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3 nov. 2011 - traitement de la phase précoce des troubles psychotiques. Prof. P. Conus, médecin responsable. Jean-Marc Faust, ICS, coordinateur du ...
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11.11.2011

Programme TIPP Traitement et Intervention dans la Phase précoce des troubles Psychotiques

Catherine Reymond Wolfer Infirmière cadre Section « E. Minkowski » Service de psychiatrie générale DP- CHUV

Développement d’un programme spécialisé dans le traitement de la phase précoce des troubles psychotiques Prof. P. Conus, médecin responsable Jean-Marc Faust, ICS, coordinateur du programme

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CONTEXTE: Pourquoi l’intervention précoce dans les troubles psychotiques? •

Le traitement de la schizophrénie a longtemps été abordé avec pessimisme



Des études épidémiologiques conduites dans les années 70 démontrent qu’une proportion importante de patients atteints de schizophrénie évoluent favorablement



Études sur des premiers épisodes mettent en évidence: • Le fréquent long délai entre apparition des symptômes et début du traitement • « Période critique » des 2 à 3 premières années de maladie



Prise de conscience des bénéfices possibles d’une intervention précoce et des besoins spécifiques de ces patients (médication, intervention psychologique)



Extension du concept à l’ensemble des troubles psychotiques

Objectifs et stratégies dans les psychoses émergentes

• TIMING: identification précoce des patients • Sujets à risque: dans la phase des prodromes de la maladie • Phase initiale d’une psychose avérée: diminution de la durée de psychose non-traitée (DUP)

• FORME ET CONTENU du traitement • Développement de traitements spécialisés: répondre de manière adéquate à des besoins spécifiques

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Problèmes habituels dans les psychoses émergentes: étude sur 52 premiers épisodes psychotiques à Lausanne en 2000 • •

Long délai avant le premier traitement Développement de co morbidités avant traitement • 30% menaces de suicide avant admission • 13% tentative de suicide effectuée • 50% abusent de substance



Traitement initial traumatisant • 54% d’admissions non-volontaires, 25% d’isolement en chambre, beaucoup d’admissions avec l’aide de la police



Traumatisme de la famille • Sentiment d’être abandonnés et livrés à eux-mêmes pendant que leur enfant se dégrade, par manque d’accessibilité des soins jusqu’à ce que la situation soit dépassée (voire dangereuse)



Mauvaise insertion dans les soins post-hospitaliers:

50% des patients ne se rendent même pas au premier rendez-vous ambulatoire qui leur est fixé Bonsack, Pfister, Conus. Encéphale 2006; 32:679-685

Objectifs et ressources du programme TIPP •

RESSOURCES: financement progressif (100’000 – 400’000): OPTIC (CHUV))

Financement OPTIC 5 case managers 1 CDC 1 psychologue

350% EPT 15% EPT 60% EPT

Réorganisation postes DP CHUV 1 médecin associé 30% EPT 1 CDC 15% EPT 2 médecins assistants 60% EPT 1 médecin assistant FNS 50% EPT

+ travail en collaboration avec équipe de suivi intensif dans le milieu



OBJECTIFS: • • • • • • •

Traiter l’ensemble des premiers épisodes du secteur (2%/10’000 = 50 cas / an) Améliorer l’accessibilité et continuité des soins Améliorer l’engagement dans les soins (diminuer taux de ruptures) Equipe spécialisée proposant des soins orientés vers le rétablissement Développer le suivi dans le milieu Soutenir spécifiquement les familles Diminuer la durée de psychose non-traitée

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Eléments du programme: 3 piliers • Programme inspiré du modèle EPPIC de Melbourne (McGorry et al.)

• Case manager: • Infirmier, psychologue, assistant social • Fil rouge de la prise en charge pendant 3 ans • Prise de contact très précoce (en cours d’hospitalisation, à domicile, chez le praticien libéral) • Nombre limité de patients (~25) • Peut se déplacer dans le milieu • Collabore avec un médecin psychiatre (assistant-chef de clinique)

• SIM • Alternative à l’hospitalisation • Intervention limitée dans le temps en cas de crise

• Unité hospitalière spécialisée

Attitudes • • • • • • • • • •

Création d’une alliance thérapeutique avec le patient Suivi rapproché et intervention à domicile si nécessaire Psychoéducation par rapport aux symptômes et au traitement Soutenir le patient dans les démarches difficiles Collaborer avec la famille et le réseau Suivi orienté sur ressources, intégration psychologique de l’épisode, rétablissement Engagement des patients dès la première décompensation psychotique Maintien du suivi par une attitude proactive Eviter leur désocialisation en maintenant ses acquis Favoriser l’empowerment

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Fonctionnement du programme TIPP SIM Suivi Intensif dans le Milieu

Suivi prolongé dans le milieu

Difficultés d’engagement Evaluation dans Le milieu Familles Généralistes Psychiatres Institutions psy DP-CHUV

Evaluation téléphone

Evaluation clinique

Alternative à l’hospitalisation

« Case manager » + Psychiatre: 3 ans

SUITE DE TRAITEMENT Psy institution Psy privé Généraliste Pas de suivi nécessaire

Unité hospitalière

Population et impact sur l’engagement dans les soins • Critères d’inclusion » » » »

18 – 35 ans Trouble psychotique Moins de 6 mois de traitement pour le trouble psychotique Domicile secteur (300’000 habitants)

• 40-50 nouveaux patients par an (310 patients inclus) • Taux de ruptures de suivi: 9%

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Création de divers outils thérapeutiques

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CRITERES DE RESULTAT ET D’AMELIORATION DES SYMPTÔMES PSYCHIATRIQUES

• Evaluation régulière de la réponse au traitement (psychopathologie) et de l’engagement dans les soins • Critères de résultat: • • • •

Prévention du suicide Promotion de l’engagement dans les soins Rémission de la symptomatologie Rétablissement fonctionnel 14

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IMPACT ET CONSEQUENCES • Recrutement: 310 patients depuis août 2004 (48/an) • Taux de ruptures de suivi: • Avant développement du programme TIPP: 50% • Depuis implantation du programme TIPP: 9%

• Faible taux d’hospitalisation • 1.2 hospitalisations par patient sur 3 ans • 56% de patients jamais hospitalisés

• Très faible taux de suicide • 2 seuls cas à ce jour

• Conséquence: – Implantation de programmes similaires dans les autres secteurs du canton (Equipes Mobiles et d’Intervention Précoce: cf. présentation Dr Bonsack) – Rattachement au réseau SWEPP (Swiss Early Psychosis Project)

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PROGRAMME DE RECHERCHE •

Sur la base des données récoltées dans le suivi de cohorte clinique: • Diverses études épidémiologiques • Identification de problématiques particulières – patients migrants, – patients ayant été exposés à des traumatismes infantiles, – cheminement vers les soins



Mise sur pied d’une collaboration étroite avec le Centre de Neurosciences Psychiatriques de Lausanne • Recherche de bio marqueurs de la psychose • Identification de nouvelles cibles thérapeutiques

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CONCLUSIONS •

La prise en charge de la phase précoce des troubles psychotiques nécessite une adaptation des modes de traitement • Modifications de l’organisation des services • Modifications du contenu des soins • Modifications de l’état d’esprit dans lequel les soins sont prodigués



De telles modifications ont un effet sur l’accès aux soins et l’engagement des patients dans les soins



Considérant l’impact potentiel des troubles psychotiques qui se développent chez les jeunes, il est urgent de modifier l’organisation des soins en santé mentale et de les adapter aux besoins de ces patients – Ce type de programme est trop peu répandu en Suisse – SWEPP vise à soutenir le développement de telles structures dans les autres cantons

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Association des journées de la schizophrénie

www.info-schizophrenie.ch

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