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MEDIAPLANET

PANEL D’EXPERTS

Les défis du secteur IT vus par 3 experts

Christophe Severs

Mathias Mercier

Guillaume Sautereau

Senior Vice-President, Solutions & Services strategie chez Keyrus

Global Market Strategy Manager chez Sungard AS

Directeur de l’offre e-commerce chez Smile

Big data et digitalisation sont indissociables

« Le cloud facilite la continuité des activités »

Les défis de l’e-commerce

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Qu’entend-on par « big data » ?

Quelles sont les opportunités du cloud pour les entreprises ?

hristophe Severs est directeur de la stratégie chez Keyrus, une société de conseils active dans l’analyse et le traitement des données des entreprises. À ses yeux, la convergence des « big data » et du digital est une notion clé pour les entreprises.

« Il s’agit à la fois de l’ensemble des données générées par l’activité d’une entreprise, des données externes à celle-ci, pertinentes à son terrain de jeu, et des traces laissées par les consommateurs sur le Web, dont les réseaux sociaux. Cette quantité de données est phénoménale et est encore amenée à croître de façon exponentielle à l’avenir. Elles sont la conséquence de la transformation digitale qui, elle-même, résulte des mutations de la société, des usages que nous faisons de la technologie - via nos tablettes, téléphones et autres ordinateurs -, des évolutions technologiques elles-mêmes et des progrès de la science, qui permet de connecter les individus via de plus en plus de canaux. Pour l’entreprise, l’enjeu est pouvoir tirer profit de toutes ces données, par exemple pour mieux répondre aux attentes de ses clients. »

athias Mercier est Market Strategy Manager chez Sungard Availability Services, une société spécialisée dans les solutions cloud. Le cloud, synonyme d’économie et de souplesse.

« Elles sont nombreuses : une croissance et un déploiement facilités à l’international et l’affranchissement d’investissements lourds, notamment. Cela permet de s’axer sur des modèles de dépenses opérationnelles plutôt que de devoir acheter dans le dur, d’exploiter rapidement des expertises très éloignées de celles de l’entreprise et de pouvoir se concentrer sur son métier. Sans le cloud, il aurait fallu, soit faire une recherche beaucoup plus longue, soit mettre en place des infrastructures beaucoup plus lourdes pour pouvoir en profiter. Une sorte de place est à disposition qui permet de faire son marché. Ce sont généralement des économies conséquentes, rapides, disponibles immédiatement. » Le cloud a-t-il des inconvénients ?

Un exemple ?

«  Un grand distributeur a une masse de données considérable sur les comportements d’achats de ses clients. Grâce à la création d’un algorithme, on peut prédire avec précision la prochaine liste de courses des clients. Cela peut aussi aboutir, au-delà d’une meilleure expérience client, à du « upselling » - remplacer un produit par un autre similaire, mais plus haut de gamme - ou à du « cross selling » - vendre un produit complémentaire. » Big data et digitalisation sont donc indissociables ?

« Il donne une versatilité à double tranchant. On peut à la fois butiner, avoir beaucoup d’opportunités, consommer ce qui m’intéresse quand cela m’intéresse, ce qui va engendrer un comportement d’hyper-consommateur, et parfois empêcher un investissement réel parce que c’est facile de changer d’une technologie à l’autre. » Qu’est-ce que le disaster recovery et à quoi sert-il?

«  Oui. La convergence des deux implique que l’entreprise doit sans cesse se réinventer, faire évoluer sa culture et sa propre organisation interne pour garantir sa pérennité. Parler de transformation digitale de l’entreprise, c’est parler d’une adaptation à un écosystème dans lequel l’entreprise évolue. »

« Ce système existe depuis longtemps, mais à la base il concernait les secteurs d’activités critiques (assurances, santé, places boursières). Le cloud virtualise ce système, ce qui permet aujourd’hui aux entreprises, le jour où elles rencontrent un souci de récupérer toutes leurs données, de ne jamais perdre le fil de leurs activités. Le cloud rend accessible la continuité d’activités à des secteurs qui n’en étaient pas dotés auparavant. »

Philippe Van Lil [email protected]

Jacqueline Remits [email protected]

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uillaume Sautereau est directeur de l’offre e-commerce chez Smile, une société spécialisée dans l’intégration de solutions Open Source pour les entreprises. Dans la vente à distance, la transformation digitale est parfois parsemée de pièges. À quel défi majeur les entreprises d’e-commerce sont-elles confrontées dans le digital ?

« Un des plus grands défis est de faire converger présence dans le monde physique, par exemple à travers les points de vente, et présence dans le monde digital. Cela nécessite souvent de faire évoluer ou disparaître des fonctionnements bien enracinés, mais dépassés. » Qu’observez-vous par exemple ?

«  Certaines grandes marques ont pu être longtemps réticentes à vendre leurs produits en direct sur Internet en se mettant en concurrence avec leur réseau de distribution. Ces freins sont en train de céder, d’une part de manière naturelle, d’autre part en trouvant des compromis, comme celui d’attribuer les ventes en ligne au point de vente physique le plus proche du client et donc de lui céder une part de la marge. » Quel autre type de piège constatez-vous ?

« Il arrive que des filiales d’un grand groupe aient pris des initiatives isolées dans le domaine digital, avec au final un « effet patchwork » peu valorisant pour l’identité du groupe, notamment pour sa charte graphique. En 2016, la transformation digitale doit s’accompagner d’une réflexion globale, qui sache à la fois donner une cohérence d’ensemble et prendre en compte les spécificités de toutes les composantes de l’entreprise, en dépit de cultures et des contextes de marchés différents. »

Philippe Van Lil [email protected]