Tout d'abord je tiens à vous féliciter. Je suis touché

pas de notre frontière linguistique, ni des frontières en général. En cette matière, comme dans .... A voir donc si le bilan final est positif. Si on tient compte de tous ...
76KB taille 0 téléchargements 61 vues
Tout d'abord je tiens à vous féliciter. Je suis touché de voir tous ces jeunes qui prennent leur avenir en mains. Ce qui me touche aussi, c'est de voir que vous faites preuve de largesse d'esprit : votre mouvement dépasse notre clivage habituel Nord-Sud. Et vous avez tout à fait raison, car le climat ne se soucie pas de notre frontière linguistique, ni des frontières en général. En cette matière, comme dans d'autres, une solidarité au-delà des frontières est indispensable. Par ailleurs, votre collaboration me fait espérer que dans notre pays il y a encore de la place pour les personnes qui ont les idées larges. Enfin il faut aussi souligner que vos manifestation se déroulent sans débordements, dans le calme et la dignité. Bravo! Ce faisant, vous donnez une leçon aux adultes et plus particulièrement aux politiciens. Mais revenons-en au Climat. Evidemment, maintenant qu'il y a eu à Bruxelles comme dans d'autres villes des marches en faveur du climat, brusquement tous les partis se disent en faveur du climat alors que c'était il y a encore quelques mois le cadet de leurs soucis, oui, même pour les verts. Il est choquant de voir comme chaque parti essaie de récupérer ce mouvement. Mais comment accorder du crédit aux politiciens qui brusquement se disent en faveur du climat alors qu'ils n'ont rien fait pendant des années? (Voyez par exemple M. Di Rupo qui déclarait le 8/2 : « en matière climatique il y a urgence », alors qu'il n'a rien fait quand il était premier Ministre! Pourtant, déjà à cette époque des scientifiques tiraient la sonnette d'alarme.) Ils ne sont pas plus crédibles que ceux qui aujourd'hui se prononcent en faveur du dé-cumul alors qu'ils ont cumulé pendant des années. Le climat sera sans doute le slogan à la mode pour les prochaines élections. Mais que se passera-t-il après les élections? Vous qui avez lancé ce mouvement en faveur du climat, méfiez-vous. Vous risquez de vous faire courtiser par des partis politiques qui voudront voir vos noms figurer sur leurs listes. Je pense qu'il vaut mieux que vous gardiez votre indépendance vis-à-vis des partis. Pourquoi pas la création d'un « Observatoire du Climat », indépendant des partis, qui pourrait conseiller le Gouvernement, observer les progrès en matière de Climat et faire des recommandations quand les progrès sont insuffisants. Cet organe devrait être national (voire international), car si on régionalise, les Régions vont encore se tirer dans les pattes. Il suffit de voir ce qui se passe actuellement. En matière de Climat, je ne fais même pas confiance à Ecolo. Car enfin, depuis que ce parti existe, qu'a-t-il fait de concret en faveur du Climat? Idéalement un parti écologiste ne devrait pas exister! Notre monde se dégrade à une vitesse telle que tous les partis, tous les politiques devraient avoir comme premier souci l'environnement (et certainement pas les soi-disant problèmes communautaires dont certains partis sont tellement friands pour cacher leur incapacité à faire face aux vrais problèmes). Malheureusement, ce n'est pas le cas. C'est déplorable! Cela fait pourtant longtemps que nombre de scientifiques tirent la sonnette d'alarme, sans réaction des politiques. Quel monde allons-nous laisser à nos enfants et petitsenfants? A se demander si nos politiques ont des enfants et petits-enfants. Sous la pression des Verts, le Gouvernement a voté en 2003 la sortie du nucléaire pour 2015. Arrivés en 2015, il a fallu constater que rien n'était fait! Nos politiques seraient-ils naïfs au point de croire qu'il suffit de voter une loi pour que tout se mette en place comme par magie? Il croient encore au Père Noël! La sortie (éventuelle) du nucléaire était un projet et aurait du être mené comme projet. D'abord une étude préalable. Pouvons-nous réellement nous passer du nucléaire? (Si la réponse est non, alors il faut envisager de s'orienter vers des centrales plus modernes.) Dans quel délai? Que faut-il faire pour atteindre cet objectif? ... Cette étude préalable aurait alors permis de dégager déjà des solutions alternatives (et/ou des

nouvelles centrales?). Partant de là, on définit un plan pluriannuel. Vient en suite le déploiement du plan avec évaluation annuelle et corrections à y apporter pour atteindre l'objectif. Aujourd'hui, en 2019, nous ne sommes pas plus avancés. Au contraire nous nous retrouvons avec des centrales vieillissantes que nous essayons de maintenir et qui, vu leur fermeture programmée, n'ont pas été entretenues comme elles auraient dû l'être. En cas d'accident nucléaire, ceux qui ont en 2003 poussé pour cette loi auront une très grande responsabilité! Un autre effet de cette loi est que notre expertise du nucléaire fout le camp alors que la Belgique était un pays à la pointe. Et il est probable que plus aucun étudiant ne s'intéresse au nucléaire. Si on veut vraiment protéger notre environnement (bien que personnellement je pense qu'il est déjà trop tard et que tout ce que nous pourrons faire c'est limiter les dégâts) alors une des premières choses à faire est d'informer les consommateurs pour leur permettre de faire les bons choix dans tous les dépenses qu'ils font. Un exemple? En faisant vos achats, vous achetez des pommes. Il y en a qui viennent d'un verger à 10 km de chez vous. Mais à coté de celles-ci, vous en avez d'autres qui ne coûtent pas plus cher, mais qui viennent d'un pays très lointain. Celles-ci auront évidemment un impact beaucoup plus important sur notre environnement! Il faut donc bien informer les consommateurs sans les leurrer comme ça se fait aujourd'hui. Depuis quelques années, le seul critère environnemental pour le choix d'un voiture est le CO2. Mais on nous dit maintenant qu'il n'y a pas que le CO2 qui a un effet négatif sur l'environnement! Quand j'ai fait le choix d'un nouveau véhicule, j'ai opté pour un moteur diesel car pour le même modèle le CO2 était nettement moins élevé par rapport au moteur à essence. Et voilà qu'aujourd'hui on tire à boulets rouges sur le diesel! J'ai le sentiment d'avoir été piégé! Il est donc évident que le CO2 est une indication insuffisante pour éclairer le consommateur soucieux de l'environnement dans le choix d'un véhicule. Au contraire, à lui seul il est un mauvais critère qui induit le consommateur en erreur. Quel que soit le produit qu'il achète, le consommateur devrait être informé de l'impact total qu'aura son choix sur l'environnement, depuis la fabrication jusqu'au recyclage. Pour éclairer le consommateur, pourquoi ne pas introduire un code « environnemental », comme ça se fait pour les appareils ménagers? Evidemment, ça peut-être plus compliqué. Et dans le cas de la voiture, il faut sans doute nuancer en fonction de l'usage qu'on en fait. Aujourd'hui, on pousse le consommateur vers les voitures électriques. Mais en même temps, on nous annonçait des risques de pénurie d'électricité cet hiver! Quid si demain tous les véhicules sont électriques? Pourrons-nous produire suffisamment d'électricité pour répondre à la demande? S'il est clair que la voiture électrique pollue moins à l'usage (encore faut-il voir comment est produite l'électricité!), qu'en est-il de son impact sur l'environnement quant à sa fabrication est surtout son recyclage? Pour la fabrication des batteries, par exemple, on emploie des éléments rares comme le lithium ou le cobalt, dont l’extraction pose question au niveau écologique et humain, sans oublier les gros problèmes de leur recyclage… Par ailleurs, lors d’incendie de véhicules électriques, beaucoup plus délicats à maîtriser que ceux de voitures traditionnelles, les pompiers se trouvent confrontés à de nouvelles conditions d’interventions. Enfin, soyons réalistes : l'électricité dite « verte » n'existe pas ! En effet, la fabrication et le recyclage des panneaux solaires, des éoliennes ou d'autres systèmes a aussi un impact non négligeable sur l'environnement. A voir donc si le bilan final est positif. Si on tient compte de tous ces éléments et donc de l'impact total qu'a un véhicule sur l'environnement, la voiture électrique est-elle vraiment la panacée? Alors évitons l'erreur des centrales nucléaires en se lançant encore dans des politiques sans réflexion et sans étude préalable. On parle par contre très peu des voitures ou CNG (Compressed Natural Gas) qui pourraient peutêtre aussi être une alternative.

Pour le Climat, nous devons revenir à une économie locale et réapprendre à vivre en fonction des saisons. Si, par exemple, vous voulez manger des fraises ou des framboises à la Noël, ça a un impact sur l’environnement, même si ce sont des fruits surgelés puisqu'il faut les surgeler et les conserver. Nous avons oublié qu'il y a un certain plaisir à attendre la nouvelle saison qui nous apportera les produits que nous aimons. Revenir à une économie locale implique aussi de ne plus prendre l'avion continuellement comme c'est devenu l'habitude aujourd'hui. Savez-vous que les compagnies aériennes ne paient aucune taxe ou accises sur leur kérosène? Il faut davantage responsabiliser les entreprises. Laissez-moi vous raconter une petite mésaventure que j'ai vécu il y a quelques années. Mon GPS précédent est tombé en panne après moins de 4 ans. Je l'ai porté à réparer. Il m'est revenu quelques semaines plus tard avec la déclaration qu'il ne pouvait être réparé. J'ai alors écrit au fabricant en ces termes : « Soit vous n'êtes pas capables de réparer cet appareil qui a moins de 4 ans ce qui m'amène à me poser des questions quant à votre savoir-faire, soit vous ne voulez pas le réparer et ça, ce n'est pas bon pour l'environnement ! Dans les 2 cas, je ne peux plus vous faire confiance. ». Nous devons lutter contre l'obsolescence programmée des appareils. Aujourd'hui les entreprises sont tout à fait capables de fabriquer des appareils fiables. Tout appareil neuf devrait être accompagné d'une garantie de 3 ans minimum et la réparation devrait en être assurée pendant 10 ans au moins. Il faut mettre fin à cette habitude de jeter ce qui ne fonctionne plus et de le remplacer. Nous ne pouvons plus accepter que les entreprises nous poussent à consommer toujours plus et toujours plus vite. Les entreprises doivent assumer la responsabilité du recyclage des produits qu'elles fabriquent. Et quand un consommateur achète un produit quelconque, il doit être informé clairement si ce produit est recyclable et dans quelle proportion. A propos du recyclage, tous les consommateurs devrait être obligés d'effectuer le tri des déchets en vue du recyclage. Encore faudrait-il rendre ce tri plus transparent pour tous les consommateurs. Aujourd'hui vous trouvez sur les emballages un tas d'indications inconnues du grand public. Pourquoi pas des indications simples : sur les emballages figurent un code de couleur qui vous indique dans quel sac mettre cet emballage. Ce code devrait être généralisé, au moins en Europe. Pollueurs = payeurs. Il faut établir un « cadastre » de la pollution. Identifier les plus grandes sources de pollution et s'attaquer à celles-là en priorité afin d'obtenir des résultats rapides. Vous connaissez sans doute cette expression qui ne date pas d'aujourd'hui : « l'Etat utilise des filets étranges qui retiennent les petits poissons et laissent filer les gros ». Je crains qu'on ne fasse de même pour la pollution. Développer les transports en commun et les rendre plus efficaces. Le métro de Bruxelles est arrivé avec 20 ans de retard et le RER arrivera avec 30 ans de retard, s'il arrive un jour! Rendre les transports en commun plus efficaces et la meilleure manière d'encourager les automobilistes à laisser leur voiture au garage. Si vous voulez revenir de Bruxelles-centre le soir à métro, vous risquez de devoir attendre 20 minutes pour avoir un métro ? Qui a envie d'attendre 20 minutes dans un endroit où on ne se sent pas en sécurité? Evidemment, préparer le monde de demain demande un certaine vision de l'avenir. Mais je crains que la plupart de nos politiciens ont pour seule vision d'avenir les prochaines élections.

Il faut inculquer au gens le sens du respect. Le respect des autres, mais aussi le respect envers les animaux, la nature, l'environnement, le respect du bien d'autrui. Ma propriété est longée par un petit chemin de + 20 mètres. A chaque extrémité de ce chemin se trouve un poubelle qui est vidée

régulièrement pas les services communaux. Ceci n'empêche que je trouve continuellement des déchets dans mon jardin! De même que nous trouvons quantité de déchets le long de nos voiries et dans la nature. Il est naïf de croire qu'une campagne de sensibilisation suffit pour mettre fin à ces incivilités. Malheureusement, il y en a toujours que ne comprennent que quand il y a des sanctions. Quand je dis respect de la nature, je pense aussi à la mer. Il faut arrêter de prendre les mers pour des poubelles. C'est l'environnement dans lequel vivent les poissons. Personne n'accepterait que d'autres viennent déposer des déchets chez lui. C'est pourtant ce que nous faisons avec les poissons. Je ne comprends pas pourquoi les partis flamands (sauf Groen) sont tellement frileux pour la loi sur le climat. Pourtant, en cas de montée des océans, la Flandre est plus menacée. J'espère que ces quelques idées contribueront modestement à nourrir votre réflexion. Je me tiens à votre disposition pour en discuter. Quand vous aurez récolté toutes les idées, il serait sans doute utile de faire un brainstorming en présence de scientifiques compétents pour tout ce qui touche à l’environnement. Bon travail ! D. Lecointre