de Pôle Emploi. Pendant 6 mois, les futurs techniciens sont formés en alternance. En mai 2012, 8 techniciens de maintenance de parc éolien devraient sortir de cette formation. Par ailleurs, l’offre de formation initiale régionale susceptible de répondre à des besoins de main-d’œuvre dans ce métier et pour alimenter cette formation s’avère déjà abondante (du Bac pro maintenance industrielle au DUT génie industriel ou électrique).

(1)

Certification BZEE (Bildungszentrum für Erneuerbare Energien = Centre d’éducation pour les énergies renouvelables) Allemagne. Cette certification a été élaborée avec le concours des industriels de la filière afin de garantir la qualité de la formation dispensée.

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3 - Les chaudronniers et soudeurs : des besoins immédiats Le constat De 20 à 60 postes de chaudronnier et de soudeur pourraient être à pourvoir dans la filière éolienne bourguignonne en 2012. Localisés sur deux zones d’emploi, Dijon (Céole, Cita production) et Le Creusot-Montceau (Siag, Dec+, Metalliance), ces projets s’ajoutent à des besoins existants sur ces territoires et dépassant le seul cadre de la filière éolienne. Les deux fabricants bourguignons de mâts en acier utilisent des procédés de fabrication similaires : le soudage MIG, MAG et la soudure automatique sous flux sur machine à commande numérique. Le Bac Pro « Roc » (1) plébiscité par les employeurs Qu’ils soient sous-traitants ou fabricants de mâts, les employeurs souhaiteraient privilégier dans un premier temps l’embauche de diplômés de niveau Bac. «Le bac pro ROC : celui là il est super. On a essayé de recruter au début sur le BEP mais on s’est clairement trompé. Il faut une certaine capacité de raisonnement, comprendre ce qu’on est en train de faire. Ce ne sont pas des opérations répétitives, pas toujours les mêmes modèles de tour.» «Les bacs pro, c’est super pour nous, style ROC, c’est l’idéal.»

Les employeurs sont cependant contraints de tenir compte de la rareté des jeunes bacheliers dans cette spécialité de formation. Les effectifs en année terminale sont en nette diminution sur les 4 dernières années observées (cf. tableau ci-dessous). En 2009-2010, seulement 15 jeunes sont sortis de formation initiale avec un Bac pro ROC obtenu sous statut scolaire et 25 en apprentissage. Si la réforme du Bac pro en 3 ans aboutit naturellement à un gonflement des effectifs pour l’année 2010-2011, la lisibilité du nouveau diplôme pour les entreprises peut être source d’interrogation. En dehors des périodes de crise, ce diplôme offre d’excellentes conditions d’insertion aux jeunes diplômés et en particulier aux lycéens : en Bourgogne, 6 mois après leur sortie de l’école, 100 % des lycéens interrogés en février 2008 et février 2010 occupaient un emploi. Cependant, malgré une très bonne insertion, le Bac pro Roc attire peu de jeunes relativement aux places offertes. Le nombre de places disponibles est supérieur au nombre de vœux prioritaires exprimés par les jeunes. Pour la rentrée 2009-2010, on observait en moyenne 70 vœux pour 79 places pour le Bac Pro « Réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques » et 24 vœux pour 12 places pour le CAP «Construction d’ensembles chaudronnés». (1)

Réalisation d’Ouvrages Chaudronnés

"Réalisation d'Ouvrages Chaudronnés" et assimilés (effectifs en année terminale) 2008-2009 2007-2008 2009-2010 apprentissage statut scolaire apprentissage scolaire apprentissage scolaire BTS Bac Pro

9 24

6 29

9 23

4 22

11 15

1 25

BEP

63

30

62

28

35

CAP

0

0

0

0

0

96

65

94

54

61

total /statut total

161

148

135

2010-2011 scolaire apprentissage 15 52

10 34

48

0

0

0

12

0

74

79

44 123

Sources : Rectorat, Conseil régional de Bourgogne

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Cette faiblesse chronique de la «demande sociale» traduit un problème d’image récurrent de ces métiers. Si la fabrication d’éolienne véhicule généralement une image positive, cela n’apparaît pas déterminant, selon les employeurs, pour attirer plus de jeunes vers ces métiers. La réalité des recrutements diffère donc largement des souhaits d’embauches des employeurs. L’observation du lien existant entre l’emploi occupé et la formation détenue par les actifs montre la prédominance des diplômés de niveau V : en France, selon l’enquête emploi, 60 % des actifs de moins de 35 ans occupant ces métiers sont issus d’une formation initiale de niveau V (BEP, CAP,..). Les actifs issus d’une formation initiale de niveau IV représentent seulement 14 % des jeunes actifs, les non diplômés 24 %. On retrouve dans les entreprises de la filière des profils proches de ceux observés à travers l’enquête emploi. Les fabricants de mâts s’adaptent à la rareté des jeunes formés par un recours important à la formation en alternance de demandeurs d’emploi et à la formation interne de leurs salariés. In fine, on trouve beaucoup de diplômés de niveau V parmi les salariés. La demande économique : quand les difficultés de recrutement coïncident avec une baisse tendancielle des effectifs Le volume d’emplois diminue fortement pour ces métiers. Le nombre d’actifs en emploi occupant les métiers de chaudronnier et soudeur est en effet passé de 4 200 en 1990 à 3 900 en 1999 puis à 3 000 en 2007(1). La dernière source disponible (Insee/DADS) fait état de 2 700 salariés en 2009. Au total, on assiste à une diminution plus prononcée pour ce métier que pour l’ensemble des effectifs salariés de la métallurgie (-21 % contre -11% entre 1999 et 2007).

La demande économique pour ces métiers correspond donc à des besoins ponctuels, localisés et conjoncturels à contre sens des tendances observées sur une longue période pour l’ensemble de la Bourgogne. Ils sont conjoncturels car ces métiers apparaissent rapidement en tension selon les critères de Pôle emploi dans les périodes de forte activité économique (1999-2001) et (2007-2008). Ils sont localisés sur quelques territoires. A titre d’exemple, 15 % des soudeurs et chaudronniers bourguignons exercent leur métier dans la zone d’emploi du Creusot. Dans cette zone d’emploi, la baisse du chômage fait renaître des tensions sur certains métiers industriels dont les soudeurs. Entre les deuxièmes trimestres 2009 et 2011, le taux de chômage localisé a diminué d’un point dans cette zone d’emploi, à contre sens des tendances observées en France. En outre, la présence et la bonne santé de grands groupes industriels sur le territoire renforcent les tensions et les difficultés de recrutement des PME. Enfin, si la moyenne d’âge est encore jeune chez les fabricants de mâts, les difficultés risquent de s’accroître compte tenu du vieillissement des actifs chez les sous traitants dont la pyramide des âges correspond à celle de la métallurgie. Les besoins en soudeurs et chaudronniers dans la filière éolienne illustrent la difficulté de «conjuguer la demande économique et la demande sociale émanant des territoires». Ces besoins constituent en effet un «casse-tête» pour le décideur public puisque l’observation de la demande économique et de la demande sociale n’implique pas une augmentation des places offertes en formation initiale dans la filière. Si la demande sociale peut être influencée à la marge par une meilleure communication sur les métiers, les réponses de l’appareil de formation à la demande économique doivent correspondre à des besoins nécessairement localisés et ponctuels. (1)

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Source : INSEE, recensement de population.

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Annexes

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Organismes et entreprises auditionnées

• • • •

Audition de Patrick Bacciarelli (EDP R) et visite du chantier du parc éolien de Marcellois (21) Audition de Samuel Bellot (Carmee Picardie) Audition de Julien Bluteau et Marie-Béatrice Bellucci (Vestas France) Audition de l’Ademe Bourgogne

Réunion publique du 27 janvier 2012 organisée par le conseil municipal de Marcilly-lès-buxy (71).

Entreprises rencontrées membres du Cluster Wind for Future et employant des salariés en Bourgogne • • • • • • • • • • • • • •

Céole Cita production Dec + Delta box Eoles RES Fluidexpert Champforgeuil INEO réseaux Est Metalliance Neoen Services OTENGINEERING Repack S Sciences Environnement Siag SKF

Nous remercions les responsables et les salariés de la filière éolienne qui ont bien voulu répondre à nos questions.

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Technicien(ne) de maintenance de parcs éoliens : L’offre de formation continue au plan national

Charlevilles-Mézières

GRETA DES ARDENNES Charleville-Mézières

Le Mans

GIP Formation continue et insertion professionnelle Réseau des GRETA 72

Arnage

Greta Sarthe Centre-Sud Le Mans

Dijon

GRETA 21 Dijon

Poitiers

Source cartographique : Articque

GRETA VIENNE Poitiers

Nîmes

GRETA Nîmes-Camargue Nîmes

La base de données nationale intercariforef recense six formations toutes dispensées par des Greta et toutes certifiées BZEE (*). Quelles sont les conditions d’entrée dans ces formations : Les niveaux ou prérequis d’entrée en formation sont variables : sans niveau d’entrée indiqué pour trois organismes ; pour l’autre moitié, ils vont du niveau IV (Bac) au niveau III Bac +2 avec pour l’un des Greta la mention d’un Bac pro ou d’un BTS des domaines de la maintenance ou de l’électrotechnique. La connaissance de la langue anglaise est fortement souhaitée même si la formation elle-même comprend des modules d’apprentissage de cette langue. La sélection des candidats se fonde également sur leurs aptitudes physiques : ceux-ci ne doivent pas craindre le travail en hauteur ni être sujets au vertige. (*) Certification BZEE (Bildungszentrum für erneuerbare Energien = Centre d’éducation pour les énergies renouvelables) Allemagne. Cette certification a été élaborée avec le concours des industriels de la filière afin de garantir la qualité de la formation dispensée. Source : Base de données intercariforef, décembre 2011

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Bibliographie Bourgogne - Contrat d’Appui à la Performance et à l’évolution des Compétences, Observation Économie, Emploi, Formation : Métallurgie. C2R Bourgogne septembre 2011, 70 p. - Annexe au SRCAE : Projet de schéma régional éolien de la Bourgogne Conseil régional de Bourgogne, Préfecture de Bourgogne, ADEME, septembre 2011, 30 p. - Climat, air, énergie : quels enjeux pour la Bourgogne ? Conseil régional de Bourgogne, Préfecture de Bourgogne, ADEME, Alterre Bourgogne, décembre 2010, 32 p. Études régionales - Étude économique sur les retombées de la filière éolienne en Picardie SER/FEE, Laurent TOKARSKI, octobre 2009, 30 p. - Les éco-technologies en Picardie : quels nouveaux leviers de développement Carmee, 2010, 104 p. - Les industries des ENR en île de France : quel potentiel de développement ? 2. L’industrie éolienne Institut d’aménagement et d’urbanisme, mai 2011, 114 p.

Études nationales - Bilan et prospective de la filière éolienne française : Rapport final CONTRAT ARMINES/ADEME n° 50722, Jérôme GOSSET, Thierry RANCHIN, février 2006, 105 p. - Le pari de l’éolien Centre d’analyse stratégique, rapports et documents n°23.Paris : La documentation française, 2009, 60 p. - Les filières industrielles stratégiques de l’économie verte MEEDDM / CGDD, mars 2010, 174 p. - Windustry France Cap Gémini pour le SER, mars 2010, 32 p. - Rapport d’information sur l’énergie éolienne M. Franck Reynier député, rapport présenté à l’Assemblée nationale, 31 mars 2010,142 p. - Marchés, emplois et enjeu énergétique des activités liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables : situation 2008-2009 – perspectives 2010 ADEME ; Thomas Gaudin, Eric Vésine, octobre 2010, 201 p. - Instruction administrative des projets éoliens : rapport Conseil général de l'environnement et du développement durable ; Laurent Fayein, Patrick Albrecht, Michel Dumont, mai 2011, 114 p. + annexes - Synthèse de l'étude "Les Français et les énergies renouvelables" Enquête ADEME BVA résultats 2010, 2010, 36 p. - Activités, emplois et métiers liés à la croissance verte – périmètres et résultats Service de l'observation et des statistiques, Collection Études et documents, n° 43 – juin 2011, 34 p. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications

Études européennes : - Wind in Power 2011 European statistics EWEA, février 2012, 11 p. - Wind at work, wind energy and job creation in the EU EWEA, janvier 2009, 52 p. - Wind in Power 2009 European statistics EWEA, février 2010, 9 p. - Pure Power, Wind energy targets for 2020 and 2030 Wind Energy Association, 2011, 98 p. Page 40

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D’Aérogénérateur à ZDE, un Abécédaire de l’éolien

Aérogénérateur ���������������������������������éolienne. Système transformant l'énergie du vent en énergie électrique. Les aérogénérateurs les plus courants sont à axe horizontal et composés d'un mât, d'un rotor, d'une nacelle, du système de régulation, et du poste de transformation moyenne tension Anémomètre �������������������������������������� capteur de mesure de la vitesse du vent, qui transmet ses signaux au système de contrôlecommande. BZEE ��������������������������������������������������� Bildungszentrum für Emeuerbare Energien (Centre de formation pour les énergies renouvelables). Cet organisme allemand délivre une certification reconnue dans le milieu éolien. Électrotechnique ������������������������������� (filière) : l’électrotechnique, parfois appelé génie électrique regroupe les disciplines traitant l’électricité en tant qu’énergie. On peut citer la production, le transport, la distribution, le traitement, la transformation, la gestion et l’utilisation de l’énergie électrique. ENR ����������������������������������������������������� Énergie d’origine renouvelable : énergie produite par différents processus naturels (rayonnement solaire, vent, bois, chute d'eau, géothermie, etc.). Contrairement aux énergies fossiles, les ENR sont inépuisables et n’émettent pas de gaz à effet de serre. FEE ����������������������������������������������������� France énergie éolienne, c’est la branche « éolienne » du syndicat des énergies renouvelables. Grenelle de l’Environnement ������������Processus réunissant l’État et les représentants de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables. ICPE ���������������������������������������������������� Une installation classée pour la protection de l’environnement est une installation fixe dont l’exploitation présente des risques pour l’environnement. Exemples : usines, élevages, entrepôts, carrières, etc. Pour savoir si une installation est soumise à cette réglementation, il faut se référer à la nomenclature qui, dans sa dernière version, se présente sous la forme d’une liste de substances et d’activités auxquelles sont affectés des seuils - quantité de produits, surface de l’atelier, puissance des machines, nombre d’animaux, etc. - (décret du 20 mai 1953). En fonction du dépassement de ces seuils, il existe deux régimes : déclaration ou autorisation. Avant sa mise en service, l’installation classée doit accomplir une procédure plus ou moins complexe en fonction de son régime. Les ICPE sont susceptibles d’être contrôlées par des inspecteurs des installations classées. En cas d’infractions, les sanctions peuvent être pénales, civiles ou administrative (pouvoir de police spéciale des préfets). Mât ������������������������������������������������������ élément sur lequel sont fixé la nacelle et son rotor, en acier ou en béton de taille. Mégawatt (MW) ����������������������������������unité de puissance électrique égale à un million de watts. Nacelle ������������������������������������������������ enveloppe des éléments mécaniques situés en tête de mât. Pâles ��������������������������������������������������� les branches de l'hélice sur lesquelles s'exerce la force du vent; des organes qui doivent être légers et résistants (matériaux composites). Parc éolien ����������������������������������������� ensemble de plusieurs aérogénérateurs d'un site, connectés au même point de livraison au réseau d'électricité. Aussi appelé "ferme éolienne" (par traduction mot à mot de "Wind farm") ou centrale éolienne. Production ������������������������������������������ énergie électrique produite, sur une certaine période, par un aérogénérateur ou par un parc, exprimée en MWh. C'est l'énergie active livrée, c'est à dire la différence entre l'énergie active produite et l'énergie active consommée. Rotor ��������������������������������������������������� dispositif à 2 ou 3 pales qui capte l'énergie du vent. Schéma régional éolien – SRE ��������� document annexé au Schéma régional du climat, de l'air et de l'énergie et définissant pour chaque région les zones favorables au développement de l’énergie éolienne. SER ����������������������������������������������������� syndicat des énergies renouvelables. Site ������������������������������������������������������ lieu où sont installés les aérogénérateurs d'un (ou de plusieurs) parc(s) éolien(s). Système hydraulique ������������������������ élément qui pilote les freins aérodynamiques de l'éolienne W4F ����������������������������������������������������� Wind for future, le cluster éolien bourguignon créé en juin 2010. ZDE ����������������������������������������������������� zone de développement de l’éolien. Zone dans laquelle les éoliennes bénéficient de l’obligation d’achat par EDF de l’électricité produite. Elle est créée à l’initiative d’une commune ou d’un établissement public de coopération intercommunal (EPCI) à fiscalité propre (communauté de commune, d’agglomération, etc.) et validée par le Préfet.

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Méthodologie régression linéaire

Description La régression linéaire est une méthode statistique permettant de modéliser une variable Y (emploi) en fonction d’une ou plusieurs variables X (puissance installée). Cette méthode permet d’établir une relation linéaire entre la variable Y (emploi) et la variable X (puissance). La relation établie est du type Y= a * X + b (où a et b sont des nombres réels). Les variables Y et X sont des valeurs observées. A partir de ces valeurs, la régression va établir la relation entre Y et X en déterminant les coefficients a et b. Une fois l’équation déterminée, il suffit de donner des valeurs à X pour obtenir la valeur théorique du Y correspondant.

Coefficients descriptifs du modèle 19 observations. R² = 0.967 et R² ajusté = 0.962 (coefficients de détermination du modèle, plus ces valeurs sont proches de 1 meilleur est le modèle). Les résidus sont indépendants et suivent une loi normale. L’équation linéaire du modèle est la suivante : Emploi = 339,275981264603+2,1966731587604*MW Cumul-2,29758261103117*MW / an Dans notre modèle, nous ne regardons pas l’évolution de l’emploi dans le temps mais l’emploi à un instant t. Ce choix de méthode nous est « imposé » par la rareté des données. Le peu de données disponibles sur le nombre d’emplois lié à l’éolien, notamment sur plusieurs années, ne nous permet pas de prendre en compte la croissance de l’emploi. Donc nous regardons un nombre d’emplois global à un instant t donc de ce fait nous ne « prenons pas en compte » la relation entre la puissance déjà installée et la construction et l’installation de futures éoliennes. De ce fait, les valeurs prédites d’emploi sont là pour donner une idée du volume d’emploi généré par un volume de production et d’installation.

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Sites internet Institutions

• Agence internationale des énergies renouvelables www.irena.org/



• Programme de l'Agence Internationale de l'Energie sur l'éolien www.ieawind.org



• Agence européenne des centres de recherche en énergie renouvelables www.eurec.be/



• ADEME : Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie www.ademe.fr



• ANCRE : Alliance nationale de coordination pour la recherche en énergie http://www.allianceenergie.fr/



• Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr

Sites d’information sur l’éolien

• Portail d'informations sur l'éolien off-shore www.offshorewindenergy.org



• Base de données sur l’éolien http://www.thewindpower.net/



• Statistiques et données européennes sur l’éolien: http://www.ewea.org/



• Suivi de production sur l’éolien http://www.suivi-eolien.com/

Associations professionnelles

• EREC - Groupement des associations de professionnels de l'éolien dans le monde http://www.erec-renewables.org



• GEWEC : Global wind energy council www.gwec.net



• Association européenne des professionnels de l'éolien www.ewea.org



• Association des industriels français de l'éolien : France énergie éolienne (FEE) http://fee.asso.fr/

Sites de clusters éoliens français

www.windenergy4lorraine.com



www.windforfuture.com



www.sepen-montplaisir.fr, www.pole-energies11.org



www.neopolia.fr



www.bretagnepolenaval.org



http://www.havre-developpement.com/filieres_havre_eolien.asp#site

Wiki

• Le « wiki » éoliennes, projet collaboratif sur l’éolien http://eolienne.f4jr.org/

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