CHOISIR SON TEMPO

2 oct. 2017 - Ils n'ont pas de coursier, alors ils viennent au cabinet. Cela nous donne l'occasion d'échanger en continu. » Brigitte fait le choix de travailler ...
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PORTRAIT I CABINET DU MOIS DR BRIGITTE RÉCIPON PARIS (14e)

CHOISIR SON TEMPO ELLE A TRAVERSÉ TOUTES LES MUTATIONS DE LA PROFESSION DEPUIS CES 30 DERNIÈRES ANNÉES. ÉVOLUTION DE L’EXERCICE, DE LA PATIENTÈLE, DU STATUT DES PRATICIENS ; LE DR RÉCIPON PORTE UN REGARD AIGUISÉ SUR LE QUOTIDIEN DES CHIRURGIENS-DENTISTES. Par Rémy Pascal Photos : www.sb-photographe.net

À

61 ans, le Dr Brigitte Récipon exerce depuis plus de 30 ans dans le 14e arrondissement de Paris. Il est de tradition d’entamer le portrait de notre praticien du mois en l’interrogeant sur les raisons qui l’ont poussé à choisir le métier de chirurgien-dentiste. Or, dans le cas présent, inversons la question : « Quand pensez-vous arrêter d’exercer ? Et pour quelles raisons ? » La réponse de Brigitte ne pourrait être plus claire : « Hormis des obstacles physiques qui pourraient contraindre mon exercice, je n’ai pas envie d’arrêter. Le plus tard possible donc. Je suis très heureuse au cabinet. J’ai des investissements en cours. En déménageant le cabinet en 2013, j’ai donné un nouvel élan à mon activité, bref je ne suis pas sur le départ. » Sans doute, comme la plupart de ses confrères, elle compare son exercice à celui de ses pairs. Sans doute également, si elle estimait sa pratique éloignée des standards actuels, elle envisagerait de quitter la scène prochainement. Or ce n’est pas le cas, le Dr Récipon n’a jamais cessé de se former et de s’équiper pour toujours offrir la meilleure qualité de soins possible. Elle a d’ailleurs fait l’acquisition d’un CEREC l’année dernière, les avancées technologiques ne l’effraient pas, au contraire. Cela n’a pas été le cas pour sa mère. Elle-même dentiste dans les années 70, elle a prématurément mis un terme à sa carrière pour plusieurs raisons. Premièrement,

Brigitte Récipon exerce depuis plus de 30 ans dans le 14e arrondissement de Paris.

mère de six enfants, elle a placé entre parenthèses son parcours pour se consacrer à leur éducation. « Et puis, je pense également qu’elle a eu peur de ne pas être capable de suivre les évolutions du métier. À l’époque, rappelons que la turbine venait révolutionner les soins. » De l’arrivée de la turbine à celle du CEREC, poursuivons avec notre praticienne qui a vu le métier se transformer en profondeur. DES FONDAMENTAUX IMMUABLES Le métier a-t-il réellement changé ? « La pratique oui, le métier non. La mission des chirurgiens-dentistes reste la même. Il nous appartient de soigner les patients et de les aider à conserver une bonne santé bucco-dentaire. Il est certain que les nouveaux équipements aident, sinon

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CABINET DU MOIS I PORTRAIT DR JEAN-GABRIEL CHILLÈS BELFORT (90)

REPÈRES 1982 Diplômée de la faculté de Montrouge

1987 Installation à Paris (14e)

2013 Achat du nouveau cabinet (14e)

2013 Constitution de la SELARL

2016 Acquisition du CEREC

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PORTRAIT I CABINET DU MOIS DR JEAN-GABRIEL CHILLÈS BELFORT (90)

Tous les membres de l’équipe du cabinet ont des parcours différents, ils souhaitent travailler dans une bonne ambiance en s’enrichissant mutuellement.

remplacent l’œil clinique. Est-ce que je le regrette ? Personnellement, je préférerai toujours parler à une personne qu’à une machine mais pour le moment, c’est encore un praticien qui établit les diagnostics. » Brigitte mentionne la victoire récente et implacable d’un logiciel informatique au jeu de Go sur un jeune prodige. Par cet exemple, elle souligne l’intelligence apportée par les nouveaux équipements. « Mais ces derniers restent à notre service. En somme, peu importent les instruments que nous utilisons s’ils nous permettent de mieux travailler. » Il existe une attitude professionnelle, parfois générée par la technologie, que refuse catégoriquement d’adopter Brigitte : l’enchaînement de rendez-vous de 15 minutes, les yeux rivés sur ses écrans sans décrocher un mot. « Moi, je travaille lentement, je suis méticuleuse et je refuse de me jeter dans la bouche des patients dès qu’ils arrivent. Comme eux, j’ai besoin d’un temps d’adaptation pour me sentir détendue. » Les créneaux de notre praticienne dépassent donc les standards. 15 minutes pour un composite, 45 minutes pour un détartrage, deux heures pour une endodontie, 45

« TRAVAILLER SEULE ÉTAIT FORCÉMENT PLUS SIMPLE À GÉRER. J’AI AUJOURD’HUI DE NOMBREUX PETITS SOUCIS DE TOUTES SORTES QUI SE SONT AJOUTÉS À MES JOURNÉES. »

Salle d’attente lumineuse, sièges modernes, décoration sobre, le cabinet se veut accueillant et rassurant.

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La prévention doit s’enseigner dès le plus jeune âge. Pour notre praticienne, d’une manière globale, la santé bucco-dentaire des Français évolue dans le bon sens.

IL EST DE BON TON, NOTAMMENT CHEZ LES PLUS JEUNES DIPLÔMÉS, DE RÉPÉTER QUE L’ÂGE D’OR DE LA PROFESSION EST DERRIÈRE EUX... minutes pour une mise en bouche d’un Inlay-core. « Travailler vite ne m’apporte aucune fierté, travailler bien si. Je ne doute pas que certains parviennent à travailler vite et bien, mais ce n’est pas mon but. Je veux tisser du lien avec mes patients. D’autant qu’aujourd’hui, à 61 ans, je ne cours plus après l’argent, je suis parvenue à changer ma manière d’exercer. » UN NOUVEAU CABINET À 57 ANS Après avoir obtenu son diplôme en 1982 à la faculté de Montrouge, Brigitte n’a pas tardé à s’installer dans le 14e arrondissement de Paris. Pendant plus de 25 ans, elle va développer son activité dans un petit local accompagnée d’une collaboratrice et d’une

assistante. Locataire, elle souhaite faire l’acquisition des murs pour se constituer un patrimoine et s’assurer une retraite. Mais elle estime le prix de vente trop élevé. Elle décide alors de bousculer ses plans et devient propriétaire, dans le même arrondissement, d’un espace beaucoup plus vaste. Ce format va lui imposer des changements. L’investissement est conséquent et le chiffre d’affaires de notre praticienne ne pourrait suffire à son amortissement. Elle constitue donc une SELARL avec deux associées (les Dr Marie-Véronique Maupoumé et Alexandra d’Ythurbide) dans laquelle elle est majoritaire. Deux jeunes dentistes fraîchement diplômées viennent gonfler cette équipe. « Mon quotidien a radicalement changé. Je suis devenue une chef d’entreprise. Travailler seule était forcément plus simple à gérer, j’ai aujourd’hui de nombreux petits soucis de toutes sortes qui se sont ajoutés à mes journées. » Toutefois, la constitution de la SELARL offre aujourd’hui à notre praticienne un revenu fixe. Concernant les associées, 50 % de leurs recettes nourrissent la SELARL afin de financer les charges du cabinet, les 50 % restants leur reviennent.

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CABINET DU MOIS I PORTRAIT

Le personnel du cabinet est toujours très investi dans ses tâches. Les assistantes se complètent et n’hésitent pas à s’entraider lorsque cela est nécessaire.

L’ÂGE D’OR EST-IL DERRIÈRE ? C’est une idée récurrente. Il est de bon ton, notamment chez les plus jeunes diplômés, de répéter que l’âge d’or de la profession est derrière eux. Beaucoup considèrent que si les 40 dernières années ont été profitables aux chirurgiens-dentistes et leur ont apporté confort et richesse, eux vont devoir faire face à une période bien moins favorable. « Est-ce vraiment le cas ? Pensez-vous vraiment que les praticiens qui débutent sont réellement à plaindre ? Ne peuvent-ils pas, eux aussi, avec énergie et ténacité, s’épanouir intellectuellement et matériellement ? » interroge le Dr Récipon. Elle se souvient avoir entendu ces mêmes commentaires lorsqu’elle débutait sa carrière. L’âge d’or l’aurait-elle aussi précédée… « Peut-être oublie-t-on simplement qu’il s’agit d’un métier difficile qui exige en permanence investissement et engagement. Il me semble que la nouvelle génération sous-estime les contraintes. Pour certains, travailler un samedi devient impensable, ils ont un positionnement d’utilisateurs et de consommateurs au sein des cabinets. C’est dommage car avec du travail, on peut construire de très belles choses. »

« TRAVAILLER VITE NE M’APPORTE AUCUNE FIERTÉ, TRAVAILLER BIEN SI. » LE PARCOURS DU PATIENT Depuis qu’elle exerce, Brigitte connaît certaines familles depuis trois générations. « J’incarne la définition du dentiste de famille ». Cette fidélité à son égard s’explique par l’attention qu’elle porte à ses patients. « Je les connais bien, je m’intéresse à leur parcours professionnel et familial, ce qui me permet d’avoir une bonne appréciation de leur situation. » C’est elle qui présente les plans de traitement.

Depuis qu’elle a constitué une SELARL avec deux associées, Brigitte dit être devenue une véritable chef d’entreprise qui veille sur l’ensemble du cabinet.

Brigitte rappelle une vérité, qui depuis des décennies, n’a pas évolué. Avoir de belles dents, une bonne santé bucco-dentaire, exprime son rang social dans la société. Par conséquent, les demandes de soins seront toujours présentes. Il appartient aux praticiens de parvenir à créer l’offre correspondante. octobre 2017 I Indépendentaire 151 35

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Depuis qu’elle exerce, Brigitte connaît certaines familles depuis trois générations, « j’incarne la définition du dentiste de famille ».

EN CHIFFRES

3

C’est le nombre de générations d’une même famille que peut connaître le Dr Récipon

12

C’est le nombre de patients reçus par jour

8

C’est le nombre de semaines de congés

4,5

C’est le nombre de jours travaillés par semaine

En revanche elle ne parle pas de leur financement et elle délègue cette partie à son assistante. « Il est inutile d’aborder la question du coût lorsque l’on sait, dans les grandes lignes, la capacité économique de ses patients. L’acceptation du devis se jouera davantage sur la motivation à entamer et suivre le plan de traitement que

relation grâce à l’hypnose médicale. « Après avoir été formée, j’ai modifié mon comportement. Désormais, je ne suis plus dans un dialogue permanent avec mon patient car il part ailleurs, il s’évade. Plus exactement, il est dans un état de dissociation. Cette posture change également mon propre état d’esprit lorsque je travaille. »

LE MÉTIER A-T-IL RÉELLEMENT CHANGÉ ? « LA PRATIQUE OUI, LE MÉTIER NON. LA MISSION DES CHIRURGIENS-DENTISTES RESTE LA MÊME : SOIGNER. ». je propose. » En revanche, pour les personnes qui ont des difficultés de paiement, le Dr Récipon tente d’être le plus souple possible et accepte, par exemple, des échelonnements de paiement sur deux ans à hauteur de 100 € par mois. Nous l’avons dit, Brigitte passe beaucoup de temps à échanger et discuter. Elle apprécie d’être en empathie avec ses patients. Elle a toujours exercé ainsi. Or, depuis quelques mois, elle découvre un nouveau mode de

L’IMAGE DU CHIRURGIENDENTISTE D’une manière globale, la santé bucco-dentaire des Français a évolué dans le bon sens. Notamment entre les années 1970 et 1980, le Dr Récipon a constaté une forte chute du nombre de caries dans tous les milieux sociaux. « On ne soigne plus les mêmes bouches qu’il y a 30 ans. Par conséquent, comme la part des soins conservateurs que nous prodiguions a diminué, notre pratique quotidienne a changé. » Si la préoccupation des patients pour leur santé bucco-dentaire s’est accentuée, parallèlement, le regard porté sur les praticiens a également évolué. Pour Brigitte, les chirurgiens-dentistes sont perçus comme

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PORTRAIT I CABINET DU MOIS

Poussée par ses jeunes associées, le Dr Récipon a fait l’acquisition d’un CEREC en 2016.

EN CHIFFRES

400 €

C’est le prix d’un onlay

850 €

C’est le prix d’une prothèse sur un implant

64

C’est le nombre d’heures de travail hebdomadaire

30

C’est le nombre d’années de collaboration continue avec un prothésiste

des professionnels de santé détenteurs d’un vrai savoir et le respect qu’on leur confère est grandissant. « L’entrée dans les cabinets des équipements technologiques a foncièrement changé notre image. Nous sommes aujourd’hui devenus des experts qui manipulent des instruments de haute précision. Nous appuyons nos diagnostics avec des images digitales, nous usinons nos propres prothèses avec des empreintes numériques, etc. » Enfin, dernier élément constitutif du changement de l’image des praticiens : leur capacité à préserver le capital dentaire avec les implants et la dentisterie adhésive notamment. Le temps des mutilations à outrance s’éloigne définitivement. LE COÛT DE LA QUALITÉ Dans un cabinet dentaire, plus qu’ailleurs, “le temps c’est de l’argent”. Partant de ce constat, la durée des rendez-vous a un impact direct sur la rentabilité des soins. Lorsque les tarifs de ces derniers sont opposables, il est parfois difficile de seulement rattraper le coût des charges de son cabinet. Lorsque les tarifs sont libres, il appartient

« L’ENTRÉE DANS LES CABINETS DES ÉQUIPEMENTS TECHNOLOGIQUES A FONCIÈREMENT CHANGÉ NOTRE IMAGE. NOUS SOMMES AUJOURD’HUI DEVENUS DES EXPERTS.» aux praticiens de juger de la qualité de leurs soins pour établir une valeur marchande. Une rude affaire. « Pour ma part, je ne choisis que des matériaux de qualité et je m’applique dans mon travail. Je répercute effectivement ces coûts dans mes tarifs. Je pense que la qualité a un prix, nous sommes des artisans, les patients comprennent et acceptent de payer s’ils sont bien soignés. » Poussée par ses jeunes associées, Brigitte a fait l’acquisition d’un CEREC en 2016. Avant de posséder cet équipement, elle estimait que ce dernier n’était pas stratégique car il

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imposait aux praticiens un temps de travail sur les prothèses qu’il était plus opportun et rentable de déléguer. « En réalité, son utilisation est si simple que je ne regrette pas cet achat. La qualité des prothèses que l’on fabrique a fini de me convaincre. La précision est telle que l’étanchéité des inlays-onlays ou couronnes m’impressionne encore aujourd’hui. » Le Dr Récipon n’est pas adepte des rendez-vous uniques pour les poses de prothèses, elle préfère conserver deux temps pour ce travail comme elle l’a toujours fait avec ses prothésistes. D’ailleurs, comment ont réagi ces derniers lorsqu’ils ont appris l’achat du CEREC… « J’ai eu plusieurs réactions diamétralement opposées. J’ai entendu : “ Super, c’est l’avenir, c’est une bonne idée ! mais j’ai également entendu “ OK, tu ne vas donc plus nous faire travailler…”. Ce qui n’est pas vrai car les prothésistes restent irremplaçables pour les prothèses complexes. » Brigitte collabore avec deux entreprises différentes, ANTHEA dans le 13e arrondissement de Paris et un second laboratoire situé à proximité de son cabinet avec qui elle construit une bonne relation depuis plus de 30 ans. « Ils n’ont pas de coursier, alors ils viennent au cabinet. Cela nous donne l’occasion d’échanger en continu. » Brigitte fait le choix de travailler avec des prothésistes reconnus pour la qualité de leur travail et, là encore, « ils sont peut-être un peu plus chers que leurs concurrents mais je suis exigeante. Et puis, travailler avec du matériel de qualité fait gagner beaucoup de temps… » DÉFENDRE L’OMNIPRATIQUE Si Brigitte a effectué de nombreuses formations au fil de sa carrière, elle n’a pas cédé aux sirènes de l’implantologie. « Être à Paris réduit les contraintes souvent associées aux formations. Tout est sur place, il ne faut pas ajouter aux journées d’enseignement, une journée de déplacement… » Le Dr Récipon a notamment développé ses compétences en endodontie et actuellement, elle suit des enseignements en dentisterie esthétique avec les Dr Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal. Concernant la chirurgie, notre praticienne estime que ses confrères spécialisés sont plus aptes qu’elle à réaliser certains actes, les implants ou les extractions complexes notamment. « Je n’en réalise pas assez pour bien les faire. Contrairement à certaines localités de Province, il est très facile à Paris de trouver des spécialistes à proximité de

SA PASSION ET SON INVESTISSEMENT POSENT UN PROBLÈME, ELLE TRAVAILLE TROP, « LES DIMANCHES AU CABINET, JE CONNAIS ! » son domicile. » Brigitte défend sa position d’omnipraticienne et de dentiste de famille, c’est un rôle qu’elle épouse depuis plus de 30 ans avec le même plaisir. Face à l’avenir, elle reste optimiste et se sent parfois minoritaire dans cet état d’esprit, « j’entends trop souvent des praticiens se complaire dans un pessimisme, voire un défaitisme. Pour ma part, je reste persuadée que des beaux jours nous attendent. » Mais tout de même, sa passion et son investissement posent un problème : elle travaille trop, 54 heures par semaine au fauteuil auxquelles il faut ajouter 10 heures de tâches administratives. « J’ai beaucoup de mal à décrocher, à partir en vacances sans me soucier de l’activité du cabinet. Le fait d’habiter à cinq minutes à pied n’arrange rien… Les dimanches au cabinet, je connais ! » Chaque année, elle se donne un objectif, celui de commencer à réduire son volume horaire. Elle n’a jamais réellement réussi. Brigitte conserve néanmoins le sens des priorités. Et l’arrivée de ses petits-enfants lui a arraché deux après-midi de travail qu’elle leur consacre sans regret.

EN CHIFFRES

Entre 600 € et 850 €

C’est le prix de la couronne céramo-céramique

5

C’est le nombre de minutes qui séparent le cabinet du domicile du Dr Récipon

744 000 C’est le chiffre d’affaires de la SELARL en 2016

Pour notre praticienne, il est certain que les équipements numériques des cabinets dentaires aident, sinon remplacent, l’œil clinique.

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