Communauté de Communes QUERCY – BOURIANE STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Phase 2 : Elaboration du plan de développement
CERCLE 2 « Architecture, Bâtiment, Constructions Durables » SESSION n°1 : 29 Mai 2012, GOURDON
Compte-rendu / Synthèse
1. Introduction Sophie GIRAUDO rappelle l’objet du diagnostic précédent (2011) : état des lieux de l’économie du territoire CCQB reposant largement sur la perception d’un échantillon d’acteurs locaux. Elle explique qu’au vu des conclusions de ce diagnostic, les élus locaux ont souhaité poursuivre avec l’élaboration d’un plan de développement composé d’un ensemble d’opérations concrètes soutenues par une dynamique de réseau. Le plan de développement devra comprendre in fine, un volet court terme, un volet moyen terme et un volet long terme (10, 15, 20 ans à venir). Pour élaborer ce plan, 4 thématiques ont été identifiées donnant lieu chacune à la création d’un cercle d’acteurs : -
Cercle n° 1 : « Agriculture, Forêt, Biodiversité »
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Cercle n° 2 : « Architecture, Bâtiment, Constructions Durables » (ABCD) (celui qui est constitué ce soir avec vous)
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Cercle n° 3 : « Attractivité professionnelle du territoire et Dynamique entrepreuneuriale »
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Cercle n° 4 : « Image du territoire, Attractivité résidentielle, Tourisme »
Pour chacun de ces cercles, un coordonnateur ou coordinatrice a été désigné. Ce soir, c’est Mélanie MATHIS, responsable Agenda 21 à la ville de Gourdon pour le cercle n° 2
2. Présentation des données clés relatives à la thématique « Architecture, Bâtiment, Constructions Durables » (ABCD) par Joël BERTRAND, consultant « La Ville Demain ». •
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Sont mis en avant : -
La progression du nombre des permis de construire en 2011 (par rapport aux années précédentes). J. Bertrand l’associe à la mise en œuvre du PLU de Gourdon
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Le nombre d’entreprises concernées directement par la sphère « ABCD » : au total 166 sur le périmètre CCQB correspondant à environ 450 à 500 emplois (salariés + dirigeants)
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Un chiffre d’affaires de l’ordre de 50 millions à 60 millions d’Euros pour cet ensemble
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La montée des enjeux environnementaux : performance énergétique des bâtiments, utilisation de matériaux « durables »…
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L’émergence d’axes de développement spécifiques au territoire et à confirmer (pôle écoconstruction, restauration de bâtiments anciens…)
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L’intérêt pour les acteurs d’un territoire de pouvoir s’appuyer sur des projets-pilotes : réalisations innovantes, chantiers exemplaires, lieux de démonstration de savoir-faire locaux…
La question est posée au cours de cette présentation du poids relatif de cette sphère ABCD dans l’économie du territoire. Après vérification, on peut fournir comme repère, qu’à fin 2009, les établissements de la sphère ABCD représentaient un peu plus de 15% du total « secteur privé » (établissements actifs au 31-12-2009 pour l’ensemble CCQB + Le Vigan). Est également évoquée la nécessité de compléter cette présentation par des données sur les réserves foncières
3. Débat :
3.1 Discussion sur les ressources du territoire (matières et matériaux utilisables, métiers et savoir-faire…)
A propos du bois matériau : L’espace forestier local contient des arbres qui peuvent servir à la construction : ossatures bois, éléments de second œuvre… Le gros problème, c’est que l’on a pas ou très peu de scieries. Il y a un véritable vide entre l’exploitant et l’arrivée sur le marché de la construction (Y. CLEMENT). La plupart du temps, le bois utilisé dans la construction sur notre territoire, ne vient pas du coin : Limousin ou plus loin. Dans la structure des « CASTORS » (à laquelle Y. CLEMENT adhère en tant que particulier), on n’a pas ce problème : on coupe nos bois nous-mêmes en fonction des besoins du chantier. Il y a cependant un risque pour l’utilisateur : absence de garantie décennale, commerciabilité future du bâti incertaine…
A propos de l’éco-construction : -
Il y a un effet de mode : de plus en plus d’entreprises se présentent en sachant faire mais en appliquant des marges plus importantes (Patrick POUMEYROL, Architecte)
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Sur la commune du Vigan, il y a une quinzaine de maisons en construction avec des murs « terre et paille » (Y. CLEMENT). La maison terre-paille peut coûter finalement aussi cher (L. TOULAY)
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Il faut bien voir que sur 1 600 constructions, on atteint peut-être 10 constructions bioclimatique au maximum (P. POUMEYROL, Architecte)
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Les architectes sont quand même de plus en plus sensibilisés même si on ne va pas faire du bioclimatique pour tout le monde (Christophe DAMAY)
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Peut-être, mais 80% des constructions se font sans recours à un architecte (L. PARMENTIER)
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Il faut bien faire la différence entre « l’Eco-construction » (pratique encore peu appliquée où l’on intègre les préoccupations environnementales très en amont)
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Et c’est bien sur l’éco-construction que nous avons un gros déficit (L. PARMENTIER)
A propos de la « Pierre » et des ressources minérales : Le choc pétrolier des années 1970 avait déclenché une recherche d’économies d’énergie. Aujourd’hui, dans un climat de crise, tout devient cher : le terrain, les matériaux, l’accès aux technologies durables… » A côté de cela, la pierre a traversé les siècles. les gens s’intéressent de plus en plus aux anciennes maisons longtemps délaissées. C’est comme si on redécouvrait que c’est un matériau durable (J. LOUBIERES) On ne peut pas compter sur un développement des ressources locales car les gens sont très « anti-carrières ». Du coup, on fait venir de la pierre de plus en plus loin : le port de Barcelone en reçoit depuis la Chine et en réexpédie une partie jusqu’à Toulouse (J. LOUBIERES) Les ressources de notre territoire ne sont pas que matérielles… Les compétences qu’on peut trouver, les savoir-faire dans différentes spécialités sont un enjeu important (L. TOULAY) Le plus important est de sensibiliser et de former des jeunes : sur le bioclimatique, sur l’écoconception… (D. OUGIER)
En synthèse de cette première discussion (où la question n° 2 de la valorisation de ressources est déjà abordée), Joël BERTRAND souligne un problème de connaissance et de définition touchant à une conception « durable » de l’aménagement, de l’urbanisme, de l’architecture et des activités du Btp en général Les distinctions qui ont été faites entre « éco-conception » et « éco-construction » montrent à juste titre l’intérêt d’un lien continu entre Architecture, Bâtiment et Construction, et c’est l’entretien de ce lien qui donne à l’ensemble son caractère durable (« ABCD ») (A. LOUPPE)
3.2 Discussion autour de la valorisation des ressources : exploitation, transformation, communication, commercialisation…
Trouver de nouvelles applications pour la ressource en bois A l’heure actuelle, le châtaignier est principalement utilisé pour des piquets de champ ou pour alimenter une production de pâte à papier. On pourrait faire du bardage. Une entreprise en Bretagne (RAHUEL) s’est spécialisée dans la fabrication de bardages de châtaigniers qui s’intègrent à des bâtiments publics de qualité (Y. CLEMENT) Maintenir quelques charpentiers sachant travailler à l’ancienne avec en vue, le marché de la restauration du bâti, peut constituer aussi une niche à développer tout en respectant nos spécificités territoriales (L. TOULAY) La création d’une « plateforme bois » à Cazals (Sud Bouriane) a été proposée dans cet esprit de pouvoir répondre aux besoins de charpentiers ou autres transformateurs locaux et de faciliter ainsi la reconstitution d’une filière avec tous les métiers (exploitation forestière, séchage, scieries, menuiserie…) (Y. CLEMENT)
Alliance entre le bois et la pierre L’utilisation du bois comme matériau de construction ne doit pas conduire uniquement à la réalisation de bâtiments tout en bois. L’association de la pierre et du bois (comme savaient le faire les anciens) constitue un axe de développement pertinent à la fois en construction neuve de qualité, et bien sûr en rénovation / réhabilitation. Affirmer et entretenir les compétences quant à la manière d’associer ces deux matériaux peut servir à la fois des objectifs économiques, environnementaux et culturels (référence à une architecture et à des savoir-faire spécifiques à la Bouriane) (A. LOUPPE)
3.3 Discussion sur les évolutions récentes, ce qui va dans le bon sens, ce que l’on peut améliorer, encourager ou créer en plus de ce qui existe
A propos de la commande publique : Plusieurs participants soulignent son importance dans un territoire comme celui de la CCQB. Mais certains reprochent un appel insuffisant aux ressources locales : L’élu est loin des besoins des entreprises et des considérations économiques…, une grande part de la dépense publique part à l’extérieur (M. LOUBIERES) Nous architectes ne sommes pas sollicités. On pourrait faire davantage appel aux locaux qui connaissent bien le terrain et les ressources utilisables plutôt que d’aller chercher des toulousains ou des bordelais (P. POUMEYROL) Laurence TOULAY fait cependant observer que dans certains cas, ce sont les entreprises ou prestataires locaux qui ne manifestent pas leur intérêt. Elle donne en exemple le projet des « maisons bioclimatiques en Bouriane » (Dégagnac et Saint Germain du Bel Air) pour lequel l’appel d’offres était selon elle bien dimensionné pour les professionnels locaux mais où finalement une seule entreprise locale a répondu
A propos du concept de projet-pilote :
Il s’agit d’actions ou de projets qui sont innovants tant par les effets qu’ils peuvent produire (ex. réaliser un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme) que par les méthodes utilisées (éco-conception, recyclage de matériaux, mobilisation des savoir-faire locaux dans des applications nouvelles…). Ces actions ou projets doivent être pensés pour être reproductibles. Il importe de bien comprendre que cette démarche fonctionne bien. Si l’on parvient à regrouper des personnes qui ont envie de réaliser quelque chose qui va leur apporter à chacun un avantage concret (J. BERTRAND) Une aide publique à des projets de ce type peut se justifier non seulement sous l’angle d’une politique d’aide à l’investissement ou à l’innovation, mais surtout en raison de l’effet de levier que le projet-pilote peut avoir sur l’économie locale : créations d’emplois, créations d’entreprises, augmentation du potentiel fiscal, liées directement au projet ou induites par ses futures déclinaisons (A. LOUPPE) Le regroupement de différents acteurs représentant différents métiers et savoir-faire autour d’un même objectif, est certainement un élément-clé du projet-pilote (M. MATHIS)
3.4 Discussion autour de ce qui peut être le plus structurant : ce qui permet d’avancer à la fois aux plans économique, social, environnemental et qui peut avoir un effet dynamisant sur l’ensemble du territoire
A propos du futur contournement de Gourdon : Ce projet n’est pas que « routier » ou « transport » : il va modifier beaucoup de choses, conduire à redistribuer les cartes dans plusieurs domaines (J. BERTRAND, consultant) Les zones économiques déjà délimitées ne me paraissent pas trop concernées. Après, il va y avoir forcément beaucoup d’impacts individuels (J. LOUBIERES) Une étude de prospective urbaine est prévue pour inventorier les types de changement entraînés, les nouvelles possibilités qui vont s’offrir (M. MATHIS) J’ai du mal à voir ce que cela va faire concrètement (D. OUGIER, Architecte) Il va y avoir tout un volet sur la réhabilitation de Gourdon avec un ensemble considérable de besoins à satisfaire (M. MATHIS) Parce qu’il invite les acteurs locaux à anticiper, le projet de contournement peut constituer une base ou un socle pour un plan local de développement durable (J. BERTRAND)
A propos de l’initiative indépendante « Eco-hameau du Vigan » : Ce sont 50 à 60 personnes qui ont entrepris de créer eux-mêmes leur propre cadre de vie : bâtiments basse consommation, sobriété dans toutes les dimensions (dans l’esprit de moins demander à la planète), création d’espaces et d’équipements communs (la mare, le four comme dans le village autrefois, hébergement de visiteurs…) (Y. CLEMENT) Ce que je retiens de particulièrement intéressant dans cette démarche, c’est le côté « contrat social », la recherche de solidarités (G. DESTACAMP) On est très proche de l’idée d’éco-quartier avec justement les ingrédients qui sont souvent perçus comme les plus difficiles à réunir : communauté de projet, élan humain, social, culturel, plaisir de construire ensemble pour vivre ensemble, sans se couper du reste du monde, etc. (A. LOUPPE, consultant)
A propos de la démarche Projet-pilote : L’idée de projet-pilote me paraît a priori très séduisante, mais je crains plusieurs dérives : - les candidats sont sollicités trop tardivement, ils ne sont pas suffisamment « co-auteurs » du projet - les soutiens annoncés (aux plans foncier, technique, financier) ne sont pas au rendez-vous - il manque une structure de coordination et de suivi dans la durée (D. OUGIER, architecte)
Cette première session est conclue par l’annonce d’une deuxième qui doit avoir lieu dans le 2ème quinzaine de Septembre. Cette deuxième rencontre du cercle n° 2 sera organisée autour de présentations de projets ou de témoignages d’expériences par des acteurs « internes » (Pays Bourian ou territoires proches) ou « externes » (départements limitrophes ou régions environnantes) Les participants sont également invité à s’inscrire sur le site collaboratif CCQBeco afin de mettre en circulation et à disposition des participants des différents cercles, les informations et données de leur choix.
CERCLE n° 2 « Architecture, Bâtiment, Construction Durables » Session n° 1 : 29 Mai 2012 LISTE DES PARTICIPANTS (dans l’ordre du tour de table)
Yann CLEMENT
Technicien forestier CRPF, membre de l’association des Castors du Lt Utilisation du bois en circuits locaux, développement de l’emploi de matériaux naturels (bois, chanvre…)
Gérard DESTACAMP
Géomètre expert
Fabien ROUSSEL
Collaborateur de G. Destacamp Aménagement d’éco-quartier
Sophie GIRAUDO
Directrice Générale des Services, CCQB
Laurent PARMENTIER
DDT -
Denis OUGIER
Architecte
Laurence TOULAY
CAUE du Lot / Conseil suivi des politiques départementale et régionale en matière de construction durable
Patrick POUMEYROL
Architecte Secteur privé / secteur public – Habitat bioclimatique
Christophe DAMAY
QUERCY ENERGIES (Agence de l’Energie du Lot) - Bilans « carbone » - Energies renouvelables (bois photovoltaïque) - Précarité énergétique - Information grand public
Jean. LOUBIERES
S.a.r.l. LOUBIERES Carrières, matériaux de construction
Joël BERTRAND
Consultant « La Ville Demain »
Albert LOUPPE
Consultant « La Ville Demain »
Mélanie MATHIS
Ville de Gourdon Responsable Agenda 21 Coordinatrice du Cercle n° 2 « ABCD »
Gourdon Instruction des permis de construire Application des nouvelles réglementations (ex. RT 2012) Evolution des PLU et des cartes communales Formation des zones constructibles