de l'ivresse à la dépendance - Test-Achats

lutter contre le mal de mer, améliorer les performances .... zéro" ou "ultra-brut". CALCULER L'APPORT .... Argent et maladie (VF). 79 07. Audition et bruit. 87 08.
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www.test-achats.be Bimestriel 17e année 100 · décembre 2010/janvier 2011 ISSN 1370-0650 · 13,10 €

APHTES Des produits existent pour les combattre, mais en général, ils disparaissent seuls

MATIÈRES GRASSES Aux omega 3, au soja, à l’huile d’olive ... Que choisir pour tartiner et cuisiner ?

NUMÉRO 100 Notre esprit critique influence la politique à votre profit

Bureau de dépôt: Bruxelles X P 801327

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Expert ∙ Indépendant ∙ Proche de vous

La frontière entre boire en société et avoir un réel problème de boisson est peutêtre plus mince qu’on ne le pense. Nous avons interrogé près de 1 000 Belges et écouté l’histoire d’anciens alcooliques

ENQUÊTE CONSOMMATION D’ALCOOL

DE L’IVRESSE À LA DÉPENDANCE Préparations magistrales : test de qualité auprès de 42 pharmaciens 1TS100_0101.pdf

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Près d’un Belge sur dix consomme de l’alcool de manière à porter préjudice à sa santé. Apprenez à connaître vos limites pour éviter d’en devenir l’esclave NR. 100 - DÉCEMBRE 2010/JANVIER 2011

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Cela fait 100 numéros que nous faisons pression pour des soins de santé et une alimentation de qualité, tous deux financièrement abordable. Heureusement avec un certain succès

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RECHERCHES MÉDICALES Contre l’arthrose • Sclérose en plaques : atténuer les symptômes • Nitroglycérine et tendinites • Pin maritime • Hormones et calculs rénaux BLOC-NOTES SANTÉ Migration dans les aliments • Banque de donnée médicaments • Allergies alimentaires • Emballages • Contrôle des allégations • Médicaments avec alcool • Info ou pub ? • Viagra pour femmes • Effets secondaires ENQUÊTE CONSOMMATION D’ALCOOL Il est important de se rendre compte que l’on boit trop. Une attention toute particulière devrait être portée à la prévention chez les jeunes. APHTES Ils peuvent certes être ennuyeux, mais généralement pas grave. Traiter n’est même pas forcément utile. PRÉPARATIONS MAGISTRALES La qualité de nombre de préparations laisse à désirer. Nous trouvons que des règles s’imposent. CYSTITE A soigner avec ou sans antibiotiques ? Nous avons étudié la question et proposons également quelques autres traitements. 100 NUMÉROS EN ACTION Des médicaments moins chers, moins de suppléments d’honoraires, une alimentation plus sûre, un étiquetage amélioré... Nous avons déjà obtenu beaucoup. MATIÈRES GRASSES Tartiner, cuire, faire dorer. Peut-être qu’il est possible de le faire plus sainement en choisissant mieux son produit. DIABÈTE Vivre avec le diabète n’est pas simple et encore moins bon marché. Un aperçu sur ce qui peut aider et sur les façons de comprimer les coûts. LA PAROLE AUX LECTEURS Le coût de l’homéopathie • Patuline dans les pommes • Chlore en piscine et asthme • Andullation • Sténose de la carotide : réaction VRAI OU FAUX "Tous les vins ont un apport calorique équivalent"

DANS NOS PROCHAINS NUMÉROS : Sel caché • Dépistage cancer du sein • Cataracte • Deuil • Enquête soins dentaires

NOS TROIS VALEURS EXPERT Notre crédibilité repose sur l’expertise de 300 collaborateurs hautement qualifiés, sur des méthodes éprouvées, transparentes et constamment réévaluées, et sur une éthique professionnelle exigeante.

INDÉPENDANT Notre travail exige une totale indépendance d’un point de vue financier, politique, idéologique. Nos prises de position et conseils ne sont conditionnés par aucune pression extérieure.

PROCHE DE VOUS Nous tenons compte des besoins de tous les consommateurs et de nos affiliés en particulier. Nous sommes à l’écoute de leurs besoins et assurons un service rapide et adapté.

L’information santé de notre magazine est basée sur les recherches scientifiques les plus récentes -ceci dans le but de répondre au mieux à votre demande d’information sérieuse et utile. Toutefois, en matière de santé, une certitude absolue ne peut jamais être garantie. Il est recommandé de consulter, pour son cas personnel, un professionel de la santé.

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Ce n’est pas sans fierté que nous présentons le numéro 100 de cette revue. Lancé il y a près de 17 ans, Test-Santé visait à répondre à la demande croissante d’informations objectives en matière de santé, d’alimentation saine et d’environnement. Notre ligne de conduite n’a pas bougé d’un pouce. Avant tout, transmettre une information fiable et objective, pour faire pièce aux messages orientés et influencés par les intérêts commerciaux dont vous êtes inondés par la publicité, les allégations de toutes sortes et les sites internet sponsorisés. Nous ne vous proposons pas d’insipides exposés ex-cathedra, mais des textes clairs, lisibles, à la portée de tous, avec un nouvel éclairage et des conseils concrets sur l’alimentation, le traitement et la prévention des maladies ainsi que la protection de l’environnement. Forts de notre expertise et de notre approche consumériste, nous intervenons auprès des instances concernées pour infléchir positivement la politique de soins de santé et d’alimentation. Car vous avez droit à des soins et à une nourriture qui soient à la fois de qualité et à la portée de tous. Trop souvent encore, on voit prescrire des traitements et des médicaments pas réellement nécessaires, ou introduire dans les Le consommateur aliments de base des ingrédients a droit à une information correcte, superflus, comme des additifs. Nous luttons aussi pour votre droit complète et fiable, à une information correcte et comparticulièrement en plète de la part des professionnels matière de santé et de la santé, de l’industrie pharmad’alimentation. ceutique et alimentaire, des pouvoirs publics... Notre enquête sur les préparations magistrales (voir p. 18) montre que 1 sur 4 seulement répond aux exigences de qualité. Nous exigeons des contrôles accrus, avec publication des résultats, comme aux Pays-Bas. Il n’est pas normal non plus que seul 1 emballage sur 40 donne toute l’information utile. Une notice doit être systématiquement jointe. Nous devons à nos 130 000 abonnés et aux autres consommateurs de rester vigilants. Nous continuerons à assortir nos constatations de revendications fermes et d’actions concrètes, si cela s’avère nécessaire. Comme avec notre point de contact “effets indésirables” auquel 800 patients, depuis 2006, ont notifié des problèmes avec des médicaments.

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32 COMMENT NOUS CONTACTER? Par téléphone 02 542 35 55 (numéro général et questions sur des articles déjà publiés)

02 542 33 00 (abonnements et commandes)

Par e-mail contact via notre site internet www.test-achats.be

test santé 100 décembre 2010/janvier 2011

100 NUMÉROS DÉJÀ ! TEST-SANTÉ FAIT ŒUVRE UTILE

Par courrier Test Santé, rue de Hollande 13, 1060 Bruxelles

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recherches médicales ARTHROSE

Glucosamine et chondroïtine : toujours des doutes Des préparations à base de glucosamine et de chondroïtine sont proposées à qui souffre d’arthrose. Cependant, leur utilité reste controversée. Une nouvelle analyse arrive à des conclusions décevantes. Les auteurs ont collationné les résultats des meilleures études, pour déterminer si la glucosamine, la chondroïtine ou des combinaisons des deux ont un effet bénéfique sur la douleur et l’évolution de l’arthrose. Ils concluent que l’utilité de ces produits n’est pas démontrée. Seul point positif : ils ne font pas de tort. Cette analyse a toutefois immédiatement été critiquée pour des raisons variées. En définitive, ce que nous disions il y a

5 ans dans un article sur l’arthrose du genou (TS 73) reste valable : il est possible que la glucosamine et la chondroïtine aient un effet contre les douleurs chez certains patients. Il n’est pas déraisonnable d’essayer, si les médicaments classiques n’apportent par le soulagement escompté. Notons que si la plupart de ces produits ont le statut de complément alimentaire, quelques préparations à la glucosamine sont quand même enregistrées comme médicament. Mais sur base d’un dossier peu convaincant. Un des avantages de l’enregistrement est que les médicaments sont censés être mieux contrôlés que les compléments et qu'il

SCLÉROSE EN PLAQUES

Un effet antidouleur n’est pas exclu, mais les données sont contradictoires

sont accompagnés d’une notice sérieuse. Nous nous demandons pourtant si ce sont des arguments suffisants pour conférer le statut de médicament à des produits dont l’efficacité n’est pas claire. Vous pouvez consulter l’étude sur www.bmj.com. (Source : British Medical Journal, 16 septembre 2010)

TENDINITES

La nitroglycérine serait utile

La sclérose en plaques peut entraîner une dégradation progressive du contrôle des mouvements, de la perception sensorielle, de la mémoire, de la parole, etc. Elle est encore incurable. On dispose

Des chercheurs ont examiné si une pommade à la nitroglycérine peut être utile dans le traitement des tendinites et autres lésions des tendons. Après analyse des études de bonne qualité disponibles, ils concluent que la nitroglycérine par voie externe est efficace pour atténuer la douleur associée aux problèmes de tendons. Il semble aussi que la nitroglycérine renforce les tendons dans les tendinites chroniques. Pour les auteurs, ces données prometteuses justifient des investigations plus poussées. Précisons qu'il n'y a actuellement qu'une seule pommade à la nitroglycérine sur le marché belge, soumise à prescription : Rectogesic, pour le soulagement des douleurs dues aux fissures anales chroniques.

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Un médicament à l’étude seulement de médicaments qui peuvent atténuer les symptômes et ralentir la progression de la maladie. Il faut dès lors continuer la recherche. C'est dans ce contexte que des chercheurs ont testé le salbutamol, un médicament déjà utilisé dans l'asthme, auprès de 44 patients. Tous ont reçu un médicament classique de la sclérose en plaques, avec en sus soit du salbutamol, soit un placebo. Ils ont été suivis pendant deux ans. Il en ressort que l'adjonction de salbutamol a un effet bénéfique réel, bien que modeste. Mais il faudra d'autres études pour confirmer ces résultats. (Source : Archives of Neurology, septembre 2010)

(Source : Archives of Physical Medicine and Rehabilitation, août 2010)

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MÉNOPAUSE

MALADIES CARDIOVASCULAIRES

Le pin maritime : inefficace

Hormones et calculs rénaux

Dans l'espoir de réduire leur risque de maladie cardiovasculaire, certaines personnes ont recours à des compléments alimentaires : huiles de poisson, préparations á base de plantes, vitamines, minéraux... Parmi les suppléments à base de plantes, on trouve les extraits d’écorce de pin maritime, comme le Pycnogenol ou le Pygenol. Selon la publicité, ils protègent l’organisme contre toute une gamme de maladies. Pour nous limiter au système cardiovasculaire, ces produits préviendraient les troubles de la circulation, réduiraient le taux de mauvais cholestérol, abaisseraient la tension, diminueraient le risque d’infarctus, etc. Qu’en est-il ? Des chercheurs californiens ont testé l’effet du pin maritime chez des personnes avec un risque accru de maladie cardiovasculaire. Les 130 participants ont été répartis sur deux groupes. Les uns ont pris chaque jour 200 mg d’extrait de pin maritime, les autres des tablettes sans substance active (placebo). L’étude a duré 3 mois. Les chercheurs n’ont noté aucune différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne l’évolution des facteurs de risque examinés, comme la tension sanguine, l’indice de masse corporelle et les taux de cholestérol. Bref, pas d’effet bénéfique sur les facteurs de risque cardiovasculaire. Et l'étude était sponsorisée par la firme Toyo Shinyaku, qui n’est autre que le fabricant de l’extrait testé (Toyo-FVG pine bark extract). (Source : Archives of Internal Medicine, 27 septembre 2010)

La substitution hormonale à la ménopause entraîne un risque accru de calculs rénaux

A partir de l'analyse de deux études ayant comparé des femmes ménopausées recevant une substitution hormonale à des femmes recevant un placebo, totalisant plus de 27 000 participantes, des chercheurs américains ont tenté de déterminer s'il existe un lien entre le recours à la substitution hormonale à la ménopause et le risque de calculs rénaux (lithiase rénale ou néphrolithiase en langage médical). Leur conclusion est que oui, la substitution hormonale augmente le risque de développer des calculs rénaux. Les femmes furent suivies pendant 5 à 7 ans. Parmi celles recevant une substitution hormonale, on a noté 335 cas de lithiase rénale, contre seulement 284 chez celles recevant le placebo. Selon les auteurs, c'est une nouvelle donnée à prendre en considération quand on envisage une substitution hormonale. Pour en savoir plus sur les calculs rénaux, voir notre article dans TS 95 (février 2010). (Source : Archives of Internal Medicine, 11 octobre 2010) M. Vanbellinghen et A. Driesen

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Le pin maritime ne semble pas utile dans le cadre de la prévention des maladies cardiovasculaires.

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bloc-notes santé

Migration dans les aliments : suivi nécessaire Des particules de métaux lourds peuvent se retrouver dans nos assiettes via le matériel de cuisine : récipients en plastique passés au micro-ondes, assiettes et gobelets jetables chauffés, etc.

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Pollution industrielle Certains processus industriels provoquent également des problèmes, ce qui n’est pas neuf. En 2005 déjà, on trouvait, dans des "cartons" de lait pour bébés, des traces d’isopropylthioxanthone, un photo-initiateur présent dans la composition de l’encre utilisée sur la surface extérieure de l’emballage. Quelques semaines plus tard, des traces de cette même substance ont également été décelées dans des briques Tetra Pak de jus de fruits. Même si la présence d’ITX n’a pas eu d’incidence directe sur la santé à en croire l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, les effets à long terme n’étaient guère connus. Par la suite, il a été décidé de ne plus utiliser cette technique sur les conditionnements d’aliments destinés aux enfants, de jus de fruits et de produits gras ou non gras. Quatre ans plus tard, des problèmes ont surgi avec la découverte de traces de 4-méthylbenzophénone, un photo initiateur lui aussi, composant des encres, dans des céréales du petit-déjeuner. Même si, selon les experts, cela ne posait pas de risques immédiats pour la santé, des craintes subsistaient pour les consommateurs fréquents et les enfants. La dose journalière tolérable (DJT) pour la benzophénone et ses dérivés a cependant été augmentée à 0,03 mg/kg de poids corporel, soit trois fois plus que la valeur auparavant proposée !

La Belgique très bien classée L’enquête que nous avons menée nous a permis de vérifier si les fabricants avaient, depuis, pris des me-

sures afin d’éviter la contamination par la benzophénone et ses dérivés. D’autant qu’à l’échelle européenne, il n’existe toujours aucune norme spécifique pour les encres utilisées dans les emballages alimentaires. Nous avons également examiné quelques produits incriminés dans le passé. Sur 282 échantillons prélevés tant en Belgique qu’en Italie, Espagne et Portugal, nous n’avons trouvé que deux échantillons avec des traces de benzophénone ou dérivés.Il s’agissait d’un échantillon italien (dessert en poudre) et d’un échantillon portugais (riz) contenant des traces de benzophénone, mais en trop faibles quantités pour présenter un réel danger. En Belgique, deux emballages contenaient de la benzophénone mais aucune migration n’a été constatée vers l’aliment.

Pas totalement positif La Belgique est très bien classée dans notre test, mais les constatations Italiennes et Portugaises révèlent qu’il s’agit d’une réelle problématique. Le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), mis en place par la

Commission européenne a enregistré pas moins de 18 notifications au cours des années 2009 et 2010. En outre, tous les composés chimiques (potentiellement) nuisibles présents dans les encres ne sont pas connus et nous connaissons trop peu leurs effets à long terme.

Nous exigeons un cadre clair

Même si nous n’avons pas trouvé d’échantillon contaminé dans notre pays, la migration demeure un problème

Il est urgent que la Commission européenne rédige une réglementation claire basée sur la résolution du Conseil de l’Europe, qui précise qu’il ne peut y avoir de contact direct entre les aliments et la surface imprimée du conditionnement, que la migration des substances doit être négligeable, voire nulle et qu’en tout cas, les limites établies ne peuvent être dépassées. Même si ces recommandations ne sont pas contraignantes. Il reste néanmoins hasardeux d’accorder le bénéfice du doute à des substances que nous connaissons trop peu. Pour pouvoir éviter toute contamination par des substances dont nous ignorons les effets à long terme, nous devrions disposer d’une liste des composés des encres pouvant être utilisés sans risque.

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Base de données des médicaments élargie et actualisée ques questions. En réponse, votre écran affichera un tableau présentant tous les conditionnements existants, les alternatives et les prix (actualisés mensuellement). Ce tableau peut être imprimé et emporté chez votre médecin ou votre pharmacien pour discuter ensemble du médicament qui semble le plus indiqué à votre situation, compte tenu du prix et de la facilité d’utilisation. Essayez-le sans attendre sur www.test-achats.be/ prixmedicament. A.L et R.S.

Vous trouverez sur notre site sous les rubriques “calculateurs” ou “dossiers” une série de modules de calcul qui vous aideront à préserver votre santé et à contrôler vos habitudes alimentaires.

Déterminer son alcoolémie : quand vaut-il mieux éviter de prendre le volant ?

Brochure : allergies alimentaires Que ce soit dans l’horeca ou les commerces où des aliments sont vendus en vrac, on accorde trop peu d’attention aux personnes atteintes d’allergies alimentaires. Au point que certaines, par exemple, doivent se priver d’une sortie au restaurant. Sous la devise "un client bien informé est un client fidélisé", nous avons élaboré à la demande du SPF Santé publique, une brochure destinée à remédier à cet état de fait. Cette brochure s’adresse aux boulangers, aux bouchers, aux traiteurs, aux cuisiniers, etc. et dispense des renseignements pratiques, des informations sur la présence d’allergènes dans certains produits alimentaires, sur la manière d’aborder ouvertement les allergies alimentaires éventuelles des clients, etc. Davantage d’informations sur www. pensezauxallergiesalimentaires.be R.R. et R.S.

POUR PRÉSERVER VOTRE SANTÉ

Médicaments génériques : existe-t-il une version générique d’un médicament donné ? Quiz santé : testez vos connaissances en matière d’alimentation et de santé

Allergies alimentaires

Maladies cardiovasculaires : calculez votre risque

Bien informer les clients

Tarifs médicaux : pour tout savoir sur les tarifs et les remboursements Troubles de la prostate : préparez votre visite chez le médecin grâce à notre questionnaire Allégations alimentaires : que dit le produit et dans quelle mesure est-ce exact ? Contraception : quel moyen pour vous?

Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement

Repères nutritionnels sur les emballages : peu de clarté Pour indiquer les repères nutritionnels journaliers, Kellogg’s Mini Break n’indique pas le nom de catégorie de la valeur nutritive, mais des symboles incompréhensibles, d’où l’inutilité pratique de cette mention. Les repères nutritionnels journaliers devraient permettre d’obtenir en un clin d’œil davantage d’informations sur les valeurs nutritives. En l’espèce, un dessin indique le taux de calories, les sucres, les matières grasses, les graisses saturées et la quantité de sel par portion et leur pourcentage respectif dans les LES REPÈRES NUTRITIONNELS quantités journalières maximales recom- JOURNALIERS indiqués à l’aide de S.B. et R.S. symboles : incompréhensible. mandées.

Dis-moi ce que tu manges : vos habitudes sont-elles bonnes ou mauvaises ? Sel : calculez la quantité de sel que vous ingérez

www.test-achats.be > calculateurs

UN ACHAT HORS DE BELGIQUE ? Au sein de l’Union européenne, la Commission européenne dispose d’un réseau de CEC (Centre Européen des Consommateurs). Chaque CEC informe les consommateurs locaux au sujet des achats dans un autre Etat membre (produits ou services) et les aide à résoudre leurs litiges rapidement et gratuitement. Vous avez un problème avec un achat que vous avez fait dans un autre pays de l’Union européenne ? Appelez le CEC Belgique :

02 542 33 89

test santé 100 décémbre 2010/janvier 2011

Dans cette base de données en ligne, vous trouverez tous les médicaments commercialisés, soit quelque 6 900. Nous ne nous sommes donc pas limités aux médicaments pour lesquels il existe une alternative moins chère. Mais vous pourrez bien sûr continuer de vérifier cela aussi. Vous y trouverez également le prix à payer pour un médicament, en tant qu’assuré ordinaire, de bénéficiaire d’une intervention majorée ou de titulaire du statut Omnio. Tout cela rien qu’en introduisant son nom et en répondant éventuellement à quel-

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bloc-notes santé Contrôle des allégations par les agences alimentaires Pour la deuxième fois, l’agence néerlandaise de contrôle des denrées alimentaires (de Nederlandse Voedsel en Warenautoriteit) s’est enquise de la véracité des allégations nutritionnelles que les fabricants apposent sur leurs produits et de leur conformité à la réglementation européenne. Résultat : à peine 54 % des produits sont conformes à leurs allégations. Certes, c’est un progrès par rapport à l’enquête précédente (2008 : 43 %), il reste cependant que près de la moitié de ces allégations sont dou-

ALLÉGATIONS ALIMENTAIRES SUR LES PRODUITS : contrôles renforcés nécessaires.

A L’ÉCOUTE DU TERRAIN

teuses. L’agence néerlandaise a prévenu les contrevenants : en cas de non-correction des indications, ils recevront une amende. La réglementation européenne en matière d’allégations nutritionnelles et de santé est également en vigueur dans notre pays. Lorsque des fabricants entendent utiliser des termes tels que "light" ou "riche en fibres", ils doivent pouvoir l’attester. Mais il serait souhaitable que l’AFSCA effectue de tels contrôles et, si nécessaire, prenne les mesures appropriées. S.L. et R.S.

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Médicaments contenant de l’alcool : pas pour les enfants L’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) recommande d’éviter l’usage de médicaments contenant de l’alcool (éthanol) chez les enfants âgés de moins de deux ans. La prise d’une ou plusieurs doses de tels médicaments est susceptible d’entraîner chez eux des concentrations d’alcool supérieures à 0,125 g/litre de sang, ce qui peut nuire à leurs fonctions psychomotrices comme l’équilibre. L’AFMPS demande également que les firmes pharmaceutiques précisent clairement, sur les notices, la quantité d’alcool contenue et la dose à ne pas dépasser chez les enfants. Jusqu’à présent, vu que l’alcool est utilisé comme adjuvant, le fabricant est dispensé d’en mentionner les quantités. Par ailleurs, nous regrettons que la recommandation actuelle portant sur le maximum à ne pas dépasser, à 0,125 g/litre de sang soit, dans la pratique, à peine utilisable. Nous voudrions davantage de recommandations plus pratiques (notamment, limiter les concentrations d’alcool dans les médicaments destinés

Par nos études et prises de position, nous tentons de peser sur la politique de santé. Et, parfois, les choses évoluent dans le sens que nous souhaitons.

Pharmacovigilance européenne Fin septembre, le Parlement européen a adopté les propositions de la Commission européenne en matière de pharmacovigilance. Nous avons suivi ce dossier de près et défendu activement les intérêts des utilisateurs de médicaments. Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits du résultat. Il est notamment prévu de mettre en place, dans tous les Etats membres, un système de notification directe des effets indésirables par les patients eux-mêmes. D’autres modifications encore permettront de renforcer la pharmacovigilance (surveillance des effets secondaires des médicaments). Les propositions doivent être approuvées par le Conseil le 6 décembre, pour entrer en vigueur en 2011.

Le naufrage du "Viagra féminin" DEMANDEZ À VOTRE MÉDECIN DES INFORMATIONS sur le taux d’alcool si votre enfant a besoin de prendre un médicament.

aux enfants). En attendant, demandez conseil à votre médecin et à votre pharmacien. Pour l’essentiel, les médicaments contenant de l’alcool (éthanol) sont surtout des remèdes liquides tels que les sirops contre la toux. Attention, les médicaments homéopathiques et phytothérapeutiques sont également concernés. A.D. et R.S.

CENTRE DE CONTACT 02 542 35 55 SERVICE ABONNEMENTS 02 542 33 00

Nous avons récemment dénoncé les stratégies de l’industrie pharmaceutique pour transformer même les personnes en parfaite santé en patients consommateurs de médicaments. Nous avons notamment mentionné Boehringer Ingelheim, qui veut nous faire accroire qu’un manque de désir sexuel est une grave infirmité qui frappe d’innombrables femmes... dès 18 ans. La firme avait bien sûr un "médicament" ad hoc, qu’elle espérait lancer sous peu : la flibansérine, un antidépresseur. Mais elle vient d’abandonner ce projet, après une évaluation négative de la Food and Drug Administration américaine, qui juge que le produit n’est guère utile, alors qu’il présente des effets indésirables potentiellement sérieux. Plus d’info sur la médicalisation de la vie dans TS 97 (juin-juillet 2010).

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Informations sur les médicaments : de la pub La firme pharmaceutique Novartis nous "sensibilise" à l’ostéoporose sur le site web d’e-santé. Ces informations n’en sont pourtant pas : c’est de la publicité. L’entreprise utilise des slogans angoissants et incite à demander conseil à un médecin, ce

NOVARTIS PRÉTEND INFORMER En réalité, c’est de la publicité.

qui, trop souvent, débouchera sur la prescription d’examens de mesure de la densité osseuse et de médicaments. Si ces examens et ces prescriptions médicamenteuses ont leur utilité chez certains patients à risque, ils ne sont pas toujours nécessaires. Lorsque la prise de médicaments est indiquée, les bisphosphonates oraux, l’alendronate et le risédronate constituent le premier choix. Néanmoins, l’entreprise indique que les médicaments sont toujours nécessaires et énumère sans nuance les avantages des médicaments à administrer par voie intraveineuse. Sans oublier de mettre à l’avant plan un produit qu’elle a développé récemment (Aclasta – acide zolédronique). Le consommateur ne peut que penser qu’il s’agit là de la meilleure solution. Or, nul argument scientifique n’ap-

Vos fêtes en toute sécurité, ça passe par Test-Achats

puie cette hypothèse. En outre, comme il s’agit d’un nouveau produit, le profil de sécurité est moins connu. Novartis reste ainsi muet sur la récente constatation de problèmes rénaux imputables à l’injection d’acide zolédronique chez certains patients. Preuve encore que les "informations" des entreprises pharmaceutiques ont surtout une raison commerciale. Nous avons introduit une plainte auprès de l’Agence fédérale des médicaments. R.S. et M.V.H.

Rectificatif L’article "Bouchons d’oreilles : une qualité très variable" de notre TS n° 99 d’octobre/novembre 2010 contient une erreur. En effet, les résultats des bouchons d’oreilles universels d’Earproof Airsoft et de Variphone ER20 ont été inversés : il faut lire un résultat final de 8 pour le premier et de 9 pour le second.

Vous aimez boire un bon verre de vin ou une bière bien fraîche mais il vous arrive de vous demander quand vous atteignez la quantité autorisée? Avoir une petite idée de votre taux d’alcoolémie avant de prendre le volant ne serait pas de refus? prendr

Établir un lien direct entre la quantité ingérée et le taux exact d’alcool dans le sang est extrêmement difficile. La quantité maximale autorisée peut varier d’une personne à l’autre et dépend, entre autres, de son poids, du type d’alcool consommé, du fait qu’elle ait mangé ou non, … Sur le site de Test-Achats, vous trouverez un module de calcul qui prend tous ces facteurs en compte et qui vous informe le plus précisément possible sur votre taux d’alcoolémie et ses effets.

Découvrez ce calculateur sans attendre ! Surfez sur

http://www.test-achats.be/alcotest T E S T  A C H AT S , V O T R E S A N T É A V A N T T O U T !

test santé 100 décémbre 2010/janvier 2011

À l’approche des fêtes de fin d’année, un petit détour par notre calculateur “Déterminer son alcoolémie” s’impose.

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ENQUÊTE : CONSOMMATIONS D’ALCOOL

INTERPELLANT Un peu moins de 10% des Belges ont une consommation telle qu’ils nuisent gravement à leur santé.

AU TRAVAIL Ça consomme au boulot ! Une personne sur cent reconnaît avoir besoin d’alcool pour exercer son travail.

PAS SI SIMPLE D’ARRÊTER Les alcooliques font souvent des dizaines de tentatives avant d’arrêter définitivement

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Quand un verre en entraîne un a u Les fêtes se rapprochent. C’est peut-être l’occasion de lever un verre ou deux. Mais quand dire "stop" ? Pleins feux sur le comportement des Belges.

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Consommé avec excès, l’alcool peut être à l’origine de nombreux problèmes : soucis de santé, accidents de la route, conséquences sur le plan social, problèmes familiaux ou violence... L’excès d’alcool porte aussi une lourde part de responsabilité dans les divorces et les ruptures, les hospitalisations et les décès prématurés. D’un autre côté, quand il est consommé en petite quantité, l’alcool peut réduire les risques de maladies cardiovasculaires, d’apoplexie ou de diabète. Où se trouve la limite entre une

consommation modérée, à risque ou dangereuse ? Dans notre pays si fier de ses bières, peut-on parler d’une consommation "saine" ?

Boire, mais avec modération Le Belge moyen ne boude pas le plaisir d’un petit verre : 84 % déclarent boire de l’alcool de temps en temps – sans précision de quantité. Hommes et femmes sont plus ou moins égaux sur ce plan. Même si les hommes ont tendance à en consommer plus régulièrement.

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NOTRE ENQUËTE

Les Belges et la boisson Nous avons mené, en février et en mars, en collaboration avec d’autres associations de consommateurs, une enquête sur la consommation d’alcool dans quatre pays (Belgique, Italie, Portugal et Espagne). Dans la première phase de l’enquête, nous avons envoyé un questionnaire à un échantillon représentatif de la population. Les répondants étaient âgés de 18 à 74 ans. Nous avons reçu, pour la Belgique, 935 questionnaires dûment complétés. Les résultats sont représentatifs de la population belge (sexe, âge, province et niveau d’éducation). Sauf aux endroits où nous le mentionnons explicitement, le présent article ne se réfère qu’aux résultats obtenus pour la Belgique.

Lutter contre la dépendance Pour la seconde phase, nous avons collaboré avec l’association des Alcooliques anonymes et avons récolté 561 formulaires, complétés par des alcooliques (stabilisés essentiellement). Nous avons ainsi pu mieux comprendre leur lutte contre la dépendance. Les commentaires que nous publions sont de nos répondants.

Près d’1 personne sur 10 met sa santé en danger

a utre Près d’un homme sur cinq (17 %) consomme de l’alcool quotidiennement, ce qui est moins fréquent chez les femmes (9 %). Certains stéréotypes se vérifient aussi. Les hommes boivent généralement de la bière, les femmes plutôt du vin. En semaine, on boit en compagnie de son partenaire et le week-end, de ses amis. Nous observons, pour la plupart, une attitude saine face à l’alcool. On boit d’abord pour se détendre et se relaxer (raison la plus citée). Ensuite, parce que l’alcool

"Mon père était alcoolique. Il était chirurgien et a pratiqué jusqu’à sa mort. C’est la boisson qui l’a tué"

Pour une minorité de Belges, la consommation d’alcool s’inscrit comme un comportement à risque, voire problématique. Près d’une personne sur dix (9,5 %) consomme de l’alcool en quantités telles qu’elle nuit à sa santé physique et mentale. Un comportement trois fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes (14,5 % contre 5 %). Les comportements problématiques se remarquent à un âge plus précoce chez les femmes (essentiellement entre 18 et 24 ans) que chez les hommes (entre 25 et 34 ans). La dépendance à l’alcool se développe essentiellement chez les femmes et les hommes entre 45 et 65 ans. L’alcoolisme est tout sauf un phénomène marginal. Il est présent dans toute la population.

Près d’un Belge sur trois (31 %) connaît, dans sa famille proche, une personne qui a un tel problème – un chiffre plus élevé que dans les autres pays ayant participé à l’enquête. Parmi les alcooliques anonymes (AA), ce chiffre atteint même 48 % !

Le seuil à ne pas dépasser On parle d’une consommation modérée chez les hommes lorsque celle-ci n’excède pas 21 verres par semaine. Chez les femmes, la limite se situe à 14 verres. Bien sûr, mieux vaut ne pas consommer cette quantité en une seule fois, tout comme il est important de respecter régulièrement une "journée sans alcool" dans la semaine. Si votre consommation dépasse ce quota, elle présente un risque réel pour votre santé. Seuls 12 % des hommes dépassent cette limite "raisonnable", contre 9 % chez les femmes. Le nombre de "cuites" par an est lui aussi représentatif de notre comportement face à l’alcool. Les hommes sont plus fréquemment ivres que les femmes; idem pour les jeunes

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aide "à s’amuser davantage entre amis". Parmi les motifs invoqués pour boire peu ou pas du tout : le risque de problèmes avec la police (contrôles d’alcoolémie) et de blesser un proche à cause d’une consommation excessive.

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ENQUÊTE: CONSOMMATION D’ALCOOL >

"J’ai bu et de 18 à 24 ans par rapport à leurs fumé du aînés (de quelques années). L’encannabis quête révèle que 35 % d’hommes et 18 % de femmes ont été ivres au pendant moins une fois la dernière année. des années. Aujourd’hui, Un verre au boulot à 29 ans, je Les Belges boivent aussi assez rédois affronter gulièrement au travail (9,3 %, soit toutes les deux à trois fois plus que dans les autres pays interrogés). Un pour conséquences cent des personnes ayant déclade mes excès" ré boire de l’alcool de temps en

Le Belge boit-il souvent ? 15 % 16 %

Jamais

30 %

De temps en temps

50 % 38 %

Régulièrement

Quotidiennement

25 % 17 %

Hommes Femmes

9%

Jamais : "je n’ai jamais bu d’alcool" ou "Je ne bois plus d’alcool". De temps en temps : "maximum quelques fois par mois". Régulièrement : "plusieurs fois par semaine". Quotidiennement : "au moins une fois par jour".

temps admet que l’alcool leur est nécessaire pour pouvoir exécuter correctement leur travail. Les gros buveurs fument plus et consomment davantage d’autres drogues, un risque qui s’ajoute aux conséquences de l’alcool. Heureusement, beaucoup sont conscients

LA NÉCESSITÉ DE LA PRÉVENTION

PLUS ON COMMENCE JEUNE, PLUS LE RISQUE DE DÉPENDANCE EST ÉLEVÉ L’âge auquel les jeunes consomment pour la première fois de l’alcool peut faire une grande différence pour plus tard Chez les jeunes, une consommation d’alcool problématique peut entraîner des problèmes lors du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Il peut aussi être à l’origine de difficultés émotionnelles, relationnelles et comportementales dans leur vie future.

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Une personne qui a commencé à boire de l’alcool très jeune court davantage de risques de devenir dépendante. Une enquête démontre que 40 % des jeunes qui ont commencé à boire avant l’âge de treize ans ont développé par la suite une dépendance à l’alcool. Ils rencontrent aussi plus de problèmes à l’école et ont un comportement plus perturbant que les autres jeunes du même âge.

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La prévention chez les jeunes est donc loin d’être inutile. Informer et choquer en soulignant les effets néfastes est insuffisant. Il faut travailler en parallèle à plusieurs niveaux : une restriction de la publicité, une augmentation des prix et un contrôle effectif de l’âge minimum. Il est aussi important que les jeunes sachent se positionner par rapport à l’alcool dans leur environnement, de manière à pouvoir s’en protéger.

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Lors de notre enquête, nous avons constaté que les alcooliques anonymes ont commencé à boire à un âge plus précoce que l’échantillon général de nos répondants, ce qui donne plus de poids encore à ce qui précède. Nous constatons aussi que cet âge évolue au fil des générations. On commence à consommer de l’alcool de plus en plus jeune. Les répondants des générations les plus jeunes déclarent avoir bu leur premier verre à un âge plus précoce que leurs aînés.

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Agir très vite Les comportements problématiques s’aggravent au fil du temps et une dépendance non traitée a tendance à empirer. Mieux vaut donc le plus tôt possible déceler le problème, le prendre en charge avec un accompagnement adapté aux besoins et aux possibilités de l’individu. Plus on intervient tôt dans le processus, moins les séquelles sont importantes et plus les chances restent grandes de pouvoir aider les buveurs problématiques. D’autant qu’à ce moment-là, le buveur peut bénéficier du soutien de son entourage. Les gros buveurs sont cependant souvent reconnus tardivement, voire pas du tout par les professionnels de la santé. Dans ce groupe, l’alcoolisme n’est détecté que dans un cas sur dix et ils ne sont que la moitié à bénéficier d’une aide concrète. Il faut parfois plus de dix ans avant qu’un diagnostic soit posé. Ce sont souvent des motifs liés à l’individu lui-même qui poussent un buveur à réduire sa consommation ou à cesser de boire; ce sont souvent les signaux de l’entourage qui donnent le coup de pouce nécessaire pour rechercher de l’aide. Le choix de la méthode la plus efficace dépendra de la situation de l’individu et de la nature de son problème. Les interventions précoces et le dialogue entre le patient et un professionnel de la santé donneront de bons résultats chez les personnes qui ne sont pas totalement dépendantes. Le

Interview Jacques Verdonck (nom fictif) "Au début, l’alcool te fait oublier tes problèmes. Mais en fin de compte, tu ne fais qu’en ajouter un à la liste"

"A cause de ma dépendance, ma vie est partie à la dérive. Je n’obéissais plus qu’à l’alcool. Jamais je ne me suis senti aussi seul."

Un jour sans boire est un jour de gagné Il y a 20 ans, Jacques buvait. Tout le monde le savait, mais ne disait rien. Il pensait donc que son comportement n’avait rien d’anormal. Quand les choses ont-elles dérapé ? Il y a onze ans, je travaillais dans la navigation, un domaine où l’alcool coule facilement. J’imaginais que c’était bien vu pour faire partie du groupe. Très vite, j’ai commencé à boire du matin au soir. Je pensais que c’était normal. Sur une journée, je consommais deux à trois litres de genièvre plus une ou deux bouteilles de Martini blanc. Mais, je n’avais pas l’impression de boire exagérément, ni d’être ivre. Je me trompais : en fait, je ne dessaoulais jamais. Pourtant, je n’avais rien en commun avec l’image que je me faisais d’un "alcoolique" : je ne buvais pas en cachette, tout le monde savait que je buvais. Quand avez-vous pris conscience du problème ? Quand j’ai franchi la porte des AA. Avant, j’avais toujours refusé de l’admettre. On m’avait retiré deux fois mon permis pour conduite en état d’ivresse, mais j’estimais que ce n’était pas

de ma faute. Pourtant, j’avais toujours une bouteille dans ma voiture. J’ai eu des black-out. Un jour, j’ai été contrôlé avec 4,5 g d’alcool dans le sang; un taux presque mortel. Les AA vous ont sauvé ? Les premières semaines chez les AA je ne comprenais pas le fonctionnement d’un tel groupe d’entraide. Je pensais qu’ils allaient me prendre en charge et me faire arrêter de boire, mais la réalité est différente. Nous apprenons tous de nos erreurs. Aujourd’hui, je suis sobre et heureux. Le temps que je consacre aux AA, je ne le consacre pas à la boisson. Les réunions hebdomadaires me permettent de recharger mes batteries. Mais l’angoisse de retomber ne nous quitte jamais. Le moindre contretemps est un danger qui peut nous faire de nouveau basculer. Notre rêve, c’est de pouvoir boire une bière. Une, pas deux. Et puis arrêter. Mais un verre, c’est la porte ouverte à l’ivresse.

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qu’ils peuvent parfois prévoir ces conséquences ou les atténuer. Au moment de notre enquête, 14 % des Belges consommant de l’alcool souhaitaient diminuer leur consommation (12 %) ou l’arrêter (2 %). Près d’une personne sur cinq avait un jour essayé de la réduire ou d’y mettre un terme. Parmi les buveurs problématiques, un sur trois essayait de réduire sa consommation et un sur vingt tentait d’arrêter.

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ENQUÊTE: CONSOMMATION D’ALCOOL

Les six raisons majeures qui poussent les AA à arrêter de boire Parce que l’alcool crée des problèmes personnels et familiaux

49 %

Je n’arrive plus à me contrôler quand j’ai bu

44 %

La boisson nuit à ma santé mentale

39 %

Mon/Ma partenaire a insisté pour que j’arrête

36 %

Pour me sentir bien / mieux dans ma peau

36 %

La boisson nuit à ma santé physique

26 %

"Il n’y a qu’une seule et unique option : arrêter complètement. Pour un alcoolique, croire qu’on peut se limiter à un verre en société est une illusion."

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Peter Kupers et Daisy Van Lissum

problème est identifié et le patient encouragé à modifier son comportement. Les alcooliques tirent davantage profit d’un traitement qui associe thérapie comportementale et médication.

PLUS D’INFOS Infor-Drogues 02 227 52 52. Permanence 24h/24 www.infor-drogues.be AA Belgique francophone 078 15 25 56. Permanence 24h/24 [email protected] www.alcooliquesanonymes.be

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de satisfaction chez les membres atteint 98 %. Les anciens gros buveurs faisant partie de notre échantillonnage ne tarissent pas non plus d’éloges : les AA remportent, chez eux aussi, un indice de satisfaction de 97 %. Un soutien à distance, tel qu’il en existe par téléphone, est moins apprécié, avec un indice de 31 %. L’indice de satisfaction relatif à l’aide des professionnels du monde médical, comme les médecins ou les psychologues, ne dépasse, par contre, jamais 60 %. Un constat que l’on retrouve invariablement dans les remarques des alcooliques anonymes : ils se sentent incompris. "Seul un alcoolique peut comprendre un alcoolique" et "alcoolique un jour, alcoolique toujours". Raison de plus pour éviter le piège de l’alcool…

Al-anon/Alateen (pour les membres de la famille, parents et amis des personnes alcooliques) 02 216 09 08 Les mardis et jeudis de 14 à 18 h. www.alanonbefr.be

VOUS N’ÊTES PAS SEUL Vous trouverez dans notre dossier, plus d’informations encore et de contacts possibles pour vous aider. www.test-achats.be/alcool

Des hauts et des bas Plus le problème est grave, plus on essaye de méthodes pour tenter de réduire ou de mettre un terme à la consommation d’alcool. Les personnes qui boivent peu ou modérément essaient par elles-mêmes, ou avec l’aide d’un proche. Celles qui boivent trop sollicitent plutôt une aide extérieure comme les groupes d’entraide (principalement les AA), les professionnels de la santé et les centres de désintoxication. La plupart des gros buveurs ne parviennent pas à arrêter du premier coup. En moyenne, les alcooliques font onze à douze tentatives avant d’arrêter de boire et 35 tentatives avant d’arriver à réduire leur consommation.

Des AA très satisfaits La plus grande crainte d’un exalcoolique est de retomber dans son vice. Ce n’est pas pour rien que la durée des effets constitue le meilleur atout des AA. Un quart à un tiers des membres arrêtent de boire dans les douze mois après leur première réunion hebdomadaire, mais ceux qui persévèrent se montrent très satisfaits. L’indice

MIEUX VAUT PRÉVENIR

Boire avec discernement Limitez votre consommation. Pas plus de 21 verres (pour les hommes) et 14 verres (pour les femmes) par semaine, limitez la quantité (jamais plus de 6 verres consécutifs) et respectez régulièrement une journée sans alcool.

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Il est impossible de calculer le taux d’alcool que vous avez dans le sang en comptant le nombre de verres que vous buvez. Abstenez-vous de boire quand vous prenez le volant.

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Vous craignez que votre consommation d’alcool ne dépasse les limites ? Faites le test sur Infordrogues.be : "Stop ou Encore ?"

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Si vous avez un problème d’alcool, ne vous obstinez pas à le nier. Plus vous vous ferez aider rapidement, plus il vous sera facile de réduire votre consommation ou d’arrêter.

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APHTES

Les aphtes sont un des maux buccaux les plus courants. Certes ennuyeux, généralement douloureux, mais la plupart du temps sans gravité. D’ailleurs, il n’est souvent pas utile de les traiter.

Connus depuis Hippocrate, les aphtes sont de douloureux petits ulcères situés dans les muqueuses de la bouche. De forme arrondie ou ovale, blancs, jaunes ou grisâtres, ils provoquent une sensation de brûlure. Ils apparaissent sur les muqueuses de la bouche : à l’intérieur des lèvres et des joues, sur la langue, dans le fond de la bouche, sur la gencive et parfois sur le palais. L’aphtose est un phénomène souvent récurrent dont la périodicité est variable, parfois aléatoire : les

accès se succèdent à intervalles plus ou moins rapprochés.

Un aphte guérit tout seul Selon l’endroit où les aphtes se manifestent, la douleur peut être très intense, et manger, voire parler, peut devenir difficile. C’est le cas des lésions sur la langue et le palais, davantage impliqués lorsqu’on mâche ou avale, et en contact plus fréquent avec le reste de la bouche. Selon la taille, la durée et la douleur, on distingue trois types

Les aphtes communs disparaissent spontanément en 1 à 2 semaines

d’aphtes. Notre article traitera surtout des plus courants les aphtes dits communs, rarement préoccupants. Dans 80 % des cas, ces aphtes communs (ou vulgaires) font moins d’1 cm et disparaissent spontanément en une à deux semaines, sans laisser de cicatrice. L’aphtose commune se manifeste dès l’enfance ou l’adolescence et diminue en fréquence et en importance avec l’âge. Lorsqu’ils sont plus grands, dans 10 à 15 % des cas, on parle d’aph-

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Rarement préoccupants

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APHTES fiables sur le traitement des aphtes. Un petit nombre de produits montrent une action plutôt limitée. Pour beaucoup d’autres, ce n’est pas le cas et on ne sait pas s’ils fonctionnent ou pas.

Des petits ulcères dans la bouche

Les aphtes sont ronds ou ovales, blancs, jaunes ou grisâtres et apparaissent sur les muqueuses de la bouche, le plus souvent à l’intérieur des lèvres ou des joues.

Un aphte n’est jamais contagieux. Vous ne pouvez donc "contaminer" personne

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> tes géants. Souvent très douloureux, ils guérissent moins vite et laissent parfois une cicatrice. Ceci vaut aussi pour la forme la plus rare (5 à 10 % des cas), les aphtes dits herpétiformes parce qu’ils ressemblent aux blessures provoquées par l’herpès, qui sont très petits (1 à 3 mm) et très nombreux (jusqu’à 100 en même temps).

de vitamines, stress, changements hormonaux, etc. Mais sans que le lien de cause à effet soit scientifiquement établi. Par ailleurs, il n’existe aucune preuve que les aphtes soient provoqués par un virus ou une bactérie. Pas d’inquiétude donc : on n' "attrape" pas un aphte et on ne peut pas le transmettre.

Les causes restent mystérieuses

Réduire la gêne

Les aphtes sont une réaction immunitaire dont les causes ne sont pas véritablement connues. On suspecte néanmoins plusieurs facteurs d’en favoriser l’apparition. Une lésion dans la bouche peut être à l’origine d’un aphte. Lorsque la muqueuse est blessée par un appareil dentaire, une brosse à dents dure, une morsure en mangeant, une dent ébréchée, un aliment pointu (comme des chips), des soins dentaires, etc. Certaines personnes sensibles sont susceptibles de faire une réaction à l’un ou l’autre aliment particulier, comme le chocolat, les fraises, les agrumes, les noix, certains fromages, les tomates, les crustacés, etc. D’autres facteurs aussi ont été cités comme déclencheurs : manque

Si l’aphtose commune est une pathologie bénigne en soi, elle n’en est pas moins inconfortable, voire douloureuse, à supporter. Lorsqu’on cherche un traitement contre les aphtes, on espère qu’il réduise la douleur, accélère la guérison, influence la fréquence d’apparition et/ou l’empêche. Un tel traitement n’existe pas. En effet, les médicaments et remèdes existants ne parviennent, au maximum, qu’à réduire les symptômes. D’ailleurs, dans le cas des aphtes communs, un traitement n’est pas vraiment nécessaire. Si vous supportez la douleur, mieux vaut ne rien faire. La multitude des produits et formules différentes disponibles sur le marché est parlante : il n’existe aucune solution véritablement efficace pour tous. On dispose de peu d’études

Les remèdes manquent de fond scientifique Une visite chez le médecin n’est généralement pas nécessaire et une personne souffrant d’aphtes ira probablement chercher un remède en pharmacie ou parapharmacie. Mais attention, si les remèdes sont nombreux sur le marché, la plupart manquent souvent de fondement scientifique solide. Voici notre avis critique à propos d’un certain nombre de produits en vente libre (sans prescription médicale). A savoir aussi : la plupart des antiaphtes sont contre-indiqués pour

DIAGNOSTIC

QUAND FAUT-IL CONSULTER LE MÉDECIN ? Les aphtes sont le plus souvent sans gravité, mais ils peuvent être révélateurs d’autres maladies. Il faut questionner votre médecin si :

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l’ulcération a une forme étrange et/ou très grande (plus d’1 cm); si l’aphte n’est pas guéri après 2 à 3 semaines; si la douleur est vraiment intense; si vous présentez, en même temps, d’autres symptômes, persistants, tels que fièvre, douleurs musculaires, lésions de la peau, etc.

Dans son diagnostic, le médecin distinguera les aphtes d’autres lésions de la bouche (ex. : infections bactériennes ou virales) qui nécessitent un traitement adapté. Dans les cas les plus sévères (rares), la présence récurrente d’aphtes peut parfois aider au diagnostic de plusieurs maladies graves : troubles immunitaires (ex. : sida), gastrointestinaux (ex. : maladie cœliaque, maladie de Crohn), etc.

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Les produits existants ne parviennent au maximum qu’à réduire les symptômes

Antiseptiques, anesthésiques locaux, à base de plantes, pansements liquides, il existe une multitude de produits anti-aphtes, mais leur efficacité n’est pas prouvée, ou au mieux très modeste.

Des produits à l’efficacité relative Les produits en vente sur le marché fonctionnent selon différents mécanismes : certains désinfectent la bouche, d’autres sont destinés à freiner l’inflammation et/ ou à diminuer la douleur (effet anesthésiant), d’autres encore couvrent l’aphte d’un film protecteur... Beaucoup combinent plusieurs actions. ■ Les antiseptiques (ex. : Corsodyl, Eludril, Baxil) à base de chlorexidine, agissent sur les bactéries et virus, mais une surinfection bactérielle des aphtes est rare et facilement évitable par une bonne hygiène buccale. Quelques études, mais de valeur limitée, ont démontré leur action sur la douleur.

Il existe d’autres types d’antiseptiques, mais l’évaluation de leur efficacité est encore plus faible. ■ Les anesthésiques locaux (Medica, Colludol, Anginol-lidocaïne) à base de lidocaïne, ont un effet antidouleur local (très) temporaire. On les trouve sous forme combinée, généralement avec un antiseptique. ■ Traditionnellement, plusieurs médicaments à base de plantes sont aussi utilisés contre les aphtes. Le statut de médicament ne signifie pas que leur efficacité soit clairement prouvée, mais il existe plus de garanties quant à la qualité et la sécurité est mieux suivie par le système de pharmacovigilance. Seul Kamillosan a une base végétale pure (extraits de fleurs de camomille auxquelles on prête des vertus anti-inflammatoires et désinfectantes). Pyralvex associe des extraits de rhubarbe (dont on suppose des propriétés anti-inflammatoires) et de l’acide salicylique. Sedemol contient plus d’autres substances actives que de plantes. Bien que les concentrations sont faibles, nous ne sommes pas partisans d’une telle mixture, d’autant que certaines de ces substances sont inutiles et/ou qu’il existe une alternative plus sûre. La composition devrait être examinée de plus près par l’Agence Fédérale des Mé-

Martine Van Hecke et Geneviève Starquit

QUE FAIRE ?

Pas besoin de dépenser pour soigner les aphtes Les aphtes communs guérissent sans intervention, ils n’ont pas besoin d’être traités. Il existe cependant quelques mesures à tenter pour limiter le problème : Ne grattez pas, ne brossez pas l’aphte; il ne guérira pas plus vite. Au contraire, en malmenant l’ulcère, vous pouvez empirer la situation.

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Soyez attentifs aux circonstances dans lesquelles les aphtes se manifestent et identifiez par exemple les aliments à éviter.

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Brossez-vous les dents avec moins d’énergie et avec une brosse plus douce, pour limiter les blessures. En outre, une brosse usée peut facilement rayer la muqueuse et favoriser l’apparition d’aphtes.

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Voyez le dentiste si les aphtes sont proches de dents ébréchées ou si vous vous mordez souvent la langue ou les joues en mangeant.

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les enfants de moins de 6 ans, voire de moins de 12 ans. Aux doses préconisées (à respecter absolument !), ces produits sont généralement sûrs, mais ne sont pas exempts de risque d’effets secondaires. Beaucoup d’entre eux peuvent causer des irritations ou réactions d’hypersensibilité chez certaines personnes. De plus, certains produits contiennent de l’alcool (comme adjuvant), contreindiqué pour certaines personnes. Dans tous les cas, lisez soigneusement la notice.

dicaments. Cela vaut aussi pour Borostyrol (ci-après). ■ Les pansements liquides. Le médicament Borostyrol contient plusieurs substances antiseptiques et forme une couche qui protège l’aphte d’irritations externes. D’autres produits non-médicamenteux agissent selon ce même principe de film protecteur dont l’efficacité n’est pas prouvée. Tandis que Urgo Aphtes et Mercurochrome proBuccal Soin Aphtes se limitent à l’action mécanique, Indolphar et Oralmedic renferment des substances qui pourraient être absorbées par la muqueuse. Quant aux allégations qu’affichent de tels produits (ex. : "soulage immédiatement et durablement la douleur", "les aphtes disparaissent après quelques secondes"), elles ne sont pas basées sur des fondements scientifiques solides.

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PRÉPARATIONS MAGISTRALES

Lorsque le médecin prescrit une préparation magistrale, c’est le pharmacien qui se charge de préparer ce traitement sur mesure. Mais peut-on se fier aveuglément à leur qualité ?

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Qualité irrégulière Une préparation magistrale (préparation médicamenteuse élaborée selon une "recette") est un médicament préparé par le pharmacien à la demande du médecin traitant. Ce terme s’appliquait autrefois à la quasi-totalité des médicaments, mais à l’heure actuelle, les médicaments prescrits sont essentiellement de facture industrielle. Les préparations magistrales restent toutefois utiles, pour autant qu’elles soient de grande qualité. Or c’est précisément là que le bât blesse.

Près de quatre millions de préparations magistrales délivrées au cours des 9 derniers mois de 2009

permet de soulager des patients souffrant de problèmes de déglutition. De même, une préparation magistrale peut être d’un précieux secours lorsque les médicaments existants renferment des colorants ou des substances provoquant des réactions d’hypersensibilité, ou encore si un médicament est (temporairement) indisponible sous sa forme commerciale.

Une qualité douteuse Il est bien crucial que le patient puisse se fier aux compétences et à la précision de son pharmacien. Force est malheureusement de constater un problème de qualité majeur, mis en évidence tant par des analyses récentes de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) que

Toujours utile Dans une préparation magistrale, le dosage est parfaitement adapté au patient, ce qui peut s’avérer très important dans le cas de médicaments destinés à des enfants par exemple. Un sirop magistral

par notre propre enquête. En 2007, un tiers des préparations magistrales contrôlées par l’AFMPS n’étaient pas conformes aux normes européennes. Les risques qui en résultent pour la santé publique sont dès lors bien réels. Le patient ignore cependant tout de ces problèmes de qualité, parce que les résultats des enquêtes ne sont pas communiqués au grand public. S’ils découvrent des préparations non conformes, les inspecteurs de l’AFMPS rédigent un procèsverbal, qui donne théoriquement lieu à un règlement à l’amiable ou à une amende. Notre étude démontre toutefois que ces mesures ne semblent guère efficaces. Les normes de qualité sévères applicables aux médicaments industriels contrastent en outre vive-

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ment avec celles définies pour les préparations magistrales. Il est dès lors assez étonnant, voire incompréhensible, que les préparations magistrales – concoctées en quelque sorte dans l’arrière-cuisine des pharmacies – ne fassent pas l’objet d’un contrôle plus strict.

NOTRE ENQUÊTE

42 pharmacies au banc d’essai Dix patients fictifs se sont rendus chacun dans quatre pharmacies, munis d’une prescription pour 40 gélules de dexaméthasone de 0,5 mg. Administrée à cette dose, cette cortisone synthétique sert à traiter diverses affections – inflammations, affections cutanées ou allergies – tant chez l’homme que chez la femme. Les pharmacies ont été sélectionnées au hasard et les préparations ont été achetées au début du mois de mars 2010. Chaque acheteur anonyme a reçu des instructions précises et détaillées. Outre le prix, il devait également noter le temps d’attente. Tous les échantillons ont ensuite été analysés dans un laboratoire spécialisé. Les critères examinés étaient l’écart de poids des gélules, la concentration moyenne et l’écart de concentration en principe actif (le dexaméthasone), en référence à la Pharmacopée européenne. Ce manuel officiel des pharmaciens reprend les exigences de qualité légales applicables à tous les médicaments. Les préparations magistrales doivent elles aussi satisfaire à ces exigences. L’étiquetage a également été évalué, et plus particulièrement la présence des mentions légales imposées ainsi que sa lisibilité globale. Notre enquête repose sur un échantillonnage restreint et ses conclusions ne peuvent donc être généralisées, mais reflètent bien la situation.

Des exigences sévères pour les 40 gélules médicaments de dexaméthasone Nous avons donc mis sur pied nocommerciaux, tre propre enquête afin de mieux un contrôle cerner la réalité du terrain. Pour quasi inexistant ce faire, nous avons choisi une pour les préparation de gélules de dexapréparations méthasone. magistrales Selon les chiffres de l’INAMI, la

dexaméthasone était en 2009 la cinquième substance entrant le plus souvent dans la composition de préparations magistrales. Nous avons par conséquent choisi une substance usuelle et une préparation ne contenant qu’un seul principe actif. Sans difficulté par-

> Une préparation magistrale en huit étapes

1. Préparer les produits en vrac nécessaires.

2. Peser avec précision les principes actifs et les agents de charge.

3. Mélanger soigneusement toutes les substances dans le mortier.

4. Remplir le gélulier et fixer les coques des gélules.

5. Répartir le mélange du mortier sur le gélulier.

6. Répartir le mélange uniformément dans toutes les gélules.

7. Replacer les coques sur les gélules.

8. Placer les gélules dans le conditionnement prévu.

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Les préparations magistrales réclament une précision extrême. A chaque étape du processus, la moindre erreur peut peser sur le résultat final et influencer la qualité du médicament.

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PRÉPARATIONS MAGISTRALES > ticulière, donc, pour les pharmaciens visités.

Trois exigences Un laboratoire spécialisé a analysé les échantillons collectés par nos enquêteurs anonymes, en se référant aux normes de la Pharmacopée européenne. Le premier contrôle portait sur l’écart de poids entre les gélules. Cet écart peut être de maximum 10 % par rapport au poids moyen. Il peut être dû au fait que le pharmacien ne répartit pas uniformément la préparation en poudre sur le gélulier lorsqu’il remplit les gélules. Le deuxième critère de contrôle était la concentration moyenne en principe actif. Chaque gélule devait idéalement contenir 0,5 mg de dexaméthasone. L’écart maximal autorisé est de 10 % (de plus

Un échantillon ne contenait pas du tout de principe actif et n’était donc, fût-ce involontaire, qu’un placebo

ou de moins). Les écarts par rapport à la concentration moyenne s’expliquent par des erreurs de pesée ou par la perte de substance active pendant la préparation. Enfin, nous avons analysé l’écart de concentration, soit les différences observées au niveau de la quantité de principe actif entre les gélules. Si l’écart est trop important, le pharmacien a probablement mal mélangé le principe actif et l’excipient. En conséquence, le patient prend une dose différente chaque jour. Un échantillon n’était approuvé que s’il remplissait ces trois exigences.

Seuls 11 échantillons ont été approuvés Au total, seuls 11 des 40 échantillons étaient satisfaisants. Trois échantillons contenaient d’autres

substances, mais nous n’avons pu identifier ces impuretés. En revanche, l’écart de poids était bon : il n’était trop élevé que dans 8 cas. Presque tous les échantillons refusés n’étaient pas conformes sur le plan de la concentration moyenne, inférieure à 90 % ou supérieure à 110 %. Pour 23 des 27 échantillons visés, la concentration en principe actif était (beaucoup) trop basse – 80,6 % en moyenne – de sorte que le médicament risquait d’être moins efficace. L’un des échantillons (pharmacie Crickx, d’Ivoz-Ramet, une entité de la commune de Flémalle) ne contenait même pas du tout de principe actif – ce qui est tout à fait inacceptable ! L’étiquetage laisse également à désirer. Un seul pharmacien reprenait toutes les informations

ETIQUETAGE

UN SEUL PHARMACIEN RESPECTE LA NORME Les résultats de l’analyse de l’étiquetage sont également décevants. Un seul pharmacien mentionnait toutes les informations imposées par la loi, de manière bien visible sur l’emballage. En vertu de la loi, une étiquette n’est "complète" que si elle mentionne de façon exhaustive la composition qualitative et quantitative des substances actives, la date de préparation et la date de péremption, de même que les coordonnées du pharmacien, du patient et du médecin prescripteur. La pharmacie des Cayats, à Marcinelle, mérite une mention spéciale, car elle était la seule dont l’étiquette était conforme aux normes. Onze étiquettes ont été refusées, car la date de péremption n’y figurait pas. Au moins deux informations exigées faisaient défaut sur les 28 autres. La pharmacie Multipharma de Berchem reçoit le prix de la pire étiquette. Le nom du médecin et du pharmacien, les dates de préparation et de péremption ne sont que quelques-unes des informations essentielles qui brillaient par leur absence. Sur certaines étiquettes, les mentions manuscrites étaient presque indéchiffrables. Quel intérêt d’avoir toutes les informations légales si on ne peut pas les lire ? Nous plaidons en faveur des étiquettes imprimées. Aucune préparation n’était accompagnée d’une notice explicative, mais il ne s’agit pas d’une obligation légale. La loi impose toutefois de joindre une telle notice aux médicaments industriels, pourquoi pas aux préparations magistrales ? Les Pays-Bas ont déjà adopté une réglementation en ce sens et les notices peuvent être téléchargées et imprimées. Il ne s’agit pas, à notre sens, d’un effort démesuré dans le processus d’amélioration de l’information des patients.

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Une étiquette imprimée reprenant toutes les mentions obligatoires est la solution idéale à nos yeux : lisibilité et conformité à la loi sont ainsi garanties.

Un exemple à ne pas suivre, celui de la pharmacie Multipharma : des informations cruciales sont absentes, par ex.. le nom du pharmacien et la date de péremption.

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Prix (en euros)

Conforme ?

Écart de concentration

1030

Pharmacie Lechien, avenue Milcamps 60, Schaerbeek

4,90

1030

Pharmacie Rosseels-Doms, avenue Latinis 59, Schaerbeek

4,40

1030

Pharmacie Balhor, avenue de Roodebeek 64, Schaerbeek

4,40

1030

Pharmacie Josaphat, rue Josaphat 332, Schaerbeek

5,02

1050

Pharmacie Jardin Du Roi, avenue Louise 309, Ixelles

4,90

1050

Pharmacie Du Récif, place Fernand Cocq 26, Ixelles

4,90

1050

Pharmacie Rousseau, avenue Louise 49, Ixelles

4,90

1050

Pharmacie Du Trône, chaussée de Wavre 181, Ixelles

4,40

1410

Pharmacie de la Dreve, drève Richelle 225, Waterloo

4,40

1410

Pharmacie Wera, rue de la Station 25, Waterloo

4,40

1410

Pharmacie Guisset, chaussée de Bruxelles 528, Waterloo

4,40

1420

Pharmacie de l’Estrée, chaussée d’Alsemberg 156 bis, Braine-l’Alleud

4,40

2600

Apotheek Multipharma 124, Statiestraat 19, Berchem

4,40

2600

Apotheek Mestdagh-Mebuphar NV, Gitschotellei 127, Berchem

4,40

2600

Apotheek Vandenabeele, Grote Steenweg 9A, Berchem

4,40

2610

Apotheek Bogaert, Heistraat 40, Wilrijk

4,40

3600

Apotheek Duchateau, Stalenstraat 19, Genk

4,40

3600

Apotheek Vanhaesebrouck, Hoogstraat 100, Genk

4,40

3630

Apotheek F. Theunissen, Weg naar Zutendaal 65, Opgrimbie (Maasmechelen)

4,90

3650

Apotheek Thevissen - Meeus, Rijksweg 429, Dilsen-Stokkem

4,65

4400

Pharmacie Collin, rue des Awirs 164, Awirs-Flémalle

4400

Pharmacie Crickx, chaussée d’Ivoz 43, Ivoz-Ramet

4500

Pharmacie Chaudoir, rue du Pont 16, Huy

4,40

4500

Pharmacie du Bassinia, Grand Place 16, Huy

4,40

6000

Pharmacie de l’Alouette, rue du Terril 36, Charleroi

4,40

6001

Lloydspharma - Pharmacie des Cayats, rue des Cayats 238, Marcinelle

4,40

6001

Pharmacie Caupain, rue du Sanatorium 36, Marcinelle

4,40

6110

Pharmacie Antoine, rue de Landelies 14, Montigny-Le-Tilleul

4,40

7700

Multipharma Pharmacien Sabbe, Grand Rue 48, Moucron

4,40

7700

Pharmacie Florence Woestyn, rue de la Station 82, Moucron

4,40

7712

Pharmacie Scarcez, rue du Petit Audenaerde 101, Herseaux

4,40

7712

Pharmacie Depraetere, place d’Herseaux 21, Herseaux

4,52

8370

Apotheek B. Van de Sompel, Jules de Troozlaan 91, Blankenberge

4,40

8370

Apotheek Cardon - Gobert, Vredelaan 84, Blankenberge

4,40

8400

Apotheek Piers, Breidelstraat 5, Ostende

5,20

8400

Apotheek Van Dender, De Smet de Naeyerlaan 12, Ostende

4,40

9041

Apotheek Sanifar, Lourdesstraat 43, Oostakker

4,40

9041

Apotheek Sorgeloose, Drieselstraat 4, Oostakker

4,40

9940

Apotheek Simelco Evergem, Kapellestraat 60, Evergem

4,40

9940

Apotheek Oushoorn, Doornzeledries 46a, Evergem

4,40

4,40 0,0

s.o.

4,40

EXCLUES DE NOTRE ENQUÊTE 3600

Apotheek Roekaerts, Reinpadstraat 62, Genk

7700

Pharmacie Pollet, rue de la Marlière 15-17, Moucron

N’ont pas accepté la prescription et ont envoyé notre enquêteur chez un autre pharmacien (parce qu’ils ne disposaient pas des substances requises)

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Nom et adresse de la pharmacie

Concentration moyenne

Écart de poids

Code postal

PHARMACIES ET DÉLIVRANCE DE LA PRÉPARATION MAGISTRALE DE DEXAMÉTHASONE 0,5 MG

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PRÉPARATIONS MAGISTRALES

Aux Pays-Bas, les résultats des contrôles relatifs aux préparations magistrales (et les sanctions correspondantes) sont communiqués au grand public.

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légales requises sur l’emballage. Les temps d’attente et le prix méritaient toutefois une bonne note, car les pharmaciens se sont efforcés de délivrer la préparation le plus rapidement possible. La plupart ont également appliqué le ticket modérateur légal (4,40 €), sans facturer de supplément excessif pour l’emballage. Légalement, un pharmacien ne peut refuser d’effectuer une préparation pour des raisons économiques. Les deux pharmaciens qui n’ont pas accepté la prescription, et ont renvoyé nos patients fictifs ailleurs, ont selon nous avancé un prétexte très léger – ils ne disposaient pas des substances nécessaires. La dexaméthasone entre fréquemment dans la composition de préparations magistrales et une pharmacie est de surcroît approvisionnée plusieurs fois par jour !

Autoriser la sous-traitance Le manque d’expérience, de connaissances et de compétences, ou encore d’équipement peut nuire à la qualité des préparations magistrales. Aussi les pharmaciens doivent-ils avoir la possibilité de sous-traiter cette tâche à des officines ou des sociétés spécialisées en la matière, comme c’est déjà le cas aux Pays-Bas. Le patient ne voit aucune différence : il se rend

chez son pharmacien habituel pour commander et rechercher sa préparation. Nous estimons que le nouvel arrêté royal du 21 janvier 2009 ne va pas assez loin. En vertu de ce texte, la réalisation de préparations magistrales fait partie des tâches clés et des obligations du pharmacien, qui n’est autorisé à sous-traiter que dans des cas exceptionnels. Une opportunité manquée, car dans bien des cas, la sous-traitance peut garantir une meilleure qualité, profitant à la santé publique et à la crédibilité de la profession.

Un marché non négligeable Depuis quelques années, les préparations magistrales représentent un marché stable d’environ 50 millions d’euros, soit un petit 2 % des dépenses totales de l’INAMI pour les médicaments remboursés en pharmacie. Cette part n’est donc pas négligeable. Avec le nouvel arrêté royal susmentionné, le législateur a laissé passer une chance de mettre l’accent sur la qualité. La société accorde sa confiance au pharmacien, qui s’engage à effectuer les préparations avec le soin et la précision nécessaires et qui est rémunéré à cet effet. Pour la crédi-

bilité de sa profession, le pharmacien est donc tenu de s’acquitter de cette tâche correctement. S’agissant du médicament que nous avons choisi, une mauvaise préparation n’entraînerait sans doute pas de graves effets secondaires, mais ce risque existe bel et bien pour d’autres médicaments. La plus grande vigilance est de mise lorsque les préparations contiennent des substances potentiellement toxiques à dose trop élevée et avec les préparations pour enfants : le dosage doit toujours être correct, surtout dans ces cas, car une différence d’un milligramme, de plus ou de moins, peut avoir des conséquences importantes. Annelies Driesen, Katrien Renders et Daisy Van Lissum

SIGNALEZ-NOUS VOS PROBLEMES Effets secondaires, notice, prix... Vous avez des plaintes à propos d’un médicament ? Signalez-les nous via notre formulaire sur notre site www.test-achats.be/medicament ou demandez une version papier au 02 542 33 93

NOUS EXIGEONS Les pharmaciens sont obligés de faires ces préparations eux-même, quitte à ce que la qualité en pâtisse

La qualité doit primer Des contrôles plus fréquents et plus stricts, tant à propos des préparations que de l’étiquetage, des sanctions plus sévères pour les préparations non conformes et une communication transparente au sujet de ces actions pour le patient. Ce dernier a en effet le droit de savoir si un pharmacien délivre des préparations de mauvaise qualité de façon répétée.

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Une notice explicative doit accompagner systématiquement toute préparation magistrale.

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Il faut étendre les possibilités de sous-traiter des préparations magistrales à des pharmaciens ou des entreprises spécialisées satisfaisant à des exigences de qualité sévères.

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CYSTITE

La cystite est une infection de la vessie souvent pénible, qui frappe un grand nombre de femmes. Nous faisons le point sur les traitements et sur la prévention.

Besoin fréquent et impérieux d’uriner ; difficultés pour commencer à uriner ; sensation que la vessie n’est pas complètement vidée ; douleur ou sensation de brûlure en urinant ; pression douloureuse dans le bas-ventre ; parfois traces de sang dans l’urine : voilà les symptômes typiques de la cystite. S’il y a d’autres plaintes, comme de la fièvre, des douleurs lombaires ou des nausées et vomissements, cela peut être le signe d’une infection rénale.

Poser le diagnostic De loin la plus fréquentea, la cystite simple n’est pas dangereuse,

contrairement à une cystite dite "compliquée", qui peut l’être. En fait, les symptômes typiques de cystite chez une femme de 16 à 65 ans, non enceinte et au demeurant en bonne santé, permettent en règle générale de considérer une cystite comme simple. Tous les autres cas sont en première instance à considérer comme compliqués. Il faut aussi savoir que des symptômes évoquant une cystite ont parfois une origine toute différente. Quand une femme est pour la première fois confrontée à des symptômes de cystite, elle doit donc toujours consulter un mé-

decin, afin d’obtenir un diagnostic correct. Une cystite simple peut généralement être diagnostiquée uniquement sur base des symptômes et des antécédents médicaux. Les médecins utilisent aussi certains tests, mais leur utilité est débattue (voir encadré).

La cystite peut avoir un impact important sur la qualité de vie et les activités Antibiotiques ou non ? Si la patiente veut un soulagequotidiennes ment aussi rapide que possible, le médecin peut prescrire un antibiotique immédiatement. Il est avéré que les antibiotiques accélèrent la guérison. Mais on peut aussi envisager d’attendre

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Guérisons spontanées fréquentes

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CYSTITE détriment d’antibiotiques plus anciens. Les quinolones sont efficaces, certes, mais mieux vaudrait ne les utiliser qu’en dernier recours et préserver ainsi leur efficacité pour des affections graves.

Un problème surtout féminin Vessie Reins

Autres traitements possibles ?

Uretère

Vessie Urètre

Plus d’une femme sur deux sera tôt ou tard confrontée à un problème de cystite. La cystite est une infection de la vessie due à des bactéries qui vivent normalement dans l’intestin et qui sont donc aussi présentes dans les zones adjacentes au rectum. Dans l’immense majorité des cas, il s’agit de la bactérie Escherichia coli. Les bactéries peuvent coloniser la vessie en remontant par l’urètre. Des facteurs variés favorisent cette migration, le principal étant le contact sexuel : le risque de cystite est nettement plus élevé après un contact sexuel et augmente avec la fréquence des contacts.

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> un peu. Sans traitement, il y a une fois sur deux amélioration, voire guérison dans les trois jours. De plus, ne pas traiter ne semble pas entraîner de risques particuliers. Bien sûr, si les symptômes persistent ou s’aggravent, il faut retourner chez le médecin. Si la femme trouve que ses symptômes ne disparaissent pas assez rapidement, elle peut à tout moment revoir le médecin pour une prescription d’antibiotiques. Autre stratégie envisageable : le médecin remet d’office une prescription, mais en proposant de n’acheter le médicament que si cela ne va toujours pas mieux au bout de deux jours.

Faire le bon choix Parmi les antibiotiques efficaces, on peut citer le triméthoprime, les nitrofuranes et la fosfomycine. Un traitement de courte durée (par exemple 3 jours de triméthoprime) semble aussi efficace qu’un traitement plus long. Un traitement

court réduirait le risque d’effets indésirables et celui de promouvoir les résistances bactériennes. Il faut regretter qu’aucun fabricant ne commercialise un antibiotique contenant uniquement du triméthoprime, alors que celui-ci est pourtant un des premiers choix pour la cystite ! Le médecin doit donc rédiger une prescription magistrale, pour que le pharmacien prépare le médicament. D’autres antibiotiques peuvent convenir, mais l’essentiel est que le médecin fasse un choix réfléchi. Certains ont tendance à toujours prescrire les médicaments les plus récents. Non seulement ils sont souvent plus chers que des médicaments plus anciens tout aussi efficaces, mais il vaudrait mieux ne les utiliser que quand c’est vraiment indispensable. En ce qui concerne la cystite, cela fait des années que nous dénonçons la surprescription de quinolones (ciprofloxacine, norfloxacine, ofloxacine, lévofloxacine...), au

Recourir ou non aux antibiotiques est une décision à prendre conjointement par la patiente et le médecin

Que penser des traitements autres que les antibiotiques ? ■ Urocystil. Cet extrait de busserole (Arctostaphylos uva-ursi L.) a été enregistré comme médicament pour la cystite. Il n’y a cependant pas de preuves convaincantes que cet extrait de plante soit plus efficace qu’un placebo. Les principaux effets indésirables sont des troubles de la digestion, mais il y a aussi des craintes quant à sa sécurité, notamment en raison d’une possible toxicité pour le foie en cas d’utilisation prolongée (cela vaut également pour les produits à base de busserole enregistrés comme "complément alimentaire"). ■ Boire plus. On prétend que boire beaucoup va "évacuer les bactéries" et accélérer la guérison. Ce n’est pas prouvé. Et si vous prenez des antibiotiques, boire plus risque de réduire leur concentration et donc leur efficacité. De plus, quand on a une cystite, on a souvent mal quand on urine. Or, boire plus fait qu’on urine encore plus. Finalement, certaines données suggèrent même que boire plus pourrait augmenter le risque de colonisation par des bactéries ! ■ Alcaliniser l’urine. Pour soulager les symptômes, on conseille souvent aux femmes d’alcaliniser leur urine, en prenant par exemple du bicarbonate de soude. En fait, cela n’a jamais été évalué de manière sérieuse et l’on ignore totalement si c’est utile. • Antidouleurs. On recommande aussi des antidouleurs, comme le paracétamol, contre la douleur et la sensation de brûlure. Il n’y a toutefois guère d’études ayant examiné si c’est vraiment efficace. ■ Canneberge. Il n’y a pas de preu-

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LE DIAGNOSTIC

TESTER N’EST PAS TOUJOURS NÉCESSAIRE Les médecins ont souvent recours à certains tests, supposés vérifier s’il y a vraiment une infection bactérienne de la vessie : bandelettes urinaires, cultures d’urine, dipslides...

Ces tests sont censés limiter le recours inutile aux antibiotiques. Le test le plus utilisé est celui de la bandelette urinaire ou "dipstick". Une bandelette est trempée dans l’urine. Les changements de couleur sur la bandelette indiquent la présence de substances qui sont le signe d’une infection bactérienne. Mais les résultats donnent rarement une certitude absolue. Le test permet sans doute d’éviter de donner inutilement des antibiotiques à un certain nombre de femmes, mais risque aussi de priver d’autres femmes d’un traitement qui les aurait pourtant aidées. A vrai dire, aucun test n’est entièrement satisfaisant. Notamment parce que des études indiquent que chez nombre de femmes chez qui, d’après les tests, il n’y a pas d’infection significative de la vessie, la guérison est quand même accélérée par la prise d’antibiotiques. Bref, l’utilité réelle de ces tests ne fait pas l’unanimité.

Certaines femmes ont des cystites à répétition. Quand une femme fait un nouvel épisode de cystite, elle peut bien sûr reconsulter son médecin. Toutefois, les femmes qui ont déjà eu des cystites sont parfaitement à même de reconnaître les symptômes et de poser le diagnostic correct. A une patiente

En discuter avec le médecin

souffrant de cystites à répétition, le médecin peut donc envisager de prescrire une grande boîte d’antibiotique, en lui expliquant quand et comment elle peut se traiter elle-même. Face aux cystites à répétition, on peut aussi essayer une prévention, par exemple par une prise quotidienne d’antibiotiques, voire comme dit plus haut, boire du jus de canneberges. Si les récidives sont clairement liées aux contacts sexuels, une alternative est de ne prendre un antibiotique qu’après avoir fait l’amour. Aux femmes ménopausées, certains médecins proposent des œstrogènes intravaginaux (crèmes,

Si aujourd’hui la prescription d’un antibiotique est quasiment un automatisme, c’est pourtant rarement une nécessité médicale. Dans bien des cas, les symptômes d’une cystite non compliquée disparaissent rapidement, même sans traitement.

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Discutez avec votre médecin des différentes solutions possibles : prendre immédiatement un médicament ou ne pas traiter d’emblée et voir comment les choses évoluent naturellement.

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En cas de cystites à répétition, des stratégies de prévention peuvent être envisagées : médicaments préventifs, mais aussi jus ou extraits de canneberge. Eviter les formes de contraception qui font appel à un spermicide peut également réduire le risque de récidives.

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Automédication et prévention

Maurice Vanbellinghen

QUE FAIRE ?

Le test de la bandelette ("dipstick") a ses limites.

ves que la canneberge (Vaccinium macrocarpon ou "cranberry") soit utile pour traiter la cystite. Il semble par contre que boire chaque jour du jus ou avaler des extraits de cette plante peut agir en prévention.

Les jus et extraits de cranberry ont un modeste effet en prévention des récidives

tablettes, anneau vaginal), qui feraient obstacle aux bactéries de la cystite. Peut-être efficace, mais pas sans risques (la substitution hormonale peut notamment favoriser certains cancers). Le recours aux spermicides va de pair avec un risque accru de cystite. Pour une femme sujette à des cystites récidivantes, il peut être utile d’opter pour une forme de contraception sans spermicide. D’autres conseils n’ont aucun fondement scientifique sérieux : qu’après l’amour, la femme doit se précipiter aux toilettes pour uriner, qu’elle doit boire beaucoup d’eau, qu’aux toilettes elle doit s’essuyer du vagin vers le rectum et non l’inverse, qu’elle doit changer de slip chaque jour, ne porter que des slips de coton, éviter les pantalons serrants et l’on en passe et des meilleures. Selon nous, ce sont là de "faux bons conseils" qui génèrent surtout du stress.

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100 NUMÉROS EN ACTION

Depuis 1994, nous vous informons de tout ce qui touche votre santé. Mais notre action va plus loin : nous militons en faveur de soins de santé plus abordables et d’une alimentation plus saine. Une politique qui porte ses fruits.

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Nous nous battons pour votre bien-être Un communiqué de l’agence Belga a révélé que la ministre démissionnaire de la Santé, Laurette Onkelinx, souhaitait relever les quotas de médicaments bon marché que les médecins sont tenus de prescrire. Cette politique, qui semble une évidence, est pourtant le fruit d’un travail de très longue haleine, auquel nous avons participé.

En 1997, les médicaments génériques ne faisaient que 1 % à peine des traitements en Belgique

Payer moins cher Depuis la création de notre magazine, nous sommes mus par la conviction qu’il est possible de

réaliser des économies en santé sans préjudice pour la qualité. Il est plus qu’indispensable de réduire les frais de santé. La dernière enquête nationale sur la santé révèle, en effet, que, pour des raisons financières, 10 % de la population reportent des soins à plus tard. La promotion d’équivalents moins chers aux spécialités originales, comme les médicaments génériques, comptait parmi les fers de lance de nos actions. La part de marché des génériques était trop faible en Belgique et bien en deçà

des pourcentages des autres pays. Au travers d’innombrables publications sur le sujet et d’actions de sensibilisation, nous avons insisté sur la nécessité d’une révision en profondeur de la politique. Avec succès. Le gouvernement a introduit, en 2001, le système de remboursement de référence, où l’INAMI rembourse autant pour la spécialité originale que pour son équivalent générique. Cette mesure, qui devait encourager le patient à se faire prescrire un médicament

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Moins de suppléments d’honoraires Autre fer de lance : les divergences de prix entre les cliniques et les suppléments d’honoraires réclamés. Le montant à supporter par le patient peut passer du simple au quintuple selon l’hôpital, le type de chambre, les suppléments d’honoraires et divers autres éléments à prendre en compte. Fort heureusement, en ce domaine aussi, il y a eu des progrès. Aujourd’hui, les hôpitaux qui ne demandent plus de suppléments d’honoraires pour les chambres doubles ou communes bénéficient d’aides financières supplémentaires. Depuis le 1er janvier 2010, il est interdit à tous les hôpitaux d’exiger un supplément de chambre pour les patients qui choisissent une chambre double. Résultat : entre 2005 et 2009, après des années d’augmentation, la facture moyenne d’hospitalisa-

tion s’est stabilisée. Les suppléments d’honoraires en chambre individuelle, réellement excessifs ces dernières années, restent toutefois problématiques.

Une alimentation saine et sûre La santé ne se limite pas aux soins. La prévention est primordiale et celle-ci passe, de façon logique, par une alimentation saine. L’évolution positive de la sécurité alimentaire dans notre pays n’est pas uniquement due aux grandes crises alimentaires auxquelles nous avons été confrontés et à la prise de conscience accrue qui s’en est suivi. Nous avons toujours pris l’initiative dans la lutte contre l’utilisation excessive de sel dans les plats préparés, d’additifs ou de pesticides – pour ne citer que ces trois dossiers importants. Des actions par ailleurs fortement européennes. L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est en train de réviser la liste des additifs alimentaires autorisés. Et non sans raison, car pour beaucoup, leur totale innocuité reste encore à prouver, surtout chez les enfants. En ce qui concerne les pesticides, nos nombreuses analyses ont pu convaincre les instances européennes de la nécessité d’harmoniser les limites maximales de résidus au sein de l’UE. Notre campagne de lutte acharnée contre les sels cachés dans les plats préparés a également été payante, y compris à l’échelle internationale. Pour preuve, les fédérations belges des boulangers & pâtissiers, qui se sont engagées à utiliser moins de sel, ont servi d’exemple à plusieurs grandes multinationales.

Un étiquetage clair A nos yeux, l’étiquette doit constituer la "carte d’identité" d’un produit alimentaire. Elle doit fournir une information claire et complète pour que le consommateur puisse choisir en toute connaissance de cause. Question santé, nous avons

Les fabricants de produits alimentaires ne peuvent plus raconter n’importe quoi sur l’étiquette de leurs produits

noté ces derniers temps une importante évolution à divers niveaux. Depuis 2005, l’étiquetage des produits préemballés doit mentionner systématiquement la présence éventuelle de 14 ingrédients pouvant être à l’origine d’allergies. Est venue ensuite la législation en matière d’allégations nutritionnelles et de santé portant sur les produits alimentaires. Leurs prétendues vertus nutritives, notamment, sont aujourd’hui clairement définies. Pour que le fabricant puisse utiliser, par exemple, les mentions "light", "sans sucre" ou "pauvre en sel", la composition du produit doit désormais répondre à des critères spécifiques. Karel Jooken, Robert Remy et Martine Van Hecke

NOUS EXIGEONS

La santé : la vôtre et celle de votre budget Nous continuons à militer pour que l’on relève les quotas de prescription des médicaments bon marché et pour que l’on encourage les prescriptions sous le nom du principe actif.

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Les suppléments d’honoraires devraient être supprimés pour les patients en chambre double ou commune et plafonnés à 100 % dans les chambres individuelles. A terme, le financement des hôpitaux devrait être réorganisé de sorte que ces suppléments puissent être abolis.

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Même s’il y a des évolutions positives dans le domaine alimentaire, tout n’est pas parfait. Il reste des choses à améliorer, entre autres au niveau de la composition des produits alimentaires ou de la réglementation des compléments alimentaires et des allégations de santé.

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L’étiquetage des produits alimentaires, y compris pour les aliments non emballés, doit être amélioré. Les consommateurs doivent recevoir des informations claires et compréhensibles sur leur valeur nutritive.

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générique, n’a pas suffi à modifier les habitudes de prescriptions. Mais, elle a entraîné une diminution du prix de plusieurs médicaments de marque. En 2005, les médecins ont pu rédiger leurs prescriptions en mentionnant exclusivement le nom du principe actif. C’était alors au pharmacien de choisir, en accord avec le patient, le médicament le plus approprié (et le moins cher). Le succès de ce système est conditionné par la parfaite collaboration du pharmacien, que nos enquêteurs testent régulièrement. Depuis 2006, les médecins sont également tenus d’atteindre des pourcentages imposés en matière de prescription de médicaments bon marché. Pourcentages que l’on atteint aujourd’hui sans problème – raison pour laquelle la ministre envisage de relever les quotas. Résultat : alors que les médicaments génériques ne constituaient qu’1 % des traitements en 1997, ils représentaient 25 % en 2008.

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MATIÈRES GRASSES

Toutes les matières grasses ne se valent pas. Mais y a-t-il vraiment une différence entre une margarine enrichie en oméga 3 et une autre ?

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Des graisses plus saines ? "Source d’oméga 3" ou "Riche en acides gras insaturés"... Les allégations nutritionnelles foisonnent sur les emballages des matières grasses, vantant la plus value des produits. Près de 53 % du marché des matières grasses à tartiner reviennent aux produits faisant référence à la santé, un concept très porteur, bien intégré par les fabricants. Mais peut-on croire ce qu’on lit ? Nous nous sommes penchés sur les matières grasses avec allégations, dont principalement celles enrichies en oméga 3, ainsi que les margarines à l’huile d’olive et au soja.

De plus en plus de matières grasses vantent sur leur étiquette leur plusvalue pour votre santé

Reconnaître les bonnes graisses Avant de se lancer dans l’analyse des allégations, commençons par

comprendre les différentes sortes de graisses. On en distingue deux groupes, toujours présentes dans les matières grasses, mais en proportions variables. Les acides gras saturés (AGS) augmentent le taux de cholestérol sanguin et sont donc en partie responsables du développement des maladies cardiovasculaires. Les acides gras insaturés (AGI) sont soit mono-insaturés soit poly-insaturés. Ils sont meilleurs pour la santé, car ont un effet favorable sur le taux de cholestérol. Ils sont donc un excellent allié à condition qu’ils soient présents sous leur forme de base appelée "cis" et non sous la forme "trans" auquel cas, l’organisme les considère, à peu de chose près, comme des AGS, avec tous les effets néfastes qu’on leur attribue.

De beaux progrès Les acides gras trans sont donc à éviter et leur présence dans la composition d’un produit doit être limitée. Selon les recommandations belges, les acides gras trans ne doivent pas dépasser 1 % de l’apport calorique journalier. D’énormes progrès ont été faits à ce niveau depuis notre dernière analyse en 2005, puisque tous les produits que nous avons testés cette fois-ci sont sous la barre du pourcent. Pour en revenir aux allégations, les matières grasses enrichies en oméga 3 fournissent bel et bien les teneurs annoncées. Les produits se valent plus ou moins. Rien de très surprenant à cette homogénéité quand on sait que deux fabricants, Vandemoortele et Unilever, couvrent 69 % du marché et

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Interview Stéphanie Bonnewyn

A chacun ses besoins

Pourquoi faut-il choisir la matière grasse selon l’usage ? On n’utilise pas les mêmes graisses pour beurrer sa tartine que pour cuire un steak, car toutes n’ont pas les mêmes propriétés. Les produits allégés contenant moins de 40 % de matières grasses ne conviennent pas pour la cuisson, par exemple. Mieux vaut utiliser les graisses liquides spécialement conçues à cet effet ou de l’huile d’olive. Vu qu’elles sont sous forme liquide, elles contiennent moins d’acides gras trans et saturés que la plupart des margarines. Quelles matières grasses utiliser si on a des problèmes de santé ? Les besoins de l’organisme vont bien sûr influencer le choix des graisses. Une personne souffrant d’une maladie cardiovasculaire, de diabète ou de cholestérol, devra

possèdent donc bon nombre des produits testés. Un apport en oméga 3 est un atout, mais pas suffisant. L’enrichissement en oméga 3 n’a de sens que si les oméga 6 ne sont pas très élevés… Ce qui n’est pas toujours le cas. Un bon rapport oméga 6/

de préférence opter pour des produits d’origine végétale, qu’il s’agisse de margarine, de minarine ou d’huile pour salade. Ils contiennent une proportion importante de graisses insaturées -entre 70 et 80 % contre 37 % pour le beurre- et ont donc un effet plus favorable sur le cholestérol que des aliments d’origine animale, comme le beurre, riches en graisses saturées environ 63 %. Et avec des problèmes de poids ? Si la personne est en surcharge pondérale ou qu’elle est désireuse de limiter les calories ingérées, elle choisira de préférence les beurres allégés, c’està-dire demi-écrémés, ou les margarines allégées comme les minarines, car ces produits ne contiennent que 40 % de matière grasse. Il faut certes se méfier des calories inutiles sur les tartines, mais il est malgré tout important de ne pas bannir entièrement les matières grasses de l’assiette, même en période de diète. Elles fournissent, en effet, des acides gras essentiels, que le corps ne peut produire, ainsi que des vitamines.

oméga 3, qui devrait être de 4 à 5/1, est aussi important pour le bon fonctionnement de l’organisme. Or, dans l’alimentation occidentale d’aujourd’hui, ce rapport tourne autour des 10 à 15/1 en moyenne. Dans notre test, 12 matières grasses ont un bon équilibre

Stéphanie Bonnewyn, notre diététicienne

Il faut orienter son choix afin d’améliorer la qualité des graisses qu’on ingère

Pas de restriction pour les personnes en bonne santé ? Les personnes ne souffrant pas de problème de santé ou de poids n’ont aucune raison de se priver de beurre, à condition de ne pas en abuser. Néanmoins, que cela soit pour cuire ou pour tartiner, la margarine, surtout d’origine entièrement végétale, est préférable d’un point de vue nutritionnel. Le beurre et la margarine apportent le même nombre de calories puisqu’ils contiennent tous les deux au moins 80 % de matières grasses, mais le beurre, exclusivement d’origine animale, contient plus d’acides gras saturés.

entre oméga 6 et oméga 3, dont les produits à l’huile d’olive, qui ne fournissent pourtant pas beaucoup d’oméga 3. Nous avons aussi estimé que des produits d’origine végétale ne devaient pas contenir plus de 25 % d’acides gras saturés, mais 6 des

test santé 100 décembre 2010/janvier 2011

Il faut choisir le corps gras adéquat pour chaque usage particulier.

>

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MATIÈRES GRASSES

MATIÈRES GRASSES à tartiner et pour cuire Matière grasse (g/100g)

kcal (100g)

Acides gras saturés

Acides gras trans

Quantité d’oméga 3 pour 100 kcal (2)

Rapport oméga 6/ oméga 3

Prévention des maladies cardio-vasculaires

Etiquette

Moyen par contenant

Moyen au kg

Prix

Utilisation (1)

Composition

ALPRO SOYA minarine - (0 % cholesterol)

T

40

370

E

A

JJJJ

5

D

D

0,89

3,55

ALPRO SOYA light 15 % MG - + vit.A, D, B6, B9, B12 + fibres

T

15

142

E

A

J

20

D

C

1,27

5,06

Marque et dénomination

MATIÈRES GRASSES ET MINARINES AU SOJA

BUTTELLA (ALDI) Soja Minarine végétal

T

40

365

E

A

JJ

14

D

C

0,45

1,8

CARREFOUR Soja cuire et rotir 100 % végétale

C

75

700

E

A

JJ

17

D

D

1,28

2,56

STYLESSE (CARREFOUR) soja - 40 % MG

T

40

380

E

A

JJ

14

D

C

0,69

2,77

BECEL original - avec oméga 3&6

T

38

325

A

A

JJJ

7

B

C

0,9

3,61

BECEL oméga 3 plus - 2 types d’oméga 3

T

38

349

A

A

JJJ

6

B

D

1,77

7,07

BECEL light - avec oméga 3&6

T

25

247

A

A

JJJ

7

B

C

0,96

3,83

BECEL light liquide à cuire - avec oméga 3&6

C

56

500

A

A

JJJ

7

B

C

2,19

4,39

CARREFOUR Oméga 3 tartinable

T

38

342

A

A

JJ

5

B

D

0,49

1,97

MATIÈRES GRASSES ET MINARINES AUX OMEGA 3

T/C

59

516

A

A

JJ

4

B

C

2,39

4,78

CULINO à tartiner oméga 3

T

38

366

A

A

JJJ

4

B

D

0,63

1,27

DELHAIZE oméga 3

T

38

338

A

A

JJ

4

B

B

0,79

3,16

CORA Oméga 3 tartine et cuisson

T/C

59

545

A

A

JJ

9

B

C

0,9

3,59

SAINT-HUBERT riche en oméga 3 doux

T

54

495

E

A

JJJ

2

D

C

2,06

8,26

SPRING (ALDI) Oméga 3 mat. grasse 38 %

T

38

339

A

A

JJJ

3

B

C

0,32

1,28

VITA D’OR (LIDL) Oméga 3 mat. grasse 38 %

T

38

341

A

A

JJJ

4

B

C

0,33

1,31

VITELMA Light 25 % MG - riche en oméga 3

T

25

229

A

A

JJJJJ

2

B

D

0,94

4,48

VITELMA oméga 3 - riche en oméga 3

C

75

655

A

A

JJJ

3

B

C

1,56

3,12

BERTOLLI à l’huile d’olive

T

38

349

A

A

JJ

3

B

C

1,12

4,48

BELOLIVE à l’huile d’olive

T

38

364

A

A

JJ

4

B

D

1,31

5,23

MATCH Oméga 3 tartine et cuisson

test santé 100 décembre 2010/janvier 2011

MATIÈRES GRASSES À L’HUILE D’OLIVE

A trés bon B bon C moyen D médiocre E mauvais (1) T: tartinable C: cuisson (2) principalement l’acide alpha-linolénique (ALA), un des oméga 3 les plus courants J < 0,3g JJ ≥ 0,3g JJJ ≥ 0,6g JJJJ ≥ 0,9g JJJJJ ≥ 1,2g sur base de la législation européenne

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ont des taux plus corrects. Pointons d’ailleurs Becel liquide, qui ne contient que 8 % d’acides gras saturés, choix intéressant pour la cuisson.

Les graisses présentes dans la composition ne sont pas toujours détaillées. Le pourcentage contenu et le type de graisses devraient être mentionnés.

Une étiquette complète

> Les margarines au soja contiennent trop d’acides gras saturés, nous les déconseillons

ACIDES GRAS ET CUISSON

UN BURGER CUIT PEUT-IL FOURNIR DES OMÉGA 3 ? Les acides gras poly-insaturés sont plus sensibles aux températures élevées que leurs homologues saturés. On peut donc se demander comment ils réagissent lorsqu’ils sont cuits. Nos tests permettent de dégager quelques premières tendances intéressantes.

Pas d’arnaque Nous avons analysé la teneur en oméga 3 des matières grasses à cuire et d’un burger avant et après la cuisson. Utiliser des margarines riches en acides gras insaturés pour cuire présente un réel avantage, car ils sont conservés et «passent donc», dans une certaine mesure, sur l’aliment cuit. Nous avons aussi pu constater la valeur ajoutée des graisses de cuisson enrichies en oméga 3, car on retrouve ces derniers dans l’aliment cuit. Il y a donc un réel avantage lors de la cuisson du burger, dans notre cas. De son côté, le consommateur doit veiller aux bonnes pratiques de cuisson : la température ne doit être ni excessive (évitez la fumée) ni trop longue.

Stéphanie Bonnewyn et Sandrine Bouhy

QUE FAIRE ?

Varier et consommer avec modération Choisissez les matières grasses en fonction de vos besoins et variez les produits.

´ ´ ´ ´

Préférez les matières grasses végétales, sauf l’huile de palme, aux graisses animales. Limitez l’ajout inutile de matières grasses, quelles qu’elles soient. Ne tombez pas dans l’excès de restriction. Les matières grasses sont nécessaires et fournissent vitamines et acides gras essentiels. L’utilisation des bonnes graisses doit aussi s’inscrire dans une alimentation saine.

´ ´

Pour augmenter son quota d’oméga 3, les poissons gras restent la meilleure solution.

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21 produits testés dépassent les 30 %. Il s’agit de tous les produits à base de soja et Saint-Hubert, qui sont donc à éviter surtout dans le cadre de la prévention des maladies cardiovasculaires. Les autres

Toutes les mentions obligatoires sont présentes sur l’étiquette de tous les produits. Néanmoins, on peut regretter que trop de produits ne détaillent pas le type d’huile ou de graisse indiquée dans la liste des ingrédients et que les informations nutritionnelles par 100g et par portion ne soient pas toujours mentionnées. Plus essentiel, la lisibilité de l’étiquette qui fait parfois défaut. Et si cette dernière n’est pas un critère de sélection, le prix, lui, en est sans doute un, d’autant qu’il vaut mieux y jeter un œil : de 1,27 €/kg pour Culino à 8,26 €/kg pour Saint Hubert.

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DIABÈTE

Le diabète peut bouleverser votre existence, vous contraindre à adopter un mode de vie plus sain, voire vous imposer un traitement médicamenteux. Mais il n’empêche pas de vivre "normalement".

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Un mode de vie sain est indispensable Le nombre de diabétiques ne cesse d’augmenter. Selon l’International Diabetes Federation, le diabète touchera 29 millions de personnes en Europe en 2025, contre 25 millions en 2003. Selon les estimations, la Belgique compte plus de 500 000 personnes atteintes de diabète, dont 80 à 90 % de diabète de type 2, aussi appelé diabète de vieillesse. 2 070 nouveaux cas de diabète de type 1 et 23 500 cas de diabète de type 2 seraient ainsi diagnostiqués chaque année. La moitié des diabétiques igno-

Chaque année, 23 500 nouveaux diabétiques de type 2 sont diagnostiqués en Belgique

reraient en outre leur maladie et courent dès lors un risque nettement plus élevé d’être victimes de complications sérieuses. Le diabète est en effet une maladie grave, mais un diagnostic précoce et un traitement adapté évitent bien des souffrances au patient. Il peut même compter sur une qualité de vie et une espérance de vie "normales", s’il suit scrupuleusement son traitement.

L’insuline, facteur clé Pendant la digestion, l’énergie présente dans les aliments (sous

forme de sucres, d’amidon, etc.) est transformée en glucose, une source d’énergie que notre organisme peut exploiter. Le glucose arrive directement dans le sang et l’insuline entre alors en jeu... Cette hormone sécrétée par le pancréas veille à ce que le glucose parvienne aux cellules, qui reçoivent ainsi l’énergie dont elles ont besoin pour fonctionner. L’insuline maintient également le taux de glucose dans le sang (la glycémie) en équilibre, ce qui permet d’éviter l’hypoglycémie (manque de glucose) ou l’hyperglycémie

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(trop de glucose). Chez les diabétiques, ce mécanisme est déréglé. UNE MALADIE COÛTEUSE

En cause ? Trop de glucose dans le sang

Le diabète est une maladie coûteuse pour la société. En raison de sa nature chronique et de la gravité des complications, elle représente environ 6,7 % du budget de santé total.

Le diabète s’accompagne d’une hyperglycémie chronique. Voilà pourquoi il est aussi appelé "maladie du sucre"

Plusieurs systèmes ont donc été mis en place pour diminuer les frais des patients. L’INAMI rembourse par exemple entièrement ou partiellement le matériel nécessaire pour mesurer le taux de glucose dans le sang ou les consultations auprès de professionnels de la santé. L’insuline proprement dite et les antidiabétiques oraux sont donc gratuits pour le patient.

Convention diabète La "Convention diabète" est le système le plus ancien, adopté par l’INAMI et plusieurs centres du diabète en 1987. En vertu de cette convention, les diabétiques qui doivent s’administrer deux injections (ou plus) d’insuline par jour reçoivent les informations et le suivi nécessaires, ainsi que du matériel d’autocontrôle gratuit. Ce dernier comprend un autopiqueur, des lancettes, un glucomètre et des bandelettes. En contrepartie, le patient s’engage à effectuer un certain nombre de mesures par mois, à consulter un spécialiste du fonctionnement des glandes hormonales (endocrinologue) au moins une fois par an et à se soumettre à divers examens chaque année. L’an dernier, quelque 94 000 diabétiques de type 1 ou 2 ont bénéficié de la convention.

Trajet de soins Face à l’augmentation du nombre de diabétiques de type 2, qui ne répondent pas tous aux critères de la convention, un "trajet de soins" est proposé depuis septembre 2009 aux diabétiques qui reçoivent une à deux injections d’insuline par jour ou qui vont prochainement entamer un tel traitement. Le trajet de soins implique une étroite collaboration entre le généraliste et le spécialiste, d’une part, et le patient, d’autre part. Si vous satisfaites à un certain nombre de conditions, vous bénéficiez de divers avantages : remboursement intégral des consultations chez le généraliste et le spécialiste, programme de soins personnel, matériel (gratuit) d’autocontrôle, remboursement partiel des consultations chez un podologue agréé (spécialiste des pieds) et un diététicien deux fois par an. Selon les pouvoirs publics, 75 000 diabétiques environ auraient droit à ce trajet de soins, mais la mise en œuvre du projet est assez lente.

>

Passeport du diabète Crée en mars 2003, le passeport du diabète est un dossier qui offre aux médecins traitants des références et des informations précises utiles pour le traitement. Il donne notamment droit au remboursement partiel, deux fois par an, des prestations dispensées par un diététicien et un podologue agréé.

Exemple de stylos pour injecter l’insuline. Le choix dépend de votre préférence et de vos habitudes.

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Le diabète de type 2 est le plus fréquent. Aussi appelé diabète de vieillesse (car il touche surtout les plus de 40 ans), il est dû à un double problème : d’une part, le pancréas ne sécrète pas assez d’insuline et, d’autre part, l’organisme ne réussit pas à exploiter l’insuline produite (résistance à l’insuline). Le glucose s’accumule donc dans le sang et augmente la glycémie, qui reste constamment élevée (hyperglycémie). Le diabète de type 1 se déclare habituellement pendant l’enfance ou l’adolescence, parce que le pancréas ne sécrète pas d’insuline. Par conséquent, le glucose dans le sang n’est pas utilisé et la glycémie augmente. Pour éliminer cet excès de glucose dans le sang, il faut adapter son mode de vie et/ou prendre des antidiabétiques (comprimés) ou de l’insuline. La situation inverse peut aussi se produire. Il est question d’hypoglycémie si la glycémie est trop faible et si le taux de glucose est trop bas pour couvrir les besoins de l’organisme. Pour y remédier, il faut donc consommer des sucres rapidement assimilables.

INTERVENTIONS PRÉVUES POUR LES DIABÉTIQUES

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DIABÈTE > Des premiers symptômes assez vagues

les suivants : envie d’uriner fréquente, sensation importante de faim et de soif, perte de poids, fatigue, diminution de la concentration, vision trouble, sensibilité accrue aux mycoses. A long terme, le diabète se manifeste par

Souvent, le diabète (surtout de type 2) reste longtemps inaperçu. Les symptômes se développent lentement et de façon insidieuse. Les signes les plus fréquents sont

des troubles vasculaires et affecte la plupart des organes. Le diabète est habituellement diagnostiqué chez le généraliste, qui vérifie à l’aide de deux prises de sang, des jours différents, si les taux de glucose des deux

AUTOCONTRÔLE

PAS TOUJOURS INDISPENSABLE, PARFOIS SOUHAITABLE Lorsque le médecin vérifie le taux de glucose via une prise de sang, il obtient un bilan des deux ou trois derniers mois. Les patients diabétiques traités par injections d’insuline doivent cependant vérifier en temps utile si leur glycémie est correcte à tel moment pour savoir quelle quantité d’insuline ils doivent s’administrer. L’autocontrôle leur offre cette possibilité. Cette pratique est courante chez les diabétiques de type 1, mais beaucoup moins chez ceux de type 2. Le matériel est coûteux, le test n’est pas toujours nécessaire ni suffisant en soi et les risques d’erreur ne sont pas exclus. Le cholestérol, la tension et le poids doivent aussi être surveillés.

(par ex., sulfamidés hypoglycémiants, glinides) et si le patient mène une vie active et irrégulière, l’autocontrôle peut s’avérer utile pour maintenir le taux de glucose en équilibre. Dans le cas d’un diabète de type 2, les médicaments prescrits peuvent provoquer une hypoglycémie et la glycémie est instable. L’autocontrôle du taux sanguin pendant un certain temps peut alors être utile et permet d’adapter le traitement au besoin.

CONTRÔLE DU TAUX DE SUCRE

Diabétiques de type 1 : l’autocontrôle est toujours indispensable

test santé 100 décembre 2010/janvier 2011

Chez les patients diabétiques de type 1, la glycémie varie considérablement et le risque d’hypoglycémie (un taux de sucre dans le sang trop bas, qui peut entraîner des palpitations, une transpiration excessive, des difficultés à se concentrer, une vision trouble, des tremblements, etc.) est élevé : les médecins et les spécialistes conseillent dès lors de vérifier régulièrement le taux de sucre dans le sang.

La lancette est insérée dans l’autopiqueur.

On pique ensuite le doigt avec la lancette.

La bandelette de test est placée dans le glucomètre.

Une goutte de sang apparaît sur la bandelette et le taux s’affiche sur le glucomètre.

Diabétiques de type 2 : l’autocontrôle est recommandé dans certains cas Les patients traités par injections doivent aussi effectuer un autocontrôle, mais moins fréquemment – à quatre fois par jour comme les diabétiques de type 1. Si la glycémie est stable, par ex. chez les patients qui ne prennent pas encore de médicaments ou qui prennent des antidiabétiques oraux (lesquels ne font guère varier le taux), l’autocontrôle ne se justifie guère. Si le traitement risque effectivement d’entraîner une hypoglycémie

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Insuline pour baisser le taux de glucose Le diabète est une maladie chronique grave, mais si le patient bénéficie à temps d’une prise en charge de qualité, bien des souffrances peuvent lui être épargnées. Un premier aspect du traitement consiste à surveiller et rectifier la glycémie. Pour un diabète de type 2, le médecin prescrira d’abord des "antidiabétiques", des médicaments qui stimulent la sécrétion d’insuline, abaissent le taux de glucose dans le sang ou affaiblissent la résistance à l’insuline de l’organisme. Lorsque ces médicaments ne sont plus assez efficaces, des injections d’insuline sont nécessaires pour adapter le taux de glucose. Les diabétiques de type 1 reçoivent d’emblée un traitement par injections d’insuline.

ce dernier doit impérativement arrêter de fumer et maigrir s’il est obèse ou en surpoids (une perte de poids de 5 à 10 % atténue déjà considérablement la résistance à l’insuline). Une activité physique suffisante, de même qu’une alimentation saine et équilibrée, s’imposent également. Les diabétiques devront certes introduire quelques changements dans leur existence, non sans quelque difficulté. Ces efforts parfois considérables s’avèrent néanmoins payants puisqu’ils permettent d’améliorer tant la qualité de vie que l’espérance de vie.

Si le traitement est insuffisant ou, pire, absent, de graves complications peuvent survenir. A long terme, une hyperglycémie endommage les organes (jusqu’à provoquer leur dysfonctionnement) et les tissus. Concrètement, le risque de crise cardiaque et d’hémorragie cérébrale (apoplexie) augmente, la rétine s’abîme, la cataracte et la cécité ne sont pas exclues, les reins se dégradent lentement mais sûrement, les vaisseaux sanguins peuvent s’atrophier au point de rendre une amputation nécessaire, les hommes souffrent d’impuissance, des troubles gastriques et intestinaux se manifestent et les problèmes podologiques sont fréquents. Les diabétiques courent en outre un risque de maladies cardiovasculaires deux à quatre fois plus élevé. Mais il faut le répéter : bien suivi, un traitement de qualité permet d’atténuer et de différer ces risques et désagréments.

Il est impossible d’éviter le diabète de type 1, subordonné à des facteurs héréditaires. La génétique joue également un rôle dans le diabète de type 2, mais ce dernier est aussi lié à nos

A. Lievens et R. Sas

PLUS D’INFOS http://www.riziv.fgov.be/care/fr/ revalidatie/convention/diabete/pdf/ agreementadult.pdf Informations relatives à la Convention diabète.

De graves complications

Un taux de glucose en équilibre ne suffit pas La prévention Surveiller la glycémie ne suffit est l’affaire de tous pas, il faut aussi réduire le risque de maladies cardiovasculaires – une complication fréquemment associée au diabète – et veiller à ce que le patient conserve une tension optimale. Le cas échéant,

Outre la glycémie, les diabétiques doivent surveiller leur cholestérol, leur poids et leur tension

habitudes de vie occidentales. La prévention permet donc, dans une certaine mesure, d’éviter cette maladie. Les recommandations peuvent sembler rabâchées, mais n’en sont pas moins importantes pour tout un chacun : maigrir, bouger davantage, adopter une alimentation saine et équilibrée, boire de l’alcool avec modération et ne pas fumer.

http://www.trajetdesoins.be présente les trajets de soins existants dans notre pays. http://www.inami.be/citizen/fr/ medical-cost/specific/diabete/ index.htm fournit des informations sur ce minidossier. http://www.diabete-abd.be/ est le site web de l’Association belge du diabète.

MIEUX VAUT PRÉVENIR

Mangez sain et bougez ! Respectez les principes de la pyramide alimentaire. Deux mots clés doivent vous guider : "sain" et "équilibré". Autrement dit, beaucoup de fruits et de légumes, une consommation modérée de graisses et de sucres, ainsi que d’alcool.

´

Bougez ! Une demi-heure d’activité physique d’intensité moyenne suffit. Prendre les escaliers, garer la voiture un peu plus loin… sont autant de petits réflexes à acquérir.

´

Essayez d’arrêter de fumer. Si vous n’y parvenez pas seul, demandez conseil à votre médecin ou pharmacien.

´

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ou trois derniers mois sont normaux ou pas. Mais la maladie est souvent remarquée par hasard. Idéalement, le généraliste effectuera cependant des contrôles réguliers chez les personnes à risque, à savoir les plus de 65 ans, les personnes de 45 ans ayant un parent direct atteint de diabète, celles qui présentent des symptômes de diabète, qui ont déjà souffert de troubles de la glycémie, qui prennent des médicaments spécifiques (des corticoïdes, par ex.) ou qui ont une maladie susceptible de provoquer le diabète. Un dépistage généralisé systématique n’est pas recommandé, car il serait trop coûteux et guère justifié.

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la parole aux lecteurs Le coût de l'homéopathie

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Monsieur A. ne comprend pas pourquoi son médicament homéopathique n'est plus remboursé. Il est affilié à Partena, qui rembourse des médicaments homéopathiques à raison de maximum 75 € par an par personne. Dernièrement, il a constaté que le Mucococcinum Boiron, qui était remboursé, ne l'est plus. C'est un médicament qui coûte quand même 12,5 € pour 10 doses, nous dit-il. A-t-il un recours ? Il regrette aussi que l'Oscillococcinum ne soit pas remboursé, alors que c'est un médicament selon lui très efficace en cas de début de grippe. Qui décide de ce qui est remboursé ou non et ne fautil pas informer la population de tels changements ? Rappelons d'abord qu'aucun médicament homéopathique n'est remboursé dans le cadre de l'assurance maladie obligatoire. C'est que leur efficacité n'est pas démontrée. En principe, ne peuvent prétendre au remboursement que les médicaments qui ont une efficacité scientifiquement prouvée. Les mutuelles offrent un remboursement partiel, mais cela dans le cadre de leur assurance complémentaire. Lorsque vous vous affiliez à une mutuelle, vous bénéficiez en sus de l'assurance maladie obligatoire d'une assurance complémentaire, pour laquelle vous payez un supplément à la mutuelle.

Légalement, ce n'est pas obligatoire, mais en pratique il est difficile d'y échapper. Les interventions complémentaires concernent les lunettes et lentilles, l'orthodontie, le transport des malades, etc. Et aussi les médicaments homéopathiques. Ce remboursement est donc une initiative personnelle des mutuelles. Les personnes qui ne croient pas à l'homéopathie préféreraient sans doute un meilleur remboursement d'autres services, mais soit. Chaque mutuelle décide souverainement quels médicaments homéopathiques elle rembourse ou non et jusqu'à quel plafond. Il n'y a donc pas de recours pour monsieur A. Encore un mot au sujet de l'Oscillococcinum, "best seller" des laboratoires Boiron, censé aider contre les états grippaux. Pour préparer ce remède, on procède comme suit : on décapite un canard de Barbarie et on extrait son foie et son cœur ; on place quelques grammes de ces chairs dans une solution et on laisse macérer 40 jours. Puis on filtre le liquide, qui servira à préparer l'Oscillococcinum homéopathique vendu en pharmacie. Nous ignorons ce qu'en pensent les amis des animaux. Quoi qu'il en soit, l'efficacité du remède n'est pas prouvée.

La pomme empoisonnée ? Monsieur D. a entendu dire que les pommes contiennent une substance

Les moisissures des pommes produisent rapidement de la patuline.

cancérigène, la patuline. Il se demande si l'on en retrouve aussi dans les jus et les compotes. Disons d'emblée qu'un effet cancérigène de la patuline n'est pas démontré. La patuline est une mycotoxine, c.-à-d. une toxine produite par des moisissures. Bien des moisissures sont parfaitement inoffensives, mais d'autres peuvent être nocives. En effet, certaines produisent des mycotoxines, potentiellement dangereuses, comme les aflatoxines, mais aussi la patuline. Déjà en 1998 (TS 28), nous avons signalé que certaines moisissures sur les pommes produisent rapidement de la patuline. A l'époque, nous avions analysé des jus de pomme et des compotes, avec des résultats plutôt rassurants quant aux teneurs en patuline. La patuline est associée surtout aux pommes manifestant la "pourriture brune" ou d'autres signes de pourrissement. Contrairement à ce que certains affirment, un effet cancérigène n'est pas prouvé, mais elle a - chez des animaux de laboratoire - des effets négatifs sur le système immunologique, le système nerveux et le système gastrointestinal. Quant à savoir si elle est dangereuse pour

l'homme, c'est moins clair. Il est rassurant de savoir que la patuline se dégrade rapidement lors de la digestion des aliments. Le développement de moisissures est un phénomène naturel et il est difficile d'éviter totalement la présence de patuline dans les produits dérivés de pommes, sachant qu'une seule pomme touchée peut contaminer le jus de 750 pommes ! Une étude de 2006 a montré qu'environ un jus de pomme sur dix est contaminé. A noter que la concentration moyenne en patuline était la plus élevée dans les jus bio. Mais les autorités ont fixé des teneurs maximales en patuline pour les produits dérivés de pommes. Par précaution, on peut sans doute recommander de ne pas gaver les jeunes enfants de jus de pomme. D'un point de vue simplement diététique, certains boivent trop de jus de pomme, ce qui constitue un apport en calories trop important. Mieux vaut leur donner de l'eau.

Piscines, chlore et asthme Monsieur et madame V. se demandent s'ils peuvent encore aller à la piscine

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C'est un problème que nous avons déjà évoqué. Des études indiquent que la fréquentation des piscines, dont l'eau est désinfectée au chlore, entraîne un risque accru d'asthme et d'allergie. Pour le professeur Alfred Bernard de l'Université Catholique de Louvain, l'exposition croissante des enfants aux produits de chloration, très concentrés dans l'eau et l'air des piscines, serait même un des facteurs expliquant le nombre croissant de personnes allergiques. Avec d'autres chercheurs, il a récemment publié une nouvelle étude (European Respiratory Journal, juillet 2010) qui confirme que le chlore affecte la santé pulmonaire des jeunes enfants, surtout s'il y a des antécédents familiaux d'asthme ou d'allergie. L'étude montre que le chlore des piscines augmente le risque de bronchiolite et favorise le développement d'asthme et d'allergies. La prévention passe par des normes et contrôles

plus stricts et par le recours à d'autres méthodes de désinfection. En attendant, on ne peut que conseiller la prudence vis-à-vis des établissements où règne une forte odeur de chlore. Le professeur Bernard va même jusqu'à conseiller d'éviter les piscines avant 6-7 ans.

Vous avez dit andullation ? Madame D. veut savoir si la thérapie par andullation est aussi efficace que l'affirment ses promoteurs. Elle a découvert cette thérapie sur le site www. andullation.eu. L'andullation serait une nouvelle méthode pour traiter les maux les plus divers, par une combinaison de vibrations qui "génèrent une résonance dans la cellule" et d'ondes de chaleur électromagnétiques diffusées par infrarouge. Ce serait efficace pour combattre le mal de dos, mais aussi pour aider à obtenir un ventre plat, lutter contre le mal de mer, améliorer les performances sportives, aider au traitement du syndrome de fatigue chronique, etc. En fait, il s'agit simplement d'un matelas de massage avec des

éléments chauffants. Le site présente des études censées démontrer l'efficacité du système, mais, examinées d'un regard critique, elles ne démontrent qu'une seule chose, à savoir que certains "scientifiques" n'ont aucun scrupule quand il s'agit de produire sur commande des études dont les résultats vont dans le sens de ce que souhaite le commanditaire. On peut aller se faire "traiter" notamment dans certains salons de massage. On peut aussi acheter le matelas, si l'on est disposé à débourser plus de 2 000 €. Nous pensons quant à nous que les allégations avec lesquelles ce système est vanté sont trompeuses.

Sténose de la carotide : réaction Dans TS93 (novembre 2009) nous avons publié un article sur la sténose de la carotide. En même temps, nous avons mis en ligne un dossier plus fourni. Le docteur Koentges, chirurgien vasculaire à l'Eeuwfeestkliniek (Anvers) nous a fait parvenir une réaction. Les artères carotides transportent le sang jusqu'au cerveau. Une sténose (rétrécissement) de la carotide est une affection relativement fréquente, qui dans les cas graves peut provoquer un accident vasculaire cérébral. La cause de la sténose est le plus souvent l'athérosclérose, une accumulation de plaque d'athérome sur la paroi

Le chlore des piscines n'est pas bon pour les poumons des petits enfants.

interne des artères. L'examen de premier choix pour les sténoses de la carotide reste l'exploration duplex (bon marché et sans risques). Si le médecin découvre une sténose à l'examen, il doit bien peser le pour et le contre d'une éventuelle opération. Une opération de la carotide entraîne toujours des risques. On peut opter pour une chirurgie classique (une endartériectomie, consistant à inciser le cou et à ouvrir la carotide) ou pour une opération par l'intérieur (angioplastie, avec mise en place d'un stent). Nous avions écrit que par le passé on pratiquait le plus souvent des opérations classiques. Le docteur Bernard Koentges, chirurgien vasculaire, trouve que cela suggère que ce n'est aujourd'hui plus le cas. Ce en quoi il n'a pas tout à fait tort. Nous tenons donc à préciser que c'est toujours l'opération classique (endartériectomie) qui reste la référence et qui est la plus pratiquée. Il y a quelques années, les angioplasties avec mise en place d'un stent ont connu un succès croissant, mais cet engouement diminue depuis environ 3 ans. La raison en est que l'on a constaté que la mise en place de stents, même améliorée par l'utilisation de filtres, entraîne plus de complications. Sur www.test-achats.be/ stenose vous trouverez un dossier complet sur la sténose de la carotide, avec de plus amples informations sur les deux types d'opérations et leurs risques respectifs. M. Vanbellinghen et A. Lievens

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avec leur petite-fille, âgée d'un an. Elle est allergique aux pollens et aux acariens. Or, on leur a dit que le chlore des piscines favorise l'asthme.

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vrai ou faux ?

les vins ont un apport "Tous calorique équivalent "

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On dit souvent que l’alcool fait grossir. Les personnes qui souhaitent perdre du poids s’interrogent fréquemment sur l’apport calorique des boissons alcoolisées. Combien de calories une bière contient-t-elle ? Y a-t-il une différence entre le vin rouge et le vin blanc ? Les bulles ontelles une influence ? Que penser des alcopops dont les jeunes raffolent ? Les étiquettes mentionnent rarement ce type d’information. Pour connaître l’apport calorique d’une boisson, il faut tenir compte de sa teneur en alcool et en sucres résiduels. Mais le calcul n’est pas si simple. Il existe, par exemple, des différences entre les vins blancs et les vins rouges et entre les vins mousseux et les vins non mousseux. Le degré d’alcool figure toujours sur l’étiquette. Quant à la teneur en sucres résiduels, il faut parfois la deviner.

PAS D’INFORMATIONS SUR LA TENEUR EN SUCRE ■ Pour déterminer les calories d’une boisson, il faut tenir compte de sa teneur en alcool et en sucres résiduels. ■ cette dernière correspond au taux de sucres qui n’ont pas été transformés en alcool lors de la fermentation. ■ L’information sur la teneur en sucres résiduels n’a cependant aucun caractère légal contraignant. Cette teneur chiffrée n'apparaît jamais sur les bouteilles. VIN BLANC VERSUS VIN ROUGE ■ Le taux de sucres résiduels du vin rouge est très faible : généralement inférieur à 1 g/l. Mais certains peuvent renfermer jusqu’à 4 ou 5 g/l. ■ Les vins blancs sont classés selon leur teneur en sucres résiduels : sec (de 0 à 4 g/l), demi-sec (de 4 à 12 g), moelleux (de 12 à 45 g) et doux (plus de 45 g).

Notre affirmation est FAUSSE.

■ La classification des vins mousseux comme le champagne est encore différente : extra-brut (de 0 à 6 g/l), brut (de 6 à 15 g), extra-dry (de 12 à 20 g), sec (de 17 à 35 g), demi-sec (de 33 à 50 g) et doux (plus de 50 g). Enfin, certains champagnes ne contiennent aucun sucre et sont vendus sous des appellations telles que "brut sauvage", "brut zéro" ou "ultra-brut". CALCULER L’APPORT CALORIQUE ■ 1 gramme d’alcool apporte 7 kilocalories et 1 gramme de sucre 4 kilocalories. ■ Pour calculer l’apport calorique d’un verre, il vous faudra convertir en poids la teneur en alcool mentionnée sur la bouteille (exprimée en volume), tout en tenant compte de la densité de l’alcool (0,789). ■ Ce qui donne la formule suivante : volume d’un verre (en ml) × teneur en alcool (en volume, tel que mentionné sur l’étiquette) × 0,789 × 7. Ajoutez enfin au résultat obtenu l’apport calorique des éventuels sucres résiduels. EXERCICES DE CALCUL ■ Un verre de vin rouge (12 cl) contenant 13 % d’alcool et moins d’1 g de sucres résiduels par litre : 120 × 0,13 × 0,789 × 7 = 86 kilocalories. ■ Un verre de vin blanc doux (12 cl) à 12 % d’alcool et 50 g de sucres résiduels par litre : 120 × 0,12 × 0,789 × 7 = 79 calories. Auquel on ajoute les sucres résiduels pour un verre : (50 × 120 / 1000) × 4 = 24 kilocalories. Ce qui fait103 kcal. ■ Autres exemples : un verre de whisky (3 cl) apporte environ 65 kilocalories, un verre de porto entre 180 et 200 kilocalories, et une bouteille de breezer (25 cl) entre 100 et 120 kilocalories. Katrien Depoorter et Robert Remy

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Cet index reprend les articles parus dans Test-Santé depuis le n° 78 (4-5/2007) et jusqu’au n° 99 inclus. Certains sujets ont été abordés de manière plus succincte dans des rubriques. Toutefois, vous ne retrouverez ici que la rubrique “Vrai ou Faux” (VF).

Acupuncture Alcool et jeunes (enquête) Aliments : – allégations sur les produits – allergènes – "sans sucre" Alimentation – et humeur – et prévention des maladies Allergies Alli (rôle du pharmacien - enquête) Alzheimer (la maladie) Amiante Antibiotiques – consommation en Europe – prescription en Belgique (enquête) Antidépresseurs Antioxydants Argent et maladie (VF) Audition et bruit Autisme Automédication



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B Bains de bouche Biocides Biscuits (dits "sains") Boissons "bien-être" Bouchons d’oreilles Bruit et audition

C Calculs – biliaires – rénaux – rénaux et lait (VF) Cancer : – colorectal – de la gorge – de la prostate (dépistage) – du cerveau – du col de l’utérus – et qualité de vie – les traitements Cellules souches Centres de bronzage (enquête) Chirurgie et traitements esthétiques (enquête) Cholestérol Cholestérol (VF) Chutes (prévention) CO et joues rouges (VF) Colorants dans l’alimentation Coma Compléments alimentaires (enquête) Condition physique Contrôles médicaux Cosmétiques et acné (VF) Cuisine (hygiène éponges-lavettes - enquête) Cuisine (hygiène - toxi-infections alimentaires) Cuisson (modes de) et valeur nutritive Crudités (V/F)

D Dégénérescence maculaire Dentistes (tarifs) Diarrhée bébés (conseils pharmaciens : enq.) Diverticulose Don d’organes

E Édulcorants E-health Enfants : – à l’hôpital – médicaments

Gels désinfectants (VF) Gencives (affections) Gonflement des ganglions Grains de beauté Graisses – mauvaises – végétales (VF)

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H Hépatite A,B et C Hernie linguinale Homéopathie Homéopathie et phytothérapie (VF) Honoraires médicaux Hôpitaux : – enfants (enquête) – information aux patients – services des urgences (enquête) – tarifs Hoquet et médicaments (VF) Hygiène – corporelle (enquête) – intime Hyperactivité et trouble du déficit d’attention Hypocondrie

– mobilité Peau (problèmes) Pesticides dans les fruits Petit-déjeuner idéal Pharmaciens – prescriptions substances actives (enq.) – rôle (enquête) Pharmacies (prescriptions subst. active-enq.) Phytothérapie Placebo (effet) Plombage (prix) (VF) Pneumonie Polluants domestiques : biocides et pesticides Pollution – dans le métro – de l’air à l’école – intérieure Pommes (taches brunes VF) Potées de légumes Poux Produits toxiques à la maison

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Toute reproduction, citation ou utilisation à des fins commerciales de nos articles et du terme déposé “Maître-Achat” est interdite.

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Cotisation Test Santé

R Régimes dans les magazines Rhume Risques cardio-vasculaires

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I Incontinence urinaire Infections alimentaires Infections nosocomiales Infertililté (enquête) Insomnie Insuffisance cardiaque

L Lait (produits laitiers) Langes réutilisables Limonades et décalcification des os (VF) Lire dans la pénombre (VF) Lymphomes Lombalgies

M Maniaco-dépression Maigrir (voir Régimes) Mal de cou Maladies auto-immunes Matériel scolaire et substances nocives Médecines alternatives (enquête) Médicalisation de la vie Médicaments : – contrefaçons sur internet – déchets – effets secondaires – en vente libre – modification de la loi – nouvelles formes d’administration – orphelins – parcours des médicaments – point de contact TA (plaintes) – politique (modèle Kiwi) – polymédication des seniors (enquête) – pour les enfants – prescriptions "off-label" – prix (économies possibles) – publicité – usage (information-enquête) Micro-ondes sûrs (VF)

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Sang (don - enquête) Santé sur internet Sel marin (VF) Seniors – cohabitation – polymédication - enquête Sida et VIH Smoothies Soins de santé (accessibilité) Solaires (crèmes) Sorbet (VF) Soutien-gorge et cancer du sein (VF) Sport (en refaire) Stations-services (inhalation substances tox.) Stress au travail Supermarchés (politique nutrionnelle)

T Tabagisme (enquête) Tapis puzzle pour enfants Textiles (substances toxiques) Thorax (douleur) Thyroïde (troubles) Traumatismes Trouble – bipolaire – du déficit d’attention et hyperactivité Troubles – de la personnalité (enquête) – psychiques (enquête)

V Veines variqueuses Végétariens et calories (VF) VIH et sida Voiture (qualité de l’air)

Y Yaourts à boire Yeux rouges

O Obésité Oméga-3 dans l’alimentation Oreilles (croissance) (VF) Ozone

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Parkinson (maladie) 95 Patients – droits des 88 – et prestataires de soins (relations -enquête) 99

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TEST SANTÉ Rue de Hollande, 13 1060 Bruxelles Compte: 000-0042437-48 au nom de l’Association des Consommateurs Test-Achats

Notre organisation Les activités de Test-Achats sont prises en charge par deux entités juridiques: la SCRL Association des Consommateurs Test-Achats (n° d’entreprise 0425.989.356) et l’ASBL Association Belge des Consommateurs Test-Achats (0407.703.668) – Y. Genin, président. L’organisation est notamment membre du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs), de ICRT (International Consumers' Research and Testing) et de CI (Consumers' International). L'organisation s’est vu décerner le label "Entreprise écodynamique" de la Région de Bruxelles-Capitale pour ses efforts en matière d’écogestion.

Garanties d’indépendance L'organisation est financièrement indépendante. Son budget est alimenté exclusivement par les cotisations de ses affiliés et la vente de ses publications. Les produits testés sont achetés anonymement dans le commerce à prix coûtant. Les laboratoires et experts chargés des tests sont toujours indépendants des fabricants.

Pas d’ utilisation à des fins commerciales

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F Fatigue chronique (syndrome) Fibres dans l'alimentation

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Pour obtenir une copie des articles ou commander un numéro complet : Test-Achats rue de Hollande 13, 1060 Bruxelles 02-542 33 00 02-542 35 13 (fax) Vous trouverez également nos articles sous format pdf sur www.test-achats.be/tsdoc

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