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Vidéo et réseaux sociaux: les tendances chez les 12-19 ans L’étude JAMES1 se penche sur les habitudes des jeunes en Suisse dans le domaine des médias numériques. En 2016, l’enquête a porté sur plus de mille adolescents issus des trois régions linguistiques. Elle démontre une augmentation du temps passé en ligne et une préférence des 12-19 ans pour WhatsApp, Instagram et Snapchat aux dépens de Facebook qui perd sa place de leader.
Francine Castella, educa.ch
L
es résultats de la quatrième étude JAMES, réalisée tous les deux ans depuis 2010 par la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW), viennent d’être publiés. Ils relèvent que les ménages suisses sont particulièrement bien équipés en appareils servant à la fois à communiquer, à s’informer et à se divertir. En 2016, 99% des 12-19 ans sondés possèdent un smartphone. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir une tablette: 40% disposent d’une tablette personnelle et 40% utilisent la tablette familiale. Pour la première fois depuis 2010, le temps passé en ligne a augmenté: en moyenne 2 heures 30 pendant la semaine et 3 heures 40 pendant le week-end. Cette augmentation de 25% et d’une demi-heure par jour par rapport à 2014 pourrait s’expliquer par des abonnements forfaitaires proposant un volume de données illimitées. Que font exactement les 12-19 ans pendant tout ce temps? Ils naviguent sur le Net, écoutent de la musique, regardent des vidéos, jouent et utilisent intensément les applications de messageries et les réseaux sociaux: 94% des jeunes sondés possèdent au moins un compte. Alors que la consommation de jeux n’a pas évolué depuis 2012, celle des vidéos enregistre une hausse significative par rapport à 2014, avec YouTube et des services comme Netflix. Les films et les séries sont regardés directement en ligne et les YouTubeurs, ces stars qui se mettent en scène sur la toile et abordent des sujets les plus divers, deviennent les idoles d’aujourd’hui. Regarder des vidéos brèves est une tendance qui fascine plus les garçons que les filles. Par contre seulement 2% des sondés diffusent régulièrement des vidéos en direct sur internet, avec Periscope ou YouNow. L’évolution des pratiques entre 2010 et 2016 révèle que les jeunes conçoivent moins de contenus sur internet. Ils rédigent par exemple peu d’articles pour Wikipedia ou pour d’autres plateformes similaires. Le public cible maîtrise aussi mieux les données personnelles publiées sur les réseaux sociaux en utilisant des canaux comme WhatsApp ou Snapchat. Il y est en effet plus simple de contrôler qui peut accéder aux informations relatives à
Educateur 11 | 2016
© ZHAW Haute école des sciences appliquées de Zurich – Département de psychologie appliquée
leur vie privée que sur un réseau public comme Facebook. La possibilité d’échanger partout et à tout moment avec leurs amis répond à un besoin prégnant. Vu de l’extérieur, cet usage effréné des médias numériques empêche les jeunes de se forger un point de vue critique sur les contenus qu’ils consomment. Confrontée à cette dépendance, l’école, souvent appelée au secours, a opté pour des règles claires qui peuvent paraître paradoxales. Bien qu’ils soient à disposition, les smartphones restent bien au chaud dans les sacs des élèves et l’école se prive d’un outil attractif, qui soulève une question à laquelle il faudra répondre: peut-on développer les compétences médiatiques des jeunes sans se rapprocher de leur univers centré autour de leur smartphone? • 1
Jeunes – Activités – Médias – Enquête suisse
Références Waller, G., Willemse, I., Genner, S., Suter L., & Süss, D., JAMES – Jeunes, activités, médias – enquête Suisse. ZHAW, Zurich, 2016.
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