Barcelonnette - Vallée de l'Ubaye

artistes décorateurs interviennent aussi parmi lesquels le maître-verrier Jacques .... Le fonds beaux-arts consacré à l'œuvre du couple Jean. Caire (1855-1935) ...
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Edifiées à Barcelonnette (et Jausiers) par les émigrants barcelonnettes de retour du Mexique, fortune faite, la construction des villas dites « mexicaines » ou encore villas d’« Américains » s’étale sur un demi-siècle (1870-1930). Elle regroupe une cinquantaine d’édifices pour Barcelonnette (une vingtaine pour Jausiers) qui ont favorisé la création d’un nouvel urbanisme proche de celui des villes d’eaux contemporaines où, de la même façon, les parcs et jardins l’emportent sur le bâti. Par leurs proportions et leur parfaite symétrie, les premières villas (1870-1890) rappellent les demeures bourgeoises classiques du 18e siècle. De cette première génération date La Sapinière transformée en musée.

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Entre-les-deux-guerres, le souffle de la modernité transforme les principaux édifices publics de la ville, reconstruits à grands frais avec le soutien des enfants du pays partis chercher fortune au Mexique : l’église paroissiale, le nouvel hôtel de ville, le nouveau collège, mais aussi la banque privée des « mexicains » fondée à la fin du 19e siècle (1895).

La construction des villas en Ubaye ne se conçoit pas sans celle des tombes érigées dans chaque cimetière de la Vallée par les anciens émigrants qui restent profondément attachés au lien avec le sol natal. Les constructions funéraires, alignées les unes sur les autres, s’imposent par leur monumentalité mais aussi par le choix des matériaux et marbres travaillés, extraits de la Haute Ubaye, du Queyras voisin ou encore importé de Carrare (Italie). Ce patrimoine funéraire exceptionnel est l’œuvre des marbriers et tailleurs de pierre piémontais originaires pour l’essentiel de Barge (province de Cuneo) qui signent avec fierté leur travail et leurs créations.

Ouverte au tourisme de la montagne avec la Route des Alpes, Barcelonnette se dote de nouveaux hôtels et accueille de plus en plus de touristes, sans oublier les marcheurs du Club alpin français. Aujourd’hui les passionnés d’écotourisme et de nature sont attirés par le Parc national du Mercantour créé en 1980 qui les guide dans leur découverte de la flore et de la faune.

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Au 18e siècle, siècle de la paix retrouvée avec le rattachement de la Vallée à la France (Traité d’Utrecht), Barcelonnette accueille d’élégantes demeures urbaines édifiées au nord comme au sud de la cité, qui se distinguent par leur symétrie et le traitement décoratif de leur portail.

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© fonds Lefebvre, coll. musée de la Vallée - Barcelonnette quartier Est face au Chapeau de Gendarme.

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Les riches années (1890-1910), qui correspondent à l’âge d’or du commerce barcelonnette au Mexique, instaurent de nouvelles pratiques architecturales. L’architecture se veut fantaisiste et décorative. C’est la naissance de la «villa-château» développée autour d’une aile en retour d’équerre et coiffée d’une poivrière. Agrémentée d’une véranda métallique enrichie de vitraux, la villa-château se distingue encore par sa toiture en ardoise d’Angers. L’accent est mis sur l’effet de silhouette qui caractérise l’architecture de la fin du 19e siècle, justement baptisé «le siècle de l’éclectisme». On découvre côte à côte, un castel néo-gothique, un palazzo florentin avec son ordonnance de pilastres, un château brique et pierre de style louis XIII, etc. L’entre-deuxguerres marque un net ralentissement de la commande des mexicains. Seule la villa Bleue, achevée en 1931, se distingue par son langage décoratif Art Déco. Les architectes sont recrutés parmi les figures régionales appréciées de leur temps : Eugène Marx et Pierre Julien à Marseille, Morard et Bonnat et Francis Girard à Grenoble, Adolphe Coquet à Lyon, George Debrie et les architectes associés Hiriart-Tribout et Beau à Paris. Un seul architecte, Bernardo Ramelli, est d’origine étrangère, installé à Lugano (Suisse italienne). Des artistes décorateurs interviennent aussi parmi lesquels le maître-verrier Jacques Gruber (1871-1936). Citons encore les ateliers Bessac, Bernard et Louis Balmet qui signe en 1928 les vitraux de la nouvelle église paroissiale Saint-Pierre.

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© Jacqueline Colde - famille Auguste Aillaud-Graugnard-Caire-Rayne à Puebla, 1992.

Les Barcelonnettes au Mexique (1805-2011) Familiarisés depuis des générations avec le commerce et les voyages grâce à l’activité hivernale de tissus et bonneterie, les habitants de la Vallée (environ 2 500 personnes) émigrent aux Amériques entre 1805 et 1955, d’abord en Louisiane, au souvenir français, puis au Mexique, où ils accompagnent l’ascension de la jeune république fédérative des Etats Unis du Mexique enfin libérée du joug espagnol (1820). C’est au cœur de México que s’implantent les premiers commerces de tissus (cajones de ropa). A partir de 1890, ils cèdent la place aux grands magasins copiés sur le modèle parisien, et baptisés : La Ciudad de Londres, la Ciudad de México, Fabricas Universales, Fabricas de Francia, Puerto de Veracruz, Puerto de Liverpool, etc. Soucieux de maîtriser aussi la production, les barcelonnettes fondent des compagnies industrielles (la Compagnie Industrielle d’Orizaba, la Compagnie Industrielle Veracruzana, …) et prennent la direction des fabriques de filature, tissage et impression du coton (Rio Blanco, Santa Rosa, Metepec,…) dans l’Etat de Veracruz. La finance aussi attire les barcelonnettes qui détiennent le monopole de l’émission des billets de banque (Patrice Gouy)…

Depuis 2005, Barcelonnette est jumelée avec le site touristique de Valle de Bravo situé dans l’Etat de México. La petite ville des Alpes abrite aussi un consulat honoraire du Mexique (villa Anita - place Aimé Gassier). Villas de Barcelonnette, quartier Ouest, avenue des trois frères Arnaud (vers 1905).

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Estimé entre 20 000 et 50 000 personnes, le nombre des descendants implantés au Mexique dépasse largement le nombre des habitants de la Vallée : 7 500 personnes. Regroupés aujourd’hui au sein de l’association Racines Françaises au Mexique, (Raices Francesas en México) fondée à México en 2003 par Geneviève Béraud-Suberville, les descendants des barcelonnettes au Mexique, sont chaque été de plus en plus nombreux à découvrir Barcelonnette et sa vallée, à la recherche de leur histoire familiale.

Depuis le départ définitif de l’armée en juillet 2009, l’ancienne ville de garnison (1914), se tourne vers l’éducation et la recherche ; elle accueille depuis 2010 une cité scolaire d’excellence et un centre d’accueil (Séolane) pour les universitaires consacré à la recherche sur les risques naturels et à l’étude de la biodiversité. La ville de Barcelonnette mise aussi sur le développement d’un tourisme culturel de qualité : elle organise le très fameux Festival des Enfants du Jazz (deuxième quinzaine de juillet) et les Fêtes latino-mexicaines (première quinzaine d’août). Depuis 2011, la ville vous propose deux nouveaux circuits urbains à la découverte de son patrimoine historique ; un troisième circuit, la promenade du Verger, vous invite à découvrir Barcelonnette dans le paysage.

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Durée : environ 30 à 45 minutes Balisage : PR – Itinéraire fléché après le passage devant le vieux cimetière Départ et arrivée : place Paul Reynaud

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Fondée dans le premier tiers du 13e siècle, et placée au centre de la Vallée, à mi-distance des bourgs de Saint-Pons et de Faucon, et en bordure de l’Ubaye, la nouvelle agglomération baptisée «Barcelone» se distingue par son plan à damier construit de part et d’autre d’un axe principal de communication, l’axe France-Italie. Ce plan orthogonal, conservé intact au-delà des siècles, fait la qualité du centre historique de Barcelonnette et ferait presque oublier l’altitude de la cité alpine (1135 m) et ses montagnes environnantes qui culminent à 2682 m (le Chapeau de Gendarme).

La promenade du Verger Barcelonnette dans son paysage de montagne

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Barcelonnette, côté parc - De la villa …

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Barcelonnette, côté ville

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Cette promenade permet de traverser le quartier des villas avant de prendre un peu de hauteur sur un sentier balisé qui surplombe la ville pour mieux dévoiler son évolution urbaine et son environnement de montagne tout proche.

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rouges de la villa Bleue. Vers l’Est, la montagne de Siguret qui surplombe Jausiers de ses 3 033m, marque la limite du large bassin agricole et urbanisé de Barcelonnette tandis que, au premier plan, se distingue la tour de l’Horloge du village de En remontant l’avenue de la Libération, Faucon tout proche de Barcelonnette. l’itinéraire passe devant une succession L’Ubac de Barcelonnette, très boisé après de huit villas installées dans leurs parcs. avoir longtemps été une zone agricole En face du parc de la Sapinière, le calvaire bocagère, bénéficie de l’ombre et d’une traditionnel avec ses trois croix indiquait fraîcheur favorables à l’enneigement en la limite entre la ville et la campagne culti- hiver. Sur ce versant propice, la station de vée avant que les villas ne ceinturent le sports d’hiver du Sauze Super Sauze décentre ancien. ploie son domaine skiable depuis plus de Laissant le vieux cimetière à sa droite, 70 ans autour du village d’Enchastrayes. l’itinéraire oblique vers le nord en re- Juste à l’aplomb de la cité, deux monmontant au long de la digue du Pissevin tagnes aux formes évocatrices, le Cha(suivre le balisage). Ce petit ruisseau aux peau de Gendarme (2 682 m) et le Pain de apparences inoffensives a été dompté par Sucre (2 563m), constituent les emblèmes une digue impressionnante dans sa par- incontestés de Barcelonnette. Refuge pritie basse au 19e afin d’éviter que les sou- vilégié des bouquetins, le massif du «Chadaines inondations d’été ne ruinent les peau» symbolise la proximité exemplaire cultures et vergers avoisinants. Ce cours de la nature et des activités humaines en d’eau irrigue de nombreux jardins de la Ubaye. ville avant d’aller rejoindre l’Ubaye. Un En quittant ce panorama, l’itinéraire repeu plus haut, bordant le sentier, un an- joint le Chemin de l’Adroit et complète cien bassin circulaire, aujourd’hui à l’aban- la découverte de l’ubac de Barcelonnette don, complétait le système d’irrigation en dévoilant le domaine skiable de la stadu quartier du Verger à partir de sources tion de ski de Pra Loup installée à 1600 captées et de drains remontant haut dans m avec ses grands immeubles caractérisl’adret de Barcelonnette. tiques des stations intégrées des années Après une courte traversée en forêt, le 1960-70. La promenade se termine par sentier offre une vue en belvédère sur quelques marches qui redescendent vers le quartier des villas avec le toit de tuiles le centre ancien et la Tour Cardinalis.

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Les villas de Barcelonnette constituent pour l’essentiel un patrimoine privé qui ne se visite pas. Seule la villa La Sapinière qui abrite le musée de la Vallée depuis 1988 est ouverte au public.

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1 Une ville neuve du 13 siècle (place Frédéric Mistral) 2 Tour Cardinalis (place Manuel) 3 Rue des Remparts (2, maison Sanche) 4 Maison du subdélégué de l’Intendant de Provence (13, rue Jules Béraud) 5 Le Moulin Reynaud (3, place Aimé Gassier) 6 Place de la Marine 7 Maison natale de Paul Reynaud (27, rue Jules Béraud) 8 Hôtel de ville (place Valle de Bravo)

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Centre ancien et quartier Est (durée environ 1h)

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Chaque numéro correspond à une plaque explicative située à proximité de l’édifice dont il est question.

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Laissez-vous conter l’histoire de Barcelonnette.

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9 Les villas du front de ville (avenue des trois frères Arnaud) 10 Villa Puebla / Monument aux morts (place du 157e RIA) 11 Les casernes de Barcelonnette (quartier Craplet) 12 Hôtel Dieu (médiathèque place Gilles de Gennes) 13 Quartier Saint Pierre (rue Bellon - rue Grenette) 14 Eglise Saint Pierre aux liens (place Saint Pierre) 15 Le Cheval Blanc (rue de Savoie)

16 La Banque de Barcelonnette (9, rue Manuel) 17 L’immeuble des 7 Portes (place Manuel) 18 La Maison dite de la Gabelle (1, rue Manuel) 19 Villa l’Ubayette - sous Préfecture (16, allée des Dames) 20 Villa Bleue (1, avenue Porfirio Diaz) 21 Le vieux cimetière (allée des Rosiers) 22 Statue du Maréchal de Berwick (avenue Antoine Signoret) 23 Villa Chabrand (3, avenue de la Libération) 24 Villa la Sapinière (10, avenue de la Libération)

l’Ubaye

Visite de la ville : juillet et août, tous les vendredis à 16h. Rendez-vous place Valle de Bravo devant l’Hôtel de ville. Gratuit. Informations : Office de Tourisme de Barcelonnette - place Frédéric Mistral tel : 04 92 81 04 71

- www.barcelonnette.com

Le projet «Mini-boucles pédestres» est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Provence-Alpes-Côte d’Azur avec le Fonds européen de développement Régional.

Maquette : Marielle Fribourg - Imprimerie Bernard Vial, Chateau-Arnoux (04) - Textes : musée de la Vallée / OT Barcelonnette - Photographies : Jacqueline Colde, Beatrix von Conta, Claude Gouron, Jean Bernard, coll. musée de la Vallée.

Séolane

le musée de la vallée, La Sapinière Ouvert au public en 1988, le musée de Barcelonnette baptisé musée de la Vallée a pris place dans une villa édifiée en 1878 par Alexandre Reynaud, père du président Paul Reynaud (1878-1966), de retour du Mexique. Léguée à la ville de Barcelonnette en 1971 par son dernier propriétaire, Antoine Signoret, négociant à México, La Sapinière, qui a conservé une partie de son décor, est la seule villa «mexicaine» ouverte à la visite. Des collections ouvertes sur le monde Le musée de Barcelonnette se distingue par l’éclectisme de ses collections ouvertes sur le monde. Les premiers objets venus d’ailleurs ont été rapportés par le voyageur-naturaliste de Barcelonnette, Emile Chabrand (1843-1893) : des pièces ethnographiques, des objets et œuvres d’art en provenance de Chine, du Japon, de Birmanie, d’Inde mais aussi du Mexique, omniprésent dans les collections de Barcelonnette. La collection d’art populaire du Mexique qui rassemble 1000 petits chefs-d’œuvre, abrite aussi les objets rapportés par les émigrants, les costumes portés par leurs épouses, et donnés par les descendants fixés au Mexique. Un fonds photographique important raconte le voyage aux Amériques et la vie des émigrants barcelonnettes et leur réussite sur le sol mexicain. Des images signées des grands noms de la photographie mexicaine. Le fonds beaux-arts consacré à l’œuvre du couple Jean Caire (1855-1935) et Marie Tonoir (1860-1934) accueille aussi Charles Bertier, Achille Mauzan, Pierre Michel… A découvrir les portraits d’animaux de Gilles Aillaud et les sculptures animalières de Laurence Aillaud, descendants de l’architecte Emile Aillaud (1902-1988) dont les racines familiales sont en Ubaye. Le musée de la Vallée a essaimé dans cinq autres communes de la Vallée de l’Ubaye : Saint-Paul-sur-Ubaye, Pontis, Jausiers, le Lauzet et Meyronnes-Saint-Ours. Le musée de la Vallée appartient au réseau départemental des musées des Alpes de Haute Provence.

Ouverture du musée du mercredi au samedi : 14h30 à 18h vacances scolaires toutes zones du mardi au samedi : 14h30 à 18h juillet et août tous les jours, de 10h à 12h et de 14h30 à 19h visites commentées : mardis et jeudis à 16h fermeture annuelle du 15 novembre au 15 décembre visites commentées pour les groupes : sur rendez-vous tel : 04.92.81.27.15 - [email protected] Villa la Sapinière - 10, avenue de la Libération