Un nouveau regard sur J. F. Blondel et le plan « cadastral » de 1764 ...

3 HATT, Thierry, « Pour un système d'information géographique historique de Strasbourg XVIe-XXIe siècle, le cadastre du plan. Blondel de 1765, comparaison ...
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Un nouveau regard sur J. F. Blondel et le plan « cadastral » de 1764, équipes, financements, réseaux Par Thierry Hatt* Résumé : Cet article1 est la troisième proposition pour les Cahiers à propos des plans Blondel (1978, Garms2, 2007, Hatt3, 4). Nous traitons ici les conditions de production de ce « cadastre » dont de nombreuses copies se trouvent à Strasbourg. Il s’agit d’un nouveau regard sur des archives déjà très explorées qui recèlent encore des pépites. Il est rare que l'on dispose simultanément de la production cartographique et des éléments historiques permettant de connaître précisément les conditions de leur réalisation. Les mémoires associés aux travaux cartographiques ont la plupart du temps disparu. Ce n’est pas le cas pour le plan Blondel, les Archives de la Ville sont riches. A travers les archives du Préteur Royal Gayot, de 1764 à 1771, il est possible de suivre les étapes techniques et financières de ce grand projet, les relations de Blondel avec la Ville, les facturations détaillées pour lesquelles on a les noms, les qualifications, les durées d’intervention, les honoraires de Blondel et de ses collaborateurs à Strasbourg et à Paris. Blondel ayant beaucoup de peine à se faire payer par le Magistrat, il est amené à faire jouer ses réseaux nationaux qui se dévoilent ainsi. Il est rare de pouvoir mettre à jour les partenaires de travail d’un grand architecte. Notes : -

Les sources sont référencées dans les notes de bas de page par un Numéro qui renvoie à l’annexe Internet. Des transcriptions de courriers, les tableaux comptables et les sources sont disponibles sur un site Internet : http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766 Toutes les adresses Internet ont été vérifiées en mai 2015. L’orthographe des transcriptions est celle de l’époque. Livres, sous, deniers ont été convertis en décimal.

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Mes remerciements les plus vifs vont aux Archives de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg (AVCUS) à Laurence Perry, directrice, et Benoît Jordan, conservateur, pour la qualité de l’accueil des chercheurs dans cette institution 2 GARMS, Jörg, « Le plan d’urbanisme de Strasbourg par Jacques-François Blondel en 1764-1769 », dans Cahiers Alsaciens d’Archéologie d’Art et d’Histoire, 1978, p.103-141. 3 HATT, Thierry, « Pour un système d’information géographique historique de Strasbourg XVIe-XXIe siècle, le cadastre du plan Blondel de 1765, comparaison avec le recensement de 1789 », dans CAAAH, 2007, p. 149-164 4 HATT, Thierry, Pour un système d’information géographique historique, XVIe-XXe siècle, le « cadastre » Blondel de 1765, Strasbourg, Musée Historique, 2006, 132 p. ; http://bit.ly/2006-SIG-Blondel

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Introduction Le grand architecte parisien Jacques François Blondel5 est chargé en 1764, à la « demande6 » de la Ville, de dresser « un plan invariable »7, ce qu’on appellerait aujourd’hui un plan d’urbanisme. Dans ce but Blondel va réaliser un véritable cadastre. Ce projet vise deux objectifs : « embellissement » et « alignements » de la ville, dans un but de prestige royal, amélioration des communications et renforcement des capacités des casernes, dans un but militaire. Blondel vient de terminer la place d’armes et le portail de la cathédrale de Metz, il avait déjà été appelé en consultation à Strasbourg en 1762, c’est une personnalité connue. Le relevé cartographique de précision est de plus en plus pratiqué au siècle des Lumières8 et le travail de Blondel s’inscrit dans cette évolution mais il est exceptionnel à plusieurs égards : il s’agit d’abord d’un des premiers « cadastres » urbains d’Europe après celui de Lombardie9. Quoiqu’il n’ait pas d’objectif fiscal on peut le qualifier de cadastral car la cartographie est associée à une liste complète de propriétaires. La deuxième caractéristique est peu banale : l’opération est menée avec une rapidité exceptionnelle. Cette liste de propriétaires, les nombreuses sources associées, et ces plans, sont bien connus des historiens. Les plans sont disponibles en plusieurs versions10, aux Archives de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg (AVCUS) ou aux Archives Départementales du Bas-Rhin (ADBR). Comme on le sait, les projets de Blondel n’ont pas abouti, seules l’Aubette et la place d’Armes (place Kléber) ont été aménagées selon ses vues. Néanmoins ce travail considérable de cartographie, est d’une telle qualité11 qu’il a été utilisé jusqu’au XIXe siècle avant que ne soient engagés les travaux de Villot vers 1830 ou ceux du cadastre Napoléon vers 1840. Nous disposons pour comprendre ces deux caractéristiques de volume et de vitesse d’une quarantaine de sources12 : seize émanent du Magistrat, treize de Blondel dont cinq signées de sa main, six du Stettmeister Mackau, autographes, cinq de Samuel Werner, l’architecte de la Ville, dont trois signées, trois missives signées du Ministre Choiseul. Cet effectif de quarante trois est bien corroboré par les trente trois entrées d’une liste émanant du secrétariat du Préteur Royal (AA-2087) à propos des « embellissements ». Nous citerons quatre sources essentielles pour notre point de vue : « l’état général des frais »13 émanant de Blondel et destiné au Magistrat qui établit une minutieuse comptabilité des frais engagés ; d’autre part, le 5

1705-1774. Numéro 20 ; 2 juin 1764, lettre de Choiseul en réponse à cette « demande » en réalité c’est une contrainte formulée par le ministre de Louis XV et le Préteur Royal Gayot en relais. 7 AVCUS, AA-2087-3, lettre des directeurs de bâtiments à Choiseul 8 BOUTIER, Jean, « Cartographie urbaine au siècle des Lumières », dans De l’esprit des Villes, Nancy et l’Europe au siècle des Lumières, 1720-1770, 2005, p.130-141. 9 Milan à l’échelle du 1/2000 est cadastré de 1749-1751. 10 AVCUS, dix cantons du plan Blondel de 1765, copies de sept cantons par l’architecte de la Ville, C-I-a-9 jusqu’à C-I-a-20 ; Quatre plans sont signés Werner ; d’autre part : liste des propriétaires associée, dix cahiers, VI-585-1. Les plans des ADBR, cotes 1L5/1-1L5/10 sont des copies sans date où les projets de Blondel ne figurent pas ; 1L6/1 à 1L6/10 sont des copies de l’époque où figurent les tracés des projets mais les numéros de référence des maisons ne sont pas reportés. 11 Nous avons démontré dans4, p. 25 et sq., les belles qualités planimétriques du travail par comparaison avec le cadastre de 1840 et celui de 2005. Ceci est vrai pour ce qui concerne chaque canton séparément, l’assemblage des dix cantons entre eux est plus difficile. C’est un défaut commun de ce type de travaux faute de référentiel unique. 12 Voir la liste des sources en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p 21 13 Numéro 110A ; du début de l’intervention, en juin 1764, jusqu’au retour à Paris en octobre 1765. 6

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« Procès verbal des opérations de la levée des plans… »14, ensuite le compte-rendu minutieux sur soixante quatre pages à mi-parties de la « reconfrontation »15, à Paris, de Werner et de Blondel ; enfin la lettre du 28 mai 176616 où l’architecte expose en détail au Magistrat la revendication de ses « honnoraires » contestés. Rappelons que les archives financières de la Ville ont brûlé en 1870. On a donc la chance de trouver des sources issues des archives du Préteur Royal Gayot, représentant de Louis XV à Strasbourg, elles sont riches en originaux et en copies concernant cette affaire car la Ville est étroitement dépendante des autorités royales et doit constamment solliciter des autorisations et rendre des comptes. La Ville doit, par exemple, solliciter l’autorisation du préteur pour verser les « gratiffications » à ses employés. Les aspects architecturaux, les choix urbanistiques de Blondel ont déjà été traités en détail par Jörg Garms2 et d’autres. Nous nous intéresserons plutôt aux étapes techniques et financières de ce grand travail cartographique, aux collaborations établies et aux méthodes de travail de Blondel. Nous définirons les étapes principales des travaux, sans omettre les aspects techniques en essayant de comprendre comment ce travail herculéen a pu être mené aussi rapidement. Nous verrons ensuite comment le travail de Blondel est financé et les problèmes que cela a posé, ces difficultés permettant de mettre en valeur les réseaux mobilisés. I.

Un an, onze mois et quinze jours

Un travail considérable, réalisé très rapidement Donnons d’abord une idée du volume du travail cartographique accompli par l’équipe de Blondel. L’équipe a dessiné les dix cantons de la Ville, à l’échelle de 1/860, soit une échelle proche des cadastres actuels. Le plus grand canton, n° X mesure 140 cm x 90 cm. Sur ces grands plans, 3683 parcelles/maisons sont décrites (soit 35 000 segments de polygones)17 supportant 4489 éléments bâtis (soit 45 000 segments de polygones), appartenant à 3656 propriétaires listés. Blondel dessine sur ces plans 54 km d’alignement, 500 éléments bâtis nouveaux à construire, 300 éléments bâtis impliqués dans 500 alignements à reculer. Tout ceci est « lavé » en couleurs différentes, l’existant en gris, le bâti à construire en rouge, à démolir en jaune etc. Ce travail énorme est exécuté rapidement : Blondel est missionné le 2 juin 1764, il quitte Paris pour Strasbourg dès le 10 juin. Le 28 mai 1766 il remet à Samuel Werner « 135 dessins »18 et sa demande d’honoraires « qui Luy Sont dus par le Magistrat19 ». Autrement dit, la première partie du projet est terminée en un an, onze mois et quinze jours ce qui est assez surprenant.

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Numéro 130 ; 16 pages du 19 octobre 1765, approuvé le 22 octobre par le Magistrat. Numéro 270 ; dix jours de travail à partir du 28 mai 1766. 16 Numéro 260, 28 mai 1766. 17 Ces calculs sont issus de la construction du système d’information géographique décrit en note4. 18 Numéro 270, « Reconfrontation », 28 mai 1766, p. 59. 19 Numéro 270, « Reconfrontation », p. 60. 15

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La figure 1 montre la chronologie des travaux. Deux sources principales sont utilisées pour définir ces étapes : le « Procès verbal des opérations de la levée des plans… »20 et « l’état général des frais »21. Ces deux documents se recoupent très bien et détaillent les travaux jour par jour, parfois heure par heure. Blondel effectue trois séjours à Strasbourg, le premier de trois semaines, le second de près de sept semaines, le dernier d’un peu plus de trois mois. ». Ses adjoints, Lhote, le « géographe », passe un peu plus de seize mois à Strasbourg, assisté de Bouffer, « l’ingénieur », pendant quatre mois et demi et de Naudin le cartographe22 pendant quatre mois. Blondel a passé commande à un traiteur de Lyon ( ?), Brodard, qui nourrit l’équipe du 6 juin 1764 au 20 octobre 1765. Une grande technicité Blondel procède à Paris avant son départ « aux réparations et achats de plusieurs instruments » de mesure, probablement au minimum un graphomètre23, figure 2, puisqu’il indique à plusieurs reprises qu’il fait tracer une « planymétrie ... topographique » et une « levée trigonométrique24 ». Blondel à Strasbourg mène une activité débordante, il donne ses ordres à Lhote « mon homme à Strasbourg », à Bouffer et à Naudin qui parcourent la Ville. Il se dépense en multiples aller et retour de « conférences » avec l’état major, le Maréchal de Contades, le Magistrat et ses députés, avec le Préteur Royal Gayot, avec le Directeur des bâtiments de Berstett. Il rédige des comptes-rendus qu’il fait approuver par ses interlocuteurs. Il « trace les projets par masse des corps de casernes, de la place d’armes et des principales communications ». La technicité des ingénieurs25 de cette époque est très assurée comme le montrent les manuels qui figurent dans leur bibliothèque professionnelle26

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, : « Art de lever les plans », « Nouveau supplément … de la

trigonométrie… », « Traité du nivellement… ». Ces ouvrages mettent à disposition les tables de logarithme qui permettent, tous les calculs étant faits à la main, de remplacer élégamment multiplication et division par addition et soustraction. La trigonométrie permet de calculer les distances avec un déplacement minimum et n’a pas secret pour eux. L’usage de la « planchette » associée au graphomètre permet la construction des angles sur le terrain et le dessin de la topographie.

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Numéro 130, 19 octobre 1765. Numéro 110A, octobre 1765. 22 Naudin n’est pas désigné comme tel mais il est issu d’une lignée lorraine de cartographes (Communication orale d’Isabelle Laboulais, professeur à l’Université de Strasbourg) voir aussi WAGNER, P. E., Les Naudin entre Meuse et Vosges, Metz, 2003. 23 Instrument de mesure des angles horizontaux, voir l’encyclopédie de Diderot : http://portail.atilf.fr/encyclopedie/ 24 Cet adjectif technique est répété quatre fois dans le procès verbal. 25 Pour la technicité des ingénieurs militaires : HATT, Thierry, « Modélisations graphiques d’un plan de nivellement militaire de Strasbourg en 1774 », dans Cartes & géomatique, n° 219, mars 2014, p. 53-68 ; http://bit.ly/Plans-de-nivellement-Strasbourg-1774 26 BLANCHARD, Anne, Les ingénieurs du "Roy" de Louis XV à Louis XVI, Montpellier, 635 p., 1979. 27 LA HIRE, Pierre, rééditions de 1732-1780 (reprise par Picard), L'école des arpenteurs, 369 p., 1692. BION, Nicolas, rééditions de 1716-1723 (trad. anglaise)-1725-1752, Traité de la construction et des principaux usages des instruments de mathématique, 417 p., 1709. BELIDOR, Bernard de la Forêt de, réédition de 1734, La science des ingénieurs, 533 p., 1729. 21

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Néanmoins il faut se déplacer à pied dans les 380 rues de la Ville, quel que soit le temps, régler la position des « jalons », cheminer dans les venelles et les cours les plus étroites, déplacer les chaînes ou les cordes du « toisé », relever et noter les angles et les longueurs, tracer les parcelles sur les « minuttes », relever le nom des propriétaires. Toutes ces opérations sont très fatigantes et doivent être menées avec une très grande précision. Or tout cela est réalisé très vite. Combien de collaborateurs ? L’état des frais nous indique seulement trois collaborateurs sur le terrain ; est-ce la réalité ? Blondel écrit qu’il s’occupe « à faire terminer sous ses yeux les détails de 363828 maisons ... dont il avait chargé le Sr Lothe qui, a l’aide de plusieurs dessinateurs pris à Strasbourg et accompagné d’un garde de la Ville, qui prenait soin de leur indiquer les noms des propriétaires... »29. On comprend mieux la rapidité de l’exécution : Blondel ne s’est pas contenté de ses seuls collaborateurs, il a bénéficié d’aides supplémentaires à Strasbourg : « plusieurs dessinateurs »30, « un garde de la Ville », ces aides ne figurent pas dans son état de frais, il les cite en passant, sans mentionner leur nombre, car il ne les paie pas, mais ils existent. Il est assez vraisemblable, quoiqu’aucune allusion ne le montre, que l’armée, fortement intéressée dans le projet, pour ce qui concerne les casernes et les communications, ait fourni également les petites mains nécessaires pour déplacer le long des kilomètres de façade les chaînes de mesure ou les jalons de positionnement des angles. De retour à Paris Blondel organise le travail d’une dizaine d’aides dessinateurs et cartographes dont il donne une liste nominative. Ceux-ci « s’occupent des plans, coupes et élévations » et des nombreuses copies demandées soit par la Ville soit par le « Bureau de la Guerre ». A la date du 30 octobre 1765 qui met un terme à la réalisation proprement dite des dix plans cantonaux le projet cumule déjà pour sept personnes 2225 journées de travail soit six années. La « reconfrontation » de mai 1766 L’étape dernière de validation des plans et des projets « d’alignement » et « d’embellissement » se déroule à Paris, chez Blondel, du 2 au 28 mai 1766. Deux représentants de la Ville reçoivent des lettres de mission détaillées pour ce travail31, Samuel Werner et le Stettmeister de Mackau. Les dix jours pleins de travail avec Blondel donnent lieu à un compte-rendu à mi-parties détaillé de 62 pages : « Reconfrontation a travail fait par ordre … »32 33 validé par les trois participants, figure 3.

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En réalité 3683, comme le montre le SIG4, le scribe a permuté les deux derniers chiffres. Numéro 130, p. 11, 19 octobre 1765. 30 Blondel le 17 avril 1765 se plaint qu’on lui ait refusé un dessinateur, sa démarche a eu quelque succès semble t il (Numéro 70). 31 Numéros 170 et 180, 21 avril 1766 pour de Mackau, numéro 160 à la même date pour Werner. 32 Numéro 270 33 Le déroulement chronologique de ces travaux est présenté pour les différents intervenants en annexe : http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p 17. 29

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Cette « reconfrontation » finale peut être résumée avec la carte suivante, figure 4. Le bâti à construire ou aligner vers l’avant en rouge, le bâti à détruire ou aligner en reculant en bleu. Les innombrables contestations de Werner sont résumées en noir sur la carte. Peu de propositions trouvent grâce à ses yeux, presqu’aucun alignement ; seules la place d’Armes, la place du Marché aux Herbes (P. Gutenberg), la destruction de la fausse porte des Bouchers (place d’Austerlitz) sont acceptées. Le journal à mi-parties relate au jour le jour, canton par canton, rue par rue, maison par maison les questions de l’un et les réponses de l’autre. Werner demande par exemple, p. 12, « Si les rues de l’Evesque, de l’Ecrevisse, du prevot et Ste Claire … ne pourraient rester telles quelles »…, ce à quoi répond Blondel : « Je ne suis point du tout de cet avis ces cinq isles sont remplies d’une multitude de maisons considérables l’air y est infect ». Werner conteste tout, une maison après l’autre : « Comment s’y prendre quand les propriétaires des maisons No 211 et 212 voudront bâtir… », (p. 14). Les réponses de Blondel sont tout aussi précises, il a la liste des propriétaires sous les yeux et connaît à la perfection les plans : « … il faut acquérir la maison de la veuve Petit… ». Tous les arguments de Werner sont bons y compris financiers : « …comment s’y prendre … pour racheter… ? (les maisons à démolir) ». Blondel répond avec sa proposition de « caisse de réserve », (p. 24), elle avait été faite depuis longtemps. Il est sans illusion : « (il) se souvient très bien que le ministre Luy a dit à plus d’une reprise que le plan qui se fait aujourd’huy doit contenir des projets qui peut être ne doivent trouver leur exécution que dans mille ans d’icy », (p. 26). Le ministre avait promis sa visite à Strasbourg pour confirmer les plans de Blondel, il la reporte d’un an par courrier du 20 juin 176634, « …il fallait remettre à l’année prochaine la fixation deffinitive du plan général. ». Choiseul allonge encore ce délai par une lettre à Gayot du 30 juin 176735, on sait qu’il n’est jamais venu, le projet de Blondel n’est donc plus soutenu par le pouvoir central. Pourtant toutes ces opérations préparatoires ont eu un coût élevé, « l’état général des frais » de Blondel nous permet de l’étudier. II.

Economie du projet

Un « état de frais » très détaillé Le document essentiel est « l’état général des frais »36, figure 5. Blondel établit très minutieusement le coût des « …frais…appointements…faux frais.. » de l’opération entre le 9 juin 1764 et la fin du troisième séjour soit le 22 septembre 1765. Il donne aussi les coûts prévus pour 1766. Une dizaine d’autres sources donne de multiples indications sur les réclamations de Blondel et sur ce qui lui est payé au compte gouttes par le Magistrat. Blondel n’épargne à la Ville aucune de ses dépenses.

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Numéro 310. Numéro 340, 30 juin 1767. 36 Tableau comptable complet de cet état en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p 7. 35

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Etablissons en le poids relatif, figure 6 : 70% pour les appointements et gratifications (sans compter les personnels auxiliaires que Blondel ne paie pas), 13% pour les frais de bureau, les copies multiples sont en effet très nombreuses donc très coûteuses malgré les appointements très bas des dessinateurs. Le Magistrat envisage un moment de faire dessiner ces plans à Strasbourg, voir de facturer au Bureau de la Guerre les plans des casernes37 : « Mrs du Magistrat auraient a mesure de faire faire ces desseins a meilleur marché par le Sr Werner Inspecteur des Batiments de la Ville » ; « ils ont Balancé si la depense pour les 14 desseins destines au Bureau de la Guerre ne devait pas être plutot a la charge de la Cour ». Puis les députés y renoncent. L’inégalité des appointements est importante : 87% reviennent à Blondel, 64.2 livres par jour, ses adjoints obtiennent 10% à eux trois soit entre 3 et 10 livres par jour et par personne et les petites mains une part dérisoire entre 1.2 et 2.3 livres par jour. Le domestique qui assiste Bouffer, Lhote et Naudin à Strasbourg pendant deux ans touche 366 livres de « gages et nourriture » soit ½ livre par jour ; il est certainement logé, même si c’est dans une soupente, car la « chambre garnie » louée pour Naudin et Lothe coûte 1 livre par jour et il ne pourrait pas la financer avec ses gages. Blondel est reçu, peut-être par les militaires car il ne facture pas son logement mais il fait tenir à sa disposition tous les jours une chaise de poste au pied de chez lui, il la facture 2.4 livres par jour. La nourriture de l’équipe est très coûteuse, près de 9% du budget. Tous ces chiffres sont significatifs et donnent de très bons éléments de comparaison : en effet, onze personnes sont nourries pendant cette période au prix moyen de 3.39 livres par jour38. On se demande comment peuvent vivre les petites mains qui réalisent les copies à Paris avec une à deux livres par jour, peut-être bénéficient elles d’autres « gratiffications » ? Le voyage Paris-Strasbourg aller et retour (moyenne pour 18 trajets) coûte une petite fortune : 265.2 livres par personne39. Toutes ces indications permettent de mieux situer l’importance de la demande de Blondel de paiement de ses 163 jours d’« absences » de Paris pour lesquels il réclame 7248 livres. Il réclame d’autre part 12000 livres (voir infra) soit 19248 livres au total. Comment se faire payer ? La question des paiements à l’architecte court tout au long du projet. Un quart des courriers échangés porte peu ou prou sur ce sujet soit dix sources différentes40 sur quarante. La comptabilité détaillée est compliquée à établir même avec un tableur informatique et les résultats coïncident mal au total41.

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Numéro 150, avril 1766, transcription en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 3. Tableau comptable du coût de la nourriture en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 13. 39 Tableau comptable en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 11. 40 Les numéros 110A, 110C, 110B, 140, 150, 210, 260, 280, 330, 410. 41 Tableau comptable en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 9. 38

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Il n’y a aucune trace de contrat écrit entre Blondel et la Ville à propos de ses honoraires source de difficultés futures. Il n’y a pas plus non plus de traces écrites de demandes d’acomptes. Ses demandes, probablement orales, ne sont jamais satisfaites complètement : il réclame 17808 livres d’acompte en trois fois pour les trois premiers voyages mais ne reçoit que 10208 livres de l’aveu même de la Ville. Blondel ne réclame pas ses honoraires par écrit à l’occasion de la l’« état général des frais » et c’est une note42 de la Ville qui nous apprend qu’il exige une « gratiffication … de douze mille livres » qui semble venir de nulle part, elle est très probablement formulée oralement. Le Magistrat se plaint à Choiseul43 et remarque avec bon sens : « Nous n’avons pas pû nous empêcher de témoigner notre surprise … M Blondel outre les frais de voyages, nourriture, appointements …etc. avait encore compté deux louis d’or par jour, ce qu’on ne pouvait guère regarder que comme des honoraires ». Il est vrai que la demande est singulière : Blondel réclame cette somme « Pour (son) absence … à Paris pendant son séjour à Strasbourg »44. Autrement dit il exige d’être payé deux fois. Ce n’est qu’en août 1766 qu’il obtient une partie du solde réclamé après avoir été obligé d’argumenter dans une lettre de quatre pages destinée au Magistrat45. La figure 8 schématise les circuits complexes des versements à Blondel. Au départ du chantier, à propos de ses honoraires, Blondel évoque les « conventions préliminaires »46 passées, avant son départ pour Strasbourg, avec le ministre Choiseul, l’archevêque de Cambrai, proche de la Cour et pour lequel il a déjà travaillé, ainsi qu’avec l’Ammeister Langhans47 du Magistrat. Il évoque encore les autorités : « Qu’alors pressé par Mr L’amestre Langhans et suivant ce que lui avait déterminé Mgr le Duc de Choiseul Lorsqu’il reçeût ses ordres à fontainebleau, en présence de Mgr L’Archevêque de Cambray son frère, qui lui fixa pour ses honnoraires peines et soins, la somme de douze mille livres… ». On remarque que Langhans n’est plus Ammeister depuis quatre ans et quel que soit le prestige de ses interlocuteurs ce ne sont que des conventions orales. Enfin il est obligé de renforcer encore ses propos : Travail forcé, ... nouvelles Etudes, memoires, observations et correspondance pour lesquels il ne repête rien...Cette somme de douze mille livres ne pouvant être regardée comme une gratification ... mais comme les honnoraires d’un artiste, qui pendant deux années à consacré son talent, ses peines et ses soins... ». De Mackau dans son courrier du lendemain confirme et précise : « … il m’a répliqué qu’il ne parlait point de gratification mais de salaire ». C’est la première fois que Blondel il évoque ce terme. Nous remarquons les quatre termes utilisés pour qualifier les versements : « gages » des domestiques, « salaire » pour Blondel dans la dernière étape d’exigence des 12000 livres, « appointements » pour ses 42

Numéro 110C. Numéro 140. 44 Numéro 110A. 45 Numéro 260 du 28 mai 1766. 46 Numéro 260, 28 mai 1766. 47 Johann Goerg Langhans, ancien Ammeister (en 1758) ; l’Ammeister, représentant des corporations, élu pour un an a la réalité du pouvoir exécutif dans la Ville ; les Stettmeister ont un rôle représentatif et subordonné. 43

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adjoints et employés réguliers, « gratifications » pour un travail bien exécuté. Le statut de salarié n’existe pas, la règle est le contrat oral précaire, si le vocabulaire est proche de celui d’aujourd’hui il ne recouvre pas les mêmes réalités. On note sur le graphique figure 8, en lignes rouges, les multiples échanges de courrier entre toutes les personnes impliquées, à Paris et Strasbourg. En pointillés verts les versements : la source essentielle du financement est la Ville même si elle tente des manœuvres de retardement. L’une de ces manœuvres, utilisée plusieurs fois, consiste à subordonner le paiement à diverses conditions dont deux de parfaite mauvaise foi, énoncées en avril 176648 : « Quant a la gratification qu’il demande, il a été decidé qu’elle ne sera reglée, que lorsqu’il aura achevé son Ouvrage, que l‘Arret du Conseil d’Etat aura eté expedié et que Monseigneur le Ministre aura de plus communiqué à Mr du Magistrat les Intentions du Roy ». Il n’y a pas de trace de cet arrêt et les « Intentions du Roy » n’arrivent pas mais la Ville cède, au moins partiellement. Certaines sommes sont versées directement à Blondel par le trésor de la Ville, d’autres par le Préteur Royal par l’intermédiaire d’Andrieux49, factotum du Préteur et de la Ville à Paris, qui les reverse luimême à Blondel. L’origine de ces dernières sommes n’est pas indiquée. Le total versé n’est pas le même selon les différentes sources. Nos calculs50 indiquent que Blondel a reçu 36193 livres, alors qu’il demandait 36863 livres. Une note de la Ville51 indique au cours de l’année 1772 que, « par ordonnance de Messieurs du Magistrat il a été payé à M. Blondel pour la rédaction du Plan de cette Ville la somme de 31655 livres 5 sous », figure 7. Qui a réglé les 4538 livres de différence entre ce qu’il a reçu effectivement et la somme très inférieure que la Ville déclare avoir payée ? C’est une somme considérable. Dans la mesure où 6000 livres passent par le Préteur Royal et Andrieux52, il s’agit peut-être d’une gratification royale ? En tout état de cause Blondel a reçu effectivement pour son travail, certes efficace et bien mené, la somme coquette de 1857753 livres d’honoraires et 17616 livres de remboursements de frais. Que représente cette somme pour la Ville ? Entre 1725 et 1760 « Les dépenses générales de la Ville pour les bâtiments »54, se situent autour de 160000 livres, elles augmentent ensuite fortement jusqu’à doubler en 1765 soit 320000 livres. Le coût de l’opération Blondel représente donc un peu plus de 10% des dépenses vouées aux bâtiments. Le document signé Werner « concernant la construction et le deplayement de la place d’arme suivant le plan proposé par M. Blondel »55, prévoit une somme de 70586 livres y « compris le pavé », la somme est considérable et la Ville doit demander au Roi l’autorisation d’emprunt correspondant. 48

Numéros 140 et 150, transcriptions en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 2 et 3. HATT, Jacques, « Le Préteur Royal Klinglin et Andrieux, agent de la Ville de Strasbourg de 1740 à 1773 », dans Revue d’Alsace, t. 88, 1948, p. 167-180. 50 Tableau comptable en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 9. 51 Numéro 410, note datée du début de 1772 au plus tôt. 52 Numéro 330, 8 août 1766, transcription de cette lettre en annexe http://bit.ly/Hatt-CAAAH-Blondel-1764-1766, p. 5. 53 Soit 36193# moins 17616# (frais) soit 18577# (y compris la somme versée pour ses « absences à Paris » soit 7248#) 54 AVCUS, AA-2085. 49

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Pour la période 1766-1771 « L’Etat du prix des maisons et terrains achetés… en exécution du Plan de M. Blondel »56 nous indique, 50585 livres d’achats de maisons et de terrains, faiblement compensés par 10583 livres de ventes, donc avec un solde négatif de 40002 livres soit une somme assez proche du coût de l’opération Blondel. L’architecte Werner touche chaque année en tant qu’inspecteur des bâtiments 1200 livres57 soit une très faible fraction des honoraires de Blondel. On mesure le coût très important pour la Ville de cette opération et on comprend la résistance qu’elle oppose à des honoraires jugés excessifs. Pourtant Blondel, peut-être un peu trop sûr de lui au début est obligé de batailler et de faire jouer l’influence de ses protecteurs à la Cour. III.

Jean François Blondel et ses réseaux

Nous disposons de nombreuses informations décrivant la complexité des échanges entre Blondel et les nombreuses autorités qui gravitent autour du projet. Nous choisissons ici de faire deux bilans : celui de la « reconfrontation » de mai 1766 d’abord, un bilan global ensuite regroupant les étapes à Strasbourg et celles de Paris. Richesse des échanges de la « reconfrontation » Nous constatons, figure 9, à Paris et à Strasbourg le très grand nombre d’intervenants et le sérieux du suivi du projet. Tous ces responsables écrivent beaucoup, le Stettmeister de Mackau par exemple, envoie au Préteur Royal et au Magistrat à Strasbourg, une demi douzaine de missives dont plusieurs écrites de sa main pour rendre compte des négociations, en particulier financières. Il propose, entre autres remarques, après sa rencontre avec le Ministre, ce dernier lui en aurait il parlé ?, de transiger sur la moitié des fameuses douze mille livres demandées par Blondel58. Les échanges les plus intenses se situent bien sûr entre Blondel et Werner qui étudient les contraintes d’alignement dix journées entières, maison par maison. Mackau participe également à ces débats. Werner rend compte à Paris au Préteur Royal, reçoit les ordres des militaires, mais il n’est pas reçu par le ministre, ce qui signe son rang de technicien. Par contre Choiseul reçoit de Mackau, représentant mandaté du Magistrat. Les journées ne sont pas toutes intenses : lorsque Blondel est occupé, Werner, avec la permission de Mackau, pendant dix jours, va visiter Versailles et les principaux monuments de Paris, il est guidé par Lhote, l’ingénieur de Blondel.

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Numéro 360, automne 1766. Numéro 410, courant 1772. 57 AVCUS, AA-2085-62 58 Numéro 208, 29 mai 1766. 56

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Bilan des contacts de Blondel avec ses interlocuteurs. Le soin mis par Blondel à négocier avec toutes les parties est remarquable, figure 10. Ses comptes-rendus, « précis », « remarques », « procès verb(aux) », souvent de plusieurs dizaines de pages, ratifiés par ses différents interlocuteurs, décrivent par le menu ces « conférences » ou « délibérations » multiples qui sont rédigées à mi-parties, les propositions de Blondel d’un côté, commentées de l’autre. Blondel tient compte des observations, refait ses plans, élabore de nouvelles propositions, mais les négociations avec l’architecte de la Ville tournent parfois à la caricature : on trouve pour la place du Marché aux Chevaux (pl. Broglie) ou pour la fausse porte des Bouchers (Pl. d’Austerlitz)59 jusqu’à sept versions, projets et contre projets … qui ne débouchent sur aucune réalisation. Blondel est, parmi les responsables, celui qui est le plus souvent reçu à Paris, Versailles ou Marly, par le ministre, l’archevêque de Cambrai, le Maréchal de Contades, le secrétaire à la guerre Dubois. Il facture d’ailleurs tous ces déplacements à la Ville. Ces rencontres donnent une mesure de la réputation de l’architecte, mais il a été imposé par la Cour et celleci lui donne ses instructions. Le pouvoir royal s’implique dans ces opérations de prestige que sont les embellissements, ainsi que dans l’amélioration des communications et de rénovation des casernes, plus utilitaires pour l’armée. Les interlocuteurs de l’architecte à Strasbourg sont aussi très nombreux, Gayot, représentant du Roi, les députés du Magistrat, les architectes et directeurs des bâtiments, à nouveau les militaires. Les échanges sont multiples avec toutes ces personnes. Lors de ses voyages à Strasbourg, il pilote les travaux de son équipe : nous avons « donné à notre ingénieur et a notre geographe toutes les instructions.. »60, « …nous avons vérifié les opérations faites par les Sr Bouffer et Lhote sur …(un) plan Trigonometrique ». Il prend soin, chaque fois, de faire valider, approuver, vérifier tous ces documents par Messieurs les Députés du Magistrat ce qui leur donne une crédibilité supplémentaire. Conclusion Le grand projet d’urbanisme rationnel et global de Blondel s’est heurté à « la fermentation que ce projet cause dans la bourgeoisie et dans un grand nombre de magistrats »61, aux contradictions du pouvoir royal qui rêve de belles places et de larges avenues mais ne propose aucun moyen de financement, aux difficultés économiques de l’époque. Blondel montre des qualités exceptionnelles de meneur d’équipe dans la réalisation du cadastre, des plans et la construction du projet. Il dirige, à Paris et Strasbourg, des groupes nombreux de collaborateurs de haut niveau technique. Il sait pertinemment qu’il a été imposé à la Ville par la Cour mais il écoute, négocie avec toutes les parties, tient compte de tous les avis, parfois contradictoires, de l’armée, du Ministre du Roi, du 59

AVCUS, AA-2089-16-1769-10-16, le document est le septième contre projet. Numéro 130, 19 octobre 1765, p.4 et suivantes. 61 Numéro 190, lettre de Mackau à Gayot du 4 mai 1766. 60

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Magistrat et de ses très nombreux représentants, du Préteur Royal qui, il le sait, a la haute main sur les décisions de la Ville, en particulier financières. Il est également un peu trop sûr de ses appuis parisiens mais malgré l’absence de contrat initial écrit il obtient le versement presque total de ses « honoraires » exorbitants. Toutes les infographies sont de Thierry Hatt *Thierry Hatt, agrégé de géographie, chercheur associé à l’EA3400 de l’Université de Strasbourg

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Un nouveau regard sur J. F. Blondel et le plan « cadastral » de 1764, équipes, financements, réseaux Par Thierry Hatt* pour les CAAAH 2015, mélanges pour le président Bronner Toutes les infographies sont de Thierry Hatt. Figures Figure 1, déroulement chronologique et hiérarchie des interventions, 1764-1766......................................................... 14  Figure 2, instruments de l'arpenteur, un graphomètre, encyclopédie de Diderot ........................................................... 14  Figure 3, signatures de Blondel, de Mackau et Werner validant la "reconfrontation" du 28 mai 1766........................... 14  Figure 4, en tête de l'état général des frais d'octobre 1765 ........................................................................................... 15  Figure 5, dépenses par catégorie, honoraires, gratifications .......................................................................................... 15  Figure 6, bilan des sommes versées à Blondel selon la ville en 1772 ........................................................................... 16  Figure 7, complexités des circuits de paiement des honoraires de Blondel ................................................................... 16  Figure 8, bilan cartographique au 28 mai 1766 des contestations de Werner aux propositions de Blondel .................. 17  Figure 9, bilan des relations impliquées dans la "reconfrontation" de mai 1766 ............................................................ 18  Figure 10, 1764-1766, réseaux actifs de Blondel ........................................................................................................... 18 

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Figure 1, déroulement chronologique et hiérarchie des interventions, 1764-1766

Figure 2, instruments de l'arpenteur, un graphomètre, encyclopédie de Diderot

Figure 3, signatures de Blondel, de Mackau et Werner validant la "reconfrontation" du 28 mai 1766

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Figure 4, en tête de l'état général des frais d'octobre 1765

Figure 5, dépenses par catégorie, honoraires, gratifications

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Figure 6, bilan des sommes versées à Blondel selon la ville en 1772

Figure 7, complexités des circuits de paiement des honoraires de Blondel

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Figure 8, bilan cartographique au 28 mai 1766 des contestations de Werner aux propositions de Blondel

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Figure 9, bilan des relations impliquées dans la "reconfrontation" de mai 1766

Figure 10, 1764-1766, réseaux actifs de Blondel

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