FASHION IS NOT DEAD: La mode est bien vivante chez Ying Gao On se plaint souvent que la mode nʼa rien de nouveau. Le « fast fashion », le recyclage des tendances passées (Allô le colourblocking fluo! On sʼest rencontrés en 4e année), le marché saturé de chandails mous qui se ressemblent les uns plus que les autres. Plus souvent quʼautrement, les rédacteurs de mode nous proclament le pire: FASHION IS DEAD. Si tu passes tes fins de semaine à courir les soldes chez Garage, tʼas peut-être raison. Mais si tu connais Ying Gao, tu sais que la réponse à cette question est un gros NO WAY, dude. Designer, chercheuse et professeure de design à lʼÉcole supérieur de la mode de Montréal, Ying Gao est définitivement lʼexception à cette règle. Inspirée par le pouls de la ville, lʼarchitecture, lʼurbanisme et la géographie, elle crée des morceaux qui sʼimmergent dans leur environnement – ils prennent vie en réagissant à des stimuli externes, devenant une partie « vivante » du monde qui les entoure. Ses vêtements modulables se déploient sous lʼimplosion du bruit, « respirent » en réaction au mouvement et se mettent à briller sous la présence de la lumière. (*cue la chanson thème de The X-Files*) Mais sa poésie visuelle nʼa rien de sci-fi : des micro-puces électroniques ainsi que sont intégrés imperceptiblement à ses textiles. En entrevue avec Interview Magazine, elle a dit ne pas vouloir jouer la magicienne – elle veut que les gens comprennent quʼil y a un mécanisme derrière ces mouvements sans voir les filages « laids ».
À mes yeux, son admiration du sensoriel a atteint son apogée rêveur dans sa série The Living Pod. Dans cette collection, des robes, vestes et tuniques miment les mouvements des autres morceaux en changeant leur structure physique à lʼaide de senseurs lumineux. Lʼeffet donné est dʼun récif de corail, ondulant et plein de vie. Et beau. Tellement, inexplicablement, a sʼen tenir le souffle beau. Alors, pour répondre à la question: non, fashion is NOT dead. La mode est bien vivante dans lʼatelier de Ying Gao.
