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Sergio ermotti La renaissance d’UBS

cool attitude Comment elle envahit les arts Fr. 5.90 

No 14 Semaine du 3 avril 2014

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44∑brésil y a des photos un peu passées où il pose avec l’entraîneur Luiz Scolari, ou avec Ronaldo, le Brésilien, le «Fenomeno», comme ils disent par ici. Il y a aussi un mur encombré par les coupes qu’il a gagnées durant une honnête carrière de joueur, qui le vit passer par Flamengo. Désormais retraité du futebol, à 30 ans, il est revenu tenir ce bar dans le bas de la favela, pour être avec sa mère. Il est considéré comme une sorte de petit syndic de cette partie du quartier. Il est aimable et joyeux, il insiste pour t’offrir ta bière. Si tu es là, c’est que Daniel Pla, professeur de Rio qui entend promouvoir la culture des favelas (il tient un site formidable sur ce thème: www.entendafavela.com.br), voulait qu’il te montre le terrain de football, s’il mérite ce nom, juste en dessus. On y va. Les barrières de ferraille ont cédé il y a quelques semaines sous les coups de la rouille et du vent, et il n’y a pas d’argent pour les remettre d’aplomb. Alors, plus de football pour les enfants. A quelques kilomètres, on a dépensé des dizaines de millions pour rénover le mythique Maracanã, et un vertige prend. Quand il se fige pour la pose, tu demandes à Rincon de cesser de sourire sur les photos.

dossier spécial

Romário le politicien

C’est aussi pour lui parler que tu étais venu à Rio. Ancienne star de l’équipe nationale, champion du monde en 1994, il est depuis devenu député socialiste à grande gueule (lire ci-contre). Il vomit depuis des mois sur la FIFA, Sepp Blatter, la corruption autour du Mondial, le peu de prise en compte des intérêts de la population pauvre, et s’est solidarisé avec les manifestants l’an dernier. On peut le trouver courageux ou populiste, mais il limite désormais ses interventions, conscient d’en faire beaucoup dès qu’un micro passe à portée. A la dernière minute, il n’a plus le temps pour toi. On lui prête des ambitions plus fortes que de rester simple député. Romário a toujours foncé droit devant lui. Fini de jouer, mais durant ce Mondial 2014, il apparaît comme une voix qui compte. Après, on verra. Le football est le sang du Brésil, et le sien bouillonne.√

De plus en plus de footballeurs se lancent en politique pour lutter contre la corruption qui ronge le pays, à l’image de Romário ou Raí. Ils reprennent ainsi le flambeau du combat mené contre la dictature dans les années 80 par une poignée de stars du ballon.

Programmes sociaux Déborder la politique par les ailes?

Faria, 48 ans, mieux connu sous le surnom de Romário, l’ancienne star du footne dizaine de personnes vivent dans ball, vainqueur de la Coupe du monde en l’appartement, sur les franges du 1994. Il a été élu au Parlement brésilien quartier d’Urca, à Rio de Janeiro. La plu- sous les couleurs du Parti socialiste en part sont pieds nus; les garçons torse nu. 2010. Lors des protestations, il s’est Des tasses de café vides traînent ici ou là. directement prononcé en faveur des Tous pianotent sur les claviers de leurs manifestants. «Il est l’un des meilleurs Mac noircis. A la «Maison de la narra- parlementaires du Brésil, confirme Felipe tion», un espace dédié à la plateforme Altenfelder, en marchant autour d’un médiatique alternative Midia Ninja, on ne canapé, tasse de café à la main. Il vient du s’embarrasse pas des monde du football, il apparences. Le collecsait que la FIFA abuse «Au moment de son tif s’est retrouvé au notre pays, et que des cœur des protesta- élection, nous nous centaines de millions tions de juin 2013, attendions au pire. de réaux ont été lorsque des milliers engloutis dans cet de jeunes Brésiliens Et c’est Le contraire événement absurde.» sont descendus dans qui est arrivé.» «La carrière de la rue pour protester Felipe Andreoli, Romário est surprejournaliste sportif, à propos de Romário nante», explique contre la corruption Marco Teixeira, un de leur pays. «Peutêtre qu’en Chine ou en Afrique du Sud on politologue de la Fondation Getúlio Varpeut déplacer des gens, gaspiller des cen- gas. En tant que joueur, il avait la réputataines de millions de réaux pour organi- tion d’être paresseux et de se comporter ser un événement sportif, raconte Felipe comme un play-boy et un fêtard. Il s’est Altenfelder, un des leaders du groupe. même retrouvé impliqué dans des scanMais le Brésil est une démocratie. Quand dales financiers. «Au moment de son quelque chose ne nous plaît pas, on le dit élection, nous nous attendions au pire, raconte Felipe Andreoli, un journaliste haut et fort.» sportif. A priori, il aurait dû rejoindre cette La révélation Romário. La majorité de la caste de parlementaires corrompus qui classe politique brésilienne a délaissé ces ne font rien. Le contraire est arrivé.» jeunes, qui réclamaient des hôpitaux plu- L’ancien joueur a troqué ses mauvaises tôt que de nouveaux stades de foot. Mais manières et son caractère volatil contre un politicien a refusé de laisser tomber un costard et un professionnalisme les protestataires: Romário de Souza impeccables. Il s’est impliqué dans l’élaClément Bürge Rio de Janeiro

U

L’Hebdo 3 avril 2014

brésil∑45 RAÍ «On

essaie d’utiliser au maximum le capital politique que nous possédons en tant que célébrités.»

Brazilian Way of Life. Les joueurs avaient décidé de prendre en charge la direction de leur équipe, et votaient sur toutes les décisions la concernant. Au sein d’une société dictatoriale, le symbole était très puissant. Ils encourageaient les gens à voter.» Cela a donné naissance à un mouvement qu’on appelle la démocratie corinthienne. «Dès que je suis arrivé à 21 ans à São Paulo, les reporters venaient directement me demander ce que je pensais des élections, comme j’étais le frère de Sócrates, se souvient Raí. Cela m’a forcé à m’intéresser à la politique.» D’autres vagues de footballeurs sont venues au secours de la démocratie brésilienne. «Au début de la transition démocratique, notre gouvernement était faible, explique Marco Teixeira. Des joueurs comme Pelé (qui est devenu ministre) et Zico se sont servis de leur popularité pour le renforcer. Ils ont aussi fait passer des lois, comme la loi Pelé contre la corruption au sein des clubs de foot.»

boration de nombreuses lois pour mettre fin à la corruption dans le football et a participé à l’éviction de Ricardo Teixeira, un président perverti de la Fédération de football brésilienne (CBF). Il s’attaque maintenant à son successeur: José Maria Marin, qui aurait eu des liens avec le régime militaire qui s’est emparé du Brésil entre 1964 et 1985.

Sur les pas de Pelé et Zico. Aujourd’hui,

Romário est devenu incontournable. Il hésiterait à se présenter aux élections de la mairie de Rio de Janeiro, et beaucoup de gens pensent qu’il va prochainement obtenir une place au Sénat, la chambre haute du Parlement. «Ce genre de poste est normalement réservé aux politiciens de carrière», relève Marco Teixeira. Romário n’est pas le seul ancien footballeur à s’être lancé en politique au Brésil. Son compatriote et partenaire de jeu dans l’équipe nationale brésilienne, Bebeto, est membre de la chambre municipale de Rio de Janeiro. Et Raí Souza Vieira de Oliveira, ou simplement Raí, s’engage aussi, à sa manière. L’ancien joueur du PSG dans les années 3 avril 2014 L’Hebdo

90, vainqueur de la Coupe du monde en 1994, a établi ses quartiers dans une villa blanche au cœur de Vila Madalena, un quartier bohème de São Paulo. Il a créé une ONG, la Fondation Gol de Letra, qui cherche à éduquer les enfants des rues grâce à un programme sportif et éducatif. Il a aussi fondé un collectif, nommé Athlètes pour le Brésil, qui comprend environ 60 sportifs brésiliens dont Rubens Barrichello, Kaká et Gustavo Kuerten, qui incite le gouvernement à stopper la corruption dans le football et à améliorer les programmes éducatifs et sportifs des différents Etats brésiliens. «On vient de faire passer une loi qui limite la durée maximale du mandat des dirigeants sportifs, glisse le grand brun, dans un français assuré teinté d’un léger accent brésilien. On essaie d’utiliser au maximum le capital politique que nous possédons en tant que célébrités.» L’engagement des footballeurs en politique n’est pas neuf au Brésil, il remonte à l’implication de Sócrates, le frère de Raí, dans les années 80. «Sócrates était le leader de l’équipe des Corinthians, rappelle Alex Bellos, auteur du livre Futebol: The

cation dans les affaires publiques qui s’explique par l’importance du football au sein de la société brésilienne. Arrivé en 1894 au Brésil, quelques années avant la création de la République brésilienne en 1899, ce sport a toujours occupé une place disproportionnée dans le pays. «Le football a très tôt servi à développer un sentiment d’appartenance nationale, explique Alex Bellos. Et, plus important encore, les Brésiliens ont réussi à gagner des Coupes du monde même lorsque le pays allait mal. Lorsqu’ils ont remporté ce tournoi dans les années 30 par exemple, cela leur a permis de montrer au reste du monde que le Brésil est un pays puissant, qui fonctionne.» Un sentiment que Raí a ressenti plusieurs fois: «Entre 1970 et 1994, nous n’avons pas ramené de coupes, nous sentions que l’atmosphère au Brésil était lourde, nous avions besoin de gagner. Ce tournoi est intimement lié à la confiance en soi qu’a ce pays.» Et, aujourd’hui, avec le succès de Romário en politique et l’arrivée de la Coupe du monde, les analystes s’attendent à avoir encore plus de parlementaires issus du monde du football lors des prochaines élections, en octobre 2014.√

dossier spécial

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Sentiment d’appartenance. Une impli-

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ALANI La fillette de 10 ans, qui a commencé à prêcher à l’âge de 3 ans, monte sur scène plusieurs soirs par semaine afin d’apporter guérison et paix aux fidèles de son père.

Les Eglises évangéliques brésiliennes abritent un nombre grandissant d’enfants dont les sermons enflammés attirent les foules. Pour le plus grand bonheur, notamment financier, de leurs parents.

Religion Prêcheurs en herbe Julie Zaugg Rio de Janeiro

dossier spécial

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oincée entre une boucherie et un magasin de ventilateurs, une simple porte en métal marque l’entrée de la Mission internationale des miracles, une Eglise évangélique plantée au milieu de la cité-dortoir de São Gonçalo, dans la banlieue de Rio de Janeiro. A l’intérieur, une petite fille aux longs cheveux noirs lit une Bible ornée d’une couverture rose. Vêtue

d’une robe rayée et d’escarpins en velours noir, elle a de grands yeux expressifs. Ses traits enfantins trahissent pourtant son âge. Le culte débute à 19 heures pile. Adauto dos Santos, le pasteur, monte sur la scène et commence à prêcher sur un ton régulier, presque rythmique, répétant chaque phrase deux ou trois fois. Très vite, les fidèles sont debout. Ils lèvent les bras au ciel, les yeux fermés, et crient. Ils sont presque en transe.

Puis Adauto dos Santos annonce l’arrivée du «miracle Alani». Sa fillette de 10 ans monte alors sur scène pour écouter les doléances des fidèles. Une vieille femme en robe à fleurs raconte qu’elle vient de faire une attaque cérébrale et qu’elle peine désormais à se déplacer. Alani lui prend les mains, dit une prière et presse sa paume sur le cœur, la tête et les membres de la dame. Le pasteur se saisit alors du bras de la vieille femme et la promène d’un pas énergique à travers l’assemblée, pour montrer qu’elle ne boite plus. Alani surveille la scène en se dandinant, l’air légèrement ennuyé. Elle a mal aux pieds et a enlevé ses chaussures. Ce n’est pas fini. Son père lui tend un micro et elle se met à prêcher, sur un ton à la fois enflammé et robotique. Elle fait les cent pas sur scène, lève un bras au ciel, déclamant son prêche sans la moindre hésitation ni balbutiement. Elle a les mimiques d’un pasteur professionnel, alors que son visage se révèle presque impassible. L’Hebdo 3 avril 2014

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Un instrument de Dieu. «J’ai commencé à prêcher à l’âge de 3 ans, raconte Alani de sa voix fluette. J’ai sorti mon premier DVD cette annéelà.» Son père affirme que le «don» de sa fille permet de soigner des maladies aussi diverses que le cancer, le sida, le diabète ou les migraines. «Ce n’est pas moi qui guéris, c’est Dieu, glisse la fillette. Je ne suis qu’un instrument.» Elle raconte n’avoir jamais ressenti de timidité face à la perspective de prêcher devant une large assemblée. «Je me prépare en lisant la Bible, en apprenant par cœur des mots clés et en m’exerçant devant le miroir.» Plus tard, elle veut devenir médecin «pour pouvoir guérir les gens à la fois par la science et par la religion». Et, surtout, continuer à prêcher. «J’aime ce que je fais, ce n’est pas un poids», insiste-t-elle. Son agenda ressemble plus à celui d’un ministre qu’à celui d’un enfant de 10 ans. Lorsqu’elle n’est pas en voyage, elle prêche plusieurs fois par semaine à la Mission internationale des miracles. Parfois, elle effectue des guérisons via Skype. «Mais elle est comme tous les autres enfants, elle va à l’école, elle joue, précise son père. Elle sait très bien faire la part des choses.» Cela n’a pas empêché les pasteurs d’une autre Eglise de déposer plainte contre Adauto dos Santos pour travail forcé. L’apparition de ces enfants prêcheurs est un phénomène typiquement évangélique. «Ces Eglises accordent une grande importance à la parole directe de Dieu, qui s’exprime à travers celui qui prêche, indique Paul Freston, professeur à l’Université Wilfried Laurier, au Canada, et spécialiste des évangé3 avril 2014 L’Hebdo

liques brésiliens. Un enfant est perçu comme un véhicule particulièrement pur pour transmettre ce message sacré.» Ces miniprêcheurs acquièrent une qualité quasi miraculeuse. «Normalement, les enfants ne s’expriment pas de façon aussi éloquente: le fait qu’ils y parviennent est interprété comme la preuve que c’est Dieu qui parle à travers eux», souligne Cecilia Loreto Mariz, sociologue des religions à Rio de Janeiro. Sa collègue, Maria das Dores Machado, qui enseigne à l’Université fédérale de Rio de Janeiro, rappelle que «les Eglises évangéliques, très indépendantes, sont en compétition les unes avec les autres pour attirer des fidèles». Un enfant prêcheur représente à cet égard une attraction – «un peu comme un chien savant» – qui permet de se distinguer des autres.

«Les évangéliques ont surtout proliféré là où sont concentrées les poches de pauvreté et de migrants.»

Cecília Loreto Mariz, sociologue des religions

Mateus Moraes, qui a commencé à prêcher professionnellement à l’âge de 6 ans, se voit effectivement comme un recruteur. «Il est plus facile pour moi de toucher les jeunes et de les faire venir à l’église, car je m’habille et je parle comme eux», explique le garçon de 15 ans, rencontré dans un centre commercial au sud de Rio, non loin du quartier ouvrier où il vit. Avec ses lunettes de soleil d’aviateur, son visage aux traits fins et sa grosse montre en argent, il ressemble plus à un membre d’un boys band qu’à un prêcheur.

Né pour être prêcheur. Au début, il

imitait les pasteurs adultes. «Mais j’ai développé mon propre style, maintenant.» Son père, Juanez Moraes, jure qu’il n’a pas poussé son fils à prêcher. «Il était tout le temps fourré à l’église, dès sa plus tendre enfance. Il est né pour faire cela.» L’adolescent livre quelque 300 sermons rémunérés par an, dans le monde entier. «Je suis même venu en Suisse.» Plus tard, il

aimerait devenir manager pour les autres enfants prêcheurs. Mateus Moraes appartient à Assemblies of God, l’une des plus puissantes Eglises du pays. Fondée en 1911 par deux missionnaires suédois venus des Etats-Unis, elle représente la première incursion des évangéliques au Brésil. «Mais ces Eglises n’ont vraiment commencé à croître que dans les années 70, sous l’influence d’une poussée du courant pentecôtiste qui a touché toute l’Amérique latine, relève Paul Freston. Le Brésil héberge aujourd’hui l’une des plus importantes communautés évangéliques du monde, avec les Etats-Unis et le Nigeria.» Quelque 22% des Brésiliens y sont affiliés, contre 5% en 1970. A l’inverse, les catholiques sont passés de 92% à 64%.

De l’influence politique. «Les évangé-

liques contrôlent un véritable empire médiatique, dont la seconde plus importante chaîne de télévision du pays, Record Network, des stations de radio et des labels de musique gospel», relève Maria das Dores Machado. Ils ont même réussi à influencer la dernière élection présidentielle en mettant le thème de l’avortement sur l’agenda, ce qui a provoqué un second tour opposant l’actuelle chef de l’Etat Dilma Rousseff à la verte Marina Silva, une évangélique. Le succès des évangéliques est la conséquence directe de la faillite de l’Etat providence. «Ils ont surtout proliféré dans l’Amazone, dans le Nord et dans les banlieues des grandes villes comme Rio de Janeiro et São Paulo, là où sont concentrées les poches de pauvreté et de migrants, note Cecilia Loreto Mariz. Ce sont des endroits où les liens unissant traditionnellement les communautés ont été rompus. L’Eglise vient combler ce vide.» Elle devient une famille d’appoint, une agence d’emplois et même un lieu où l’on peut manger gratuitement. Dans la petite salle aux murs blancs de la Mission internationale des miracles, le culte touche à sa fin. Il dure depuis plus de trois heures. Le pasteur fait passer des enveloppes pour récolter les donations. Même délivré par une fillette de 10 ans, le salut a un prix.√

dossier spécial

Alani dos Santos fait partie de la cohorte grandissante des enfants prêcheurs, un phénomène qui a explosé ces dernières années au Brésil, dans le sillage du succès des Eglises évangéliques. Certains de ces jeunes prodiges sont devenus de véritables stars: ils écument le pays pour délivrer des sermons que leurs parents facturent jusqu’à 400 dollars de l’heure et vendent des milliers de CD et de DVD. Un congrès, qui a lieu depuis quatre ans à São Paulo, en regroupe plus de 100.

50∑ brésil CIBLE Farm se destine à une

clientèle de jeunes femmes dans la vingtaine, qui aiment aller à la plage ou pratiquer un sport. La marque collabore aussi avec le géant Adidas.

dossier spécial

Mode Coquillages et crustacés Farm est une marque de vêtements ludique et colorée qui met en scène l’un des piliers de l’identité brésilienne: la Carioca, la vraie fille de Rio.

Julie Zaugg Rio de Janeiro

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lle a les cheveux blonds, éclaircis par un léger balayage et noués en un chignon savamment défait. Elle porte des tongs, un short en jean et un haut de bikini recouvert d’une chemise noire ornée de grandes fleurs multicolores. Elle symbolise parfaitement la Carioca, la fille de Rio de Janeiro. Ça tombe bien: elle travaille dans une boutique de la marque Farm, une enseigne de mode brésilienne qui a fait de ce genre de fille son principal atout de vente. «Nos clientes sont des jeunes femmes dans la vingtaine, qui 3 avril 2014 L’Hebdo

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Lafayette, à Paris. Son chiffre d’affaires a atteint 350 millions de réaux (126 millions de francs) en 2013. Elle vient de lancer une collaboration avec Adidas, qui a produit 25 pièces ornées de ses imprimés. Farm fait partie d’une cohorte grandissante de marques brésiliennes qui Helô Pinheiro Celle qui inspira Garota de s’appuient sur des symboles Ipanema a aujourd’hui nationaux. Qu’on songe aux 70 ans et une marque drapeaux brésiliens sur les de vêtements à sa tongs Havaianas ou aux tougloire. cans mis en scène par le petit génie de la haute couture Pedro Lourenço. Car la fille de Rio appartient bel et bien à l’identité brésilienne, au même titre que le carnaval ou l’agua de coco. Elle est née en 1962 dans l’imaginaire du musicien Tom Jobim et du poète Vinícius de Moraes, auteurs du hit de bossa nova Girl from Ipanema.

aiment aller à la plage, faire du sport – du surf, du vélo ou du skate – et qui ont un lien fort avec la nature», explique André Carvalhal, le directeur de marketing de Farm. Pour coller à ce style de vie, la marque met l’accent sur les maillots de bain, les minishorts, les robes légères ou encore les chemises en jean. Et les imprimés: des ancres, des palmiers, des citrons, des crabes et des papillons, clin d’œil semiironique aux origines tropicales de la marque. «Traditionnellement, la mode brésilienne se prend très au sérieux, privilégiant les couleurs bloc et les coupes 3 avril 2014 L’Hebdo

sévères, indique André Carvalhal. Nous avons voulu prendre le contrepied.» Farm ne fait jamais appel à des mannequins professionnels. «Nous utilisons de vraies filles, sélectionnées dans les rues de Rio ou parmi les vendeuses de nos magasins.» Créée au début des années 2000 par un couple de Rio, Marcello Bastos et Kátia Barros, qui a commencé par vendre ses habits sur un marché de rue, Farm a connu une croissance vertigineuse ces dernières années. L’enseigne a 55 boutiques au Brésil et a commencé à vendre ses habits aux Galeries

en direction de la plage, encore vêtue de mes habits de maîtresse d’école, lorsque je suis passée devant un café appelé Veloso, connu comme un repaire d’intellectuels et de musiciens», se souvient Helô Pinheiro, la femme dont la démarche chaloupée a inspiré cette chanson. «Tom et Vinícius étaient assis à la terrasse du café et sont instantanément tombés amoureux de moi», sourit cette grande blonde, aujourd’hui âgée de 70 ans, qui a érigé une carrière people sur le dos de cette notoriété inattendue. «Elle était le paradigme même de la Carioca, cette fille dorée mi-fleur et misirène, pleine de lumière et de grâce mais aux yeux tristes», a dit d’elle Vinícius de Moraes, cité dans sa biographie. Plus terre à terre, Helô Pinheiro rappelle que «la plage n’est jamais bien loin à Rio, les filles sont perpétuellement en train de marcher vers elle». Comme elle, cet après-midi de l’été 1962. Et, désormais, elle a fait de cette balade de naguère une carrière professionnelle dans la mode: sa marque de T-shirts et maillots de bain est à côté du bistrot où Jobim la regardait passer. Et s’appelle «Garota de Ipanema», forcément.√ www.farmrio.com.br/

dossier spécial

Son nom: Helô Pinheiro. «Je marchais

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En mars 2012, le premier spot est lancé. On y voit Fabio Porchat qui essaie d’annuler son abonnement de téléphone, en vain. Après une multitude d’essais, l’acteur décide d’abandonner, découragé par la complexité du système. Le but: critiquer l’absurdité kafkaïenne des services brésiliens. Publiée à 11 heures du matin un jeudi, la vidéo fait un buzz instantané. «A 14 heures, nous étions débordés par les coups de fil de journalistes et de fans, c’était démentiel», se rappelle en souriant Fabio Porchat, blond de 30 ans. buzz Les sketchs des humoristes Fabio Porchat, Antonio Pedro Tabet et Gregorio Duvivier sont parmi les plus regardés.

L’émission «Porta dos Fundos» atteint des records d’audience sur YouTube, son canal de prédilection. Objectif: faire de l’humour tout en critiquant la société brésilienne.

Internet Les militants du rire Clément Bürge

dossier spécial

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rintemps 2013, la jeunesse brésilienne proteste dans les rues. La présidente est embarrassée. Elle convoque ministres et parlementaires pour une réunion d’urgence. «Cela va trop loin, on doit faire quelque chose, annonce-t-elle, exaspérée. Il va falloir cesser de piller les caisses de l’Etat.» Ses collègues la regardent, pantois. «Mais je ne peux pas arrêter maintenant! s’indigne un sénateur. J’ai beaucoup trop investi dans le Mondial… Qu’est-ce que je vais dire à tous ceux à qui j’ai promis de l’argent?» Un autre s’exclame, terrifié: «J’ai un accord avec les banques… Si je ne les paie pas, je suis mort.» La présidente essaie de les apaiser. La mesure ne sera que temporaire, assure-t-elle, histoire de calmer les foules. Après, tout pourra reprendre comme avant. Publiée sur YouTube en juin 2013, la vidéo a été vue plus de 6 millions de fois. Elle est l’œuvre de Porta dos Fun-

dos (littéralement, sortie de secours), un groupe d’humoristes brésiliens qui publie des minisketchs satiriques sur le web. Créée en mars 2012, leur page YouTube est l’une des plus regardées du Brésil. Sur le plan mondial, elle est la 25e chaîne avec le plus grand nombre d’abonnés, devant la NBA, le magazine Vice et le chanteur Bruno Mars.

Contourner les pare-feux. Les humo-

ristes Fabio Porchat, Gregorio Duvivier et Antonio Pedro Tabet, le réalisateur Ian SBF et le spécialiste du marketing Gabriel Esteves se sont rencontrés chez Globo, le plus grand groupe médiatique brésilien, pour lequel ils travaillaient. L’équipe avait imaginé une nouvelle émission, plus subtile que celles habituellement diffusées sur la télévision brésilienne. Mais leur employeur a pris peur. «Nous l’avons donc lancée directement sur internet pour contourner les pare-feux de Globo», explique Gregorio Duvivier, petit brun de 28 ans.

Maux du quotidien. Cette capacité à

critiquer les maux du quotidien subis par les Brésiliens se trouve à l’origine du succès de l’émission. «Si un comique arrive à faire rire, c’est bien, précise Fabio Porchat. Mais s’il peut faire rire et réfléchir, c’est encore mieux.» L’équipe adore se moquer de la classe politique corrompue. Ou encore de l’importance de la religion au sein de la société brésilienne. Dans le plus grand pays catholique de la planète, ces attaques ne sont pas du goût de tous. Des politiciens les ont accusés à plusieurs reprises et une pétition en ligne a demandé le retrait d’une vidéo qui revisitait – avec ironie – la naissance de Jésus. Aujourd’hui, l’équipe compte 35 personnes. Le show est financé par les recettes des publicités publiées sur YouTube, par les produits dérivés (DVD, T-shirts) vendus en ligne et par les spots publicitaires que Porta dos Fundos tourne pour différentes marques. Leur émission a transformé la planète web au Brésil. «Ils ont montré qu’il était possible de réaliser des vidéos professionnelles pour internet et de gagner de l’argent grâce à elles, explique Federico Goldenberg, responsable du développement de programmes vidéo pour YouTube Brésil. Des entreprises ont commencé à tourner des publicités destinées uniquement au web et de plus en plus d’émissions télévisées sont créées exclusivement pour YouTube. Tout a changé. Ils ont professionnalisé l’internet brésilien.»√ L’Hebdo 3 avril 2014

brésil∑55 restaurants $$$: 150 fr. et plus $$: 100 fr. et plus $: 50 fr. et plus

hôtels $$$: 500 fr. et plus $$: 100 fr. et plus $: 20 fr. et plus

clément bürge et Julie zaugg photos: dr

RESTAURANTS Mani Rua Joaquim Antunes 210, Jardins, São Paulo 05415-010, +55 11 3085 4148, $$$ Ce restaurant où l’on mange face à un mur végétal est la création de la Brésilienne Helena Rizzo et de son mari espagnol Daniel Redondo. Ils ont uni leurs talents pour produire une carte fusion subtile qui mêle produits locaux (manioc, cœur de palmier), espagnols (fideuá, lait de chèvre) et gastronomiques (truffe, foie gras).

Les bonnes adresses São Paulo

Ville tentaculaire de plus de 20 millions d’habitants, São Paulo est le pôle économique, culturel et médiatique du Brésil. Berceau de la nouvelle cuisine brésilienne, il s’agit d’une cité brouillonne, hédoniste et cosmopolite. 3 avril 2014 L’Hebdo

Figueira Rubaiyat Rua Haddock Lobo 1738, Jardins, São Paulo 01414-001, +55 11 3087 1399, $$ On dîne sous les branches d’un figuier géant, plus que cen-

dossier spécial

Capim Santo

Capim Santo Alameda Min. Rocha Azevedo 471, Cerqueira César, São Paulo 01410-001, +55 11 3068 8486, $$ La dynamique cheffe Morena Leite combine des ingrédients naturels pour composer un gargantuesque buffet fait de croquettes de cœur de palmier, de purée de courge, de carne de sol à la fraise et de poisson au tapioca. Sans oublier ses inimitables brigadeiros, une sucrerie au lait condensé, à la citronnelle.

56∑brésil tenaire, dans cette institution «paulistanaise» qui propose de succulents morceaux de viande cuits à la perfection. La spécialité est le bœuf, qui provient du ranch privé du propriétaire, assorti de pommes de terre soufflées et de manioc moulu.

Mocoto Av. Nossa Senhora do Loreto 1100, Vila Medeiros, São Paulo, +55 11 2951 3056, $ Il faut s’aventurer jusque dans la banlieue ouvrière de Vila Medeiros pour goûter aux spécialités du Nordeste préparées par Rodrigo Oliveira, le jeune chef du Mocoto. Mais sa carne de sol onctueuse, son poisson servi dans une savoureuse sauce à la noix de coco et ses sorbets aux fruits artisanaux valent le détour. Tordeshilas Alameda Tietê 489, Cerqueira César, São Paulo 01417-020, +55 11 3107 7444, $ On vient chez Tordesilhas pour goûter aux saveurs spectaculaires de la cuisine à la fois inventive et traditionnelle de la cheffe Mara Salles. Comme ce poisson de l’Amazone servi dans du tucupi, une sauce au goût fermenté, ou ce canard accompagné de jambu, un légume aux

Luiza Perea

propriétés légèrement anesthésiantes.

BARS Z Carniceria Rua Augusta 934, Bela Vista, São Paulo 01304-001, +55 11 2936 0934 Ambiance décalée et gothique pour ce bar au décor de boucherie. Des crochets à viande, des squelettes d’animaux et des bocaux remplis de crabes préservés dans le formol sont disposés un peu partout dans la salle éclairée au néon rouge. On y sirote une bière en mangeant des lamelles de viande flambées à la cachaça. Volt Rua Haddock Lobo 40, Jardins, São Paulo, +55 11 2936 4041 Ce grand espace contemporain aux murs de brique apparente cultive son aspect industriel. Les murs sont recouverts de néons de toutes les couleurs et on y trouve une carte de cocktails étoffée. A ne pas manquer: le Volt, fait de vodka, de jus de raisins brésiliens, de gingembre et de citron. Sabia Rua Purpurina 370, Vila Madalena, São Paulo 05435-030, +55 11 3032 1617 Mélange entre un boteco traditionnel et un bar moderne, Sabia

sabia

propose un vaste choix de bières et de caïpirinhas dans une ambiance décontractée, sous une grande fresque des immeubles de São Paulo. En cas de faim, on peut grignoter de petites assiettes: foie de veau au porto ou poulet à l’orange.

Subastor Rua Delfina 163, Vila Madalena, São Paulo 05443-010 +55 11 3815 1364 Dissimulé à l’étage inférieur d’une brasserie, le Subastor ressemble à un speakeasy de l’époque de la prohibition. Des tentures de velours rouge et de bouteilles remplies d’alcools mystérieux servent d’écrin aux cocktails fous servis ici, comme ce martini à l’earl grey ou ce gin tonic au concombre et à la rose. MAGASINS Espaço Havaianas Rua Oscar Freire 1116, Cerqueira César, São Paulo 01426-000 +55 11 3079 3415 Le magasin flagship de la tong emblématique brésilienne. On y trouve des centaines de modèles dans un espace plein de lumière au cœur du quartier huppé de Jardins: à paillettes, à petits pois, avec un motif tropical ou tout simplement monocolores.

Maria Brigadeiro Rua Capote Valente 68, Jardim Paulista São Paulo 05409-000, +55 11 3085-3687 Les brigadeiros sont une douceur au chocolat et au lait condensé. On en trouve ici à tous les goûts: citron vert, miel, porto, noix de coco, châtaigne, menthe ou porto. Sans oublier quelques combinaisons plus osées comme la cachaça, l’alcool de canne à sucre, ou le cupuaçu, un fruit de l’Amazonie au goût d’éther. Luiza Perea Rua Girassol 157, Vila Madalena, São Paulo, +55 11 3032 0136, +55 11 3675 5049 Cette jeune créatrice propose une vaste collection de sandales, au look légèrement rétro. Elle privilégie les tons précieux (vert sapin, lie de vin, marron, vieux rose, bleu ciel) et les orne de lanières dorées, d’écailles et de formes géométriques. Ses très beaux sacs à main valent également le détour. Pedro Lourenço Rua Cariris 57, Pinheiros, São Paulo, +55 11 3097-0879 Il faut sonner à une porte grise sans nom pour se faire admettre dans l’antre - le showroom -

We Hostel Design L’Hebdo 3 avril 2014

brésil∑57 de Pedro Lourenço, petit génie de la mode brésilienne. On y trouve alors des robes plissées, ourlées de plumes argentées ou décorées de formes géométriques. Et de beaux bijoux aux airs de feuilles de métal froissées.

Cotton Project Rua da Consolação 3443, Jardins, São Paulo, +55 11 97686 4641, Les hipsters adoreront cette boutique d’habits pour hommes au look classieux et épuré. On y trouve des shorts saumon ou bleu nuit bien coupés, des T-shirts ornés de slogans évoquant le soleil et la plage ou encore des sacs à dos dans le style Herschel. Le tout dans de belles matières et avec des finitions soignées. HÔTELS Hotel Unique Av. Brigadeiro Luis Antonio 4700, Jardins, São Paulo 01402-002, +55 11 3055 4710, $$$ Avec sa façade en forme de demi-lune posée sur des blocs en forme de vagues, l’Hotel Unique se démarque par une architecture audacieuse. La réception remplie d’œuvres d’art, les chambres luxueuses et la terrasse sur le toit offrant une vue imprenable de São Paulo font également partie de l’expérience. We Hostel Design Rua Morgado de Mateus 567, Vila Mariana, São Paulo 04015-051, +55 11 2615 2262, $ Cette grande villa blanche à l’ambiance familiale, située dans le quartier tranquille de Vila Mariana, est remplie de touches design. On y trouve neuf chambres simples, dont deux privatives, un joli jardin, une véranda avec des hamacs et une terrasse vitrée sur le toit. Le tout à un prix très abordable.√ 3 avril 2014 L’Hebdo

restaurant d.o.m. Rua Barão de Capanema 549, Cerqueira César, São Paulo 01411-011, +55 11 3088-0761, $$$

Le cuisinier aventurier Chef prodige, Alex Atala a redonné ses lettres de noblesse à la cuisine brésilienne. Il n’hésite pas à se rendre au fin fond de la jungle amazonienne pour se fournir en ingrédients aussi bizarres que délicats. Avec ses Converse blanches, ses tatouages et sa barbe, Alex Atala ressemble plus à un chanteur de rock qu’à un cuisinier étoilé. Son restaurant D.O.M. figure pourtant en sixième place des meilleurs restaurants du monde. Et il a pratiquement inventé à lui tout seul la Nouvelle cuisine brésilienne. «J’aime mélanger les ingrédients locaux avec les techniques de la gastronomie européenne», souligne ce natif de São Paulo qui a fait ses premiers pas derrière les fourneaux, un peu par hasard, lors d’un voyage sac au dos en Europe.

De retour dans son pays, il a ouvert D.O.M. en 1999, à une époque où la plupart des restaurants haut de gamme servaient surtout de la cuisine française ou italienne. «J’ai voulu mettre l’incroyable diversité de la nature brésilienne au centre de l’assiette, lui donner son heure de gloire», explique le grand homme au sourire chaleureux. Il se rend fréquemment dans la jungle amazonienne pour récolter de nouvelles saveurs auprès des populations indigènes. «J’y ai découvert des spécialités comme les fourmis (au goût de citronnelle, ndlr) ou le priprioca (une racine aux effluves de patchouli, ndlr) et des techniques précolombiennes comme cette façon de préparer les légumes en les plongeant dans une solution alcaline, ce qui les rend croustillants à l’extérieur et tendres à l’intérieur», s’enthousiasme-t-il. Ces trouvailles sont ensuite mises en scène de façon inventive. La carte de D.O.M. comprend une bouchée d’ananas recouverte de fourmis, un ceviche de fleurs au miel de l’Amazone ou des spaghettis de cœur de palmier. √ Julie zaugg

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Rio de Janeiro Les collines, la jungle et les plages de Rio de Janeiro en font une des plus belles villes de la planète. Ses bars, ses restaurants et ses magasins regorgent de spécialités cariocas uniques.

dossier spécial

RESTAURANTS Zazá Bistrô Tropical Rua Joana Angélica 40, Ipanema, Rio de Janeiro 22420-030, +55 21 2247 9101, $ Ce charmant bistrot propose une cuisine fusion brésilienne et thaïlandaise dans un décor haut en couleur. Le tartare de thon et de saumon au gingembre et le ceviche aux fruits de mer au lait de coco, coriandre et mangue sont le point d’orgue parfait d’une journée à la plage d’Ipanema, qui se trouve à deux pas du restaurant.

Hipodromo Praça Santos Dumont 116, Gávea, Rio de Janeiro 21910-490, +55 21 2239 7494,$ Le restaurant favori des amateurs de viande. Ici, on sert notamment de la picanha (la pièce de bœuf préférée des Brésiliens) accompagnée de farofa (de la farine de manioc) aux œufs, de frites, de riz et d’un verre de bière. Le décor est simple, la terrasse très agréable.

Oui Oui Rua Conde de Irajá 85, Humaitá, Rio de Janeiro 22271-020, +55 21 2527 3539, $$

Installé dans une magnifique petite maison coloniale, Oui Oui sert des petits plats à partager, comme des crevettes avec un sorbet à la noix de coco ou un filet mignon mariné à la citronnelle, dans un décor très design. On adore les cocktails, comme la caïpirinha à la fraise avec une réduction de lime.

Confeitaria Colombo Rua Gonçalves Dias 32, Centro, Rio de Janeiro 20050-030, Brazil Praça Cel Eugênio Franco n˚1, Posto 6, Copacabana, Rio de Janeiro 22080-040, +55 21 2505 1500, $ Au centre-ville, cette splendide boulangerie construite en 1894 est l’un des plus beaux bâtiments Belle Epoque de Rio. L’endroit propose toutes sortes de pâtisseries salées et sucrées, comme des éclairs au chocolat et des pastéis de Belém (des tartelettes aux œufs). Une annexe avec vue sur la mer se trouve au fort de Copacabana.

Olympe Rua Custódio Serrão 62, Jardim Botânico 22470-230, +55 21 2539 4542, $$$ Le chef français Pierre Troisgros est à l’origine du mouvement de la nouvelle cuisine brésilienne, né dans les années 70. Aujourd’hui, son fils Claude a ouvert sa propre enseigne chic et propose un menu gastronomique français agrémenté de touches de folie brésiliennes comme le foie gras au cœur de palmier. Champanharia Ovelha Negra Rua Bambina 120, Botafogo 22251-050, +55 21 2226 1064 Une petite maisonnette coloniale abrite ce confortable bar à champagne. On y déguste des mousseux de grande cuvée, tout comme des proseccos aériens ou des muscats brésiliens. L’endroit parfait pour célébrer la victoire de son équipe favorite au Mondial. L’Hebdo 3 avril 2014

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Rio Scenarium Rua do Lavrádio 20, Centro, Rio de Janeiro 20230-070, +55 21 3147 9000 Ce splendide bar de Lapa, l’un des quartiers où se déroulent les soirées les plus trépidantes de la ville, organise régulièrement des concerts. C’est également l’un des meilleurs endroits pour assister à un concert de samba. Bar do Horto Rua Pacheco Leão 780, Jardim Botânico, Rio de Janeiro 22460-080, +55 21 3114 8439 Certainement le plus beau bar du quartier Jardim Botânico. On peut y savourer en toute décontraction une caïpirinha aux fruits de la passion sur la terrasse, ou grignoter une pâtisserie salée à l’intérieur.

zazÁ bistrô tropical MAGASINS

Monica Pondé Avenida Ataulfo de Paiva 270, 301, Rio de Janeiro 22440-033, + 55 21 2249 1729 Ce magasin au design typiquement carioca conçoit des bijoux pour femmes et hommes. La décoration, faite de bibelots vintage, est également à vendre. L’échoppe propose en outre une ligne de lunettes de soleil en bois et, depuis peu, du café organique brésilien.

Osklen Rua Maria Quitéria 85, Ipanema, Rio de Janeiro 22410-040, +55 21 2227 2911

bAR comuna Rua Sorocaba 585, Botafogo, Rio de Janeiro 22271-110, +55 21 2225 0362

L’espace à tout faire des Cariocas Mi-branché, mi-bohème, ce centre culturel abrite une galerie d’art, une boutique de vêtements, un bar et une salle de concert. Un incontournable repaire de hipsters. Les murs sont en béton brut et un palmier se dresse dans le coin d’une cour. Un couple sirote une Brahma, une bière blonde, sur un banc qui longe l’espace. L’endroit se veut multifonctionnel. Au rez, on trouve une

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Osklen est la marque des branchés brésiliens. Les collections sont chics, avec une touche de folie très brésilienne comme le logo en forme de toucan qu’on retrouve sur les robes et les fleurs multicolores qui ornent les pulls sombres destinés aux hommes.

Ce petit chocolatier vend des confiseries rares. Comme son chocolat ne contient presque pas d’additifs, chaque fournée a un goût différent. Celui-ci dépend de la récolte et du type de fèves de cacao utilisées.

Gilson Martins Rua Visconde de Pirajá 462, Ipanema, Rio de Janeiro 22410-002, +55 21 2227 6178 Gilson Martins est le premier designer de mode à avoir utilisé le drapeau brésilien sur ses produits – sacs à main, sacs à dos et portemonnaies colorés. Le fond du magasin abrite une petite galerie d’art.

Copacabana Palace Avenida Atlântica 1702, Copacabana, Rio de Janeiro 22021-001, +55 21 2548 7070, $$$ L’élégance dans toute sa splendeur. La princesse Diana, Stefan Zweig et plus récemment Sting ont séjourné dans le plus bel hôtel de la ville. Au dernier étage, l’établissement abrite une série de chambres de plus de 100 mètres carrés avec une piscine privée.

Amsterdam Sauer Avenida Atlântica 1782, Copacabana, Rio de Janeiro 22021-001, +55 21 3208 7264 Fondé en 1941, Amsterdam Sauer est le temple brésilien de la pierre précieuse. Les bijoux vendus par l’établissement sont exposés à côté d’un impressionnant étalage de couronnes en diamant et de perroquets en rubis. Aquim Chocolate Rua Garcia d’Avila, Ipanema, Rio de Janeiro 22430-220, +55 21 2523 5090

boutique de vêtements, conçus par des jeunes designers de Rio; un bar qui prépare des pastéis, des rouleaux d’été, des hamburgers et des plats brésiliens revisités comme de l’aipim (du manioc) au pesto de roquette; et une petite galerie d’art qui montre les œuvres de jeunes artistes brésiliens. Un espace de cotravail et une menue salle de concert se partagent l’étage supérieur. «Les Cariocas aiment se plaindre constamment du manque de bars et de restaurants à Rio de Janeiro, explique Bruno Negrão, 26 ans, l’un des fondateurs de Comuna. C’est un tic culturel. A la place de geindre, nous avons décidé d’organiser nos propres soirées.» Bruno Negrão, Eduardo Pedreira et Gabriel Caleral, qui travaillaient

HÔTELS

Cama é Cafe Rua Paschoal Carlos Magno 90, Santa Teresa, Rio de Janeiro 20240-290, +55 21 2225 4366, $-$$$ Cama é Cafe est un réseau de 40 maisons dans le magnifique quartier historique de Santa Teresa. Cette agence met à disposition des chambres qui se trouvent dans les maisons d’artistes locaux. Les demeures peuvent être très modestes, ou démesurément chics.√

à l’époque ensemble pour une maison de disques, ont commencé par louer une villa pour organiser des événements. Mais, petit à petit, leurs soirées ont pris trop d’ampleur. «Nous sommes allés voir les banques pour leur demander un emprunt, et nous avons loué une maison dans le quartier de Botafogo pour mettre sur pied Comuna», détaille le jeune homme. Aujourd’hui, le groupe organise également des événements spéciaux, comme des friperies, des workshops et des conférences – le programme figure sur leur page Facebook. Pour la Coupe du monde, l’endroit le plus branché de Rio de Janeiro disposera d’un programme spécial, et projettera les matchs sur un écran géant installé dans la cour.√clément bürge

dossier spécial

Bar Urca Rua Cândido Gaffrée 205, Urca, Rio de Janeiro 22291-080, +55 21 2295 8744 Situé à côté du Pain de Sucre, le Bar Urca permet de boire une Chopp – une bière brésilienne – presque les pieds dans l’eau, avec une vue imprenable sur la mer et le reste de la ville. Les clients s’étalent le long des rues adjacentes au bar, avec un pastel – une pâtisserie salée – à la main.