Une nuit d'épouvante... éprouvante !

16 janv. 2009 - ils doivent tous être cloitrés chez eux, la peur au ventre! Et ma voisine! ... J'aperçois l'ombre du psychopathe sortir de chez elle. Ce fumier a du.
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ELBIN Youri 2nd8

Une nuit d'épouvante... éprouvante ! Vendredi 16 Janvier 2009 -19h00Je rentre de mon travail, fatigué de ma semaine. Je me cale deux minutes dans mon fauteuil... c'est bon de retrouver un chez soi après une semaine sur les routes et les nuits passées dans des hôtels impersonnels! VRP, ce n'est pas un boulot de tout repos! Heureusement, demain, c'est le début du weekend, je vais pouvoir me délasser. Ah !que c'est bon le vendredi soir! J'allume mon poste de télévision pour écouter le journal régional du Sud-Ouest où je me suis installé depuis quelques années... Je monte un peu le son pour entendre les informations de ma cuisine... on annonce un bulletin d'alerte de tempête, je dois penser à fermer mes volets! Je vais me préparer un bon petit repas... mais... mais ???... je ne suis pas certain d'avoir bien entendu... alors je reviens dans le salon. Et bien si ! j'apprends avec stupeur qu'un psychopathe dangereux, auteur de nombreux crimes sanglants dans la région s'est évadé aujourd'hui même !!! De plus, on le sait doté d'une intelligence exceptionnelle! La terreur va de nouveau s'installer dans tous les foyers! -19h30Je n'ai plus envie de me restaurer, cette nouvelle m'abasourdit et je suis terrorisé. Je pense aux habitants de ce bourg, à moins d'un kilomètre, ils doivent tous être cloitrés chez eux, la peur au ventre! Et ma voisine! une jeune femme charmante dont la maison est juste en face de la mienne... elle m'avait fait part de ses angoisses à l'époque des faits. D'autant plus qu'elle est seule; elle a choisit de se retirer à la campagne quelques temps pour écrire. Elle dit avoir besoin de calme et d'isolement pour trouver l'inspiration. Il paraît qu'elle écrit des nouvelles puis les envoie à son éditeur, à Paris. Bien sûr... ici... on se méfie un peu de cette citadine..une jeune écrivaine, pleine de charme, qui passe ses 1

journées et ses nuits à écrire...ce n'est pas commun par ici ...et surtout, cela semble assez imprudent... -21h00Je n'arrive plus à me concentrer sur la recette, je suis trop inquiet... Peut-être devrais-je aller faire un saut en face, ne serait-ce que pour la rassurer... J'entrouvre la porte, le vent souffle fort ce soir, on l'entend siffler furieusement, les volets claquent, la pluie fouette le sol détrempé avec rage. Même pour quelques mètres, je ne m'en sens pas le courage... De toutes façons, elle voit ma lumière de chez elle, elle sait donc que je suis là [...] Le vent rugit maintenant comme une bête sauvage, j'ai l'impression d'être sur un bateau tourmenté par une violente tempête...dans un tourbillon déchaîné... J'entends des tuiles tomber du toit et se fracasser au sol...vite, je vais sortir voir ce qui se passe. J'ouvre ma porte lorsqu'une forte rafale de vent me fait tomber à la renverse. Mince! Le vieux chêne s'est déraciné et barre le chemin qui mène au bourg. C'est avec des efforts surhumains que je parviens, à grand peine, à refermer la porte...Prévenir, prévenir quelqu'un... vite! le téléphone... la ligne est coupée! Ah, voilà bien ma veine! et l'électricité maintenant... coupée aussi! Mais où sont les bougies ? [...] -0h00La tempête se déchaîne, le tonnerre claque avec une violence inouïe! Tout à coup... malgré l'obscurité... à la lumière des éclairs qui zèbrent le ciel... je distingue une ombre humaine se profiler devant la maison voisine... j'en suis sûr, c'est lui ! Qui donc pourrait être assez fou pour venir lui rendre visite par une nuit aussi sombre, lugubre et mouvementée ? Je me sens complètement impuissant, figé sur place et j'imagine avec terreur ce qui se passe à quelques mètres de chez moi... Ça y est, j'en suis sûr... tout est joué... et je n'ai rien tenté pour la secourir! Je me dégoûte!

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-0H30J'aperçois l'ombre du psychopathe sortir de chez elle. Ce fumier a du la torturer afin de prolonger ses souffrances. Il a certainement repérer mon absence pendant la semaine et pense donc que la seule maison en face est inhabitée ! Mes muscles se tétanisent... maintenant... il se dirige de mon côté !!! La batterie de mon mobile et de mon ordinateur portable sont à plat et je suis dans l'impossibilité de les recharger. Je ne peux contacter personne! Affolé, je cherche une retraite où je peux me soustraire à la folie meurtrière de ce monstre. Mais la lueur des bougies est insuffisante, je me dirige à tâtons dans la pénombre... Tout à coup... je me heurte à quelque chose... une porte entrouverte !!!! Je m'y faufile. Ma main frôle un balai, ça y est! J'y suis, je me trouve dans le cagibi où sont rangés les articles ménagers. Je m'arrête de respirer... à travers la fissure de la porte... j'aperçois une ombre s'approcher de la fenêtre... je le vois gesticuler, cogner à la vitre et... il me semble qu'il doit appeler mais... je ne comprends pas... j'entends juste ses cris étranglés couverts par le bruit assourdissant des rafales de vent... A travers la cloison, je le sens roder... il doit faire... le tour de la maison... j'espère... qu'il ne... rentrera pas!!! - 1h00Sans doute est-il parti, mais je suis nerveux et je préfère rester ici. Pétrifié de peur, je me recroqueville sur moi-même. Je grelotte d'effroi, je sens des gouttes de sueur perler sur mon front. Je repense aux articles lus dans la presse qui ont mis toute la population de la région en alerte depuis ces derniers mois... avant que le psychopathe ne soit interné. Depuis hier, depuis que j'ai appris que ce fou dangereux s'est évadé de l'hôpital psychiatrique et que les forces de police restent impuissantes à le localiser, je ne vis plus... de nouveau... terré dans mon placard, tous mes sens sont en alerte. Je garde les yeux grands ouverts... mon Dieu... son dernier crime remonte à moins d'un mois lorsqu'il a poignardé avec tant de bestialité cette jeune femme sous sa douche... Un meurtre monstrueux qui me 3

rappelle avec horreur une scène jouée dans le film d' Hitchcock: "Psychose". Surtout ne pas m'assoupir... les aiguilles de ma montre indiquent « 1 h ». Bientôt... le jour va se lever [...]

Samedi 17 Janvier 2009 -8h00La tempête s'est enfin calmée, mais j'imagine les dégâts dehors! Je me réveille, les rayons du soleil pénètrent à travers la fissure du placard où je me suis caché. Je suis encore secoué des évènements d'hier soir. Heureusement que je ne suis pas tombé entre les mains de ce déséquilibré! Mais... la Voisine... il faut que j'aille au commissariat prévenir les gendarmes et vite! Je regarde ma montre : 8h, "IL" doit être loin maintenant. Je sors du cagibi, je tire mes double-rideaux pour laisser pénétrer la lumière du jour, j'attrape mon manteau et mon chapeau... je sors. La tempête d'hier a laissé un paysage de désolation: des arbres sont déracinés, des tuiles se sont détachées du toit, des tôles ondulées jonchent le sol, les fils électriques pendent lamentablement des pylônes... Je jette un coup d'œil vers la maison du drame et retiens un cri. J'aperçois à travers les fenêtres une ombre qui se déplace lentement... Il n'est donc pas parti !!! Je me précipite derrière mon véhicule et fixe la façade de la maison de ma regrettée voisine. La porte... s'ouvre doucement... puis... ma voisine sort dehors... pour constater les dégâts. Surpris que ce fou furieux ne l'ai pas agressée, je m'empresse de courir vers elle. Me saluant d'un large sourire, elle s'adresse à moi sur un ton jovial: - Eh, bien! Le réveil semble difficile... n'est-ce-pas, cher voisin ? Vous avez raison, il n'y a rien de mieux que le footing pour être en forme pour la journée! Je reste consterné! Elle aurait pu se faire tuer et elle me parle de footing !!! 4

-Vous... vous... n'avez... rien ? Il ne vous a... rien... fait ? - Qui donc ? De qui me parlez vous ? - Mais! du psychopathe qui sévit dans la région! Il est rentré chez vous, je l'ai vu et... - Mais mon pauvre, il faut vous faire soigner! Vous avez bien trop d'imagination! Comment avez-vous pu confondre ce dangereux malade mental... avec ce pauvre électricien venu si gentiment distribuer des groupes électrogènes ???? Penaud, mais toutefois soulagé, je préfère ne pas lui raconter ma terreur de la nuit passée et me décide à rentrer chez moi. Je sens son sourire narquois derrière mon dos... qu'importe, le ridicule n'a jamais tué personne! Je songe avec délice à un solide petit déjeuner accompagné d'un café fort pour me remettre de mes émotions et pouvoir enfin me détendre! -8h30Tiens... je ne me souviens pas d'avoir laisser ma porte battante ? Et ces traces de pas boueuses dans mon entrée ? Pourquoi mes doublerideaux sont-ils tirés ? Je me souviens très bien de les avoir ouverts ce matin. Je ne sais pas pourquoi!...mais je sens à nouveau un frisson glacial remonter le long de mon échine... j'ai le sentiment que ma voisine me surveille de sa fenêtre... peut-être s'interroge-t-elle sur mon état mental ? Je repense à la semaine passée... un ami de Paris est venu me rendre visite pour le weekend. Après les horribles évènements qui avaient tant secoué la région et l'internement du dangereux psychopathe, il pouvait venir en toute quiétude! Ses paroles me reviennent en mémoire... il avait entendu parler des œuvres littéraires de ma voisine. A sa connaissance, son éditeur parisien ne tarit pas d'éloges à son propos. Il paraît que ses nouvelles commencent à avoir un tel succès qu'elles vont certainement devenir des best-sellers dans le monde entier! Elles sont terriblement effrayantes, remplies de crimes affreux, de massacres où les victimes sont effroyablement mutilées. A la lecture des scènes qui y sont décrites avec grande minutie, ses lecteurs sont stupéfaits par tant de cruauté... ils se demandent comment elle peut les rendre aussi réalistes !!! Aurait-elle trempé dans quelque affaire 5

meurtrière qui lui aurait donné une telle inspiration ??? La sueur coule le long de mon dos, je n'arrive pas à maîtriser les tremblements de mon corps... j'ai du mal à respirer... la gorge sèche et trop serrée... je ne parviens plus à avaler ma salive... mon cœur va se rompre à force se s'affoler... je ne dois pas m'évanouir... Je sens leur présence derrière moi...

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