Baptism Is ... The Immersionist Perspective

Le Dr.Stan Fowler et d'autres tenants de l'élargissement de notre doctrine ..... Comme le souligne John Murray, la doctrine de l'union au Christ est « la vérité ...
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Le baptême ... c'est l'immersion. Seulement!

Éditeurs Steve Archambault Richard Chouinard Nick Cotnoir René Frey Daniel Saglietto PIF (Position Immersionniste dans le Fellowship)

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c’est l’immersion. Seulement!

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TABLE OF CONTENTS

Introduction 4 1. Le baptême, c’est l’immersion. Seulement! 7 René Frey, Saint-Léonard, QC

2. L’origine et l’évolution de cette pratique

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3. Quelle est l’évidence linguistique pour l’immersion?

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4. Le lien entre le baptême et l’état de membre

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5. Les baptistes, le baptême, les débuts

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6. L’évidence théologique pour l’immersion exclusive

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7. Le baptême, le membership et la Parole de Dieu

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8. Quelque histoires de persuasion en douceur

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9. Un appel à l’action

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Gary V Carter, Brampton, Ontario René Frey, Saint-Léonard, QC

Daniel Saglietto, Église Emmanuel de l’Ouest de l’Ile Gordon Belyea, Bowmanville, Ontario

Jeff Eastwood, Charlottetown, Île du Prince Edouard Darcy VanHorn, Vancouver, Colombie Britannique Don Brubacher, Arnstein Ontario

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Steve Archambault

Richard Chouinard

Nick Cotnoir

Pierre Constant

Phillippe Coulidiati

Jean Marie Fahmy

Patrick Fontaine

René Frey

Fritzbert Joseph

Gabriel Mitchell

Sylvain Paradis

François Provencher

Benoit Rancourt

Daniel Saglietto

Jonathan Wedel



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Le Christ ressuscité a commandé à son Église : Allez, faites de toutes les nations des disciples, les immergeant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde (Matthieu 28.19, 20). Quel est le premier exemple de l’exécution de cet ordre? L’impact du message convaincant de Pierre à la Pentecôte était incisif : Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent a Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous? (Actes 2.37). Et Pierre a lancé l’appel : Pierre leur dit : Repentez-vous et que chacun de vous soit immergé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don de Saint-Esprit (v.38). Les résultats furent époustouflants! Par la puissance de l’Esprit, les 120 disciples ont obéi à Christ en faisant ce jour-là 3000 nouveaux disciples! Ceux qui acceptèrent sa parole furent immergés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes (v. 41). Nous remarquons l’obéissance des 120 à suivre à la lettre la recommandation de leur Maître : pour démontrer l’appartenance à Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection, ils ont immergé ces 3000 nouveaux disciples. Puis ils ont continué leur obéissance au Grand Mandat en engageant ces nouveaux croyants dans quatre activités fondamentales dans l’Église de Jérusalem : Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières (v. 42). C’est ainsi que la croissance de l’Église a procédé dans le premier siècle et c’est exactement le même modèle que Dieu bénit encore vingt siècle plus tard : Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés (v. 47). Chaque nouveau croyant ajouté à l’Église manifeste la seigneurie de Christ et son appartenance à l’Église par l’immersion. Ce livret est un encouragement aux Églises du Fellowship canadien, en particulier à notre chère Association d’Églises Baptistes Évangéliques du Québec, à rester fidèle à la Parole que nous avons reçue de notre Seigneur concernant notre tâche de faire des disciples, et en particulier, de les immerger, en leur enseignant d’observer tout ce qu’il a prescrit. Comme Jude, nous nous sommes sentis obligés de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3).

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1. LE BAPTÊME, C’EST L’IMMERSION. SEULEMENT! René Frey, Saint-Léonard, QC

Note des éditeurs : Texte accompagnant la présentation PPT. On peut visionner ce PPT (avec audio) sur le site baptismis.ca

Voici une présentation des raisons pour rejeter l’initiative du Conseil National et pour garder l’immersion comme seul mode de baptême dans notre Association du Québec et dans notre Fellowship d’Églises Évangéliques Baptistes du Canada. Gary Carter, Gordon Belyea et René Frey sont les éditeurs d’un nouveau livre, paru en anglais en avril 2016: Baptism Is... The Immersionist Perspective. Ce livret en est la forme abrégée pour ce Congrès des nos Églises Baptistes Évangéliques du Québec qui a lieu à Saint-Georges-deBeauce les 9 et 10 juin, 2016. On peut aussi télécharger ces deux livres à partir du site baptismis.ca ou bien acheter la version anglaise en format papier ou en format livre électronique sur Amazon. C’est un livre de 260 pages par 13 auteurs, pasteurs de notre Fellowship d’Églises Baptistes au Canada. Cette discussion engagée sur une question déterminante pour nos Églises emprunte les chemins des descriptions bibliques, de la théologie, de l’histoire et de la linguistique. En juin, la version française abrégée sera disponible sur le même site, Dieu-voulant. Pendant cette présentation, nous espérons démontrer que ceux qui immergent entièrement ont raison et que ceux qui versent ou aspergent se trompent. Ensuite, nous posons la question à savoir si notre Fellowship prendra un mauvais tournant en ce qui concerne cette question. Enfin, nous proposerons des moyens pour rester dans le bon chemin en affirmant notre conviction d’en rester avec la doctrine et la pratique de l’immersion SEULEMENT, en accord avec le commandement de notre Seigneur.

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Nous croyons que les immersionistes ont raison par rapport à l’origine de cette pratique, le sens reconnu du mot original pour le baptême, la description de ce rite dans le NT et le sens théologique de l’immersion chrétienne. Les immersionistes ont bien compris l’ORIGINE de cette pratique et son développement dans le NT. Suivez ces trois étapes. Premièrement, dans la période intertestamentaire, les juifs s’immergeaient soi-même dans des piscines nommées Mikveh pour la purification et le prosélytisme. ILS LE FONT ENCORE! Deuxièmement, Jean-Baptiste a repris cette pratique d’immersion familiaire aux juifs et lui a donné le nouveau sens de repentance en préparation pour la venue du Messie. Il a créé une nouvelle communauté en immergeant les nouveaux disciples lui-même plutôt que de continuer l’auto-immersion précédente. Troisièmement, et finalement, l’immersion de Jésus par Jean est devenue le modèle pour son commandement de faire de toutes les nations des disciples, les immergeant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ces trois étapes historiques décrivent le développement de l’immersion comme le rite d’initiation pour les disciples de JésusChrist. Ceux qui immergent entièrement ont raison par rapport à L’ORIGINE de cette pratique. L’Église primitive a suivi les prescriptions du Seigneur Jésus Christ pour l’immersion des nouveaux croyants. Environ 40 jours après ce grand commandement, les pèlerins à Jérusalem pour la Pentecôte qui écoutaient Pierre, crurent d’abord, puis furent immergés, et furent reçus dans la communauté locale où ils persévérèrent dans l’enseignement apostolique, la communion fraternelle, la fraction du pain et les prières. Actes 2.41 et 42 décrivent ce début extraordinaire de l’Église. Keener calcule que pour immerger 3000 personnes dans la ville ce jour-là, les apôtres et quelques collègues, un total de peut-être 30, aurait suffi pour immerger ces disciples dans 30 mikvaoth ou piscines juives d’immersion en quelques heures. Les immersionistes ont raison LINGUISTIQUEMENT. Le sens de l’immersion s’est perdu dans la translittération qui est une échappatoire et un compromis! Les traducteurs de la Version King James et les traductions françaises n’ont pas traduit baptizô. Ils ont translittéré en inventant un nouveau mot baptize avec un sens incertain. Ils savaient que ce Roi James



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avait été aspergé. Ils ont simplement translittéré le mot phonétiquement en créant ainsi la possibilité d’insérer des sens multiples pour ce terme. Jérôme avait déjà fait la même chose quand il a traduit les Écritures Hébraïques et Grecques en Latin pour produire la Vulgate en 405 de notre ère. Il aurait pu traduire baptizô en mots Latins très clairs, tels qu’immergere ou mergere ou tingere, mais il a choisi de translittérer baptizô par baptizare. C’était un accommodement pour ceux qui avaient déjà passé par l’aspersion ou l’effusion (verser) en tant qu’adultes ou enfants depuis 150 de notre ère quand la Didachè a paru, un écrit soi-disant de la part des douze apôtres. Mais ces autres modes supposés du baptême n’ont jamais été associés avec le rite chrétien d’initiation dans le NT. JAMAIS! Toujours dans le domaine LINGUISTIQUE, le sens principal de baptizō et ses dérivés DANS CHAQUE CAS, littéral, métaphorique ou étendu, est IMMERGER, plonger ou tremper. Au chapitre deux du livre Le Baptême c’est…La perspective Immersioniste, nous citons plusieurs érudits en linguistique qui ont recherché le sens du groupe bapt-, incluant Eckhard Schnabel qui a écrit dans le Festschrift pour le 65e anniversaire de Don Carson et a étiqueté chaque occurrence de baptizô dans le lexique BDAG pour conclure que ce mot signifie l’immersion et que la translittération est complètement inutile. L’argument immersioniste est étanche. Mais un instant! N’y a-t-il pas des emplois du groupe bapt- qui font référence au lavage des mains ou aux ablutions de l’AT ou à Nebucadnetsar couvert par la rosée, etc»? L’argument immersioniste est-il vraiment étanche? Baptizô veut dire immerger dans son sens primaire. Nous sommes tous d’accord. Mais il y a des emplois plus étendus, qui conservent le sens de base d’immersion. Lorsqu’on se lavait les mains cérémoniellement au 1er siècle, on pouvait utiliser le verbe baptô ou baptizô. Le sens radical comme quoi les mains sont trempées sous l’eau abondante est encore présent dans un sens étendu. Mais bien plus IMPORTANT encore, dans chaque cas où le CONTEXTE du rite initiatoire chrétien, la signification ne tolère aucun autre sens que l’immersion totale. Ces cas exceptionnels de baptizô ne sont CLAIREMENT PAS dans le contexte du rite initiatoire chrétien. À chaque fois que le contexte est le baptême ordonné par JésusChrist, ce symbole initiatoire utilise toujours le mot baptizô ou ses dérivés et veut dire, à 100% du temps, l’immersion totale. Ceux qui voudraient monter un argument pour ajouter des croyants aspergés ou versés comme membres à part égale dans les Églises de notre Association ou Fellowship n’ont pas la moindre justification linguistique lorsqu’on parle du sens et du contexte. Les immersionistes ont raison sur la base des DESCRIPTIONS du NT. Le NT décrit ce rite d’initiation chrétien comme ayant lieu où il y a de l’eau abondante. Le candidat et le baptiseur descendent tous deux dans l’eau, puis a lieu l’immersion du candidat et enfin, tous deux sortent de

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l’eau, souvent une rivière. Pourquoi aller à une rivière ou un oasis si on va verser un peu d’eau sur la tête? Les immersionistes ont raison THÉOLOGIQUEMENT. Paul enseigne que le baptême est une identification avec Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Aucun autre présumé «mode baptismal», que ce soit l’aspersion, le versement, ou autre ne rend justice à ce sens théologique du rite d’initiation chrétien. C’est pourquoi l’immersion est le symbole par excellence et, en fait, le seul mode légitime pour refléter cette triple identification. C’est pourquoi, sur la base de l’origine de la pratique, le seul sens d’IMMERSION pour ce rite, les descriptions claires du NT et le sens théologique lié à la mort, l’ensevelissement et la résurrection de JésusChrist … nous pouvons déclarer: Ceux qui versent (effusionnistes) et ceux qui aspergent (affusionnistes) se sont trompés! Les effusionnistes et les affusionnistes se sont trompés car on ne trouve nulle part dans le NT un seul exemple de personnes versées ou aspergées pour signaler leur initiation comme chrétiens. La signification théologique décrite par Paul dans Romains 6 et Colossiens 2 à propos de l’identification avec Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection ne concorde pas avec le versement ou l’aspersion. Les descriptions du NT pour ce rite, savoir descendre dans l’eau, immerger et ressortir de l’eau ne concordent pas non plus avec les actes d’aspersion ou de versement. 4 mots auraient pu être utilisés pour ce rite Βαπτίζω (baptizô) immerger Επιχέω (epikeô) verser Ραντίζω (rantizô) asperger Υγραίνω (hugrainô) mouiller Les 3 derniers n’ont pas été employés pour décrire le rite d’initiation d’un nouveau croyant selon l’ordre de Christ. PAS 1 SEULE FOIS! On nous demande si des milliers de martyrs Anabaptistes lors de la Réforme, ayant été versés ou aspergés, n’auraient alors PAS été identifiés avec Christ. La réponse simple à la question est que ces héros de la foi n’avaient pas encore assez de lumière pour recouvrir le sens et le mode immersioniste du NT. Ils se sont identifiés à Christ en instituant le crédo baptisme et ils ont donc été plus radicaux que Luther ou Calvin qui ont continué de «baptiser» les bébés. Ils sortaient de mille ans de noirceur spirituelle médiévale et on doit féliciter leur courage, souvent au péril de leur vie. Mais ils se sont trompés, pour un temps. Beaucoup de Mennonites ont pratiqué l’immersion, per exemple les Frères Polonais. Et plus tard les



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Frères Mennonites ont été réprimés par les Mennonites plus traditionnels pour leur pratique de l’immersion totale. Alors… prendrons-nous un chemin erroné? Nous pourrions facilement nous tromper de direction dans l’une de quatre directions, L’INSPIRATION, LES AMENDEMENTS, LES RÈGLEMENTS OU LE MEMBERSHIP. En ce qui concerne l’INSPIRATION, nous pourrions, sans nécessairement en être conscient, commencer à remettre en question l’inspiration verbale du texte biblique tel que donné dans l’original. Voici le 1er article de notre Affirmation de Foi. Les phrases «tels qu’écrits dans l’original» et «inspirés verbalement» nous démontrent que les mots sont importants. Les mots dans la langue originale sont importants. Il y a un mot que le Conseil National nous demande de changer dans notre Confession de Foi. Le mot «immergés» est le mot biblique original clair, mais on nous demande de le remplacer par le mot translittéré «baptisés», qui ne veut rien dire en Français et qui admet des sens absents des Écritures en ce qui concerne le rite d’initiation que Christ a commandé. L’amendement proposé touche donc l’article 9 de notre Confession de Foi. On nous demande de changer la description de l’Église comme «une compagnie de croyants immergés…» à «une compagnie de croyants baptisés sur confession de foi». L’amendement à notre Confession de Foi proposé par le Conseil National de notre Fellowship touche aux mots et au sens de la Parole verbalement inspirée de Dieu dans l’original. L’inspiration est en cause. La translittération était une ERREUR en premier lieu. Mais ce serait une double erreur de retourner à un terme plus vague après avoir inscrit, il y a 63 ans, dans nos croyances ce qui était clair dès le départ: LE BAPTÊME C’EST L’IMMERSION! Pourquoi réinsérer la translittération «baptisés» et enlever l’expression parfaitement légitime et claire: «immergés»? Les gens du National ont déclaré que ce changement est pour accommoder ceux qui, en tant que croyants, ont été versés ou aspergés. Mais, nous devons être préoccupés par le sens original du mot baptizô, … NON PAS par la tradition, ni l’histoire, ni le sentiment, ni l’inclusivité, ni l’expérience, ni la sincérité, ni les circonstances exceptionnelles. Il n’y a aucun autre mot, aucun autre mode qui a été révélé dans les Écritures soufflées de Dieu sauf baptizô qui signifie uniquement immerger. Avons-nous besoin de réaffirmer que le Grand Commandement de Christ est de faire et d’immerger des disciples dans toutes les nations? Tout élargissement du sens évident de baptizô comme étant exclusivement l’immersion ne respecte ni le texte verbalement inspiré, tel que révélé de façon inerrante à l’origine, ni la directive claire de notre Seigneur Jésus

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Christ. La translittération est un accommodement, un compromis et un obscurcissement. Ne desserrons pas d’un seul cran notre prise du mot baptizô et de la pratique néotestamentaire de l’immersion des nouveaux croyants en Christ. Prendrons-nous un chemin erroné en ce qui concerne les AMENDEMENTS? L’amendement proposé modifierait l’article 9 de notre Confession de Foi définissant l’Église locale: «Nous croyons que l’Église est une compagnie de croyants immergés». Mais ce changement devra être suivi d’autres modifications tels que l’article 10 qui affirme que «le baptême est l’immersion du croyant dans l’eau». Ce processus dangereux de modification touche vraiment à notre ADN! Une fois qu’un amendement de cette taille et importance est passé, l’effet de la boîte de Pandore prend effet et c’est une porte ouverte pour tous les changements de n’importe qui avec une liste de sujets de grogne. Prendrons-nous un chemin erroné pour les RÈGLEMENTS? Le règlement 2.1 déclare que les amendements peuvent être présentés par le Conseil ou par les Églises, pourvu qu’il y ait 10% d’Églises membres pour endosser la notice d’amendement (avec, à l’appui, une lettre exécutée d’un représentant autorisé et accompagné d’une copie des procès-verbaux de la réunion…) Aucune liste de telles Églises n’ayant été publiée ni déclarée, nous comprenons que ce changement est proposé par le Conseil National. On nous dit que le Conseil National a proposé cet amendement à notre Confession de Foi pour qu’une discussion raisonnable puisse avoir lieu et que les deux côtés puissent être entendus. Est-ce raisonnable? Est-ce que cela est en accord avec l’esprit et la lettre de nos règlements? Jusqu’à quel point le Conseil National peut-il proposer un amendement? Pour améliorer la Confession de Foi existante, certes. Pour clarifier la CDF existante, absolument! Mais, PAS pour contredire la CDF existante, ce qui mettrait tous les membres de ce Conseil en violation du règlement 2.1, 6.3 et 6.11b exigeant qu’ils soient en conformité avec la CDF. Tout employé ou membre du Conseil National ou Régional de notre Fellowship d’Églises Évangéliques Baptistes du Canada et de notre Association du Québec qui ne soutient plus notre CDF ne peut continuer de diriger les affaires de notre famille d’Églises, selon ces Règlements. Prendrons-nous un chemin erroné pour le MEMBERSHIP? Dans le long terme, GARDERONS-NOUS NOTRE IDENTITÉ? Quand des «modes de baptême» différents coexistent, comment prêcher avec conviction



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que l’immersion est préférable? Quand le leadership a/effusionniste surgit, comment garder la préférence pour l’immersion? Comment gérer les transferts entre Églises dans un système hybride? Lorsque des membres immersionnistes iront dans une Église effusionniste ou l’inverse, il y aura confusion et affrontement doctrinal, et tout cela au nom de l’inclusivisme, qui est un compromis. La clarté du commandement de Christ sera émoussée. On nous dit qu’il y a déjà de grandes différences eschatologiques entre et dans nos Églises et que nous nous portons quand même assez bien. Mais les différences eschatologiques sont d’ordre descriptif tandis que les changements proposés sont d’ordre PRÉSCRIPTIFS! Eh bien… comment reprendre le bon chemin? Premièrement, nous recommandons au Conseil National de laisser tomber cette initiative. Nos Églises devraient idéalement s’y objecter en rejetant cet amendement proposé. Tout au moins, elles devraient réaffirmer, toutes ensemble leur attachement au seul mode exclusif de l’immersion. Nous encourageons tout chrétien de cette famille d’Église de faire connaître au Conseil National et Régional ses réserves en déclarant son attachement à l’immersion comme seule expression du commandement de Jésus Christ pour le baptême chrétien. Pourquoi attendre? Il est temps maintenant pour notre ASSOCIATION du Québec, notre Conseil, nos Églises, nos pasteurs et tout chrétien Évangélique baptiste de rejeter cette proposition malheureuse. Deuxièmement, il est temps de réaffirmer notre culture immersioniste. On doit raccourcir le temps entre la conversion et l‘immersion en enseignant aux nouveaux croyants à observer tout ce que Christ a prescrit, incluant de se faire immerger au nom tri-unitaire. Et troisièmement, c’est le temps de revenir aux choses fondamentales. Faire des disciples, implanter des Églises, envoyer des ouvriers, suivre Christ totalement dans tout ce qu’il nous ordonne. Pour reprendre le bon chemin, c’est surtout le temps de prier. PRIONS! Nous avons parlé, stratégisé, discuté, écrit et politisé. Il est temps de prier notre Père pour la sagesse pour nos leaders. Sagesse pratique, sagesse biblique. Il est temps pour notre Fellowship d’Églises Évangéliques Baptistes, et en particulier nos Églises de l’Association ici au Québec d’implorer Dieu pour une solution à cette impasse. Oh Dieu, viens à notre secours! N’oubliez pas d’aller au site baptismis.ca pour télécharger gratuitement la copie anglaise du livre, Baptism is… The Immersionist Perspective en vous inscrivant au site web. On y trouvera aussi des articles et des blogs importants concernant cette question. Merci de votre écoute. Gardons l’unité de la foi en professant LA VÉRITÉ dans L’AMOUR selon la Parole inchangeable de Dieu!

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2. L’ORIGINE ET L’ÉVOLUTION DE CETTE PRATIQUE Gary V Carter, Brampton, Ontario

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’immersion est loin d’être un nouveau concept : cela a commencé avec l’héritage des Juifs, et s’est par la suite poursuivi avec la surprenante arrivée de Jean le Baptiseur qui a revu le concept. Et enfin l’immersion a été particulièrement mise de l’avant par Jésus comme élément essentiel de l’initiation de ses disciples. Regardons de plus près ces trois étapes.

Les Juifs de la période intertestamentaire Deux éléments de la tradition juive nous fournissent un indice à l’utilisation de l’immersion comme symbole extérieur de ce qui se passe dans le cœur. Le premier usage de l’immersion totale par les Juifs, et c’est encore très largement utilisé de nos jours, était un rituel de purification dans de petits réservoirs d’eau, des genres de piscines, nommés mikveh. Le mikveh est un bain rituel utilisé pour l’ablution nécessaire aux rites de pureté dans le judaïsme. Le mikveh devait être rempli d’eau récolté des pluies et il y avait des règles strictes d’approbation rabbinique de l’eau. Les femmes devaient se nettoyer dans l’eau après leurs menstruations ou après la naissance d’un enfant, avant qu’elles ne soient autorisées à avoir des rapports sexuels. Les hommes avaient des règles similaires strictes. De plus, on considérait comme impur toute personne qui avait eu un contact avec un mort ou quelqu’un atteint de lèpre. L’immersion dans les eaux du mikvé fournissait un moyen de transformer un individu de l’état d’impureté à un état de purification. C’était un moyen de démontrer son appartenance et sa soumission à Yahvé. La deuxième manière selon laquelle l’immersion était utilisée faisait partie de l’incorporation de non-juifs (païens ou Gentils) à la nation juive. Un Gentil pouvait devenir un juif de la manière suivante : se soumettre à apporter le sacrifice approprié au temple, accepter

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la circoncision, pratiquer l’immersion. Ce rite était connu sous le nom d’immersion prosélyte. Cette immersion totale est encore pratiquée jusqu’à ce jour.

Jean Lorsque Jean le Baptiseur a paru comme le précurseur de Jésus il a brassé les affaires! Le peuple Juif fidèle qui sortait du désert pour se faire baptiser par Jean était déjà au fait du rituel d’immersion expliqué ci-dessus. Mais maintenant, il y avait des modifications. L’accent dans les messages de Jean était de demander aux gens de changer d’esprit, en un mot de se repentir en préparation pour la venue imminente du Messie d’Israël! L’immersion pratiquée par Jean n’était pas 100% similaire aux rituels d’immersion décrits ci-dessus parce que les immersions se faisaient maintenant, pour la plupart dans de l’eau courante. De plus, ce prophète fougueux, Yoḥanan ben Zacharie, a transformé le rituel en devenant l’acteur principal dans l’immersion du candidat, plutôt que de pratiquer l’auto-immersion comme dans le Judaïsme. Jean exigeait que les gens laissent leurs vieilles manières and répondent de façon nouvelle lorsqu’il leur annonçait le Messie tant attendu. Sa rudesse envers les pharisiens est légendaire. Mais leurs critiques n’ont pas dissuadé Jean pourtant. Et tous ceux qui ont reçu l’immersion de Jean pour devenir ses disciples ont fait preuve d’humilité et de soumission profonde à Dieu, Juifs et Gentils ensemble. Cela a dû être particulièrement déplaisant pour les Juifs qui voyaient les Gentils comme inférieurs. Ces non-juifs étaient des idolâtres répugnants aux Juifs. Pourtant ils cherchaient tous ensemble à fuir la colère à venir. Jean a préparé la venue de Celui qui viendrait disant : Moi je vous immerge d’eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous immergera du Saint Esprit et de feu (Matthieu 3 : 11). Alors tout est en place pour la prochaine transition car Jean utilise le même verbe immerger (baptiser), c’est-à-dire plonger, mais pour contraster deux significations : l’immersion de repentance en prévision de la venue du Messie et l’immersion dans le Saint-Esprit par Jésus Christ.

Jésus Jésus est venu s’identifier avec le message de repentance de Jean et à demander l’immersion. Cela a déstabilisé Jean, lui-même un croyant dévoué, humble et soumis. Il savait combien Jésus était pur. Les mots persuasifs de Jésus ont pesé dans la balance : Laisse faire maintenant car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste (Matthieu 3.15). Jésus n’avait point besoin de se repentir, mais il devait se faire immerger, car c’était l’identification symbolique à l’humanité pécheresse afin d’effectuer ensuite son rachat. Quelle humilité pour Celui qui n’a jamais



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péché d’accepter l’immersion accordée à des Juifs, et même à des païens repentants. Jean a ensuite accepté de le faire. Dans l’évangile de Jean, nous avons un éclaircissement à propos du nouveau ministère de Jésus. Après cela, Jésus accompagné de ses disciples, se rendit dans la terre de Judée; et là il demeurait avec eux et immergeait (Jean 3.22). Puis dans Jean 4.2, on obtient la clarification suivante : Toutefois Jésus n’immergeait pas lui-même, mais c’étaient ses disciples. En tant que dernier écrivain du Nouveau Testament, Jean était prudent en ce qui a trait au développement de l’immersion chrétienne. Donc, nous voyons que l’étape 3a, l’immersion pour devenir disciple de Jésus (plutôt que de Jean), est complétée par l’étape 3b après sa mort, son enterrement et sa résurrection. Jésus commande à son Église d’immerger les nouveaux disciples. Et c’est ce qu’elle a fait. N’oublions pas que l’Évangile de Matthieu a paru dans le même temps ou peu après que les épîtres de Paul. La lumière que l’apôtre a jetée sur le sens du baptême était connue dans les Églises. Paul a fait le lien entre le baptême et l’identification à Christ dans Sa mort, son enterrement et sa résurrection.

L’Église Et c’est ce qu’elle a fait. Dans cette 4e étape la richesse du sens théologique s’ajoute. Paul a fait le lien entre le baptême et l’identification à Christ dans Sa mort, son enterrement et sa résurrection. N’oublions pas que l’Évangile de Matthieu a paru dans le même temps ou peu après les épîtres de Paul. La lumière que l’apôtre a jetée sur le sens du baptême était donc connue dans les Églises environ en même temps que l’ordre du Seigneur Jésus d’immerger. Il n’y a pas de 5e étape rajoutant des modes supplémentaires. Restons fidèles au modèle biblique. C’est un fait important pour conclure que dans le NT, le seul mode dans lequel on pratiquait le baptême était l’immersion totale du croyant dans l’eau pour obéir au commandement du Christ et pour respecter le sens théologique donné par Paul. Ce rite d’immersion chrétienne a donc une origine dans l’auto-immersion juive de purification, puis développe à travers l’étape de l’immersion de repentance du Baptiste, préparatoire à la venue du Messie, et aboutit au Grand Commandement d’immerger les nouveaux disciples, avec la lumière du sens théologique paulinien : l’identification à la mort, l’ensevelissement et la nouvelle vie en Jésus Christ.

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3. QUELLE EST L’ÉVIDENCE LINGUISTIQUE POUR L’IMMERSION? René Frey, Saint-Léonard, QC

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ne première version de cet article a été publiée en français par le Conseil National du Fellowship à l’automne 2015 et peut être téléchargé du site FEBCC, du moins en anglais. Ici, nous plongeons plus profondément dans la preuve néo-testamentaire pour l’immersion.

I. Le problème fondamental: Le sens original du baptême a été perdu dans la translittération Les traducteurs du NT ne nous ont fait aucune faveur lorsqu’ils ont translittéré le mot baptizô au lieu de simplement en traduire la signification : immerger. Si la traduction reconnue pour le mot baptizô et les mots de la famille bapt- paraissaient dans nos Bibles, nous n’aurions pas eu besoin d’écrire cet article. La récente version CJB (The Complete Jewish Bible / New International Version: Side-by-Side Reference Edition (Peabody, MA, Hedrickson Publishers: 2011) a décidé de traduire au lieu de translittérer, en employant les termes immersion, immerger, etc de façon systématique, ce qui est tout à fait normal. Si nos Bibles exprimaient le Grand Commandement de Christ dans Matthieu 28.19 par le sens établi du mot grec baptizô : «… les immergeant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit», il n’y aurait pas eu des siècles de confusion et de confrontation parmi les dénominations chrétiennes. Notre Fellowship ne serait pas en désarroi à cause de cette expression grecque francisée. Tous seraient sur la même longueur d’onde : le nouveau disciple serait immergé comme signe de sa nouvelle foi. Point barre. Certain termes dans nos Bibles n’ont pas été correctement traduits mais ont été translittérés. La translittération est le processus de déposer le son phonétique du mot du texte original (le grec) dans la langue cible (le français) plutôt que de traduire (employer un mot ayant le même sens en français). Quelques exemples en provenance du grec sont apôtre (envoyé), épître (lettre), ange (messager), ou alors de l’hébreu : amen (vérité), satan (adversaire), etc.

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Le mot grec “βαπτιζώ” (baptizô) a été traduit «baptiser» en français. C’est le mot normal en grec pour submerger, plonger ou immerger. Ce n’était pas un terme rituel ou théologique du tout. Il aurait fallu simplement traduire ce mot à chaque occurrence selon son sens attesté en Grec : submerger, plonger ou immerger. En ne traduisant pas, mais seulement en transférant le son phonétique en Français, on crée un nouveau mot «théologique» avec l’aura exotique d’une résonnance étrangère dans une langue classique. Les diverses dénominations ont ainsi un écran pour importer leur propre interprétation et pour modifier le moyen que ce rite est administré. Le vrai sens est perdu dans la translittération. La décision de translittérer baptizô en «baptize» en anglais par les traducteurs de la version King James était sans doute motivée politiquement sachant que le roi avait été non pas immergé mais aspergé. Ce même compromis était aussi déjà à l’œuvre lorsque Jérôme a traduit la Bible de l’Hébreu et du Grec en Latin. Il a débuté en 382 et a terminé la Vulgate en 405. Son choix de translittérer baptizô en latin par «baptizetur» alors qu’il aurait pu traduire en utilisant «immergere, mergere ou tingere» était très possiblement motivé par l’influence de l’Église Catholique naissante, le support d’Augustin pour le baptême d’enfants et le rayonnement un siècle et demi plus tôt de la Didachè qui proposait que dans les cas où il manquait d’eau, on pouvait «baptiser» en versant de l’eau sur la tête ou par quelques gouttes.

II. La solution simple : reprendre le sens original que nous connaissons déjà Le sens de la première ordonnance de notre Seigneur n’est généralement pas en litige. Le verbe grec βαπτιζώ translittéré par le mot «baptiser» dans les traductions françaises, est la forme intensive de «baptô.» Le verbe βαπτιζώ signifie «plonger» ou «submerger.» Suivons trois experts: Schnabel, Ferguson et Conant. Dans une étude significativement récente et incisive de la signification de βαπτιζώ, Eckhard Schnabel étudie chaque entrée lexicale pour le groupe de mots bapt- dans le Lexique grec-anglais du Nouveau Testament par Bauer, Danker, Arndt et Gingrich. Schnabel fait valoir qu’il est regrettable que les traducteurs de la NT (même la plupart des modernes) sautent à l’étape injustifiée de la translittération d’un terme parfaitement compréhensible, «immerger» faisant, en effet, de l’hellénisme «baptiser» un terme technique. En d’autres mots, en effectuant systématiquement la translittération au lieu de traduire le sens clair et principal du mot, on finit par donner un sens technique à βαπτιζώ qu’il est inutile à ajouter au sens actuel. Cela ne veut pas dire que βαπτιζώ n’a pas de sens «rituel» car c’était l’acte initiatique pour se joindre au reste fidèle de Jean ou au nouveau corps du Christ. Mais «immerger» est suffisant. Et «immerger» n’est pas un terme qui peut



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être mal compris et interprété de façon divergente par les différentes confessions. D’une manière méthodique minutieuse, Schnabel observe que, dans tous les 77 cas du verbe βαπτιζώ, le sens de «plonger» (ou des sens par extension) est suffisant, soit dans un sens physique ou métaphorique. Schnabel pose la question: «Y a-t-il un changement dans le sens quand les auteurs du NT utilisent βαπτιζώ, un changement vers un sens technique qui peut être exprimé seulement avec le mot emprunté «baptiser»? Il conclut, de manière convaincante, que,

1. Il n’est pas plausible de supposer que les chrétiens du premier siècle ont utilisé βαπτιζώ dans un sens complètement unique. Les preuves disponibles justifient la conclusion que l’utilisation de βαπτιζώ dans le Nouveau Testament relève des paramètres d’utilisation générale grecque. 2. Puisque le verbe βαπτιζώ du verbe, en soi, ne fait pas référence à l’eau, ni à un rite ou une cérémonie en particulier, la position que pratiquement toutes les occurrences de βαπτιζώ dans le Nouveau Testament ont un sens «rituel» et devrait être «traduit» comme «baptiser» devrait être abandonnée ... 3. Il est en effet exact, comme on l’affirme souvent, que la majorité des occurrences de βαπτιζώ dans le Nouveau Testament ont un sens «rituel», décrivant une immersion dans l’eau qui symbolise la purification des souillures morales et spirituelles (sens étendu 1b), c’est-à-dire, un rite de purification – que le référent soit les immersions rituelles des Juifs, ou l’activité de Jean et de Jésus et de ses disciples, ou l’activité des premiers chrétiens. Cependant, il n’y a aucune raison de traiter les rites de purification par immersion pratiqués par les Juifs, par Jean, et par les disciples de Jésus comme étant des entrées lexicales pour βαπτιζώ ayant des sens à part. Numéro 3 ne contredit pas le numéro 2. Le mot «rituel» au numéro 2 est évidemment utilisé comme synonyme pour sacramentel. L’accent tombe sur le caractère non sacramentel de l’immersion chrétienne comme la raison de l’abandon d’une translittération déroutante en faveur d’une traduction simple. Numéro 3 affirme logiquement le symbolisme derrière l’immersion chrétienne dans la majorité des utilisations. On pourrait ajouter à la purification de base du symbole selon Schnabel, le signe spécifique de l’identification avec le Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. 4. Les éditeurs de BDAG ont certainement raison quand ils affirment que «la translittération ‘baptiser’ signifie le caractère céré-

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moniel que les récits du NT accordent à un tel nettoyage. Cependant, le fait que βαπτιζώ est toujours utilisé pour ce que nous appelons le baptême d’eau chrétien ne signifie pas que βαπτιζώ est devenu un terme technique. Le fait que la gamme complète des significations physiques (littérales) et métaphoriques de βαπτιζώ continue d’être présente dans toutes les sources du premier siècle après JC, ainsi que chez les Pères de l’Église grecs, démontre que βαπτιζώ retenait les sens étendus et métaphoriques qu’il avait pendant des siècles. Ces significations étaient connues des lecteurs du Nouveau Testament. 5. Il n’y a pas de nécessité linguistique de traduire, ou plutôt de translittérer βαπτιζώ par «baptiser.» La signification complète et variée du baptême chrétien n’est pas liée par l’expression baptiser ou baptême en français ou le baptême. Et la signification du baptême chrétien n’est pas implicite dans les termes grecs βαπτιζώ ou les autres mots de la famille bapt-. Au contraire, la «théologie» du baptême est exprimée dans des déclarations à propos de ce qui se passe quand les gens viennent à la foi en Jésus comme étant le Messie crucifié et ressuscité d’Israël, quand ils sont immergés dans l’eau au nom de Jésus, exprimant l’engagement à celui qui pardonne les péchés, et quand ils reçoivent la promesse de l’Esprit de Dieu. Le terme immerger préserve le sens de βαπτιζώ de façon tout à fait satisfaisante… Le Dr. Schnabel est très respecté et recommandé par le Dr Henri Blocher. Le Dr. Don Carson répond à la critique de Moïses Silva contre Schnabel ainsi : «L’argument de Moïses Silva, je pense, confond deux choses: (1) le sens du verbe, et (2) son contenu symboliquement chargé lorsque l’action à laquelle le verbe se réfère a lieu dans un certain contexte religieux. Eckhard [Schnabel] se concentre principalement sur le premier, mais sûrement ne nie pas le deuxième; Moïses veut donc se concentrer sur ce dernier qu’il utilise pour domestiquer ou même changer le premier. Érudit de l’Église primitive, Everett Ferguson, a étudié toutes les données concernant le baptême dans les cinq premiers siècles de l’Église. Son étude vaste englobe l’art chrétien (représentations du baptême), les documents écrits par les pères (patrologie), et l’évidence archéologique (bâtiments de l’Église, baptistères). Son magnum opus, Le baptême dans l’Église primitive (953 pages), en est le résultat. Il passe plus de dix pages à citer des exemples extrabibliques de l’utilisation de «βαπτιζώ». Voici sa conclusion: «Βαπτιζώ voulait dire tremper, habituellement en submergeant, mais il signifiait aussi absorber et pouvait donc être utilisé que l’objet soit placé dans un élément (ce qui était plus fréquent) ou qu’il soit absorbé par l’élément (souvent dans les usages métaphoriques) ...



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Verser et asperger étaient des actions distinctes représentés par différents verbes et cet usage a aussi continué dans les sources chrétiennes. Lorsque ces documents parlent de l’effusion du Saint-Esprit ou l’aspersion du sang, ils n’utilisent pas «baptiser» pour ces actions. Notre troisième expert est d’un autre siècle, mais ça vaut la peine de l’inviter brièvement à notre débat. Thomas Jefferson Conant a écrit La signification et l’utilisation de baptizein: enquête philologique et historique pour l’Union Biblique Américaine en 1860. Ayant étudié les occurrences de ce mot dans les 6 domaines de la littérature grecque classique, la Septante, la littérature intertestamentaire, le NT, les autres écrits du premier siècle, les Pères de l’Église, la conclusion qu’il a tirée est qu’il n’y a pas un seul usage de baptizô qui signifie une application partielle d’eau par effusion ou aspersion. Il y a 91 occurrences des mots apparentés à βαπτιζώ dans le groupe bapto dans le NT en entier. Si nous déduisons les emplois où Jean-Baptiste est nommé, il en reste 76. Absolument toutes ces références ont l’immersion comme notion de base, surtout celles parmi ces 76 qui sont dans le contexte du rite d’initiation chrétienne. Le Dr.Stan Fowler et d’autres tenants de l’élargissement de notre doctrine immersionniste prétendent qu’il y a des emplois de βαπτιζώ qui ne signifient pas l’immersion complète, comme par exemple, le cas de Nebucadnetsar qui fut trempé dans la rosée. Mais ce n’est pas un problème pour notre position immersionniste historique car premièrement le SENS est quand même intact : il fut trempé dans la rosée. Deuxièmement, le CONTEXTE nous indique que l’emploi de βαπτιζώ par les auteurs de la Septante n’est clairement pas l’initiation d’un nouveau disciple de Jésus Christ. Or, dans TOUS les cas du rite d’initiation chrétienne, le mot βαπτιζώ ou un de ses mots apparentés est utilisés. Dans aucun des emplois de Επιχέω (epikeô), verser ou Ραντίζω (rantizô), asperger ou Υγραίνω (hugrainô), mouiller pouvons-nous trouver un CONTEXTE du rite d’initiation chrétienne. C’est le même raisonnement CONTEXTUEL pour Marc 7.4 où le lavage des mains emploie Βαπτίζω. Le SENS reste intacte car les mains sont le plus souvent plongées dans l’eau, mais bien plus, le CONTEXTE n’a rien à faire avec l’ordonnance d’identification à Christ. Pour conclure, nous n’aurions même pas besoin d’étudier les descriptions néotestamentaires de baptêmes où Jean-Baptiste d’une part ou Philippe d’autre part descendent dans l’eau avec le candidat, puis immergent et enfin ressortent de l’eau. Nous n’aurions pas besoin de consulter Paul pour comprendre le sens théologique de l’immersion chrétienne comme identification à Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection.

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Nous pouvons sur le simple emploi du sens évident et incontestable de Βαπτίζω être confiants que notre doctrine et notre pratique dans le Fellowship depuis 63 ans sont fidèles à ce que notre Seigneur nous a commandé dans Matthieu 28.19, 20. Ce serait une erreur d’élargir les frontières de ce qu’il nous a commandé de faire par le verbe Βαπτίζω. Ne modifions pas notre doctrine ni notre pratique. Le langage biblique ne nous donne pas cette option.



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4. LE LIEN ENTRE LE BAPTÊME ET L’ÉTAT DE MEMBRE Daniel Saglietto, Église Emmanuel de l’Ouest de l’Ile

Note des éditeurs : Nous avons reproduit l’article de Daniel Saglietto en entier car il l’a écrit en français. Le livre anglais Baptism Is… The Immersionist Perspective en contient un bref résumé. L’importance de l’article ressort du fait qu’on y trouve une exégèse biblique serrée, profitable et très pertinente car le débat porte effectivement sur la linguistique de l’immersion, mais aussi sur la notion du membership. Contrairement à ce que l’on pense, le membership est biblique et il est lié à l’immersion par une réalité commune des plus importantes de la vie chrétienne.

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ans le cadre de la réflexion actuelle sur l’état de membre au sein de notre Association d’Églises, plusieurs personnes ont proposé que la question se révélait être une question concernant l’état de membre plutôt que le baptême. D’autres, au contraire, affirment que c’était une question concernant le baptême. En fait, il s’agit des deux et nous allons voir le lien qui les unit. La question qui nous est ici proposée met donc en présence deux pratiques ecclésiales qui sont des ingrédients essentiels de notre identité de baptiste : Le baptême et l’état de membre de l’église locale. Avant de répondre de façon cohérente à la question qui nous est proposée concernant les modalités d’acceptation de membres qui ont été baptisés, suite à leur confession de foi, par un mode autre que celui de l’immersion, nous devons nous assurer que nous possédons ensemble une même définition biblique de ces deux réalités ecclésiales. Cet article a pour but d’offrir des pistes de réflexions bibliques possibles pour répondre à une telle question, et cela à la lumière de la doctrine paulinienne fondamentale de l’union avec Christ. Dans l’espace qui m’est imparti, je ne reviendrai pas sur le caractère profondément biblique de la nécessité d’une pratique baptismale qui s’adresse uniquement à des croyants1 et cela uniquement par immersion2. Ceci a été déjà traité de façon adéquate dans les autres articles proposés Voir par exemple T. Schreiner & S.D. Wright, Believer’s Baptism, NAC Studies in Bible and Theology, B&H Academics (2006).

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Ibid.

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dans ce recueil. Néanmoins, une telle nécessité apparaitra clairement tout du long du développement proposé. Avant de commencer notre réflexion, il serait profitable, par souci de clarté, de résumer la thèse proposée dans cet article. La thèse qui sera développée ici n’est pas favorable à une pluralité de modes baptismales pour l’accueil de nouveaux membres3. Cette thèse repose principalement sur le fait que les définitions néotestamentaires, en particulier pauliniennes, du baptême et de ce qu’est un membre de l’église locale sont, tout en étant distinguables, inséparables. Cette unité provient du fait que Paul établit chacune des deux sur un même fondement doctrinal : notre salut dans notre union au Seigneur Jésus-Christ. En effet, le baptême et la reconnaissance des membres de l’église locale sont tous deux des expressions ecclésiales visibles de la rédemption accomplie par Jésus-Christ dans sa mort, sa résurrection et son ascension4 qui nous a été alors appliquée en étant unis à lui dans le cadre de la nouvelle alliance lors de notre nouvelle naissance. Paul affirme clairement que notre union au Christ par l’Esprit, dont notre foi et notre obéissance en sont l’expression, est la base et le signifié5 de la pratique baptismale par immersion. Paul affirme aussi que l’union au Christ est le fondement définissant ce qu’est un membre de l’église locale6. Prenant ainsi conscience de ce fondement commun pour

Comme nous le verrons, cet article focalise uniquement sur l’aspect statutaire de la question (règlement et statuts constitutifs de notre association d’église). Nous ne traiterons pas des cas particuliers, en particulier les cas exceptionnels où nous devons utiliser des modes baptismaux alternatifs à cause d’handicap ou de problèmes de santé majeurs.



Je précise ici que lorsque je parle d’expression, je souligne simplement le fait que le salut accompli par Jésus-Christ est ce qui est signifié dans les deux cas et non que ceux-ci ne soient ni des outils ex opere operato ni des pratiques synergiques qui seraient essentielles dans l’application des bénéfices de la rédemption accomplie par Jésus-Christ au croyant. Mon approche sotériologique est monergiste : La nouvelle naissance est une œuvre rédemptrice accomplie par Dieu en nous unissant au Christ par son Esprit Saint. La foi et l’obéissance qui en découlent sont des expressions de cette œuvre régénératrice accomplie par le Saint-Esprit en nous unissant au Christ Jésus (Eph 2), nous permettant ainsi de bénéficier de la vie que Christ reçut par le Père lorsqu’il fut justifié par l’Esprit (1 Tim 3.16, Rom 8.10-12).



Lorsque nous parlons du baptême, le signifié du baptême est ce qui est signifié, ce qui est confessé et proclamé par l’acte Baptismal (ou pour reprendre l’expression augustinienne, le signifié est la description biblique de cette grâce invisible proclamée par l’acte visible du baptême). Le signifiant est l’acte baptismal en soi (l’acte visible).



Comme nous le verrons dans notre étude ultérieure du texte de 1 Cor 12, il est impératif de noter que la distinction systématique qui est parfois faite entre membre de l’église locale et membre de l’église universelle, bien qu’étant utile pour exprimer droitement la réalité de l’église dans l’espace et le temps ainsi que la réalité des tensions actuelles de l’église locale vis-à-vis de sa future consommation lors du retour de Jésus-Christ, ne nous permet pas d’imposer une quelconque dichotomie quant à ce qui fonde chacune de ces deux réalités. Paul parle toujours d’une seule et même église, certes inscrite dans le temps et dans l’attente de sa pleine et entière consommation, mais dont les caractéristiques premières sont des conséquences directes et nécessaires de la réalité de l’union eschatologique du Christ avec Son peuple. Les caractéristiques développées par Paul se doivent d’être les balises de notre propre réflexion quant à la recherche d’une juste et

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chacune de ces deux choses, il devient alors clair que nous ne pouvons affirmer d’un côté une pluralité de modes opératoires quant au signifiant baptismal (immersion, aspersion, effusion…) dans le cadre de notre politique d’acceptation d’un membre dans l’église locale tout en affirmant de l’autre côté, et cela avec raison, un seul et unique mode opératoire dans le cas de la pratique du baptême proprement dit (baptême par immersion). Si nous reconnaissons que Paul établit le baptême par immersion comme le signifiant exclusif de la réalité de notre salut dans notre union au Christ, nous ne pouvons affirmer en même temps que cette même chose (union au Christ) pourrait être signifiée par un mode baptismal différent lorsque nous parlons de la réalité visible et locale du corps de Christ dans le cadre de la politique d’acceptation de membres. Une telle démarche serait alors contradictoire en elle-même, car nous dirions en même temps que le baptême se doit d’être accomplie par immersion (pratique baptismale) et que le baptême peut ne pas être accomplie par immersion (cadre des statuts de l’état de membre). Une telle incohérence engendrerait à long terme, dans la compréhension de nos paroissiens, une confusion quant à l’exclusivité et la légitimité biblique du mode baptismal par immersion comme seule expression visible bibliquement attestée de la grâce invisible de notre union avec Christ, de notre salut.

L’union avec Christ : Fondement de notre Salut et signifié du baptême Si nous devions résumer en une seule phrase l’offre évangélique du Salut offert par Dieu en Jésus-Christ, nous pourrions simplement dire que l’homme est pécheur, et, de ce fait condamné par Dieu à un châtiment éternel, mais que, en plaçant sa confiance en l’œuvre expiatoire et propitiatoire du Christ, il est sauvé. Ce résumé pourrait être lui-même condensé dans l’expression Sola Fide issue de la réforme du XVIe siècle. Cependant, nous nous devons de reconnaitre qu’aujourd’hui, une telle expression, bien qu’elle soit vraie, nécessite d’être clarifiée et précisée pour éviter toute compréhension de celle-ci par le biais du filtre culturel contemporain. En effet, notre société occidentale est entre autre très marquée par l’individualisme, le subjectivisme et l’utilitarisme. Et il ne faut pas nous voiler la face, mais reconnaitre que celles-ci ont bel et bien introduit de la confusion sur le véritable sens biblique du salut par la foi seule. En effet, la foi est trop souvent perçue dans nos églises locales uniquement comme un choix personnel et individuel qui nous ouvre l’accès au salut offert en Christ. Ainsi, la foi est bien trop assimilée à une espèce d’outil mercantile qui nous donne accès à un salut éternel : Dieu nous octroierai notre salut en échange de notre foi. droite politique ecclésiale pour l’acceptation d’une personne comme membre au sein de notre église locale. Dit autrement, notre politique ecclésiale d’acceptation d’un membre se doit toujours d’être le héraut des principes néotestamentaires qui définissent ce qu’est un membre du corps de Christ, à savoir les principes liés à notre union au Christ, Lui qui est la tête du corps qu’est l’église (locale ou universelle).

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Bien qu’étant un peu caricaturale, cette réflexion souligne les dangers d’une compréhension du salut qui fait dépendre l’efficacité de l’œuvre du Christ à la croix uniquement à « mon acte de foi ». Une telle compréhension du salut est incomplète et elle peut devenir le terreau d’attitudes individualistes pouvant être à la fois légalistes ou laxistes. En effet, en séparant de façon bien trop radicale l’œuvre de Christ hors de nous dans l’histoire (incarnation) et l’œuvre de Christ en nous par son Esprit (nouvelle naissance), nous risquons de ne plus saisir avec justesse la place et le rôle du Christ mort et ressuscité dans notre vie de foi. Nous ne devons jamais oublier que la puissance de l’œuvre du salut réside premièrement dans l’œuvre du Christ et non dans l’exercice de notre foi : la foi est semblable à cette main qui s’attache au Christ. Si nous focalisons notre compréhension du salut sur le seul exercice de notre foi, notre compréhension de la place de nos œuvres dans notre marche avec Christ risquerait d’être biaisée. Une saine compréhension biblique de l’œuvre du salut ne pourra donc se faire sans la pleine appropriation de ce qui en constitue son cœur : L’union au Christ7. Comme le souligne John Murray, la doctrine de l’union au Christ est « la vérité centrale de l’entière doctrine du Salut, non seulement dans son application, mais aussi dans son accomplissement une fois pour toutes dans l’œuvre complète du Christ »8. Ainsi, nous pourrions dégager dès à présent quelques causes possibles de cette relativisation du mode baptismal dans notre compréhension de la politique à adopter pour l’acceptation d’un nouveau membre dans l’église locale : •

N’avons-nous pas adopter une vision bien trop individualiste du baptême en focalisant uniquement sur la foi de l’individu, oubliant ainsi le rôle central du Christ dans cette expression de foi que constitue le baptême ? Quel est le fondement et signifié premier du baptême du croyant : sa confession de foi ou l’œuvre de l’Esprit qui l’a uni au Christ et qui se manifeste par la foi ? En effet, la confession de foi est l’expression articulée de l’œuvre du salut que Dieu a accomplie en nous par le Saint-Esprit en nous unissant à son fils Jésus-Christ.



N’avons-nous pas trop facilement séparé la doctrine du baptême et la question du mode d’intégration des membres dans nos églises locales à cause d’une vision bien trop individualiste du salut qui nous cache l’aspect communautaire qui existe aussi dans le baptême ? Le baptême



Pour approfondir cette question entre le salut et l’union au Christ, voir les excellents ouvrages suivants : C. R. Campbell, Paul and Union with Christ, Zondervan, 2012 ; R. Letham, Union with Christ, P&R Publishings (2011) ; M. Garcia, Life in Christ, Union with Christ and Twofold Grace in Calvin’s Theology, Paternoster (2008).



John Murray, Redemption accomplished and applied, Eerdmans (1955), p.161.

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est tout autant un acte communautaire que la reconnaissance des membres l’est. •

N’avons-nous pas une vision individualiste qui nous empêche de voir la véritable dynamique in-corporative présente dans le salut du croyant ? Cette dynamique est alors exprimée de façon inaugurale par le baptême par immersion et se manifeste ensuite dans la réalité de l’église locale. Le croyant a été incorporé au corps du Christ en étant greffé au Christ. Si le baptême par immersion est le mode baptismal biblique exclusif de notre « greffe » au Christ, pourquoi abandonner cette exclusivité dans la reconnaissance locale de notre incorporation au corps de Christ ?

Afin de donner une réponse complète, nous allons premièrement nous tourner vers l’épitre aux Romains pour explorer et établir le lien qui existe entre l’union avec Christ et le baptême.

Baptême et union en Christ : Réflexions sur Rom 6:1-14 Un des passages bibliques les plus importants pour notre réflexion se trouve en Romains 6.1-14. Nous ne pourrons pas proposer ici une exégèse détaillée du texte, mais nous essaierons d’en noter les points importants et utiles à notre réflexion. Après la lecture des cinq premiers chapitres de l’épitre, nous arrivons au chapitre 6, non seulement avec la connaissance du fait que l’homme est un être pécheur dès sa naissance (car il est engendré en Adam (Rom 5.12-21)), mais qu’il est aussi un être au prise d’un roi tyrannique dont le règne est l’expression même des passions de son propre cœur pécheur. Le chapitre 6 va donc aborder la question de notre relation vis-àvis du péché alors que nous sommes devenus des croyants. Le croyant vit ainsi dans l’espérance d’un salut futur pleinement consommé qui a déjà fait irruption dans sa vie. Paul va nous décrire alors la réalité de l’existence et de l’espérance chrétienne en utilisant le caractère inchoatif9 de l’inauguration du règne de Christ dans la vie du chrétien : Le croyant, tout en étant déjà libéré de son esclavage au péché, n’est pas encore complétement exempt de l’influence du péché, il est engagé dans une lutte contre le péché. Ainsi, en suivant le flot du texte, notre péricope s’insère dans cette optique de tension de la vie chrétienne au sein de laquelle le règne de Christ a été inauguré. La question posée en 6 :1 est la démonstration la plus probante de cette tension. Paul veut traiter de front la question de la réalité de l’expérience et de l’espérance chrétienne face au péché. Et c’est dans ce

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Terme décrivant un état qui commence (ce terme vient du latin inchoativus, inchoare (latin classique) qui veut dire « commencer »). Une expression similaire est le « déjà et le pas encore ».

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contexte précis que Paul va développer de façon dense, et cela avec un langage baptismal10, l’aspect le plus fondamental de l’expérience du salut offert par Dieu en Jésus-Christ : L’union en Christ. Douglas Moo résume alors très justement l’argument de Paul de la façon suivante11 : •

Christ est mort au péché (v. 8-10)



Nous sommes morts avec Christ (v. 3-7)



Ainsi : Nous sommes morts au péché (v. 2)

En s’adressant à la communauté des chrétiens de Rome, Paul leur rappelle que s’ils veulent comprendre pourquoi il est absurde de croire que celui qui bénéficie de la grâce offerte en Jésus-Christ puisse continuer à marcher dans le péché (6.1), ils doivent se rappeler qu’ils sont morts au péché (6.2) et que cette mort provient du fait qu’ils ont été effectivement baptisés dans la mort de Christ (6.3b), réalité qu’ils ont confessée officiellement lorsqu’ils ont été baptisés d’eau (6.3a). Au verset 3, Paul relie deux expressions pour parler de l’expérience du Chrétien : « baptisé en Christ-Jésus » (ἐβαπτίσθημεν εἰς Χριστὸν Ἰησοῦν) et « baptisé en sa mort » (εἰς τὸν θάνατον αὐτοῦ ἐβαπτίσθημεν). Celui qui a été enseveli avec Christ (συνετάφημεν οὖν αὐτῷ (6.4)), l’a été au travers du baptême dans la mort du Christ12 (διὰ τοῦ βαπτίσματος εἰς τὸν θάνατον). C’est la mort du Christ qui fut le locus de la mise à mort du croyant : Le croyant a expérimenté sa condamnation à mort, salaire de son péché, en expérimentant la mort du Christ. Cette « mort » doit être alors comprise comme le prélude nécessaire et indissociable de sa nouvelle naissance. Cette vie nouvelle est l’expression de la vie de résurrection qu’il reçoit aussi en Christ en ressuscitant avec Lui afin de vivre une vie pour Dieu (v4, 10-11, cf. Eph 2.6). C’est comme cela qu’il a été uni avec le Christ (v5a), en mourant et en ressuscitant avec Lui. Mais ce n’est pas le baptême en tant que tel qui

Douglas Moo (Ibid, p.360) souligne que certains ont compris « être baptisé en Christ » comme l’abréviation de l’expression « être baptisé au nom de Jésus » (Matt 28 :19, Actes 8 :6 & 19 :5, 1 Cor 1 :13). Néanmoins, comme le souligne avec justesse D. Moo, nous ne pouvons limiter l’expression à cette unique réalité, et l’expression « εἰς Χριστὸν Ἰησοῦν » comporte une réalité spatiale : nous avons été baptisés dans « l’union avec Christ ». Paul exprime d’ailleurs un raisonnement similaire en Col 2.11-12. Pour l’ensemble du développement, le baptême sera toujours compris comme étant pratiqué par immersion, seul mode faisant justice à l’ensemble des données bibliques et particulièrement à l’usage du terme βαπτίζω dans les textes concernés.

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Douglas J. Moo, The Epistle to the Romans, NICNT, Eerdmans (1996), p.354.



Nous soulignons que c’est la mort du Christ à cause du verset antécédent qui le précise : « ἐβαπτίσθημεν εἰς Χριστὸν Ἰησοῦν (…) εἰς τὸν θάνατον αὐτοῦ ».

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opère une telle chose13, c’est la mort de Christ en nous qui occasionne notre mort en Lui. Nous pensons qu’il convient de comprendre alors ici le baptême comme l’acte visible d’une grâce invisible14. La mort et la résurrection du Christ sont les deux faces inséparables d’un même événement passé dont l’efficacité transcende en quelque sorte le temps. Cette efficacité est alors visible dans la vie des élus lors de leur nouvelle naissance. L’union et la communion (expression actuelle de notre union au Christ) avec Christ sont ainsi les réalités qui englobent et définissent la totalité de la vie du croyant depuis son point de départ (mourir avec le Christ et recevoir sa vie de résurrection par le Saint-Esprit) jusqu’à sa consommation (ressusciter15 avec le Christ). Cette union en Christ possède : •

Une réalité juridique : valeur substitutive de la mort du Christ pour notre propitiation et notre expiation et valeur substitutive de la résurrection du Christ pour notre justification (5 :12-21, 2 Cor 5.21).



Une réalité eschatologique : morts en Christ, nous marchons dès à présent dans une vie de « résurrection » qui attend sa pleine consommation dans la résurrection de notre corps.



Une réalité éthique : une vie nouvelle caractérisée par la sainteté et la justice.

Ces réalités découlent du fait qu’être uni à Christ constitue un point critique existentiel du croyant à partir duquel il passe d’un règne à un autre : Il passe du règne du péché et de la mort au règne de la vie (Gal 2.20). 13



Une fois encore, nous soulignons que nous rejetons toute lecture exclusivement sacramentelle de ce texte qui donnerait au sacrement du baptême une valeur intrinsèque vivifiante telle que le « ex opere operato » de la dogmatique sacramentelle catholique romaine. En effet, il est important de noter que le texte ne dit pas que le sacrement du baptême est ce qui donne la vie, mais il dit que c’est un acte dont le signifié est le baptême dans la mort de Christ. Paul ne parle pas directement de l’œuvre du sacrement du baptême, mais il s’intéresse au statut eschatologique de ceux qui ont été baptisés. Cette différence est significative, car Paul focalise premièrement sur le statut des personnes et non sur le statut du sacrement en tant que tel.

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Au-delà de voir l’utilisation du baptême comme uniquement métaphorique (Ibid, p.336), Moo (D. Moo, Romans, NICNT, Eerdmans (1996), p.366) souligne avec justesse que Paul utilise βαπτίζω pour faire référence au baptême par l’eau, et que cette association d’idées (sacrement-régénération) est sûrement due au fait de la proximité temporelle du rite avec la conversion au sein de l’église primitive. Ce rite est appelé par Dunn « conversion-Initiation ». Ainsi, Paul utiliserait l’experience baptismale comme une metonymie pour parler de l’œuvre régénératrice dans notre union au Christ sans les confondre (cf. D. Moo, The Letters to the Colossians and to Philemon, The Pillar New Testament Commentary, Eerdmans (2008), p.202-204). Le rite du baptême peut être ainsi comprise comme l’expression ecclésiale de l’appropriation de l’œuvre du Christ pour la personne : toute la puissance réside au sein du signifié du baptême, à savoir le Christ mort et ressuscité (Voir aussi T. Schreiner, Romans, Baker (1998), p.306-307).

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Nous parlons ici de la résurrection finale et non de l’aspect inchoatif de la résurrection que le croyant a déjà vécu au sein de sa nouvelle naissance (Eph 2.4-6).

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Le baptême ...

Le baptême qui est vécu après la nouvelle naissance est le repère expérimental officiel au sein de l’histoire du croyant à partir duquel il est reconnu par la communauté des croyants comme ayant été au bénéfice de la mort et de la résurrection du Christ. C’est à ce moment que le croyant est déclaré officiellement comme membre de la communauté de la nouvelle alliance, car en étant baptisé il confesse par un acte visible qu’il est bénéficiaire de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ dans sa mort et sa résurrection, œuvre du Christ qui est à la fois le fondement de la nouvelle alliance mais aussi son inauguration (le Christ ressuscité en est les prémices (1 Cor 15.20)). Le baptême devient ainsi ce point d’inauguration historique « officiel et public » (à l’opposé du point historique réel de la nouvelle naissance) à partir duquel l’histoire du Christ (historia salutis) est reconnue comme ayant été efficace au sein de l’histoire du salut de l’individu (ordo salutis) : c’est le moment de la vie du croyant où la communauté reconnait qu’une personne est unie au Christ et qu’elle est au bénéfice de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ16. Ce caractère officiel est souligné lorsque Paul choisit d’utiliser le baptême d’eau comme point de repère pour interpeller ses lecteurs sur une problématique éthique qui concerne avant tout l’individu (marcher encore dans le péché). En effet, Paul aurait pu simplement dire « Ignorez-vous que nous tous qui avons mis notre foi en Jésus-Christ, c›est à sa mort à laquelle nous avons été unis ? ». Cela aurait été juste d’une certaine manière. Mais Paul dépasse le cadre individuel et utilise l’événement public par lequel le croyant exprime au monde son union au Christ pour rappeler à l’ordre ses lecteurs qui se poseraient la question d’une possible marche dans le péché, tout en étant chrétien et intégré dans l’église locale, afin que la grâce abonde (6.1). Le salut offert en Christ n’est pas un salut individualiste, mais nous avons été sauvés (certes, en tant qu’individus) en étant unis au Christ et cette union implique une incorporation dans le corps de Christ. Le Baptême en est la proclamation. Il est aussi un véritable dialogue dans lequel la communauté elle aussi joue un rôle. Elle accueille et reconnait un croyant et un fidèle du Seigneur Jésus-Christ. Elle déclare ainsi de façon implicite que le baptisé et la communauté des croyants sont tous unis au même Seigneur, union exprimée par l’acte d’immersion lors du baptême. Elle reconnait alors cette personne comme un membre du corps dont elle en est l’expression locale : Le corps de Christ.

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Il est ainsi intéressant de noter qu’à ce niveau, nous nous distançons de nos frères réformés pédobaptistes en ce que nous reconnaissons le baptême, non comme le signe (pour le baptisé) de la promesse de la nouvelle alliance alors « accessible » par la foi, mais comme le signe de son « appropriation » de la promesse de la nouvelle alliance pleinement accomplie en Jésus-Christ.



c’est l’immersion. Seulement!

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Ainsi, si notre politique d’acceptation de membres inclut avec raison le baptême comme prérequis, nous nous devrons d’être cohérents avec nos convictions baptismales. Il ne serait pas acceptable de posséder avec raison une vision exclusive de notre pratique baptismale d’un côté (immersion) et une vision pluraliste du mode baptismal dans notre conception de l’état des membres. Mais que devrions-nous faire alors dans le cas d’une personne qui arrive, pour diverses raisons, dans une église locale tout en ayant été déjà été baptisée (avec une confession de sa foi) par un autre mode que celui par immersion ? Il est évident que nous ne devrons pas marcher dans une erreur similaire à celle soulignée par Paul vis-à-vis de la circoncision dans son épitre aux Galates : le baptême n’est pas une condition du salut, elle en est l’expression. Néanmoins, si nous croyons avec raison que le fondement sotériologique de la foi est notre union au Christ par le Saint-Esprit, et si nous croyons que le baptême par immersion est le signe biblique ordonné par notre Seigneur pour signifier cette union, nous serons alors face à une personne qui n’a pas expérimenté le baptême d’eau biblique. 2) Membre du corps de Christ, membre de l’église locale et politique d’état de membre Certains pourraient alors remettre en question la légitimité de vouloir mettre sur le même plan la réalité locale du corps de Christ (comme définie explicitement en 1 Cor 12) et la question de l’état du membre (politique administrative). Une telle remise en question souligne une problématique d’ordre épistémologique : Quels documents devrions-nous utiliser pour établir les caractéristiques officielles d’un membre ? Il est certain que notre redevabilité vis-à-vis de l’Etat Canadien implique nécessairement des caractéristiques qui lui seront propres (comme par exemple l’âge minimum d’un membre…). Mais il ne serait pas juste de ne pas incorporer la vision biblique de ce qu’est un membre de l’église locale (expression locale du corps de Christ) dans notre définition de l’état de membres dans nos politiques ecclésiales. Un tel divorce ne serait pas acceptable car il impliquerait l’existence de deux définitions de ce qu’est un membre de l’église locale. Il est donc important de ne jamais perdre de vue que notre politique ecclésiale d’état de membre se doit toujours d’être le héraut de la réalité biblique de ce qu’est un membre de l’église locale.

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Le baptême ...

Ainsi, c’est en saisissant le point de vue apostolique de ce qu’est un membre de l’église locale que nous pourrons définir les caractéristiques de notre politique d’état de membre. Et si la Bible nous propose une définition du membre de l’église locale dépendante de la réalité de notre union au Christ (dont le baptême par immersion en est la droite expression), notre politique d’état de membre sera tenue d’intégrer cette définition.

L’union avec Christ : Cause de notre union au corps de Christ local et universel Nous allons maintenant développer un peu plus cette notion ecclésiale à l’aide de 1 Corinthiens 12.12-14. Une fois de plus, par souci de clarté, voici la thèse que nous désirons développer : •

Le fait d’être membre du corps du Christ est la conséquence de notre union au Christ.



Le fait d’être membre du corps du Christ (universel et invisible) s’exprime localement et se manifeste visiblement par le fait d’être membre de l’église locale.



Toute politique ecclésiale sur le mode d’acceptation des membres se doit d’être le héraut fidèle de la définition biblique de ce qu’est un membre du corps de Christ alors articulée dans sa réalité ecclésiale locale.



Ainsi toute politique ecclésiale sur le mode d’acceptation des membres (dans une perspective identitaire baptiste) se doit d’être le héraut du fondement sotériologique de notre union au Christ et se doit donc nécessairement d’inclure le mode baptismal, signifiant de notre union au Christ, clairement spécifié par les écrits bibliques. En 1 Corinthiens 12.12-14, Paul déclare la chose suivante :

En effet, comme le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne sont qu’un seul corps, — ainsi en est-il du Christ. Car c’est dans un seul Esprit que nous tous, pour former un seul corps, avons tous été baptisés, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Ainsi le corps n’est pas (formé d’) un seul membre, mais de plusieurs. Paul désire ici souligner la raison pneumatologique du fait que le corps de Christ est un : Nous tous qui avons été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Il avait déjà donné une raison du même ordre quand il avait précédemment souligné que l’unité du corps de Christ était manifeste dans le fait que c’était effectivement le même Esprit qui donnait aux membres de l’églises



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locales une pluralité de dons complémentaires pour l’édification et l’utilité commune (12.4-11). Mais ici, Paul va utiliser une manifestation fondamentale du salut : le baptême dans l’Esprit lors de notre union au Christ. Tout d’abord, Paul déclare que les croyants ont été baptisés dans un seul et même Esprit pour former un seul corps (εἰς ἓν σῶμα), le corps de Christ17. Comme le souligne C. Campbell : La nature même de l’idée de corps de Christ souligne les notions d’incorporation, d’union et d’identification du Christ et de son peuple. De façon générale, le qualificatif de corps de Christ pour l’église exprime une relation et une communion intime et spéciale existant entre Christ et son église.18 Cette formation en un seul corps implique clairement notre incorporation dans le corps du Christ, mais aussi notre union les uns aux autres : Ceux qui sont unis avec Christ sont aussi unis les uns aux autres et il est ainsi nécessaire qu’ils se comportent de telle façon que leur unité réciproque croisse.19 Ensuite, cette profonde réalité ontologique20 s’est faite par une œuvre pneumatologique : nous avons été baptisés dans un même Esprit (12.13a), nous avons été abreuvés d’un seul Esprit (12.13b). Comme le souligne F.F. Bruce : Faith-union with Christ brought his people into membership of the Spirit-baptized community, procuring for them the benefits of the oncefor-all outpouring of the Spirit at the dawn of the new age, while baptism in water was retained as the outward and visible sign of their incorporation « into Christ » (cf. Gal 3.27). And as it was in one Spirit that they were all baptized, therefore it was into one body that they were all baptized.21

17



Comme le souligne G. Fee (The First Epistle to the Corinthians, TNICNT, Eerdmans (1987), p.602-603), l’expression au verset 12 « ainsi en est-il du Christ » (« οὕτως καὶ ὁ Χριστός ») est certainement une forme de métonymie de sorte que Paul utilise « Christ » ici pour parler du corps de Christ. Ainsi, Paul souligne l’unité observable du corps humain comme une métaphore de la véritable unité dans le corps du Christ. Voir aussi D. Carson, Showing the Spirit, Baker (1987), p. 42.

18



C. R. Campbell, Paul and Union with Christ, Zondervan, 2012, p.268-269.

19



Ernest Best, The Letter of Paul to the Romans, The Cambridge Bible Commentary : Cambridge University Press (1967), p.141.

20



D. A. Carson, Showing the Spirit, Baker (1987), p.43.

21



F.F. Bruce, 1 and 2 Corinthians, NCBC, Eerdmans (1971), p.121. Nous avons préféré conserver la citation dans sa langue originale à cause de sa densité et afin de ne pas trahir l’auteur.

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Le baptême ...

La notion de l’église locale en tant que corps ne doit donc pas être comprise de façon superficielle telle une association de personnes qui adhérerait à la même confession. Ceci ne serait qu’une vision faussée de la réalité du corps de Christ, vision qui serait certainement, entre autre, le fruit d’une vision bien trop individualiste du salut. En effet, une telle vision nous pousserait à comprendre l’église comme une simple association d’individus. Or, le Nouveau Testament nous encourage à posséder une vision organique de l’église locale telle que chacun de ses membres l’est avant tout par nature, car ils ont été incorporés au corps de Christ en étant baptisés dans un seul Esprit, en étant unis au Christ. Christ est le dernier Adam qui est devenu Esprit vivifiant (ὁ ἔσχατος Ἀδὰμ εἰς πνεῦμα ζῳοποιοῦν (1 Cor 15.45))22, c’est lui qui nous distribue l’Esprit en étant unis à Lui, l’Esprit eschatologique de la nouvelle alliance, le Saint-Esprit, ce nouveau consolateur. Ainsi, Paul déclare dans notre texte l’unité des croyants en un seul corps, non pas à cause d’une unité confessionnelle (certes, c’est une conséquence de notre union au même Christ définie par les écritures), mais à cause d’une unité pneumatologique : Les croyants forment effectivement un seul et même corps car ils ont été baptisés et abreuvés d’un seul et même Esprit, le SaintEsprit, signe caractéristique de la nouvelle alliance (Jer 36.26 et Ez 11). Ce « corps » qu’ils forment est le corps du Christ : Ils sont tous unis au Christ, Lui la tête du corps tout entier. Ainsi, lorsque nous mettons en place une politique d’acceptation de membre pour l’église locale, c’est aussi cette réalité d’unité spirituelle du corps de Christ que nous désirons exprimer. Le baptême de l’Esprit accompli lors de notre nouvelle naissance, expression de l’œuvre eschatologique de la nouvelle alliance qui a été scellée dans la mort de notre Seigneur Jésus-Christ, est ce qui fonde notre salut et note appartenance au corps du Christ (1 Cor 12.27). Le baptême de l’Esprit est œuvre trinitaire accomplie chez les élus pour leur salut : Dieu baptise ses élus dans le Saint-Esprit (ἐβαπτίσθημεν (12.13a)) en les unissant à son Fils ressuscité, lui qui est devenu, dans son incarnation, le dernier Adam, mais aussi, dans sa résurrection, l’Esprit vivifiant (1 Cor 15.45)23. C’est finalement le baptême de l’Esprit, alors manifeste par la foi (1 Cor 12.3, Rom 8.9), qui est la cause efficace de notre vie de résurrection

Pour une exégèse très pertinente de ce passage, voir R. Gaffin Jr, Resurrection and Redemption, P&R Publishings (1987), p.79-92 ; G. Vos, Redemptive History an Biblical Interpretation, P&R Publishings (2001), p.91-125.



Voir R. Gaffin Jr, Resurrection and Redemption, P&R Publishings (1987) pour approfondir cette dimension d’union économique entre le Christ ressuscité et le Saint-Esprit.

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actuelle (Rom 8.11, Col 2.12) et ainsi la raison d’être du baptême de chaque croyant. Nous nous faisons baptisés car sommes ressuscités en lui par la foi en la puissance de Dieu qui a ressuscité Christ d’entre les morts (Col 2.12). Il est d’ailleurs très intéressant de noter que D. Moo24 traduit l’expression en Col 2.12b, « ἐν ᾧ καὶ συνηγέρθητε διὰ τῆς πίστεως » par « dans lequel [baptême] vous êtes aussi ressuscités avec lui par la foi… » (version NIV, ESV). Certains exégètes préfèrent attribuer comme antécédent au pronom relatif « ᾧ » la personne du Christ (« en qui [Jésus-Christ] vous êtes aussi ressuscités avec lui » (version Colombe, LSG, Semeur)). Mais grammaticalement il pourrait bien s’agir effectivement du baptême, et ainsi du baptême d’eau25. Ceci est intéressant, car ce serait une confirmation de l’importance du signe du baptême dans notre compréhension des deux facettes de notre union au Christ : notre union au Christ en sa mort et en sa résurrection. Le baptême d’eau est alors l’expression confessionnelle de notre baptême dans l’Esprit. C’est par ce baptême de l’Esprit que nous sommes ressuscités dans une vie de foi (Col 2.12 et Rom 8.11) et par lequel nous avons été greffés au corps du Christ. Ce corps est une réalité universelle qui transcende le temps et l’espace (Église de tous les temps et de toute nationalité) qui se manifeste localement par l’église locale. Cette manifestation locale sera effectivement une manifestation droitement articulée de la réalité universelle si les caractéristiques qui définissent chacun de ses membres locaux sont une droite expression des caractéristiques universelles du corps du Christ. Ceci concernera principalement la réalité de notre union au Christ inaugurée par le baptême dans sa mort et le baptême dans l’Esprit (application des bénéfices sotériologiques acquis par Christ dans sa mort et sa résurrection), exprimée par l’obéissance de la foi et signifiée officiellement de manière « inaugurale » par le baptême par immersion et de manière « continuelle » par le repas de la cène.

Conclusion Pour conclure, nous voudrions ajouter que le baptême et le processus de reconnaissance d’un membre dans l’église locale sont tous deux un processus d’identification réciproque identique. En effet, tous deux représentent une étape de la vie du croyant où le croyant et la communauté locale sont en même temps identifiés et identifiants. Et la substance identitaire de ce processus se trouve exclusivement dans la personne du Christ à laquelle nous avons été unis par la foi. Dans le cas du baptême, le croyant revêt officiellement l’identité d’un homme alors uni au Christ et il identifie la communauté dans laquelle 24



D. Moo, The Letters to the Colossians and to Philemon, The Pillar New Testament Commentary, Eerdmans (2008), p.202-204.

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Pour une défense de ce point de vue cf. Ibid.

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il se fait baptiser comme la manifestation locale du corps de Christ dans laquelle il est maintenant incorporé et dans laquelle il va servir. De son côté, la communauté des croyants, qui est témoin du baptême, revêt officiellement, pour celui-ci, l’identité de la nouvelle famille à laquelle il est greffé et dont il sera l’objet de ses soins, et elle identifie le baptisé comme un nouveau membre du corps de Christ qui est alors manifesté localement par elle-même. Dans l’acceptation et la reconnaissance d’une personne comme membre de l’église locale, le croyant revêt officiellement l’identité d’un membre de la manifestation locale du corps de Christ et il identifie la communauté des croyant comme la manifestation locale du corps de Christ dans laquelle il veut servir. De son côté, la communauté des croyants qui accepte un croyant comme membre revêt officiellement, pour celui-ci, l’identité de la nouvelle famille à laquelle il est ajouté, et elle identifie le nouveau membre comme un nouveau membre du corps de Christ qui est alors manifesté localement par elle-même. Dans les deux cas, le processus d’identification est uniquement centré sur la reconnaissance d’une identité conséquente à notre union au Christ et notre incorporation en son corps. Cette nouvelle identité est la conséquence de notre union au Christ, une union dans sa mort et sa résurrection, par le Saint-Esprit, et qui se manifeste par la foi. Ainsi, de même que nous ne pouvons fonder le baptême par immersion sur une autre réalité que notre union au Christ, nous ne pouvons pas non plus fonder notre politique de reconnaissance d’un membre de l’église sur autre chose que la réalité mystérieuse du corps de Christ auquel sont greffés les élus lorsqu’ils sont unis au Christ par la foi. En conclusion, puisque le baptême par immersion est le mode baptismal bibliquement établi pour déclarer qu’une personne est unie au Christ, et qu’elle est ainsi membre du corps de Christ, le baptême par immersion demeure le seul mode valable dans notre praxis pour accepter officiellement des nouveaux membres au sein de l’église locale, manifestation locale du corps de Christ. La seule possibilité raisonnable et cohérente pour accepter des membres qui auraient été baptisés, après confession de foi, par un autre mode opératoire que celui par immersion, serait d’abandonner notre compréhension du baptême par immersion comme seul mode baptismal acceptable pour témoigner de l’union du croyant au Christ. Pour ce faire, il nous faudra alors démontrer exégétiquement que la Bible tolère une pluralité de mode baptismal (immersion, aspersion…) pour signifier notre union au Christ. Ainsi, nous pourrons raisonnablement intégrer une pluralité de mode baptismal pour la reconnaissance d’un membre du corps local de



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Christ, conséquence nécessaire de notre union au Christ. Nous devrions toujours mettre un point d’honneur à ce que nos politiques ecclésiales et fédératives soient le héraut fidèle des Saintes Écritures, certes empreintes de l’amour et de la douceur caractéristiques de notre Seigneur JésusChrist, mais aussi de sa fidélité exemplaire à l’égard du canon biblique. Finalement, nous pensons que la question proposée par notre Association est un questionnement sur la légitimité du baptême par immersion comme mode exclusif baptismal. Et si nos statuts officiels incorporent une pluralité de mode baptismal dans la question de l’état de membre, les membres de nos églises locales, qui n’auront pas tous été baptisés de la même manière, seront logiquement amenés à concevoir que la méthode dont nous baptisons n’est pas importante. En tant que baptistes, est-ce cela que nous voulons ?

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5. LES BAPTISTES, LE BAPTÊME, LES DÉBUTS Gordon Belyea, Bowmanville, Ontario

Note des éditeurs : L’article suivant retrace les débuts des premiers Baptistes en Angleterre 140 ans après la Réforme. On peut lire tout l’article en anglais dans Baptism Is… The Immersionist Perspective disponible sur le site baptismis.ca (pages 33-48). Nous n’avons reproduis que quelques extraits. Pour un résumé très bref de l’immersion à travers l’histoire de l’Église, outre le survol qu’en fait Gordon Belyea, voir les pages 238-240 dans le livre anglais.

La première Église Baptiste en Angleterre date de 1611 avec le retour à Spitalfields de Thomas Helwys et un groupe d’exilés anglais revenus de Hollande, où ils avaient été engagés avec le séparatiste anglais John Smyth… [À Amsterdam, deux ans auparavant en 1609, Smyth avait adopté l’immersion du croyant, s’était baptisé lui-même et le reste du groupe, ce qui était le début des John Smyth Baptistes Généraux. C’était 92 ans après que Martin Luther avait cloué ses 95 thèseZ`s à la porte de Wittemberg, même si certains Mennonites Polonais immergeaient dès le début de la Réforme. Cette petite congrégation à Amsterdam était remarquable car c’était un des filons historiques qui ont produit une communauté actuelle de plus de 100 millions de Baptistes autour du monde]. L’Église Calviniste de Southwark fut établie en 1616 donnant naissance ensuite à la première Église Baptiste Particulière… Cette Église calviniste de pratique baptiste a existé aussi tôt que 1633… Lorsque la Première Confession de Londres fut publiée en 1644, représentant les positions des Églises Baptistes Particulières, il y avait sept de telles assemblées à Londres. Dans cette Confession, l’on trouve écrit pour la première fois par des Baptistes que l’immersion était l’élément essentiel du baptême correct… La pratique de l’immersion n’était pas universellement acceptée ou exigée. Cependant, dans les années 1650, les Baptistes Généraux l’avait adoptée comme le mode standard. En 1677, «les Baptistes étaient presqu’unanime dans leur rejet d’autres modes que l’immersion» (Fowler,

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Stan, More Than A Symbol : The British Baptist Recovery of Baptismal Sacramentalism – Carlisle : Paternoster Press, 2002, 18)… La compréhension de la Confession de Londres de 1644 a particulièrement amplifié et développé la réception de l’immersion par les anglais et a lié la pratique de ce rite à la théologie sous-jacente en permettant à la façon d’effectuer ce rite d’enseigner cette même théologie. Dans l’enseignement du Seigneur et des apôtres, l’obéissance du Seigneur à se faire immerger fut suivie par son commandement d’immerger. Par ailleurs, Paul a décrit la vie chrétienne par le portrait de l’immersion du croyant (Romains 6.3-5, Colossiens 2.12). La parole et l’acte de notre Seigneur a formé pour Paul – et pour nos ancêtres spirituels – une robe sans couture. La déchirure des deux était quelque-chose que nos premiers prédécesseurs ne pouvait tolérer. Une telle déchirure par nous, leurs descendants, pourraient bien devenir un défi que notre mouvement ne pourra survivre.



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6. L’ÉVIDENCE THÉOLOGIQUE POUR L’IMMERSION EXCLUSIVE Jeff Eastwood, Charlottetown, Île du Prince Edouard

Note des éditeurs : quelques retouches ont été apportées et sont signalées par des crochets.

Ce que le baptême représente : La mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus

L

a Bible est remplie d’images et d’illustrations utilisées pour aider la compréhension… Le baptême est une telle image, de la même façon que la table du Seigneur, où l’activité autant que les éléments employés pointent vers les vérités qu’ils représentent. L’eau représente le jugement de Dieu à cause du péché (voir 1 Pierre3.20-21)… Comme Jésus fut baptisé dans la colère de Dieu étant notre substitut (Marc 10.38-39), ainsi nous aussi lorsque nous sommes baptisés, nous symbolisons que nous nous identifions au sacrifice de Christ pour nous. Seulement le baptême par immersion capte pleinement l’image de l’œuvre de la croix de Christ avec laquelle la personne baptisée s’identifie. Les trois motifs de mort, ensevelissement et résurrection sont soulignés consciemment dans le symbolisme de l’immersion que Paul décrit dans Romains 6.1-11 et dans Colossiens 2.12. L’union dans la mort de Christ est mentionnée une fois, l’association dans l’ensevelissement deux fois et la résurrection en Christ est évoquée deux fois. L’image qui émerge du texte devrait nous informer pour la manière de pratiquer le baptême. Le candidat baptême commence debout, s’identifiant ainsi avec la crucifixion de Jésus, il est immergé dans l’eau en identification avec l’ensevelissement de Christ et le fait qu’Il a pleinement porté la colère du jugement de Dieu, et il est relevé hors de l’eau comme Christ fut ressuscité du tombeau. Les images bibliques sont très importantes

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et seule l’immersion porte la force illustrative nécessaire pour perpétuer l’analogie que cette ordonnance vitale représente.

[Ce que le baptême permet d’affirmer : L’identification avec Christ …Si notre union avec Christ est complète (nous sommes pleinement identifiés avec Christ par la foi en Lui) alors il s’ensuit que la meilleure représentation publique de cette réalité est notre témoignage verbal et l’immersion totale de notre corps dans l’eau. Tout comme nous sommes entièrement unis à Christ spirituellement, ainsi aussi nous nous identifions aux 3 moments forts de Sa vie : sa mort (nous tombons en arrière dans l’eau), son enterrement (nous sommes complètement immergés dans l’eau et sa résurrection (nous sommes relevés comme signe extérieur de cette réalité intérieure)].

Ce que le baptême signifie : Le baptême dans l’Esprit Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. (1 Corinthiens 12.13). [Non seulement les vrais croyants sont-ils baptisés dans l’Esprit mais ils sont par ce baptême inclus en un corps de croyants en Christ : l’Église universelle. Christ lui-même baptise le croyant dans l’Esprit au moment de conversion (Marc 1.8). Tout comme le croyant est plongé spirituellement par Christ dans l’Esprit au complet afin de l’adhérer au corps universel, ce même croyant est plongé physiquement par le pasteur dans l’eau de l’Église local afin qu’il s’identifie à elle et elle à lui. Il en devient ainsi un membre visible suite à son témoignage de conversion, son accord avec la doctrine de cette assemblée et son incorporation exprimée (les pratiques variées peuvent inclure un vote ou une simple déclaration publique.]

Ce que le baptême simule : Les péchés purifiés «C’est l’antitype de l’immersion qui vous sauve, vous aussi, maintenant; non pas en ôtant la crasse de la chair, mais en demandant une bonne conscience à Elohîms, par le relèvement de Iéshoua‘, le messie» (1 Pierre 3.21 La Bible Chouraqui). «Et maintenant, pourquoi tardes-tu ? Lève-toi, fais-toi immerger, lave-toi de tes fautes en invoquant son nom» (Actes 22.16 LBC).



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L’acte du baptême ne sauve pas, mais une partie de la signification théologique du baptême est qu’il simule le nettoyage ou la purification; non pas une purification physique, quoique l’immersion dans l’eau pourvoit à cela, mais au-delà de l’action d’une purification physique à la réalité d’une purification spirituelle par l’œuvre de la croix de Christ afin «de marcher en nouveauté de vie» (Romains 6.4). Si nous avons été pleinement nettoyés de notre péché à cause de la rédemption qui nous est pourvue en Christ, il s’ensuit que le baptême par immersion illustre cette réalité avec précision.

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7. LE BAPTÊME, LE MEMBERSHIP ET LA PAROLE DE DIEU Une réponse à Stan Fowler

Darcy VanHorn, Vancouver, Colombie Britannique Note des éditeurs : Il nous semble important de comprendre l’argument officiel pour changer notre Confession De Foi (CDF), un document de 63 ans, sur un article qui définit l’Église comme une compagnie de croyants immergés. Pourquoi changer le mot «immergés» à «baptisés»? Le Dr.Stanley K. Fowler est Professeur au Séminaire Heritage à Cambridge, là où plusieurs étudiants anglophones se préparent pour le ministère pastoral. Dr. Fowler a écrit un livre Rethinking Baptism (Wipf & Stock Publishers : Eugene, OR, 2015) dans lequel nous trouvons les arguments qui soutiennent l’initiative prônée par le Conseil National de notre Fellowship. Nous avons grandement réduit et résumé l’article du pasteur Darcy VanHorn pour ne se concentrer que sur la position du Dr. Fowler et sur la réponse de la position Immersionniste.

L

e Dr. Fowler propose qu’on reçoive comme membres à part égale des chrétiens «baptisés» comme croyants par versement ou aspersion.

Premièrement, il fonde son raisonnement sur sa compréhension que le baptême devrait suivre la conversion sans attendre car c’est la façon biblique d’exprimer sa nouvelle foi. Par conséquent, nous devrions proclamer beaucoup plus clairement que le baptême est la réponse appropriée à l’Évangile de pair avec la repentance du péché et la foi au Seigneur Jésus Christ. Le NT donne plusieurs exemples de cela, selon le Dr. Fowler. La personne qui arrive à la foi en Christ exprime sa repentance et son transfert de confiance en se soumettant au baptême, soit au moment de la conversion, soit très tôt par après. Le Dr. Fowler appelle ceci LA FONCTION du baptême. C’est le moyen d’exprimer sa foi en Christ. Deuxièmement, il croit que ceux qui ont exprimé leur repentance et leur foi en Christ par le moyen du baptême par versement ou de l’aspersion ont accompli LA FONCTION du baptême correctement, même si LA FORME du baptême n’était pas la meilleure. La non-immersion est une anomalie, mais ces personnes ne devraient pas, des années plus tard, être contraintes à repasser par un deuxième baptême par immersion. Car si

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ce deuxième baptême conserve LA FORME plus fidèlement aux normes du NT, c’est une plus grande anomalie de les obliger, contre leur conscience, à passer par un deuxième baptême confessionnel déconnecté de la conversion et l’initiation comme disciple. Afin de répondre à cette position, il s’agit d’abord de poser trois principes bibliques pertinents à notre débat : Il ne faut jamais violer la conscience de qui que ce soit (Romains 14.23). On peut appliquer cela à la personne qui vient demander l’état de membre mais qui ne croit pas devoir passer par un deuxième baptême. Mais il faut aussi l’appliquer au pasteur ou aux Églises qui sont convaincus que l’admission comme membre d’une personne n’ayant pas passé par l’immersion constituerait une désobéissance de leur part quant au commandement de la Grande Commission. Un 2e principe est que dans le NT, tous les chrétiens étaient baptisés (immergés) et si une personne n’était pas baptisée (immergée), on ne le reconnaissait pas comme chrétien. Gal. 3.27 «vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.» Le malfaiteur repentant sur la croix est une exception évidente qui prouve la règle. Le troisième principe est que dans le NT, le baptême est un prérequis pour entrer dans la communion (membership) de l’Église. Actes 2.41 «Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes.» C’est notre position dans le Fellowship. Nous déclarons que «l’Église est une compagnie de croyants immergés». Le Dr. Fowler doit prouver que le premier «baptême» que le croyant versé ou aspergé est en réalité un baptême. En tant qu’Églises membres du Fellowship, nous avons encore, jusqu’à ce jour, maintenu la doctrine et la pratique de l’immersion comme étant le baptême. Donc le premier «baptême confessionnel» était une «confession» mais ce n’était pas un baptême (immersion). Donc le «deuxième baptême confessionnel» n’est pas un deuxième baptême, mais un premier baptême! Est-ce une anomalie qu’une personne fasse profession de foi accompagnée d’un rite non prescrit par le NT, mais qui est néanmoins un vrai engament de la part de celui qui professe la foi? Certainement. Mais la façon de corriger une erreur en pratique n’est pas de pratique une seconde erreur. Le Dr. Fowler a tort de dire que ceux qui «rebaptisent» agissent correctement quant à LA FORME (immersion) mais qu’ils manquent LA



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FONCTION (l’expression de la repentance et de la foi). On ne peut pas reimmerger quelqu’un qui n’a pas été immergé. Le Dr. Fowler pense que le baptême scelle et confirme. Il propose que le baptême suive la repentance et la foi aussitôt que possible. Mais il est prêt à baptiser des croyants qui ont attendu longtemps après leur conversion car il y aura un bénéfice scellant et confirmant pour ces personnes. Nous devons affirmer au Dr. Fowler que par ce même raisonnement, l’immersion ordonnée par notre Seigneur devrait être proposée aux croyants provenant de milieux qui versent ou aspergent et qui «longtemps après» leur conversion pourront goûter à cette fonction scellante et confirmante. Deux autres aspects de la position du Dr. Fowler sont problématiques. Son emploi du terme «sacramentel» pour décrire le baptême est vague et peut créer de la confusion même si à l’origine, ce latinisme ne voulait signaler qu’un engagement et n’avait pas l’idée qu’il y a un pouvoir dans l’eau du baptême. Ce n’était que le serment du soldat qui entrait dans l’armée. L’autre difficulté que nous avons est une des bases qu’il avoue pour en arriver à la conclusion qu’il faut admettre comme membre dans nos Églises des croyants non-immergés. C’est une expérience pastorale dont il parle dans son livre Rethinking Baptism (version Kindle loc. 707) et qui a façonné toute sa pensée sur le baptême. Il s’agit d’un moment de grand embarras qu’il a eu tôt dans son ministère lorsqu’il a dû expliquer à un membre potentiel de son Église que leur baptême confessionnel n’était pas considérer valide par son Église, dû à la manière inappropriée dont l’eau était appliquée. Nous sympathisons avec l’expérience du Dr. Fowler et reconnaissons son cœur de pasteur mais ceci est une base totalement inadéquate pour ses conclusions.

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8. QUELQUE HISTOIRES DE PERSUASION EN DOUCEUR Don Brubacher, Arnstein Ontario

Note des éditeurs : Nous n’avons inclus que 4 des nombreux témoignages de ceux qui avaient cru en Christ mais qui avaient fait partie de communautés pratiquant le versement ou l’aspersion. Plus tard, recevant plus de lumière, ces personnes ont heureusement passé par les eaux de l’immersion ordonnée par notre Seigneur sans renier l’étape spirituelle importante de leur expérience passée.

Angelin Dossou Chers frères et sœurs dans le Seigneur, je vous salue dans le beau et précieux nom de notre seigneur Jésus-Christ. Mon nom est Angelin Dossou, je suis né à Cotonou au Bénin dans une famille chrétienne méthodiste. Je suis ingénieur civil de profession et je réside à Montréal avec ma famille depuis 14 mois. Dès ma plus tendre enfance, j’ai été initié à la vie chrétienne en famille et à l’Église. Mais je me suis personnellement engagé à suivre Jésus à un moment où ma famille traversait une situation assez difficile. J’avais environ 10 ans et j’étais constamment malade, incapable d’aller à l’école. Je passais mes journées entre ma maison, l’hôpital et les séances de prières avec ma mère dans la douleur, le doute et l’angoisse. C’est à l’une de ces séances de prière que j’ai accepté le Seigneur Jésus dans ma vie. J’avais pris conscience que je suis un pécheur voué à l’enfer et que le seul moyen d’y échapper est d’accepter le Seigneur Jésus comme mon Seigneur et Sauveur. “Car le salaire du péché c’est la mort mais le don gratuit de Dieu est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur” (Romain 6. 23). J’ai alors confessé mes péchés et pris l’engagement de le suivre jusqu’à la fin de mes jours. A partir de ce moment le Seigneur changea ma vie. La peur et le doute avaient disparu. J’avais désormais de l’assurance et la confiance de mon créateur. Aussi les enseignements que je recevais à l’école du Dimanche et auprès de mes parents, qui autrefois ne me disaient pas grand-chose, avaient plus de sens et de significations pour moi. Par exemple, “ne pas

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mentir”, “ ne pas voler”, “obéir aux parents”, “craindre Dieu et ne pas jurer en vain par son nom” étaient des actions auxquelles le petit garçon que j’étais faisait beaucoup attention et s’efforçait de respecter autant qu’il le pouvait. Plus tard, je me suis fait baptiser par aspersion d’eau dans mon église locale conformément à ses pratiques. Au fil des jours, le Seigneur se révélait de plus en plus à moi à travers sa parole et ses œuvres dans ma vie. Et, depuis une dizaine d’année, j’ai commencé à me questionné sur la notion du baptême chrétien. Je me demandais si le baptême par aspersion que j’ai reçu était bien conforme à celui recommandé par le Seigneur Jésus. J’avoue que j’ai longtemps cherché à esquiver la question en me disant que l’essentiel pour moi est que ‘’je suis sauvé’’. Mais au fil de mes méditations sur le sujet, le Seigneur a fini par me convaincre. La question qui me revenait souvent était la suivante : si le Seigneur m’a sauvé, qu’est ce qui m’empêcherait de lui obéir en toute chose? N’a-t-il pas dit lui-même dans Jean 14.15 : «Si vous m’aimez, gardez mes commandements»? C’est alors que j’ai décidé de me conformer à sa recommandation en demandant aujourd’hui à être baptisé par immersion. Je rends grâce à Dieu qui par amour pour moi a permis et planifié cet événement. Aussi, je m’engage à le servir avec vous, communauté de l’Eglise Baptiste Emmanuel. Merci à tous et que Dieu vous bénisse.

Témoignage de Serge et Sandrine Kouami Concernant notre conversion et baptême Moi, Serge Kouami, je suis né en 1974 au Cameroun. Ma famille était animiste donc je n’ai pas été baptisé à l’enfance, quoiqu’il y ait un mélange de croyance et parfois nous allions à l’Église à Noël. En 1997, à l’âge de 23 ans, un prof de Philo a distribué des Bibles Gédéons et je me suis mis à lire concernant le jugement de Dieu. J’en avais peur. J’ai commencé à fréquenter l’Église Évangélique du Cameroun, qui est de type Réformée. Dans les études bibliques, un ami me parlait avec conviction. J’ai demandé : «Comment fait-on pour aimer Dieu?» J’ai compris qu’il fallait se reconnaître pécheur et accepter Christ comme son Sauveur. Je me suis retiré dans ma chambre et j’ai prié pour recevoir Christ et accepté qu’il soit mort sur la croix pour mes péchés. Le lendemain matin, je me suis senti léger. On était en 1999 et je prêchais l’Évangile à tout le monde. Deux ans plus tard, en 2001, dans une assemblée de l’Église Évangélique du Cameroun à Yaoundé, selon leur coutume, j’ai reçu l’aspersion qu’ils appelaient «baptême». Je me suis marié à Sandrine en 2007 et en 2011, nous sommes arrivés au Canada. Je réfléchissais à la question du baptême. J’avais lu dans la Didachè que



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dans l’Église du premier siècle, s’il n’y avait pas de cours d’eau disponible, on baptisait avec peu d’eau. Mais mon pays avait beaucoup d’eau. Alors j’ai continué ma recherche concernant l’immersion et j’étais prêt à obéir au Seigneur. Nous sommes allés à l’Église Baptiste Évangélique d’Ahuntsic avec le pasteur Sylvain Paradis. En 2011, il a fait un appel pour le baptême. Je n’ai pas répondu à l’appel immédiatement, mais quand le pasteur m’a interpellé, nous avons commencé de bonnes discussions. Plusieurs camerounais étaient arrivés à Ahuntsic et Sylvain voyait leur foi mais s’étonnait de leur aspersion. Par ailleurs, à chaque fois qu’il présidait à la Table de communion, il invitait «ceux qui ont été baptisés par immersion suite à leur conversion» de prendre part à la Sainte Cène. On en parlait et il m’a demandé pourquoi je ne ferais pas partie de la classe de baptême. J’ai acquiescé et nous avons étudié le sens du mot baptiser, comme quoi c’est une translittération du mot pour immerger, plonger. 2 ou 3 autres africains n’ont pas voulu passer par l’immersion mais j’étais convaincu et je fus immergé en même temps que 6 ou 7 autres candidats. Plus tard, Sandrine et moi avons transférer à l’Église de Rosemont. Moi, Sandrine, je suis née en 1981 au Cameroun. Dans l’année qui a suivi, mes parents m’ont fait «baptiser» par aspersion selon l’habitude de l’ÉÉC. Plus tard, en 2003, à 23 ans, je me suis fait confirmer. C’était une cérémonie où il y avait des confirmations et des aspersions. Mais je n’avais pas encore passé par la conversion spirituelle personnelle. Peu après, un pasteur évangélique m’a encouragé d’assister à un groupe de prière. J’ai reçu l’enseignement concernant le besoin de repentance et la nécessité d’accepter Christ comme Sauveur. Mon mari a été baptisé par immersion en 2011 mais pour moi c’était quand Pasteur René Frey a fait un appel pour le baptême juste avant que nous débutions l’Église-fille à Saint-Léonard. J’ai été convaincu par la Parole que j’obéissais au commandement de Jésus Christ en me faisant baptiser par immersion maintenant que j’avais reçu la lumière du salut. Nous servons ensemble dans cette implantation à SaintLéonard.

Le témoignage de Wendy Solorzano Je m’appelle Wendy Solorzano, je suis née au Guatemala, et depuis ma naissance ma mère m’a guidée et élevée dans la Parole. Nous assistions à une assemblée évangélique de la mission centroaméricaine, et c’est à travers le témoignage de ma mère, et par l’explication qu’un frère de l’Église m’a fait de l’Évangile et l’amour de Dieu, que j’ai compris que j’avais besoin d’un Sauveur, car j’étais pécheresse et que Jésus avait payé le prix de mon châtiment à la croix. Je n’avais que 10 ans, mais je me souviens très bien de ce moment. Depuis, j’ai continué à grandir dans la foi, et peu de mois après, sans avoir reçu de cours de préparation, j’allais

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me faire baptiser. Pour cette occasion, on avait planifié une retraite à un endroit à la campagne pour avoir un temps de communion et la célébration des baptêmes. Au Guatemala, on manque souvent d’eau, et justement le jour de mon baptême, le bassin qui devait être rempli d’eau n’était rempli qu’à un pied de hauteur. Les baptêmes ont quand même eu lieu comme prévu, mais le pasteur a pris un verre d’eau et nous avons été baptisés par effusion, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le pasteur semble avoir agi sur l’inspiration du moment parce que les baptêmes sont généralement par immersion. Je me rappelle que j’étais très contente d’avoir obéi à Dieu en me faisant baptiser. J’allais pouvoir participer au repas du Seigneur et cela me rendait très heureuse. Après ma conversion et mon baptême, j’ai traversé mon adolescence avec les luttes que tout jeune de cet âge vit, ma foi a été ébranlée par des situations familiales très difficiles, qui nous ont poussées à immigrer au Canada. Dieu s’est servi de ce gros changement dans ma vie pour me rapprocher de Lui et raffermir ma foi. J’ai commencé à servir dans l’Église, et j’étais vraiment impliquée dans le groupe de jeunesse. C’est là que j’ai rencontré mon époux, nous nous sommes mariés lorsque j’avais 20 ans, et nous avons continué à servir à l’Église. Mon mari a fait partie du conseil d’anciens pendant quelques années. Six ans après notre mariage, nous avons quitté cette assemblée et Dieu nous a guidés à l’Église Baptiste Évangélique de Rosemont. En 2001, nous avons commencé à y assister régulièrement durant 5 mois avant de décider de devenir membres de l’Église. Nous avions hâte de servir et nous impliquer dans les différentes activités ! Ces mois à être assis ont été très édifiants après avoir été impliqués dans plusieurs ministères à notre ancienne Église. Nous avons compris que c’est facile de tomber dans l’activisme et oublier la raison pour laquelle nous servons. Ce temps à Rosemont a été béni, nos cœurs étaient remplis de joie et nous avons eu ce temps de réflexion que nous n’aurions pas pris si nous avions continué à l’autre Église. Lorsque le temps est venu de suivre le cours pour devenir membres, la question nous a été posée de comment nous avions été baptisés. Mon époux avait été baptisé par immersion, et moi, par versement ou effusion. Je n’y voyais aucun mal! Pourquoi poser cette question, me demandais-je ! J’ai pris connaissance que l’Église de Rosemont baptisait selon le modèle prescrit par notre Seigneur et Pasteur René me disais que même si l’expérience que j’avais eue était une obéissance au Seigneur avec la lumière que j’avais reçue comme fillette de 10 ans, c’était important de considérer la lumière plus grande que j’avais maintenant. Et il m’a demandé si, pour la cause de l’unité de doctrine et de pratique dans l’Église, j’étais prête à considérer être baptisée par immersion conformément au comman-



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dement de notre Seigneur. Quand j’ai entendu ça en tout premier, je me suis demandé pourquoi mon «premier baptême» ne comptait pas. Ma réaction première a été : «bon, alors je serai seulement adhérente» ! (Mais au fond de moi, je ne voulais pas cela)! Je me rappelle qu’on m’a invitée avec amour à suivre des cours de baptême pour mieux comprendre ce que disent les Écritures par rapport au baptême. Je me disais en moi-même, que pour eux mon baptême ne comptait parce qu’il n’était pas selon le modèle du NT mais pour moi, il était aussi vrai que tout autre baptême par immersion. Je me disais que Dieu devait penser la même chose que moi. Cependant, Dieu a mis dans mon cœur le désir de prendre le cours, d’en apprendre un peu plus, vu que je n’avais jamais eu de cours de baptême. De toute façon, je n’étais pas obligée de me faire baptiser à nouveau, cela restait mon choix. J’ai suivi le cours qui a duré plusieurs semaines, et à chaque leçon, j’étais surprise de voir à quel point c’est clair dans la Bible que c’est un symbole, et pour que ce symbole soit significatif, il faut qu’il soit fait comme ordonné et qu’il représente ce qui est signifié, c’est-à-dire la mort, l’ensevelissement et la résurrection de notre Seigneur. J’ai réalisé, par la grâce du Saint-Esprit de Dieu qui habite en moi depuis ma conversion, que bien que le baptême ne me sauve pas, si je voulais obéir à Dieu, je devais pouvoir choisir librement de me faire baptiser de la façon qu’Il l’avait ordonné dans Sa Parole. Pas à la façon que des hommes avaient décidé pour x raison, ou bien «peu importe comment, l’important c’est de le faire»! Non! Dieu avait ordonné le baptême! Jésus lui-même s’est fait baptiser. Mon ancienne vie est enterrée lorsque je plonge dans l’eau, et ma naissance à la nouvelle vie que j’ai en Christ se manifeste lorsque je sors de l’eau. Je m’identifie à la mort, l’ensevelissement et la résurrection de mon Sauveur! Pourquoi ne pas vouloir lui obéir si c’est si clair? Dieu, par Sa Parole, m’a donné la conviction entière et profonde de procéder à cet acte d’obéissance, sans craindre ce que les gens qui me connaissaient pourraient penser et qui savaient que j’avais été «baptisée», sans me sentir humiliée publiquement, je voulais obéir à Dieu. Je me sens bénie d’avoir été éclairée et enseignée dans la Parole par rapport à mon baptême, et d’avoir eu l’occasion de corriger mon erreur d’accomplir toute justice. Bien que c’était par ignorance, je suis heureuse de savoir que j’ai fait ce que Dieu voulait. J’ai suivi ses directives selon l’esprit et la lettre de sa volonté, je ne l’ai pas fait à ma manière, ni à la manière des hommes, mais à Sa manière. Si par ignorance, j’avais commis une erreur et fait quelque chose hors norme par rapport au mariage, au salut ou tout autre ordonnance de Dieu, j’aurais aimé corriger cet erreur et agir selon la lumière plus ample et procéder de façon à obéir Dieu.

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J’ai la joie de participer au ministère d’évangélisation dans l’Église, et lorsque la personne fait profession de foi, nous entamons le cours de baptême tout de suite après. Et je suis heureuse de confirmer à chaque fois à celui qui a cru, par l’enseignement de la Parole, que Dieu a ordonné le baptême afin qu’on s’identifie avec Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Je dis à cette personne que déjà le mot baptiser veut dire immerger, que notre Dieu est un Dieu qui se soucie des détails, et qu’il attend à ce qu’on suive pleinement l’esprit et la lettre de cette ordonnance et non à moitié. Gloire à Dieu pour Sa grâce et Son amour, et pour Sa Parole, qui nous éclaire et nous guide.

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9. UN APPEL À L’ACTION

ous invitons tous les délégués, pasteurs et Églises à considérer qu’il vaut mieux suivre pleinement ce que le Seigneur Jésus Christ nous a commandé que d’être inclusifs. Revenons à ce que nous savons : le baptême, c’est l’immersion. Seulement! Aucune référence biblique au versement ou à l’aspersion pour l’initiation chrétienne n’a été présentée par ceux qui veulent élargir les critères afin de permettre à des non-immergés de devenir membres dans nos Églises. Aucune! Où est la base biblique pour ces «autres modes de baptême»? Nous voulons dialoguer, mais sur la base de la Parole plutôt que les sentiments. Refusons le compromis et la confusion. Combattons pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes. Agissons contre cette initiative. Nous tenons à la vérité. Nous y tenons avec amour. Que la tête de l’Église dirige nos discussions avec les attitudes de son Esprit! Steve Archambault, Richard Chouinard, Nick Cotnoir, Pierre Constant, Philippe Coulidiati, Jean-Marie Fahmy, Patrick Fontaine, René Frey, Fritzbert Joseph, Gabriel Mitchell, Sylvain Paradis, François Provencher, Benoit Rancourt, Daniel Saglietto, Jonathan Wedel. Saint-Georges-de-Beauce, juin 2016