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Maëlle, une petite fille de .... première productrice d'énergie éolienne de France. Elle se démarque aussi par le projet « les ailes des crêtes » (Enercoop.
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La Croix -vendredi 22 avril 2016

Initiatives&solidarité Installée parmi les CE1, Doris 80 ans, s’applique à ne pas faire de fautes à sa dictée. Cyril Chigot pour La Croix Doris s’applique à la dictée.Cyril Chigot pour La Croix

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Rouen T Sel de Seine, le lien avant le bien

Nettoyage de toiture, garde de chats, séance de course à pied, covoiturage… À Rouen, les 80 adhérents du Sel de Seine échangent entre eux tous types de services, savoirs et biens. Ils publient et consultent les offres et les demandes sur le site Internet du Système d’échange local (SEL). Les échanges sont mesurés dans une unité volontairement différente de l’euro : le grain de sel. « Une heure d’un service équivaut à 60 grains de sel. Cette monnaie d’échange virtuelle basée sur le temps permet de déculpabiliser ceux qui reçoivent. Détenir un compte débiteur est toutefois accepté », explique Christine Morin, psychologue scolaire qui a fondé l’association il y a une vingtaine d’années. Elle insiste sur l’objectif identique depuis les débuts : favoriser la rencontre de l’autre. « Grâce au SEL, j’ai été vers des personnes que je n’aurais jamais connues autrement », confie Éliane Coustham, enseignante à la retraite et membre du collectif d’animation. À l’inscription, chaque nouveau séliste indique ce qu’il offre et ce qu’il demande. Une manière aussi de valoriser des compétences et de découvrir des talents. Une adhérente avait ainsi proposé un atelier d’écriture pendant plusieurs années. Aujourd’hui, elle en a fait son métier. Ellen Guichard (à Rouen) Site Internet : www.seldeseine.eu

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MW de puissance installée, grâce à 176 parcs d’éoliennes : la nouvelle région Grand Est est la première productrice d’énergie éolienne de France. Elle se démarque aussi par le projet « les ailes des crêtes » (Enercoop Ardennes-Champagne), ouvert à l’investissement citoyen. Particuliers, riverains, agriculteurs, associations, collectivités et entreprises peuvent participer à son financement.

l’école, persuadé que cette cohabitation contribue à la construction et au bien-être « psychique et moral » de ces citoyens de demain. Maëlle, une petite fille de CE1, a l’impression que Doris, Marcelle, Raymonde et Marie-Louise sont « un peu comme (ses) mamies parce qu’(elle) les voit tous les jours ». Les élèves prennent soin de leurs aînées. Le mercredi précédent, une ambulance attendait sur le parking. Les enfants se sont inquiétés. Les enseignants avaient précisément mené une réflexion sur l’éventualité qu’une des résidentes décède pendant son séjour

à la Marpa. Pour chaque classe, ils ont choisi huit livres qui abordent le thème de la mort. « Il est rare que cela survienne dans une résidence non médicalisée. En général, si leur état de santé se dégrade, les résidents sont réorientés vers une structure adaptée. Mais si cela arrivait, ce ne serait pas un sujet tabou. La mort fait partie de la vie. Pour les enfants, c’est un apprentissage », poursuit Yann Guillonnet. Ici, les enfants ne sont toutefois pas moins bruyants qu’ailleurs. C’est pour cette raison que l’architecte a veillé à concevoir un établissement spa-

repères

onéreux pour les pensionnaires que d’autres formes d’hébergement pour personnes âgées. Les loyers sont fixés à 1 330 € – hors allocations logement – pour un logement de type T1, à quoi s’ajoutent les frais de restauration.

Une formule d’hébergement au coût maîtrisé L’expérience de Souvignyde-Touraine a éveillé l’intérêt d’autres collectivités en France – et au-delà. Un cabinet d’études mandaté pour l’école Montessori de Lyon a ainsi sollicité le directeur de l’école et des Canadiens ont contacté la mairie pour dupliquer le modèle. Porté par le réseau associatif des Marpa (Maisons d’accueil rurales pour personnes âgées), ce projet social présente, en outre, l’avantage d’être moins

Sans être obligatoires, les repas du midi partagés avec les enfants sont conseillés par la direction de la résidence, qui veille ainsi à l’équilibre alimentaire des pensionnaires. D’autres prestations complémentaires – ménage, aide à la personne, lingerie – sont aussi proposées dans cet établissement qui, à l’inverse des EHPAD, n’offre aucun service médicalisé.

cieux, qui comprend de nombreux espaces respectant l’intimité et la tranquillité de s personnes âgées. Et, de toute façon, l’agitation quotidienne de l’école semble les distraire. « Un monde sépare les écoles d’antan et d’aujourd’hui. Les enfants ne tiennent pas en place alors que nous, nous devions rester bien droits. Nous nous levions seulement quand la maîtresse nous en donnait l’autorisation », raconte Raymonde, qui préfère « l’enseignement de maintenant ». MarieLouise s’inquiète, pour sa part, de ne plus voir les enfants pendant les quinze prochains jours de congé. « Le bâtiment va nous sembler bien vide », marmonnet- elle. Mais, depuis le début d’année, il n’est pas rare que des enfants accompagnés de leurs parents rendent visite aux résidentes de la Marpa en dehors du temps scolaire. Cette maison d’accueil, d’une capacité de 24 places – dont deux logements d’hébergement temporaire – doit recevoir prochainement trois nouveaux pensionnaires. Selon Laurent Borel, deux années seront nécessaires pour remplir l’établissement : « Le concept peut effrayer certaines familles. Nous leur expliquons que personne n’est obligé de participer aux activités communes. Mais ils finissent tous par jouer le jeu. » Xavier Renard

Ils agissent pour la paix en Europe (3/5)

Abdelaziz Masrour promeut l’Europe jusqu’au Maroc tDans le contexte du centenaire de la bataille de Verdun, et en partenariat avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse (Ofaj), La Croix retrace cinq initiatives pour la paix. Né au Maroc, Abdelaziz Masrour, animateur dans le quartier des Couronneries à Poitiers (Vienne), agit depuis vingt ans en faveur des échanges européens. Convaincu que « le voyage forme la jeunesse », il a emmené des groupes de jeunes partout en Europe, jusqu’en Norvège et en Lituanie, et dernièrement au Maroc. Ces expériences lui offrent l’occasion de leur faire comprendre que cette « Europe du mouvement et de l’action » est celle de tous les possibles. « Ils nous disent souvent que personne ne fait rien pour eux, mais ce n’est pas vrai. Ils vivent dans un continent où la libre circulation permet d’aller chercher un travail ailleurs. » L’an dernier, il a pris part avec cinq adolescents au forum

« Prends ta planète en main », à Hambourg, ce qui lui a ouvert les portes de la délégation européenne lors de la COP21 qui s’est déroulée en novembre et décembre à Paris. Semant sur ce terrain fertile, il vient d’entreprendre des démarches de financement en vue d’un échange franco-germano-marocain, ses trois pays d’adoption, de cœur et d’origine. « J’ai aussi postulé pour être dans la délégation de la prochaine COP22 au Maroc. Dans la foulée, nous partirons, dans le cadre de cet échange, vers Ouarzazate, pour développer une mission liée à l’environnement. » Abdelaziz Masrour espère diffuser dans son pays natal l’image d’une Europe unie, malgré les tentations de repli sur soi de certains pays. « L’Allemagne a eu l’intelligence de casser son mur alors que le Maroc est tenté d’en construire un à sa frontière avec l’Algérie », regrette-t-il. Xavier Renard Vendredi prochain : Keshia Aerchlimann défend la tolérance.