P R E S E N T E N T

w w w . l e s f e s t i v a l i e r s . c o m

Rap n.m. (argot américain don't give me this rap, sors pas ton baratin) Style de musique soutenant un chant aux paroles, improvisées ou non, scandées sur un rythme très martelé. (source : Larousse édition 2011)

N o m d e l ’ o r g a n i s a t i o n! Proposition

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PREFACE PAR LES HATERZ

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A AGE D’OR DU RAP FRANÇAIS exp. L’âge d’or, aussi appelé règne de Saturne dans la mythologie romaine, est celui qui suit immédiatement la création, l'avènement du rap en français. C’est un temps d’innocence, de justice, d’abondance et de bonheur. Le rap français jouit alors d’un printemps perpétuel, les labels signent des rappeurs à tour de bras et les disques d’or (NDLR : d’où l’âge d’or...) viennent recouvrir les murs des maisons de disques. Nombreux sont ceux qui se prennent aujourd’hui à rêver, comme à l’époque de César, à un Retour aux Pyramides. Voir C’était mieux avant A L’ANCIENNE exp. Notion temporelle extrêmement vague, en tous cas moins fiable que la datation au carbone 14, permettant de qualifier indifféremment une chose datant d’il y a 15 ans comme une autre datant d’il y a 6 mois. ALBUM DE LA MATURITÉ n.m Terme employé pour désigner un 3ème album faisant suite à un 2nd opus n'ayant pas réussi à réaliser le même score que le 1er. Après l’échec dudit album de la maturité, le terme pourra être réutilisé, le cas échéant, pour les suivants. Il arrive parfois que l’artiste pense même à se racheter une crédibilité après un 1er et un 2nd album de la maturité tout aussi fail [raté] en changeant de nom au passage (un “mauvais” exemple parmi d’autres : Menelik >> MNLK). Voir Promo

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ANTIQUITÉ n.f 1. NTM, Solaar, IAM 2. Peut aussi faire référence, pour l'intelligentsia du rap français, à la première des époques de son histoire. Voir Conscient (rap) ARGENT n.m D’une manière générale, c’est une valeur (bien) souvent inversement proportionnelle au succès (et accessoirement au talent) de l’artiste. Ainsi, les rappeurs indés se donneront un style en flambant et prétendant qu’ils n’en manquent pas alors que les rappeurs à succès essayeront de faire croire qu’ils habitent toujours dans leur quartier (et se cacheront quand ils sortiront de “chez une amie qui habite à Saint-Germain-des-Près”). Il est à noter que, bien que n’ayant pas d’odeur, il est souvent sale et ne provient pas toujours (comme chez nos confrères américains d’ailleurs) exclusivement de l'activité musicale de l’artiste. Voir Biz

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AUTOTUNE n.m Ce terme désigne un logiciel de traitement audio et n’est en aucune façon une abréviation d’Auto Tuning Magazine et n’a, de manière générale, aucun lien avec la customisation automobile. C’est surtout la preuve irréfutable que toutes les mauvaises langues qui prétendent qu’il est facile de copier les américains sont dans l’erreur. Il convient de noter que, même si son utilisation (notamment dans le cadre de singles) est connue et louée pour les profits qu’elle peut générer, l’orthographe AutoThunes est totalement erronée.

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BANLIEUE n.f C’est la deuxième France (oui, il y en a deux), celle des banlieusards et fiers de l’être. Le frère Kery James a consacré une ode aux banlieusards dans le titre éponyme. Alors, certes, comme il le souligne à juste titre, la banlieue n’est pas condamnée à l’échec ; par contre, ses habitants sont condamnés à traverser le périph et/ou à entendre parler encore et toujours du film Banlieue 13 et ça, ça reste quand même galère. BERCEAU DU RAP n.m Le berceau du rap, c’est la rue. Mais depuis le titre des Nique Ta Mère, les pères redoutent de promener dans leur berceau leur progéniture (qu’ils ont eu après avoir Niqué La Mère de ladite progéniture... enfin bref ) car ils ne veulent pas qu’elle glisse et, accessoirement, qu’elle leur ramène du vice. Voir Banlieue

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BIZ n.m De l’anglais business, l’expression biz est reprise telle quelle sur le sol français et signifie la plupart du temps : 1. mener une activité lucrative “qu’on sait pas ce que c’est ni avec c’est qui qui qu’elle se fait” mais qui doit être illicite compte tenu du mystère qui l’entoure et qui permet de générer assez d’argent pour continuer à sortir des projets qui ne rencontrent pas de succès Exemple : “ceux qui disent de moi que je ne fais aucun effort comprennent que donner de l'argent sale à ma mère me remplit de remords.” 2. conclure un marché Exemple : “T’es une meuf du show-biz doudou, viens on fait un biz” (pas besoin de vous faire un dessin sur les termes du marché?) 3. lancer sa petite entreprise qui ne connaîtra pas la crise... ou pas... Les marques de street-wear comme Dia, Royal Wear, Com8, Narcotic, Produit de Banlieue…  ont toutes été l’incarnation du rêve du biz entrepreneurial à l'américaine justifiant l'incursion dans l'univers de la mode prêt à défourailler pour certains rappeurs français. Voir Argent BLANC (RAPPEUR) exp. A l’instar du football français ou des salons de coiffure de Château-Rouge, les rappeurs blancs sont relativement peu nombreux / visibles au sein de la scène rap française mainstream. Néanmoins, on les retrouve assez majoritairement dans des sous-genres ou niches évoluant en marge des gros médias de diffusion. Ainsi, le rappeur blanc était extrêmement présent dans ce qui fut baptisé “courant alternatif” (aussi qualifié de “rap chelou”) au milieu des années 90 (cf. TTC, Klub des Loosers, James Delleck...). Ils sont, de nos jours, très fortement représentés dans le rap old school (dit de backpack ou “de sac à dos” ; oui, c’est moins cool en français) qui, à l’instar de la Nu Soul, tend à reproduire ce qui se faisait dans le passé... mais en moins bien. Voir C’était mieux avant BLAZE n.m Nom de scène que les rappeurs aiment à se trouver quand ils rentrent dans le game. En même temps, on comprend aisément que s’appeler Didier Morville, Bruno Beaussir ou encore Gilles Boulanger puisse être délicat quand on souhaite 10

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faire carrière. Pendant l’antiquité, le blaze venait souvent du nom que le rappeur apposait au poska sur les murs ou les trains de son quartier. Néanmoins, aujourd’hui, cette règle n’est pas une généralité et on a tout de même des doutes sur les circonstances de certains choix : Lady Laistee (passion exacerbée pour le verlan ?), 3ième œil (fan de Ten Shin Han ?), Chiens de Paille (amoureux de la taxidermie ?), Black Vénère (Pyramide : en deux ?), etc… BLED n.m. Nombre de rappeurs restent très attachés à leurs racines, le bled. Ce n’est pas toujours une excuse recevable pour ne pas respecter la grammaire et donc le Bled, celui qui prend un B majuscule. Pour beaucoup d’observateurs, n’en déplaise aux membres du 113, le vrai tonton du Bled restera à jamais Maître Capello (RIP). Exemple “Un appel anonyme destiné qu’à induire un journaliste à l’erreur.” BOOBA n.p. Le Marty McFly du rap français, celui qui est trop en avance pour demander l’heure à qui que ce soit et qu’on ne voit pas (renoi) car il est dans le futur (qui n’est en fait qu’une conséquence du décalage horaire entre Paris et Miami Beach). Loin de faire l’unanimité, il réussit toutefois le tour de force de rallier trois communautés qui parfois s’opposent : une frange de la jeunesse des banlieues, certains gardiens du temple de la maîtrise de la langue française (les professeurs de lettres et la Nouvelle Revue Française) et une partie de la communauté gay pour l’esthétisme de ses pochettes d’album ainsi que les pecs apparents et huilés qu’il montre dans ses clips. Une science lui est consacrée : la B2Ologie. On ne connaît, à ce jour, aucun autre artiste du rap game qui puisse en dire autant. BOSS n.m. Voir Duc BOUNEAU (LAURENT AKA BOONS) n.p. Grand “manitou”, il fait et défait les reversements SACEM du rap français puisqu’en tant que DG des programmes de Skyrock, c’est lui qui choisit le taux de rotation des titres diffusés sur la station. Des légendes urbaines courent sur ce que certains sont prêts à faire pour atteindre le Graal de la rotation 12 (à savoir, une diffusion 11

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par heure). Néanmoins, certains rappeurs, pouvant être Boss de la SACEM, sont “à l’aise avec ou sans Laurent Bouneau”. BUZZ n.m. Ancienne unité de mesure de l’attente suscitée par un projet / un rappeur ; à présent, le mot désigne la qualité d’un projet musical. Ainsi, on ne parle plus de bons rappeurs mais de rappeurs qui buzz(ent).

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CASQUETTE n.f. Tout comme les walkmans K7 du siècle dernier, la casquette est auto-reverse (“casquette à l’envers !”). Ceci s’explique d’ailleurs par la proximité orthographique entre cassette et casquette. Elle scinde les aficionados du rap français en deux camps : les fans de base-ball et de tennis, les cainris et les français, les New Era et les Lacoste, les Face A et les Face B. C’ÉTAIT MIEUX AVANT exp. Leitmotiv intemporel partagé par les générations ayant dépassé la trentaine et virant accessoirement réac’. Devenant culte, l’expression (qui peut être précédée de n’importe quoi : les meufs, les lendemains de cuite,...) a donné naissance à un biz à travers toute une déclinaison de tee-shirts pour jeunes adultes ayant grandi avec le rap (“Le rap, c’était mieux avant”). Voir Blanc (rappeur)

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CLASH n.m Anciennement joute verbal et / ou attaque personnelle en freestyle ou par morceaux interposés, le clash se pratique à présent uniquement via un support vidéo. Le genre se caractérise par une réalisation amateur et des décors intimistes mais bénéficie néanmoins d’un fort pouvoir d'attraction (“Y’a marqué Clash alors t’as cliqué comme d’habitude”). A noter que la discipline est ouverte à toute personne (donc pas uniquement aux rappeurs) possédant un téléphone portable muni d’une caméra et un compte YouTube. A ne pas confondre avec le beef qui lui est un clash qui n’inclut que des rappeurs professionnels (comprendre donc américains).

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CLASSIQUE n.m Se dit d’un album d’une autre époque qu’on se force à aimer car, à sa sortie, on avait dépensé de l’argent de poche (gagné durement que ce soit en tondant des pelouses, lavant des voitures ou dealant des 12) pour l’avoir. Peut aussi, chez certains rappeurs français, faire référence à une odeur. Exemple “Dès que j’rentre en cabine, ça sent l’classique” CLI-AN-COURT (OU CLI-CLI) n.p Triangle d’or situé entre le Speedy de la porte de Saint-Ouen, la fin du marché aux Puces à la porte de Cli-an-court et le McDo de Garibaldi. Lumière est faite sur ce triangle d’or du falch (comprendre la contrefaçon), du cuir en véritable skaï et du CD ou DVD gravé grâce aux vidéos promotionnelles à caractère forcément viral du « rappeur » Morsay, maire officieux de Cli-an-court. A ce jour, bien qu’une mise en bacs des CD des rappeurs français à la FNAC soit primordiale, une présence au sein des stands des puces de Cli-Cli est obligatoire sous peine de perdre en street credibilité. Voir Morsay COMMERCIAL (RAP) : adj. Paradoxalement, le rap ou rappeur commercial est de mauvaise qualité car apprécié par beaucoup (trop) de gens (ayant du pouvoir d’achat). Le rappeur commercial est littéralement un vendu car, contrairement aux autres qui ont aussi mis leurs produits dans les bacs, il a réussi à écouler ses exemplaires. Voir Skyrock CONSCIENT (RAP) adj. Plus qu’à la profondeur de ses textes, le rap(peur) conscient se mesure au consensus qui l’entoure. Il se distingue des autres car il a la faculté de traiter de thèmes profonds tels que la rue, Zemmour, Sarkozy, la police, l’Etat, les rapports occident / tiers-monde (liste non exhaustive) sans pour autant utiliser les mots “niquer” “enculé” ou “fdp” ni même avoir recours à la technique du piano-voix pour tromper son auditoire sur la profondeur du thème abordé. Voir Piano-voix

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DÉMAGOGIE n.f Synonyme de profondeur des textes et d’ouverture d’esprit pour un grand nombre d’acteurs de la scène rap, elle constitue souvent le fonds de commerce du rappeur conscient. Voir Conscient (rap) DIRTY SOUTH n.m En France, ce terme est employé pour désigner le Vieux Port pendant les périodes de grèves des éboueurs. Même si ça l’emmerdait, le rappeur MC Jean Gab1 a tenté une adaptation approximative du terme américain en français pour la postérité en 2002. Exemple “Marseille, ça pue, c’est sale, pas vrai ?” DJ n.m Espèce en voie de disparition, le DJ (autrefois meilleur ami du MC) a écoulé pendant les 90’s un nombre incalculable de mixtapes en profitant de la notoriété des rappeurs français qu’il invitait à poser, le tout, évidemment, sans jamais jouer un seul morceau des rappeurs en question pendant ses soirées. A noter que, depuis quelques années, certains DJ ont remplacé l’indigestion de scratchs par l’indigestion de cris et autres hurlements (cf. DJ Battle). DUC n.m Voir King

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E ÉLECTRO n.m “Ex-musique de drogués“ devenue un standard dans la production des singles de rap français par la magie du mimétisme avec les États-Unis. Voir Instru ÉMISSION SPE n.f Tout comme le Dodo de la Réunion, l’émission spé est une race ayant disparu de la surface de la terre donc des ondes FM. L’émission spé était celle où le directeur de la programmation d’une radio acceptait de recevoir à l’antenne les groupes ou les rappeurs pour qui la maison de disques n’avait pourtant pas acquitté ce que l’on appelle pudiquement des “accords commerciaux”. Feu WestCoastLA de Stomy Bugsy et Hamed Daye, Couvre feu du Secteur Ä par Jacky, Cut Killer Show, Sky B.O.S.S., Total KHEOPS… Maintenant, on doit attendre que Nagui fasse un Taratata spécial Hip-Hop pour pouvoir utiliser à nouveau le terme d’émission spé, c’est dire. EXECUTIVE PRODUCER n.m Poste rémunéré par la maison de disque (major uniquement) pouvant être attribué à un frère (plus souvent qu’à une mère d’ailleurs parce qu’on peut tromper milles personnes une fois mais on ne peut pas tromper une personne mille fois quand même) ou un ami dans le besoin qui peut à l’occasion servir de chauffeur / rabatteur / standardiste / garde du corps / alibi / fan number one. Synonyme emploi fictif

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F FAMILLE (LA) n.f 1. Si si 2. Notion protéiforme qui peut désigner à la fois un frère, un ami, un passant, l’épicier du coin (liste non exhaustive). A noter que la famille et les notions de généalogie qui en découlent peuvent être des concepts aussi vagues pour certains rappeurs français que pour certaines familles du nord de la France (selon quelques supporters du PSG, en tout cas). Exemple “On a serré ta sœur, ton petit frère est mon neveu” FEATURING (OU FEAT.) n.m Pratique consistant à inviter une (ou plusieurs) tête(s) d'affiche(s) sur un morceau de manière à : 1. faire des économies sur le budget promo ; 2. finir le morceau en question en cas de manque d'inspiration (voir Shit) ; A noter que cela fonctionne aussi, uniquement pour le point 2, avec des invités de seconde zone (voir Indés). Par ailleurs, il en est du featuring comme de la théorie des jeux qu’on apprend en cours d’éco-gestion : gagnant / gagnant ; gagnant / perdant ; perdant / gagnant et perdant / perdant. Quand on rentre dans la catégorie perdant / perdant, le bad buzz oblige souvent les deux artistes à déclarer “c’est pas nous, c’est la maison de disques qui nous a obligée” cf. Jena Lee x Rohff que personne ne pardonnera quand bien même ils continueront à le réclamer.

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FLOW n.m Terme désignant le débit du rappeur, la rythmique de ses paroles, sa façon de poser ses textes, bref le flow quoi. Il se prononce flo, le W ne servant à rien ; il ne faut donc pas le confondre avec le mot flore prononcé avec l’accent antillais. Attribut extrêmement précieux de la panoplie du rappeur, il convient pour ce dernier de le choyer sous peine de le perdre ou pire de le voir tomber malade. Exemple “Et j’te serre pas la main, ton flow a la grippe A” Voir Technique

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FRED (DE SKY) n.p et expr. Nom propre devenu expression comme par magie (Abracadabra !) et qui sert depuis quelques temps à qualifier une personne qui ne connaît rien au son. Exemple “Tu connais rien au son comme Fred de Sky.” FREESTYLE n.p Autrefois synonyme d’improvisation, le freestyle consiste actuellement à interpréter, dans le cadre de sa promo, les morceaux de son nouvel album (dans le meilleur des cas et sinon de son Street Album). Cela se passe notamment chez Fred (de Sky) sur des intrus venues des Amériques.

G GAME (RAP) n.m Littéralement “Rap jeu”. Les règles n’ayant jamais été définies, chacun peut mettre ce qu’il veut derrière ce terme comme pour « t’as vu » un peu, t’as vu... “Faiche attenchion” au faux-ami, ce kamoulox rapologique ne doit pas être confondu avec The Game, rappeur bilingue (français deuxième langue, coefficient 7). GÉNÉRATION 88.2 n.f La petite radio n’émettait à ses débuts qu’en fin de journée dans un hôpital gériatrique du 9-4. Elle a vu défiler sur ses ondes tous ceux qu’on peut aujourd’hui qualifier d’anciens du game français : les Sages Po, Time Bomb, La Cliqua, la Mafia K’1 Fry, Lunatic. Mais elle a surtout été la seule à faire la part belle aux femmes du game à l’époque : Sté Strausz, oui bon et puis Diam’s époque Suzy quoi. Aujourd’hui, la radio a gardé un peu mieux que les autres ce côté underground mais quand on entend Pascal Ceuceu, c’est Mark de Bombattak qu’on assassine un peu.

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GROS n.m Terme générique désignant un proche. Par extension, le terme peut servir à qualifier une personne dénuée de toute jalousie car, comme le veut l'expression consacrée, seuls "les jaloux vont maigrir". Ce terme passe généralement moins bien quand il est utilisé pour interpeller un membre de la gent féminine. Enrobée ou pas, une fille n’a jamais envie qu’on l’appelle Grosse (exceptée cette “ouuuuuuuuuuuais grosse” de Diam’s). GUEST APPEARENCE n.f Le rappeur qui joue (mal ?) l’acteur dans un film de djeunes fait ce que l’on appelle une guest appearance. On fait appel à lui pour aller chercher une certaine audience à la marge. Certains rappeurs acceptent l’expérience et se prennent ainsi à rêver de reconversion cinématographique (comme les américains) mais ils le font aussi et surtout pour mettre du diesel dans le SLK en attendant que les SACEM tombent à la fin du trimestre (Kool Shen dans la Beuze, Mokobé dans Neuilly sa mère,...) ou pour justifier le fait de tourner dans une VF de Doggystyle (Oxmo Puccino, Zoxea, Driver et Doudou Masta dans “Rap Intégral – Au plus profond du rap”).

H HIP-HOP FRANÇAIS n.p Culture qu’on pourrait croire aujourd’hui inspirée des films de Georges Romero ou d’un tube de Cranberries (pour les incultes, les allusions précédentes mènent au mot “zombie”). Le Hip-Hop français réussit le tour de force de voir ses street artistes exposer dans les galeries les plus prestigieuses, ses breakers remporter des prix internationaux et ses rappeurs truster les meilleures places du Top Album, tout ça en reposant en paix. Voir Zulu Nation

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HOME STUDIO n.m Autrefois appelé chambre à coucher, cet endroit est depuis l'avènement du tout numérique la pièce centrale de toute production rapologique indépendante. On lui préférera néanmoins le terme de studio plus élitiste et socialement valorisant. Voir Indé

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HOMOPHOBIE n.f Mot apparu, comme de par hasard, de derrière les faggots fagots (sur ce sujet, ça arrive toujours par derrière de toutes façons...) dans les dictionnaires des rappeurs hexagonaux à partir de septembre 2010. A noter que l’on peut attribuer l’apparition de ce terme dans le vocabulaire du rap français à la Sexion d’Assaut, groupe pourtant issu de la municipalité de Bertrand Delanoé. Même si le groupe en est aujourd’hui “dé-zo-lé”, il n’en reste pas moins que, sur ce coup-là, ils ont quand même bien fait les enculés. 21

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HORS BEAT exp. Action de ne pas rapper dans les temps. Le hors-beat est au rap ce que le hors-piste est au ski (la glisse en dehors des itinéraires balisés ou surveillés). Dans les deux cas, la pratique est fortement déconseillée et s’avère dangereuse dans la mesure où elle peut entraîner des avalanches (d’insultes ou de neige). Voir Flow

I INDÉS n.m Abréviation d’indépendants. Rappeurs ou labels faisant souvent tout aussi mal que les majors au niveau qualitatif mais en mieux car sans moyens (CQFD). Les labels indés portent, en général, un nom qui crie au monde entier “je suis un indé !!!” comme pour s’excuser ou pour se démarquer par avance : Arracheurs de bitume, Truands 2 la galère, Banlieue Sale, Menace Record, Arsenal...

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INSTRU n.f Bande musicale sur laquelle le rappeur français pose son texte. Dans les années 90, les instrus du rap français étaient constituées de samples de piano et / ou de violon en hommage (interminable) au son de Queensbridge. Le rap français marquait ainsi sa totale opposition au courant Dance très synthétique et prisé à l’époque. De nos jours, les instrus du rap français sont constituées de synthés empruntant énormément au son Dance des années 90. Ce retard d’une quinzaine d’années a malheureusement privé le rap français des événements (et compiles) Dance Machine lui infligeant en contrepartie les concerts Urban Peace. Voir Urban

J JUSTICE n.f Selon le groupe mythique Assassin, ce principe philosophique, juridique et moral entretient des rapports incestueux avec sa maman.

K K (LETTRE) lett. La lettre K est utilisée depuis “l’antiquité” (voir Antiquité) par une frange extrémiste du rap français (rien à voir avec la Tribu K) qui voue une haine sans commune mesure à la lettre C et à la terminaison “que”. 23

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On la retrouve notamment dans Ärsenik, Expression Direkt, Authentik, Mystik, Ol Kainry, Kool Shen, Klub des Loosers, Sinik... Certains n’hésitent pas à affirmer que Daddy Lord C aurait eu une carrière différente (et potentiellement un partenariat avec une marque de céréales) s’il avait choisi le pseudonyme Daddy Lord K. Chaque règle ayant son exception, le groupe Lunatic et leur label 45 Scientific ont retourné le stigmate en emblème en redorant le blason de la lettre C (mais en persistant à dénigrer la terminaison “que” parce que, quand même, faut pas déconner). KING n.m Voir Pape

L LACOSTE n.p Tennisman (René Lacoste) devenu équipementier de la Fédération Française de Tennis avec sa marque transformée, malgré lui, en Coste-La, équipementier de toute une frange du rap français dans les années 90. Exemple “Roc à la place du coeur, stoco en affaires, Croco quand il faut plaire” LAGARDE (CHRISTINE) n.p Personnalité politique, avocate et femme d’affaires qui, selon une mystérieuse croyance populaire dans le rap français (et, plus particulièrement, marseillais), “meurt mais ne se rend pas”.

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LÉGENDE n.f Terme désignant un rappeur ayant totalement foiré sa carrière et dont les revenus engendrés par ses freestyles radio de l’époque ont à peine pu déboucher sur l’achat d’une Mégane Scénic et l’ouverture d’un Livret A. Voir X-Men LOURD exp. Après avoir utilisé le champ lexical des projectiles et autres engins explosifs pour qualifier la qualité de ses sons (“de la balle”, “de la bombe”, “de la boulette” qui est le féminin de boulet...), le rap français a choisi le mot “lourd” pour désigner ses productions de haut standing. A noter que le terme désignait, il y a encore peu, une chose chiante ce qui a donné naissance au mot relou. Servant aujourd’hui à outrance d’adjectif qualificatif positif, le mot lourd a fini par reprendre son sens quasi originel, à savoir relou. La boucle est ainsi bouclée.

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M MC (MAÎTRE DE CÉRÉMONIE) n.m Dans l’Antiquité, les lettres MC apposées devant un nom permettaient de repérer un rappeur (tout comme les lettres DJ devant un nom permettent de repérer un... DJ). Cependant, les temps changent et, même si Solaar pleure, de nos jours, les maîtres de cérémonie n’officient plus dans le rap français mais sont par contre toujours présents dans les mariages, bar mitzvah,... MONTANA (TONY) n.p Personnage de fiction tiré du film Scarface n’ayant aucun lien de parenté avec Hannah. Ce personnage a beaucoup influencé le rap français (plus que Mesrine, c’est dire), il suffit de consulter les listes répertoriant les samples de Tony Montana / Al Pacino utilisés dans le rap game, sans compter les références directes faites par les rappeurs dans les lyrics : Exemple “Qui veut r’jouer Tony Montana ? / S'refaire dans l'biz” MODE (EN) exp. Expression plus ou moins empruntée au champ lexical de l’électroménager. Ainsi, tout comme la machine à laver est en mode essorage ou en mode éco, le rappeur français pourra lui être “en mode t’inquiète”, “en mode mitraillette” (liste non exhaustive). MORSAY n.p Patron de label (Truands 2 la galère) et propriétaire d’une marque de tee-shirts (Truands 2 la galère), d’un camion et d’une corde, Morsay est un personnage attachant au langage Fleury (-Merogis). Ce langage a d’ailleurs été immortalisé par un sampler permettant à souhait de proférer un “9.2. c’est la patate mon frère” ou “cliquez bande de salopes !” 26

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N NEUF-TROIS (9-3) n.m Code Insee et racine des codes postaux des communes de la Seine-Saint-Denis. Autrefois prononcé 93 (quatre-vingt treize), le département a vu son code se diviser en deux chiffres pour devenir 9-3 dans ce qui fut une forme de différenciation de cette banlieue nord, l’une des représentations du particularisme qu’on pourrait qualifier de “Seine-Saint-Denis Style”. Rapidement relayé par les médias et repris par les autres départements de la région parisienne, le phénomène a depuis pris une ampleur nationale conduisant à certaines dérives. Exemple “Salut Difool, c’est Manu, j’appelle du huit-un. Tarn en force !!!” Voir Banlieue NEIGE : n.f Forme de précipitations constituées de glace cristallisée et agglomérée en flocons généralement accompagnées d’une baisse des températures et des chiffres de vente de CD. Exemple “Rohff n’a pas vendu #acausedelaneige“ NIQUER v. Activité très courante dans le rap français. En règle générale, le rappeur nique ta mère et ta grand-mère (“si elle est toujours en vie”, bien entendu), la police ou encore la France (jusqu’à ce qu’elle les aime). Certains radicaux, membres d’une section, “niquent tout". Cette activité rend hypocrite l’apparition du mot homophobie (cf. Homophobie) puisque les rappeurs en viennent à se niquer entre eux, niquer Sarkozy et qu’ils n'épargnent pas non plus ton père.

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NOU-NOU-NOU-NOUVEAU exp. Expression couramment usitée, depuis son inauguration par le SkyBOSS, par un DJ pour présenter ou qualifier un titre brand new avant de balancer la sauce (là où les américains ont tendance à se lancer par avance des fleurs “DJ KHALED, WE DA BEST”). À ne pas confondre avec “La première fois que tu l’as entendu (effet reverb’ : LA PREMIERE FOIS QUE TU L’AS ENTENDU), c’était sur Skyrock”. Voir DJ NOUVELLE ÉCOLE exp. Cette expression englobe les nouvelles générations de rappeurs français. Pour certains, elle est à l’image de l'échec du système éducatif français.

O OLIVIER CACHIN n.p Il est l’Alain Decaux du rap français, capable de faire cohabiter Histoire du rap hardcore, coupes au gel, costumes trop grands et chemises atypiques. Étant donné que le Monsieur a commencé chez Picsou Magazine, on comprend qu’il soit plus facile pour lui d’expliquer l’histoire du rap aux jeunes générations. OUI OUI SI SI exp. Expression marquant doublement l’acceptation, un oui positif en somme. À noter que l’expression ne fait en rien référence au personnage avec le grand chapeau bleu à grelots des livres pour enfants ou à l’un des rôles phares de Romy Schneider.

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P PAPE n.m Voir Duc PIANO-VOIX exp. Technique fourbe utilisée par le rappeur français quand il souhaite flouer son public en lui donnant l’illusion d’avoir un univers musical étendu et ainsi atteindre le statut envié d’artiste. Elle consiste en la reproduction à l’identique des recettes qui font le succès du rappeur en question, posées sur une instru dénuée d’éléments de percussion et constituée uniquement de notes de piano, instrument noble par excellence. Voir Album de la maturité PLANÈTE RAP n.p Sorte de Vivement Dimanche du rap français sans le canapé rouge ni Olga le chien avec Fred (de Sky) Drucker aux manettes depuis plus d’une décennie. POISSON ROUGE n.p Terme employé pour désigner le responsable d’une faute, d’un crime, d’un délit. Pour la petite histoire, c’est cette balance de Disiz la Peste qui l’a poukave ; depuis il bénéficie du programme de protection des témoins et a du changer de nom. Les rumeurs prétendent qu’il aurait pété les plombs, s'appellerait Peter Punk et ferait du rock électro pour dissimuler sa véritable identité. Illustration : Toki

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POPOF (A2FCREW) n.p Ex iTunes Store du ghetto. PROMO n.f Activité consistant à prendre l’apéro et/ou à faire tourner le cul de la vieille avec Fred (de Sky) tous les soirs pendant une semaine dans le cadre de l’émission Planète Rap ou, faute de moyens de la maison de disques (voir Émission spé), à invectiver un (ou plusieurs) collègue(s) de l’industrie via YouTube. Voir Clash PUBLIC n.m Peut-être plus que pour tous les autres genres musicaux, le rap français a, comme le veut l’adage, celui qu’il mérite. Or “le public sont des gens intelligents” car tout ce que dit Sefyu ne peut et ne doit être contesté surtout quand, pour une fois, on comprend ce qu’il articule.

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PUTE NÈG’ exp. Expression sans rapport avec la prostitution nigériane ou bien avec ce que JeanPaul Guerlain pourrait penser de la femme noire. Indifféremment usitée pour apostropher un ami ou bien nommer un morceau créant l’attention (surtout sur Les Internets) dans le cadre d’un album réunion de deux rappeurs français (cf. Dany Dan et Ol’ Kainry). Voir Roi Heenok

Q QUADRAGÉNAIRE (RAPPEUR) n.m Le rappeur quadragénaire en activité est une espèce rare en France. Pour exister dans le PRF (paysage du rap français), peu d’alternatives s’offrent à lui : - mettre son âge de côté et s’inventer une vie de mineur (de - de 18 ans et non pas d’ouvrier des mines) afin de prendre l’apéro avec Fred (de Sky) - toujours lui. Il est à noter que ce principe va totalement à l’encontre des lois sur la vente d’alcool en vigueur en France ; - s’éloigner du rap game et flirter avec la variété française et / ou le slam afin d’assurer, au minimum, sa place assise aux Victoires de la Musique ; - mettre à profit sa passion pour le popopopok (le poker) dans le cadre d’un partenariat avec un site de jeux en ligne. Ce constat rend quand même difficile la possibilité de voir certains rappeurs exercer jusqu’à 60 piges sans forcer comme ils l’ont pourtant promis. Voir Victoires de la Musique QUARTIER n.m Sans aucun rapport avec les lunettes du (quasi) même nom, le quartier désigne en réalité le rappeur Alonzo (membre des Psy4 de la rime). Enfin... selon lui. Il l’a dit et répété et, en plus, il a pas besoin de le prouver : “Je suis le quartier, j'rap la proximité / Je suis le quartier, je suis le quartier / Je suis le quartier, j'rap la proximité / Je suis le quartier, à qui j'dois le prouver ?!” (CQFD) 31

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R RAGEUX n.m Contrairement à l’idée reçue, le rageux n’est pas atteint par une maladie virale. Il s’agit, en fait, d’une personne à l’esprit critique exacerbé et parfois mal placé qui est sensiblement comparable au “haineux” ou “haïsseur”, littéralement celui qui haït (sans rapport avec les habitants d’Haïti). Haterz gonna hate et les haïsseurs vont haïr, ainsi allait le monde jusqu’à la jurisprudence Rohff, selon laquelle les personnes pouvant être qualifiées de rageux méritent un coup de pelle. Voir Rohff RIME n.f Le rap étant un milieu majoritairement capitaliste, on valorise plus la rime riche (ou multi-syllabique). Néanmoins, à l’image de l’économie mondiale, 1/5ème des rappeurs français dispose de 85% des richesses en matière de rime. On peut notÉ que la majeure partie du rap françÉ survit encore en étant sous le seuil de pauvretÉ (à savoir les rimes en é). Paradoxalement, la version premium de la rime riche, baptisée rime de millionnaire par le Comte de Bouderbala (humoriste) dans l’un de ses sketchs, n’est pas si minoritaire que l’on pourrait le croire. Exemple “On joue au casino comme dans Casino” ROHFF n.p Capable en une seule phase de réhabiliter les bègues et l’émission de Fabrice (“la cla-cla-classe”), l’homme est une sorte d’Académie Française du ghetto qui a popularisé de nouvelles expressions dans le vocabulaire courant (“en mode”, “ça fait zizir”) même s’il a failli à y introduire “dans ma werss” (vraisemblablement sans rapport aucun avec DTC mais si quelqu’un a la définition qu’il se fasse connaître...). Bien que l’on puisse reconnaître à Rohff le fait de “rapper troooop bien”, on peut toutefois mettre en doute ses talents culinaires. 32

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Exemple “Déboule sur le périph’, sors à porte Maillot, la colombe dans du pain de mie avec un peu de mayo” ROI HEENOK n.p Le divertissement à son meilleur, le Roi Heenok est un peu le Chuck Norris du rap français francophone (mais en mieux) grâce ou à cause du florilège d’autoproclamations médiatiques venant de sa Majesté et de son aéropage : “Je suis le George W. Bush du rap français, t’entends !” / “le Roi Heenok est une… c’est comme… de l’hydroponique avec… le plus haut taux de crime au monde, mélangés ensemble, t’entends ?” / “Moi je pense que la Sorbonne me donneront des diplômes d’appellation car mon rap est un rap classique, un rap haut de gamme”.

S SHIT n.m Substance reconnue, louée et célébrée (“Smoke weeeeeeeeed everyday”) pour son effet placebo permettant autant aux auteurs qu’aux auditeurs de supporter, voire même d’apprécier, la médiocrité.

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SKYROCK n.p Souvent qualifiée de radio putassière, il faut se souvenir que c’est Tabatha Cash, alors animatrice de la radio libre de la station, qui a, la première, “introduit” des morceaux de rap français sur les ondes du 96FM. Selon le milieu, notamment indé, cette radio devrait être philanthropique voire même à but non lucratif et passer toutes les tapes envoyées à l’attention du “boss de Sky” qui arrivent au 37 bis de la rue Greneta. SLAM n.m Discipline qui a le pouvoir hypnotique d’un office évangéliste de Harlem lorsqu’elle se vit en live mais qui, sortie d’une salle chauffée, redevient l’équivalent rap du Coca Zéro, du décaféiné ou de la Buckler (selon les goûts). Cette discipline, pas encore olympique, reste ouverte à tous ceux (petits ou grands, en bonne santé ou au corps malade) capables d’effectuer une succession de déclamations afin de remporter une bière gratuite (et pas une Buckler cette fois) dans les bars prévus à cet effet. Exemple “Pas d’réveil en fanfare, c’est un état d’esprit. J’attends qu’le lait dans l’bol ait la couleur des céréales.” STREET adj. Adjectif (et pied de nez à Jacques Toubon, époque Ministère de la culture et de la Francophonie) présentant l’avantage de pouvoir être utilisé à toutes les sauces et désignant la plupart du temps un produit / service bas de gamme. Exemple “Street clip, Street tape, Street marking, Street Wear, Street drink,..“ STREET ALBUM exp. Aussi appelé Street tape, il désigne communément un album dont l'artiste ne souhaite pas assumer le futur échec commercial. Peut parfois, sur une bonne surprise ou un malentendu, rencontrer un succès inversement proportionnel au budget promo. STREET CRÉDIBILITÉ exp. Élément majeur de ce qui constitue le CV du rappeur français. Sans lui, l’accès à l’emploi reste difficile et les perspectives de carrière sont limitées. Une expérience 34

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professionnelle significative au hebs (au chtar, en zonz’, bref en prison quoi) ainsi qu’une formation diplômante du ter-ter sont appréciées. Bien qu’accessoires, les qualités d’écriture et de maîtrise du flow restent un plus. Voir Ter-ter SWAG n.m Terme devenu tellement galvaudé aujourd’hui qu’il se trouve pour la première et pour la dernière fois dans le Dico du Rap Français. A la base dédié au style vestimentaire des rappeurs dont la Fashion Police saluait l’effort par un “quel swag”, il qualifie aujourd’hui de façon globale une attitude. Exemple “Toujours swaggés, on se pavane”.

T TASJVEUXDIREOUTASPASJVEUXDIRE ? exp. Expression interrogative n’appelant aucune réponse et ayant pour seul objectif de supplanter le mot anticonstitutionnellement au niveau du nombre de lettres utilisées. Mot compte triple.

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TECHNIQUE n.f Adjectif assez flou utilisé, depuis quelques années, pour qualifier les rappeurs dont on ne comprend pas les textes.

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TER-TER n.m Ce terme désigne le terrain (terrain parfois vague si on se réfère aux textes de Seth Gueko). Contrairement à l’idée reçue, l’expression n’est pas une abréviation de terrain mais une contraction de terre à terre. Partant de là, un rappeur du ter-ter aura les deux pieds dans le ciment (ne risquant pas, du coup, les tremblements de terre... ter) et, par la force des choses, des textes qui ne volent pas bien haut. TIME BOMB n.p À la différence de la Planète Rap, Time Bomb est la véritable terre promise des MC’s. Selon la légende, tous les bidons ont voulu son guidon jusqu’à ce que la prophétie se réalise et que “Time Bomb explose”, vraiment.

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U URBAN adj. Urban ou musiques urbaines, le terme désigne une catégorie fourre-tout qui regroupe rap et RnB (non stop) voire même le reggae, le dancehall, le zouk, le slam et ce, en fonction des espaces publicitaires achetés par la maison de disques. Le terme a donné son nom à une série de concerts (Urban Peace) dont la dernière édition était sponsorisée par la marque de spiritueux Jack Daniels. A ne pas confondre avec le concert Génération Rap et R’n’B qui lui était sponsorisé par Duracell.

V VICTOIRE DE LA MUSIQUE n.p Autrefois utilisée pour saluer le succès de rappeurs confirmés (cf Manau), elle tend ces dernières années à récompenser les rappeurs n’en étant déjà plus vraiment (cf Abd al Malik, Oxmo Puccino, MC Solaar).

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W WACK : n.m Sobriquet discriminatoire et hautement injurieux (semblable à idiot du village) autrefois utilisé pour qualifier les mauvais rappeurs. Suivant le principe du “Bon chasseur”, le terme a totalement disparu à l’arrivée des notions de vrais (qui rappent mal mais qui jouissent d’une bonne street crédibilité) et de faux rappeurs (qui rappent bien mais ça, ça compte pas en vrai). Voir Street Crédibilité WESH exp. Pour certains linguistes, “Wesh is the new yo”. Wesh (“Quoi” en arabe) est un mot important voire primordial dans la communication des nouvelles générations, il peut constituer l’unique élément de langage de certaines catégories d’individus, pour la plupart non diplômées. Exemple : “Sans diplôme, t’sais dire que wesh wesh.” Voir Yo WESTCOAST n.p Contrairement aux US, la scène française pratiquant cette sous-division du rap n’a pas de spécifité géographique et n’est donc pas forcément implantée sur la côte atlantique. A défaut d’avoir grandi au bord de la mer, le westcoasteux français a un Master 2 en barbecue entre amis (qu’il a pu cultiver dans les grands espaces du 7-7 et du 95) tout comme ses idoles de Long Beach, Compton, Watts, Inglewood, etc... Particularité : le “westeux” (ou “westcoasteux“, on ne sait vraiment pas) a développé, au fil des années, une faculté à survivre tout d’abord au quotidien grâce au calibre qu’il lui faut (merci Stomy période WestcoastLA)  mais aussi et surtout aux hivers rigoureux et ce, en étant uniquement vêtu du combo Dickies x Marcel blanc x Bandana.

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WU TANG n.p 1. L’un des rares groupes de rap new-yorkais n’ayant jamais enfanté d’un ersatz sur la scène française 2. Somnifère (pour certains rappeurs)

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X X-MEN n.p Superhéros du rap. La carrière de ces X-Men n’ayant pas été conçue en Adamantium, la seule manière de les “contacter” est d’avoir recours à Magneto (l’autre, Magnéto Serge) qui officie sur YouTube,  Dailymochon ou via les mp3 des rip des vestiges de leur freestyles d’antan, pour remonter les couloirs du temps et ainsi pouvoir ré-attaquer du mike.

Y YO exp. Interjection ayant longtemps servie à ponctuer les textes des rappeurs français (tout comme les virgules ou les points d’exclamation). Bien que plus du tout utilisé dans le rap depuis 1994, ce terme remporte toujours un étonnant succès chez les plus de 50 ans voire, de façon plus large, chez les non-initiés qui ne ratent pas une occasion de s’en servir pour caricaturer le genre. Un peu comme “zyva” (vas-y) à la différence près que ce terme, de l’avis des spécialistes, n’a lui carrément jamais existé.

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Dans le langage courant, ce qui suit immédiatement le Yo (quand il est placé en début de phrase) permet en général d’en savoir plus sur la nature de l’échange à venir. YOUTUBE n.p Le MTV Base des temps modernes sur lequel on peut passer la journée à dérouler le fil d’Ariane du rap français, jumpant d’interview en freestyle, de clash en featuring, de clip officiel en photomontage de fans internautes. A noter que la lecture des commentaires peut être plus chronophage et intéressante / amusante que le visionnage des vidéos en elles-mêmes.

Z ZULU NATION n.p Secte d’illuminés prônant des valeurs farfelues telles que “la paix, l’unité et l’amusement”. À l’origine de la création et surtout de l’essor du rap français dans les années 80, elle n’a aucun lien avec Johnny Clegg, l’autre grand zoulou du siècle dernier. Voir Antiquité

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ANNEXE Le Dico du Rap Français est truffé de références et de citations rapologiques (ou presque). Les as-tu retrouvées sans t’aider de l’annexe ci-dessous ?

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01 X-Men - Retour aux pyramides 02 Booba - B2OBA 03 Kery James - Banlieusard 04 NTM - Laisse pas trainer ton fils 05 Expression Direkt - Dealer pour survivre 06 Passi - Les meufs du show-biz 07 Rohff - Qui veut ma peau 08 Booba - Pitbull 09 Booba - Caesar Palace 10 Booba - Mon son 11 Sexion d’Assaut - Casquette à l’envers 12 Youssoupha - Clashes 13 Kery James - Le retour du rap français 14 MC Jean Gab1 - J’t’emmerde 15 Rohff - 94 16 La Fouine feat. Rohff - Passe-leur le salam 17 Rohff feat. Jena Lee - Tu pardonneras 18 Ol’ Kainry feat. Kennedy - Tadatata 19 Booba - Abracadabra 20 La Fouine feat. The Game - Caillera for life 21 Mokobé - Les jaloux vont maigrir 22 Diam’s - La boulette 23 Booba - Repose en paix 24 Sexion d’Assaut - Désolé 25 Assassin - Je glisse 26 Ärsenik - Sexe, pouvoir et biftons 27 Shurik’N feat. Faf Larage - La garde meurt mais ne se rend pas 28 MC Solaar - Les temps changent 29 MC Solaar - Solaar pleure 30 Rohff - Résurrection 31 Rohff - En mode 32 NTM - Seine Saint Denis Style 33 Booba -Double Poney 34 NTM - Police 35 Tandem - 93 Hardcore 36 Fonky Family - Nique tout 37 Disiz La Peste - Le poisson rouge 43

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38 Orelsan – Jimmy Punchline 39 Sefyu - Mon public 40 Ol’ Kainry & Dany Dan - Putneg 41 Zoxea - 60 piges 42 Alonzo - Je suis le quartier 43 113 - Au summum 44 Rohff - La grande classe 45 Rohff - La violence 46 Grand Corps Malade - J’attends 47 Ol’ Kainry - Au max 48 Booba - Boss du rap game 49 Seth Gueko - Tremblement de ter ter (feat. Aka, Six Coup MC, Sidi Omar, Nourou, Zesau, Porgay, Kevin Ramos, Wira, Seven, Shirdé, Ous D ous, Al K-Pote, Neoklash, Bounia, Mister You) 50 X-Men feat. Hi-Fi - Pendez-les, bandez-les, descendez-les 51 Time Bomb - Time Bomb explose 52 Booba - Garde la pêche 53 Stomy Bugsy – Le calibre qu’il te faut 54 Lunatic - Pas l’temps pour les regrets 55 X-Men - J’attaque du mike

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REMERCIEMENTS À l'ensemble du Rap Français, sans distinction, pour tout ce qu’on aime chez lui, au premier comme au second degré (voire plus). À Toki (tokiart.canalblog.com) pour les illustrations des définitions. Au Crew des Haterz (haterz.fr) pour la préface. À celles et ceux avec qui nous avons partagé de longues conversations et autres débats passionnés qui ont inspirés ce Dico du Rap Français. Ils / elles se reconnaîtront... mais on va les citer quand même parce que ça ne coûte pas plus cher à l’impression : Jo, Fran, Diclau, Loic, Teddy, EXOclick (Bitch !), Kouthair, Kang & Kodos (bande d’enfoirés), Doons, SamiPoo, Cédwik, Da Poo, Kikiou, Douarde, Fre, Pictiz, 2skeu et... Lardon.

© Les Festivaliers 2011 45

"On aura pas changé le monde (du rap) mais au moins, on se sera bien marrés."

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