coginta newsletter police nationale n005 2017 - Gouvernement Guinéen

Les commissariats centraux de Matoto et Sonfonia font peau neuve. Discours de M ... Séance de sensibilisation au tour du mât au collège de Dabompa ...
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INFORMATIONS SUR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE

SÉCURITÉINFOS LA SÉCURITÉ DES CITOYENS, NOTRE MISSION !

N°005  MARS/AVRIL/MAI 2017  PARUTION TRIMESTRIELLE

ÉDITORIAL Ansoumane Baba CAMARA Membre CTS Police et Protection Civile Directeur de publication

LA MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME D’INFORMATION POLICIERE POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST (SIPAO/WAPIS) Les failles existantes en matière de sécurité aux niveaux national, régional et international ont fait de l’Afrique de l’ouest une plaque tournante de toutes les formes de criminalités telles que le trafic de drogue, le trafic illicite d’armes et de munitions, le blanchiment d’argent, l’immigration clandestine, le trafic d’être humain et le terrorisme, etc. La porosité et le non marquage précis des frontières favorisent également le mouvement des délinquants. Ces menaces constituent un réel danger pour la stabilité et la tranquillité de l’Afrique de l’ouest car elles pourraient devenir une entrave handicapante pour le développement économique et social de la région. Aucune stratégie ne peut venir à bout de ces menaces en l’absence d’un échange d’informations de police dans la région et, entre celleci et le reste du monde. En effet, un des moyens efficaces de lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme aux niveaux national, régional et international demeure le partage d’informations sur les activités criminelles commises par les délinquants. C’est conscients de ce fait, qu’en 2010, les chefs de police d’Afrique de l’ouest ont déclaré qu’afin de relever les défis en matière de sé-

curité auxquels la région est confrontée, les pays ont besoin de systèmes automatisés d’informations policières reliés entre eux et avec le reste du monde. Ce système dénommé « Système d’Information Policière pour l’Afrique de l’Ouest » (SIPAO), a pour objectif le renforcement de capacités des services chargés de l’application de la loi dans la lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme en créant une base informatisée de données criminelles dans chaque pays de la CEDEAO. Ce qui permettra aux agents chargés de l’application de la loi de ces pays de disposer d’une plateforme pour la collecte, la conservation, l’analyse, la centralisation et le partage des informations criminelles. Au niveau national, le SIPAO permettra de créer, de gérer et de partager des fichiers électroniques sur les affaires pénales et les actes criminels, les suspects, les procédures pénales, les armes et objets utilisés lors des infractions, les véhicules volés ou utilisés, les documents d’identité ou passeports relatifs à des personnes associées à une infraction et les empreintes digitales, etc. Au niveau régional, les systèmes nationaux seront mis en réseau de façon à créer une plateforme régionale de partage d’informations de police, notamment sur des personnes, des véhicules et des documents d’identité. Le programme SIPAO/WAPIS est indispensable et crucial pour répondre aux défis sécuritaires de la région de l’Afrique de l’ouest. Il est bénéfique à tous les services de sécurité de la région et pourrait être une plateforme de coopération et d’échange d’informations. Toutefois, le succès de sa mise en œuvre dépend de la volonté politique des états membres de la CEDEAO qui doivent afficher leurs déterminations et leurs engagements pour la réussite de ce programme. Pour cela, ils doivent créer un cadre légal et réglementaire et mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires pour sa mise en œuvre. Ce programme s’adresse à tous les pays de l’Afrique de l’ouest, y compris les 15 pays de la CEDEAO et la Mauritanie. Il est financé par l’Union européenne et la mise en œuvre se fera par INTERPOL.

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LA SÉCURITÉ DES CITOYENS, NOTRE MISSION !

Directeur de la publication : A nssoumane Baba Camara Rédacteur en chef : Fodé Shapo Touré Conseil éditorial : Association COGINTA Design et réalisation : SERVICES CONCEPT, Switzerland

LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ L’unité d’élite de la Police Nationale est opérationnelle Après plusieurs semaines de formation, les agents de la Division d’Appui Opérationnelle (DAO) ont désormais pour mission la lutte contre le grand banditisme, le démantèlement des réseaux de trafiquants en tous genres et l’intervention lors de prise d’otages. C’est une unité d’élite de la police nationale, équipée et formée aux techniques d’investigation les plus sophistiquées grâce à l’appui de l’Union européenne, à travers le programme d’appui à la reforme du secteur de sécurité (PARSS).

Séance de démonstration

Alain Antignac, expert en sécurité intérieure du PARSS précise que ce type d’unité a déjà fait ses preuves ailleurs : « En France, il y a des brigades de recherche et d’intervention qui sont très efficaces. Face à la recrudescence de la criminalité à Conakry, il était devenu indispensable de créer une unité spécialisée pour lutter contre le terrorisme et le grand banditisme. Le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile dispose désormais d’une unité dédiée qui doit maintenant faire ses preuves. M. Abdoul Kabélé Camara, Ministre d’Etat en charge de la sécurité et de la protection civile visiblement satisfait de la composition de cette nouvelle unité de la police nationale s’est adressé aux agents lors de la cérémonie d’inauguration : « Vous avez été outillés de nouvelles connaissances et tech2

Les agents de l’unité d’élite

niques spécifiques pour faire face à notre nouvelle mission qui est de rechercher et démanteler les réseaux de criminels dans notre ville pour assurer aux paisibles citoyens la quiétude et la tranquillité indispensables à leur épanouissement. Vous devez agir dans le cadre de cette unité sous commandement et non en agent isolé en usant de tout votre professionnalisme pour mener à bien les missions qui vous sont confiées. Ne brimer aucun citoyen. Au contraire, protégez-les lorsqu’ils sont menacés en détresse ou lorsqu’ils vous appellent au secours » a-t-il conseillé. Dans le même ordre d’idées, Mme Els Mortier, Cheffe de la section Gouvernance de la Délégation de l’Union européenne, a ajouté « Vous avez la chance de servir dans une unité d’élite, formée et équipée avec les meilleurs standards internationaux. Faites bon usage de ce que vous avez appris, mettez en application toutes les techniques que l’on vous a transmises,

Mme Els Mortier, Cheffe de la section gouvernance de la Délégation de l’Union européenne en Guinée

pour mener vos enquêtes et résoudre les affaires liées au grand banditisme, dans le respect des règles de droit et des Droits de l’Homme. »

Remise d’attestation à l’un des agents par le Ministre d’Etat en charge de la Sécurité et de la Protection Civile

Afin que cette Division soit pleinement opérationnelle, la représentante de l’Union européenne a annoncé que son institution prenait en charge la fourniture des équipements pour cette unité : « Consciente de l’importance de cette unité pour le pays et de la nécessité de la doter d’équipements de la plus grande qualité, l’Union européenne a répondu positivement à la demande du Ministre. Une partie des équipements est livrée, l’autre partie est en cours d’acquisition. Il s’agit d’équipements très spécifiques, leur achat nécessite des procédures complexes et des autorisations spéciales. Leur acquisition prend du temps, mais elle est en bonne voie. »

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POLICE DE PROXIMITÉ À CONAKRY Introduction de la police de proximité à Dixinn et Kaloum té, d’appuyer la gouvernance locale de la sécurité à travers la formation des chefs de quartiers, la mise en place des foras et des conseils locaux de sécurité de prévention et de la délinquance, le rétablissement du dialogue entre les élèves et la police à travers l’initiative « Police à l’école » et le renforcement des capacités de femmes et des jeunes leaders à s’engager dans un processus de coproduction de la sécurité communautaire.

Stand des « policiers référents »

Au terme de la première phase du projet « Partenaires pour la sécurité en Guinée : la réforme de la police au service des citoyens » mis en œuvre dans les communes de Dixinn et Kaloum dans le cadre de l’introduction de la police de proximité à Conakry, le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile et les partenaires de mise en œuvre du projet ont organisé les 22, 23 et 24 mars 2017 des journées d’information et de partage d’expériences. Cet événement a permis de rassembler les élus locaux, la police, les femmes et les jeunes pour échanger sur les expériences du projet et capitaliser sur les acquis. Pendant trois jours, diverses activités ont été réalisées parmi lesquelles la présentation des initiatives mises en œuvre par les

ONG guinéennes en matière de prévention de la délinquance, des tables rondes sur la problématique de la délinquance et de la criminalité, et un tournoi de football opposant quatre équipes constituées de policiers et de jeunes des communes de Dixinn et Kaloum.

Equipe composée de jeunes et de policiers de Kaloum qui a remporté le tournoi

Depuis avril 2015 le département d’Etat américain accompagne l’introduction de la police de proximité dans les communes de Dixinn et Kaloum. Ce projet a permis d’apporter un appui institutionnel à l’Ecole Nationale de Police et de Protection Civile, de former 530 policiers des commissariats des communes de Dixinn et Kaloum, de réaliser un diagnostic local de sécuriStand de la coordination de la police de proximité

La formation des agents de Dixinn et Kaloum a pris fin le 17 mai 2017 par une cérémonie de remise d’attestations aux 239 brigadiers chefs dont 80 femmes. Désormais ces agents de police ont vocation à constituer les patrouilles en vue de sécuriser les quartiers. Pendant trois mois, ils ont suivi des enseignements dans des matières de base notamment : les misions de police ; la déontologie policière ; la doctrine de la police de proximité ; les services sur la voie publique (patrouilles, contrôle, vérification d’identité) ; les gestes de premiers secours ; etc. Par ailleurs, les activités des Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance se poursuivent avec l’organisation des premières sessions extraordinaires qui se sont tenues respectivement les 16 et 17 mai 2017 à Kaloum et à Dixinn.

Les panélistes d’une table ronde sur la délinquance et la criminalité

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LA SÉCURITÉ DES CITOYENS, NOTRE MISSION !

POLICE ET LA PROTECTION CIVILE Des formations en Gestion des Ressources Humaines

Alain Colangelo, expert GRH du PARSS

Formation des cadres des unités d’intervention

Dans le cadre de la vulgarisation des documents et textes relatifs à la réforme des ressources humaines, le Programme d’appui à la Réforme du Secteur de la Sécurité (PARSS) a lancé le 15 mai 2017, une série de formation à l’intention des services déconcentrés du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique de Gestion Commune des Ressources Humaines qui donne aux Ministères en lien avec le secteur de sécurité, la gestion du recrutement et des carrières de leurs agents comme le recommande la Stratégie Nationale d’Actions Prioritaires (SNAP), guide opérationnel de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS). Cette mission se déroulera en deux phases. La première séance de formation couvrira les régions de Nzérékoré, Kankan, Faranah, Labé et Mamou sur la période mai-juin 2017 et la deuxième, les régions de Boké, Kindia et Conakry sur la 4

période août-septembre 2017. La formation est assurée par des experts spécialisés en procédures gestion de ressources humaines. Ils auront pour mission de familiariser les directeurs et les chef de service aux méthodes et outils de gestion GRH, de les sensibiliser à leur implication dans la gestion des carrières des agents placés sous leur autorité, et enfin, de mettre à leur disposition les textes réglementaires et les documents supports de la GRH (fiche de notation, fiche de sanction, de proposition d’avancement, etc). Une chaîne de gestion des ressources humaines se met en place entre les services déconcentrés de police et de protection civile et la Direction des Ressources Humaines du MSPC avec l’installation de sections de GRH dans les services locaux (commissariats, Compagnies Mobiles d’Intervention et de Sécurité, Services d’incendie et de Secours, Unités de Protection Civile) et les directions régionales. Les agents de ces sections de

Formation des cadres des brigades anti-cimrinalité

gestion recevront également une formation qui leur permettra de maîtriser les textes régissant les carrières des agents du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile (MSPC) et l’exploitation des informations qui circuleront entre les services et la DRH, notamment celles liées aux changements de situation personnelle ou familiale de l’agent et à son cursus professionnel. A noter que cette série de formation a été précédée par différentes sessions toujours en lien avec la GRH, tenues de novembre 2016 à février 2017, dans la zone spéciale de Conakry destinées aux membres du Conseil de discipline, aux agents de la Direction Régionale de la Police de Conakry, aux membres de la Direction Générale de la Protection Civile, aux agents de la Brigade Anti-Criminalité, de la Police de l’Air et des Frontières, des CMIS et de la Direction de la Sécurité Routière.

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GOUVERNANCE LOCALE DE SÉCURITÉ Les CLSPD installés à Conakry Les membres des Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) des cinq communes de Conakry ont été officiellement installés le 28 avril 2017 en présence du Ministre Conseiller à la Présidence chargé de la Réforme du Secteur de Sécurité, du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, du Secrétaire général du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, ainsi que des représentants de la Délégation de l’Union européenne et l’Ambassade des Etats-Unis en Guinée.

Les officiels présents à la cérémonie d’installation des membres des CLSPD de la ville de Conakry

Placé sous l’autorité du Maire, le CLSPD constitue l’instance de concertation et de coordination de tous les acteurs publics et privés concernés par la prévention de la délinquance et la lutte contre l’insécurité. Il a pour mission d’appuyer le Conseil communal dans l’analyse des problèmes locaux de sécurité, de tranquillité, de salubrités publiques, du respect des mœurs et la recherche des solutions globales et durables, dans une logique de coproduction de la sécurité entre les autorités communales, les forces de sécurité et la population. C’est dans cette optique que, l’Association Coginta a élaboré un guide pratique des CLSPD et procédé à la formation de l’ensemble des membres des différentes communes. « L’installation des Conseils locaux de sécurité et de prévention de la

Vue de la salle et des participants lors de la cérémonie d’installation des membres des CLSPD de la ville de Conakry

Présentation des CLSPD par Sébastien Gouraud, Directeur de Coginta

délinquance constitue un maillon important de la police de proximité en Guinée. Car la sécurité est l’affaire de tous. Ainsi, cette initiative traduit le souci du gouvernement de rapprocher les forces de sécurité de la population » a déclaré Me Abdoul Kabèlè Camara, Ministre d’Etat en charge de la sécurité et de la protection civile. Pour sa part, le Dr Maramani Cissé, Ministre conseiller à la présidence chargé de la réforme du secteur de sécurité, explique que ces CLSPD constituent des organes de gouvernance locale de sécurité indispensable qui font désormais parti de l’architecture sécuritaire en Guinée. C’est pourquoi il souhaite que

cette initiative soit élargie à toutes les communes urbaines de la Guinée.

Remise du guide CLSPD au vice maire de Dixinn par Mme Els Mortier, Cheffe de la section Gouvernance de la Délégation de l’Union européenne

Remise du guide CLSPD au maire de Matoto par le Ministre d’Etat en charge de la Sécurité et de la Protection Civile

Pour rappel, conformément à la Stratégie Nationale d’Actions Prioritaires (SNAP) de la Réforme du Secteur de la Sécurité, le Ministre d’Etat en charge de la Sécurité et la Protection Civile et le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, ont signé un arrêté conjoint portant création des CLSPD, qui constituent un outil indispensable à la mise en œuvre de la police de proximité. Ces organes ont désormais pour mission de mener des réflexions sur les problèmes d’insécurité qui se posent au niveau de la collectivité à travers la réalisation d’un diagnostic local de sécurité ; définir des objectifs communs pour la préservation de la sécurité et de la tranquillité publique, à travers notamment la définition d’un plan local de sécurité et de prévention de la délinquance ; et parvenir à un consensus le plus large possible sur une approche locale de prévention de la délinquance et de la lutte contre l’insécurité. 5

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ECOLE NATIONALE DE POLICE ET DE PROTECTION CIVILE La 1ère promotion depuis 15 ans !

Le Président de la République en compagnie du Ministre d’Etat en charge de la Sécurité et de la Protection Civile

Sous la présidence d’honneur du Chef de l’Etat, 304 élèves agents de police ont prêté serment et ont reçu leur diplôme de fin de formation commune de base, après six mois d’apprentissage. C’était au centre d’instruction de l’Ecole Nationale de Police et de Protection Civile de Kagbelen. Ces policiers sont issus des 4015 recrues qui, depuis des années, n’avaient jamais bénéficié de formation au métier de policier. On se rappelle que depuis quinze ans, la police nationale guinéenne ne disposait pas d’institution de formation « on se contentait de recruter des gens sans pré-aptitudes au métier de policier et qui étaient déversés dans les services techniques sans formation, sans spécialisation, sans pédagogie et pire sans déontologie. Critiquée par la population, dépourvue de moyens, confrontée au déficit chronique des effectifs et au 6

manque de spécialisation, cette situation a engendré des conséquences néfastes sur l’image de la police » déplore le Contrôleur général de police Sacko Moussa, Directeur de l’ENPPC.

Discours du Directeur général de l’ENPPC

Interpelé par la nécessité de réformer les services de sécurité, le Président de la République a ordonné la réhabilitation du Centre de formation de Kafiliyah à Boffa d’où sont sortis ces 304 agents. Il a aussi contribué à hauteur de sept milliards de francs guinéens tirés de son budget de souveraineté, pour financer l’extension des infrastructures du Centre de formation de Kagbelen, qui accueille en ce moment 325 élèves officiers en formation professionnelle initiale ; 157 élèves officiers en formation commune de base ; 30 officiers de police judiciaire en formation spécialisée. Le nouveau statut spécial accorde désormais au Ministère de la Sécurité, l’autonomie de recrutement de son personnel. « Ce qui nous permet dès lors de relever le niveau de recrutement par des critères à la fois rigoureux et objectifs. Ainsi, le niveau

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du rajeunissement et le renforcement de l’effectif de la sécurité routière. Il ajoute que la formation du reste des 4015 est programmée par groupes successifs suivant les capacités d’accueil des centres de Kagbelen et de Kafiliya.

Discours du porte parole de la promotion

Baccalauréat est exigé pour le concours de recrutement d’agent de police et celui de Licence pour le candidat officier de police » martèle le Ministre d’Etat à la sécurité. « La finalité pour nous est d’avoir à moyen terme une police professionnelle et performante dans toutes les disciplines du métier » ajoute t-il. Pour Raymond Lataste, Chargé de programme à la Délégation de l’Union européenne, « c’est un pas en avant que vient de faire la Guinée en matière de formation de ses policiers et agents de protection civile pour une police compétente, professionnelle et repositionnée au centre du dispositif national de sécurité ; une police républicaine, qui doit permettre à l’Etat d’assumer ses fonctions régaliennes de maintien de l’ordre ; une police de proximité réconciliée avec la population qu’elle doit protéger et servir. » Mais, selon lui, la sortie de cette première promotion ne constitue qu’une première étape : « Vu le nombre de policiers qui n’ont reçu aucune formation, le chemin vers une police intégralement formée est encore long et demandera des efforts considérables de la part des autorités guinéennes. » M. Lataste a par ailleurs a annoncé qu’un nouveau programme d’accompagnement de l’Union européenne à la réforme du secteur de sécurité est en cours de préparation. Il prévoit notamment un appui substantiel à l’Ecole

de Police et de Protection Civile, aussi bien concernant sa gestion que la formulation et la mise en œuvre d’un plan de formation à l’intention de l’ensemble des effectifs (officiers et agents) de la police et de la protection civile. Le Ministre a annoncé que l’affectation de ces 304 agents devra tenir compte

Pour maintenir la cadence, dans son plan d’actions 2017, le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile a largement réconforté la part du perfectionnement de son personnel. Les formations initiales et professionnelles des « 4015 », autant que la formation continue pluridisciplinaires de 270 fonctionnaires en activité, mais aussi la constitution d’un pool de formateurs de l’ENPPC, la réalisation de stand de champ de tir respectivement à Kagbelen et à Kafiliya, l’aménagement des terrains de sport ainsi que la construction d’une piscine pour pourvoir à la formation des sapeurs pompiers sont autant de chantiers pour l’avenir.

Le Ministre d’Etat saluant les instructeurs de l’ENPPC

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INFRASTRUCTURES ET CADRE DE TRAVAIL Les commissariats centraux de Matoto et Sonfonia font peau neuve Dans le cadre de l’introduction de la police de proximité dans les communes de Conakry, l’Union européenne finance la rénovation des commissariats. Ainsi, après Ratoma et Matam, les commissariats centraux de Matoto et Sonfonia ont fait l’objet d’une réhabilitation complète, ainsi que le siège de la police routière de Matoto. Les cérémonies d’inauguration ont eu lieu le 31 mai 2017 en présence du Ministre d’Etat de la Sécurité et de la Protection civile et l’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne en Guinée.

Discours de M Gerardus GIELEN, Ambassadeur chef de l’Union européenne en Guinée

Pour un coût total de 220 000 euros, les travaux ont duré 6 mois. Des matériels de protection individuels et collectifs, moyens de transport et de radiocommunication, équipements de commissariats en panneaux solaires et équipements bureautiques et informatiques sont également prévus et certains déjà livrés pour un montant de 320.000 euros. L’Ambassadeur, M Gerardus GIELEN, estime qu’en plus de la formation, pour professionnaliser les policiers, il est aussi important de les doter d’un cadre et d’outils propices à l’accomplissement de leurs nouvelles missions : « Ce qu’il faut retenir, c’est cette opportunité de donner corps à des missions rénovées, efficaces, dans un cadre adapté, de permettre à tous – 8

Coupe du ruban inaugural du Commissariat Central de Matoto

policiers et usagers – d’évoluer dans des conditions de dignité, et je dirais même d’humanité. Je pense en particulier à l’accueil du public, aux locaux distincts prévus pour l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM) ou aux locaux de garde à vue désormais conformes aux normes sanitaires. » Quant au Ministre d’Etat, Maitre Kabélé Camara, il a rappelé que dans la nouvelle doctrine d’emploi de la police, celle de la police de proximité, la pro-activité, l’accueil et l’amélioration de l’indice de satisfaction des populations sont des exigences. « La rénovation de ces commissariats qui bénéficient de nouveaux dimensionnements, de nouvelles structures, permet à nos effectifs de travailler dans un environnement favorable à l’épanouissement des agents. Cette rénovation

Discours de Maitre Abdoul Kabélé Camara, Ministre d’Etat en charge de la Sécurité et de la Protection Civile

Vue de l’extérieur du Commissariat Central de Sonfonia

des commissariats est non seulement au bénéfice de la police nationale, mais également en faveur des populations qui vont trouver un cadre idéal de concertation et de convivialité. » Et d’ajouter à l’endroit des populations de Matoto et de Sonfonia « ces locaux vous appartiennent, ces policiers peuvent être mutés mais vous, vous êtes des résidents et des responsables à part entière de tous les biens sociaux, je vous confie ces commissariats et les fonctionnaires qui sont mis à votre disposition ». Dans le même ordre d’idées, le chef de la délégation de l’Union européenne a exhorté les citoyens à reprendre le chemin du commissariat « pour constater que la police est en train de changer, retrouver le chemin qui mène à leur commissariat pour retrouver aussi celui de la confiance envers ceux qui doivent les protéger et les servir. »

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INITIATIVE « POLICIER À L’ÉCOLE » Le plaisir partagé !

Une policière référente en séance de sensibilisation au lycée Yimbaya

Mettre en évidence le caractère social et préventif de la police ; dialoguer avec les élèves en vue de renforcer la confiance avec la police ; promouvoir les pratiques citoyennes et prévenir la délinquance ; telle est la mission des policiers référents déployés dans des établissements secondaires pilotes de Conakry. Le moins qu’on puisse dire est que les séances de sensibilisation se passent dans une ambiance bon enfant dans les salles de classe. Lors des séances de sensibilisation, on constate que le dialogue s’installe et se solidifie entre ces policiers et les élèves. L’Inspecteur Principal Malick Lamine Kébé en service au commissariat Central de Matam, policier référent au Lycée Coléah, tient la classe de « onzième sciences sociales 3 » en haleine. Le thème du jour porte sur les risques liés à l’internet. D’une attention soutenue, les élèves admirent les explications de l’officier. Après l’introduction du thème, le débat est ouvert. Certains posent des questions et d’autres donnent des témoignages. La même ambiance règne pendant plus d’une heure. « Les séances suscitent de l’engouement. Les élèves accordent de l’intérêt aux différents thèmes que nous dispensons. Surtout lorsque nous abor-

dons des questions liées à la Police. On sent qu’ils ont envie de connaitre l’institution et de comprendre son fonctionnement. Pour nombre d’entre eux échanger avec nous est un avantage » se félicite l’inspecteur Kébé. « Je suis très émerveillé quand je vois les policiers venir dans ma classe pour nous donner des informations sur la police et nous sensibiliser sur certains problèmes qui se posent à nous les jeunes au quotidien. Je souhaite que les autres élèves aussi bénéficient de ces séances de sensibilisation, pour que nous soyons tous au même niveau d’information » confie l’un des élèves du lycée Coléah, bénéficiaire des séances de sensibilisation.

L’objectif étant de lutter contre les stéréotypes sur la police, briser le cloisonnement entre cette dernière et les jeunes, mais surtout de rétablir le rôle social du policier au sein de la communauté, l’un des professeurs de l’établissement salue l’initiative : « Ça fait plaisir de se faire aider dans l’éducation des jeunes par des policiers. Car, dans l’éducation à la citoyenneté chacun à une responsabilité. Si pour sa part, la police guinéenne joue sa partition, c’est déjà une avancée. Maintenant le défi c’est l’appropriation par les élèves des notions apprises. Mais aussi la pérennisation et l’élargissement de l’initiative dans d’autres établissements scolaires. Les jeunes éprouvent un besoin de dialoguer avec la police, pour mieux la connaître et la respecter. »

Une policière référente en séance de sensibilisation au lycée Yimbaya

Séance de sensibilisation au tour du mât au collège de Dabompa

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POLICE ET PROTECTION CIVILE Focus sur le Fonds Social Dans une logique d’accompagnement social et professionnel des personnels de la police et de la protection civile, il est créée au sein du Ministère, une structure dénommée Fonds Social de la Sécurité et de la Protection Civile (FSSPC). Ce, conformément aux statuts spéciaux de la Police Nationale et de la Protection Civile, qui donne à ces deux composantes sécuritaires, le droit à une police d’assurance, une assurance maladie, un service de santé et un Fonds Social de sécurité. Le Fonds Social est un établissement public à caractère social et administratif qui a pour mission, la mise en œuvre de la politique du Département dans le domaine de l’assistance sociale, nécessaire au renforcement des capacités des services de sécurité et de la protection civile. Entre autres, il est chargé de : mettre en place de nouvelles structures, notamment la création de mutuelles nécessaires à l’aide et à l’assistance ; prendre en charge des cas sociaux de maladie, de décès et d’invalidité ; octroyer des primes de motivation aux services, ou aux fonctionnaires de police ou de protection civile, auteurs d’actions d’éclat, et mener toutes actions d’entraide en fin de carrière.

Le président et le vice-président du CA du Fonds Social

Le MSPC et le MCP-RSS coprésidant la 2ème session ordinaire du CA

Principalement, le fonds social est alimenté à travers les cotisations mensuelles. Un taux fixe de 5 % du salaire indiciaire est prélevé à la base, suivant les différentes hiérarchies de tous les fonctionnaires du Ministère sans distinction. Sur la base de la mobilisation efficace et effective de ces ressources, accompagnées des 18 % (part contributive de l’Etat), des subventions annuelles accordées par l’Etat pour son fonctionnement et son équipement, le Fonds Social peut amorcer ses activités par une réelle dynamique pouvant lui permettre de réaliser ses actions dans un délai raisonnable.

trouver de toute urgence un local adapté à l’exercice et aux normes, entendu que les locaux sont un critère de motivation et de respectabilité de l’institution. C’est dans cette logique qu’une mission du Fonds Social mène une véritable offensive dans les différents services du ministère pour une large information et de sensibilisation des fonctionnaires de police et de protection civile. Ainsi après l’étape des Commissariats centraux, des unités d’intervention et de certaines directions centrales de police, celle des Ecoles Nationales de Police et de Protection Civile de Kagbelen et de Kafiliya est déjà enclenchée.

Parmi les recommandations faites au cours de la deuxième session du Conseil d’Administration, un accent particulier a été mis sur la poursuite de la vulgarisation des rôles du Fonds Social, ainsi que la nécessité de

A court terme, la Direction Générale du Fonds Social entend mettre en place une structure mutualiste de protection sociale dans le domaine indispensable de la santé.

L’OSSATURE DU MÉTIER DE POLICIER Comprendre le Management Le management est aujourd’hui devenu incontournable, il transcende les frontières du public et du privé, du civil et du militaire, et parait s’imposer partout comme une nécessité d’adapter le commandement aux exigences de notre temps. Le management relève plus de l’art au sens traditionnel que de la science exacte, 10

il s’inscrit toutefois dans la grande famille des sciences humaines. Matière riche, il emprunte à beaucoup d’autres domaines, comme la sociologie, la psychologie, l’économie, la philosophie, l’histoire et même l’éthologie. Il revêt des aspects pluridisciplinaires et transversaux puisqu’il se conjugue par exemple avec les règles de la fonction publique (notations, sanc-

tions, récompenses..) et de la science administrative… En fait, ce mot à la fois magique et galvaudé de la fin des années 60 recouvre une réalité dont les composantes sont plus simples et les conséquences plus imposantes que ce que l’on pourrait généralement imaginer.

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Et c’est pourquoi, pour les cadres de la police nationale, le management est réellement indispensable. Il fût un temps l’apanage des commissaires, mais le programme de réforme des services de défense et de sécurité l’ont rendu nécessaire à tous les niveaux de la pyramide hiérarchique. Le management est en effet tout particulièrement nécessaire aux nouveaux élèves officiers en formation. Et déjà le nouveau statut affirme avec force sa position clef dans

l’échelle hiérarchique, l’introduisant ainsi de plein pied dans le champ managérial. En outre, le management imprègne par nombre de ses aspects toute la doctrine de la police de proximité. Car l’instauration de la Police de Proximité lui a fait franchir en ce domaine un pas supplémentaire. En effet, l’officier de secteur se voit doté d’un commandement dont la plénitude d’exercice s’étendra sur un territoire qui émerge dans le tissu urbain.

Et c’est pourquoi, pour ce nouvel élève officier, à l’aube du troisième millénaire, l’art de bien manager est devenu aussi indispensable que la maîtrise de la procédure pénale et des techniques d’enquêtes, il constitue même le fondement et l’ossature de son nouveau métier de policier. Hamady DIAKITE, Commissaire de Police, Directeur des Etudes de l’ENPPC

GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES La Guinée désormais dotée d’une Politique Nationale de Gestion des Crises et des Catastrophes Le 12 avril 2017 a eu lieu à Conakry la remise officielle de la Lettre de Politique Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (PNGRC) au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Mamady YOULA. L’élaboration de cette politique a été conduite par un comité interministériel composé de représentants du Ministère de la Défense Nationale, du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, du Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts, du Ministère de la Santé et de la Croix Rouge. Les différentes phases d’élaboration et de restitution ont bénéficié de l’appui technique et financier de l’Union Européenne à travers le Programme d’Appui à la Réforme du Secteur de Sécurité (PARSS).

Le Premier ministre en compagnie du Ministre d’Etat à la défense et le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation

Alain Antignac, Expert en sécurité intérieure du PARSS

Comme beaucoup de pays, la Guinée est confrontée à différents types de risques sanitaires, sécuritaires, alimentaires, environnementaux, sociaux, de séisme et d’incendie. Plusieurs départements ministériels ont élaboré des plans de lutte contre les catastrophes mais sans réelle coordination. Grâce à cette politique, la Guinée sera désormais en mesure de mieux anticiper et de mieux répondre aux conséquences des évènements majeurs, tirant ainsi tous les enseignements des faiblesses observées pendant l’épidémie du virus Ebola. La lettre de Politique Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (PNGRC) est un outil indispensable pour la coordination, l’élaboration et la mise en œuvre de la Politique Humanitaire du Gouvernement qui oblige l’Etat, conformément à la Constitution, à préserver les vies humaines et à assister les personnes en détresse.

Sa validation débouchera sur la mise en place d’une Agence Nationale chargée de la gestion de risques et catastrophes comme le recommande la CEDEAO. Cette agence doit prendre en compte la totalité des risques quelle que soit leur nature ou leur ampleur et dans toutes les phases de leur gestion reposant sur cinq axes: l’évaluation, la prévention, la préparation, la réaction et le redressement. Le Premier Ministre a réaffirmé la volonté du Gouvernement de s’attacher à l’opérationnalisation de cette politique à travers la création de l’Agence Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes. Le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile est au cœur de ce processus à travers la Direction Générale de Protection Civile qui est l’un des acteurs essentiel dans la prévention et la réponse aux catastrophes.

Représentants de la Croix-rouge guinéenne

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SÉCURITÉINFOS

LA SÉCURITÉ DES CITOYENS, NOTRE MISSION !

RÉFORME DU SECTEUR DE LA SÉCURITÉ : GARDER LE CAP police et de la protection civile est une avancée significative pour la pérennisation de la Réforme du Secteur de la Sécurité.

M. Gerardus GIELEN, Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’UE en Guinée.

L’Union européenne, partenaire de la Guinée pour une amélioration durable de la sécurité des biens et des personnes, dans le respect des droits de l’Homme « Il n’y a pas de développement sans sécurité. Et il n’y a pas de sécurité sans développement. » Les autorités guinéennes ont fait leur cet adage, en mettant en œuvre depuis 2010 un vaste processus de Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) dans le pays. Parent pauvre du dispositif de sécurité, la police est au cœur des préoccupations. Avec l’ambition de lui donner les moyens d’assurer avec efficacité, professionnalisme et humilité, sa mission de service public. Pour une police républicaine, à l’écoute et digne de la confiance des citoyens qu’elle doit, selon sa propre devise, « protéger et servir ». En dépit des obstacles, des ressources limitées, les autorités compétentes ont gardé le cap de la Réforme, et les avancées sont réelles. L’ouverture récente de l’Ecole Nationale de la Police et de la Protection Civile (ENPPC), et la formation d’une première promotion de policiers, en sont les illustrations les plus récentes et les plus significatives. Le fait de disposer maintenant d’une structure permanente pour la formation des agents de

Les fondations sont là. Mais les chantiers de la Réforme restent nombreux pour les années à venir, pour son appropriation et son opérationnalisation concrète et durable. Par la vulgarisation et l’application des textes et codes approuvés. Sa décentralisation, pour en élargir les acquis au-delà de la capitale. Et la mise à disposition des moyens à la hauteur des ambitions, à commencer par l’ENPPC qui doit être dotée d’un budget de fonctionnement approprié. En matière de lutte contre l’impunité des forces de défense et de sécurité, la dynamique doit être poursuivie et accélérée pour réussir pleinement la Réforme, rompre définitivement le cercle vicieux de la violence excessive et rétablir la confiance entre policiers et civils pleinement citoyens. A travers la pleine opérationnalisation du Conseil de Discipline de la Police et de la Protection Civile et des avancées décisives dans l’amélioration de la coopération entre institutions policière et judiciaire. Pour avancer ensemble sur ce chemin, l’Union européenne accompagne les institutions guinéennes dans presque tous les secteurs de la Réforme : professionnalisation des policiers, des agents de la protection civile, des gardes forestiers ou des douanes ; appui à la réforme de la Justice ; engagement transversal en faveur de la lutte contre l’impunité, du respect des droits de l’Homme et de la lutte contre les violences basées sur le genre…

Dans ce domaine, le partenariat avec les autorités est fécond et constructif. La Délégation de l’Union européenne a reçu une demande des autorités guinéennes pour un nouveau programme d’appui à la RSS. Ce programme est soumis actuellement à l’approbation de la Commission européenne. Cette proposition de programme tourne autour de quelques axes forts tels que: • un appui à l’Ecole Nationale de la Police et de la Protection Civile (ENPPC), car investir massivement dans la formation est la clef de la Réforme, • un accompagnement institutionnel du MSPC, avec une attention particulière à la prise en compte des Droits de l’Homme, à la prise en charge des personnes vulnérables et au traitement judiciaire des violences basées sur le genre, le renforcement des capacités opérationnelles et du pilotage stratégique de la protection civile, la consolidation et l’extension à l’échelle nationale de l’opérationnalisation du Corps Paramilitaire des Conservateurs de la Nature (CPCN), en veillant à l’implication des communautés locales dans la gestion durable des ressources naturelles, la réinsertion de jeunes en situation de fragilité et de groupes sociaux vulnérables, avec une attention particulière aux femmes, dans la région de Guinée forestière. En gardant le cap de la Réforme, la Guinée saura relever les défis liés à sa sécurité à l’horizon 2020. Avec humilité mais détermination, ce nouveau programme se veut un outil entre les mains des autorités du pays pour atteindre cet objectif.

« La présente publication a été élaborée dans le cadre du projet d’appui au renforcement de la police de proximité et à la dépollution pyrotechnique en République de Guinée mis en œuvre par CIVIPOL Conseil et l’Association COGINTA et financé par l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne. »

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