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DEMANDONS UN MORATOIRE SUR L’EXPLORATION ET L’EXPLOITATION DE L’URANIUM AU QUÉBEC COALITION POUR QUE LE QUÉBEC AIT MEILEURE MINE! SEPT-ÎLES, MAI 2009

Résidus miniers de la Sullivan Mines, Val-d’Or. Image retaillée, Marc Lemieux, © Le Québec en images, CCDMD.

Avec la récente remontée du prix de l’uranium, les projets d’exploration se sont multipliés sur le territoire du Québec, passant de 2-3 projets en 2004 à plus de 70 projets en 2008. Ces projets concernent principalement 5 régions de la province, soit l’Outaouais, les HautesLaurentides, la Côte-Nord, les Monts Otish et le Nunavik. La population de ces régions ne voit pas d’un bon œil ces activités d’exploration, car qui dit exploration dit éventuelle exploitation et ouverture de mine. L’inquiétude est telle que quatorze des municipalités concernées, représentant plus de 75 000 citoyen(ne)s, demandent l’établissement d’un moratoire sur l’exploration uranifère au Québec. Le Parti québécois et Québec solidaire ont fait des demandes similaires auprès du gouvernement libéral. La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine!, au nom de ses milliers de membres partout dans la province, s’associe à cette demande de moratoire. Le présent document explique pourquoi. CINQ RAISONS POUR UN MORATOIRE SUR L’EXPLORATION ET L’EXPLOITATION D’URANIUM AU QUÉBEC: 1. L’exploration, l’exploitation et l’utilisation de l’uranium sont indissociables 2. Les mines d’uranium génèrent de grandes quantités de rejets miniers dont les risques de contamination perdurent à perpétuité 3. L’utilisation de l’uranium à des fins d’énergie nucléaire n’est pas une solution viable aux changements climatiques 4. L’exploitation de mines d’uranium n’est pas du tout nécessaire pour la médecine nucléaire 5. Le secteur de l’uranium contribue très peu à l’économie québécoise

Thetford Mines, 1983. Image retaillée, Denis Chabot, © Le Québec en images, CCDMD.

1. L’exploration, l’exploitation et l’utilisation de l’uranium sont indissociables L’exploration minière est la première étape de la chaîne de l’uranium et du nucléaire. Une fois les gisements découverts, ils sont exploités (généralement sous forme de mines à ciel ouvert), puis le minerai est broyé, transformé chimiquement et enrichi pour produire le combustible servant à alimenter les centrales nucléaires. Une fois utilisé, le combustible est entreposé temporairement sur le site parce que trop radioactif pour être déplacé, et ce, pendant 7 à 10 ans. Par la suite, l’uranium peut être réutilisé pour produire du plutonium, composante essentielle de l’armement nucléaire. De nombreux déchets et résidus dangereux sont produits à chaque étape du cycle de vie, que ce soit les résidus miniers radioactifs de l’exploitation ou le combustible usé des centrales nucléaires. Ces résidus demeurent radioactifs et doivent être gérés et surveillés pendant des milliers d’années1. Les solutions de traitement et de stockage des résidus radioactifs d’uranium sont coûteuses, et aucune solution viable n’existe présentement pour nous protéger à long terme des impacts négatifs liés à l’utilisation de l’uranium. L’uranium appauvri canadien sert aussi à l’industrie militaire, dans la fabrication de tanks et d’obus blindés qui laissent plusieurs populations civiles (Kosovo, Irak, Afghanistan) avec de la radioactivité dans l’environnement, provoquant des déformations congénitales extrêmes2. Les déchets de centrales nucléaires, tel le plutonium, peuvent également servir de combustible dans la fabrication des Schéma approximatif illustrant la chaîne de l’uranium (tiré de wikipedia.org 2006). Pour un schéma plus exact, voir : bombes atomiques. À ce titre, bien que les www.ccnr.org/nukechain_f.html pays importateurs d’uranium ou de technologies du nucléaire doivent normalement « promettre » qu’ils ne les utiliseront pas à des fins de prolifération d’armes nucléaires, il n’y a aucune loi ou organisme formel qui peut ne les en empêcher3. Si l’exploration uranifère n’est pas l’étape la plus polluante de la chaîne de l’uranium, imposer un moratoire sur cette étape cruciale permet d’éviter les problèmes majeurs associés aux étapes suivantes.

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2. Les mines d’uranium génèrent de grandes quantités de rejets miniers dont les risques de contamination perdurent à perpétuité Outre les risques pour les travailleurs, les impacts sur la santé et sur l’environnement de l’exploitation de l’uranium sont principalement associés aux résidus miniers générés. Au Québec, les gîtes d’uranium découverts à ce jour sont à faible teneur, ne contenant en moyenne que de 0,01 à 0,7% d’uranium4. Ces faibles teneurs impliquent une énorme production de résidus miniers lors de l’exploitation d’une mine, puisque de 99,3 à 99,99% de la roche extraite du sol est considérée comme un résidu qui doit être entreposé5. Ces résidus peuvent contenir jusqu’à 85% de la radioactivité initiale du minerai, incluant des substances nocives telles que le radium, le polonium, le radon, etc.

Exemples de mine à ciel ouvert et d’amoncellement de résidus miniers (mine d’amiante Black Lake, Québec). Images modifiées, Paul Grant, © Le Québec en images, CCDMD.

Or, en plus des impacts négatifs généralement associés aux résidus miniers des métaux conventionnels, tels que le drainage minier acide et la contamination aux métaux lourds, les résidus miniers de l’uranium constituent un important risque de contamination radioactive. La concentration moyenne d’uranium dans le minerai uranifère exploité dans le monde serait de l’ordre de 0,15%6. Fleming considère que sous le seuil de 0,1%, la rentabilité énergétique est proche de l’unité (autant d’énergie utilisée pour l’extraction de l’uranium que d’énergie obtenue des réacteurs nucléaires). La centrale Gentilly-2, au Québec, consomme environ 100 tonnes d’uranium par année. Avec une concentration moyenne de 0,15%, cela signifie qu’au moins 66 000 tonnes de minerai doivent être sortis du sol et traités, soit près de 1,6 million de tonnes de résidus miniers pendant 25 ans, assez pour couvrir 100 terrains de football avec une épaisseur d’environ un mètre de résidus : une grosse trace que laisse chaque réacteur comme Gentilly-2!

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ENVIRONNEMENT Les résidus miniers d’uranium sont particulièrement préoccupants au plan environnemental7 : Résidus miniers :  Ils peuvent contenir jusqu’à 85% de la radioactivité qui se trouvait originalement dans le gisement et demeurent radioactifs pendant des centaines, voire des centaine de milliers d’années  Ils contiennent des métaux lourds et d’autres substances toxiques qui peuvent contaminer le sol, l’eau, et être bio accumulés  Ils peuvent contenir des minéraux sulfureux et être une source de drainage minier acide  Leur entreposage à la surface expose de grandes superficies de terrain à l’action des éléments, augmentant le risque d’émissions du gaz radon, de poussières radioactives et toxiques, et de contamination avec les eaux de surface et souterraines  La grande superficie des sites de dépôts de résidus miniers signifie que d’immenses territoires perdent leur valeur à perpétuité et ne peuvent être voués à d’autres usages

Les principaux risques environnementaux des mines d’uranium sont associés à l’entreposage et la gestion des résidus miniers, notamment : 1) les risques de déversements accidentels ou de bris de digues qui retiennent les résidus miniers8, 2) les risques de propagation de poussières et de gaz radioactifs pouvant affecter les animaux et les populations environnantes, et 3) les risques de contamination des eaux de surface ou souterraines par exfiltration ou infiltration d’eau contaminée9.

Les résidus miniers d’uranium posent des risques à perpétuité et exigent de grands investissements pour les entreposer de façon sécuritaire. Les compagnies minières sont-elles capables de garantir des fonds sur une aussi longue période, elles qui sont soumises à la volatilité extrême du prix de la ressource? Sauront-elles assurer notre sécurité et préserver l’environnement pour des générations à venir? Résidus miniers dans la région de Sullivan, Val-d’Or. Image modifiée, Marc Lemieux, © Le Québec en images, CCDMD

SANTÉ Les risques pour la santé reliés à l’exploitation de l’uranium sont multiples et complexes. Ils relèvent du caractère radioactif des sous-produits de l’uranium, ainsi que de son association dans le sol avec de nombreux métaux lourds et autres éléments toxiques, tel que l’arsenic10. Comment l’uranium peut-il agir sur notre santé? Il faut d’abord savoir que l’uranium est un métal lourd naturellement instable, dont la radioactivité génère une longue série d’autres éléments radioactifs, y inclus le polonium-210 qui est des milliards de fois plus toxique que le cyanure d’hydrogène11. Somme toute, les éléments radioactifs issus de la désintégration de l’uranium ont chacun leur caractéristiques propres, et ont des effets différents dans le corps humain, pouvant occasionner une panoplie de cancers, de problèmes sanguins et de problèmes reliés au système reproducteur12.

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En se désintégrant, les sous-produits de l’uranium émettent trois types de radiation, chacune ayant des propriétés et une capacité de pénétration différentes. Les pires sont les émetteurs internes.

Capacité de pénétration selon différents types de radiation (Tiré de www.ccnr.org)

1.

Les rayons gamma (γ) sont les plus pénétrants (ils ne sont arrêtés que par un mur de plomb ou de béton d’au moins un mètre d’épaisseur), et constituent le principal danger d’irradiation externe, c’est-à-dire d’irradiation pouvant affecter les organismes vivants lorsqu’à proximité des sources de radiation.

2.

Les rayons bêta (β β ) sont moins pénétrant (ils sont arrêtés par une couche de bois ou avec une feuille d'aluminium), mais ils peuvent endommager les cellules sensibles du foie, des poumons ou des os, surtout lorsque les particules qui émettent ce type de radiation sont ingérées ou inhalées sous forme de poussières ou de gaz radon.

3.

Les rayons alpha (α) sont peu pénétrants (ils peuvent être arrêtés par une feuille de papier), mais ils constituent un danger important lorsque ingérés ou inhalés sous forme de poussières dans les poumons13, dans quel cas les poussières peuvent demeurer pendant plusieurs années. Les rayons alpha sont vingt fois plus dommageables que les rayons bêta ou gamma. Ce type de rayonnement est aussi associé au radon, ainsi qu’à l’eau radioactive.

Éléments radioactifs issus de la désintégration de l’uranium; ils demeurent radioactifs pendant des milliers d’années (Edwards 2008)

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3. L’utilisation de l’uranium à des fins d’énergie nucléaire n’est pas une solution viable aux changements climatiques L’exploration et l’exploitation des gisements d’uranium visent principalement la production de combustible pour les centrales nucléaires. Dans le contexte actuel de changement climatique, les gouvernements tentent par tous les moyens de réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre (GES). Les défenseurs de l’énergie nucléaire et de l’exploitation de l’uranium utilisent ce prétexte pour justifier leur position, dans la mesure où l’opération d’un réacteur nucléaire n’émet pas de GES pour produire de l’électricité. Or, l’analyse du cycle de vie du nucléaire identifie de nombreuses émissions de GES, que ce soit au niveau de l’extraction de l’uranium, de l’enrichissement, du transport, de la construction des centrales ou de la gestion des résidus associés au cycle de vie. Selon l’Institut Pembina, ces quantités se situent au Canada entre 470k et 600k tonnes de CO2éq. par année, soit l’équivalent des émissions annuelles de 134 000 à 170 000 voitures14. Certaines études démontrent également que l’énergie nucléaire émet davantage de GES que des énergies renouvelables telles que l’éolien ou les centrales hydroélectriques au fil de l’eau15. Technologie électrique

Intensité des GES (g CO2-e/kWh)

Réacteur à eau lourde (ex. : CANDU) Éolienne Hydroélectrique (au fil de l’eau) Photovoltaïque Gaz naturel (cycle combiné) Charbon (de type « propre »)

65 (10 – 120) 21 (13 - 40) 15 (6,5 - 44) 106 (53 – 217) 577 (491 – 655) 863 (774 – 1046) Traduit de Université de Sydney (2006)

La technologie nucléaire est aussi une des plus longues à mettre en place, dû à sa complexité technique, aux risques impliqués et à l’importance des investissements nécessaires16. Dans la mesure où les réductions de GES nécessaires sont urgentes, l’énergie nucléaire apparaît donc comme l’une des options les moins adéquates pour réduire les GES à court terme : c’est ce que concluent plusieurs analyses récentes17.

Tiré de greenpeace.org

Furry Creek, © Province of B.C.

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Image modifiée, Gaetan Beaulieu, © Le Québec en images, CCDMD.

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Technologie électrique

Délai de production

Réacteur à eau lourde (ex. : CANDU) Éolienne Hydroélectrique Gaz naturel (cycle combiné)

Rénové: 3-6 ans / Nouveau: 7-10 ans 6 mois à 1 an (après approbation) 5 ans (selon la nature du projet) 2 ans

Traduit de l’Institut Pembina et Association canadienne du droit environnemental, 2004

L’énergie nucléaire est par ailleurs une des sources les plus coûteuses, que ce soit au plan de la réduction des GES ou de la simple production d’électricité pour subvenir aux besoins des Québécois. Des études publiées par l’Institut Pembina (2007) et l’Alliance pour l’air pur de l’Ontario (2008) démontrent les coûts élevés reliés au choix nucléaire18 : 35

Coûts comparatifs de réduction des GES en remplacement d’une centrale au charbon ($ par tonne de GES) 29,76

30

18

Coûts comparatifs de production d’électricité (¢ par kWh) 15,7

16 14

25

11,5

$ p ar to n n e

12 18,85

20

10 8

15

7,6

7,4

Biomasse

Gaz naturel

6 10

4 5

4,11

2,7

2 0

0 Gaz naturel

Éolienne

Nucléaire

Au Québec, la production d’électricité nucléaire représente 675 MW (une seule centrale: Gentilly2), soit à peine 2,4 % de toute l’électricité produite dans la province19. En comparaison, Hydro-Québec prévoit produire d’ici quelques années près de 4000 MW d’énergie éolienne20. Les États-Unis, l’Allemagne et la Chine détiennent déjà une capacité respective de 25 000, 24 000 et 12000 MW d’énergie éolienne21.

Efficacité énergétique

Éolienne

Nucléaire

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) –principal organisme international de recherche concernant les changements climatiquesémet de sérieux doutes quant à la viabilité de l’énergie nucléaire pour réduire les émissions planétaires de GES, notamment à cause des résidus radioactifs générés (IPCC 2007).

Le reste du Canada compte pour sa part 21 réacteurs nucléaires, dont 20 en Ontario et un au Nouveau-Brunswick. La capacité de ces centrales se situe présentement à près de 13 000 MW22. Quatre mines d’uranium canadiennes (toutes situées en Saskatchewan) produisent déjà plus de 5 fois la quantité d’uranium nécessaire pour alimenter les centrales nucléaires au Canada. Près de 85% de la production annuelle d’uranium est donc exportée à l’extérieure du pays, en théorie pour des usages pacifiques (voir point 1 ci-dessus, p.2).

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4. L’exploitation de mines d’uranium n’est pas du tout nécessaire pour la médecine nucléaire Les isotopes radioactifs sont utilisés depuis 1900 en médecine. Leurs propriétés permettent des utilisations diversifiées, surtout dans ces domaines :  Imagerie médicale  Radio-immunologie  Radiothérapie De nombreuses substances sont utilisées, en fonction de leur effet sur le corps humain. Dans le domaine de l’imagerie, c’est le technetium-99m qui est le plus utilisé, du moins en médecine nucléaire classique. Sa production à l’échelle mondiale dépend principalement de deux réacteurs, soient ceux de Chalk River (Ontario) et de Petten (PaysBas)23.

Des alternatives plus sécuritaires et moins coûteuses existent et se développent, tant au niveau des isotopes utilisés que de leur mode de production. Les quelques dizaines de kilogrammes d’uranium nécessaires chaque année à la production des isotopes médicaux ne justifient pas les 75 projets d’exploration d’uranium en cours au Québec, ni les millions de tonnes de résidus miniers radioactifs qui devraient être gérés pendant des générations.

Au cours des deux dernières années, ces réacteurs vétustes ont connu de nombreuses avaries, mettant en péril la production du technetium-99m. Les médecins et chercheurs se sont tournés avec succès vers des isotopes de remplacement, tel que le fluor-18. Somme toute, il y aurait déjà suffisamment d’uranium disponible pour produire les isotopes radioactifs dont on a besoin pour la médecine nucléaire24; ce qu’il manque, ce sont plutôt les laboratoires pour les produire. Plusieurs scientifiques croient également que l’avenir n’est plus à la production d’isotopes par les réacteurs, mais plutôt par des accélérateurs de protons, dont certains modèles sont déjà en fonction ailleurs dans le monde25.

Accélérateur de protons : quelques avantages  Coûts de construction estimés : entre 50 et 125 millions $, comparativement à 2 milliard $ pour un réacteur nucléaire  Coûts de déclassement estimés: également beaucoup moins élevés pour un accélérateur de protons que pour un réacteur nucléaire  Peuvent être construits à plusieurs endroits (en moins de 5 ans), afin de favoriser la distribution régionale des isotopes, dont la durée de vie est généralement courte  Évitent les grandes quantités de combustible utilisés et de déchets radioactifs produits

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5. L’exploration et l’exploitation de l’uranium contribuent très peu à l’économie québécoise L’exploration et l’exploitation uranifères en sont à leurs premiers pas au Québec, et ne contribuent que très peu à l’économie de la province. De plus, aucune mine d’uranium n’est en activité au Québec et le potentiel apparaît faible à moyen et à long terme.

De plus en plus de compagnies minières juniors explorent pour de l’uranium au Québec et acquièrent des droits miniers un peu partout sur le territoire. Plus le gouvernement tardera à prendre une décision, plus il sera difficile d’établir un moratoire sur l’exploration et l’exploitation d’uranium.

Les 2 gîtes découverts26 à ce jour sont de très faible teneur (0,01 à 0,7%) et de petites tailles comparativement aux gisements très riches exploités en Saskatchewan (jusqu'à 20% d’uranium). Ensembles, ces 2 gîtes contiendraient à peine suffisamment d’uranium pour alimenter les centrales nucléaires canadiennes pendant 1½ an, laissant entrevoir de grandes quantités de résidus miniers à gérer pour de maigres rendements d’uranium. Actuellement, les principales retombées économiques sont associées à l’exploration de l’uranium. Or, de 2004 à 2007, en plein boom minier, à peine 8% des sommes investies en exploration minière sur le territoire québécois l’ont été pour l’uranium (0,1 comparativement à 1,2 milliard $ au total)27. De plus, les contribuables québécois paient une part importante des dépenses en exploration pour l’uranium (estimée à 40%, soit près de 40 M$ entre 2004 et 2007) à cause de programmes fiscaux de toutes sortes (actions accréditives, crédits d’impôts remboursables, etc.)28. La coalition est d’avis que ces fonds devraient plutôt servir à soutenir des énergies plus propres (éolien, géothermie, conservation, etc.) ainsi que l’exploration d’autres substances minérales dont la société a davantage besoin (ex : nickel, cuivre, zinc, fer, etc.). Secteurs d’exploration de l’uranium au Québec (MRNF 2009)

L’uranium au Québec : quelques faits  Aucune mine d’uranium en production  Recrudescence des activités d’exploration depuis 2004, passant de 2-3 projets d’exploration à près de 70 projets en 2008  100 M$ de dépenses en exploration pour l’uranium entre 2004 et 2007, soit à peine 8% des dépenses totales en exploration minière au cours de la même période (1,2 milliard $)  Environ 40% des dépenses d’exploration minière sont payées par les contribuables québécois grâce à des programmes fiscaux de toutes sortes (environ 40 M$ entre 2004 et 2007)

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Moratoires existants dans d’autres provinces et territoires canadiens 29

1. La Colombie Britannique a confirmé un moratoire permanent en avril 2008 , moratoire qui a 30

été renforcé au début de l’année 2009 . 31 2. La Nouvelle-Écosse a reconduit en décembre 2007 le moratoire de 1982 . Selon la règlementation actuelle, si une entreprise trouve par accident de l’uranium en explorant pour d’autres métaux, elle doit immédiatement en aviser le gouvernement et abandonner ses titres miniers32. 3. Le gouvernement Inuit Nunatsiavut au Labrador a décrété en octobre 2007 un moratoire de 3 ans sur l’exploitation additionnelle de l’uranium, le temps qu’un plan d’utilisation du territoire soit établi33. Lorsque permise, l’exploration est encadrée par des directives spécifiques (inspirées de celles de la Saskatchewan) et en présence d’un inspecteur du gouvernement qui vérifie en permanence l’application desdites directives sur le terrain. 4. Le Nouveau-Brunswick n’a pas de moratoire en place, mais il dispose d’une règlementation plus stricte qui exige notamment une distance minimale de 300m entre les travaux d’exploration et les plus proches résidences, de même que la mise sur pied obligatoire d’un piézomètre pour suivre l’évolution des impacts potentiels sur les eaux souterraines34.

Mobilisation citoyenne ailleurs au Québec Municipalités, MRC et conseils de bande en faveur d’un moratoire : • MRC Antointe-Labelle et MRC des Laurentides (Laurentides et Hautes-Laurentides) : Rivière Rouge, Chute-St-Philippe, Ferme-Neuve, Lac-Saint-Paul, Lac-du-Cerf, Lac Supérieur (représentant plus de 10 000 personnes), ainsi que les députés provincial et fédéral du secteur. • Secteur Rivière des Outaouais : MRC des Collines de l’Outaouais (La Pêche, Chelsea, Cantley et résolution du Conseil des maires, représentant plus de 22 000 personnes); une quinzaine de municipalités ontariennes (représentant près de 1 million de personnes), dont les villes d’Ottawa35, de Kingston et de Perth. • Secteur Côte-Nord : Sept-Îles, Rivière au Tonnerre, conseils de bande de Mingan et Ushat mak Mani-Utenam (représentant près de 30 000 personnes), ainsi que les représentants du Parti Québécois et de Québec Solidaire. Mouvements et organismes citoyens : Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL) www.apehl.ca/uranium.htm

Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium http://no-uranium.blogspot.com et www.ccamu.ca (côté Ontario)

Coalition Pour que le Québec ait meilleure mine (dossier uranium) www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Energie_climat/CO08-10-14_Uranium.pdf

Parole citoyenne http://citoyen.onf.ca/blogs/category/mon-coeur-est-dor-mais-ma-cote-est-dacier/

Professionnels de la santé pour la survie mondiale http://pgs.ca/?page_id=107

Rassemblement des opposants nord côtiers aux mines d’uranium www.radon-uranium.ca/

Regroupement pour la surveillance du nucléaire www.ccnr.org/index_f.html

Mouvement Sortons le Québec du nucléaire www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Energie_climat/2008-10-07/CO08-10-07_Gentilly2.pdf

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La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! a vu le jour au printemps 2008 et est aujourd’hui constituée de plus d’une douzaine d’organismes représentant plusieurs milliers de membres au Québec. La coalition est un organisme de « bonne foi » qui s’est donné pour mission de revoir la façon dont on encadre et développe le secteur minier au Québec, notamment dans le but de promouvoir de meilleures pratiques aux plans social et environnemental. Trois grands principes guident les actions de la coalition : 1. Promouvoir une industrie minière responsable qui intègre, dans les faits, une amélioration et une protection accrues de l’environnement et de la qualité de vie des milieux d’accueil. 2. Contribuer à la réflexion publique afin de prendre des décisions en toute connaissance de cause, et ce, autant pour les générations actuelles que futures. 3. Engager et maintenir un dialogue constructif avec l’ensemble des intervenants du secteur minier québécois, incluant l’industrie, les gouvernements, ainsi que les collectivités et les citoyens directement concernés. La coalition n’existerait pas si ce n’était de la vitalité et de l’engagement de chacun de ses membres et des personnes-ressources qui y contribuent. Les membres actuels de la coalition incluent : • • • • • • • • • • • • • •

Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT) - www.actionboreale.qc.ca Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL) www.apehl.ca/uranium.htm Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU) http://no-uranium.blogspot.com Comité de vigilance de Malartic (projet minier Osisko) Conseil central de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) en AbitibiTémiscamingue et Nord-du-Québec - www.csn.qc.ca/web/csn/csn-conseil-centraux Écojustice - www.ecojustice.ca Forum de l’Institut des sciences de l’environnement (UQAM) MiningWatch Canada - www.miningwatch.ca Mouvement Vert Mauricie - http://mouvementvert.com Nature Québec - www.naturequebec.org Professionnels de la santé pour la survie mondiale - http://pgs.ca/?page_id=107 Regroupement pour la surveillance du nucléaire - www.ccnr.org/index_f.html Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) - www.rqge.qc.ca Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP-Québec) - www.snapqc.org

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Références Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) (2004). The long term stabilisation of uranium mill tailings: Final report of a coordinated research project 2000-2004. Vienne (Autriche), 309 p. Disponible en ligne: http://wwwpub.iaea.org/MTCD/publications/PDF/te_1403_web.pdf Alliance ontarienne pour l’air pur (Ontario Clean Air Alliance) (2008). Ontario’s Green Future: How we can build a 100 % renewable electricity grid by 2027. Toronto (Ontario), 32 p. http://www.cleanairalliance.org/files/active/0/GreenFutures.pdf Bussière, B. 2007. “Colloquium 2004 : Hydrogeotechnical properties of hard rock tailings from metal mines and emerging geoenvironmental disposal approaches”, Can. Geothech. J. 44 : 1019-1052. Edwards, Gordon (2008). Speaker’s note for the Nunavut Planning Commission, Baker Lake, 11 p, http://www.ccnr.org/Baker_Lake_summary.pdf Fleming, D. (2007). Lean Guide to Nuclear Power, a Life-cycle in trouble. www.theleaneconomyconnection.net Gibbons, G (2007). Rolling the Dice: A Review of the Ontario Power Authority’s High Risk Strategy for Meeting Our Electricity Needs. Toronto: Ontario Clean Air Alliance, www.cleanair.web.ca/resource/rollingdice.pdf Harding, J. (2007). Canada’s Deadly Secret Saskatchewan Uranium and the Global Nuclear System. http://aurora.icaap.org/index.php/aurora/article/view/75/87 Hydro-Québec (2001). Gentilly-2: l’énergie nucléaire et les rayonnements. Trois-Rivières, http://www.hydroquebec.com/production/classiques/nucleaire/gentilly_2/pdf/ener_nuc_rayonn.pdf

6

p.

Institut Pembina et Association canadienne du droit environnemental (2004). Power for the Future: Towards a Sustainable Electricity System for Ontario, 66 p. http://re.pembina.org/pub/166 Institut Pembina (Winfield et al.) (2006a). Nuclear Power in Canada: An examination of risks, impacts and sustainability. Institut Pembina, Toronto (Ontario), 130 p. Disponible en ligne: http://ontario.pembina.org/pub/1346 Institut Pembina (2006b). Nuclear Power in Canada: http://pubs.pembina.org/reports/Nuclear_backgrounder.pdf

Key

Environmental

Institut Pembina (2007). Nuclear Power http://pubs.pembina.org/reports/Nuclear_CC_brief_editedMW.pdf

and

Climate

Impacts

Change,

(Background). 8

p.

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Demandons un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de l’uranium au Québec

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Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) (2009b). Rapport sur les activités d'exploration minière au Québec 2008. Ministry of Energy, Mines and Petroleum Resources (MEMPR) of British-Columbia (2009). B.C. strengthens position against uranium development. Press release, March 13 2009, www2.news.gov.bc.ca/news_releases_20052009/2009EMPR0011-000345.htm Mirkarimi, R.B. (1992). The Environmental and Human Health Impacts of the Gulf Region with Special Reference to Iraq. The Arms Control Research Centre. Tiré de : www.commonground.ca/iss/0707192/cg192_du.shtml Ruth, T. (2009). “Accelerating production of medical isotopes”. Nature, vol.457, p.536-37. Université de Sydney (2006). Life-Cycle Energy Balance and Greenhouse Gas Emissions of Nuclear Energy in Australia. Integrated Sustainability Analysis, Sydney, 181 p. http://www.isa.org.usyd.edu.au/publications/documents/ISA_Nuclear_Report.pdf Whitford, D. (2009). A nuclear power renaissance? Maybe http://money.cnn.com/2009/04/22/technology/nuclear.fortune/index.htm

not.

CNN,

April

22

2009,

World Nuclear Association (2009). Canada’s Uranium Production and Nuclear Power. http://www.worldnuclear.org/info/inf49.html

Annotations 1

Voire des millions d’année selon la National Academy of Sciences aux États-Unis. Pour plus d’informations concernant les problématiques associées à la filière de l’énergie nucléaire au Québec, voir entre autres : www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Energie_climat/2008-10-07/CO08-10-07_Gentilly2.pdf et www.ninucleairenieffetdeserre.org/IMG/pdf/Declaration-quebec.pdf. 2

C’est ce qui a d’ailleurs amené R.B. Mirkarimi du Centre de recherche et de contrôle des armes à l’affirmation suivante : « On demande aux enfants morts-nés de la région (d’Irak) de payer le gros prix, [c’est-à-dire] l’intégrité de leur ADN (code génétique) ». (Mirkarimi 1992); voir également Harding 2007.

3

La première bombe atomique fabriquée et testée par l’Inde fut fabriquée à partir des rejets d’une centrale nucléaire de type CANDU que le Canada leur avait fournit. Une augmentation de centrales nucléaires signifie un accroissement de la disponibilité de rejets radioactifs pouvant servir à la fabrication d’armes nucléaires. Ce sont là des risques que d’autres sources d’énergie ne posent pas. 4

MRNF 2008 et 2009b.

5

À ces quantités de résidus doivent également s’ajouter les roches « stériles », c’est-à-dire les roches situées tout autour des gisements qui ne contiennent peu ou pas d’uranium, mais qui doivent néanmoins être excavées (souvent des quantités similaires ou supérieures aux résidus issus des gisements). 6

Fleming 2007

7

Voir entre autres : AIEA 2004 et Institut Pembina 2006a

8

Selon le World Information Service on Energy Uranium Project (WISE-Uranium), plus de 77 bris de digues ou d’incidents majeurs sont survenus depuis 1960, dont 24 aux États-Unis, 8 au Chili, 6 en Asie du Sud-Est, 6 en Angleterre, et le reste en Bulgarie, au Pérou, en Chine, en Espagne, en Afrique du Sud, en Romanie, au Canada, en Italie, au Brésil et au Japon (www.wise-ranium.org/mdaf.html, dans Bussière 2007). 9

L’exemple d’Elliot Lake, Ontario : "The mining and milling of uranium ore produces very large volumes of long-lived, low-level radioactive tailings which have leached into waterways in the vicinity of Elliot Lake, Ontario, thereby posing serious health and environmental problems." Ontario Royal Commission on Electric Power Planning Report (or the 'Porter' Report) 10

AIEA 2004

11

Edwards 2008

Demandons un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de l’uranium au Québec

13

12

Voir entre autres Edwards 2008

13

Voir entre autres Hydro-Québec 2001

14

Institut Pembina 2006b

15

Université de Sydney 2006

16

Institut Pembina 2007

17

Voir entre autres Ling 2009, Johnson 2009 et Whitford 2009

18

Voir également Gibson 2007

19

MRNF 2007

20

MRNF 2009a

21

D’ici 2020, l’Allemagne prévoit même doubler sa capacité éolienne : www.gwec.net

22

Environ 15% de la capacité totale de production électrique au Canada : www.world-nuclear.org/info/reactors.htm

23

Kahn 2008

24

Kahn 2008

25

Ruth 2009

26

Gîte Matoush (Monts Otish, Ressources Strateco) et gîte North Shore (Côte-Nord, Uracan Resources)

27

MRNF 2009b

28

C’est entre autres à cause de ces programmes de soutien fiscal que les dirigeants d’entreprises minières classent depuis plusieurs années le Québec parmi les 2-3 meilleurs endroits au monde pour y investir (voir notamment les études annuelles de l’Institut Fraser : www.fraserinstitute.org) 29

Un moratoire existait depuis 1980, mais n’avait pas été confirmé depuis 1987. www.theglobeandmail.com/servlet/Page/document/v5/content/subscribe?user_URL=http://www.theglobeandmail.com %2Fservlet%2Fstory%2FLAC.20080425.RURANIUM25%2FTPStory%2FBusiness&ord=31308779&brand=theglobea ndmail&force_login=true 30

Le 13 mars 2009: “VICTORIA – Following a request by the Province’s Environment and Land Use Committee, the lieutenant-governor in council has issued an order-in-council to prevent permits from being issued for uranium and thorium exploration and development in B.C.” (Voir MEMPR 2009 dans les références) 31

An Act to Enforce a Moratorium on Uranium Mining in Nova Scotia: www.gov.ns.ca/legislature/legc/bills/60th_2nd/1st_read/b058.htm#text

32

Mineral Resources Regulations, N.S. Reg. 222/2004; Mineral Resources Act, S.N.S. 1990, c. 18; www.canlii.org/ns/laws/regu/2004r.222/20080818/whole.html 33

http://paguntaka.org/2008/04/11/canadian-uranium-mining-exploration-representing-the-labrador-inuit-activity/

34

www.cbc.ca/canada/new-brunswick/story/2008/05/22/nb-uranium-guidelines.html, et The Daily Gleaner, August 13th 2008 http://dailygleaner.canadaeast.com/search/article/382573

35

http://ottawa.ca/calendar/ottawa/citycouncil/occ/2008/02-27/cpsc/reportindex19A.htm, http://ottawa.ca/calendar/ottawa/citycouncil/occ/2008/02-27/cpsc/ACS2007-CCS-CPS-0004.htm, http://www.cbc.ca/canada/ottawa/story/2008/02/27/ot-uranium-080227.html, http://pgs.ca/wp-content/uploads/2008/04/press-release-eng-april-21-doc.pdf

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Demandons un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de l’uranium au Québec

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