deuxi'me lettre

Québec vert/vers Kyoto, mettent de l'avant un forum populaire sur la mise en œuvre ... L'UQCN fait le pari que le forum populaire proposé permettra de recueillir ...
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POUR UNE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE SOCIALEMENT RESPONSABLE : BESOIN DE TRANSPARENCE ET D’EFFICACITÉ ! UN HAUT NIVEAU D’IRRESPONSABILITÉ Depuis quelques années, la haute direction d’Hydro-Québec dilapide le bien commun pour augmenter les profits à court terme. Résultat : le niveau d’eau derrière les barrages hydroélectriques québécois est dangereusement bas parce qu’on a trop exporté d’électricité. Tentant de faire diversion, André Caillé, le président d’Hydro-Québec, propose de « compenser » pour le bas niveau des réservoirs en construisant la centrale thermique du Suroît, qui fonctionnerait au gaz. Pour l’Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN), une chose est claire : ce n’est pas seulement l’eau qui manque derrière les barrages d’Hydro-Québec, c’est aussi une vision du développement durable qui fait cruellement défaut à la haute direction de la société d’État. La situation actuelle témoigne d’un manque de transparence inacceptable et d’une gestion imprudente qui relèvent de l’irresponsabilité, et ce à un haut niveau…

LE PROJET DU SUROÎT Il y a deux ans et demi, André Caillé, le président d’Hydro-Québec, annonçait un projet de construction d’une centrale thermique au gaz naturel à Beauharnois. Ce projet, mieux connu sous le nom de « centrale du Suroît », a alors été dénoncé par l’UQCN comme un geste irresponsable qui démontrait le peu d’importance accordée par Hydro-Québec et par le gouvernement du Québec au Protocole de Kyoto. Le projet a fait l’objet d’audiences devant le BAPE, qui a recommandé son rejet. Juste avant les dernières élections provinciales, au printemps 2003, le gouvernement de Bernard Landry a décidé de mettre un terme au projet. L’Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN), qui était intervenue devant le BAPE contre le projet, y a vu une bonne nouvelle. Cependant, à l’automne 2003, quelle ne fut pas notre surprise de constater que le Plan stratégique 2004-2008 d’Hydro-Québec incluait encore le projet de centrale du Suroît. André Caillé et Sam Hamad, le nouveau ministre des Ressources naturelles, se sont alors empressés de dire que ce serait un « projet amélioré ». Foutaise! En annonçant à nouveau, le 13 janvier dernier, la construction de la centrale sous une forme à peine modifiée, André Caillé et Sam Hamad ont démontré à quel point ils méprisaient l’intelligence des Québécois, qui se sont rapidement mobilisés sous la bannière de la « Coalition Québec vert/vers Kyoto », dont l’UQCN est membre.

Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) 1085, avenue de Salaberry, bureau 300, Québec (Québec) G1R 2V7 Téléphone : (418) 648-2104 Télécopieur : (418) 648-0991 www.uqcn.qc.ca

LE QUÉBEC N’A PAS DE PLAN D’ACTION EN MATIÈRE D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Le gouvernement du Québec n’a aucun plan d’action en matière d’efficacité énergétique, ni de stratégie d’ensemble visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela ne l’empêche pas de vouloir aller de l’avant avec une centrale qui accentuerait les problèmes de changements climatiques et de pollution atmosphérique. L’efficacité énergétique, cela se concrétise dans les bâtiments, comme dans le domaine des transports, par une foule de petits gestes, mais aussi par des normes et des programmes gouvernementaux, par exemple : ✔ changer les normes de construction des nouvelles maisons ; ✔ mettre en place un programme de délestage des chauffe-eau ; ✔ instaurer un programme national d’aide à la rénovation des bâtiments existants (à ce sujet, voir l’information sur le projet « Corvée Rénovation » http://uqcn.qc.ca/org/doc/mem/m_corvee.htm que l’UQCN compte mettre à jour dans les prochains mois) ; ✔ arrêter la tendance à l’achat de véhicules utilitaires (VUS), par exemple en augmentant les taxes applicables à l’achat de ce type de véhicule. Il faut garder en tête, dans ce débat, qu’un mégawatt économisé (un « négawatt ») est aussi un mégawatt exportable, à des prix souvent très avantageux sur les marchés américains. Par ailleurs, un vigoureux plan d’action dans le domaine de l’efficacité énergétique peut créer des milliers d’emplois partout au Québec ! Un tel plan d’action doit être élaboré et mis en œuvre dès maintenant, car il faut bien voir que le projet du Suroît augmenterait les émissions québécoises de gaz à effet de serre d’une quantité équivalente à la pollution de 600 000 voitures !

OÙ EST PASSÉE LA DÉMOCRATIE ? « Où est passée la démocratie ? », se demande-t-on parfois. Elle était dans la rue, le 1er février dernier lors d’une manifestation à Montréal au cours de laquelle 6 000 personnes ont clamé, avec calme mais détermination, qu’elles ne voulaient pas du projet du Suroît. Il y avait là des citoyens sans affiliation politique partisane tout autant que des militants du Parti vert, du Parti libéral, du Parti québécois, de l’ADQ et autres. Le parti libéral, lorsqu’il était dans l’opposition, s’était montré défavorable au projet du Suroît ! Dans le cadre de leur récent congrès, les militants de ce parti ont d’ailleurs contribué à la mobilisation populaire contre le projet. Cédant sous les pressions qui provenaient de toutes parts, le premier ministre Charest a finalement choisi d’intervenir pour soumettre l’étude du projet et de sa justification à la Régie de l’énergie. L’UQCN (Union québécoise pour la conservation de la nature), la Coalition Québec vert/vers Kyoto et, de façon plus générale, le mouvement d’opposition au projet ont donc remporté une première manche dans ce nouveau chapitre de la saga du Suroît. Mais il faut bien voir que l’annonce du premier ministre ne constitue pas un abandon définitif du projet. Il faudra que la démocratie continue de se manifester dans les mois qui viennent : c’est pourquoi l’UQCN et l’AQLPA (Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique), en collaboration avec la Coalition Québec vert/vers Kyoto, mettent de l’avant un forum populaire sur la mise en œuvre du Protocole de Kyoto. Pour plus de détails, voir le site http://www.uqcn.qc.ca/energie.

L’histoire récente nous apprend que le manque de vision, dans le domaine énergétique, n’est pas l’apanage d’un parti politique ou de l’autre. L’UQCN fait le pari que le forum populaire proposé permettra de recueillir directement de bonnes idées éco-énergétiques tout en suscitant l’intérêt de la population québécoise pour ces pistes de changement. Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) 1085, avenue de Salaberry, bureau 300, Québec (Québec) G1R 2V7 Téléphone : (418) 648-2104 Télécopieur : (418) 648-0991 www.uqcn.qc.ca