DouDou 2016 - Ville de Mons

19 mai 2016 - poussé par des milliers de mains sur la Rampe Sainte-. Waudru, offre ... et aux règles de sécurité minutieusement respectées. La cité entière ...
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Illustration : Julien Delneufcourt

Programme

officiel

Doudou 2016

Supplément / Mons Magazine n° 71 / mai 2016

Excellent Doudou 2016 ! La Ducasse de Mons est un moment privilégié. Il faut avoir vécu au moins un Doudou dans sa vie pour mesurer l’intensité de cet événement extraordinaire. Qu’il s’agisse de la Ducasse rituelle ou de la Ducasse festive, la liesse envahit les Montois et leurs Chambourlettes durant le week-end de la Trinité. Entamée avec la superbe descente des reliques de sainte Waudru le samedi, la Ducasse rituelle atteint son apogée le lendemain. Les 1700 participants de la procession, costumés, répartis en une septantaine de groupes, émerveillent les spectateurs. Le Car d’Or, poussé par des milliers de mains sur la Rampe SainteWaudru, offre un spectacle unique, encore intensifié par la vibrante clameur du public. Les reliques de sainte Waudru ont à peine regagné la Collégiale que, déjà, saint Georges se prépare à affronter le Dragon. Il est accompagné des personnages du Lumeçon. Au coeur de la Place, saint Georges, entouré des personnages du jeu, engage le combat. Après une demi-heure d’intense affrontement rythmé par la musique entêtante du Doudou, « El biète » est enfin terrassée. Le destin de la cité est pérennisé. La fête peut se poursuivre ! Elle continuera jusqu’au dimanche suivant : place au « Doudou des enfants », le Petit Lumeçon, qui force l’admiration de tous grâce au sérieux des petits acteurs, à l’enthousiasme du public et aux règles de sécurité minutieusement respectées. La cité entière sera à la fête en ces jours de Ducasse, et la Ville met tout en oeuvre pour assurer les meilleures conditions de sécurité. Nous vous souhaitons à toutes et à tous une excellente Ducasse 2016 !

Sommaire 03 édito & sommaire 04 Le Doudou en 500 mots 07 Programme général des festivités 16 Procession du Car d’Or 19  Histoire : descente et remontée de la châsse

23 Combat dit Lumeçon 24  Lumeçon : Portrait d’acteurs père et fils

26  Lumeçon : Saint-Georges à travers le temps

30 34 39 40 42 43 44 46

Petit Lumeçon Durant la fête, je reste Doudou Doudou tout le monde admis Quatre jours de braderie T-shirts et produits dérivés Télé MB et web Musée du Doudou El Doudou

Programme officiel du Doudou 2016 Supplément au Mons Magazine n°71 • Mai 2016  éditeur responsable Elio Di Rupo, Bourgmestre • Hôtel de Ville • Grand-place, 22 • 7000 Mons Rédacteur principal Fabrice Levêque • [email protected] Cellule communication Ont collaboré à ce numéro : Service communication et événements de la Ville de Mons, Juliette Picry, Shahiness Benabdelouahed, Corentin Rousman, Laetitia Coquelet, Benoît Van Caenegem, Joëlle Wattier, Henri Brouet Crédits photos : Fabrice Levêque (sauf mention) Gestion & Coordination en imprimerie, publicité : Daniel GRASSELLI • 0475 814 526 Conception graphique et mise en page : Ex nihilo, Mons • 065 62 25 58 • [email protected] • www.exnihilo.be

Elio Di Rupo Bourgmestre

Pascal Lafosse Echevin des Fêtes

Tirage : 50.000 exemplaires, distribués gratuitement dans tous les foyers montois

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Le Doudou en 50  C’est quoi le Doudou ? Qui a commencé : Procession ou Lumeçon ? Pourquoi la châsse doit descendre ? Pourquoi le Car d’Or doit monter ? Le texte qui suit, rédigé de manière collégiale, propose probablement la meilleure synthèse qui soit sur le sujet. Forcément non pointilliste jusque dans le moindre détail de scénario ou de sens symbolique, mais fidèle à l’esprit général des différentes composantes du Doudou, reconnu en 2005 par l’UNESCO au titre de chefd’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’Humanité.

À Mons, le Doudou, c’est le nom populaire d’une semaine de grande liesse collective qui débute le week-end de la Trinité. La Ducasse rituelle en constitue l’apogée. Ses origines remontent au XIVe siècle. Quatre moments forts la caractérisent. • L a Descente de la châsse des reliques de Madame sainte Waudru, fondatrice de la cité Elle fait l’objet d’une émouvante cérémonie, le samedi soir, dans la collégiale qui porte son nom. A travers cette séance solennelle, le Doyen confie au Bourgmestre les reliques de la sainte afin de les processionner le lendemain dans les rues de la ville. Cette tradition est scellée par l’air du Doudou entonné avec ferveur par toute l’assistance. Cet air sera scandé tout au long des festivités. • L a Procession Le dimanche matin, la châsse est posée sur un char d’apparat, le Car d’Or. C’est le coup d’envoi d’une journée chargée d’émotions et de joie. Quelque mille cinq cents participants, répartis en une soixantaine de groupes, défilent en costumes d’époque. Ils reconstituent les confréries et les corporations qui, depuis le Moyen Age, ont fait la richesse et la puissance de la capitale hainuyère. Attelé de six robustes chevaux de trait, le Car d’Or attirera tous les regards au cours de son périple dans la cité.

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• La Montée du Car d’Or À la fin du parcours de la Procession, le public se rassemble massivement derrière le Car d’Or. Dans l’enthousiasme général, des milliers de mains hissent alors l’attelage au sommet du raidillon pavé qui longe la Collégiale. L’enjeu est d’importance : la légende dit que le Car d’Or doit gravir d’un seul élan la rampe pour éviter le malheur à la ville. La Montée ne dure qu’une vingtaine de secondes. Elle est à ce point intense, qu’elle se ponctue dans une vibrante clameur du public. • Le Combat appelé « Lumeçon » Les reliques de sainte Waudru ont à peine regagné la collégiale que, déjà, Saint-Georges se prépare à affronter le Dragon. Il est accompagné des personnages du Lumeçon : Diables et Chins-Chins, Hommes Blancs et Hommes de Feuilles, Pompiers, Policiers en casques blancs ou bleus. Il est environ 12h30. Les acteurs du Combat entament alors la descente triomphante de la collégiale vers la Grand-Place (appelée la « descente de la rue des Clercs »). Face à l’Hôtel de Ville, des milliers de personnes se sont déjà amassées. Elles sont avides d’arracher le crin portebonheur qui termine la queue « d’el biète », le Dragon. Arrivé au cœur de la Place, Saint-Georges, entouré des personnages du jeu, combat le Dragon (d’abord à la lance

 0 mots et au sabre ; finalement au pistolet). Ce sera une demi-heure d’intense exaltation rythmée par le son frénétique du « Doudou ». Le Dragon est enfin terrassé par Saint-Georges d’un dernier coup de pistolet. L’ensemble des personnages

du Lumeçon rentre dans la cour de l’Hôtel de Ville. La foule enthousiaste, quant à elle, scande « Et les Montois ne périront pas ! ». Le destin de la cité est pérennisé. La fête peut continuer !

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© Grégory Mathelot

me Program général vités des festi fait partie de la Ducasse rituelle, reconnue par l’UNESCO en 2005

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Jeudi 19 mai 2016 16h00 Animation : « Le Doudou s’ouvre partout… » • Grand-Place

Vendredi 20 mai 2016 18h00 Concert de carillon • Beffroi Soirée de poésie en l’honneur des littérateurs montois, organisée par 19h30  les Montois Cayaux • R.T.B.F. Hainaut – Auditorium Abel Dubois 21h00 Animation musicale • Marché-aux-Herbes

22h00 Grand concert gratuit organisé par Sud Radio • Grand-Place

Samedi 21 mai 2016 11h00

Concert par la musique militaire de FRANCE • Faculté Polytechnique de Mons

11h00

Concert de carillon • Beffroi

14h30 Exposition du chef de sainte Waudru et des objets du Jeu de Saint Georges - 18h00 Collégiale Sainte-Waudru 15h00 Concerts-promenades par les musiques militaires d’ALLEMAGNE (Hyon), d’ITALIE (Obourg) et concert-attraction (Saint-Symphorien) 16h55 C  ortège en vue de confier au Collège communal la Châsse et les lances (attributs Célestes de Saint Georges) • Collégiale Sainte-Waudru vers l’église Sainte-Elisabeth 17h00 Concert-promenade par la musique militaire de FRANCE • Harmignies 17h05 Cortège en vue de demander, au nom du Collège communal, la châsse et les lances de Saint-Georges • Hôtel de Ville vers l’église Sainte-Elisabeth puis  Cortège allant de l’église Sainte-Elisabeth vers l’Hôtel de Ville, afin d’y emmener la châsse et les lances de Saint-Georges 17h35 Dépôt de fleurs au Mémorial Marcel Gillis • Jardin du Mayeur 17h50 Cortège du Magistrat et de la Confrérie de saint Georges Hôtel de Ville vers la Collégiale Sainte-Waudru 18h00 Concert-promenade par la musique militaire d’ITALIE (Ghlin) et concert-attraction (Maisières) 08

18h15 Cortège des personnages du Lumeçon guidé symboliquement par le Président de la Procession • Collégiale Sainte-Waudru vers l’Hôtel de Ville 18h30 « Intronisation » de Saint-Georges, « Répétition » du Lumeçon Cour d’Honneur de l’Hôtel de Ville 19h00 C  ortège de retour à la Collégiale conduit symboliquement par l’échevin des Fêtes afin d’y laisser le Dragon • Hôtel de Ville vers la Collégiale Sainte-Waudru 19h30 Concert-promenade par la musique militaire d’ALLEMAGNE • Spiennes

Descente de la Châsse 20h00 

de sainte Waudru Collégiale Sainte-Waudru

La « descente de la châsse » est une cérémonie solennelle au cours de laquelle la châsse renfermant le corps de sainte Waudru est descendue d’au-dessus du maître-autel et « processionnée » avec le chef (reliquaire contenant la tête) pour être déposés à la croisée du transept avant que les restes sacrés soient confiés par l’autorité religieuse aux représentants du pouvoir civil qui en assurera la protection hors de l’église, pendant la Procession du dimanche matin. Au son des grandes orgues, des trompettes et des timbales et magnifiée par le chant d’un chœur imposant, la « descente de la Châsse » voit s’avancer à trois reprises un cortège de plus de deux cents participants aux costumes chatoyants : massiers, suisse, acolytes, pages de Roland de Lassus, chanoinesses (en costume de chœur du XVIe siècle),

© Grégor y Mathelot

chanoines de Saint-Germain, porteurs des reliquaires, hallebardiers, clergé en aube et en ornements dorés. Lorsque, annonçant la fin de la cérémonie, éclate l’air du Doudou scandé par des milliers de mains, plus personne ne peut douter que la fête a vraiment commencé. Des milliers de mains, avant de quitter la collégiale, viendront toucher les reliquaires afin de marquer leur attachement à celle par qui tout a commencé, de s’attirer sa protection, ou simplement de s’enraciner dans un rite multiséculaire.

20h00 Concert de carillon • Beffroi 20h30 Concert-promenade par la musique militaire de FRANCE • Le Rœulx 21h00 Concert-promenade par la musique militaire d’ITALIE • Villers-Saint-Ghislain 21h00 Animation musicale • Marché-aux-Herbes 21h15

Concert-attraction • Jemappes

22h00 Retraite aux Flambeaux • Bas de la rue de Nimy 09

Dimanche 22 mai 2016 7h45

Messe solennelle de la Trinité • Collégiale Sainte-Waudru

8h20

Cortège de saint Georges • Hôtel de Ville vers la Collégiale Sainte-Waudru

8h30  Concert de carillon • Beffroi 8h45 Pose de la châsse de sainte Waudru sur le Car d’Or et sortie du Car d’Or Collégiale Sainte-Waudru et…

Sortie du Dragon de sa « caverne » • Rampe Sainte-Waudru

9h00

 ortège des personnages du Lumeçon afin de transférer le Dragon au C centre de la cité contemporaine • Collégiale Sainte-Waudru vers Hôtel de Ville

9h15 Départ du cortège de la « Confrérie Dieu et Monseigneur saint Georges » Hôtel de Ville vers la Collégiale Sainte-Waudru

9h30 9h35

 rocession du Car d’Or • En centre-ville, départ P de la Collégiale Sainte-Waudru (Voir parcours et itinéraire par ailleurs)

Concert de carillon • Beffroi

11h35  Cortège des personnages du Lumeçon en vue de participer à la fin de la Procession • Hôtel de Ville vers la Collégiale Sainte-Waudru

© Grégory Mathelot

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Montée 12h00 

du Car d’Or

Rampe Sainte-Waudru © Grégory Mathelot

Il ne faut pas plus de vingt secondes au Car d’Or, aidé par la foule déterminée et quelques chevaux de trait, pour atteindre le parvis de la collégiale. Dense et intense. À noter : pour d’évidentes raisons de sécurité, il est demandé de pousser le Car d’Or, non de s’accrocher aux flans…

12h10 Rentrée du Car d’Or dans la Collégiale Sainte-Waudru Rampe Sainte-Waudru 12h22  Concert de carillon • Beffroi 12h25  Descente de la rue des Clercs

12h30 Combat dit « Lumeçon » • Grand-Place (Voir par ailleurs) 12h55 Concert de carillon • Beffroi

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16h30 56e Festival International de musiques militaires

Stade de football Charles Tondreau

Après plus d’un demi-siècle d’existence, le palmarès du Festival est pour le moins vertigineux ! Plus de 40 pays représentés, plus de 350 formations musicales, soit près de 15.000 musiciens qui ont baigné dans l’ambiance de notre Ducasse et disséminé l’air du Doudou autour du globe.

Musiques invitées ALLEMAGNE

ITALIE

Musique de l’Armée allemande de Neubrandenbourg

Fanfare de la Brigade alpine « Julia »

Dirigée par Lieutenant Colonel Christian Prchal

Dirigée par le Sergent-major Lorenzo Sebastianutto

FRANCE

BELGIQUE

Musique des Forces terrestres de Lille

Musique royale de la Marine

Dirigée par le Lieutenant-Colonel Maurice Marc

Dirigée par l’Adjudant-major Bjorn Verschooren

Attraction* * En attente de confirmation à l’heure de boucler ce programme

21h00 Animation musicale • Marché-aux-Herbes

Lundi 23 mai 2016 Journée Braderie monstre • En ville 10h00 Concert de carillon • Beffroi 11h15  Concert par la musique militaire de BELGIQUE (Marine) • Conservatoire royal de Musique (rue de Nimy) 14h00 Tir à l’arc « Spécial Ducasse » organisé par les « Archers de Saint-Denis » Place du Parc 14h30 Concert par la musique militaire de FRANCE • Mons (Place du Parc) 15h00 Cconcert-attraction • Mons (Marché-aux-Poissons) 15h30 Concerts par les musiques militaires : ALLEMAGNE (Havré) – BELGIQUE (CHR Saint-Joseph) 16h00 Eliminatoire Grand Prix Maistriau de balle pelote • Place de Saint-Symphorien

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17h30 Concert-promenade par la musique militaire d’ITALIE • Harveng 21h00

Parades par les Musiques militaires • Grand-Place 21h00   Belgique 21h20   Italie 21h40   Attraction 22h00   France 22h20   Allemagne

21h00 Animation musicale • Marché-aux-Herbes

Mardi 24 mai 2016 Journée Braderie monstre • En centre-ville 13h00 Grand concours de dessins d’enfants « Le Doudou en couleurs » • Grand-Place 15h00 Finale du Grand Prix Maistriau de Balle pelote • Place de Saint-Symphorien 15h00  Concerts-promenades par les musiques militaires : FRANCE (Ghlin, Barrière), attraction (Mons, Parc du Bois de Mons), ALLEMAGNE (Mons, Bonne Maison de Bouzanton) 15h30  Concerts-promenades par les musiques militaires : ITALIE (Mons, Messines) et BELGIQUE (Cuesmes, Place) 19h00 Concert-promenade par la musique militaire d’ITALIE • Flénu 21h00 Parades par les Musiques militaires Grand-Place 21h00   France 21h15   Allemagne 21h30   Attraction 21h45   Italie 22h00   Belgique 22h30   Final 21h00 Animation musicale • Marché-aux-Herbes

22h45 Feu d’artifice • Grand-Place 13

Samedi 28 mai 2016 17h45  Cortège des personnages du Petit Lumeçon Collégiale Sainte-Waudru vers l’Hôtel de Ville 18h00 « Répétition » du Petit Lumeçon • Cour d’Honneur de l’Hôtel de Ville

Dimanche 29 mai 2016 10h00 Distribution des t-shirts de la corde du petit Lumeçon • Place du Parc 12h00 Ouverture, au petit public, des zones autour de la corde • Grand-Place 12h22 Concert de carillon • Beffroi 12h25 Départ du cortège du petit Lumeçon • Hôtel de Ville vers la Grand-Place, via la rue d’Enghien

12h30

çon Petit Lumece Gr and -Pla lleurs) (Voir par ai

14h00 C  ortège de retour de la châsse et des lances (attributs célestes) de SaintGeorges à l’église Saint-Elisabeth et de retour des Dragons à la Collégiale Sainte-Waudru • Hôtel de Ville vers l’église Saint-Elisabeth et pour ensuite continuer vers la Collégiale Sainte-Waudru

17h45 Remontée de la châsse de sainte Waudru

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(précédée de la messe) • Collégiale Sainte-Waudru

Procession du Car d’Or La Procession prend son départ de la Place du Chapitre à 9h30. Plus de 1500 participants. Ordre et présentation des groupes 1. Joueurs de trompettes droites annonçant la Procession. 2. Délégation officielle de la Police locale de la Ville de Mons. 3. Police fédérale à cheval. 4. Carré de hauts tambours au blason de la Ville. 5. Etendards du Hainaut, de la Ville, du Chapitre et des Corporations. 6. Blason de Mons, capitale du Hainaut. 7. Joueurs de musique ancienne. 8. Croix et bannière de la paroisse de Sainte-Elisabeth. 9. Evocation de la confrérie « Dieu et Monseigneur SaintGeorges » fondée à Mons par Guillaume de Bavière (1380). 10. Evocation des Anges de Mons, centenaire de la première guerre mondiale et de la bataille de Mons le 23 août 1914. 11. Evocation de la Confrérie de Saint-Eloi, patron des orfèvres, qui fit la réputation de Mons dès le XIVe siècle. 12. Statue de Notre-Dame de Hal (1677) paroisse qui, dès le XIIe siècle. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, dépendait du Chapitre Noble de Sainte-Waudru à Mons. 13. Joueurs de musique ancienne. 14. Bonne Maison Saint-Ladre. Dès le XIIIe siècle, une léproserie existait aux portes de la ville. 15. Masse de la paroisse de Saint-Nicolas (argent au poinçon de Mons, réalisée en 1772 par Nicolas Beghin). 16. Statue de Notre-Dame de Montserrat, apportée au XVe siècle par des officiers de la garnison espagnole. 17. Evocation de la confrérie de Saint-Aubert, patron des boulangers (quelques anciens outils du XVIIIe siècle). 18. Les Rolandins, ensemble vocal fondé en souvenir de Roland de Lassus, « prince des musiciens », né à Mons en 1532. 19. Evocation de la confrérie des Saints-Crépin et Crépiniens, patrons des savetiers et cordonniers. 20. Evocation de la confrérie de Saint-Fiacre, patron des maraîchers, naguère nombreux aux environs de la porte d’Havré et à Hyon.

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21. Evocation de la confrérie de Saint-Hubert, patron des bouchers et charcutiers. 22. Carillon portatif. 23. Croix et bannière de la paroisse de Messines. 24. Bateau reliquaire de saint Julien (orfèvrerie montoise, 1776), patron des bateliers ; anciennement la rivière « la Trouille » était navigable et traversait ce quartier de la ville. 25. Enfants de chœur escortant l’image miraculeuse de NotreDame de Messines. 26. Statue de Notre-Dame de Bonsecours (XVIIe siècle) objet d’une grande vénération à Péruwelz. 27. Confrérie de Saint-Jean-Décollé (Beubeux) fondée en 1699. Elle existe toujours et ses membres viennent toujours en aide aux prisonniers et à leurs familles, notamment pour leur réinsertion sociale. 28. Groupe de clarinettistes. 29. Statue de Saint-Arnould portée par des brasseurs dont il est le patron. 30. La châsse romane de Saint-Symphorien (fin du XIIe siècle). Les reliques de Saint Symphorien furent apportées chez nous en 1177. 31. Statue de Notre-Dame de Bon-Vouloir à Havré, y est vénérée depuis le début du XVIIe siècle (1632) ; où se déroule un important pèlerinage à l’Assomption (15 août). 32. Statue de Notre-Dame de Moulineau (XVIe siècle). Vénérée depuis cette époque dans une chapelle à l’orée du bois de Ghlin où se déroule un important pèlerinage à l’Assomption (15 août). 33. Paroisse Saint-Martin de Hyon : la population fournissait légumes et poissons à Mons et travaillait au moulin et sur des terres du chapitre montois. Costumes du XVIIe siècle. 34. Confrérie Saint-Antoine de Padoue dans laquelle se retrouvaient les ouvriers faïenciers de Nimy. Vêtements et faïenceries du XIXe siècle. 35. Groupe de mineurs escortant la statue de Sainte-Barbe, leur patronne. Le chapitre des chanoinesses montoises fut parmi les premiers exploitants des fosses de la région du Borinage.

36. Paroisse Saint-Rémy de Cuesmes. La localité était une terre du chapitre de Mons. Saint Remy évangélisa nos régions au VIIe siècle. 37. Paroisses Sainte-Waudru de Frameries et SainteAldegonde de Noirchain. Frameries était propriété du chapitre montois. Les deux églises étaient à la collation des chapitres de Mons et de Maubeuge 38. Blason du Chapitre Noble de Sainte-Waudru. 39. Reliquaire de sainte Aye (XVIIIe siècle), cousine de sainte Waudru. Elle fut la « deuxième abbesse » du monastère de Mons auquel elle apporta des biens importants. 40. Groupe de jeunes flûtistes. 41. Buste reliquaire de Saint-Donat (XVIIe siècle), patron des imprimeurs, très nombreux à Mons. 42. Buste reliquaire de saint Hilaire (XVIIIe siècle) ; saint Hilaire de Poitiers, évêque et auteur d’importants ouvrages sur la Sainte Trinité, fut un grand défenseur de l’orthodoxie face à l’hérésie aryenne. 43. Reliquaires de saint Macaire. Statue-reliquaire (XVIIe siècle) conservée à Obourg. La relique y fut amenée lors de l’épidémie de 1616. Reliquaire en bois doré du XVIIIe siècle conservé à la collégiale. Les paroissiens d’Obourg portent un costume de paysan du XVIIe siècle et des plants de tabac, naguère richesse locale. Châsse de saint Macaire de Gand. 44. Les Pélissiers : fanfare historique venant de Binche, costumes d’époque Renaissance. 45. Statue de Notre-Dame de Tongre, dans l’entité de Chièvres (XVIIe siècle). Une confrérie montoise y allait en pèlerinage. Un grand pèlerinage s’y déroule la nuit de la Chandeleur (2 février). 46. Statue de Notre-Dame du Rosaire (XVIIe siècle). Sa procession existait encore juste avant la dernière guerre. 47. Statue de Notre-Dame d’Alsemberg (XVIIe siècle). Dans cette église figure une peinture ex-voto évoquant la guérison d’un jeune Montois. 48. La famille de Sainte Waudru. Waudru et Vincent eurent quatre enfants. Landry succéda à son père en tant qu’abbé du monastère qu’il avait fondé à Soignies. Dentelin mourut en bas âge et les deux filles, Aldetrude et Madelberte, entrèrent au monastère de Maubeuge fondé par leur tante Aldegonde, sœur de Waudru. 49. La châsse romane et le chef de saint Ghislain, fondateur de la ville voisine et qui fut à l’origine des vocations religieuses de Waudru et de Vincent.

représentait l’autorité, le Grand Bailli était le représentant du Comte, celui-ci étant abbé laïc du chapitre de Sainte-Waudru. 53. Blasons des familles et dames nobles du Comté du Hainaut. Mons, siège de la Cour souveraine du Conseil Souverain du Hainaut, toutes les familles nobles se devaient d’y tenir hôtel. Des pages portant les blasons repris dans les vitraux anciens de la collégiale précèdent des damoiselles et les Dames Nobles du Comté de Hainaut. 54. Chanoinesses du Chapitre de Sainte-Waudru en habit de chœur du XVIe siècle. 55. Pages de Roland de Lassus, vêtus aux couleurs du chapitre, soutenus par des joueurs de musique ancienne. 56. Paroisse Sainte-Waudru de Ciply. Un groupe de demoiselles escorte la statue (bois polychrome du XVIIIe siècle) de la patronne de l’église qui était à la collation du chapitre de Mons. 57. Chanoinesses du chapitre de Sainte-Waudru en tenue de chœur du XVIIIe siècle. 58. Marguerite de Constantinople et ses Dames d’honneur. C’est elle qui offrit le premier reliquaire du Chef lors de la séparation de la tête et du corps de Sainte Waudru en 1250. 59. Ensemble de cuivres Pavane Nouvelle issu du « Mons Saint-Georges Brass Band ». 60. Le Chapitre de Saint-Germain. Ses chanoines assuraient les offices religieux pour le Chapitre de Sainte-Waudru et possédaient leur église à l’emplacement de l’actuel square Saint-Germain. 61. Le reliquaire du chef de sainte Waudru. L’ancien reliquaire (1250) fut volé lors de la Révolution française ; le reliquaire néo-gothique actuel date de 1867 et renferme le crâne de la Sainte. 62. Le timbalier à cheval. 63. L’Homme de fer appelé à Mons « Saint-Georges en armure » et son escorte. L’homme de fer escortait pour les protéger les reliques lors des processions, surtout hors de la cité. 64. Escorte de cavaliers. 65. Escorte d’honneur de Sainte-Waudru, fournie par la Compagnie des Hallebardiers. 66. Trompettes thébaines annonçant le Car d’Or (portant la châsse contenant le corps saint) et la lecture des miracles de sainte Waudru.

51. Joueurs de fifres et de hauts tambours.

67. Le Car d’Or, portant la châsse renfermant le corps de Sainte Waudru (reconnaissance des reliques en novembre 1997). Ce char processionnel activé par six chevaux de trait date de 1780/1781. A noter que le corps de sainte Waudru est processionné sur un char coloré et doré depuis au moins l’an 1314. Les chanteuses.

52. La Dame Bâtonnière et le Grand Bailli du Hainaut. La Dame Bâtonnière était choisie au sein du chapitre dont elle

68. L e clergé de la ville revêtu d’ornements anciens, des fabriciens et des fidèles.

50. Chanoinesses de Maubeuge en costume de chœur, suivies de Sainte-Aldegonde et de ses deux nièces.

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Itinéraire de la Procession Place du Chapitre (*) • Rue Samson • Rue de la Chaussée (* au coin avec la rue de la Coupe, près de la fontaine) • Grand-Place (lecture du premier miracle face à l’Hôtel de Ville) • Rue de Nimy (lecture du deuxième miracle au coin de la rue Verte) (*au coin de la rue des Quatre Fils Aymon) • Rue Verte • Place de Bootle (Gouvernement provincial) (*) • Rue de la Biche • Rue d’Havré (lecture du troisième miracle) • Rue du Hautbois (* au coin des rues du Hautbois et de la Halle) • Rue de la Halle • Marché au Poisson (*) • Rue des Chartriers • Croix-Place (lecture du quatrième miracle) • Rue des Sœurs Noires • Rue des Juifs • GrandRue (* en face de la rue des Juifs) • Rue des Capucins • Rue de la Petite Guirlande (lecture du cinquième miracle) • Rue Rogier • Place Louise • Rue Léopold II • Place Léopold • Rue de la Houssière (*) • Rue de la Grosse Pomme (*) • Rampe Sainte-Waudru (*) Diffusion d’un commentaire de la Procession

Bon à savoir • Participation exceptionnelle du groupe « Les Anges de Mons » jusqu’en 2018, une commémoration du centenaire la première guerre mondiale et de la bataille de Mons le 23 août 1914. • La châsse de saint Macaire est une œuvre remarquable d’un orfèvre montois Hugo de la Vigne réalisée en 1616 et offerte par la ville de Mons et les chanoinesses de Mons à la ville de Gand. Quatre cents ans après nous fêtons cet événement, cette châsse sera exposée au trésor de la collégiale et processionnée par le groupe de Saint-Macaire d’Obourg. • Sur le parcours : Lecture cyclique des miracles attribués à sainte Waudru.

 arcours de P la Procession Parcours du Lumeçon

bat

Arène du Com

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Descente (et remontée) de la châsse

Quand sainte Waudru ne comptait pas ses heures En prenant le temps de lire attentivement deux anciens semainiers de la paroisse Sainte-Waudru, comprenant la période de 1906 à 1927 1, il apparaît clairement que des évènements que l’on croit « multiséculaires » sont le résultat de modifications récentes… et c’est le cas pour les cérémonies de descente et de remontée de la châsse de sainte Waudru à l’occasion du Doudou. Ainsi, aux samedis 6  juin  1914, 29  mai  1915, 17 juin 1916, 2 juin 1917, 25 mai  1918, 13 juin 1919, 29 mai 1920, 19 mai 1921 et 10 juin 1922, il est écrit que c’est à 15h00 que se déroule la cérémonie de la descente de la châsse de sainte Waudru. Dans le semainier, les mentions de la cérémonie sont libellées de diverses manières : « à 3h. Descente de la châsse de Ste Waudru – Vêpres 2 » 3 (1914/1915) ; « à 3h. Descente de la châsse de Ste W(audru) – Vêpres [et] Salut 4 » 5 (1916/1917/1918/1921/1922) ; « à 3h vêpres solennelles, précédées de la descente de la Châsse de Ste Waudru » (1919) ; « à 3h Descente de la châsse de Ste Waudru, et vêpres solennelles » (1920). Le samedi 26 mai 1923, changement d’horaire. La cérémonie est déplacée en soirée : « à 7h1/2 Descente de la châsse de Ste Waudru – complies  6 et salut ». L’heure de la cérémonie est de nouveau modifiée l’année suivante pour être fixée (définitivement ?) à

20h00 : « [samedi 14 juin 1924] à 8h Descente de la châsse de Ste Waudru – Complies ». Depuis, à l’exception de 1944, le samedi soir veille de la Trinité, la cérémonie se déroule à 20h00. Ce qui permet souvent de somptueux effets lumineux dans le chœur et sur la châsse grâce au soleil couchant… Du temps du Chapitre de Sainte-Waudru, c’est pendant la cérémonie de descente de la châsse que la Dame Bâtonnière (une des chanoinesses) prenait ses fonctions pour un an. Après la révolution, la cérémonie se déroulera discrètement. C’est en 1962 qu’elle sera scénarisée par l’abbé Jean Huvelle, notamment en développant la participation des chanoinesses et des Pages de Roland de Lassus. C’est aussi Jean Huvelle qui modernise le texte de l’échange entre le doyen de Sainte-Waudru et le Bourgmestre. Il faudra attendre 1997 pour que les chanoines de Saint-Germain

1

A rchives de l’Etat à Mons, Fonds Sainte-Waudru. Registres aux prônes. N° 361 (15-07-1906 au 16-11-1918) et N° 362 (17-11-1918 au 22-01-1927). Notons qu’en consultant les registres pour les années 1892  1900 (AEM, Fonds Sainte-Waudru, N° 364) et pour 1900  1906 (AEM, Fonds Sainte-Waudru, N° 365), on voit que l’horaire de la descente de la châsse était fixé au samedi, veille de la Trinité, à 15h00. On y apprend aussi qu’en 1902, la procession de la Trinité (normalement le 25 mai) a été fixée au dimanche 22 juin par décision de l’Evêque de Tournai.

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Vêpres : dans la liturgie des heures, office qui marque la fin de l’après-midi et le début de la soirée.

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1914, graphie Waudru ; 1915 juste l’initiale majuscule W.

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Salut : cérémonie avec bénédiction du saint Sacrement.

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1916, 1917, 1921 et 1922 : graphie Waudru ; 1918 juste l’initiale majuscule W.

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Complies : dans la liturgie des heures, dernière prière de la journée.

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retrouvent, comme c’était le cas avant la Révolution française, une place dans la cérémonie. Remonter… dans le temps Dans les deux semainiers couvrant les ducasses de 1907 à 1926 seulement deux mentions de la remontée de la châsse, alors très rapide puisque fixée au soir même de la procession, sont apportées en 1920 « Dimanche 30 mai 1920, à 10h1/2 sortie de la Procession du Car d’Or, à 7h1/2 la châsse de Ste Waudru sera remontée. Complies – puis salut avec sermon » et en 1923 : « Dimanche 27 mai 1923, à 10h1/2 sortie de la Procession du Car d’Or, à 7h1/2 on remontera la châsse de Ste Waudru, complies – salut avec sermon ». Par la suite le jour de la remontée de la châsse variera plusieurs fois ; ce qui n’est pas systématiquement noté dans les semainiers paroissiaux ! C’est le mercredi qui suit la Trinité à 20h00 que la châsse est remontée, selon les mentions qui en sub-

sistent dans les semainiers, de 1934 à 1959 7. En 1958 toutefois, sans explication quant au choix du jour, c’est le vendredi qui suit la Procession (retardée d’une semaine en raison des élections législatives) qui est choisi pour remettre, toujours à 20h00, la châsse en place. La cérémonie était alors brève et durait à peine un quart d’heure si l’on s’en réfère au semainier de la paroisse : « Me[rcredi] 8 [juin 1955] 20h : cérémonie de remontée de la châsse. 20h15 : audition d’orgues, donnée par Paul Barras » ; « M[ercredi] 30 [mai 1956] : 20h : “Remonte” de la châsse. 2015 Récital d’orgues donné par M. P. Barras » ; « M[ercredi] 19 [juin 1957] : 20h. Cérémonie de Remonte de la châsse. 2015 Audition d’orgues par M. P. Barras organiste titulaire de la Collégiale » 8. Récemment scénarisée C’est finalement depuis le 19 juin 1960 9 que la remontée de la châsse est fixée au dimanche suivant la procession, à l’issue de la messe de 17h00. La cérémonie sera scénarisée entre 1988 et 2006 et entièrement remaniée, à la demande du doyen André Minet, en 2014.

Dessin J.D. Hondt

En remontant plus loin dans le temps, peu après la création de la paroisse Sainte-Waudru en 1803, la remise en place de la châsse de sainte Waudru n’est évoquée qu’une seule fois de 1803 à 1817 10 : « Jour de Sainte Trinité [1808] … aujourd’hui ainsi que les années suivantes (sic11), entre les vêpres 12 et com-

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En 1944, il n’y aura ni descente ni remonte de la châsse à la Trinité. La châsse sera sortie de la chambre aux huiles, où elle était sécurisée en raison des risques de bombardements, le samedi 3 juin à 7h00 du matin et y sera remise en sécurité le lundi 5 juin à 9h00. La châsse sera remontée au-dessus du maître-autel le dimanche 1er octobre après la libération de la ville intervenue le 2 septembre.

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S emainier de la Paroisse Sainte-Waudru commençant le 18 octobre 1953 et s’achevant le 12 juillet 1964, archives de la paroisse conservées en la sacristie de la collégiale.

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V oir VAN CAENEGEM B., Mons 1939-1946 La tradition victime de la guerre, dans Annales du Cercle archéologique de Mons, Tome 80 (2006), p. 837, note 32.

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Les années 1809-1812 manquent.

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Celui qui écrivait alors a probablement voulu écrire « précédentes » !

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À 15h00.

Dessin J.D. Hondt

© Grégor y Mathelot

plies, on remonte la châsse 13 de Ste Waudru, et tout le clergé la reconduit solennellement jusqu’au sanctuaire, où on chantera le regnum mundi » 14. Rappelons qu’à l’époque la châsse est située sur un autel situé derrière l’actuel maître-autel de la collégiale. Ce n’est que depuis 1825, et la réalisation des grilles qui entourent le chœur, que la châsse est présentée sur un plateau mobile entre deux piliers du chœur. La cérémonie de descente de la châsse en début d’après-midi (jusqu’en 1922) était sans doute un héritage des chanoinesses. En effet, du temps du Chapitre, la procession pouvait se mettre en route vers 5 heures du matin. Ce qui exigeait de se lever encore plus tôt… Et jusqu’au XVIIe siècle, c’est un tour nettement plus long que celui effectué en ce

début de XXI e siècle que les chanoinesses et les Montois devaient accomplir. Quant au pourquoi des modifications d’horaire, rien n’est jamais précisé dans les semainiers. Souhait du Clergé ? Harmonisation avec le programme officiel de la Ducasse établi par l’autorité communale ? … ? Mais cette question a peu d’importance. Ce qui compte, c’est que les Montois puissent, dans leur diversité, profiter pleinement de leur Ducasse … et pour longtemps encore ! Benoît VAN CAENEGEM Conservateur de la Collégiale Sainte-Waudru et de son Trésor

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Il s’agit de la châsse en bois qui a contenu de 1804 à 1887 les reliques de sainte Waudru. Voir VAN CAENEGEM B., Enigme montoise : qu’est devenue la châsse dans laquelle furent conservées les reliques de sainte Waudru de 1804 à 1887 ?, dans Annales du Cercle Archéologique de Mons, tome 82, 2014, p.451-460.

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Archives de l’Etat à Mons, Fonds Sainte-Waudru. Registre aux prônes. N° 359 (1803-1808).

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Combat dit Lumeçon Les Montois ne périront pas ! Dimanche 22 mai 2016 • 12h30 Grand-Place

Evidemment, le Lumeçon ne s’explique pas, il se vit ! Mais pour les plus curieux, voici quand même quelques explications sur le déroulement de ce Combat légendaire. Il s’agit bien entendu d’un résumé, le scénario en tant que tel faisant plusieurs dizaines de pages bien fouillées.

Une fois le Car d’Or rentré dans la collégiale, débute alors la « descente de la rue des Clercs », rue que le Cortège emprunte pour rejoindre la Grand-Place, dans une arène dressée face à l’Hôtel de Ville. Saint-Georges, guidé à sa droite par son Chin-Chin protecteur, « tourne » dans le sens des aiguilles d’une montre et le Dragon, porté par 11 Hommes blancs et soutenu au niveau de la queue par 8 Hommes de feuilles – armés d’une massue, « tourne » en sens inverse. Les 11 Diables – armés de leur vessie – et les 12 Chins-Chins – à l’aide de leur carcasse – luttent entre eux, mais aussi taquinent, défient le publicparticipant, situé autour de la « corde ». Le Dragon, quant à lui, donne des coups de queue au public-

participant qui, pour sa part, tente d’arracher du crin porte-bonheur. C’est le moment le plus fort et le plus attendu du Combat. Saint-Georges combat d’abord à la lance et au sabre. À 3 reprises et dans cet ordre : • Il brise sa lance sur la queue du Dragon (bris de lance). • Il tente – vainement – avec son sabre de ramener le Dragon dans le droit chemin en posant la queue de celui-ci sur le pommeau de son cheval et en le faisant « tourner » dans le sens des aiguilles d’une montre (phase dite du « pommeau »). • Il est réarmé (lance) par son Chin-Chin Protecteur (phase dite de la « remise de lance »). • Le Dragon, énervé, renverse les Chins-Chins (phase dite du « renversement des Chins-Chins »). La lance et le sabre s’avérant inefficaces, SaintGeorges passe à une 3e arme : le pistolet, qui lui est remis par un policier. C’est le début de la phase finale du Combat. La 1ère tentative échoue (le pistolet s’enraie) ; la 2e réussit mais ne permet pas de venir à bout du Dragon. Le 3e coup permet à Saint-Georges de terrasser le Dragon. C’est la fin du Combat. Les personnages du Lumeçon rentrent à l’Hôtel de Ville.

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Portraits croisés

Le père et le fils feront un unique combat ensemble Un Lumeçon « diablement » émouvant Georges, le père, réalise son 20e et ultime combat cette année. Kevin, le fils, était pressenti pour lui succéder dès l’an prochain dans son rôle de Diable. Mais parfois, dans le Lumeçon, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Blessé, Damien Bomboir ne peut assurer son 1er combat avec les Diables. C’est Kevin Hulewaut, 1er remplaçant sur la liste, qui devient titulaire du rôle. Georges et Kevin effectueront donc, cette année, un combat ensemble. Un moment unique, aussi beau qu’inattendu. Rencontres croisées. Quel est votre sentiment à quelques jours du grand moment Ce sera très particulier…

Avez-vous donné des conseils au fils ? D’autant que vous aurez le même rôle…

Georges Hulewaut : J’ai juste l’envie de donner du bonheur à la population montoise. Evidemment, je suis fier d’être un symbole vivant de notre belle Ducasse. C’est toujours une émotion très forte, à chaque combat. C’est de la joie et en même temps on ressent de la tension dans les tripes qui grandit comme on se rapproche du jour J.

G.H. Pas tellement en réalité. Il doit vivre le combat et faire son expérience par lui-même. Mais je serai quand même attentif, il y aura des petits regards vers lui et je le protègerai un peu plus sur les attaques de nos ennemis, les Chin-Chins (rires). Le seul conseil c’est : amuse-toi et donne de la joie au public, aux Montois et aux Chambourlettes.

Kevin Hulewaut : c est le stress, je suis impatient, et fier de faire partie de la famille des acteurs, d’autant que je pourrai partager un combat avec mon père.

K.H. Il m’a juste dit de profiter de chaque moment dans le rond, de bien gérer mon temps par rapport au nombre de vessies, pour ne pas être à court trop tôt, ni d’en avoir trop en fin de combat. Et puis il m’a dit « chacun sa … » (rires)

Comment vous préparez-vous ? G.H. Chaque acteur se prépare à sa façon. Moi au début je me repassais sans cesse le scenario dans la tête. Aujourd’hui un peu moins car on finit par bien connaître son rôle, même si le scénario évolue un peu chaque année. K.H. Beaucoup d’acteurs m’ont donné des conseils, comme par exemple aller courir pour être au top de ma forme, et puis aussi de vivre chaque moment intensément lors du jour J.

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Georges, vous avez un souvenir particulier de vos 20 années de combat ? Une anecdote ? G.H. Des souvenirs, oui j’en ai plein. Car chaque combat est différent. Par contre, je fais parfois un rêve bizarre. Tous les acteurs arrivent en bas de la rue des Clercs et il n’y a personne sur la place…

Quatre générations masculines chez les Hulewaut, avec Georges à gauche, et

Kevin tenant son fils dans les bras.

Kevin, candidat le jour de ses 18 ans Kevin, vous rêviez de faire le combat depuis tout petit ? Vous avez déposé votre candidature dès vos 18 ans ? K.H. Oui j’en rêve depuis tout petit. J’ai grandi avec le Doudou, déjà avec mes grands parents qui font la procession. J’ai fait moi-même la procession comme porteur de pancartes, puis petit Homme blanc et puis comme petit Diable, l’année où j’ai fait le petit Lumeçon. Donc, le jour de mes 18 ans, j’ai rentré ma candidature. Est-ce que vous parlez beaucoup du Lumeçon en famille? G.H. Au début en tant qu’acteur, on en parle quasi tous les jours. Ensuite, ça s’espace un peu. Lorsque la ducasse de Messines arrive avec le printemps, on sent comme une montée de sève. On sait que le Doudou arrive bientôt. Les autres membres de la famille sont fiers et heureux que je sois acteur ; et encore plus avec la remise du flambeau à mon fils. K.H. Oui j’en parle beaucoup, surtout depuis que je sais que je fais mon premier combat. Ça fait un moment que j’écoute la musique avec mon fils.

« Lorsque la ducasse de Messines arrive avec le printemps, on sent comme une montée de sève. On sait que le Doudou arrive bientôt. » Ma compagne est super impatiente, elle n’a jamais autant parlé du Doudou. Ma sœur et ma mère sont très heureuses et attendent le jour J avec impatience. Mon cousin qui est candidat m’en parle à chaque fois qu’on se voit. Mon autre cousin m’attend à la corde (rires). Georges, vous redoutez ce dernier combat ? G.H. Je serai certainement très ému le lundi soir, lors de mes adieux en tant qu’acteur. Je laisserai alors officiellement la place à mon fils. Mais ce ne sera pas mon dernier combat vous savez. Je reviendrai comme premier acteur, c’est-à-dire dans le public, à la corde, dès l’année prochaine. Propos recueillis par Fabrice Levêque

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Le rôle de Saint-Georges

Evolution et transmission à travers les siècles Saint patron de la chevalerie, saint Georges est vénéré à Mons chaque dimanche de la Trinité lors du Combat dit Lumeçon. Applaudi lors de son passage par les Montois, il détiendrait presque plus de pouvoir que le Bourgmestre lors de ce weekend. Mais qui doit ou peut endosser le rôle de SaintGeorges ? Ce personnage a-til toujours été assumé par un membre de la famille Tournay ? Eléments de réponse grâce aux archives de la Ville de Mons.

Liste des acteurs du Lumeçon, dans Archives de l’État à Mons, Archives de la Ville de Mons, fonds contemporain semi inventorié, 313.

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Compte de la massarderie de la Ville de Mons, 1440-1441, f° 25, r.

La confrérie en l’honneur de saint Georges est constituée à Mons au milieu du XIVe siècle et les statuts sont élaborés et rédigés en 1380. La première mention, dans les archives, d’un jeu de Saint-Georges date seulement de 1441 où des compagnons demandent l’obtention des claies nécessaires à l’exécution du « Jeu de saint Jorge » 1. Dès ce moment-là, nous pouvons affirmer la présence effective d’un individu endossant le rôle de Saint-Georges mais aucun nom n’est indiqué dans les archives. Au XVIIIe et début du XIXe siècles, le nom même de Saint-Georges est modifié dans les documents au profit de Gilles de Chin. Il faudra attendre la moitié du XIXe siècle

pour que le premier nom du titulaire du rôle de Saint Georges ne soit retrouvé. Afin de déterminer qui a endossé le rôle de SaintGeorges à travers le temps, nous avons recherché les diverses listes des acteurs et avons essayé de glaner des noms dans les différents écrits littéraires et historiques. Aussi, le résultat comprend dès lors de nombreuses lacunes mais permet d’avoir un premier aperçu. Louis Beniau, 1er Saint-Georges connu Le plus vieux nom provient de la plus ancienne liste des acteurs du Lumeçon datée de 1843 et conservée dans les archives de la Ville de Mons, elle donne des informations très précises sur les individus qui participaient au Lumeçon. Les autres listes ne donnent que les noms des participants sans les informations liées à l’âge et au lieu de résidence. Finalement, à partir de la participation d’Edmond Anson en 1929, nous pouvons établir officiellement une continuité dans les différents Saint Georges2.

• 1929  4 - 1953 : Edmond Maximilien Anson, cocher ensuite volontaire de carrière, né en 1898, il décède en 1971. • 1954 - 1983 : Aramis Tournay • 1984 - 1998 : Jimmy Tournay • 1999 - 2009 : Frédéric Tournay • 2010 à aujourd’hui : Olivier Tournay Photographie d’Edmond Anson, fonds privé : Anson Christelle, Archives de la Ville de Mons, n°4, s. d.

• 1843 : Louis Beniau, il a 37 ans cette année-là. • 1858 : Jean-Baptiste Leblanc. • 1859 : François Anderlin. • 1860 à 1862 : Henri Van Streertegen. • 1869 : Laruelle. • 1879 : Laurent Sarcelle. • 1892 à 1911 : Douillez et Louis Rousseau. • 1912, 1913 et 1914 : Omer Carpentier, il est né à Mons en 1876 et aurait vraisemblablement déjà rempli antérieurement ce rôle. • 1919 : Camille Lahoussé, soldat conducteur au 4e régiment d’artillerie à cheval, 39e batterie, combattant de 14-18, il est né à Cuesmes en 1885. • 1923 et 1924 : Marie-Joseph Arnoldts, cocher chez Peterkenne à la rue des Arbalestriers 3.

Photographie du dernier combat d’Aramis Tournay, fonds privé : Eric Ghislain, Archives de la Ville de Mons, n°318, 1983.

De père en fils La liste proposée, même comportant de nombreuses lacunes, permet d’établir qu’il y a eu de nombreux Saint Georges et qu’il est difficile d’affirmer qu’une même personne a assumé le même rôle durant de nombreuses années sans discontinuité avant le XXe siècle, exception de Laurent Sarcelle présent longtemps d’après Gustave

2

C’est la première fois qu’officiellement l’autorité communale décide de désigner le rôle de Saint Georges.

3

CASY (G.), Folklore local. Traditions de Ducasse, Mons, 1924, p. 23. Peterkenne Raymond est loueur de voitures.

4

Extrait du procès-verbal de la séance du Collège des Bourgmestre et Echevins du 21 mai 1929, A.V.M, fonds contemporain, n° 158, kermesse de 1929.

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Casy5. Il faut finalement attendre l’entre-deux-guerres pour qu’apparaisse Edmond Anson qui prit à cœur son rôle et qui prit le temps de faire partager sa passion à son successeur, Aramis Tournay. Ce dernier aurait appris les principaux gestes assis sur une chaise dans le salon de son prédécesseur. Par la suite, Aramis a transmis à ses enfants et petits-enfants les gestes appris par Anson et qui sont aujourd’hui transmis aux futures générations. Victor Tournay en est le résultat, il est aujourd’hui Saint-Georges au Petit Lumeçon (pour la dernière fois cette année), et son père, Olivier, lui transmet les gestes ancestraux. Finalement, c’est cette transmission, avant l’hérédité, qui s’avère précieuse lors de la sélection du nouvel adversaire du Dragon. L’uniforme de Saint-Georges Au début, son uniforme devait être simplement les vêtements d’un chevalier évoluant avec le temps et les tendances. Il en est de même de ses armes ; il commence avec une lance, poursuit avec un sabre et conclut avec un pistolet6. Les évolutions dans son costume et dans son armement semblent s’arrêter au début du XIXe siècle. Dans l’ouvrage de Wauters, pour 1814, nous avons une description du costume de Saint-Georges : C’était une tunique orange, une superbe cuirasse en carton recouvert de papier argenté, un manteau rouge et un casque à visière, surmonté d’un panache ondoyant 7. Aujourd’hui, il est vêtu d’une casaque jaune, d’un pantalon blanc et d’une chemise bleue. Il est coiffé d’un casque de cuirassier de type Premier Empire. Reçoit-il un salaire ? Grâce aux comptes de la Ville, il est constaté que les différents acteurs percevaient une rémunération pour chaque prestation annuelle. Ainsi, en 1777-1778, SaintGeorges (Gilles de Chin) est rémunéré comme tous les autres personnages8. En 1825, il reçoit deux pièces de cinq francs à l’effigie du roi Guillaume. Il touche 40 francs

en 1919 et 50 francs en 1920 9. Lors de la prise en main de l’organisation du Lumeçon par Georges Raepers en 1972, il fut décidé de ne plus rétribuer les acteurs. Aussi, ils n’ont plus eu l’autorisation de passer avec un tronc afin de recevoir quelques pièces des Montois (vous pouvez apercevoir les troncs portés par les hommes blancs sur la photo avec le groupe des acteurs). Le cheval de Saint-Georges Saint Georges sans son cheval ne serait plus ce cavalier victorieux, aucune indication n’est fournie quant à l’utilisation d’une race particulière de cheval. Mimile a en 1914 indiqué qu’il fallait : que ça soit une espèce de cheval de manège pour qu’il tourne facilement sans trop se presser et surtout il faut qu’il ait répété la veille à 7 heures, dans la cours de l’Hôtel de Ville, lors du « petit Lumeçon » pour ne pas avoir la farce de celui que j’ai vu tomber raide mort en rentrant dans le rond tellement il avait eu peur du dragon qu’il n’avait jamais vu 10. Aujourd’hui, la seule condition est que le cheval soit de couleur noir (pour bien contraster avec le jaune du sable), et de préférence un frison car il possède des caractéristiques avantageuses pour ce combat. Corentin Rousman Archiviste-Historien de la Ville de Mons

5

CASY (G.), Folklore local. Traditions de Ducasse, Mons, 1924, p. 23.

6

PETIT (K.), Cités de Belgique. Mons, 1989, p. 117.

7

WAUTERS (A.-J.), Le Doudou. Souvenirs d’un Fifre montois, Bruxelles, s.d., p. 46.

8

Compte de la Ville de Mons de 1777, AVM 1788, fol 66 recto.

9

CASY (G.), Folklore local. Traditions de Ducasse, Mons, 1924, p. 23.

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Photographie du groupe des acte urs avec Saint-Georges assis sur la tête du dragon, fonds Mon tois Cayaux, n° 470, s. d.

Traduit du patois Montois, TALAUPE (G.), La vrée réegue du Combat dit Lumeçon, Mons, 1914, p. 2.

Petit Lumeçon : la relève Dimanche 29 mai 2016 • Grand-Place • 12h30 À 12h25, les petits acteurs quitteront en cortège, tambours battant, l’Hôtel de Ville de Mons pour rejoindre, via la rue d’Enghien, l’arène du petit combat aménagée sur la Grand-Place, à l’identique de celle du Lumeçon et avec le kiosque de celui-ci ! Les petits acteurs intègreront l’arène du petit combat par la droite du kiosque. Le Jeu se déroulera de manière similaire à celui du Lumeçon même. Bien entendu, la sécurité reste la priorité des priorités. Comme les années précédentes, les organisateurs ont tout mis en œuvre pour le plus grand « confort » de nos enfants tenant compte, autant que faire se peut, des expériences antérieures.

Comment accéder à la corde du Petit Lumeçon ? Comme les années précédentes, les enfants devront obligatoirement endosser un t-shirt (non payant !) d’une couleur spécifique attribuée à chaque zone de la corde et déterminée en fonction de la taille de l’enfant. Pas de réservation possible.  Z one 1 (1m00 