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noblesse par deux citations décernées au cours de la Seconde Guerre ..... modernes. Inversement, des .... ont signé cette initiative : la Belgique, l'Alle- magne, l'Espagne, la ...... dans la durée, les militaires blessés et les familles de militaires.
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N ° 2 9 9 9 D U 2 9 S E P T E M B R E 2 0 1 2 • L E M A G A Z I N E D E L A M A R I N E N AT I O N A L E

L’EUROPE, UNE RÉALITÉ QUOTIDIENNE POUR LA MARINE NATIONALE

Coopération franco-britannique

Gabian 12.3

Ressources humaines

Première escale d’un SNLE à Faslane PAGE 21

Entraînement supérieur de groupe PAGE 23

Bilan professionnel de carrière PAGE 26

 

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LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

ÉDITORIAL

SOMMAIRE AZIMUT

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ACTUALITÉS

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Universités d’été de la Défense : les acteurs de la Défense pendant deux jours à Brest • Force d’action navale • Polynésie française : passation de commandement • Bilan de l’été des plongeurs démineurs de la Manche • Team Défense: une équipe Défense des sportifs médaillés aux JO de Londres • Corymbe : le Ventôse intervient au profit d’un navire piraté • Un nouveau commandant pour la Gendarmerie maritime • Piraterie : interaction avec la Gendarmerie nationale de Mayotte • Remise de fourragère à l’état-major de la Force de l’aéronautique navale • Antilles : opération de sauvetage en mer • À la découverte de l’aéronautique navale • La Marine rend hommage à l’amiral de Guichen

PASSION MARINE

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L’EUROPE, UNE RÉALITÉ QUOTIDIENNE POUR LA MARINE VIE DES UNITÉS

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Coopération franco-britannique : french SSBN at Faslane (Scotland) une première ! • Coriolis en zone Corymbe : Shom et Marine nationale main dans la main • Entraînement Gabian 12.3

CHRONIQUE DU PERSONNEL

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Ride 2 Recovery : un programme de soutien et de réadaptation des blessés en opérations • Solidarité Défense : « Ceux qui nous défendent ont parfois besoin de nous » • Le bilan professionnel de carrière : un outil de communication RH pour les marins

ESPACE LOISIRS

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Journées du patrimoine 2012 : les sites de la Marine dévoilent leurs secrets • Des marins et des livres • Électron libre

AGENDA

L

e prochain numéro de Cols Bleus sera le 3000e. And so what(2) ? D’abord il n’y aura pas le grand bug du passage au 3000e numéro ! Ensuite, votre revue s’inscrit, comme l’action des unités de la Marine, dans la permanence et la durée et elle a donc de beaux jours devant elle car elle est un irremplaçable outil de cohésion et de rayonnement. Enfin, en perpétuelle adaptation, Cols Bleus continuera d’évoluer et d’innover. La réflexion est, comme le veut le célèbre dicton, « en cours ». En attendant cette date anniversaire, nous avons choisi d’illustrer comment la Marine vit la réalité européenne. En pratique, inlassablement, du niveau central jusque dans les unités, du niveau stratégique au niveau tactique, individuellement ou collectivement, nos partenaires européens sont toujours plus intégrés à l’activité de la Marine. Les quelques exemples que nous avons rassemblés ne constituent bien entendu pas une liste exhaustive. Ils ont pour seule vertu et pour unique ambition d’illustrer une volonté ancienne et forte : la coopération multinationale qui, avec la complémentarité interarmées, sont le fondement de l’action militaire contemporaine. Les marins de tous les grades sont au cœur de cette réalité. De l’autre côté de l’Atlantique, en 1956, la vision de l’amiral Arleigh Burke, alors chef d’état-major de la Marine américaine, n’avait-elle pas été d’ouvrir le fameux US Naval War College(3) aux officiers étrangers venus des nations alliées du monde entier. Sa vision était claire et pouvait s’énoncer ainsi : « To foster trust, knowledge, friendship and cooperation among partners(4)… » Cette thématique est au cœur du sujet. L’immersion dans un système est la seule véritable méthode qui permette de se connaître mutuellement, de s’estimer, de se comprendre, de travailler ensemble en dépit quelquefois des difficultés linguistiques et culturelles, et de trouver des solutions opérationnelles, techniques ou encore tactiques. Ce sont ces différences qui nous font nous questionner sur nos propres certitudes, qui nous enrichissent et donc qui nous rendent plus forts même si l’on ne peut nier, à l’évidence, que beaucoup reste à faire. L’interopérabilité des matériels et des procédures ne vaut en réalité rien sans celle des hommes.

Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga Directeur de la publication (1) (1) Et le décompte continue. (2) Et alors ? (3) École de guerre (interarmées, opérée par l’US Navy à Newport, Rhodes Island). (4) Promouvoir la confiance, connaissance, amitié et la coopération parmi les alliés.

33

COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 3

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Amers et Azimut

Situation des bâtiments déployés au 25 septembre 2012 Au large Brest large de Brest FREMM AAquitaine quitaine BHO BBeautemps-Beaupré eautemps-Beaupré BH BBorda orda BH LLaa PPérouse érouse FFASM ASM LLatouche-Tréville atouche-Tréville Motte-Piquet FFASM ASM LLaa Mott e-Piquet FASM FASM PPrimauguet rimauguet FASM ASM DDee Grasse Grasse iso PM L’Her L’H ’ er Aviso PE Adroit Adroit CMTT Céphée Céphée CMTT Croix Croix du SSud ud BEM Monge Altaïr BRS Altaïr

45 bâtiments à la mer 5 600 marins en mer

Entraîn Entraînement Déploiement hydrographique Déplo Déploiement hydrographique Dép o Déplo Déploiement hydrographique Entraînement Entra EEntraînement ntra Entraînement Entraî Entraînement Ent E Entraînement Expérimentation Ex Entraînement E Entraînement Entraînement Entraînem ntraîne Entraînement CMT MT LL'Aigle 'Aiggle

St-Pierre-et-Miquelon ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Au large des Antilles FS Germinal Opération Carib Royal St-Barthélemy St-Martin Guadeloupe Martinique CLIPPERTON Clipperton

oiement hydrographique hydrographique BH Laplace Déploiement D Dakar akar

ANTILLE-GUYANE A ANTILLE-GUYANE Guyane française

Librev Libbrev

Au lar ge de la l Guy anne large Guyanne 00 La La GGracieuse racieeuse EEntraînement ntraînement P400

FS Ventôse Opération Corymbe

POLYNÉSIE FRANÇAISE Polynésie française

Point d’appui Base permanente à l’étranger et outre-mer Département, collectivité ou territoire d’outre-mer Zones économiques exclusives françaises 4 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

Au large de La Ré FS Floréal BATRAL La Grandièr BRS Aldébaran PSP Le Malin

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EN MISSION PERMANENTE : Sous-marin lanceur d’engin (SNLE) Atlantique II Commandos

ographique ographique ographique

AAviso viso LLVV LLee Hénaff Hénaff

Déploiement Déploiement

CMT MT LL'Aigle 'Aiggle Patrouille atrouille Manche / Mer du Nord Manche Nord PPatrouille atrouille PSP Cormoran Cormooran Au llarge arge de TToulon ooulon aulle PPAA Charles Charles de GGaulle Mistral BPC Mistral Avisoo CDT CDT Birot Birot Aviso Guépratte FLF Guépratte AAviso visoo CDT CDT Bouan Bouan

rrographique ographique

Entraîneement Entraînement Entraîneement Entraînement Patrouille Patrouille Entraîneement Entraînement Entraînement Entraîneement

Abu Dhabi

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Lib breville Libreville Mayotte

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large de La Réunion loréal RAL La Grandière Aldébaran Le Malin

La Réunion

Océan Indien FLF La Fayette Opération Atalante FASM Dupleix Opération Enduring uring FFreedom reedom

RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

Entraînement Entraînement Entraînement Entraînement

Wallis-et-Futuna WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

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INFO

actus

UNIVERSITÉS D’ÉTÉ DE LA DÉFENSE LES ACTEURS DE LA DÉFENSE PENDANT DEUX JOURS À BREST Les 10 et 11 septembre 2012, les principaux acteurs de la défense se sont réunis à Brest pour les universités d’été de la Défense. L’occasion de poursuivre la réflexion alors qu’ont commencé les travaux du Livre blanc. Le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian était entouré du chef d’état-major des armées et des chefs d’état-major des trois armées. Sénateurs et députés membres des commissions de défense s’étaient aussi déplacés en nombre.

Sur les quais de la base navale de Brest, une exposition présentait un éclairage sur les thématiques actuelles d’emploi des armées. Dans les tentes, les quelque 450 universitaires plongeaient dans des univers différents : opérations littorales, dissuasion nucléaire… La présence de toutes les armées était l’occasion de faire percevoir le caractère interarmées des opérations actuelles.

Pour l’occasion, plusieurs bâtiments de guerre étaient ouverts à la visite. Un sous-marin nucléaire d’attaque et la frégate européenne multimission (Fremm) Aquitaine ont particulièrement suscité l’intérêt des visiteurs.

Les universitaires ont pu assister à une démonstration dynamique de forces des trois armées. Il s’agissait d’illustrer en grandeur réelle les différentes missions de la Défense, comme le contre-minage ou encore une reprise de vive force d’un navire par les commandos. Un défilé aérien a aussi permis de montrer la complémentarité des aéronefs de la Marine et de l’armée de l’Air. 6 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

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Enfin, le CEMM a abordé la question du durcissement des opérations de crise et le développement des trafics « qui réclament des moyens militaires de plus en plus complexes ». Devant une assemblée composée d’invités français mais aussi étrangers, le CEMM a porté l’attention des universitaires sur la nécessité de distinguer les intérêts nationaux liés à notre souveraineté et ceux dont la responsabilité pourrait être partagée au sein d’alliances. ®

1 Le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Bernard Rogel, a présenté les enjeux stratégiques de la Marine, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires et à leurs qualités : « Ces hommes et ces femmes constituent la pierre d’angle de la Défense, pilier des intérêts de la Nation. » Il a ainsi expliqué comment la mondialisation influe sur notre sécurité : « À l’instar de l’espace et du cyberespace, l’utilisation de la mer comme support de flux – le sea network – est devenue stratégique. Des menaces sur ces flux auraient des conséquences importantes et rapides sur l’économie de notre pays. »

Il a également mis l’accent sur la souveraineté et la guerre des ressources : « La raréfaction des ressources à terre oriente aujourd’hui les intérêts vers la mer, la France étant tout particulièrement concernée, compte tenu de l’étendue de sa zone économique exclusive. » L’amiral Rogel a aussi exprimé le souci de la contraction du temps. « Engendrée par l’emploi des réseaux d’information, elle nous oblige à être prêts à agir dans des délais toujours plus courts. En ce sens, le pré-positionnement des forces, permis par la liberté des mers, représente un atout déterminant. »

Retrouvez l’intégralité du discours du CEMM sur le site Internet : www.defense.gouv.fr/marine Site internet de la 10e édition de l’Université d’été de la Défense : www.universite-defense.org

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INFO

actus

POLYNÉSIE FRANÇAISE PASSATION DE COMMANDEMENT 1 Le contre-amiral Anne Cullerre a pris ses fonctions de commandant supérieur des forces armées en Polynésie française (Comsup FAPF) le 3 septembre 2012. Elle succède au contre-amiral Jérôme Régnier. Le contre-amiral Anne Cullerre assume également les responsabilités de commandant des zones maritimes de Polynésie française et de l’océan Pacifique, de commandant des forces maritimes de l’océan Pacifique (Alpaci), de commandant du centre d’expérimentation du Pacifique (Comcep) et de commandant de la base de défense de Polynésie française. Les deux années de commandement du contreamiral Régnier ont été jalonnées d’actes significatifs dans trois domaines : les opérations, la restructuration des FAPF dans le cadre de la réorganisation des forces de souveraineté et la création de la base de défense de Polynésie française. Au titre des missions définies par leur contrat opérationnel, les FAPF ont participé activement à des exercices multinationaux et à plusieurs rencontres internationales. Ceci a conforté la position de la France comme partenaire essentiel à la coopération régionale et comme contributeur de premier plan au maintien de la sécurité en zone Pacifique.

CÉRÉMONIE DE PRISE DE COMMANDEMENT DU CONTREAMIRAL ANNE CULLERRE SUR LE SITE DE LA CASERNE D’ARUE « LIEUTENANT-COLONEL BROCHE », À TAHÏTI.

Dans le domaine de l’action de l’État en mer en Polynésie, le centre maritime commun (CMC), piloté par le commandant de la zone maritime de Polynésie (Comsup FAPF) pour le compte du hautcommissariat, a été créé. Cela a considérablement amélioré la coordination interministérielle des moyens aéronautiques utilisés pour le sauvetage en mer et la surveillance de la zone économique exclusive (ZEE). Dans le cadre de la réorganisation, les FAPF ont vécu une refonte en profondeur de leur structure et de leur format. Le 1er janvier 2011, la base de défense de Polynésie française et le groupement de soutien associé ont été créés. En juillet 2012, le régiment d’infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie (RIMa-PP) et la base aérienne (BA) 190 ont été dissous. En août 2012, le détachement terre Polynésie (DTP/RIMaP-P) et le détachement air (Detair), mettant en œuvre deux Casa 235, ont été crées. En complément du dispositif interarmées en Nouvelle-Calédonie (FANC), les FAPF constituent le principal point d’appui aéromaritime du théâtre Pacifique. Elles conduisent au quotidien les missions hauturières de sauvegarde maritime et de souveraineté. ®

BILAN DE L’ÉTÉ DES PLONGEURS DÉMINEURS DE LA MANCHE 1 Chaque année, du mois de juin au mois d’août inclus, le groupe des plongeurs démineurs de la Manche, basé à Cherbourg, traite plusieurs centaines de munitions datant de la Seconde Guerre mondiale. Ces munitions sont récupérées et stockées tout au long de l’année pour être traitées ultérieurement dans un endroit bien défini. De la Manche au Pas-de-Calais, en passant par le Calvados, la Seine-Maritime et la Somme, ce sont 98 obus, 243 grenades, 4 mines, 8 mortiers et

32 bombes qui ont été contre-minés pendant l’été. Cela correspond à un poids total de plus de 7 tonnes de munitions pour un équivalent TNT de plus de 4 tonnes. À la même période l’année dernière, 38 obus, 2 mines, 3 mortiers et 4 bombes avaient été contre-minés. Le groupe des plongeurs démineurs de la Manche effectuent environ 40 missions routières par an, comptabilisant 110 jours d’intervention, sur 870 km de côtes et 7 départements. ®

LE GPD MANCHE EN INTERVENTION À OYE-PLAGE (PAS-DE-CALAIS) CET ÉTÉ.

TEAM DÉFENSE UNE ÉQUIPE DÉFENSE DES SPORTIFS MÉDAILLÉS AUX JO DE LONDRES 1 Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rencontré, le 12 septembre dernier à l’Hôtel de

LES MÉDAILLÉS AUTOUR DU MINISTRE DE LA DÉFENSE. 8 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

Brienne, les dix sportifs de la défense médaillés aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012.

Le ministre a annoncé son souhait de « créer une équipe Défense qui rassemble l’ensemble de ces sportifs – et au-delà des médaillés, tous les sportifs de haut niveau de la défense – par delà leurs disciplines, dans un esprit de fraternité, de cohésion et de dépassement de soi. Cet esprit même, qui les a mené à la victoire ». Le président de la Fédération française handisport, M. Gérard Masson, a remercié le ministère de la Défense pour son accompagnement et son attention particulière auprès de ces athlètes. Il a également souligné l’engouement de la société française pour les Jeux paralympiques et l’excellente couverture médiatique. Les sportifs de haut niveau du ministère de la Défense ne représentaient que 10 % des athlètes de la délégation française aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012 et ont remporté 20 % des médailles françaises. ®

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CORYMBE LE VENTÔSE INTERVIENT AU PROFIT D’UN NAVIRE PIRATÉ

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B R E F

PRISE DE COMMANDEMENT DE LA FRÉGATE D 601

LE CA DEMÉOCQ, ADJOINT ORGANIQUE À BREST DE L’AMIRAL COMMANDANT LA FORCE D’ACTION NAVALE, ET LE CV FERRAGU.

L’ÉQUIPE MÉDICALE DE LA FRÉGATE VENTÔSE EMBARQUE SUR LE NAVIRE PIRATÉ POUR SE RENDRE AU CHEVET DE DEUX MEMBRES D’ÉQUIPAGE BLESSÉS.

1 Un pétrolier battant pavillon britannique, avec 26 membres d’équipage et une cargaison de 50 000 tonnes d’hydrocarbures, a été détourné par des pirates au large du Togo, le 28 août 2012. La frégate Ventôse, prépositionnée dans le cadre de l’opération Corymbe depuis le 9 août, patrouillait dans le golfe de Guinée lorsqu’elle a reçu pour mission, en coordination avec les autorités nigériannes, de retrouver le pétrolier. Après une journée de recherche, un vol de l’hélicoptère du Ventôse a permis de le localiser. En toute discrétion, scrutant scrupuleusement les agissements des pirates, le Ventôse s’est mis à sa poursuite. Une

traque silencieuse qui a duré jusqu’à ce que l’hélicoptère décèle deux embarcations rapides se dirigeant vers la côte. Un contact avec le bord a confirmé que les pirates étaient bel et bien partis. En arrivant à proximité du navire piraté, l’équipage du Ventôse a constaté que deux marins avaient été blessés et laissés sans soins depuis 48 heures. Une équipe de secours, dont le médecin du bord, est alors intervenue et a porté secours aux deux membres d’équipage. Hors de danger, l’un d’eux souffrait d’une blessure par balle à la jambe, ils ont reçu les soins leur permettant d’attendre la prochaine escale du pétrolier. ®

UN NOUVEAU COMMANDANT POUR LA GENDARMERIE MARITIME

Le capitaine de vaisseau Charles-Henri Ferragu a pris le commandement de la frégate européenne multimission (Fremm) D 601, le 5 septembre 2012. Commandée à DCNS par le Royaume du Maroc, cette frégate n’est autre que la future Mohammed VI. Mise à l’eau à Lorient il y a un an, c’est la deuxième Fremm construite sur les chantiers DCNS de Lorient. Elle sera normalement livrée à la Marine royale marocaine en juillet 2013, après plusieurs semaines d’essais à la mer conduits par DCNS avec le concours d’un équipage de la Marine nationale. Cet équipage de conduite constitué de 66 marins français se prépare à prendre en main le bâtiment. Outre la réalisation des essais à la mer, l’équipage a pour mission de familiariser les marins marocains à ce bâtiment complexe et novateur avant son transfert au Royaume du Maroc. LE JEAN DE VIENNE À BEYROUTH

1 Le général de corps d’armée Richard Lizurey, major général de la gendarmerie, a fait reconnaître le colonel Isabelle Guion de Méritens comme nouveau commandant de la Gendarmerie maritime, le 4 septembre 2012. Elle succède au colonel Georges Strub, nommé commandant en second de la région de gendarmerie de Lorraine à Metz. La cérémonie a eu lieu dans la cour de l’Hôtel de la Marine, en présence du vice-amiral d’escadre Stéphane Verwaerde, major général de la Marine, et de nombreuses personnalités. La Gendarmerie maritime, composante opérationnelle de la Marine nationale, assure la sûreté des

grands ports français et des approches maritimes depuis 2006. Elle est présente sur l’ensemble du littoral métropolitain et outre-mer, mais également dans les emprises de la Marine nationale et certains grands ports civils, afin de garantir la souveraineté de la France dans le deuxième plus grand espace maritime au monde. À travers ses missions de police administrative et de police judiciaire, la Gendarmerie maritime intervient dans tous les domaines de l’action de l’État en mer. Seule force déployée en mer disposant d’un pouvoir de police générale, elle mène sous la responsabilité des magistrats des enquêtes judiciaires importantes et souvent sensibles. ®

Un canon de 20 mm installé sur le patrouilleur libanais Tabarja connaissait de sérieux problèmes techniques. La relâche opérationnelle de la frégate antisous-marine Jean de Vienne, du 25 au 29 août 2012 à Beyrouth, a été l’occasion à la coopération francolibanaise de se manifester de nouveau. Deux officiers mariniers du Jean de Vienne se sont donc rendus à bord du patrouilleur pour expertiser le canon. Après des recommandations précieuses sur l’entretien de l’arme en question et l’emploi des différents lubrifiants, des produits nécessaires à l’entretien de cette arme ont été délivrés. Ils ont permis un meilleur maintien de l’installation par les marins libanais. La coopération navale franco-libanaise est particulièrement étroite. Cette année encore, plusieurs bâtiments dont le BPC Dixmude au cours de la mission Jeanne d’Arc et la frégate Jean de Vienne ont fait escale dans les ports libanais. COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 9

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INFO

actus

E N

B R E F

REMISE DE LA CROIX D’HONNEUR EN OR DE LA BUNDESWEHR À L’AMIRAL FORISSIER

Au cours d’une prise d’armes solennelle à bord de la frégate Bayern en escale à Toulon, le commandant de la 2e flottille et actuel commandant de la force navale permanente de l’Otan en Méditerranée, le contre-amiral Thorsten Kähler, a remis, le 29 août dernier, à l’ancien chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre-François Forissier, la croix d’honneur en or de la Bundeswehr, en reconnaissance de son action en faveur de la consolidation et du développement de la coopération militaire francoallemande. Lors de l’éloge prononcé en présence d’invités de haut rang, dont le viceamiral d’escadre Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée, le contre-amiral Kähler a rappelé les services rendus par l’amiral Forissier à la République fédérale d’Allemagne ainsi qu’à la Bundeswehr, et souligné « combien celui-ci incarnait un modèle de coopération franco-allemande concrète. Dans ses fonctions de CEMM, mais aussi lors de ses précédentes affectations, l’amiral Forissier a en effet élargi et approfondi la coopération internationale avec un engagement personnel remarquable, et donné une nouvelle dimension à la qualité de la coopération militaire franco-allemande. À ce titre, il fait figure d’exemple à suivre pour les soldats de nos deux pays ».

10 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

PIRATERIE INTERACTION AVEC LA GENDARMERIE NATIONALE DE MAYOTTE

1 Les marins de la frégate La Fayette, engagés dans l’opération Atalante de lutte contre la piraterie, ont réalisé une interaction avec la Gendarmerie nationale, à l’issue d’une escale à Mayotte, le 2 septembre 2012. Après deux jours d’escale, le La Fayette a quitté son mouillage au cœur du lagon de Mayotte. Les pilotes d’hélicoptère de la Gendarmerie nationale ont profité de la manœuvre du La Fayette pour parfaire leur savoir-faire à l’appontage en haute mer. L’équipage de l’hélicoptère Écureuil a effectué des manœuvres consistant à faire des Touch and Go

sur la plate-forme du La Fayette. La plate-forme d’une frégate est singulière par rapport à un terrain d’aviation, même par mer calme. La barrière de corail franchie, le roulis et le tangage atteignent presque les limites admises pour ce petit appareil. Après quelques posés, l’équipage a trouvé ses repères et les appontages/décollages de l’Écureuil se sont enchaînés. À l’issue de cet entraînement à l’appontage, l’hélicoptère Panther du La Fayette et l’Écureuil de la Gendarmerie nationale se sont retrouvés dans le ciel mahorais pour un entraînement commun. ®

REMISE DE FOURRAGÈRE À L’ÉTAT-MAJOR DE LA FORCE DE L’AÉRONAUTIQUE NAVALE 1 Une cérémonie de remise de fourragères par les anciens aux nouveaux embarqués de l’état-major de la Force de l’aéronautique navale s’est tenue le 7 septembre 2012. Le contre-amiral de Bonnaventure, commandant la Force de l’aéronautique navale, a illustré dans son allocution les faits d’armes des glorieux aînés qui ont mérité cette récompense aux avant-postes des combats. Dans les traces de l’aviation maritime, l’aéronautique navale a en effet gagné ses lettres de noblesse par deux citations décernées au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’une attribuée à la 1re flottille d’aviation, les 10 et 11 mai 1940, la seconde à la 1re flottille de chasse, engagée en mai 1944, concourant à la reconquête du sol national. Dans ces heures difficiles, ces hommes ont su, par leur courage, leur ardeur et leur audace, se dépasser avec

abnégation dans l’adversité. « Si cet attribut ne nous donne aucun droit, il nous rappelle que nous avons des devoirs, en particulier celui de suivre leur exemple. » C’est la raison pour laquelle « nous devons tous nous appuyer sur cet esprit et son histoire pour donner encore plus de sens à nos missions ». Héritier de la 1re flottille de chasse, puis du commandement de l’aviation embarquée et du 1re groupement de chasse embarquée, l’état-major de la Force de l’aéronautique navale porte aujourd’hui cette fourragère. La remise solennelle de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 39-45 vise à transmettre l’esprit de corps et à renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté des marins du ciel. La fourragère, attribut vestimentaire jusqu’à la fin de la guerre de 1870, renaîtra après la bataille de Verdun pour favoriser la combativité des troupes. ®

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ANTILLES OPÉRATION DE SAUVETAGE EN MER 1 Les Forces armées aux Antilles (FAA) ont participé à une opération de sauvetage en mer au profit de trois naufragés, le 4 septembre 2012. Cette opération était coordonnée par le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer (Cross) Antilles-Guyane. Le 3 septembre, dans l’après-midi, une embarcation partie de Guadeloupe, à destination de SaintVincent, est tombée en panne de carburant. Alerté au cours de la soirée, le Cross Antilles-Guyane a immédiatement engagé un hélicoptère et une vedette de la Gendarmerie nationale de Martinique afin de porter secours aux naufragés. Restées vaines, les recherches ont été suspendues au cours de la nuit. Le lendemain, l’hélicoptère de la Gendarmerie a repris sa mission de recherche en mer. En cours de matinée, l’hélicoptère Panther détaché à bord de la frégate de surveillance Germinal des FAA a également été mis en alerte par le Cross. Sa participation a ainsi

L’HÉLICOPTÈRE PANTHÈRE A LOCALISÉ L’EMBARCATION NAUFRAGÉE DÉRIVANT AU LARGE DE SAINTE-LUCIE.

permis d’étendre la zone de recherche vers l’ouest. À 11h30, l’hélicoptère Panther a localisé l’embarcation dérivant au large de Sainte-Lucie. Il a guidé la vedette SNS 146 de Fort-de-France, qui a ensuite pris le navire en remorque. Le convoi est arrivé à Fort-de-France vers 16h. Sains et saufs, les trois

À LA DÉCOUVERTE DE L’AÉRONAUTIQUE NAVALE

naufragés ont été pris en charge par les services de la Gendarmerie nationale. Les FAA mènent des missions de surveillance maritime et de service public, avec des actions de lutte contre le narcotrafic, de police des pêches et de sauvetage en mer. ® E N

B R E F

mandos marine et les fauconniers de la base. Des stands littéraires et culturels retraçaient l’histoire de l’aéronautique navale, avec la participation du musée des Passions et des Ailes, l’exposition de maquettes et d’objets historiques, la possibilité de découvrir des bandes dessinées dédiées à l’aéronautique navale, ainsi qu’un espace interactif. Les bases de LanvéocPoulmic et de Landivisiau se sont associées à cet événement en présentant également leurs missions. ®

1 Se plonger dans l’univers de l’aéronautique navale ! La journée portes ouvertes de la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué, le 16 septembre 2012, a permis à plus de 25 000 visiteurs d’assister à des présentations d’aéronefs et d’hélicoptères en vol et au sol, ainsi qu’à de nombreuses démonstrations effectuées par les fusiliers marins, les com-

Plus d’images sur le site www.defense.gouv.fr./marine

LA MARINE REND HOMMAGE À L’AMIRAL DE GUICHEN 1 Le 15 septembre dernier, la Marine s’est associée aux cérémonies de commémoration du tricentenaire de la naissance de l’amiral de Guichen, à Morlaix. Le vice-amiral d’escadre Jean-Pierre Labonne, commandant de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et préfet maritime, a participé à la cérémonie d’inauguration de la rue Amiral de Guichen. Un piquet d’honneur de la base d’aéronautique navale de Landivisiau était également présent. Parallèlement, la yawl La Grande Hermine, un des quatre vieux gréements de la Marine nationale, a ouvert ses portes au public les 15 et 16 septembre. Luc Urbain de Guichen, jeune aristocrate de Fougères engagé dans la Marine à l’âge de 18 ans, a combattu au service de rois soucieux d’assurer la suprématie de la France sur les mers au XVIIIe siècle. Il s’est illustré

lors de la guerre d’indépendance des États-Unis. Installé à Morlaix, c’est au cimetière de Saint-Martin-desChamps qu’il repose depuis 1790. ®

60E ANNIVERSAIRE DU BAGAD DE LANN-BIHOUÉ

Le 15 septembre 2012, les rues de Lorient résonnaient du son du bagad de Lann-Bihoué. Lorientais et touristes ont également profité d’un concert donné dans les Jardins de l’Hôtel Gabriel. Durant toute l’année 2012, année de son 60e anniversaire, le bagad a participé à de nombreuses représentations, émissions télévisées ou festivals. Deux titres inédits, extraits de leur nouvel album intitulé Degemer Mat, Bienvenue, ont été enregistrés en duo avec Alain Souchon. Fort de ses 35 sonneurs, le bagad poursuivra sa mission à double vocation : représenter la Marine nationale et témoigner de la richesse du patrimoine culturel celtique.

LE VAE LABONNE ET MME AGNÈS LE BRUN, DÉPUTÉE MAIRE DE MORLAIX.

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PASSION

Marine

L’EUROPE, UNE RÉALITÉ QUOTIDIENNE POUR LA MARINE 12 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

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es marines européennes coopèrent étroitement depuis la fin du second conflit mondial et jouissent d’une forte interopérabilité, grâce notamment au rôle de standardisation joué par l’Otan dans ce domaine : bâtiments et équipements développés en commun, entraînements et opérations conjoints, échanges de personnel, procédures… La création d’une marine européenne, en revanche, n’est pas d’actualité, même si elle est souvent évoquée. Malgré des différences essentielles des flottes – de taille et de capacités, de moyens financiers et humains, de volonté des pays de peser sur les affaires internationales – de nombreuses initiatives bilatérales ou multilatérales existent.

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RAVITAILLEMENT À LA MER D’UNE FRÉGATE ESPAGNOLE PAR UN PÉTROLIER FRANÇAIS.

Les marines des États membres de l’Union européenne coopèrent ensemble au cas par cas. À la tête des forces armées européennes, les chefs d’états-majors se retrouvent régulièrement. Pas à pas, concrètement, l’Europe de la Défense se construit. En 1992, à la suite du traité de Maastricht, la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) a vu le jour. Elle vise à faire de l’Union européenne un acteur de sécurité à part entière. À ce titre, la création d’Euromarfor en 1995 a été une étape marquante de ce processus, facilitant le dialogue entre les marines contributrices. L’ambition maritime européenne s’est aussi affirmée après les décisions politiques du sommet franco-britannique de Saint-Malo en 1998.

Les bases d’une politique européenne de sécurité et de défense (PESD) y ont alors pris corps. Lorsque les intérêts des États membres convergent, l’accord politique est évidemment plus facilement atteint. Ainsi, l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie en est un exemple remarqué. Les opérations communes, comme les grands exercices conjoints, ne sont cependant que le résultat d’un travail antérieur où les marines, par la formation et les échanges à tous les niveaux, apprennent à se connaître et à travailler ensemble. Un défi pour des institutions très différentes en taille et en mission. Ainsi, la formation à l’École navale est, grâce à de nombreuses initiatives, clairement tournée

vers l’Europe. Dans les états-majors, des officiers étrangers travaillent aux côtés de leurs homologues français et inversement. Sur les théâtres d’opérations également, les échanges sont fréquents et les marines interopérables. En amont, la coopération et les rapprochements entre industriels de la défense se développent et les marines coopèrent aussi pour des programmes conjoints. Formation, entraînement, opérations, échanges, programmes industriels communs, l’Europe est au cœur de l’actualité et des projets de la Marine nationale. Tour d’horizon. ® DOSSIER RÉALISÉ PAR LV COLOMBAN ERRARD COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 13

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PASSION

Marine

École navale

UNE FORMATION OUVERTE SUR L’EUROPE

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aisant face au grand large à Brest, regardant le monde au-delà de la ligne d’horizon et face à l’intérêt vital que constitue dans la formation l’ouverture à l’Europe et au monde, l’École navale développe de nombreuses initiatives pour que les officiers de marine en formation puissent interagir avec leurs homologues européens. Ainsi, depuis de nombreuses années, l’École navale renforce ses liens avec les académies navales européennes sur les aspects académiques, maritimes et militaires, par le biais d’échanges de semestres, du suivi de cursus complets au sein de l’École navale, d’échanges d’officiers cadres, d’accomplissement de projets de fin d’études ou d’organisation d’événements ponctuels qui viennent marquer le rythme

de vie de l’école de formation. Dans le cadre d’échanges réciproques, l’École navale envoie par exemple chaque année des

élèves-officiers français en semestre de formation et de découverte en Angleterre, en Espagne, en Italie et au Portugal. ®

L’ÉCOLE NAVALE ET L’UNION EUROPÉENNE EN CHIFFRES (EN 2012) 16 aspirants de la promotion École navale 2012 doivent partir dans des pays de l’UE. Plus de 25 % de la promotion effectue tout ou partie de sa formation dans une académie navale, une université ou au sein d’une entreprise européenne. LES OFFICIERS ÉTRANGERS DE L’ÉCOLE NAVALE.

UNE COOPÉRATION EUROPÉENNE QUATRE ÉTOILES pour assurer la formation et l’encadrement des promotions dans des postes habituellement dédiés à des officiers de marine français. Des cadres français sont affectés selon des modalités similaires dans les différentes écoles navales de ces pays.

COLUMBUS

Sous l’impulsion française, le programme Colombus réunit à ce jour 17 nations européennes. Il vise à fédérer l’ensemble des échanges (élèves et enseignants) entre les différentes académies navales, en regroupant les diverses initiatives bilatérales ou multilatérales précédentes. Cette mobilité dans la formation touche les trois domaines d’éducation (maritime, militaire et académique) et a pour but d’améliorer l’interopérabilité et la connaissance mutuelle entre les officiers des différentes marines européennes. SEMAINE DE L’INTERNATIONAL

La Semaine de l’international s’organise autour de trois grands axes : les journées d’histoire navale, cycle de conférences animées par des professeurs de grandes académies françaises et étrangères sur un thème choisi ; le « wargame », jeu de stratégie développé par les professeurs du département d’anglais et simulant une situation de conflit à gérer ; enfin, la régate des écoles navales étrangères à bord 14 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

RECHERCHE

UNE SITUATION DE CONFLIT À GÉRER EN LANGUE ANGLAISE.

de J80. Tous les deux ans, l’École navale profite également de cette occasion pour accueillir les attachés de défense et attachés navals étrangers dans une journée « découverte de la Marine ». ÉCHANGE DE CADRES

L’implication de l’École navale au sein de la construction européenne se traduit aussi par la présence d’officiers étrangers parmi les cadres. Ainsi, des officiers en provenance d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne et d’Italie sont affectés

L’Irenav, par le biais de ses enseignants chercheurs, développe sans cesse de nouveaux liens avec des organismes européens. Ces relations prennent des formes très diverses : outre les échanges de personnels avec différents établissements d’enseignement supérieur, l’institut accueille des étudiants étrangers dans le cadre des partenariats Hubert Curien (programme de l’Agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale « Campus France »). Il collabore également avec des universités européennes afin de mener des recherches en commun, la dernière en date étant l’université de Newcastle en Grande-Bretagne.

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Formation

EFENA : 20 ANS DE COOPÉRATION FRANCOALLEMANDE

E

n novembre 1993, le ministre fédéral de la Défense allemand et son homologue français signent un accord dont l’idée est alors très novatrice. Il s’agit ni plus ni moins de confier la formation complète d’officiers à l’autre pays. Dans les faits, l’accord se traduit donc par un véritable échange de souveraineté. Les premiers élèves français en formation à l’École navale allemande (Efena) peuvent traverser le Rhin… Depuis la création de cet échange, 38 élèves ont été recrutés et formés par cette voie, soit une moyenne de un à deux par an. Actuellement, 9 élèves suivent ce cursus de cinq ans en Allemagne. La première année, ils sont incorporés à l’École navale avant de partir à l’académie navale allemande à Murwick. Après une quinzaine de mois de formation militaire et maritime, commence alors pour eux le parcours purement universitaire sanctionné par le bachelor (bac +3), puis le master (bac +5). Enfin, les officiers-élèves retournent à l’École navale pour une année de formation maritime et le déploiement au cours de la mission Jeanne d’Arc à bord d’un BPC. Ils sont ensuite gérés comme les officiers ayant suivi le cursus français. Ce parcours exigeant pour des jeunes élèvesofficiers éloignés demande maturité, autonomie et maîtrise de la langue. La formation est enrichissante, puisqu’elle accroît la connaissance de la culture allemande de l’élève et l’habitue à travailler en domaine international. Une dimension qui est parfai-

L’ÉLÈVE-OFFICIER THOMAS BOUCHARD, AU SEIN DE SA PROMOTION PENDANT LES « GRUNDAUSBILDUNG » (LES CLASSES DANS L’ARMÉE ALLEMANDE).

tement cohérente avec les opérations modernes. Inversement, des officiers-élèves allemands (une moyenne de un à deux par an) suivent la formation dispensée à l’École navale après les classiques classes préparatoires aux grandes écoles au Lycée naval de Brest. ®

«

Certes, je suis né dans une génération européenne sans frontière. Mais cette formation m’a offert une ouverture culturelle insoupçonnée.

»

ÉLÈVE-OFFICIER PIERRE MARAVAL, EFENA.

LE GORCH FOCK, VOILIER ÉCOLE DE LA MARINE ALLEMANDE.

TROIS QUESTIONS À… LV Pierre-Louis Josselin, cabinet du ministre de la Défense, ancien Efena (1998 à 2003)

« SUR LE TERRAIN, ON PEUT FAIRE AVANCER LES CHOSES ! » Que vous a apporté votre passage par l’École navale allemande ? L’Efena m’a permis une ouverture sur l’Allemagne, bien entendu, mais aussi sur un certain nombre d’autres pays. De 18 à 23 ans, on se trouve immergé dans une autre culture à un âge où l’on s’imprègne énormément. Cela nous apporte également un autre regard sur notre propre pays et nous aide à mieux intégrer un environnement de travail international. Comme l’ensemble des officiers formés en France, nous achevons notre cursus par la mission Jeanne d’Arc. Ce cursus commence à être connu en interne à la Marine. Malgré tout,

lorsque je raconte mon expérience, cela interpelle. Qu’est-ce qui vous a motivé dans cette formation ? À 18 ans, je croyais à fond à l’Europe de la Défense. En dépit de difficultés politiques et économiques inhérentes à la construction d’un tel projet, je continue à y croire. Certes, ce n’est pas simple à mettre en œuvre en termes de structures, mais sur le terrain, on peut faire avancer les choses. On sait tous travailler ensemble à la mer. Il n’y a pas de souci de coopération et les forces sont parfaitement interopérables.

Votre enthousiasme à l’égard des échanges internationaux semble intact… Il y a eu un certain nombre de réformes depuis mon passage à l’École navale allemande et j’ai été assez peu immergé sur d’autres bâtiments étrangers au fil de ma carrière. En revanche, parler en allemand sur la fréquence avec des bâtiments germaniques apporte forcément un plus et une meilleure coopération. Mais si j’ai la chance de pouvoir intégrer la Führungsakademie (l’école de guerre allemande), je n’hésiterai pas une seconde. Et pourquoi pas ensuite un poste d’attaché naval en Allemagne ? ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 15

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PASSION

Marine

ALFAN EUROMARFOR

L’

Euromarfor est une force maritime européenne créée le 15 mai 1995 par la France, l’Italie, le Portugal et l’Espagne. Elle constitue une capacité militaire navale de l’Union européenne, souple d’emploi, qui peut être activée avec un court préavis et engagée en cas de crise ou dans des opérations en cours. L’Euromarfor est susceptible de réunir rapidement un porte-avions, un groupe amphibie, un groupe de guerre des mines, des bâtiments d’escorte et de soutien, des sous-marins et une composante d’aviation de patrouille maritime. Sa capacité opérationnelle a été favorisée par l’expérience d’une coopération entre les marines des quatre pays fondateurs. En plus des entraînements réguliers, la force maritime européenne a été activée à quatre reprises (voir encadré). Cette force donne ainsi un premier contenu concret à l’identité européenne de sécurité européenne de défense. Dédiée en priorité à l’Union européenne, l’Euromarfor peut aussi être déployée dans un cadre Otan ou sous mandat d’autres organisations internationales, telles que l’ONU, l’OSCE ou toute autre coalition multinationale. ® PASSATION DE COMMANDEMENT FRANCO-ESPAGNOLE À LA TÊTE D’ATALANTE À LA MER.

UNE FORCE EUROPÉENNE, QUATRE OPÉRATIONS D’ENVERGURE • Opération Coherent Behaviour en Méditerranée orientale fin 2002. Missions de recueil de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, en étroite collaboration avec les forces de l’Otan déployées dans la même zone dans le cadre de l’opération Active Endeavour. • Opération Resolute Behaviour de janvier 2003 à décembre 2005. Participation à l’opération internationale Enduring Freedom de lutte contre le terrorisme en océan Indien. • Participation à l’opération Maritime Task Force Unifil sous mandat onusien au large du Liban. Prise de commandement de la force durant un an de mars 2008 à février 2009. • Opération Atalante de lutte contre la piraterie en océan Indien à partir de 2008.

16 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

DEUX INITIATIVES EUROPÉENNES L’INITIATIVE AMPHIBIE EUROPÉENNE (IAE)

Le 5 décembre 2000, au sommet européen de Nice, les ministres de la Défense français, hollandais, britannique, espagnol et italien ont signé une déclaration d’intention qui a lancé l’Initiative amphibie européenne. Son but est de disposer d’une capacité globale amphibie européenne, qui peut être engagée soit dans le cadre de l’Union européenne, soit dans le cadre de l’Otan. L’EUROPEAN CARRIER GROUP INTEROPERABILITY INITIATIVE (ECGII)

L’INTEROPÉRABILITÉ EN ŒUVRE LORS DE L’EXERCICE AMPHIBIE EMERALD MOVE, DANS LE CADRE DE L’INITIATIVE AMPHIBIE EUROPÉENNE.

Le but de l’ECGII, signée en 2008, est de disposer d’un porte-aéronefs européen en permanence à la mer. Une capacité qui peut être engagée dans le cadre de l’Union européenne ou dans un cadre Otan. Neuf États membres ont signé cette initiative : la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.

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FRMARFOR : UN ÉTAT-MAJOR MULTINATIONAL CERTIFIÉ

À

l’état-major de la Force aéromaritime de réaction rapide (FRMARFOR à Toulon), l’Europe n’est pas un vain mot. En alerte pour conduire toutes sortes d’opérations aéromaritimes (groupe aéronaval, amphibie ou guerre des mines), FRMARFOR a notamment participé à l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie. L’état-major opérationnel a également pris part à l’exercice amphibie Emerald Move en 2010, dans le cadre de l’Initiative amphibie européenne (voir encadré). Composé d’une centaine de permanents, il compte en moyenne 10 % d’Alliés dans ses

rangs. L’essentiel des officiers étrangers sont Européens. La France se dirige en effet vers une certification pour la NATO Response Force 2013. La présence d’officiers de nations membres de l’Otan est l’un des critères qui permettra à l’état-major d’être certifié. « L’état-major de FRMARFOR est susceptible d’être engagé dans une opération de l’Otan ou de l’Union européenne, en coalition ou en national. Nos missions vont donc encore plus loin que la coopération européenne », précise le vice-amiral Philippe Coindreau, commandant la Force aéromaritime française de réaction rapide.

« Au sein d’Atalante, j’ai eu l’opportunité de travailler avec un état-major composé d’officiers et d’officiers mariniers de pays européens, témoigne l’amiral. La plupart de ces officiers appartenaient également à des nations de l’Otan. Pour ce qui concerne l’ensemble des officiers de cet état-major, j’ai été très agréablement surpris de constater le peu de temps qu’il leur a fallu pour constituer un état-major soudé et efficace. L’opération Atalante m’a permis également de découvrir la diplomatie européenne et de travailler avec elle pour promouvoir l’UE et son action, en particulier dans le domaine de la lutte contre la piraterie maritime. » ®

ALFOST UN SOUS-MARINIER FRANÇAIS À BORD DU SOUS-MARIN ESPAGNOL TRAMONTANA

D

epuis plusieurs années, un échange entre sous-mariniers est réalisé entre la France et l’Espagne. Ces affectations, d’une durée de deux ans, permettent aux sous-mariniers français de naviguer sur un sous-marin classique et de maintenir ainsi ce savoir-faire pour les forces sous-marines françaises. En parallèle, l’ESNA accueille un sous-marinier espagnol. Le LV Stéphane B. revient d’une affectation à bord du SM Tramontana. Il y occupait le poste d’adjoint au chef du service Armes. « Mes fonctions et mes attributions sont celles allouées à n’importe quel autre officier espagnol aussi bien sur le plan fonctionnel qu’organique. Officier chef de quart à la mer et responsable du secteur tubes, je suis également l’officier de liaison naturel entre les forces sous-marines française et espagnole », témoigne l’intéressé.

LE LV B. AU PÉRISCOPE DE L’AGOSTA.

La création de ce poste d’officier d’échange remonte au début des années 2000. Parallèlement, un officier espagnol est embarqué sur un SNA français, affecté également pour une période de deux ans. De plus, un officier espa-

gnol, officier en second de sous-marin, participe au cours de commandement de sous-marin français lorsque cela est possible et que les plannings d’activités le permettent. « L’organisation d’activités communes entre les SNA et les Agosta espagnols est délicate, compte tenu des contraintes des programmes d’activité. Mais on essaie de favoriser les entraînements communs réguliers entre nos sousmarins, commente le LV Stéphane B. Comme les forces sous-marines françaises et d’autres forces sous-marines méditerranéennes, les Espagnols sont en période de renouvèlement de leur flotte. À partir de 2014, les S80, de construction espagnole, remplaceront petit à petit les Agosta français. Il s’agit donc d’une période très riche et pleine de défis à relever pour les Espagnols et l’officier français qui travaille avec eux ! ». ®

ALFUSCO L’ESTONIE POUR LES THONIERS

À

bord d’une frégate française au large de la Corne d’Afrique, les commandos estoniens s’apprêtent à intervenir. L’hélicoptère en alerte est paré à décoller. Il s’agit d’un entraînement conjoint avec l’équipe de protection embarquée française (EPE). Depuis juin 2011, les équipes estoniennes se relaient à bord des bâtiments français qui participent à l’opération Atalante de lutte contre la piraterie. Mais avant de se retrou-

ver dans le golfe d’Aden et dans le bassin somalien à protéger les bâtiments du Programme alimentaire mondial (PAM) contre les attaques de pirates. Ces commandos ont été formés à cette mission bien particulière, dans leur pays pendant quatre mois, puis durant quelques semaines avec les fusiliers et commandos de la Marine nationale à Lorient. « Les militaires estoniens arrivent en équipes

constituées, déjà habituées à travailler ensemble : ils ont leur infirmier, leur transmetteur, leur tireur d’élite. Notre rôle consiste à les familiariser avec nos procédures et avec l’environnement d’un bâtiment de guerre français. Après leur stage chez nous, ils sont immédiatement projetés », explique le LV Crepet, responsable du bureau doctrine au sein de la division protection défense d’Alfusco. La mission des membres de l’EPE est de contriCOLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 17

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PASSION

Marine

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buer à la protection des bâtiments escortés par la Marine nationale, et de participer aux contrôles des navires suspects. Ils doivent être aptes à se déployer en toute autonomie à bord d’un navire de commerce. « La formation commence par une présentation de la mission Atalante et une visite de bâtiment de la FAN. Après, on rentre dans le dur. Nos fusiliers et commandos déjà engagés sur ce théâtre les familiarisent avec les règles d’engagement. On enchaîne avec des mises en situation sur le plan d’eau où l’on travaille les procédures et les manœuvres avec un plastron. Il s’agit d’un entraînement aux techniques de combat dans le contexte maritime. » La coopération entre les deux nations permet d’échanger sur les retours d’expérience et de travailler sur des tactiques communes. Dans le golfe d’Aden, comme sur d’autres théâtres d’opérations, l’Europe de la Défense est une réalité quotidienne. ®

ALAVIA RETEX POUR LE CENTEX

L

e capitaine de frégate Fabrice Dehandschoewercker est commandant en second du Centex Hélico à Hyères. Il revient de quatre ans et demi d’affectation en Angleterre dans le cadre d’un échange franco-britannique. « J’étais affecté comme officier d’échange au sein du 829 Naval Air Squadron, en tant que TACO (coordonateur tactique). J’ai commencé par une formation de 14 mois sur EH 101 Merlin. Je suis passé ensuite adjoint opérations et chef de détachement / chef de bord sur la frégate HMS Sommerset. » Un retour d’expérience fructueux pour le second du Centex. « Le Merlin est assez similaire au NH90, en un peu plus gros. Il couvre le même spectre de missions, dispose du même système d’armes, du

UN ENTRAÎNEMENT AU PLUS PRÈS DES CONDITIONS DU THÉÂTRE.

même sonar et de la même composition d’équipage. Nous essayons de profiter au maximum du retour d’expérience de nos amis britanniques, notamment pour optimiser l’utilisation de nos propres senseurs. Les Anglais ont en effet une habitude plus ancienne du travail à trois dans la machine : Pilote, TACO et SENSO (opérateur senseurs). »

LE MERLIN BRITANNIQUE, UN « GRAND FRÈRE MODÈLE » POUR LE CAÏMAN.

RELATION FRANCO-BRITANNIQUE LA FORCE CONJOINTE EXPÉDITIONNAIRE INTERARMÉES (COMBINED JOINT

missions de l’ONU, de l’Otan, voire de l’Union européenne.

EXPEDITIONARY FORCE OU CJEF)

L’un des projets emblématiques de coopération franco-britannique est la création d’une force conjointe expéditionnaire interarmées (Combined Joint Expeditionary Force, CJEF). Il s’agit d’une capacité à déployer temporairement et sous faible préavis un Task Group articulé autour d’une unité précieuse – y compris un porte-avions – pour entrer en premier, face à tout type de menaces. La CJEF devra rester disponible en permanence pour être engagée dans le cadre d’opérations bilatérales ou de 18 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

Dans son nouveau poste, le CF Dehandschoewercker maintient des relations quotidiennes avec le 829. « Les accords bilatéraux de 2010 ont notamment permis d’aller vers toujours plus d’échanges opérationnels entre les flottilles, qu’elles soient à voilure tournante ou fixe. Nous avons ainsi pu améliorer notoirement nos résultats respectifs. » ®

L’EXERCICE CORSICAN LION a pour but la

montée en puissance du volet naval de la CJEF. Il s’agit de l’exercice franco-britannique le plus important de l’année 2012. Du 17 au 29 octobre 2012, il mettra en œuvre au large de Toulon un groupe amphibie sous commandement britannique et le groupe aéronaval (GAN) sous commandement français. Corsican Lion fait partie du plan d’exercices sur cinq ans qui conduira à la pleine capacité opérationnelle de la CJEF en 2016.

OFFICIERS DE L’UNION EUROPÉENNE AFFECTÉS EN FRANCE • 12 Britanniques : 3 en coopération franco-britannique, 3 Alfan, 1 Alenav, 1 Alavia, 1 Alfost, 2 EMM, 1 DCSSF • 5 Allemands : 2 Alenav, 1 EMM, 1 Alfan, 1 DPMM • 3 Italiens : 3 Alfan • 3 Espagnols : 1 Alfan, 1 Alfost, 1 Alenav • 1 Belge : 1 Alfan • 1 Grec : 1 Alfan • 1 Néerlandais : 1 Alfan

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Attaché naval

L’HOMME DE LA COOPÉRATION BILATÉRALE

E

n plus des marins attachés de défense ou attachés adjoints, la Marine compte trois attachés navals en Europe : en GrandeBretagne, en Allemagne et en Italie. Ils entretiennent les relations avec les autorités de la Marine du pays d’accréditation, traitent les dossiers de coopération impliquant celle-ci, veillent à la bonne connaissance de la Marine partenaire et préparent les escales de bâtiments français dans ce pays. Le CF Laurent Ortolo est attaché naval à Rome. « Nous avons avec l’Italie une coopération navale importante. Les bâtiments de la Marine effectuent une vingtaine d’escales par an ici. Les rencontres d’autorités sont également fréquentes, comme celle à venir de l’amiral commandant la zone maritime Méditerranée. » La Marine italienne compte 34 000 personnes. Il faut, à ce total, rajouter les 10 000 marins formant les gardes-côtes. Elle est présente dans une grande partie du spectre des opérations : sous-marin, groupe aéronaval, amphibie, guerre des mines… « Les Italiens participent régulièrement aux Task Force de l’Otan ou de l’UE. Actuellement, l’Italie assume le commandement sur zone de l’opération Atalante, commente l’attaché naval français en Italie. En Méditerranée, nous avons aussi un certain nombre de sujets d’intérêt communs, comme la lutte contre l’immigration ou la surveillance maritime. »

Au quotidien, il maintient le lien entre les deux marines. « Nous sommes proches, mais différents. Mon travail d’attaché naval consiste à mieux connaître le fonctionnement de cette grande marine méditerranéenne et faire avancer la coopération franco-italienne en améliorant encore et toujours nos relations, à terre comme en mer. » Des relations qui passent

aussi par les programmes industriels communs. « Il y a aussi un volet industriel franco-italien très important. Par l’intermédiaire de l’attaché d’armement, nous effectuons un travail régulier pour maintenir vivace cette coopération, malgré les difficultés liées à la concurrence. Les frégates Fremm et Horizon sont des bons exemples de cette coopération. » ®

LES QUATRE FRÉGATES HORIZON : CAIO DUILIO ET ANDREA DORIA (ITALIE), FORBIN ET CHEVALIER PAUL (FRANCE).

PROGRAMMES INDUSTRIELS : TROIS EXEMPLES DE COOPÉRATION MULTINATIONALE EUROPÉENNE Construire un outil de défense cohérent et robuste demande une vision à long terme. Travailler à plusieurs nations sur des programmes industriels permet, si les spécifications ne sont pas trop éloignées, de mutualiser une partie des moyens et de potentiellement générer des économies d’échelle. De plus, cette politique contribue à améliorer l’interopérabilité des différentes marines européennes. À la fin des années 80, les chasseurs de mines tripartites type Éridan, qui équipent toujours les trois marines, ont été le fruit d’une coopération entre les Pays-Bas, la Belgique et la France. Aujourd’hui, Fremm, Horizon ou encore hélicoptère Caïman NH90, construits en coopération, sont des éléments clé du renouvellement de nos moyens. NH90

France, Allemagne, Italie, Portugal, Pays-Bas et Belgique sont les six nations qui constituent le noyau dur du programme (intentions de commandes de l’ordre de 500 appareils). Cette coopération couvre le développement, l’industria-

lisation, la production et le soutien en service des versions terrestres et marines du NH90. Pour le soutien en service, cela se traduit par exemple par la constitution d’un stock de rechanges commun et le recours à des contrats de réparation multinationaux. Un second cercle est constitué par l’Australie d’une part (46 appareils) et la Finlande, la Norvège et la Suède d’autre part (52 appareils). Ces dix nations constituent la « communauté NH90 » et se rencontrent de façon régulière pour partager leurs retours d’expérience et leurs bonnes pratiques. D’ici la fin de l’année, 8 Caïman, répartis sur les deux façades, seront en service dans la Marine. FREMM

Lors de son lancement, le programme des frégates multimissions a permis la coopération initiale avec divers partenaires qui cherchaient à réduire le prix unitaire de leur outil. Il concernera au final la France et l’Italie. Ce programme a par ailleurs été connecté étroitement à d’autres programmes internationaux dont l’Europe était partie prenante (NH90, MU 90, Aster). L’outil est polyvalent : frappe dans la profondeur, lutte au-dessus

de la surface, surveillance aéromaritime, prévention, sauvegarde, lutte anti-sous-marine. Spécifiquement étudiée pour la gestion de crise et le conflit de haute intensité, la Fremm présente une capacité certaine à l’export. La première, l’Aquitaine devrait être réceptionnée par la Marine dans les prochains mois. HORIZON

Il s’agit d’un programme naval franco-italien renouvelant partiellement la composante défense aérienne de la flotte. Initialement associé au projet, le Royaume-Uni s’est retiré en 1999 pour construire sa propre classe de navire mais en restant associé au programme Horizon à travers le développement du système PAAMS (Principal Anti-Air Missile System). Des industriels italiens (Finmeccanica et Fincantieri) et français (Thalès et DCNS) ont travaillé à sa réalisation. Ce partage industriel entre les deux pays a permis de respecter un équilibre en qualité et en quantité de travail. Le Forbin et le Chevalier Paul sont basés à Toulon, à la Force d’action navale. COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 19

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PASSION

Marine

Coopération à l’EMM

ACCENTS D’OUTRE-RHIN ET D’OUTRE-MANCHE Deux officiers étrangers travaillent actuellement au sein de l’état-major opérations. L’un a traversé la Manche, l’autre le Rhin. Ils sont les symboles d’une coopération grandissante.

CAPITAINE DE FRÉGATE SIMON ELLIMAN

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caster House, signés en 2011 par le Royaume-Uni et la France, le CF Elliman occupe un poste d’officier français au niveau stratégique. Il est intégré à la Marine et agit sous les ordres du sous-chef d’étatmajor opérations. Il planifie le programme opérationnel de la flotte surface tant sur le court terme que sur le long terme. « Je suis ravi de travailler ici car j’agis dans le cadre d’une coopération bilatérale qui m’est très chère. » Le CF Elliman insiste sur l’aspect indispensable de ces échanges. « Nous nous nourrissons des expériences étrangères. J’apporte ici mes connaissances ainsi que mes points de contacts britanniques. » Au-delà, il rappelle combien les difficultés économiques des deux pays favorisent « ce travail commun ». Trois décennies après être entré dans la Royal Navy, le CF Elliman continue à croire en la force d’une coopération entre les deux nations. ®

es Parisiens sont accoutumés à entendre les Anglais se perdre autour de la place de la Concorde. Mais dans l’Hôtel de la Marine on dresse l’oreille quand résonne ce « bonjour » au R enroulé. Le capitaine de frégate Simon Elliman ne peut cacher son appartenance à la couronne. Son bel accent « so British » nous fait voyager outre-Manche. La Manche, il l’a d’ailleurs traversée il y a un mois pour arriver en poste à l’état-major opérations (EMO). Ce spécialiste guerre de mines britannique n’en était pas à sa première expérience dans la Marine nationale. Il avait participé à la première guerre du Golfe en 1991 au sein de la 35e division de chasseurs de mines. Une expérience « qui a consolidé mes liens avec la Marine nationale ». Aujourd’hui, il continue à œuvrer pour améliorer la coopération bilatérale entre les deux pays. À la faveur des accords de Lan-

CAPITAINE DE FRÉGATE MARKUS KAFURKE

U

ne étoile sur chaque épaule. Il ne s’agit pas d’un de nos amiraux mais d’un jeune capitaine de frégate allemand. Le CF Markus Kafurke est une nouvelle recrue au sein de l’état-major opérations (EMO). Cet ancien pilote d’hélicoptères agit pour la coopération multilatérale de la Marine française depuis trois mois. Il explique avoir toujours travaillé pour une Marine allemande ouverte sur l’extérieure : « Il y avait dans ma première flottille un pilote français et un pilote américain. » Dans son bureau, rien ne rappelle son pays. Pas même un dictionnaire franco-allemand sous le coude. « Je suis complètement intégré dans mon travail, tout d’abord grâce à la maîtrise de la langue française mais aussi par une formation à l’École de guerre française. » Formé à la base dans le système germanique, ce pilote se dit fort de sa « différence ». Selon lui, « les méthodes de travail divergent, mais avoir étudié à l’École de guerre m’a aidé à m’adapter. » Son travail est très axé sur les rencontres multilatérales entre les marines occidentales. En ce moment, le CF Kafurke organise la prochaine réunion des Chiefs of European Navies (CHENS). La coopération multilatérale passe entre autres par la réunion des différents chefs d’état-major 20 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

des marines étrangères. Le CHENS regroupe ainsi 26 marines et favorise les échanges informels, francs et efficaces sur les préoccupations du monde maritime. Cette coopération peut sembler théorique, mais pour lui elle est

tout autant indispensable que les échanges de personnels sur les bâtiments. « Mon rôle aujourd’hui est aussi fort que celui du pilote français qui volait à mes côtés en Allemagne. » ® PROPOS RECUEILLIS PAR L’ASP MARGOT PERRIER

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VIE DES

unités

Coopération franco-britannique

FRENCH SSBN AT FASLANE (SCOTLAND) : UNE PREMIÈRE !

1

Faslane, base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins britanniques, a accueilli récemment un SNLE français de type Triomphant. Rien n’était acquis pour cette première escale d’un SNLE NG à l’étranger…

2

défenses verticales de type Yokohama, prévues pour les nouveaux sous-marins britanniques de type Astute et utilisées pour l’occasion afin de protéger les antennes de flanc du SNLE français.

du SNLE de l’ESAC vers les autorités britanniques. Un impressionnant dispositif de sécurité se met alors en place avec un patrouilleur de la Royal Navy, une vedette de commandement et quatre embarcations de police. La protection rapprochée (final denial) est assurée par quatre embarcations armées des Royal Marines. Une fois embarqués les deux pilotes britanniques et l’officier de liaison français, sous-marinier inséré au sein de la division « entraînement » de Fost(1) à Faslane, le SNLE s’engage avec précaution pour six heures de navigation en eaux resserrées. Quelle sensation pour les SNListes habitués uniquement aux transits île Longue – point de plongée, que ce chenalage au milieu des îles et des collines verdoyantes, sous des cieux cléments quoique écossais, à peine perturbés par le survol à basse altitude de l’hélicoptère Sea King depuis lequel l’observait Alfost ! La manœuvre finale est réalisée en douceur avec un attelage complet de trois remorqueurs pour accoster au tant convoité « berth 12 » de la base opérationnelle de Faslane. Le SNLE arbore alors un grand pavillon britannique aux côtés du pavillon français.

Une préparation intense

Un impressionnant dispositif de sécurité

Échanges entre sous-mariniers

Près de huit mois de travail ont été nécessaires pour planifier et « accommodate » cette escale. Sur les plans nautique et juridique, définir les modalités du transit en surface d’un SNLE emportant des missiles nucléaires dans les eaux contigües, puis territoriales, d’un pays souverain, a nécessité la mobilisation de nombreux acteurs. La logistique n’était pas en reste : les SNLE n’étant pas conçus pour faire des escales, la compatibilité des servitudes (eau potable, air haute pression, eau de qualité nucléaire, caisses à eaux noires et grises, alimentation électrique en courant continu, confection des boîtes de jonction ad hoc) a dû être étudiée par le consortium Babcok (le pendant britannique de DCNS) afin d’accueillir l’hôte français. Même le « berth twelve » de « Her Majesty Naval Base Clyde » a subi une transformation avec l’arrivée d’énormes

Puis est venu le temps de l’action. Quittant à la tombée du jour son repère breton, le sous-marin commence son long transit en surface, sous la protection efficace de l’indispensable escorteur d’accompagnement (ESAC). Long, car le SNLE n’est pas conçu pour transiter aussi longtemps hors de son milieu naturel, les grands fonds océaniques. Franchir de nuit le DST de Ouessant au milieu des nombreux cargos, remonter le canal Saint-Georges en évitant les ferries lancés à pleine vitesse, traverser les zones de pêche encombrées de l’île de Man et chenaler des lochs écossais particulièrement étroits, n’est pas la « cup of tea » habituelle du sousmarinier stratégique, avide de grands espaces de déploiement, de mobilité et de discrétion. L’arrivée matinale devant Little Cumbrae Island marque le transfert de responsabilité de l’escorte

Quelques heures après l’accostage, les échanges avec des sous-mariniers britanniques naviguant sur un SSBN de classe Vanguard ou sur le SSN de nouvelle génération Astute sont riches en surprises, tant les modes de travail et les traditions à la mer sont à la fois proches et différentes. Les visites croisées des deux sous-marins confirment cette impression. Cette mission très particulière accomplie, le SNLE est reparti vers les espaces de déploiements océaniques, où son équipage, enrichi humainement et professionnellement par cette expérience unique, continue à veiller avec abnégation, pour protéger les intérêts vitaux de la nation. ®

1 En 1998, les accords de Saint-Malo marquent le début de la politique européenne de sécurité et de défense. Les échanges entre les marines britannique et française se multiplient et des visites croisées de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) commencent à être organisées. En 2000 et 2007, un SNLE de type M4 se rend à Faslane, faisant écho aux visites de SSBN classe Vanguard réalisées à l’île Longue. En 2011, un SSBN de sa Gracieuse Majesté fait, pour la troisième fois, escale dans la base opérationnelle des SNLE français. Le défi se devait donc d’être à nouveau relevé, cette fois par un SNLE de type Triomphant, afin de traduire le renforcement de la coopération entre les forces sous-marines britannique et française, ainsi que le bon état de connaissance et de confiance mutuelles régnant entre les deux nations.

3

1 LE SNLE ARBORE LE PAVILLON BRITANNIQUE AUX CÔTÉS DU PAVILLON FRANÇAIS. 2 MANŒUVRE FINALE D’ACCOSTAGE. 3 LE RADM IAN CORDER (REAR ADMIRAL SUBMARINES) ET LE VAE CHARLES-EDOUARD DE CORIOLIS (ALFOST).

L’ÉQUIPAGE DU SNLE

(1) Flag Officer Sea Training.

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VIE DES

unités

Coriolis en zone Corymbe

SHOM ET MARINE NATIONALE MAIN DANS LA MAIN Première contribution d’un bateau gris

LARGAGE D’UN PROFILEUR PAR L’AVISO COMMANDANT L’HERMINIER.

À l’occasion de son déploiement en Afrique de l’Ouest pour la mission Corymbe 114, l’aviso Commandant l’Herminier a procédé au largage de profileurs Argo à immersion variable, au profit du Service hydrographique et océanographique de la Marine. 1 Au-delà des observations satellitaires, le meilleur moyen de connaître les évolutions de l’océan global est de mesurer in situ, via des capteurs, les composantes de l’eau de mer. Argo est un programme international qui y contribue en déployant des profileurs autonomes qui permettent de mesurer la température, la salinité et les courants. Actuellement, un réseau de 3 000 flotteurs répartis dans tous les océans cherche à être maintenu.

Un projet à l’échelle mondiale Vingt-cinq pays participent actuellement au projet Argo, avec 3 200 flotteurs en activité. Mais pour entretenir ce réseau, il est nécessaire de renouveler 800 bouées par an, véritable défi logistique faisant appel au volontariat de navires de recherche, de commerce, voire de voiliers.

Le projet Coriolis est la contribution française à Argo. Ainsi CNES, CNRS, Ifremer, IPEV, IRD, Météo-France et Shom travaillent de concert pour organiser le déploiement de 80 à 100 profileurs par an, principalement en région Atlantique. Une des difficultés du projet est de trouver des opportunités de plates-formes de largage dans cette région, et plus spécifiquement dans des zones où le trafic maritime est peu dense. LES PROFILEURS SONT PROGRAMMÉS POUR EFFECTUER DES MESURES HYDROLOGIQUES EN PLONGEANT À 2 000 M ET EN SE LAISSANT DÉRIVER. ILS TRANSMETTENT LEURS DONNÉES PAR SATELLITE TOUS LES DIX JOURS, PUIS REPLONGENT POUR UN AUTRE CYCLE. LEUR DURÉE DE VIE VARIE ENTRE DEUX ET QUATRE ANS.

PLUS DE 3 200 FLOTTEURS SONT ACTIFS. EN JAUNE, CEUX DÉPLOYÉS PAR LA FRANCE (162).

22 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

L’aviso Commandant l’Herminier, pendant sa participation à l’opération Corymbe, a apporté sa contribution au projet Coriolis. En embarquant 10 profileurs, largués aussi bien au large de Gibraltar que dans le golfe de Guinée, il soutient l’intérêt de la Marine nationale pour l’étude des océans et conforte le lien entre le Shom et la Marine nationale. Le Shom voit ainsi sa base de données physiques s’accroître. La Marine contribue à l’amélioration des connaissances de l’environnement marin pour les missions futures de ses unités. À l’aide de sa potence, le bâtiment a pu aisément mettre à l’eau régulièrement des profileurs de 35 kg. Ces robots autonomes effectuent des cycles de mesures hydrologiques en plongeant à 2 000 m et en se laissant dériver, remontant régulièrement à la surface (tous les dix jours) pour transmettre leurs données par satellite. L’équipage a ensuite pu consulter les résultats de ces observations, l’information étant accessible à tous.

Des données à caractère opérationnel Il résulte de ces mesures une connaissance accrue de l’océan. Il est ainsi possible de prédire les impacts des changements climatiques, de mieux gérer les pollutions et incidents naturels, de mieux cerner ce vaste ensemble économique qu’est l’océan. Pour la Marine nationale, la plus-value existe également sur le plan opérationnel : les données relevées sont à l’origine de données statistiques précieuses pour la détection sousmarine. ® EV1 RONAN DUPUY ET NATHANAËLE LEBRETON

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ENTRAÎNEMENT GABIAN 12.3 Premier grand exercice destiné à optimiser la performance opérationnelle des bâtiments de la Force d’action navale après les mutations de l’été, l’entraînement Gabian a réuni, du 10 au 14 septembre 2012, de nombreux moyens.

1 Cette période bloquée d’entraînement supérieur de groupe était destinée aux bâtiments et unités sous l’autorité organique d’Alfan Toulon. Le Cassard était bâtiment « Officer in Tactical Command » (OTC), c’est-à-dire responsable de la préparation et de la conduite de l’entraînement. Le rôle s’avère en pratique ardu et le Cassard s’y préparait depuis plusieurs semaines… Pendant quatre jours, la concentration des moyens permet aux différents participants de bénéficier des concours de l’autre, ce qui permet d’effectuer des actions réalistes et d’un niveau supérieur. Gabian 12.3 a ainsi rassemblé de très nombreux moyens dans la zone d’entraînement au large de Toulon : 16 bâtiments de surface, des aéronefs de l’aéronautique navale (Atlantique 2, hélicoptères Panther et Caïman), de l’armée de l’Air (Fennec, Super Puma) et des bâtiments de soutien. Gabian représente une occasion unique pour les participants de réaliser leurs actions d’entraînements nécessaires au maintien de leur qualification opérationnelle(1) et de remettre à niveau les chaînes fonctionnelles. Pour la Force d’action navale (FAN), cela permet également de rationaliser et de mutualiser les moyens et les concours au profit du plus grand nombre. La vertu de cet exercice est aussi de donner des opportunités d’entraînement et de navigation en groupe pour toutes les unités, en particulier aux plus petites, dont l’activité est avant tout individuelle. L’OTC avait planifié un « Schedule Of Event » (SOE) dont le niveau des exercices allait crescendo. Il s’agissait d’assurer une bonne progressivité, de travailler en toute sécurité et de retrouver les bonnes pratiques dans le domaine de conduite nautique, de la mise en œuvre des embarcations et des armes, des manœuvres aviation, de la sécurité classique… Au programme, des ravitaillements à la mer avec le concours de la Meuse et du Var, des remorquages

BÂTIMENTS AYANT PARTICIPÉ À L’EXERCICE GABIAN 12.3 FAA Cassard, FDA Chevalier Paul, Fasm Montcalm, FLF Surcouf et Aconit, BCR Meuse et Var, TCD Siroco, CMT Lyre et Orion, PHM CDT Bouan, CDT Birot, CDT Ducuing, bâtiment base de plongeur démineur Achéron et Pluton, Cedic Hallebarde.

entre bâtiments, des évolutions tactiques en force constituée, des tirs d’artillerie tous calibres et de missiles, des exercices de défense contre les embarcations rapides, de transit sous menace mines, de visite, de mise en œuvre des hélicoptères, de sécurité… Pour les frégates, c’était également l’occasion de s’entraîner en lutte au-dessus de la surface et en anti-sous-marine. Pour les exercices de surface, de défense aérienne et de guerre électronique, la présence d’un Tracsvan, mis en place sur la Meuse durant cette semaine, a été

un atout. Ce moyen de guerre électronique prêté par l’Otan est doté de capacités de brouillage radio et radar et de simulation de menace. Il permet de travailler en ambiance tactique et de rajouter du réalisme aux exercices. Outre le travail de planification initial, le Cassard a été chargé d’assurer le commandement tactique de la force à la mer et d’assurer les reconfigurations de programme en temps réel. Un défi relevé sans difficulté par la frégate qui dispose d’un état-major conséquent pour faire face à ce type de responsabilités. Les exercices réalisés comprennent quasiment tout le panel des savoir-faire des bâtiments de la FAN et constituent une bonne préparation opérationnelle initiale. Les bâtiments doivent en permanence se tenir prêts à partir en opérations. Il est donc particulièrement important que les équipages acquièrent un bon niveau et de bons réflexes dès les premiers jours de mer qui suivent des changements significatifs dans la cohérence et la polyvalence des équipages. ® (1) Norme calendaire, quantitative et qualitative d’entraînement.

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CHRONIQUE

dupersonnel

RIDE 2 RECOVERY UN PROGRAMME DE SOUTIEN ET DE RÉADAPTATION DES BLESSÉS EN OPÉRATIONS 1 Le Ride 2 Recovery Battle of the Bulge challenge se déroulait du 21 juin au 2 juillet 2012 et pour la deuxième fois sur le continent européen, en Belgique. Créé par le Fitness challenge Foundation en partenariat avec le bureau du Service volontaire et militaire américain, ce programme contribue au développement d’un parcours personnalisé de réhabilitation physique et psychique au profit des militaires blessés en opérations, le cyclisme restant l’activité principale. Le peloton comptait de nouveau un marin français, le PM Éric Carpentieri, blessé en 2006, lors d’une opération de police de pêche et actuellement conseiller pédagogique à l’École des fusiliers de Lorient. Il témoigne : « Cela m’a permis de mieux accepter mon invalidité. J’ai côtoyé des militaires lourdement mutilés lors d’accidents ou de combats qui n’hésitent pas à affronter ce défi physique. Le R2R est une expérience exceptionnelle. Dès mon arrivée à Liège, j’ai dû préparer mon vélo car le challenge débutait le lendemain. Les étapes se sont enchaînées allant de 75 à 121 kilomètres sur une durée de 11 jours. Ces dernières ont été ponctuées par des visites des

hauts lieux de mémoire, notamment à Liège, Saint Vith, Luxembourg et Namur. Dès mon arrivée et jusqu’à mon départ, les cadres et les participants du challenge ont été très accueillants. C’est donc avec plaisir que je répondrai positivement à l’invitation de l’association R2R l’année

prochaine. Je tiens à remercier mes supérieurs, l’association Solidarité Défense, ainsi que le bureau EMM/CPM d’avoir rendu possible mon déplacement en Belgique. » Pour y participer, contactez l’antenne Cabam Paris au 01 53 42 80 32 ou 01 53 42 85 65. ®

SOLIDARITÉ DÉFENSE « CEUX QUI NOUS DÉFENDENT ONT PARFOIS BESOIN DE NOUS » 1 Depuis sa création en 1994, l’association Solidarité Défense soutient, dans la durée, les militaires blessés et les familles de militaires décédés en opérations, en complément de l’aide institutionnelle. Présidée par l’amiral (2S) Jacques Lanxade, ancien chef d’état-major des armées, l’association apporte, par la présence et l’écoute, une aide morale, mais aussi une aide matérielle, des conseils juridiques ou administratifs, des visites au profit des militaires blessés, hospitalisés, des familles endeuillées, tout au long de l’épreuve traversée. L’une de ses actions collectives les plus connues reste la traditionnelle confection des colis de Noël destinés aux militaires déployés en opérations extérieures, ainsi qu’aux familles de militaires tués ou blessés en opérations. Ces actions se perpétuent aussi grâce à la volonté collective d’entraide au profit de ceux touchés par les aléas de la vie. En ce sens, le 29 juin 2012, Arnaud Sallembien, grièvement blessé à Djibouti et désormais bénévole à Solidarité Défense, a organisé une 24 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

LA JOURNÉE DE SOLIDARITÉ ORGANISÉE À LA BASE FUSCO DE LORIENT EN JUIN DERNIER. COURSE À PIED AUTOUR DE LA PRESQU’ÎLE DE QUIBERON ORGANISÉE LE 29 JUIN 2012 AU PROFIT DE L’ASSOCIATION.

course à pied autour de la presqu’île de Quiberon au profit de l’association. Le 30 juin 2012, sous l’égide du vice-amiral Christophe Prazuck, alors commandant la force maritime des fusiliers marins, la base fusco de Lorient a organisé une grande journée de solidarité réunissant familles et militaires en faveur des blessés et des veuves de la communauté marine. La collecte réalisée a été partagée entre l’Adosm et l’association Solidarité Défense. Le 6 juillet 2012, Areva a offert à Solidarité Défense 50 invitations pour des blessés en opérations et leurs familles, afin d’assister, au stade de France, au meeting Areva d’athlétisme, dernière compétition avant les Jeux olympiques de Londres. Par un don ou la participation aux journées de solidarité, chaque marin peut, à sa manière, contribuer au développement des opérations d’entraide et de soutien. Pour les contacter : Association Solidarité Défense, 19 boulevard de la Tour Maubourg 75007 Paris, 01 44 42 57 60. www.solidarite-defense.org ®

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PERMUTATIONS COMLOG MT BS Comlog, affecté à l’École des fourriers, cherche permutation Toulon terre ou embarqué. Contact au 06 59 59 28 90. SM BS Comlog, affecté Brest terre au bureau comptable du matériel, cherche permutation Toulon terre ou embarqué, Marseille et Hyères (urgent). Contact au 06 14 66 68 53.

SITEL SM BAT Sitel, affecté Comar Ajaccio à compter du 23/09/12, cherche permutation Toulon terre (CIN de Saint-Mandrier de préférence). Étudie toutes propositions. Contact : [email protected] GECOLL SM Gecoll, affecté EV Jacoubet à Toulon depuis l’été 2012, cherche permutation Brest ou Cherbourg terre ou embarqué ou Paris. Très urgent (cause familiale). Contact au 06 92 43 22 48. QM1 BAT Gecoll (commis aux vivres), affecté marins-pompiers à Marseille, cherche permutation Toulon terre, Hyères ou Saint-Mandrier. Contact au 06 76 69 46 10 ou 04 89 09 44 48.

MANŒUVRE BAT Manœuvrier, récemment affecté à Toulon embarqué, cherche permutation de toute urgence à Brest et ses environs. Étudie toutes propositions. Contact au 06 86 11 29 68 ou au 06 33 28 03 85, [email protected] SECIM PM BS Secim, affecté CFPES Toulon, cherche permutation Toulon embarqué à compter de décembre 2012. Contact au 06 29 67 26 58 ou [email protected]

ANNONCES CLASSÉES 30E CONGRÈS ANNUEL DE L’AEMEF Du 4 au 8 octobre 2012, l’association des anciens élèves des écoles de mécaniciens et énergie de la flotte organise son 30e congrès annuel, placé sous le haut patronage de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Des cérémonies du souvenir sont notamment prévues à Prémian (Hérault) le 6 octobre. Le même jour, une réception est organisée à Colombiers (20 h). Plus de renseignements sur le programme et réservations (avant le 26 septembre) au 04 67 32 88 77 ou [email protected]

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CHRONIQUE

dupersonnel

LE BILAN PROFESSIONNEL DE CARRIÈRE UN OUTIL DE COMMUNICATION RH POUR LES MARINS

1 Depuis le 1er mai 2012, le processus d’élaboration des bilans professionnels de carrière (BPC) est mis en place pour le personnel nonofficier de la Marine. Une sous-section, créée à cette fin au bureau des équipages de flotte et des marins des ports (2/PM2/RA) de la direction du personnel militaire de la Marine (DPMM), est chargée de l’élaboration de ces bilans. Un BPC a pour objectif d’offrir aux marins et à l’institution une meilleure visibilité en termes de gestion prévisionnelle des carrières. Il permet à chacun de faire part de ses aspirations personnelles et professionnelles, à moyen et long 26 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

termes, et apporte un éclairage sur les perspectives de carrière à partir des éléments détenus lors de l’établissement du bilan. Ce dernier est élaboré à cinq ans de service depuis l’entrée dans la Marine, puis tous les quatre ans. Le BPC ne représente pas un plan de carrière figé mais une prévision de la carrière du marin au moment de l’élaboration du bilan et au regard des besoins de la Marine. Différents thèmes peuvent être évoqués à l’initiative du marin ou de la DPMM, comme l’avancement, l’admission à un cours et la reconversion… Les informations fournies sont un éclairage sur sa situation personnelle qui permet de confirmer ses orientations de carrière à partir des éléments fournis par son capitaine de compagnie. Le BPC peut également contenir une proposition d’orientation qui ouvre d’autres perspectives pour le marin. Il lui revient de s’approprier ou non, en fonction de sa situation, ces orientations. Le processus d’élaboration du BPC procède d’une démarche personnelle et n’a pas d’incidence directe sur la carrière. Le marin est libre de renseigner l’imprimé BPC. Le bilan est renvoyé vers la section de PM2 concernée dans les deux mois (mois d’envoi compris).

Une réponse est fournie au marin dans les trois mois. Elle est consultable dans la rubrique « le coin du marin » afin de préserver la confidentialité du document(1). ® (1) Un BPC reçu hors délai ne peut cependant pas être traité compte tenu du rythme mensuel à respecter.

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ESPACE

loisirs

JOURNÉES DU PATRIMOINE 2012 LES SITES DE LA MARINE DÉVOILENT LEURS SECRETS Sur le thème des patrimoines cachés, les Journées européennes du patrimoine, les 15 et 16 septembre derniers, ont été l’occasion d’ouvrir les sites de la Marine nationale au grand public. Bâtiments, matériels, collections et archives, parfois rarement exposés, ont dévoilé leurs secrets. Des animations étaient également organisées. Avec près de 103 500 visiteurs, ces journées ont été un franc succès pour la Marine, en régions maritimes comme à Paris. Focus sur certains de ces sites. Sur la façade atlantique, les visiteurs ont plébiscité la préfecture maritime de Brest et la citadelle de Port-Louis. Plusieurs bâtiments avaient également ouvert leurs portes, comme ici, le chasseur de mines tripartites Cassiopée à Brest.

Dans la base navale et au centre d’instruction naval de Brest, quatre peintres officiels de la Marine étaient venus exposer leurs œuvres et échanger avec le public. À Cherbourg, la résidence du préfet maritime, hôtel particulier du XVIIIe siècle, a également été particulièrement appréciée du public. PLUS D’IMAGES SUR LE SITE www.defense.gouv.fr./marine

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En région Manche et mer du Nord, les visiteurs sont venus nombreux découvrir le fort de Querqueville, site unique, d’un grand intérêt architectural et resté dans son état d’origine.

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Le Service historique de la Défense a présenté une exposition sur le thème « La Marine et la traite négrière » et des fonds patrimoniaux témoins du passé militaire de Cherbourg.

Les visiteurs toulonnais ont pu arpenter les douves, les murailles, la cour d’honneur ou encore les cachots du fort Lamalgue, exemple d’architecture que l’on doit à Vauban.

À Paris, le public a pu visiter l’Hôtel de la Marine, classé monument historique, comme la cour d’honneur (ou Honoré d’Estienne d’Orves), et les salons historiques du premier étage.

À Toulon, la base navale a ouvert ses portes pour une visite inédite du Conservatoire de la tenue. Véritable musée, il fait vivre une collection exceptionnelle d’uniformes, d’effets et d’accessoires portés depuis plus de deux siècles par les marins.

Sur la côte méditerranéenne, douze bâtiments de la Marine nationale ont fait escale, ici le bâtiment de projection et de commandement Mistral, et dix-sept sémaphores étaient accessibles aux visiteurs.

Outre-mer, à Fort-de-France par exemple, le fort Saint-Louis a dévoilé ses recoins et son histoire. Le bâtiment de transport léger Dumont d’Urville a également attiré les curieux.

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ESPACE

loisirs

DES MARINS ET DES LIVRES Les marins écrivent, et pas seulement des livres de voyages, témoignages de leurs lointaines campagnes dans des contrées exotiques. Voici une sélection d’ouvrages récents écrits par des marins (d’État) de toutes origines, militaires ou civils. Cette présentation, non exhaustive, ne demande qu’à connaître une suite, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos œuvres. Seule condition : qu’elle soit récente. QUATRE GARÇONS POUR L’HONNEUR DE LA MARINE

REGARDS CROISÉS SUR LE CONFLIT AFGHAN

1 Juin-juillet 1940. La France est vaincue. Ses forces navales sont dispersées au gré des combats un peu partout dans le monde. Pour chaque marin, c’est l’heure d’un choix en conscience : rentrer en France comme le demande le gouvernement de Vichy – et donc accepter la fin des combats – ou continuer la lutte dans des conditions encore imprécises. Pour illustrer ce dilemme, qui n’en a d’ailleurs pas été un pour beaucoup puisque la majorité des marins a rallié la France occupée, le lieutenant de vaisseau Éric Brothé a choisi l’exemple de quatre officiers de marine qui ont choisi de rallier la France libre dès l’été 1940. Tous les quatre sont jeunes, célibataires : Robert Détroyat, Elie-France Touchaleaume, Jean de Moutis, Hubert Amyot d’Inville. Leur carrière dans la Marine a jusqu’en 1940 suivi des chemins différents, mais la guerre les réunit dans les choix et les combats. Ils rejoignent les FNFL et seront de tous les combats, de Dakar à la Syrie ou à Bir Hakeim. Leur point commun, le refus de la fatalité, l’engagement et le don de soi qui conduit deux d’entre eux à donner leur vie. Le livre, à travers leur exemple, cherche à répondre à la question fondamentale : qu’est-ce qui a pu les conduire à faire ce choix, qui était, à l’origine, une dissidence ? Aventuriers de la France libre, par Éric Brothé, Éditions L’Harmattan, juin 2012, 252 pages, 27 €. ®

1 Ce n’est pas un documentaire, ni un témoignage, ni vraiment un roman. Une autre vie d’Hervé Constantin est un ouvrage difficile à définir selon les critères habituels. C’est en quelque sorte un questionnement face à un conflit insaisissable. Insaisissable pour toutes les parties, la population afghane pour qui les troupes étrangères sont bien souvent perçues comme des troupes d’occupation, les militaires occidentaux confrontés à un conflit où les risques sont permanents et les objectifs difficiles à percevoir, sans oublier l’incompréhension des familles restées en France. L’auteur met en scène cette incompréhension, ou plutôt cette impossible compréhension, à travers des personnages qui, s’ils sont imaginaires, semblent réels tant ils sont véridiques : une jeune afghane voyant le conflit avec ses yeux d’enfant, un soldat français avec les siens d’occidental cartésien et des personnages secondaires qui campent d’autres aspects du conflit : le jeune taliban, le vieil afghan tué dans un attentat, des militaires français… Les regards se croisent. Mais derrière l’humanité commune, c’est l’incompréhension qui domine. Des vies qui coexistent sans se comprendre. Un livre qui amène à s’interroger non seulement sur le conflit afghan, mais sur le sens de tous les conflits et au-delà sur les relations entre les peuples, surtout lorsqu’ils ont des cultures profondément différentes. Une lecture facile et un livre prenant. Une autre vie, par Hervé Constantin, Éditions Les Presses du Midi, juillet 2012, 225 pages, 18 €. ®

L’EXPÉRIENCE GRECQUE DU MONDE MARITIME 1 L’ouvrage de Jean-Marie Kowalski est le livre à lire si l’on veut comprendre la relation de l’homme à son environnement, et tout particulièrement à l’espace marin. On n’a guère conscience aujourd’hui que l’expérience grecque du monde (le monde connu à l’époque, c’est-à-dire globalement la Méditerranée) est avant tout une expérience de marin. La mer, partout présente, envahit l’imaginaire, de la littérature à la mythologie, en passant par les arts et les connaissances scientifiques de l’époque. La littérature en a gardé de nombreuses traces, mais l’expérience grecque de la navigation se fondait d’abord sur l’expérience directe des éléments, sans la médiation des outils techniques et donc sans support écrit. Jean-Marie Kowalski, professeur à l’École navale, dans ce livre d’un abord parfois ardu mais d’une érudition étonnante, décrit la perception du monde marin à travers les informations contenues dans la littérature grecque antique. La carte mentale qui s’en dégage réunit des éléments d’information hétérogènes qui permettent de rendre lisible l’espace tel que le percevaient les Grecs anciens. Parce qu’ils placent la mer au centre de l’écoumène, l’expérience grecque de la mer bouscule nos perceptions des espaces maritimes et en retourne la perspective. Pour le comprendre, il nous faut adopter le point de vue du marin. Navigation et géographie dans l’Antiquité gréco-romaine, par Jean-Marie Kowalski, Éditions Picard, mars 2012, 255 pages, 38 €. ® 30 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

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PROFESSION DE FOI D’UN MARIN ENGAGÉ 1 Écrit à la première personne, le livre du capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril est d’abord le témoignage d’un officier engagé, dans la Marine au service de l’État bien sûr, mais aussi dans la vie économique (il est agriculteur et vigneron) et enfin dans la vie sociale et politique, puisqu’il a été déjà deux fois candidat à des élections, cantonales et récemment législatives. L’ouvrage est paru quelques semaines avant sa dernière candidature. Il y exprime le sens de ses multiples engagements et ce qui les sous-tend : l’amour de la liberté et de la vie, la volonté de dépasser les frontières et les convenances de la pensée dominante, en un mot l’engagement au service de l’homme. Militaire engagé (sans jeu de mot), il rappelle que l’obéissance n’est pas une fin en soi. En témoignent ses propos : « Quand on délivre des armes et que l’on s’autorise le suprême droit de tuer, on a le devoir de réfléchir au-delà de la simple obéissance. » De cette nécessité, il en dégage une façon originale d’aborder les différents aspects de la vie, au service de son engagement pour le bien commun, et l’auteur d’ajouter, « il est possible de s’engager avec sérieux, sans se prendre au sérieux »… tout un programme. Oser la vie… c’est choisir la liberté, par Dominique de Lorgeril, mars 2012, 138 pages, 12 €. ®

UN MYSTÈRE DANS LA TEMPÊTE

AVENTURES MARITIMES

1 « Un climat morbide flotte donc pour cette Toussaint sur l’île. » La tempête rugit, un homme disparaît, un autre est tué (ou plutôt est cuit !), une femme est retrouvée morte, assassinée, un hôtel prend feu. Carole, une femme de l’île, dans les embruns, la pluie, le vent, est en quête d’un ami disparu. Peu à peu, toutes ses disparitions mystérieuses forment une tresse de mystère autour d’elle. Progressivement, au gré des rencontres, elle remonte le cours de son existence et la silhouette de l’homme qu’elle cherche devient plus nette et plus proche. Tandis que la tempête se calme, que trouve-t-elle en définitive : le sens ou l’homme de sa vie ? Dans ce bref roman, le contre-amiral Benoît Lugan crée une atmosphère de mystère où se chevauchent développement de l’intrigue et propos plus intimes qui envoûtent le lecteur. L’histoire comme les personnages sont entourés d’un halo de mystère. Tout est suggéré plus qu’écrit. Temps de Toussaint, par Benoît Lugan, Éditions L’Harmattan, octobre 2010, 83 pages, 11 €. ®

1 Le roman permet de rendre les expériences vivantes et la réalité moins brutale. Tel est le parti pris du maître Franck Daouben pour ce premier roman. En choisissant ce genre littéraire, il a voulu que son expérience ne tombe pas dans l’oubli et montrer que la vie de marin est riche de rencontres, à la fois heureuses mais aussi parfois plus tragiques. L’auteur nous conduit donc de l’Afrique de l’Est à Dubaï, à bord d’un caboteur côtier. Le récit est largement inspiré de sa vie de plongeur au sein de la Marine nationale. Le personnage central, Yann, un matelot, découvre la vie à bord de son bateau stationné outre-mer. L’émerveillement et les découvertes se succèdent. Ce récit d’aventures maritimes est aussi un voyage littéraire, tant on sent que l’auteur aime manier les mots et le langage. Les marins y retrouveront des souvenirs et des sensations de leurs propres expériences. NB : L’auteur, viscéralement attaché au milieu maritime, reverse tous ses droits d’auteur à la SNSM. De Porsgwen au golfe d’Aden, par Franck Daouben, Éditions Édilivre 2011, 198 pages, 17 €. ®

LA MER SUR LE VIF 1 « Cet ouvrage, ce sont avant tout des récits chargés d’écume et d’embruns, où alternent coups durs et coups de cœur, moments d’effroi et d’émerveillement, d’enthousiasme et de découragement. Tous nous communiquent leurs émotions, nous font partager leur passion et n’ont secrètement qu’un seul but, tant est grand leur amour de la mer : repartir à tout prix. » Ainsi s’enthousiasme l’éditrice face à ce livre original où des passionnés de la mer de tous les horizons nous livrent seize récits inédits. Dans ce florilège de marins, les marins d’État ne sont évidemment pas oubliés. Le vice-amiral d’escadre Lajous et le contreamiral de Gevigney, sans oublier Jean-Marie Chourgnoz, peintre officiel de la Marine, nous livrent aussi des récits très personnels d’expériences vécues et de souvenirs de leurs embarquements. Seize récits, seize « pépites », constituent cet ouvrage qui a obtenu récemment le prix Éric Tabarly 2012 du meilleur livre de mer. Zerac – La mer sur le vif, collectif, préface de Christian Buchet, postface de Jean-François Tallec, L’Élocoquent éditions, 280 pages, 28 €. ® PAGES RÉALISÉES PAR CF JÉRÔME BAROË COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 31

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ESPACE

loisirs

ÉLECTRON LIBRE Un lien très fort avec la mer et une histoire familiale l’ont vite amenée à peindre l’univers des bateaux, des ports et des arsenaux. Remarquée et récompensée officiellement, Marie Détrée devient en 2010 la quatrième femme peintre officielle de la Marine. De son dernier embarquement de quatre mois à bord du BPC Dixmude, la « Maître » ramène une moisson d’images. Explications et confidences.

tion, j’aimerais bien monter une exposition pour le grand public. L’idéal étant d’organiser cette exposition dans un musée de la Marine. Ça aurait du sens. J’en ai très envie de cet embarquement. Il s’agit d’apporter un témoignage et de montrer l’intérêt à embarquer des peintres de la Marine.

1 Racontez-nous la genèse de cet embarquement longue durée ? J’ai vu naître le Dixmude aux chantiers STX de SaintNazaire. J’ai ainsi suivi toute sa construction. J’ai donc voulu être de sa première mission pour le peindre sous toutes ses coutures. Et comme le commandant, le capitaine de vaisseau Guillaume Goutay, me l’a proposé, j’ai vite sauté sur l’occasion d’embarquer sur le Dixmude. Que fait un peintre de marine en mer ? D’abord, il passe son temps à peindre. Il répond aussi aux exigences du commandant. Je me suis ainsi retrouvée à peindre la symbolique du Dixmude dans le hangar aviation. Rendez-vous compte une « œuvre » de 4 m2… Et puis, il y a eu d’autres missions comme la réalisation du certificat de la Ligne, celui du passage du cap de Bonne-Espérance. Sur demande du commandant, j’ai également travaillé sur le pavillon de tradition. Il y a eu aussi le travail au quotidien. Chaque matin, je partais à l’aventure à la rencontre de marins et de lieux. Vous discutez, vous peignez deux heures, c’est l’heure du déjeuner. Même chose l’après-midi. J’ai également réalisé des portraits en demandant à de nombreux marins de poser. À chacun, je leur ai offert leur portrait. Ils sont tous repartis avec. Je ne sais d’ailleurs pas s’ils sont contents. (rires) Comme tout marin, vous deviez aussi attendre l’escale ? Complètement ! Paradoxalement, à terre, je n’ai pas le temps de peindre car je pars dans tous les sens. Djibouti, le Kenya, Le Cap… j’ai vu des lumières magnifiques. Du coup, c’est à bord que j’ai travaillé 32 ® COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012

de nombreux dessins d’après photos. Vous savez, les BPC sont des bâtiments dans lesquels on se sent très vite enfermés. Peindre les paysages vus en escale, ça a été également une façon de s’évader. C’est d’ailleurs souvent cet « exotisme » que préfère voir les marins. Parce qu’une peinture des tuyaux du local ballastage, ils n’en sont pas forcément fanas… (rires) Quels sont vos projets maintenant ? D’abord rester à terre pour y mener un travail de fond. J’ai envie de repeindre des sujets que j’ai réalisés à bord du Dixmude à la gouache et en petit format. Ces dessins, j’ai envie de les travailler cette fois à l’huile et en grand format. Forte de cette produc-

Justement, un peintre de marine c’est un témoin ? Un passeur ? Les deux. C’est quelqu’un qui montre au grand public la Marine, ses bateaux et ses équipages. C’est également un autre regard porté sur des hommes et des femmes qui ne mènent pas une vie ordinaire. Il est d’ailleurs très difficile d’expliquer la vie embarquée à son retour à terre. L’avantage des images, c’est de pouvoir montrer l’indicible et de suggérer. La peinture parle aux gens grâce à ses pouvoirs évocateurs. ® PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

EN SAVOIR PLUS Le site web de Marie Detrée sur www.mariedetree.com

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INFO

agenda

pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique. [email protected] DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez Du 21 septembre au 26 octobre, Méditerranée Entraînement PEAN 2. Du 23 septembre au 8 octobre, Méditerranée Certification Otan de FRMARFOR : exercice Noble Mariner 29 et 30 septembre, Poitiers-Biard (Vienne) Meeting aérien Aérotop, présence d’un Caïman Marine NH 90, d’un CAP 10, d’un Atlantique 2 et d’un Lynx.

océanographique de Paris : « À la recherche de nouveaux réservoirs d’hydrocarbures dans les grands fonds » par Jean-Georges Malcor. 11 octobre, Brest (Finistère) Journée de la médecine des armées de l’Ouest 2012, au CIN.

juridiques relatifs aux opérations extérieures. 10 novembre, Sable-d’Olonne (Vendée) Départ du Vendée Globe. 13 novembre, Paris (Île-de-France)

12 et 13 octobre, Guipavas (Finistère) 3e forum des métiers de l’aéronautique à l’aéroport de Guipavas. Du 12 au 26 octobre, Nouvelle-Calédonie Préparation opérationnelle : exercice Croix du Sud. 14 octobre, Paris (Île-de-France)

29 et 30 septembre, Morlaix (Finistère) Les 20 km de Paris organisé par le Cluster Maritime Français. Salon Armor Aéro Passion, présence d’un Rafale. Du 29 septembre au 14 octobre, Taverny (Val-d’Oise) Exposition au salon de Taverny avec Michèle Battut () comme invitée d’honneur.

Du 17 au 21 octobre, Monaco Raid interarmées multinational Monaco Raid. Du 17 au 29 octobre, Méditerranée

2 octobre, Lorient (Morbihan)

Carrefour Emploi Défense Mobilité à l’École Militaire (Rotonde Gabriel) de 9h à 13h.

Salon Clicandsea, rencontres emploi du maritime.

Du 13 au 15 novembre, Lanvéoc-Poulmic (Finistère) Séminaire HEC Entrepreneurs à l’Ecole navale.

2 octobre, Metz (Moselle) Forum pour la mobilité du personnel civil de la Défense. 8 et 9 octobre, Monaco Colloque sur la gouvernance des océans à bord du BPC Tonnerre. Du 8 au 12 octobre, de Brest (Finistère) à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) 3e édition de l’Armada de l’espoir. Du 8 au 12 octobre, Brest (Finistère) 8e édition de la Sea Tech Week, semaine internationale des sciences et technologies de la mer (conférences au Quartz).

10 octobre, Paris (Île-de-France) Conférence les Mercredis de l’Institut

Exercice franco-britannique Corsican Lion dans le cadre de la montée en puissance maritime du CJEF.

Du 16 au 18 novembre, Toulon (Var) Prix Encre marine à la fête du livre.

Jusqu’au 21 octobre, Versailles (Yvelines) Exposition de Christoff Debusschere () à la galerie Anagama.

Du 20 au 21 novembre, Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) Assises de la Mer. Escale de la frégate Primauguet et intervention du CEMM.

Du 20 octobre au 11 novembre, Yvetot (Seine-Maritime) Exposition au salon de l’Ayac avec Michèle Battut () comme invitée d’honneur.

27 novembre, Toulon (Var)

Du 22 au 26 octobre, Paris (Île-de-France) Salon Euronaval au Bourget. Du 26 octobre au 12 novembre, Bordeaux (Gironde)

Exposition sur les forces sous-marines. 27 octobre, Bain de Bretagne (Ille-et-Vilaine) Carrefour Opex 2012 organisé par l’association départementale de l’Union nationale des combattants (UNC) d’Ille-et-Vilaine, éclairage sur les aspects

Journée du sous-marin 2012. COLS BLEUS ® N° 2999 ® 29 SEPTEMBRE 2012 ® 33

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COLS BLEUS N°2999 29 SEPTEMBRE 2012 CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS COUVERTURE SM NELLY QUINSAT/MN INFO ACTUS  PAGE 6 : JOHANN PESCHEL/MN ; ALAIN MONOT/MN ; ALAIN MONOT/MN ; JOHANN PESCHEL/MN ; ALAIN MONOT/MN PAGE 7 : UED : JOHANN PESCHEL/MN ; ALFAN : NELLY QUINSAT/MN ; ALAIN MONOT/MN ; MN ; MN ; MN ; CHRISTELLE HERVÉ/MN ; MN ; MN ; MN ; JOEL TRIANTAFYLLIDES/MN PAGE 8 : ALPACI : LAURENT BOUILLON ; BILAN PLONGEURS DÉMINEURS : VINCENT PIHEN ; TEAM DÉFENSE : JEAN-JACQUES CHATARD PAGE 9 : CORYMBE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; GENDARMERIE MARITIME : MR BELINGUIER/MN ; FRÉGATE D 601 : JEAN-JACQUES LE BAIL/MN PAGE 10 : PIRATERIE: MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; REMISE DE FOURRAGÈRE ALAVIA: SÉBASTIEN CHENAL/MN ; AMIRAL FORISSIER: MN PAGE 11 : ANTILLES : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; AÉRONAUTIQUE NAVALE : JEAN-JACQUES LE BAIL/MN ; AMIRAL DE GUICHEN : PASCAL GHIGOU/MN ; BAGAD : JEAN-JACQUES LE BAIL/MN PASSION MARINE PAGES 12-13 : JONATHAN BELLENAND/MN PAGE 14 : MN PAGE 15 : DR PAGE 16 : JONATHAN BELLENAND/MN ; SEBASTIEN LAURENT/MN PAGE 17 : DR PAGE 18 : MN ; DR PAGE 19 : ANTOINE DELUC/MN PAGE 20 : SIMON GHESQUIERE/MN ; SIMON GHESQUIERE/MN VIE DES UNITÉS PAGE 21 : PAUL HALLIWELL/CROWN COPYRIGHT PAGE 22 : MN ; SHOM PAGE 23 : MN ; MN ; MATHIEU LEBRESNE/MN CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 24 : RAID 2 RECOVERY : TIFFINI M. SKUCE ; SOLIDARITÉ DÉFENSE : DR PAGE 26 : MN ; STÉPHANE DZIOBA /MN ; JOHANN PESCHEL ESPACE LOISIRS : PAGE 28 : PASCAL GHIGOU/MN ; PASCAL GHIGOU/MN ; MN ; MN PAGE 29 : MN ; CHRISTIAN DELOOF ; S.CHENAL/MN ; S.CHENAL/MN ; S.CHENAL/MN ; MN PAGES 30-31 : EDITIONS L’HARMATTAN ; EDITIONS LES PRESSES DU MIDI ; EDITIONS PICARD ; EDITION L’HARMATTAN ; EDITIONS EDILIVRE ; L’ELOCOQUENT ÉDITIONS. PAGE 32 : MARIE DÉTRÉE  AGENDA PAGE 33 : EMMANUEL RATHELOT/MN

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

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