Editorial Bulletin 2 Edition spéciale Kavumu Un nouveau ... - ReliefWeb

15 mai 2013 - au centre de transit de Cishemere. Parmi celles-ci, 175 en- fants... Tous franchissent la frontière du Burundi dans l'espoir d'y trouver refuge et ...
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Bulletin 2 ▪ Edition spéciale Kavumu Editorial

Pancarte des donateurs à l’entrée du camp © UNHCR Burundi/ Wittorski

Découvrez la conception, les caractéristiques et les atouts du nouveau camp de Kavumu au fil des articles de ce bulletin… En décembre 2012, le gouvernement du Burundi a généreusement attribué un terrain de 81 hectares, en province de Cankuzo, pour accueillir les réfugiés fuyant l’est de la RDC. D’une capacité de 13 000 réfugiés, ce nouveau camp a été officiellement ouvert le 15 mai 2013.

Un mot d’ordre: AU-TO-NO-MI-SA-TION

Premier quartier du camp construit en moins d’un mois © UNHCR Burundi/ Wittorski

C’est sur cette note que Jérôme Merlin, chef du bureau de Ruyigi, a commencé son discours d’ouverture du camp. Il a souligné l'importance de l'implication des réfugiés dans le développement du camp et notamment dans la construction de leurs maisons. Dès le lendemain de leur arrivée, les réfugiés ont reçu perches, pioches et autres matériaux pour pouvoir construire leurs abris (c’est-à-dire une cuisine, un salon et 3 chambres). Les hommes ont été sensibilisés sur le besoin d’entraide mutuelle à l’égard des personnes vulnérables. Sur les 192 réfugiés du premier convoi, il n’y avait que 24 hommes majeurs pour construire 39 abris. Le HCR en était convaincu : avec l’appui technique de COPED, les réfugiés ont relevé le défi !

Un nouveau camp au bénéfice des réfugiés... et de la population locale!

Une des six rampes d’eau déjà construites © UNHCR Burundi/ Wittorski

Centre de santé © UNHCR Burundi/ Wittorski

Les réfugiés bénéficient de l’assistance humanitaire mais plusieurs projets d’assistance profitent également à la population locale: Les habitants de Kavumu ont notamment accès à la fontaine d’eau présente à l’entrée du camp et aux deux autres bornes placées dans leur intérêt sur les 13 km d’adduction d’eau au camp (l’une à la source et l’autre à l’école publique de Kavumu). Le camp lui-même a été conçu pour avoir un impact minimal sur l’environnement (préservation d’arbres et promotion de foyers de cuisine à faible consommation). La population locale bénéficie gratuitement des services du centre de santé situé dans le camp. Le HCR facilite également l’enregistrement des naissance dans les villages avoisinants, comme il le fait déjà dans le camp pour les enfants réfugiés. Plus de 1000 personnes de la communauté locale ont été impliquées dans la construction du site et de sa route d’accès. Des enseignants locaux ont été recrutés pour assurer la mise à niveau des enfants réfugiés arrivés en cours d’année scolaire. Sans oublier qu’un camp implique des échanges entre population locale et réfugiés, qu’ils soient commerciaux, relationnels ou autres. Un comité comprenant des représentants des réfugiés et de la population locale a d’ailleurs été instauré pour discuter de problèmes d’intérêt général et de l’organisation d’activités socio-culturelles. Les danses traditionnelles organisées par les habitants de Kavumu pour accueillir le premier convoi de réfugiés présage déjà d’une belle entente entre les deux communautés.

UNHCR Burundi, Section des Relations Extérieures et de l’Information Publique - Téléphone: 22 22 32 45

Le saviez-vous?

Zoom d’une partie du camp © UNHCR Burundi/ Léon-Dufour

Les 81 hectares du camp comprendront 2544 maisons, réparties en 53 quartiers. 960 maisons devraient être construites en 2013. La surface d’une maison varie entre 27.5 m² et 35m² pour 5 à 7 personnes . Pour construire une maison, il faut 60 perches, 12kg de clous, 16 feuilles de tôles, 500 roseaux et 2 bobines de cordes. Un château d’eau en cours de construction permettra un approvisionnement de 388.800 litres d’eau par jour, soit environ 20L d’eau par personne/jour! Il aura fallu 4 mois et plus de 1000 personnes de la communauté locale pour la viabilisation du site, la construction des infrastructures de bases du camp et de la route d’accès en Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO).

Kavumu, le résultat d’une étroite collaboration...

© UNHCR Burundi/ Wittorski

L’ouverture du camp de Kavumu n’aurait pas été possible sans le soutien des partenaires du HCR: L’ONPRA (Office National pour la protection des réfugiés et des apatrides) assure notamment la gestion et de l’administration du camp et coordonne les activités des partenaires. AHA (African Humanitarian Action) se charge des besoins médicaux des réfugiés. IRC (International Rescue Committee) est chargé de l’éducation et également de l’identification des besoins d’enfants non accompagnés/séparés en collaboration avec les autres partenaires. COPED (Conseil pour l’Education et le Développement) apporte un appui en matière de construction d’abris, d’eau et

© UNHCR Burundi/ Wittorski

d’assainissement. CARITAS assure la distribution mensuelle de la ration alimentaire et celles des articles non-vivres de base. Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) fournit les vivres destinés aux réfugiés. Le RET (Refugee Education Trust) s’occupe de l’alphabétisation et l’éducation à la paix. ASF (Avocat Sans Frontières) assure le renforcement des capacités et le suivi judiciaire des cas de violences sexuelles et basées sur le genre. Le HCR coordonne les opérations de protection et d’assistance, et intervient dans la vérification physique des réfugiés.

… et d’un investissement de taille! Construire un camp, c’est construire un village entier. Il a d’abord fallu assainir le terrain tout en préservant l’environnement et en évitant les érosions. Un système gravitaire d’adduction est en cours de finalisation, avec un pipeline de 13km et un château d’eau. En plus des abris, le camp dispose d’un centre de réception pour les nouveaux arrivés, de salles de classes pouvant déjà accueillir 300 élèves (d’autres classes sont en cours de construction), d’un centre de santé, d’un centre de distribution de vivres, de bureaux administratifs pour les partenaires, mais également d’un poste de police et de deux rubhalls pour le stockage des matériaux.

Centres de réception pouvant accueillir 600 personnes © UNHCR Burundi/ Wittorski

Le coût de la construction et du fonctionnement du camp pour un an est estimé à 2 550 000 USD, financé en partie par le Japon et ECHO.

UNHCR Burundi, Section des Relations Extérieures et de l’Information Publique - Téléphone: 22 22 32 45

Mais qui sont vraiment les premiers réfugiés de Kavumu? Ils étaient 192 lors du premier convoi, 102 lors du second, et 115 lors du troisième. Mais qui sont ces réfugiés et que fuient-ils? Pour les 3 convois, le constat est le même: près des deux tiers ont moins de 18 ans, un quart moins de 5 ans… Parmi les adultes, de nombreuses mères de familles contraintes d’abandonner leur mari et leurs terres pour protéger enfants et nouveaux-nés. La plupart de ces réfugiés fuient les conflits interethniques de la plaine de Ruzizi (Uvira) et les exactions perpétrées par les forces armées et autres groupes rebelles dans les agglomérations telles qu’Uvira, Kiliba, Sange, Luvungi, Luberizi, Kamanyola, Fizi et Baraka. Des enfants au centre de transit de Kajaga, avant d’embarquer dans le premier convoi pour Kavumu. © UNHCR Burundi/ Wittorski

A la recherche d’un refuge et de sécurité… Esther, 23 ans, a fui l’Est de la RDC avec son jeune fils lorsque son mari, candidat au mayorat, fût assassiné par les membres d’une autre ethnie en lutte pour le pouvoir. Malheureusement, l’histoire d’Esther n’est pas isolée. Du 28 mars au 16 avril 2013, 264 personnes ont été accueillis par la Croix-Rouge du Burundi au centre de transit de Cishemere. Parmi celles-ci, 175 enfants... Tous franchissent la frontière du Burundi dans l’espoir d’y trouver refuge et sécurité.

Centre de transit de Cishemere © UNHCR Burundi/ Wittorski

Ayant une capacité d’accueil de 1200 personnes, les centres de transit de Cishemere (en province de Cibitoke) et de Kajaga (en Mairie de Bujumbura) ont récemment été ouverts. Les réfugiés y restent plusieurs jours, le temps pour l’ONPRA de déterminer leur statut de réfugiés. Ils sont ensuite transférés vers le camp de Kavumu où ils seront pris en charge.

De Kajaga à Kavumu… la longue route du premier convoi Irène est heureuse. Un habitant l’aide à transporter les vivres donnés par le PAM, alors qu’elle vient d’arriver au camp de Kavumu après deux jours de trajet. Mardi 10 avril, à 9h du matin, elle a embarqué avec 191 autres réfugiés à bord de quatre camions et deux cars destinés aux personnes vulnérables. Mardi soir, ils ont passé la nuit au centre de transit de Ruyigi après avoir reçu un kit de non-vivres (couvertures, nattes, seaux, bidons, moustiquaires, savons) et

Irène , aidé par un habitant, tient les vivres du PAM sur son vélo © UNHCR Burundi/ Wittorski

un repas chaud distribué par CARITAS. Ils sont enfin arrivés mercredi midi au camp de Kavumu où ils ont reçu un kit hygiénique pour les femmes, du bois de chauffage ainsi qu’une carte de ration et les vivres pour un mois. A 16h, les feux fumaient et les enfants jouaient déjà dans les hangars d’hébergement temporaire du camp de Kavumu. Retrouvez le détail de leur histoire sur notre page facebook! .

Pause midi pour le convoi © UNHCR Burundi/ Wittorski

UNHCR Burundi, Section des Relations Extérieures et de l’Information Publique - Téléphone: 22 22 32 45

Une ouverture officielle haute en couleurs, symbole d’une ambiance déjà soudée entre locaux et réfugiés !

Tambourinaires burundais et danses congolaises © UNHCR Burundi/ Wittorski

Membres de la communauté internationale et autorités burundaises © UNHCR Burundi/ Wittorski

« Nous avons tout laissé tomber pour venir. Aujourd’hui, on ne cultivera pas! » confient en riant deux habitantes de Kavumu, heureuses des avantages apportés par le nouveau camp. Ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement de Kavumu pour accueillir les réfugiés congolais lors de l’ouverture officielle du camp, mercredi 15 avril 2013, en présence du Ministre de l’Intérieur et du gouverneur de la Province. Discours, spectacles de tambourinaires, danses traditionnelles burundaises et congolaises, visite des infrastructures et rencontres avec les réfugiés se sont succédés en présence de l’Ambassadeur des Pays-Bas, du Secrétaire Exécutif de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs, des représentants de la communauté internationale (Union Européenne, Belgique, France, Russie et USA) et de la représentante adjointe du PAM ainsi qu’un représentant de l’UNICEF. La collaboration déjà présente entre les réfugiés et les locaux (notamment pour la construction des abris) et le respect de l’environnement ont été soulignés par les différents intervenants.

En vrac

Danses congolaises lors de l’ouverture officielle © UNHCR Burundi/ Wittorski

Danse du feu du représentant des réfugiés lors de l’inauguration© UNHCR Burundi/ Wittorski

Deux enfants jouant devant le kit d’installation dans leur « chambre » du centre d’hébergement temporaire. © UNHCR Burundi/ Wittorski

Bulletin d’information publié par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Ont contribué à cette édition : Rejoignez-nous sur : Bella Irakoze, Stagiaire UNHCR Bujumbura ([email protected]) https://www.facebook.com/UNHCRBurundi Isaline Wittorski, Stagiaire UNHCR Bujumbura ([email protected]) UNHCR Burundi, Section des Relations Extérieures et de l’Information Publique - Téléphone: 22 22 32 45