La Lettre hebdomadaire N°55 – Vendredi 8 Janvier 2016
Ce qu’il faut retenir cette semaine LE FAIT DE LA SEMAINE
Les nominations dans les conseils du CAC40 en 2016 e
29%, c’est la part des mandats d’administrateurs du CAC40 qui arrivent à échéance en 2016 : 160 sur un total de 557. 17%, c’est la part des mandats d’indépendants à renouveler : 96 sur 557, soit 60% des nouveaux mandats. Les mandats de 41 femmes arrivent à échéance cette année. Toutes les indépendantes ont une ancienneté inférieure à 12 et devraient être renouvelées. Sauf celles de Saint-Gobain. Quelques pages à écrire : Bouygues, Publicis. Quelques pages à tourner : Essilor, Schneider Electric ou Veolia. Quelques perspectives mouvementées : Engie. Quelques valeurs de tests : LafargeHolcim, Gemalto. Quelques départs à la retraite en vue : Henri Lachmann, Jean-René Fourtou ou Thierry Desmarest. Des échéances à suivre en dehors du CAC40 : Nexans, Bic, TF1, Seb ou Suez.
Gros changements
Part des sièges des conseils du CAC40 arrivant à échéance en 2016 100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
LafargeHolcim, comme toutes les sociétés suisses qui se plient aux règles de bonne gouvernance nomme ses administrateurs pour un an, et les renouvellera donc tous cette année. Un test quand même pour cette gouvernance bicéphale mise en place il y a 6 mois. Airbus doit renouveler 92% de son conseil ; le groupe aéronautique pourrait en profiter pour étaler les mandats. A 74 ans, Manfred Bischoff, le plus ancien du conseil pourrait laisser son siège. A noter aussi le renouvellement de Thomas Enders. Deux sociétés familiales doivent renouveler 60% de leur conseil : Bouygues et Publicis, deux sociétés qui doivent sérieusement réfléchir à l’après.
o Chez Bouygues, c’est la fin des managers au conseil. Après le départ d’Yves Gabriel en 2014, Patrick Kron ne devrait logiquement pas être renouvelé à ce titre et à celui de son départ d’Alstom. Nonce Paolini finirat-il son mandat ? Mais on tourne aussi peut-être la page des partenaires historiques : François-Henri Pinault et Jean Peyrelevade peuvent légitimement quitter le conseil où ils siègent en tant qu’indépendants depuis respectivement 22 et 17 ans. o 64% des mandats de Publicis arrivent à échéance. Une occasion de donner des signaux sur l’avancement de la réflexion sur l’après Maurice Lévy. ça va bien finir par arriver… Amaury de Sèze et Michel Cicurel, au conseil depuis 17 et 18 ans pourraient partir. Quatre sociétés sans actionnaire de référence doivent renouveler plus de 40% du conseil : Gemalto, Schneider Electric, Sanofi et Legrand. o Chez Schneider Electric, un mandat emblématique à renouveler : celui d’Henri Lachmann. Il a 78 ans. Willy Kissling, qui n’est plus indépendant depuis l’année dernière, pourrait lui aussi quitter le conseil. Il faudra aussi renouveler le mandat de Leo Apotheker, Vice-Président référent. o Gemalto : Arthur van der Poel et Johannes Fritz (Quandt family), devraient laisser leur siège. Le mandat d’Olivier Piou sera de nouveau soumis au vote après une sous-performance boursière notable. o Chez Sanofi , fin de partie pour Jean-René Fourtou, 77 ans qui pourrait partir avec, entre autres, sa confortable retraite versée par le groupe pharmaceutique. o Chez Legrand pas de changement à attendre. A noter seulement le renouvellement d’Angeles Garcia Poveda, Vice-Présidente référente du groupe depuis novembre 2013.
Des échéances emblématiques Si Saint-Gobain veut continuer à démontrer sa modernité, il pourrait se séparer de deux femmes présentes au conseil depuis 18 et 15 ans : Isabelle Bouillot et Sylvia Jay. Saint-Gobain a tourné la page Mestrallet en 2015 ; Engie doit sans doute tourner la page Beffa. Même si ce dernier est devenu Vice-Président référent en septembre dernier. Mais Engie doit surtout renouveler les mandats de Gérard Mestrallet et Isabelle Kocher et trancher sur le prolongement du premier en tant que Président. Autre symbole : Serge Michel chez Veolia. Le président de Soficot âgé de 89 ans, proche d’Henri Proglio, qui vit grassement aux frais de l’ancienne Générale des Eaux doit partir. De même le groupe devra renouveler le mandat de Georges Ralli. L’ancien banquier de Lazard, qui a été un temps représentant de Groupama au conseil et depuis l’année dernière est redevenu indépendant. Xavier Fontanet restera-t-il chez Essilor ? Chez Danone, les mandats de Franck Riboud et d’Emmanuel Faber seront soumis au vote. Rien que ça. Le premier comme Président, et le second comme VicePrésident. Car le nouveau Directeur général de Danone a conservé son titre de Vice-président du conseil d’administration. Et si on commençait par changer cela ?
D’autres plus symboliques
Klépierre qui vient d’entrer dans l’indice de référence, pourrait être bon élève et se séparer de Bertrand Jacquillat et Bertrand de Feydeau deux indépendants aux anciennetés respectives de 15 et 18 ans. L’heure du bilan pour Bernadette Chirac au conseil de LVMH… Voire celui de Nicholas Clive Worms, le plus ancien des indépendants du SBF 120 avec 28 ans d’ancienneté. Thierry Desmarest qui vient d’abandonner une seconde fois la présidence de Total pourrait aussi quitter le conseil.
Les mandats de Président qui prennent fin
9 mandats de présidents prennent fin cette année : o Bernard Arnault chez LVMH. o Philippe Camus chez Alcatel Lucent ; mais fin d’Alcatel Lucent tout court. o Bruno Lafont et Reitzle Wolfang les deux co-présidents LafargeHolcim : un bon test sur cette étonnante gouvernance.
de
o Alexandre Ricard tout juste nommé chez Pernod Ricard. o Denis Ranque chez Airbus après 3 ans de mandat au conseil. o Dominique Lefebvre chez Crédit Agricole ; il vient d’accéder à la fonction. o Et enfin, on l’a déjà évoqué, Gérard Mestrallet chez Engie plus occupé à prolonger son mandat de Président que celui d’administrateur.
Et ceux de DG
Parmi les 9 mandats d’administrateurs directeurs généraux arrivant à échéance cette année, 4 ne sont pas présidents. Sans suspense : o Jean-Laurent Bonnafé chez BNP Paribas. o Thomas Enders chez Airbus. o Emmanuel Faber chez Danone. o Olivier Piou chez Gemalto.
En dehors du CAC
Un peu plus de 20 mandats de président en dehors du CAC40 prennent fin en 2016. On sera attentifs aux cas suivants : o Grande page à tourner chez Nexans avec la fin du mandat de Frédéric Vincent. On comprendrait qu’Arnaud Poupart Lafarge ne devienne pas Président, mais on ne comprendrait pas qu’il n’entre pas au conseil. o Eiffage : fin du mandat de Jean-François Roverato dans un contexte compliqué. Il devrait assurer la jointure entre Pierre Berger et Benoît de Ruffay comme Vice-président référent, encore pour un dernier mandat. o Seb : fin du mandat de Thierry de la Tour d’Artaise qui a prévu aussi prochainement abandonner la Direction Générale. Il pourrait accompagner le nouveau DG avant de lâcher la Présidence. o Fin du mandat d’administrateur de Gilles Pelisson chez TF1. Ayant été désigné par Bouygues pour succéder à Nonce Paolini à la présidence, son renouvellement n’est pas un sujet. Le pourcentage de vote favorable sera cependant un signal sur l’accueil de sa nomination. o Suez Environnement sous les projecteurs : Gérard Mestrallet, Président, et Jean-Louis Chaussade Directeur général ont tous les deux un mandat 2016. Quand le premier veut se séparer du second, cela promet des réunions mouvementées. o Chez Bic, Bruno Bich, Président et Mario Guevara Directeur Général se représenteront devant les actionnaires. Sans suspense. Sauf que la limite d’âge du Président a été fixée à 70 ans, l’âge qu’atteindra Bruno Bich cette année. Une page doit se tourner ici aussi. o Jean-Charles Naouri se renouvellera lui-même chez Casino et chez Rallye.
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