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Y ANA O IT DU C
C UE S E TIQ
U GÉ R G ÉNE O L IR
A AVEN I D ’ S
L R U
Le présent guide de discussion a été préparé, en toute indépendance, par le Centre pour le dialogue de l’Université Simon Fraser et financé en vertu d’un accord de contribution de Ressources naturelles Canada. Il a été conçu et écrit par Christopher Gully, avec le soutien d’employés du Centre pour le dialogue de l’Université Simon Fraser pour la recherche documentaire et les questions générales. Il a été traduit par Marine Armstrong de Ubiquitext. Cette publication ne reflète pas nécessairement les opinions du Centre pour le dialogue de l’Université Simon Fraser, de Ressources naturelles Canada ou de l’auteur. Sous licence Creative Commons (CC BYNC), il peut être reproduit à des fins non commerciales, à condition que le crédit soit attribué au Centre pour le dialogue de l’Université Simon Fraser. Lorsque référence y est faite dans d’autres travaux, il devrait être indiqué : Centre pour le dialogue de l’Université Simon Fraser. Guide de discussion, Dialogues citoyens sur l’avenir énergétique du Canada, 2017.
Le Centre pour le dialogue de l’Université encourage le dialogue public et la participation. Notre programme Civic Engage a pour but d’accroître la capacité des gouvernements et des citoyens à travailler en collaboration sur des décisions de politiques, en s’appuyant sur la curiosité mutuelle et la recherche collective plutôt que sur la confrontation. À l’appui de cette mission, il y a le statut du Centre pour le dialogue en tant que facilitateur neutre et sa réputation de centre reconnu dans le monde entier pour ses connaissances théoriques et pratiques en matière de dialogue.
Table des matières Avant-propos Qu’est-ce que le dialogue? 1ère partie : Parlons du système énergétique du Canada Le système énergétique du Canada en 7 étapes 2e partie : Tendances énergétiques au Canada et dans le monde 3e partie : Tracer la voie à suivre 4e partie : Des approches pour l’avenir énergétique du Canada Qu’en pensez-vous? Références et lectures complémentaires
1 3 4 6 16 26 29 44 45
www.avenirenergetiquecanada.ca
1
Un nouveau type d’énergie : des citoyens dialoguent L’énergie a des implications extrêmement
Trop souvent, nous nous invectivons mutuellement
profondes dans la vie de chacun de nous et dans
au lieu de parler ensemble, séparés par de vastes
celles de ceux qui nous entourent. Elle chauffe nos
distances géographiques et par la difficulté à
foyers en hiver, crée des emplois, génère la richesse
imaginer ce que c’est que d’être d’un endroit où
utilisée pour financer nos retraites et aide à financer
nous ne sommes jamais allés.
nos soins de santé quand nous sommes malades. Certaines formes d’énergie produisent aussi des
Les Dialogues citoyens sur l’avenir énergétique
émissions qui altèrent notre climat, affecte notre
du Canada sont une tentative pour approcher
accès à de l’air et de l’eau propres ou endommage
différemment cette conversation. En septembre
notre patrimoine naturel. Lorsque nous parlons
et octobre 2017, ces dialogues seront l’occasion
d’énergie, nous parlons de notre mode de vie, de
pour 150 Canadiens de discuter en profondeur de la
notre identité en tant que peuple et de nos espoirs
question de l’énergie. Venant de villes différentes,
et nos craintes pour l’avenir dont hériteront nos
ayant des points de vue et des parcours différents,
enfants.
ces participants sélectionnés de manière aléatoire s’assiéront ensemble pour découvrir la vie et les
Dans un pays comme le Canada, la manière dont
aspirations des autres. Ensemble, ils chercheront
l’énergie est produite, transportée et utilisée varie
une approche commune pour façonner l’avenir
parois grandement selon la province, le territoire,
énergétique du Canada, à la lumière des meilleures
la zone urbaine, la ville rurale ou la communauté
informations fondées sur des données probantes à
autochtone. Ces différences régionales peuvent
leur disposition et dans un esprit de curiosité.
rendre difficile toute conversation sur l’énergie.
2
Ces dialogues ont été commandités par Ressources
Que vous soyez participant, intervenant ou citoyen,
naturelles Canada (RNCan) dans le cadre de
ce guide vous donnera une vue d’ensemble factuelle
leur consultation publique plus vaste intitulée
des systèmes énergétiques du Canada et vous fera
Génération Énergie et ils ont été conçus et mis en
découvrir diverses approches et points de vue en ce
œuvre en toute indépendance par le Centre pour le
qui concerne notre avenir énergétique. La plupart
dialogue de l’Université Simon Fraser. L’approche
des lecteurs, quelle que soit leur perspective,
du dialogue délibératif utilisée reflète une manière
trouveront certaines idées qui leur semblent
assez nouvelle pour les gouvernements de faire
familières et acceptables et d’autres qui leur
participer les citoyens et témoigne d’un véritable
paraissent étranges et dérangeantes. Cela fait du
leadership de la part de RNCan dans la mouvance
bien dans une démocratie. Les conversations qui en
du Gouvernement ouvert. Cette approche
résulteront seront sûrement la meilleure occasion
permettra aux participants d’accéder à un large
qu’aura cette génération de façonner notre avenir
éventail d’idées et de points de vue, sans censure.
énergétique commun.
Cela signifie aussi que les participants devront s’imaginer à la place de leurs représentants élus,
Robin Prest
avec toutes les contraintes et tous les compromis
Directeur de programme, Civic Engage
que cela implique.
Centre pour le dialogue de l’Université Simon Fraser
Si vous lisez ce guide de discussion pour vous préparer à participer à ces Dialogues citoyens, bienvenue! Vous avez une occasion rare et passionnante d’aider à orienter l’avenir de notre pays. Que vous commenciez à un dialogue régional à Vancouver, Calgary, Toronto, Montréal ou Halifax, vous apportez avec vous une expertise unique en son genre en ce qui concerne le rôle de l’énergie dans votre vie. Vos paroles aideront les décideurs à mieux comprendre en quoi leurs actions sont liées à vos intérêts et vos valeurs et alimenteront une boucle de rétroaction dans le processus démocratique.
3
Qu’est-ce que le dialogue et en quoi est-ce différent du débat? Le dialogue est une sorte particulière de conversation dans laquelle on apprend et travaille ensemble pour comprendre divers points de vue et essayer de trouver un terrain d’entente. Ce n’est pas parce qu’on a un dialogue que toutes les différences disparaissent ou qu’un consensus total émerge mais cela encourage chacun d’entre nous à réfléchir attentivement à des perspectives et qui sont différentes des nôtres. La question au centre de ce dialogue sera : À quoi devrait ressembler l’avenir énergétique du Canada sur le temps d’une génération et comment en arriverons-nous là? Pour certains d’entre nous, l’avenir énergétique du Canada repose sur la continuation de notre solide tradition d’exploitation des ressources. D’autres imaginent un rôle bien plus grand pour les communautés dans la prise des décisions. D’autres encore espèrent un avenir sous le signe de l’énergie renouvelable.
Il n’y a pas de mauvaise réponse à cette question. Vos opinions comptent et sont essentielles à la réussite de ce dialogue. L’objet de ce guide de discussion est de vous donner certaines perspectives qui pourront vous aider à comprendre vos opinions et valeurs personnelles et celles des autres. Ce guide vous apportera aussi des informations générales sur le système énergétique du Canada et certaines des technologies et politiques qui pourraient faire partie de son avenir énergétique. En lisant ce guide de discussion, vous verrez une série de questions qui ont pour but de vous faire réfléchir. En réfléchissant à vos réponses, demandezvous sur quels faits et quelles expériences vous vous appuyez pour répondre à chacune des questions. Réfléchissez aussi, peut-être, aux façons dont d’autres Canadiens pourraient y répondre.
1ere partie
Parlons du système énergétique du Canada Même si nous n’y pensons pas tout le temps, il ne se passe pas une journée sans que nous n’utilisions de l’énergie sous une forme ou une autre. Au niveau individuel, l’énergie abordable nous permet de nous chauffer l’hiver et d’être au frais l’été, de nous déplacer quand nous devons aller quelque part et d’alimenter les appareils qui nous permettent d’être en contact d’un bout à l’autre de ce vaste pays. Au niveau communautaire, l’énergie nous permet d’éclairer nos rues, d’alimenter nos transports publics et de pomper notre eau. Du point de vue des entreprises et des gouvernements, l’énergie peut être vendue pour créer des revenus et est essentielle pour produire et transporter les produits dont nous nous servons au quotidien dans un marché très compétitif.
Le Canada est riche en énergies fossiles (comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel) et en énergies renouvelables, comme l’eau, le vent, le soleil et le bois et d’autres plantes. Bien que l’uranium ne soit pas inclus dans les statistiques officielles sur l’approvisionnement en énergie, le Canada en extrait et exporte aussi de grandes quantités, celui servant à alimenter des réacteurs nucléaires au Canada et dans d’autres pays. Environ 45 % de l’approvisionnement énergétique du Canada vient du pétrole. Le reste vient du gaz naturel (30 %), du charbon (8,1 %), de l’électricité (7,7%), du nucléaire (6,2 %), des biocombustibles et des déchets (3 %), avec une toute petite partie qui vient de l’éolien et du solaire. Si on considère juste l’électricité, les sources d’énergie renouvelables représentent les deux tiers de la production d’énergie, l’hydroélectricité étant la principale source. Seuls cinq pays au monde produisent autant ou plus d’électricité à partir de
Un système énergétique nous permet de parvenir à tout cela en reliant les sources d’énergie, comme le charbon ou le vent, et les services énergétiques que les gens désirent avoir dans leur vie, comme l’éclairage, le chauffage et les transports.
ressources renouvelables. Il y a en outre quatre centrales nucléaires au Canada – trois en Ontario et une au Nouveau-Brunswick – qui produisent ensemble environ 20 % de l’électricité au Canada. En moyenne, les prix de l’électricité au Canada sont plus bas que dans tous les autres pays du G7, ce qui donne un avantage concurrentiel important aux
La contribution du système énergétique du Canada à notre économie est essentielle et intimement liée à notre environnement naturel.
industries de notre pays. Environ 20 % de la demande énergétique au Canada est pour la production d’énergie et autres
5
ressources énergétiques comme l’essence. Sur les 80 % restants, la plus grande partie est pour
L’approvisionnement énergétique primaire du Canada (2015)
l’industrie et le transport qui sont responsables, ensemble, d’approximativement la moitié de la consommation totale d’énergie. Le secteur résidentiel est responsable d’à peu près 14 % de l’utilisation d’énergie, le commerce et le secteur des services, dont l’agriculture, utilisant le reste.
45% - Pétrole
Le transport de l’énergie est un élément important du système énergétique. Certaines sources d’énergie, comme le charbon et le pétrole, sont transportées par bateau, camion ou train. En fait, les ressources énergétiques – dont le charbon, le pétrole et le gaz naturel – représentent environ 20 % du fret ferroviaire au Canada. Cependant, c’est surtout l’un des plus grands réseaux de pipelines au monde, long de quelque
30% - Gaz naturel
800 000 kilomètres, qui sert à transporter le pétrole, le gaz et les produits liquides raffinés sur de longues distances à travers le Canada.
8.1% - Charbon
Quant à l’électricité, elle est transportée au moyen des 160 000 km de lignes électriques dans tout le Canada – une longueur suffisante pour faire l’allerretour Victoria-Saint-Jean de Terre-Neuve plus d’une douzaine de fois. Ces lignes connectent entre
7.7% - Hydro 6.2% - Nucléaire 3% - Biocarburants, déchets, éolien et solaire
eux les provinces et les territoires, mais aussi le Canada et les États-Unis.
Q:
Comment utilisez-vous l’énergie dans votre vie quotidienne? En quoi la consommation pourrait-elle être différente ailleurs au Canada?
Le système énergétique du Canada en 7 étapes
La majeure partie de l’énergie du Canada vient de ses propres ressources naturelles. Celles-ci sont extraites ou pompées du sous-sol, cultivées ou collectées dans l’environnement naturel. Le diagramme ci-dessous montre la proportion de chacune des formes d’énergie en termes de sa valeur énergétique. Charbon Biomasse Autres énergies renouvelables (hydroélectrique, solaire et éolienne)
Production d’énergie
Importations
Uranium Pétrole Gaz naturel
2
Une proportion bien moindre de l’approvisionnement en énergie du Canada provient d’importations – la majeure partie de son pétrole, et des quantités moins importantes de gaz naturel et de charbon. La principale source d’énergie est ensuite raffinée et traitée pour en faire des carburants utiles. Ainsi, le pétrole brut devient de l’essence et autres produits pétroliers.
3
La principale source d’électricité du Canada est l’hydroélectricité, avec aussi l’uranium, le gaz naturel, le charbon, la biomasse et, en petite quantité, l’énergie éolienne et solaire. Électricité
Sankey diagram adapted and simplified from Canadian Energy Systems Analysis Research 2014
4
Production d’électricité
1
Source d’énergie primaire
Industrie
Demande énergétique
6
Commercial et institutionnel
Transport Après les pertes, l’énergie utile qui reste de fret est ce que nous utilisons dans notre vie quotidienne. Beaucoup ce cette énergie sert aux transports et au chauffage, ainsi Résidentiel qu’à l’éclairage, au fonctionnement d’appareils électroménagers et à diverses Transport utilisations industrielles et commerciales. personnel Une part est aussi utilisée à des fins non-énergétiques, comme la fabrication Utilisation d’asphalte pour les routes. non-énergétique
Conversion et perte
Exportations
Énergie utile
7
Pour finir, le Canada exporte une grande proportion de l’énergie qu’il produit, surtout de l’uranium, du pétrole et du gaz naturel et aussi du charbon et de l’électricité.
5
Beaucoup d’énergie est perdue sans être utilisée – comme la chaleur produite par les moteurs de voiture ou l’électricité perdue en cours de transmission dans les lignes électriques. La somme totale des pertes d’énergie excède l’ensemble de la production combinée de gaz naturel et de charbon du Canada. Énergie perdue
8
La compétence en matière d’énergie désigne
Le secteur énergétique est une composante
l’entité qui a le droit légal de prendre des décisions
essentielle de l’économie du Canada.
sur qui possède l’énergie, la gère et la transporte. Le secteur énergétique contribue environ 10 % à Les provinces sont propriétaires de toutes leurs
l’économie du pays et ajoute plus de 20 milliards
ressources foncières – le charbon, le pétrole
de dollars par an aux budgets des gouvernements
ou l’uranium, par exemple – sauf celles qui se
fédéral, provinciaux et territoriaux. Il est
trouvent sur des terres autochtones ou fédérales.
responsable d’environ 5 % de l’ensemble des
Les provinces et les territoires sont également
emplois au Canada, avec 280 000 emplois directs et
responsables des systèmes électriques sur leur
625 000 emplois indirects.
territoire. La gestion environnementale est un domaine de compétence partagée, ce qui signifie
La majorité des emplois dans le secteur énergétique
que la coopération entre les gouvernements
canadien sont dans le secteur pétrolier et gazier.
provinciaux et fédéral est importante sur les
Le Canada est le 4e plus grand producteur de gaz
enjeux énergétiques. Néanmoins, l’infrastructure
naturel au monde, et le 5e plus grand producteur
énergétique qui enjambe les frontières provinciales
de pétrole brut. Il a aussi la 3e plus grande réserve
et les politiques énergétiques qui ont une incidence
de pétrole au monde. En Alberta, en Saskatchewan
sur l’intérêt national relèvent normalement de la
et à Terre-Neuve-et-Labrador, le pétrole et le gaz
compétence du gouvernement fédéral.
étaient responsables d’environ un dollar sur cinq de l’activité économique en 2015.
Du fait de cette division des rôles et responsabilités, il peut parfois sembler que les provinces et les
Divers secteurs importants pour l’économie
territoires ont des systèmes électriques séparés.
canadienne sont à forte intensité énergétique,
En réalité, les provinces sont interconnectées.
comme ceux de l’acier, des pâtes et papiers, de
Cela veut dire qu’elles ont la possibilité d’envoyer
l’aluminium, des produits chimiques industriels
et de recevoir de l’électricité d’autres provinces.
et des engrais. Ces secteurs représentent
Pourtant, les provinces canadiennes font davantage
approximativement 5 % de l’économie du pays.
de commerce avec les États américains le long de
Il existe cependant d’importantes différences
la frontière, actuellement, qu’avec les provinces et
régionales. Ainsi, les mines de potasse sont une
territoires voisins.
industrie majeure en Saskatchewan, les produits
Q:
Quelle est l’incidence de l’énergie sur le budget de votre ménage et sur votre économie locale?
9
forestiers sont capitaux en Colombie-Britannique
d’entre eux s’en servent pour augmenter les
et le Québec est un des principaux producteurs
investissements dans l’éducation les programmes
d’aluminium.
sociaux et l’infrastructure. D’autres préfèrent s’en servir pour maintenir les impôts à un niveau bas.
Le secteur électrique canadien emploie quelque
Dans le passé, l’Alberta gardait une partie de ses
85 000 personnes, dont 10 500 travaillent dans
recettes énergétiques dans un fonds en fiducie pour
l’industrie éolienne et plus de 8 000 dans l’industrie
partager les bénéfices tirés des ressources non-
solaire. Le Canada a en outre la 3e plus grande
renouvelables avec les générations futures. Plus
capacité démontrée en hydroélectricité.
récemment, la Colombie-Britannique a parlé de créer un fonds de prospérité similaire.
L’usage fait des recettes énergétiques varie selon les provinces et les territoires. Beaucoup
Emplois dans le secteur énergétique au Canada (2015, estimés) Pétrole et gaz
190,000
Autres électricités
66,500
Énergie éolienne
10,500 Énergie solaire
8000
10 À quoi correspond une tonne de CO2? Quand les gens parlent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ils parlent souvent de milliers ou de millions de tonnes de CO2. Mais qu’est-ce que cela signifie?
La production et l’utilisation d’énergie sont responsables de plus de 80 % de la quantité totale d’émissions de GES au Canada. Le secteur énergétique est l’un des grands contributeurs aux émissions de GES, émettant plus de
Une tonne de CO2 correspond à environ 3 500 km parcourus dans une voiture de taille moyenne – à peu près la distance entre Calgary et Toronto. Quand on inclut toutes les sources d’émissions, le Canada émet approximativement 20 tonnes de gaz à effet de serre (GES) par habitant. En 2013, cela nous plaçait en 11e place du classement des plus grands émetteurs par personne sur 185 pays étudiés. Nous produisions environ 2 % des émissions mondiales.
587 millions de tonnes de CO2 en 2015, sur un total de 722 millions de tonnes, cette année-là, tous secteurs confondus. D’autres secteurs, comme l’industrie forestière et l’élimination des déchets contribuent aussi aux émissions de GES du Canada mais ils ne sont pas pertinents dans le cadre de ce guide de discussion. Ces émissions de GES signifient que le secteur énergétique contribue fortement au changement climatique. C’est parce que le CO2 est un gaz à effet de serre – il capte la chaleur dans l’atmosphère, chaleur qui sans cela se dissiperait et s’éloignerait de la Terre. De plus en plus de GES s’accumulant dans l’atmosphère de notre planète, ils continueront de changer le climat de la Terre. D’autres gaz comme le méthane (CH4) et les chlorurofluorurocarbones (CFCs) contribuent également au réchauffement climatique mais ils sont habituellement convertis en équivalents CO2 lorsque l’on parle des émissions totales de GES. L’un des résultats remarquables du changement climatique sera vraisemblablement un changement de température. On parle communément à ce sujet de réchauffement climatique mais ce terme peut induire les gens en erreur. Même si la température moyenne de la planète augmente, le changement climatique pourrait entraîner des températures plus froides dans
11 Qu’est-ce qu’un emploi « propre »? On ne s’entend pas toujours sur la définition exacte d’« énergie propre », surtout lorsqu’il est question de technologies à faibles émissions de carbone qui ont d’autres incidences sur l’environnement, comme les centrales nucléaires ou les grands barrages hydroélectriques. Selon Analytica Advisors, le Canada a presque 800 entreprises spécialisées dans les technologies propres à travers le pays, actives dans des secteurs très variés y compris la production d’énergie électrique, les réseaux électriques intelligents, l’efficacité énergétique, le recyclage, les transports, les eaux usées et l’agriculture durable. La majorité de ces entreprises se trouvent en Ontario, en C.-B. et au Québec. Le secteur canadien de l’aérospatiale, en comparaison, compte environ 700 entreprises et le secteur automobile, à peu près 450. En 2015, le secteur canadien des technologies propres a produit 13 milliards de revenus et quelque 55 000 emplois. Par ailleurs, le Canada fait partie d’un marché mondial de produits et services de technologies propres d’une valeur de plus de 5 800 milliards de dollars. Il est déjà concurrentiel au niveau mondial dans les domaines de l’hydroélectricité, la bioénergie, la valorisation énergétique des déchets, l’énergie solaire, le captage et le stockage du CO2 et les biocarburants. Selon une étude réalisée par Dialogues pour un Canada vert, les composantes de véhicules électriques et hybrides, les infrastructures de recharge et les batteries sont d’autres domaines dans lesquels le Canada pourrait se positionner comme leader.
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certaines régions et beaucoup plus chaudes dans
On s’attend à ce que les vagues de chaleur et les
d’autres. Il peut aussi se traduire par des conditions
feux de forêt deviennent plus fréquents, ce qui
météorologiques plus extrêmes et imprévisibles.
causera des incertitudes, des déplacements et des effets sur la santé pour les populations affectées.
Au Canada, selon les mesures, le taux de
Les incidences écologiques pourraient aussi être
réchauffement depuis 1948 est deux fois plus
majeures avec, par exemple, l’extinction de
important que le taux mondial, le plus grand impact
certaines espèces et des risques d’invasions par
se constatant dans l’Arctique canadien. Ceci a des
d’autres espèces comme le dendroctone du pin
implications majeures pour la préservation de notre
ponderosa en Colombie-Britannique. La fonte
environnement naturel et de notre mode de vie
du pergélisol en relation avec le changement
pour les générations à venir.
climatique sera aussi un souci majeur pour l’infrastructure nordique.
La montée du niveau de la mer sera particulièrement préoccupante pour les
On s’attend en outre à des incidences majeures
communautés côtières du Canada, dérangeant les
dans d’autres pays du monde. Les sècheresses
pêcheries dans les Maritimes et dans l’Arctique et
risquent par exemple de provoquer de fortes
entraînant des changements à long terme dans les
augmentations des prix des aliments, avec
moyens de subsistance et les pratiques culturelles.
pour conséquence des famines dans certains
Une augmentation de l’acidité des océans du fait
pays en développement. Les inondations et les
du CO2 affecte déjà la reproduction des crustacés
évènements météorologiques extrêmes peuvent
dans les eaux canadiennes et les fluctuations des
aussi provoquer des épidémies de maladies.
températures et des précipitations entraîneront des
Les carburants fossiles comme l’essence, le
difficultés pour les agriculteurs des Prairies, ce qui
diesel et le charbon, contribuent par ailleurs à la
pourrait rendre les aliments plus chers.
mauvaise qualité de l’air et à des problèmes de santé respiratoire au Canada, résultant en des
L’évolution des régimes climatiques, d’après les
coûts annuels estimés à 36 milliards de dollars,
prévisions, sera accompagnée d’une augmentation
selon l’International Institute for Sustainable
des inondations, des dégâts causés par les
Development.
tempêtes et des pénuries d’eau à travers le pays.
Q:
Quelle incidence le changement climatique pourrait-il avoir sur votre communauté locale?
13
Les conflits au sujet des ressources qui diminuent, l’eau douce entre autre, pourraient être sources d’instabilités régionales. Et puis beaucoup de petits États insulaires verront leur existence menacée. Tout ceci pourrait faire augmenter grandement le nombre de réfugiés, ce qui compliquerait la tâche des systèmes d’immigration et d’accueil de réfugiées dans des pays comme le Canada. Il est probable que le changement climatique ait de graves impacts économiques. En 2011, par exemple, il y a eu pour 1,7 milliard de dollars de dommages matériels dus à des évènements météorologiques extrêmes. Parallèlement, la Commission de l’écofiscalité du Canada a estimé à 25 milliards de dollars les dommages que subirait le parc immobilier à Vancouver en cas de montée du niveau de la mer. Selon des études du Gouvernement du Canada, le coût de l’inaction dépasse celui de l’action : d’ici 2050, le changement climatique coûtera entre 21 et 43 milliards de dollars par an au Canada et ces coûts pourraient même être plus élevés si aucune mesure n’est prise pour réduire les émissions de GES. Le Canada et les provinces se sont engagés à réduire les émissions de CO2 pour aider à prévenir les pires effets du changement climatique. Le gouvernement fédéral est « déterminé à créer une économie plus propre et plus innovante qui réduit les émissions et protège l’environnement
14
tout en créant des emplois bien rémunérés et en
Est en outre réitéré dans le Cadre l’objectif
favorisant une robuste croissance économique
antérieur de 30 % de réduction des émissions de
». Plus spécifiquement, le gouvernement du
GES par rapport au niveau de 2005, d’ici 2030.
Canada espère que les émissions totales de GES de
Beaucoup de provinces ont leurs propres cibles
notre pays, en 2050, auront diminué de 80 % par
à long terme pour la réduction des émissions de
rapport à leur niveau en 2005. Les gouvernements
GES, cibles informelles ou fixées par la loi, mais
considèrent que cela correspond à la limite
aucune province n’est bien partie pour atteindre
d’augmentation de la température de 1,5°C à
l’objectif qu’elle s’est fixé. Les territoires et certaines
2°C fixée dans le cadre de l’Accord de Paris sur le
provinces n’ont que des cibles à court terme.
changement climatique. Récemment, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada ont combiné leurs efforts pour élaborer un cadre qui permettrait de prendre les premières mesures pour respecter les engagements pris par le pays dans le cadre de l’Accord de Paris. Ils ont produit ensemble le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques sur lequel se sont entendus le gouvernement fédéral, huit provinces et les trois territoires. Le Cadre repose sur quatre grands piliers : 1) la tarification de la pollution par le carbone; 2) la prise de mesures complémentaires de lutte contre les changements climatiques comme l’élimination progressive de l’électricité produite avec du charbon ou le captage et le stockage de carbone; 3) l’adaptation aux impacts des changements climatiques; 4) la prise de mesures pour favoriser l’innovation, les technologies propres et la création d’emplois.
78.7 74.6 72.8
16 millions de tonnes de CO2/an
85.6
Cible : ê 80-95 % par rapport à 2009, d’ici 2050
173
Nouvelle-Écosse
189.5
Cible : ê 80% par rapport à 2001, d’ici 2050
Industries lourdes
1,8 millions de tonnes de CO2/an
Électricité
Cible régionale de ê 35-45 % par rapport à 1990, d’ici 2030
Bâtiment
Île du Prince-Édouard
Transports
14 millions de tonnes de CO2/an
10 millions de tonnes de CO2/an
Cible : ê 75-85 % par rapport à 2001, d’ici 2050
Terre-Neuve-et-Labrador
Pas de cible
Nunavut
0,6 millions de tonnes de CO2/an
Cible : Retour aux niveaux d’émissions de 2005 d’ici 2030
1,4 millions de tonnes de CO2/an
Territoires du Nord-Ouest
Pas de cible
0,3 millions de tonnes de CO2/an
Yukon
Production gazière et pétrolière
Nouveau-Brunswick
Cible : ê 80-95 % par rapport à 1990, d’ici 2050
80 millions de tonnes de CO2/an
Québec
Cible : ê 80 % par rapport à 1990, d’ici 2050
166 millions de tonnes de CO2/an
Ontario
Cible : ê 50 % par rapport à 2005, d’ici 2050
21 millions de tonnes de CO2/an
Manitoba
Cible : ê 20 % par rapport à 2006, d’ici 2020
75 millions de tonnes de CO2/an
Saskatchewan
Cible : ê 14 % par rapport à 2005, d’ici 2050
274 millions de tonnes de CO2/an
Alberta
Cible : ê 80 % par rapport à 2007, d’ici 2050
61 millions de tonnes de CO2/an
Colombie-Britannique
15
Émissions de GES du Canada par secteur (2015, en millions de tonnes) Déchets Agriculture et autres
47.6
Émissions de GES par province et territoire (2015) et cibles de réductions d’émissions
16 2e partie
Tendances énergétiques au Canada et dans le monde La manière dont le Canada et les autres pays produisent et utilisent l’énergie est en train de changer.
Il y a une tendance, à l’échelle mondiale, à l’électrification – le passage à l’électricité comme source d’énergie pour les transports, le chauffage et l’industrie.
Les changements sont divers mais, en gros, il y a quatre tendances : électrification, décarbonisation, efficacité énergétique et innovation.
L’économie, des inquiétudes au sujet de la qualité de l’air et des cibles de réduction des émissions de GES commencent à entraîner un passage des carburants fossiles à l’électricité à faibles émissions de carbone. Pour la première fois de l’histoire, en 2016, on a dépensé moins d’argent pour de nouvelles productions de pétrole et de gaz que pour une nouvelle infrastructure pour la production, transmission et distribution d’électricité. Les raisons de l’électrification sont diverses, allant de la demande des consommateurs – dans le cas des véhicules électriques – à l’automatisation accrue, avec la robotique par exemple, de la production industrielle. Les véhicules automobiles électriques deviennent déjà plus courants, grâce entre autre à la diminution de 73 % du prix des batteries entre 2008 et 2015. Il y a maintenant plus de 2 millions de véhicules électriques sur les routes à travers le monde et Volvo et BMW ont annoncé en 2017 que, dans quelques années, toutes leurs nouvelles voitures auraient un moteur électrique ou hybride. Si le Canada a encore relativement peu de véhicules électriques, le Québec s’est fixé pour objectif d’en avoir 1 million sur les routes d’ici 2030.
17
L’électrification du chauffage prend également
riches en hydroélectricité de partager des sources
de l’ampleur et est déjà la norme au Québec. Si
de base d’électricité flexibles, à faibles émissions de
l’électricité demeure encore plus chère que le
carbone, avec d’autres provinces riches en énergie
gaz naturel pour le chauffage dans beaucoup de
éolienne et solaire et à la production variable.
cas, elle pourrait devenir plus économique avec l’augmentation de l’efficacité thermique des
Quand nous entendons parler de stockage
bâtiments en collectant la chaleur du soleil ou en
d’énergie, la plupart d’entre nous pensons
améliorant l’isolation.
probablement à des batteries. Aujourd’hui, les batteries permettant de stocker de grandes
Avec une électrification accrue et plusieurs
quantités d’énergie deviennent de plus en plus
sources d’énergie renouvelables peu prévisibles, la
abordables grâce à la popularité grandissante des
possibilité de stocker et partager l’énergie devient
véhicules électriques. Mais il existe d’autres options
de plus en plus importante. Ainsi, lorsque le soleil
pour stocker l’énergie, comme mettre de l’air
brille à un moment où les gens n’utilisent pas leur
comprimé ou de l’eau dans les barrages pour créer
éclairage ou leur télévision, l’électricité produite
de l’hydroélectricité. Il faut encore que les coûts
grâce à l’énergie solaire peut être stockée pour plus
baissent pour rendre beaucoup de ces technologies
tard. Par ailleurs, plus de connections électriques
abordables à grande échelle.
entre provinces pourrait permettre à des provinces
Q:
En quoi le rôle de l’électricité dans votre vie a-t-il changé, comparé à la génération de vos parents?
18
La décarbonisation est la réduction et,
Pour le moment, l’hydroélectricité fournit plus de la
éventuellement, l’élimination, du CO2 dans la
moitié de l’électricité au Canada. C’est la principale
production et l’utilisation de l’énergie.
source d’énergie du pays depuis plus de 100 ans. La production d’énergie éolienne, par ailleurs, devient
En combinaison avec l’électrification, la
rapidement rentable. Même si elle ne représente
décarbonisation est un élément central de
que 5 % de l’énergie produite par le Canada, la
beaucoup de plans gouvernementaux pour les
capacité éolienne du pays a doublé entre 2011 et
réductions des émissions de gaz à effet de serre,
2015. Pour ce qui est de l’énergie solaire, elle ne
le but à long terme étant une économie électrifiée
représente que 0,5 % de la production énergétique
utilisant des sources d’énergie qui n’émettent pas
totale du Canada mais les coûts baissent
de CO2.
rapidement : Canadian Solar rapporte une chute de 69 % du prix des panneaux solaires produits entre
Jusqu’à maintenant, la majorité des technologies
2011 et 2016. Le solaire est maintenant la source
d’exploitation des énergies renouvelables ont
d’énergie à la croissance la plus rapide dans le pays.
été jugées trop coûteuses pour attirer des
La production sur toiture et à l’échelle commerciale
investisseurs. Néanmoins, la tendance qui consiste
est possible dans beaucoup d’endroits au Canada
à mettre un prix sur les émissions de carbone a
mais elle est particulièrement prometteuse dans les
rendu les énergies renouvelables de plus en plus
provinces des Prairies.
concurrentielles face aux sources d’énergie liées aux combustibles fossiles comme le gaz naturel et le
On peut aussi produire de l’énergie à faible émission
charbon. Une fois qu’elles sont opérationnelles, les
de carbone à partir du bois ou de déchets végétaux
énergies renouvelables produisent de l’électricité
par combustion ou conversion en biocarburants.
sans dégager d’autres GES dans l’atmosphère.
Ces derniers pourraient un jour remplacer les
Elles incluent l’hydroélectricité, l’énergie éolienne,
combustibles fossiles pour les camions, les bateaux
l’énergie solaire, la biomasse et des technologies
et les avions. Cependant, cette technologie est
émergentes comme l’énergie marémotrice et
encore en cours d’élaboration et il pourrait se
l’énergie géothermique.
passer plusieurs années avant qu’il ne soit possible de totalement décarboniser les transports lourds.
Q:
Pensez à une fois où vous avez acheté un appareil électroménager ou un véhicule, ou rénové votre logement. Dans quelle mesure l’efficacité énergétique était-elle un critère?
19
Une autre tendance accompagne la progression vers l’électrification et la décarbonisation – la place croissante accordée à l’efficacité énergétique. Si l’efficacité énergétique a toujours été importante pour réduire les coûts et accroître la sécurité énergétique, son importance a néanmoins été amplifiée par les plans des gouvernements pour réduire les émissions de GES. L’Agence Internationale de l’Énergie estime en fait que près de 40 % des réductions énergétiques nécessaires pour atteindre les cibles climatiques pourraient être réalisées rien qu’avec l’efficacité énergétique. Bien que les Canadiens utilisent plus d’énergie par personne que les habitants de beaucoup d’autres pays, nous parvenons de mieux en mieux à faire plus de choses avec moins d’énergie. Entre 2005 et 2015, alors que la consommation énergétique du Canada augmentait de 2 %, son intensité énergétique a diminué de 20 %. Ceci signifie que le pays a pu produire plus de croissance économique avec relativement moins d’énergie.
20
Les façons dont le Canada augmente son efficacité
L’innovation entraîne des améliorations dans le
énergétique varient selon les secteurs. Dans les
secteur énergétique.
logements et les bureaux, des codes du bâtiment plus exigeants favorisent des gains significatifs en
De nombreuses innovations émergent du fait de la
matière d’efficacité. La rénovation des logements
numérisation de l’économie. L’une des innovations
et des bureaux est également capitale car la
déterminantes dans le secteur de l’électricité
majorité des bâtiments qui seront là en 2050 ont
est le réseau électrique intelligent qui permet
déjà été construits. Dans le secteur des transports,
une transmission plus efficace de l’électricité et
si l’avenir pour les voitures et des camions pourrait
l’équilibrage de l’offre et de la demande. Il y a aussi
être l’électricité ou les biocarburants, les normes
l’utilisation des « mégadonnées », celles-ci aidant
fixées pour les émissions poussent dans le sens
les compagnies énergétiques, les organismes de
d’une efficacité accrue pour les véhicules à essence
règlementation et les gouvernements à mieux
actuels.
comprendre comment, quand et pourquoi les gens utilisent de l’énergie. Ces deux innovations
L’aménagement urbain et le zonage peuvent
se traduisent par une plus grande efficacité
avoir un impact majeur sur l’efficacité énergétique
énergétique des logements et des entreprises.
des logements et des transports. L’urbanisme écologique inclut souvent de plus hauts niveaux de
Une tendance importante pour le Canada est
densité pour permettre davantage de transports
l’effort pour augmenter l’efficacité énergétique et
publics et des communautés propices à la marche.
opérationnelle des secteurs pétrolier et gazier. Au
Les adeptes de ce type de changements soulignent
Canada, une alliance de 13 producteurs de sables
les avantages pour la santé du virage vers la marche et le cyclisme.
Q:
Accepteriez-vous que le coût de l’énergie ou la densité augmente dans votre communauté pour réduire les émissions de GES?
21 Sûre, abordable et durable bitumineux, connue sous le nom de Canada’s Oil Sands Innovation Alliance (COSIA), a mis en commun 936 technologies et innovations distinctes d’une valeur de plus de 1,33 milliard de dollars pour réduire leur impact environnemental – un effort unique en son genre pour des entreprises dans un secteur compétitif. Entre 2005 et 2013, les émissions totales de GES provenant des sables bitumineux ont presque doublé pour arriver à 62 millions de tonnes de CO2, alors qu’entre 2010 et 2015 les améliorations technologiques ont réduit
L’énergie sous toutes ses formes est vitale pour l’économie canadienne. Elle nous permet d’être au chaud chez nous, de faire marcher nos appareils électroménagers et de nous transporter sur les longues distances qui caractérisent notre pays. C’est aussi grâce à elle que fonctionnent notre secteur manufacturier, nos processus industriels, nos immeubles de bureaux et nos institutions.
l’intensité des émissions de 16 % par baril. Un nouveau plafond de 100 millions de tonnes par an d’émissions de CO2 pour les sables bitumineux pourrait finir par limiter les niveaux de production pendant les périodes de pointe. Le Fraser Institute estime ainsi que cela pourrait coûter 10 milliards de dollars par an en revenus perdus, l’équivalent de 1 000 $ par tonne de CO2. Une autre innovation dans le secteur énergétique est l’utilisation accrue de la fracturation hydraulique, le processus qui consiste à pomper des millions de litre d’eau et de produits chimiques dans des formations de schiste profondes, à haute pression. Ce fluide fissure le schiste ou élargit les fissures existantes, ouvrant au gaz naturel un
L’un des défis pour le Canada est de maintenir un approvisionnement sûr de cette ressource essentielle tout en s’assurant qu’elle demeure abordable et en améliorant la durabilité environnementale. Trouver le bon équilibre sera l’un des grands éléments pour définir l’avenir énergétique du Canada.
22
passage pour remonter vers le haut du puits.
de CUSC, on capte le CO2 avant qu’il ne quitte la centrale de production d’énergie ou l’installation
La technologie de la fracturation hydraulique
industrielle. Il est alors directement stocké sous
a radicalement changé le paysage énergétique
terre ou réutilisé à diverses fins industrielles allant
mondial ces 15 dernières années. Les progrès dans
des boissons gazeuses à la récupération assistée du
le domaine du forage horizontal ont permis au
pétrole. La première centrale électrique au charbon
secteur énergétique de puiser dans des quantités
avec CUSC a été inaugurée en Saskatchewan en
importantes de gaz naturel qui n’était pas accessible 2014. Des technologies similaires sont en cours auparavant. Après les États-Unis, le Canada a
d’élaboration et pourraient un jour extraire du CO2
le deuxième plus grand nombre d’installations
qui se trouve dans l’atmosphère pour fabriquer
de forage actives qui recourent à la fracturation
des produits neutres en carbone, comme des
hydraulique, permettant d’avoir de l’énergie peu
carburants ou du ciment.
chère pour le chauffage tout en augmentant la sécurité énergétique. Ceux qui s’opposent à la
Le CUSC pourrait par ailleurs aider à réduire les
fracturation hydraulique disent que l’injection
émissions industrielles tout en préservant la
de produits chimiques pourrait contaminer l’eau
compétitivité. Les industries du fer, de l’acier,
souterraine et que cette pratique peut entraîner des
du ciment et des engrais ont toutes besoin de
fuites de méthane, un puissant gaz à effet de serre.
températures élevées pour lesquelles on utilise
La majeure partie de la fracturation hydraulique se
actuellement des combustibles fossiles. Cependant,
fait en Alberta mais il y a aussi beaucoup d’activité
si régler la question des émissions de carbone
et de potentiel dans ce domaine en Colombie-
coûte trop cher, ces industries pourraient perdre
Britannique, en Saskatchewan, au Québec et au
leur marché au profit d’autres pays qui ne prennent
Nouveau-Brunswick.
aucune mesure. Cela ne se traduirait pas par des réductions des émissions – les émissions et l’activité
Une autre technologie novatrice à laquelle on
économique seraient juste transférées dans
s’intéresse est le captage, l’utilisation et le stockage
d’autres pays.
du carbone, ou CUSC. Avec le type le plus courant
Q:
En quoi pensez-vous que l’utilisation de l’énergie par la prochaine génération diffèrera de l’utilisation actuelle?
23 Combien coûtera le passage à l’énergie à faibles émissions de carbone? Il est difficile de dire à l’avance combien cela coûtera d’atteindre les cibles canadiennes de réduction des GES d’ici 2050 étant donné l’incertitude quant au prix de l’énergie, aux percées technologiques, aux changements de comportement des consommateurs et aux politiques des partenaires commerciaux du Canada. Selon la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, si l’on réduit les émissions de GES de 65 %, d’ici 2050, cela réduira l’économie de 3 à 5 %. Néanmoins, comme l’on prévoit que l’économie fera plus que doubler pendant la même période, le Canada pourrait malgré tous produire plus de richesse que maintenant. Selon une étude réalisée en 2012 par Navius Research, cela coûtera 433 milliards de dollars pour respecter les engagements climatiques du Canada d’ici 2050. Une étude du Conference Board du Canada de 2017, à publier, indique que le coût sera bien plus élevé, pouvant aller jusqu’à 3400 milliards de dollars, soit plus de 93 000 $ par Canadien, étalés sur plus de 33 ans. Cette étude arrive à la conclusion que « bien que le coût de l’action semble élevé, le coût de l’inaction pourrait être encore bien plus grand ».
24
Ces changements ne se limitent pas au Canada.
à présent à revitaliser l’industrie du charbon
Partout dans le monde, des pays changent leur
pour créer des emplois et stimuler la croissance
façon de produire et transporter l’énergie et d’en
économique, alors que le secteur du solaire a créé à
tirer des avantages.
lui tout seul, en 2016, plus de nouveaux emplois que le nombre de total de mineurs qui travaillent encore
Bien qu’elle s’appuie sur le charbon pour plus de 50
aux États-Unis.
% de son électricité, la Chine est devenue le leader incontesté en matière de croissance de l’énergie
L’Australie dépend aussi fortement du charbon,
renouvelable. Au cours des cinq prochaines années,
responsable d’environ 70 % de sa production
plus d’un tiers de l’énergie solaire mondiale et de la
d’électricité et de significatifs revenus
capacité éolienne en mer seront en Chine. D’après
d’exportations. En même temps, l’Australie
L’Agence Internationale de l’Énergie, la Chine
est bien partie pour détrôner le Qatar, premier
était responsable d’environ la moitié des additions
exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL).
mondiales en matière d’énergie éolienne en 2015,
Ces ressources apportent à la fois la sécurité
installant deux éoliennes par heure.
énergétique et d’importants avantages financiers au pays.
Les États-Unis ont considérablement augmenté leur sécurité énergétique au cours des dix dernières
Le Danemark suit sa route de pionnier de l’éolien
années grâce au pétrole de schiste et aux gaz «non
depuis un certain nombre d’années, bien qu’il soit
classiques». Le pays a considérablement réduit ses
un important exportateur de pétrole et de gaz.
émissions de GES, du même coup, grâce en grande
En 2016, l’énergie éolienne a fourni à peu près 45
partie à l’abandon des centrales au charbon pour
% de l’électricité du pays et, le 22 février 2017, le
le gaz naturel et à l’augmentation de ses quantités
pays a produit 97 gigawatt/heure d’électricité rien
d’énergie renouvelable. Le leader actuel cherche
qu’avec l’éolien, assez pour alimenter 10 millions de ménages européens moyens.
25
D’autres pays qui ont beaucoup profité des combustibles fossiles prennent maintenant des mesures pour assurer leur prospérité économique le jour où la demande commencera à faiblir. Ainsi, la Norvège a déposé dans un fonds de prospérité toutes les recettes de l’État tirées du pétrole et du gaz. Cet énorme fonds de plus de 1 100 milliards de dollars fournit un coussin pour amortir les chocs économiques futurs du pays. Les Émirats arabes unis, pour leur part, un autre pays devant sa richesse aux revenus pétroliers et gaziers, investit beaucoup dans l’énergie renouvelable. Le pays a aussi créé le Masdar Institute of Science and Technology, une université qui se concentre fortement sur les énergies de remplacement. C’est aussi dans ce pays que se trouve l’International Renewable Energy Association (IRENA).
26 3e partie
Tracer la voie à suivre Dans la section précédente, nous avons parlé des tendances énergétiques au Canada et dans le monde. Beaucoup d’entre elles sont centrées sur des grands changements technologiques et stratégiques à l’initiative de gouvernements et d’entreprises. Mais nus sommes tous concernés par l’énergie, des individus et des familles aux communautés et aux gouvernements, en passant par toutes sortes d’autres protagonistes. Selon l’impact que l’énergie a sur nous, nous pourrons avoir des opinions très différentes sur la façon dont les systèmes énergétiques du pays devraient être gérés. De la même façon, nous avons des rôles différents dans la prise de décisions concernant l’avenir énergétique du Canada.
Pour les citoyens, un large éventail de facteurs entre en jeu lorsqu’il y a un choix à faire pour notre avenir énergétique. D’après des recherches récentes, si les considérations économiques – Combien cela coûtera-t-il? Qui va payer? – sont importantes, le facteur primordial qui fait que les citoyens acceptent un projet énergétique ou non est leurs valeurs : leur souci pour l’environnement ou leur communauté locale, l’attachement à la liberté de choix et aux responsabilités individuelles ou une conviction profonde que la consultation et la collaboration sont nécessaires, par exemple.
Les communautés rurales pourront s’inquiéter de l’impact des politiques gouvernementales sur l’industrie extractive de ressources dont vit leur économie ou du prix des combustibles pour les transports le chauffage dont elles dépendent. En même temps, ces communautés voudront peutêtre profiter des débouchés économiques associés à la production et à la vente d’énergie renouvelable.
27
Les gouvernements et les communautés
Les villes soulignent que leur voix est importante
autochtones participent de plus en plus à la prise
dans la discussion sur l’énergie puisqu’elles
des décisions concernant leur avenir énergétique.
abritent 80 % de la population du Canada. Elles
Des arrêts de tribunaux ont affirmé le devoir de la
ont aussi de multiples outils pour favoriser les
Couronne de consulter réellement les Premières
transitions énergétiques, comme le zonage, les
Nations et de tenir compte de leurs volontés.
transports et la planification des déplacements, l’approvisionnement et la gestion des déchets.
Des communautés autochtones ont forgé des partenariats avec l’industrie pour créer des possibilités d’emplois, de formation et de revenus dans le secteur énergétique. D’autres ont pris position contre les projets d’infrastructure
Les services publics – les entités qui fournissent de
énergétique pour protéger leurs moyens de
l’énergie aux consommateurs – ont un rôle concret
subsistance traditionnels et leur environnement
dans l’avenir énergétique du Canada, utilisant
naturel.
des services de transmission de données pour déterminer quelles sont les meilleures façons de
Certaines communautés autochtones isolées, dans
fournir de l’électricité de façon sûre et abordable.
le Nord entre autres, ont lancé des projets d’énergie
De leur côté, les producteurs d’énergie décident
renouvelable pour réduire leur dépendance à
d’investissements qui pourraient avoir un impact
l’électricité générée avec du diesel.
majeur, à long terme, sur le système énergétique du Canada, sous l’effet, en partie, des politiques gouvernementales.
Q:
Quelles valeurs sont votre plus grande fierté en tant que Canadienne ou Canadien? De quelles façons devraient-elles orienter notre avenir énergétique commun?
28
Ce sont les provinces qui pèsent le plus lourd
Le gouvernement fédéral doit rechercher
dans les décisions concernant l’exploitation et
des terrains d’entente entre tous ces points de
la distribution des ressources énergétiques.
vue tout en faisant preuve de leadership pour
Les décisions concernant les redevances sur les
atteindre les objectifs pancanadiens. Il est aussi
ressources naturelles, le rythme et l’ampleur du
le seul responsable pour ce qui est de préserver
développement et la planification du système
et de promouvoir la réputation du Canada dans
électrique, par exemple peuvent avoir une
le monde, comme l’un des grands producteurs
incidence profonde sur l’orientation de l’avenir
d’énergie, comme pays intéressant pour les
énergétique du Canada.
investisseurs étranger ou encore comme chef de file de la transition vers des énergies à faibles
Pour les provinces, la façon dont elles peuvent tirer les meilleurs profits de leurs ressources énergétiques – les combustibles fossiles, mais aussi l’électricité générée par des moyens à faibles émissions de carbone – sera toujours une préoccupation majeure.
émissions de carbone.
29 4e partie
Des approches pour l’avenir énergétique du Canada Étant donné le large éventail de voix au chapitre, comme décrit dans la section précédente, il n’y a rien de surprenant à ce qu’il y ait un large éventail d’opinions et de priorités quand on parle de l’avenir de notre système énergétique. Dans cette section, nous définirons sept approches pour l’avenir énergétique du Canada. Bien qu’elles soient présentées séparément, beaucoup de ces approches pourraient être adaptées ou combinées en fonction des besoins et des préférences des Canadiens. Ces approches sont fondées sur des recherches sur les positions défendues par des intervenants et des citoyens et reflètent la plus grande gamme d’approches possible. Elles ne reflètent pas nécessairement les points de vue du Centre pour le dialogue de SFU ou les politiques gouvernementales. Vous trouverez probablement des choses avec lesquelles vous êtes d’accord et d’autres avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord dans ces approches ou dans la manière dont elles sont présentées ici. Le but est de réfléchir à un éventail de perspectives, en tenant compte des conséquences positives et négatives que pourrait avoir chacune des approches.
30 Approche 1 : Laisser le marché décider Cette approche est axée sur le pouvoir qu’a le
totalité de ses recettes provenant de la taxe sur
marché de modifier les comportements et de
le carbone aux individus et aux entreprises sous
modeler l’économie. En mettant un prix sur une
forme de déductions et de crédits d’impôts.
chose, comme les émissions de carbone, nous
L’Ontario limite les émissions de carbone autorisées
pouvons laisser les forces du marché trouver la
et permet aux grands émetteurs d’acheter et de
manière la plus économique et la plus efficiente de
vendre le droit de libérer du CO2. Le Québec,
réduire les GES.
pour sa part, utilise les recettes d’un système similaire pour réinvestir dans sa transition vers une
Dans les plans actuels du gouvernement fédéral,
économie à faibles émissions de carbone.
on fixerait le prix du carbone à 50 $ minimum par tonne de CO2 d’ici 2022. Le Gouvernement du
La suppression des subventions – l’argent payé
Canada estime que cela fera augmenter d’environ
par le gouvernement pour aider ou encourager
0,11 $ le prix du litre d’essence. Cependant, utiliser
l’industrie – pourrait aussi réduire les émissions
uniquement la tarification du carbone pour
et en même temps supprimer les distorsions du
atteindre les cibles de réduction des émissions pour
marché. ¬L’International Institute for Sustainable
2050 coûterait entre 200 $ et 300 $ par tonne de
Development estime que, au Canada, les
carbone et pourrait augmenter le prix de l’essence
producteurs de pétrole et de gaz reçoivent plus de
d’entre 0,50 et 0,70 $ par litre, selon certaines
3 milliards de dollars sous forme de réduction des
estimations.
impôts fonciers, d’autres déductions d’impôts et de transferts pécuniaires directs.
Quatre-vingt pour cent de la population canadienne vit déjà avec une forme ou une autre de tarification du carbone. La Colombie-Britannique rend la
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Instituer une tarification du carbone, avec un prix augmentant progressivement, pour décourager les émissions de CO2. • Supprimer les subventions pour les combustibles fossiles pour assurer un traitement équitable de toutes les industries et technologies.
31
Avantages
et inconvénients
• Les économistes ont tendance à penser que la tarification du carbone est la façon la plus efficace de stimuler l’innovation et de favoriser une plus grande efficacité. • La tarification du carbone a la faveur de nombreuses entreprises qui préfèrent la flexibilité qu’elle offre, comparé à la règlementation de certains secteurs ou méthodes qui ne s’adapte pas forcément à l’évolution des marchés et des technologies. • Les recettes de la tarification du carbone peuvent être utilisées pour baisser les impôts sur le revenu et les sociétés ou financer la transition à une économie à faibles émissions de carbone. • Supprimer les subventions pétrolières et gazières rendrait les technologies à faibles émissions de carbone plus concurrentielles face aux combustibles fossiles.
Q:
• Certains disent que la tarification du carbone n’est pas aussi viable, d’un point de vue politique, que d’autres solutions à faibles émissions de carbone comme les normes en matière de carburants pour les véhicules de tourisme ou autres règlementations. • La tarification du carbone peut avoir une incidence disproportionnée sur les personnes et les familles à faible revenu car les coûts de chauffage représentent souvent une plus grande proportion de leurs dépenses et ils bénéficient moins d’autres allègements fiscaux. • Si d’autres économies dans la région et dans le monde ne mettent pas en place un système similaire de tarification du carbone, certains pans de l’économie canadienne comme l’exploitation minière ou la production industrielle, pourraient faire face à un désavantage économique. • Les subventions pétrolières et gazières sont petites comparées aux plus de 20 milliards de dollars en impôts et redevances que les provinces et le gouvernement fédéral reçoivent chaque année du secteur énergétique.
Quelle importance les Canadiens devraient-ils accorder à l’efficacité économique de la tarification du carbone au regard des impacts potentiellement inégaux sur les différentes industries, régions et familles?
32 Approche 2 : Réglementer et investir Cette approche est axée sur le rôle des
Les gouvernements municipaux, provinciaux,
règlementations gouvernementales fédérales et
territoriaux et fédéral du Canada ont aussi à leur
provinciales et des projets d’infrastructure dans de
disposition une panoplie d’autres politiques pour
nombreux aspects importants de la vie quotidienne
encourager la transition énergétique. Celles-ci
des Canadiens, des équipements de sécurité dans
comprennent des normes reposant sur l’intensité
les voitures aux nouveaux ponts et routes, en
des émissions pour les véhicules, les centrales
passant par l’efficacité énergétique des nouveaux
électriques ou les bâtiments, des contrôles de
bâtiments. Encourager les gouvernements à
la pollution qui règlementent certains gaz à
fixer des cibles pour les émissions et à cibler leurs
effets de serre (le méthane, par exemple). Elles
investissements est l’une des solutions possibles
peuvent aussi prendre la forme d’interdictions
pour aider à atteindre nos objectifs énergétiques
qui empêchent complètement l’industrie ou
pour le climat et pour l’économie.
d’autre gouvernements d’utiliser une technologie particulière, comme les plans actuels de supprimer
Les gouvernements ont à leur disposition diverses
la majorité des centrales au charbon.
règlementations qu’ils peuvent utiliser pour réduire les émissions ou encourager une transition
Les gouvernements ont aussi la possibilité de
énergétique. Un plafond pour les émissions, par
financer des projets d’infrastructure nationaux,
exemple, est une limite stricte sur les émissions,
comme un réseau de distribution électrique est-
imposée par le gouvernement, comme le projet
ouest qui permettrait aux provinces qui bénéficient
de l’Alberta de plafonner les émissions des sables
de formes plus prévisibles d’énergie renouvelable
bitumineux à 100 millions de tonnes de GES par an
d’avoir des partenariats avec des provinces qui
par rapport aux niveaux actuels de 71 millions de
pourraient bénéficier de formes plus intermittentes
tonnes.
d’énergie renouvelable.
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Financer des projets stratégiques d’infrastructure nationale, comme l’extension du réseau de distribution électrique est-ouest et de stations pour recharger les véhicules électriques. • Imposer un plafonnement strict des émissions pour le secteur énergétique et les autres secteurs industriels. • Fixer des normes de plus en plus exigeantes sur l’intensité des émissions pour le secteur énergétique et d’autres secteurs industriels (émissions par baril de pétrole produit, par exemple). • Mettre en place des normes de plus en plus exigeantes pour l’efficacité énergétique des véhicules, appareils électroménagers et bâtiments.
33
Avantages
et inconvénients
• Les règlementations et les investissements permettent aux gouvernements de tenir compte des liens entre divers enjeux comme les GES, l’air et l’eau propres et la santé humaine. • Les gouvernements peuvent davantage déterminer comment les avantages et les inconvénients de l’économie à faibles émissions de carbone pourront être partagés. • La négociation politique permet d’être sûr que tous les points de vue puissent être entendus et que des régions et industries spécifiques puissent être protégées de certaines règlementations, si nécessaire.
Q:
• Les règlementations restreignent la liberté économique et ont un coût qui sera éventuellement transmis aux consommateurs. • Les règlementations et les investissements pourraient ne pas suivre l’évolution des technologies et des marchés ou être influencés par des considérations politiques à court terme. • Les projets d’infrastructure nationale coûtent cher et nécessitent une entente entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
Comment peut-on concilier la prise d’initiatives par le gouvernement pour apporter des changements et le droit des individus à faire leurs propres choix en matière d’énergie?
34 Approche 3 : Innover avec des solutions technologiques De nombreux pays d’Europe et de grandes
carbone pour les centrales au charbon.
économies émergentes comme la Chine sont en train de devenir des leaders du passage à
Cependant, l’innovation dans l’énergie à faibles
une économie à faibles émissions de carbone, y
émissions de carbone ne se limite pas aux
compris les énergies renouvelables, le captage,
innovations techniques. Elle veut aussi dire
l’utilisation et le stockage du carbone, les véhicules
encourager trouver des pratiques commerciales,
électriques et l’efficacité énergétique. Cette
des approches sociales et des mécanismes
approche est axée sur l’idée que le Canada peut
de financement nouveaux. L’une des façons
être compétitif par rapport à ces pays et aux autres
d’encourager la transition vers l’énergie à faibles
économies au fil de la transition vers un avenir à
émissions de carbone est les « obligations vertes
faibles émissions de carbone en investissant dans
». Elles sont une façon pour les entreprises, les
la recherche et l’innovation. Une façon d’y parvenir
gouvernements et les institutions de collecter des
est de subventionner ou financer en priorité les
fonds à investir dans des projets en rapport avec
technologies à faibles émissions de carbone qui
le changement climatique ou l’environnement.
sont novatrices et prometteuses.
Ainsi, Exportation et Développement Canada a émis une obligation verte de 377 millions de dollars
Par innovation technique, on entend l’élaboration
en 2014 pour financer des prêts pour des projets
et l’adaptation de solutions qui n’ont pas encore
d’atténuation du changement climatique.
été inventées ou ne sont pas encore praticables. Les innovations technologiques peuvent aller des batteries à haute densité aux véhicules électriques, en passant par la gazéification et au captage du
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Investir dans la recherche et le développement dans le domaine des technologies sobres en carbone et offrir des incitatifs pour les jeunes entreprises dans les secteurs de l’innovation et de l’énergie à faibles émissions de carbone. • Subventionner et soutenir l’adoption précoce des technologies à faibles émissions de carbone, par exemple, au moyen de remises à l’achat de véhicules électriques et d’obligations vertes. • Investir dans le captage, l’utilisation et le stockage du carbone et autres technologies permettant de continuer à utiliser des combustibles fossiles avec beaucoup moins d’émissions que maintenant. • Financer la recherche sur des nouvelles technologies qui pourraient permettre d’extraire le CO2 actuellement dans l’atmosphère pour fabriquer des produits comme du ciment neutre en carbone.
35
Avantages • Investir dans l’innovation pourrait mettre le Canada sur la voie de la sobriété en carbone et l’aider à demeurer concurrentiel dans une économie mondiale en évolution. • Mettre plus d’argent dans la recherche et le développement peut permettre d’attirer des gens de talent dans les entreprises et les universités canadiennes et d’éviter que des entreprises ne quittent le Canada. • Investir dans le captage, l’utilisation et le stockage du carbone pourrait permettre au Canada de continuer à tirer profit de ses considérables ressources naturelles tout en réduisant les émissions.
Q:
et inconvénients • Des innovations concluantes ne sont pas garanties et on pourrait perdre un temps et un argent précieux si les gouvernements parient sur des technologies spécifiques qui s’avèrent inefficaces pour réduire les émissions. • Le captage et le stockage du carbone peuvent coûter cher et pourraient exclure certains produits canadiens du marché en les rendant trop chers. • Certaines innovations pourraient nécessiter que les gens modifient leurs habitudes et leurs préférences, ce qui pourrait être difficile dans certains cas.
Jusqu’à quel point les Canadiens devraient-ils s’appuyer sur des technologies énergétiques qui n’ont pas encore fait leurs preuves pour créer des emplois et réduire les émissions de GES?
36 Approche 4 : Choisir le local et l’écologique Cette approche met l’accent sur le rôle des
Les panneaux solaires sur les toits et la production
individus et des collectivités lorsqu’ils choisissent
d’électricité à petite échelle peuvent être contrôlés
comment investir dans leur avenir ainsi que sur les
et mis en œuvre au niveau local pour que les
possibilités de commencer au niveau local pour
communautés deviennent plus auto-suffisantes.
faire la transition vers l’énergie à faibles émissions
Il y a au Canada plus de 300 communautés isolées
de carbone. Les politiques peuvent être axées
qui ne sont pas connectées au système électrique
sur des solutions locales comme la production
principal. Plus de la moitié d’entre elles utilisent
d’électricité au niveau local, les transports publics,
le diesel pour produire de l’électricité et chauffer
les communautés où l’on peut marcher et les
les logements, ce qui est coûteux et néfaste pour
systèmes énergétiques partagés. Le dialogue avec
la santé des gens et l’environnement. Pour ces
l’ensemble des parties concernées, y compris les
communautés, l’énergie renouvelable pourrait
peuples autochtones et les communautés rurales
apporter une sécurité énergétique à long terme.
ou marginalisées, est essentiel pour assurer un avenir énergétique durable et équitable.
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Créer un programme d’emploi axé sur l’équité et la reconversion professionnelle dans l’économie sobre en carbone. • Appuyer la production d’électricité au niveau local pour les peuples autochtones et les communautés rurales afin de favoriser la souveraineté énergétique et de créer des débouchés économiques. • Investir dans des villes où il fait bon vivre en développant les transports publics, les systèmes énergétiques partagées et des aménagements urbains centrés sur les personnes. • Apporter un financement pour rénover les logements et bâtiments existants pour accroître leur efficacité énergétique.
37
Avantages
et inconvénients
• Les communautés où il est possible de marcher et l’urbanisme écologique peuvent avoir aussi des retombées positives en termes de santé et de société. • Le passage à l’énergie à faibles émissions de carbone offre des possibilités de développement économique. • Les partenariats avec des communautés locales et des peuples autochtones pourraient rendre possibles des rapports nouveaux pour tenter de résoudre divers problèmes sociaux, politiques et économiques.
Q:
• Remplacer la production d’électricité au diesel dans les communautés isolées pourrait coûter cher en l’absence d’une base de consommateurs pour partager les coûts. • Les dépenses gouvernementales pourraient favoriser davantage les zones urbaines que les zones rurales car c’est là que l’on peut le plus réduire les émissions de GES • Les propositions pour augmenter la densité ou installer des systèmes locaux de production d’énergie peuvent rencontrer l’opposition de résidents qui craignent de voir changer leur mode de vie ou leur communauté.
Quelle serait une façon équitable de partager entre les différentes régions les débouchés et les investissements en matière de croissance sobre en carbone?
38 Approche 5 : Ne rien faire pour le moment Cette approche est axée sur le fait que l’économie
Les États-Unis ralentissant ou annulant leurs efforts
canadienne est relativement forte et que
en matière de changement climatique et d’énergie
l’exploitation des ressources naturelles a été un
renouvelable, le Canada pourrait devenir moins
élément clé de notre croissance économique. Les
concurrentiel s’il prenait des mesures énergiques
faibles coûts de l’énergie ont permis aux Canadiens
pour réduire les émissions. À peu près toutes les
d’avoir une qualité de vie élevée. Apporter des
exportations de pétrole et de gaz du Canada se font
changements structuraux majeurs à l’économie,
vers les États-Unis, apportant 96 milliards de dollars
par le biais de la tarification du carbone et de
de revenus par an. Si une tarification du carbone
règlementations pourrait avoir des conséquences
ou des règlementations plus strictes de ce secteur
imprévues et dommageables pour l’économie.
rendaient les produits énergétiques canadiens moins abordables, cela pourrait avoir une incidence
Par exemple, le secteur énergétique génère des
néfaste sur cette relation commerciale importante.
revenus considérables pour les programmes gouvernementaux. En 2014, le gouvernement a collecté de ce secteur plus de 20 milliards de dollars en impôts, redevances et ventes de terres. En maintenant les subventions aux combustibles fossiles au Canada, on s’assurera que les gouvernements provinciaux et fédéral conservent cette source de revenus.
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Maintenir les subventions aux combustibles fossiles pour que les industries pétrolières et gazières du Canada demeurent concurrentielles. • Surveiller le respect des obligations nationales et internationales en matière de climat sans s’enfermer dans des choix coûteux tant que nos proches partenaires commerciaux n’en font pas autant.
39
Avantages
et inconvénients
• L’infrastructure sobre en carbone peut coûter cher. Le Nouveau-Brunswick, par exemple, anticipe des augmentations significatives du prix de l’électricité suite à l’abandon progressive des centrales au charbon. • En veillant à ce que ses politiques soient équivalentes à celles des États-Unis, le Canada restera concurrentiel par rapport à son plus grand partenaire commercial.
Q:
• Si on ne fait rien, la quantité de carbone que le monde peut émettre sans que le changement climatique ne s’emballe sera rapidement épuisée, ce qui aura des effets catastrophiques sur l’économie, la société et l’environnement. • S’il ne respecte pas ses obligations climatiques, le Canada verra sa réputation souffrir au niveau international et deviendra moins influent dans d’autres domaines comme le commerce.
Comment les Canadiens devraient-ils faire pour à la fois développer leur économie et protéger le climat? Ces deux objectifs sont-ils incompatibles?
40 Approche 6 : Maximiser les exportations d’énergie Cette approche met l’accent sur le fait que le
et méthodes d’extraction nouvelles et novatrices.
Canada a la troisième plus grande réserve de
La sécurité énergétique du pays a augmenté mais
pétrole du monde, après l’Arabie Saoudite et le
ils dépendent maintenant moins des importations
Venezuela. Il est aussi actuellement le quatrième
provenant du Canada. Pendant ce temps, dans
plus grand producteur mondial de gaz naturel. En
les économies émergentes comme la Chine et
augmentant l’infrastructure pour le transport de
l’Inde, on s’attend à ce que la demande continue
l’énergie – oléoducs, gazoducs et installations pour
d’augmenter pendant de nombreuses années.
expédier du gaz naturel liquide (GNL), le Canada pourra apporter plus rapidement et plus facilement
Pour transporter les ressources énergétiques du
ses ressources naturelles sur les marchés étrangers
Canada jusqu’aux marchés étrangers, il faudra
qui dépendront probablement des combustibles
vraisemblablement des oléoducs et des gazoducs
possibles pour encore plusieurs décennies.
supplémentaires ou plus d’infrastructure pour transporter le gaz naturel liquide (GNL) jusqu’aux
Le secteur énergétique est responsable d’environ
marchés extérieurs. En dehors des combustibles
30 % des exportations du Québec et la majeure
fossiles, le Canada est également bien placé
partie des exportations se font directement vers
pour répondre à la demande mondiale d’énergie
les États-Unis. Ces dernières années, les États-
nucléaire, notre pays continuant d’être le second
Unis ont connu une croissance rapide de leurs
plus grand fournisseur d’uranium.
secteurs pétrolier et gazier, du fait de technologies
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Maximiser l’exploitation des réserves de pétrole et de gaz. • Maximiser l’exportation d’uranium et la technologie nucléaire canadienne. • Diversifier les marchés pour les exportations de pétrole et de gaz au-delà des États-Unis pour inclure l’Asie et autres en construisant de nouvelles infrastructures, des pipelines par exemple. • Utiliser les recettes du pétrole et du gaz pour investir dans un fonds de prospérité pour les générations à venir ou pour financer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
41
Avantages • Selon les projections énergétiques, la demande continuera vraisemblablement d’augmenter pendant de nombreuses décennies – le Canada peut donc en profiter. • La diversification des marchés d’exportation pourrait aider à financer la transition à une économie sobre en carbone et l’énergie nucléaire offre au monde une option énergétique sobre en carbone. • En fournissant plus de pétrole aux marchés mondiaux, on offrira une alternative aux pays qui ne veulent pas acheter de pétrole aux nations qui limitent grandement les droits de la personne et les libertés personnelles.
Q:
et inconvénients • L’augmentation de la prospection et de la production de gaz entraînera une augmentation des émissions de GES et empêchera vraisemblablement le Canada de respecter ses obligations internationales en matière de climat. • Augmenter la production d’énergie nucléaire soulève des inquiétudes pour la santé et la sécurité du fait du risque d’accidents nucléaires et de la difficulté à trouver une solution pour le stockage à long terme des déchets nucléaires. • Si la demande pour les combustibles fossiles du Canada diminue, il pourrait être en difficulté économique s’il n’a pas réussi à passer à une économie sobre en carbone.
Comment les exportations énergétiques pourraientelles aider le Canada, ou le gêner, dans ses efforts pour respecter ses priorités économiques, sociales et environnementales?
42 Approche 7 : Réduire les émissions maintenant Cette approche est axée sur le fait que le
l’étranger. Ceci pourrait accélérer la transition vers
changement climatique est un problème urgent qui, des énergies à faibles émissions de carbone dans le si on l’ignore, aura des conséquences dramatiques
monde entier.
sur l’économie, la santé et la société pour les générations à venir. Étant donné la contribution
Des mesures rapides et déterminées pourraient
considérable du Canada aux émissions de GES
aussi positionner le Canada comme leader mondial
mondiales, les mesures prises par notre pays pour
en matière de changement climatique, lui faisant
réduire rapidement ses émissions n’augmenteraient marquer des points sur le plan politique en plus pas seulement la qualité de l’air au Canada, elles
d’encourager les investissements internationaux
aideraient aussi grandement à atteindre les
dans une économie à faibles émissions de carbone
objectifs mondiaux en matière de climat.
qui est en pleine expansion.
De plus, compte tenu de l’importance du Canada sur les marchés énergétiques mondiaux, des décisions énergiques prises dès aujourd’hui par le Canada pour empêcher que ses secteurs pétrolier et gazier ne continuent de se développer pourraient entraîner une augmentation du prix des combustibles fossiles tant au Canada qu’à
Voies possibles dans le cadre de cette approche : • Mettre rapidement en place des plafonds juridiquement contraignants sur les émissions de GES du Canada. • Interdire les nouveaux investissements dans l’extraction et le transport des combustibles fossiles. • Abandonner progressivement les industries produisant le plus d’émissions de GES.
43
Avantages
et inconvénients
• En prenant rapidement des mesures, le Canada a plus de chances de respecter ses engagements climatiques au niveau mondial. • La production de richesse ne devrait pas se faire aux dépends d’un environnement propre et salubre ou de la sécurité de centaines de millions de personnes vulnérables à travers le monde. • L’abandon du pétrole nous rend moins vulnérables au déclin des prix, surtout si les pays en développement devaient adopter les véhicules électriques et ne plus avoir besoin d’essence.
Q:
• La fermeture progressive des secteurs pétrolier et gazier du Canada pourrait entraîner des niveaux de chômage et des pertes de revenus considérables, surtout en Alberta, en Saskatchewan et à TerreNeuve et Labrador. • Il n’y pas encore d’alternatives aux combustibles fossiles qui soient prêtes à être mises sur le marché dans de nombreux secteurs de l’économie, comme les voyages en avion, les matériaux synthétiques, les produits pétrochimiques et certains médicaments. • Les mesures radicales sont injustes pour les entreprises et les fonds de pension qui ont fait des investissements à long terme, de bonne foi, en fonction des politiques gouvernementales actuelles.
Qui a le droit d’émettre des GES et pourquoi? Qui devrait payer le prix de la réduction des émissions de GES?
44 Qu’en pensez-vous? Au fil des pages de ce guide de discussion, quelques questions importantes vous ont été présentées. Vous appris des choses sur le système énergétique actuel du Canada, sur les grandes tendances auxquelles il est confronté, sur le rôle des divers intervenants et sur certaines des voies possibles pour avancer. Qu’en pensez-vous? Quelles sont vos opinions? Ces exemples de questions ont pour but de vous faire réfléchir à vos valeurs et points de vue personnels ainsi qu’à ceux des autres, et à vous faire imaginer ce que l’avenir pourrait réserver au système énergétique canadien. • Quels rôles l’énergie joue-t-elle dans votre vie et dans la vie des autres? • Quels sont les besoins énergétiques de la génération actuelle? En quoi pourraient-ils être semblables ou différents à ceux des générations futures? • Comment les Canadiens devraient-ils concilier les besoins des différents secteurs, communautés et régions? • Quelles valeurs devraient nous guider alors que nous bâtissons l’avenir énergétique du Canada? • Dans quelle mesure est-ce important que le Canada soit considéré comme un leader en matière de changement climatique sur la scène internationale? • Quel serait l’impact du changement climatique sur votre communauté si le Canada n’agit pas? • En quoi des enjeux tels que les prix de l’énergie, les emplois et la compétitivité à l’échelle internationale devraient-ils influer sur vos décisions en matière d’énergie? • Seriez-vous d’accord pour payer l’énergie plus cher ou pour modifier votre mode de vie pour atteindre les objectifs énergétiques du Canada? • Avez-vous d’autres approches à suggérer pour l’avenir énergétique du Canada? Maintenant, c’est à votre tour d’écouter les autres et de vous faire entendre alors que vous et d’autres Canadiens aident à façonner l’avenir énergétique du Canada.
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