trente ans de progrès en environnement : que nous

effet, il me permet de vous parler en fonction du legs que les gens de ma génération, née à partir de la Deuxième guerre mondiale, laissent à la vôtre, née deux ...
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TRENTE ANS DE PROGRÈS EN ENVIRONNEMENT : QUE NOUS RÉSERVE L’AVENIR ? RÉSUMÉ D’UNE CONFÉRENCE PRÉSENTÉE AUX ÉTUDIANTS À LA MAÎTRISE EN ENVIRONNEMENT DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Harvey Mead Le 12 mars 2004

Il est particulièrement intéressant pour moi d’adresser la parole aux étudiants à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke dans le cadre de la thématique choisie pour 2004. En effet, il me permet de vous parler en fonction du legs que les gens de ma génération, née à partir de la Deuxième guerre mondiale, laissent à la vôtre, née deux générations plus tard et destinée à affronter les défis de ce legs. Vu d’un autre angle, on peut parler de la différence entre la génération qui a eu à affronter la guerre au Vietnam (directement ou indirectement) et celle qui va vivre les suites du 11 septembre et la guerre en Iraq. Il n’est point essentiel de mettre l’environnement à l’avant-scène en faisant un tel portrait d’entrée de jeu. En effet, les progrès depuis la première conférence des Nations-Unies sur l’environnement, tenue à Stockholm en 1972, sont énormes. Ce n’est pas que ces progrès sont concomitants à des progrès réalisés sur le terrain, loin de là; c’est que l’environnement est maintenant reconnu comme composante incontournable de tout débat de société. Cela constitue un énorme progrès, mais signale en même temps la nouveauté qu’on doit associer aux défis des décennies à venir, soit la présence d’énormes problèmes environnementaux intégrés inéluctablement dans toute décision, et définissant à certains égards les orientations fondamentales pour la résolution de ce qu’on pourrait appeler les défis « traditionnels » des sociétés humaines. Les prochaines décennies ne seront pas traditionnelles, même si elles vont nous rappeler différents moments de l’histoire de la civilisation. Les dernières décennies ont permis de cibler assez bien des problématiques : changements climatiques; surexploitation généralisée des pêches; croissance exponentielle des populations; rareté grandissante de l’eau; disparition accélérée de la biodiversité sur l’ensemble de la planète; urbanisation des populations. Ce que ces décennies n’ont pas réussi à accomplir vous restera à affronter, soit la gestion des problèmes en cause, reliés paradoxalement presque sans exception à une incapacité à gérer, depuis trente ans et plus, ce que nous avons réussi à créer. Nos sociétés de plus en plus complexes font face à des problèmes dont la résolution dépend de changements dans le comportement humain et non dans l’application de technologies qui s’inscrivent ou s’inscriraient dans la même ligne de force que les problèmes eux-mêmes. Lors de mon passage ici en 1999, j’ai mentionné la nécessité pour le programme de la maîtrise en environnement d’intégrer des éléments de gestion de crise dans les cours. Cinq ans plus tard, je ne vois pas de raison de changer cette vision. Qu’on l’appelle catastrophisme, application du principe de précaution, ou réalisme, le choix vous revient, tout comme la gestion des conséquences possibles. UQCN ● UNION QUÉBÉCOISE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE

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