these pour le diplome d'etat de docteur en ... - DMG Paris Diderot

22 oct. 2013 - Etude quantitative descriptive auprès de 203 patients franciliens .... 2.1.4) Les outils de recherche de l'information médicale sur internet ...... sur ces maladies, centre de référence en Europe, associations de ... 13 Août 2004 et ont établi une procédure de certification des sites informatiques dédiés à la santé.
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UNIVERSITE  PARIS  DIDEROT-­‐PARIS  7     FACULTE  DE  MEDECINE     Année  2013                                                                                                                                                                                N°  

THESE       POUR  LE  DIPLOME  D’ETAT      DE       DOCTEUR  EN  MEDECINE  GENERALE  

  PAR    

SILVERSTON  Katy,  Léontine     Née  le  19  Janvier  1982  à  Paris  

    Présentée  et  soutenue  publiquement  le  :  22  Octobre  2013      

L’INFORMATION  MEDICALE  RECUEILLIE  PAR  LE  PATIENT   SUR  INTERNET  :  QUELS  ECHANGES  AVEC  LE   MEDECIN  GENERALISTE  ?     Etude  quantitative  descriptive  auprès  de  203  patients  franciliens         Président  de  thèse  :  Pr    Enrique  CASALINO       Directeur  de  thèse  :  Pr  Eric  GALAM        

  DES  de  Médecine  générale  

REMERCIEMENTS     Aux  membres  du  jury,   Au Professeur Eric GALAM, professeur de médecine générale à la faculté de médecine Paris 7 et médecin généraliste, vous avez accepté dès notre rencontre cette idée d’étude et m’avez fait confiance. Vous m’avez aidée à la réalisation de ce travail, merci pour votre patience, votre compréhension et votre disponibilité. Au Professeur Enrique CASALINO, Chef de service des Urgences de l’hôpital Bichat, vous m’avez fait l’honneur d’accepter de présider le jury de ma thèse et d’évaluer mon travail. Au Professeur Michel NOUGAIREDE, Professeur et directeur du département de Médecine Générale de Paris 7, médecin généraliste, merci d’avoir accepté de faire partie de mon jury et de juger mon travail. Au Professeur Frédéric MORINET, professeur de Virologie à l’hôpital Saint Louis, vous avez accepté d’être membre de mon jury et me faites l’honneur d’évaluer mon travail. Merci pour votre disponibilité.

A ma famille, A Fayssoil, tu m’as connue en D2, externe, tu m’as supporté tout au long de ces stages et examens, tu partages ma vie depuis de nombreuses années. Tu me soutiens au quotidien, et m’encourages, tu m’as offert le plus beau cadeau au monde il y a 2 ans. C’est grâce à toi que je suis devenue la femme épanouie que je suis. Merci pour tout ce qui tu m’apportes.

A Alexis, mon petit garçon, mon trésor et ma merveille. Merci pour ta joie de vivre, tes sourires et tes bisous, tu illumines notre vie depuis ta naissance.   A mes parents, vous m’avez transmis les valeurs du travail et cette réussite vous appartient. Vous m’avez soutenu pendant toutes ces longues années d’études et me soutenez encore au quotidien face

 

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aux aléas de la vie. Merci d’être toujours là à mes cotés et de m’avoir transmis les armes nécessaires à être une bonne maman. Je vous aime tant. A ma Soeurette, avec qui j’ai grandis. Tu a toi aussi « subi » ces dix longues années d’étude, tu m’a vu évolué et m’a soutenue. Merci pour ton aide mais surtout pour tes conseils, ton écoute et la complicité qui nous lie au quotidien. A Kewin, mon beau frère, que je connais depuis de nombreuses années. Merci à toi pour ta disponibilité et tous tes conseils techniques. A mes grands mères Berthe et Alice, vous avez été fières de moi dès mon inscription à la faculté de médecine alors que tout restait encore à faire. Merci à vous d’avoir toujours eu confiance en moi malgré mes doutes. A mes deux grands parents défunts, André et Georgette, à qui je dédis cette thèse. J’aurai tellement aimé vous avoir à mes côtés ce jour là. A ma belle famille, merci à vous tous pour votre gentillesse. A Lélé, ma meilleure amie, tu me connais depuis la première année de médecine. On a partagée et vécue tellement de choses ensembles : des joies, des peines, des déceptions mais aussi tellement de bonheur. Tu as toujours été là pour m’écouter, me rassurer et me soutenir. Je suis fière d’avoir une amie comme toi. Merci pour ton amitié sincère. A Natacha, ma supère copine, tu me connais depuis les urgences de Lariboisière. Tu as su me soutenir durant les derniers stages de l’internat malgré les difficultés et le stress rencontrés, tu m’as guidé sur le chemin de la maternité et de la thèse. C’est avec honneur que je suis tes traces. Merci pour ton soutien permanent, tes conseils, ta générosité et ta compréhension. A Audrey et Thèvy, mes 2 supères copines. L’hôpital Lariboisière m’a offert le bonheur de vous rencontrer. Merci pour cette belle amitié qui est née de ce stage, pour notre complicité, pour nos moments de joie et de détente réguliers qui seront dorénavant plus fréquents.

 

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A Vanessa, ma copine de longue date, nous avons partagé un bout de « vie » ensemble. Du Lycée à la thèse, la route a été longue. Nous avons réussi malgré tout à conserver cette belle amitié. Merci de ta compréhension et de ta fidélité. A Rosy, Sarah et Jen, mes amies de Bichat. Merci à vous pour votre amitié et nos petites parenthèses. A mes co internes, Guillaume, Clément, Elise, Sophie que j’ai eu la chance de rencontrer lors de mes différents stages, à différents moments de ma vie. Merci pour votre soutien, votre amitié et votre bonne humeur. A Delphine. Merci à toi d’avoir accepté de réaliser ce travail à Drancy. Merci pour ton investissement, ta patiente et ta gentillesse. Aux secrétaires des cabinets médicaux, Chantal, Martine, Patricia et Barbara qui ont eu la gentillesse de participer à ce travail. Merci pour votre patience et votre disponibilité lors de mes remplacements. Aux docteurs JOUY, BAUDOT, DEMARET, COLLOT et DE PASQUALE de m’avoir permis de réaliser ce travail au sein de vos cabinets. Merci à vous de m’avoir fait confiance et de m’avoir permise de redécouvrir la médecine de ville.

   

 

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TABLE  DES  MATIERES     1.   INTRODUCTION  .................................................................................................................................................  8  

 

2.  PREMIERE  PARTIE  :  INTERNET,  LE  MEDECIN  ET  LE  PATIENT  ...............................................................  9  

 

2.1)  L  INFORMATION  MEDICALE  RECUEILLIE  PAR  LE  PATIENT  SUR  INTERNET  ........................................  9   2.1.1)  Généralités  .........................................................................................................................................................................  9   2.1.2)  Données  démographiques  ........................................................................................................................................  11   2.1.3)    Le  profil  du  patient  internaute  .............................................................................................................................  12   2.1.4)  Les  outils  de  recherche  de  l’information  médicale  sur        internet  ...........................................................  13   2.1.4.1)  Les  sites  institutionnels  .........................................................................................................................................................................  14   2.1.4.2)  Les  sites  commerciaux  ...........................................................................................................................................................................  14   2.1.4.3)  les  sites  des  associations  de  patients  ..............................................................................................................................................  15   2.1.4.4)  Les  catalogues  et  bases  de  données  .................................................................................................................................................  15   2.1.4.5)  Les  sites  des  sociétés  savantes  ...........................................................................................................................................................  16  

2.1.5)  La  qualité  de  l’information  recueillie  sur  internet  ........................................................................................  16   2.1.6)  La  certification  HON  ...................................................................................................................................................  17   2.1.7)  Contenu  des  recherches  médicales  sur  internet  .............................................................................................  18   2.1.8)  Techniques  de  recherche  d’information  médicale  ........................................................................................  19   2.1.9)  Contexte  et  motivation  des  recherches  ..............................................................................................................  19   2.1.10)  Attentes  et    critères  de  jugement  du  patient  sur  les  informations  trouvées.  ..................................  20  

 

2.2)  LA  CONSULTATION  MEDICALE  ................................................................................................................................  21   2.2.1)  La  relation  médecin-­‐patient  ...................................................................................................................................  21   2.2.1.1)  Son  évolution  .............................................................................................................................................................................................  21   2.2.1.2)  La  relation  médecin-­‐patient  à  l’heure  d’internet  .......................................................................................................................  22  

 

2.2.2)  Le  droit  d’information  du  patient  .........................................................................................................................  23   2.2.3)  La  consultation  médicale  et  internet  :  point  de  vue  des  médecins  .........................................................  23   2.2.4) La  consultation  médicale  et  internet  :  point  de  vue  des  patients  ...........................................................  25  

3.DEUXIEME  PARTIE  :  ETUDE  DESCRIPTIVE    QUANTITATIVE    MULTICENTRIQUE  ..........................  26  

 

3.1)  MATERIEL  ET  METHODES  ..........................................................................................................................................  26   3.1.1)  Choix  de  la  méthode  ....................................................................................................................................................  26   3.1.2)  Population  étudiée  ......................................................................................................................................................  27   3.1.3)  Contenu  du  questionnaire  ........................................................................................................................................  27   3.1.4)  Diffusion    du  questionnaire  .....................................................................................................................................  28  

  3.2)  RESULTATS  .......................................................................................................................................................................  28   3.2.1)  Caractéristiques  socio  démographiques  ............................................................................................................  28   3.2.1.1)  Sexe  et  Age  ..................................................................................................................................................................................................  28   3.2.1.2)  Situation  familiale  ....................................................................................................................................................................................  30   3.2.1.3)  Situation  professionnelle  ......................................................................................................................................................................  31  

3.2.2)  Etat  de  santé  général  .................................................................................................................................................  32   3.2.3)    Utilisation  d’internet  comme  source  d’information  santé  ........................................................................  35   3.2.3.1)  Population  d’internautes  santé  ..........................................................................................................................................................  35   3.2.3.2)  Nature  de  l’information  santé  sur  internet  ...................................................................................................................................  38   3.2.3.3)  Avantages  des  informations  santé  sur  internet  ..........................................................................................................................  39   3.2.3.4)  Lien  entre  l’information  santé  sur  internet  et  la  consultation  du  médecin  généraliste  ............................................  40  

3.2.4)  L’information  médicale  evoquée  en  consultation  et  son  influence  sur  le  relation  médecin   patient  ...........................................................................................................................................................................................  42   3.2.4.1)  Echange  médecin/patient  sur  l’information  santé  sur  internet  ..........................................................................................  42  

 

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3.2.4.2)  Réactions  du  médecin  face  à  l’information  santé  rapportée  en  consultation  ................................................................  42   3.2.4.3)  Impact  des  échanges  sur  le  relation  médecin  patient  ..............................................................................................................  45   3.2.4.4)  Avantages  des  échanges  des  informations  santé  avec  le  médecin  .....................................................................................  46   3.2.4.5)  Attitudes  des  patients    apres  échanges  avec  leur    médecin  sur  les  informations  santé  ...........................................  47   3.2.4.6)  Pourquoi  reconsulter  internet  après  avoir  échanger  avec  son  médecin?  .......................................................................  49   3.2.4.7)  Attitude  déclarée  pour  d’autres  symtômes  ..................................................................................................................................  49   3.2.4.8)  Pourquoi  n’y  a  t  il  pas  eu  d  ‘échanges  avec  le  médecin  sur  les  informations  santé  recueillies  sur  internet    ?  50   3.2.4.9)  Commentaires  libres  des  patients  ....................................................................................................................................................  51  

4.  TROISIEME  PARTIE  :  DISCUSSION  ................................................................................................................  53  

  4.1)  COMPARAISON  A  LA  LITTERATURE  ......................................................................................................................  53  

  4.2)  FORCES  DE  L’ETUDE  ......................................................................................................................................................  58  

  4.3)  FAIBLESSES  DE  L  ETUDE  .............................................................................................................................................  58  

   

4.4)  PERSPECTIVES  DE  RECHERCHE  ..............................................................................................................................  59  

5.CONCLUSION  .........................................................................................................................................................  60   6.  BIBLIOGRAPHIE  ..................................................................................................................................................  61   7.  ANNEXES  ...............................................................................................................................................................  64   8.  RESUME  .................................................................................................................................................................  70  

                                                     

   

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TABLE  DES  FIGURES       Figure  1  :  Répartition  de  notre  échantillon  selon  le  sexe  ...........................................................................  29   Figure  2  :  Répartition  de  notre  échantillon  selon  l'âge  ...............................................................................  29   Figure  3  :  Répartition  des  3  cabinets  selon  le  sexe  et  l'âge  .......................................................................  30   Figure  4  :  Répartition  de  la  situation  familiale  de  notre  échantillon  ....................................................  30   Figure  5  :  Répartition  des  3  cabinets  selon  leur  situation  familiale  ......................................................  31   Figure  6  :  Répartition  de  notre  échantillon  par  catégories  socio  professionnelles  ........................  31   Figure  7  :  Répartition  des  3  cabinets  selon  leurs  catégories  socio  professionnelles  .....................  32   Figure  8  :  Répartition  de  l'état  de  santé  de  notre  échantillon  ..................................................................  33   Figure  9  :  Répartition  de  la  fréquence  de  consultation  du  médecin  traitant  .....................................  33   Figure  10  :  Evaluation  de  l'état  de  santé  de  l'échantillon  ..........................................................................  34   Figure  11  :  Evaluation  de  la  consommation  internet  de  l'échantillon  total  .......................................  35   Figure  12  :  Evaluation  de  la  consommation  d'internet  dans  chacun  des  3  cabinets  ......................  36   Figure  13  :  Répartition  des  patients  internautes  dans  chacun  des  3  cabinets  ..................................  36   Figure  14  :  Répartition  des  internautes  santé  .................................................................................................  37   Figure  15  :  Répartition  des  patients  internautes  santé  dans  chacun  des  3  cabinets  .....................  37   Figure  16  :  Répartition  des  informations  médicales  recueillies  sur  internet  en  fonction  des  3   cabinets  ..................................................................................................................................................................  38   Figure  17  :  Répartition  des  avantages  de  recueillir  des  informations  santé  sur  internet  selon   notre  échantillon  d'internautes  santé  .......................................................................................................  39   Figure  18  :  Répartition  des  avantages  d'internet  dans  les  3  cabinets  ..................................................  40   Figure  19  :  Lien  entre  la  consultation  d'internet  et  la  consultation  médicale  ...................................  41   Figure  20  :  Influence  de  l'information  médicale  recueillie  sur  internet  sur  la  fréquence  de   consultation  du  médecin  traitant  ................................................................................................................  41   Figure  21  :  Répartition  des  internautes  ayant  informé  leur  médecin  traitant  de  l'information   santé  sur  internet  ...............................................................................................................................................  42   Figure  22  :  Réactions  du  médecin  face  à  l'information  évoquée  en  consultation  ...........................  43   Figure  23  :  Réactions  des  médecins  des  3  cabinets  face  à  l'information  santé  recueillie  sur   internet  évoquée  en  consultation  ...............................................................................................................  44   Figure  24  :  Impact  des  informations  internet  sur  la  relation  médecin  patient  ................................  45   Figure  25  :  Impact  de  l'information  santé  évoquée  en  consultation  dans  chacun  des  3  cabinets   sur  la  relation  médecin  patient  ....................................................................................................................  46   Figure  26  :  Avantages  à  rapporter  des  informations  santé  à  leur  médecin  .......................................  47   Figure  27  :  Avantages  et  attitudes  face  aux  informations  santé  rapportées  au  médecin  .............  48     Figure  28  :  L'information  médicale  évoquée  dans  les  3  cabinets……………………………………..….  50   Figure  29  :  Raisons  pour  lesquelles  l'information  médicale  n'est  pas  rapportée  en  consultation  ....................................................................................................................................................................................  50   Figure  30  :  Raisons  pour  lesquelles  l'information  médicale  n'est  pas  évoquée  en  consultation   dans  les  3  cabinets  .............................................................................................................................................  51                    

 

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1. INTRODUCTION   En juin 2012, le nombre d’internautes dans le monde était estimé à 2,4 milliards soit près de 34% de la population mondiale. La France se trouve au quatrième rang européen avec 52,2 millions d’internautes soit près de 80% de la population française. Ces chiffres ne cessent d’augmenter (1). Un français sur deux soit 50% de la population française consultent aujourd’hui internet pour obtenir des informations en matière de santé (2). Il s’agit d’une pratique de plus en plus répandue. Les médecins restent néanmoins la principale source d’information en matière de santé (3). Deux tiers des patients ayant recueilli des informations médicales sur internet n’en n’informent pas leur médecin (3). Cette nouvelle utilisation d’internet et de consommation d’information de la santé a fait évoluer la relation médecin-patient du modèle « paternaliste » à un modèle plus moderne où le patient devient acteur. On définit comme modèle paternaliste (4), le modèle du médecin décideur qui a le savoir scientifique et la compétence pratique en opposition au patient infantilisé, vulnérable, qui n’a de connaissance que ses symptômes, qui voue une confiance entière à son médecin mais avec lequel il n’a pas d’échange d’information. Aujourd’hui, le patient est certes plus autonome, il a accès grâce à internet à de nombreuses informations en terme de santé mais persiste un doute sur la qualité des informations recueillies et sur l’interprétation faite par les patients. Le risque d’autodiagnostic et de surinterprétation de données médicales non maitrisées est élevé. Comment l’information médicale recueillie par le patient sur internet influence-t-elle la consultation avec le médecin? Pourquoi les internautes n’évoquent-ils pas leurs recherches sur internet en consultation avec leur médecin? Quelles sont leurs craintes? L’idée ce cette thèse vient de nombreux patients vus en consultation, lors de remplacements en Médecine générale, angoissés par ce qu’ils avaient pu lire sur internet et que j’ai eu l’occasion de rassurer. L’objectif principal de ce travail est de décrire les différents usages d’internet pour s’informer en terme de santé mais aussi les échanges de ces informations avec le médecin généraliste en consultations à travers 3 populations de niveaux socio économiques différents. L’objectif secondaire est de décrire ces conséquences sur la relation médecin-patient, en consultation. Il s’agit d’une étude descriptive quantitative multicentrique.

 

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2.   PREMIERE   PARTIE  :   INTERNET,   LE   MEDECIN   ET   LE   PATIENT    

  2.1)   L   INFORMATION   MEDICALE   RECUEILLIE   PAR   LE   PATIENT   SUR  INTERNET     2.1.1)  Généralités     S’informer en matière de santé, c’est rechercher activement des informations, des conseils ou des réponses à des questions de santé. Cette démarche active dans le cadre de la gestion de sa santé est un aspect important de la notion de patient actif et informé. En effet, il est désormais banal d’utiliser internet pour obtenir des informations concernant la santé. Les premiers sites ayant trait à la santé sont apparus au milieu des années 90 et depuis leur nombre n’a cessé d’augmenter. Deux transformations ont bousculé les modalités de production et de réception de l’information ayant trait à la santé. La première touche le secteur professionnel avec l’informatisation des praticiens et la seconde est celle du décloisonnement de l’information santé c’est à dire la transformation de l’information spécialisée ou professionnelle en une information grand public (5). En effet, pendant longtemps en France, la seule information légitime en matière de santé était l’information médicale, c’est à dire une information professionnelle et spécialisée, prise en charge et contrôlée par le seul secteur médical. Or, depuis une quinzaine d’années, la santé a subi un lent processus de médiatisation et est devenue une information de santé c’est à dire une information grand public qui s’attache tant aux données médicales qu’aux incidences sociales, économiques et politiques des problèmes de santé. Cette information échappe aussi bien au contrôle du secteur médical qu’à celui de l’Etat (5). L’information médicale est traditionnellement produite par des spécialistes, répond aux critères de l’information publique scientifique (validation, soumission à ses pairs) et est encadrée à la fois par le législateur et par les autorités professionnelles comme le conseil de l’Ordre des médecins ou la Haute Autorité de Santé (HAS). À l’inverse l’information santé est massivement diffusée sur internet et est utilisée pour la recherche de renseignements aussi bien sur une pathologie diagnostiquée,

sur les effets secondaires d’un médicament, sur les   tarifs

des

consultations des médecins ou encore les progrès de la recherche médicale.

 

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En réponse au développement de l’information santé, de nouveaux « producteurs d’informations » ont émergé (5). Les laboratoires pharmaceutiques, qui profitent de ces sites grand public pour diffuser leurs messages publicitaires, les assurances ou les médias en sont des exemples. En effet, le groupe assureur de la GMF est à l’origine du site www.e-santé.fr et le site www.sante-aufeminin.com appartient à un groupe de presse allemand. Les entreprises spécialisées viennent aussi s’inscrire dans le secteur de la santé comme c’est le cas du site www.linternaute.com/sante. Le site Doctissimo racheté par le groupe Lagardère à un spécialiste de l’édition de contenu médical, est le site internet santé le plus fréquenté en France. Ces nombreux producteurs font de l’information santé une information marchande, légitimée par la présence de médecins sur leurs sites, qui jouent alors un rôle d’experts et de cautions. Ces sites sont ainsi devenus des sources d’enjeux économiques importants. Les patients, acteurs de leur santé, déclarent pour 81% (5) d’entre eux trouver facilement des informations santé sur ces sites. Ils les trouvent de bonne qualité et s’en déclarent satisfaits (6). 72% des patients se posent néanmoins la question de leur fiabilité. Les médecins, quant à eux, ont une attitude ambiguë à l’égard d’internet : ils reconnaissent avoir une utilisation personnelle et professionnelle d’internet pour rechercher de l’information, se maintenir à jour des nouvelles recommandations, gérer leur activité mais la majorité d’entre eux pensent que le grand public n’est pas apte à manier l’information médicale (5). Le succès des sites d’informations sur internet, non validés et non hiérarchisés, divise les professionnels de santé. Certains voient dans internet une menace directe de leur statut d’expert, un danger pour les patients « vulnérables » (7) et une source de confusion susceptible de détériorer la confiance du patient en son médecin (8). D’autres ont une opinion positive de l’utilisation d’internet par leurs patients. Ils déclarent qu’Internet facilite le travail des professionnels en responsabilisant le patient face à l’information, un patient actif et informé sera moins enclin à blâmer son médecin en cas d’échec d’un traitement ; cela renforce l’implication directe du patient dans sa prise en charge (9). Face à l’essor de ces sites, certains médecins tentent de reprendre le contrôle de l’information en créant eux-mêmes leurs propres sites. C’est le cas de : www.vulgaris-medical.com ou www.martinwinckler.com site du Dr Winckler, à destination du grand public mais dirigés par des médecins généralistes. Le site www.atoute.org dirigé par Dominique Dupagne, met à disposition, des   médecins comme des patients, des forums d’échanges médicaux et publie des articles sur   l’actualité en médecine (dépistage du cancer de la prostate, historique des troubles liés au cholestérol..). L’objectif de ces sites étant de donner aux patients une information intelligente et

 

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critique voire parfois polémique vis-à-vis des institutions ou des industriels.

2.1.2)  Données  démographiques     Le taux d’accès à internet n’a cessé d’augmenter au cours des 20 dernières années dans l’ensemble des pays industrialisés. Internet est aujourd’hui un outil d’information majeur à la fois dans la vie professionnelle que dans la vie privée (10). Plusieurs études (10) constatent néanmoins la persistance de fortes disparités sociales tant dans l’accès que dans l’utilisation d’internet. L’étude de Renahy et al (10), publiée en 2008 rapporte que la probabilité d’avoir accès à internet diminue de façon significative avec l’âge et augmente avec le niveau d’étude et de revenus. En effet, selon l’INSEE (12), la part des personnes ayant déjà surfé sur le réseau est de 95% chez les 15-19 ans, et tombe à 7% chez les plus de 70 ans avec la tranche d’âge des 30-39 ans qui a connu le plus d’engouement . Proportionnellement, on note près de trois fois plus d’utilisateurs chez les diplômés du supérieur (91%) que chez les non diplômés (32%) et une fois et demi plus d’utilisateurs chez les cadres (97%) par rapport aux ouvriers (79%) ou chez les hauts revenus par rapport aux bas revenus (12). De tous les lieux connectés, la maison (97%), le lieu de travail (59%) ou d’étude (66%) sont les points privilégiés d’accès à internet (12) avec 80% des internautes qui se connectent tous les jours. Le développement d’internet mobile a contribué à cet essor avec une utilisation d’internet sur téléphones portables par 38% des internautes et 59% des moins de 30 ans. Les ménages qui ne disposent pas de connexion, l’expliquent par l’absence de besoin (29%), le manque de compétences (44%) ou enfin le cout trop élevé (30%) et déclarent alors se connecter deux fois moins souvent que les autres (43%). Il y’a très peu de différences d’utilisation d’internet entre les hommes et les femmes, les hommes font plus de téléchargements alors que les femmes recherchent plutôt des informations sur la santé. Les personnes ayant acquis la nationalité française ou les étrangers ont moins de chance d’avoir accès à internet que les français de naissance. Enfin, la probabilité d’avoir accès à internet augmente avec la densité de population du lieu de résidence ; 66% des internautes parisiens surfent tous les jours contre 39% dans les zones rurales isolées (13). Ainsi, les personnes n’ayant pas accès à internet sont celles qui présentent les caractéristiques socio économiques les plus défavorables : faibles revenus, pas ou peu de diplômes, sans travail, de

nationalité étrangère, isolées géographiquement ce qui constitue une première fracture numérique. Une seconde fracture est constatée en Ile de France et concerne l’utilisation d’internet pour la recherche d’information médicale (11). Actuellement, un français sur deux (2) consulte internet pour obtenir des informations en matière de santé. Les sources d’informations sont multiples mais le médecin (généraliste, spécialiste ou hospitalier) arrive très nettement en tête des sources utilisées avec 89% des citations (3). D’autres moyens viennent ensuite comme internet (64%), les proches (64%), le pharmacien (63%) et les émissions de santé télévisées (55%). Les professionnels de santé sont désignés comme étant la source la plus digne de confiance avec en tête les médecins (90%) puis les pharmaciens (40%) (3). Ces sources varient aussi selon l’âge et la catégorie socio professionnelle avec 82% des moins de 35 ans disant chercher des informations santé sur internet contre 54% pour les plus de 35 ans et 51% des foyers les plus modestes contre 70% des ménages plus aisés.  

  2.1.3)    Le  profil  du  patient  internaute     La place des patients dans le système de santé a changé au cours de ces dernières décennies. Les patients sont désormais « acteurs » de leur santé grâce à internet (14). Mais quel est le profil de ces nouveaux patients actifs? De nombreuses études (15), (16) décrivent les patients internautes comme de jeunes adultes, avec un bon niveau de revenus et/ou un niveau d’étude élevé, en bonne santé (17). Les motifs les plus fréquents de recherches étant ceux liés à une maladie précise, ses causes, ses conséquences et les traitements éventuels (16). L’enquête WHIST (15) menée en 2007 par les équipes de l’INSERM a étudié les habitudes de recherches d’informations concernant la santé sur internet. Elle a permis de dégager le profil type de « l’internaute santé ». C’est préférentiellement une femme, jeune ou d’âge moyen (médiane à 39 ans), avec un niveau d’étude élevé, qui travaille, donc bien intégré socialement. Elle vit majoritairement en couple, avec ou sans enfants et consulte internet très souvent voire tous les jours (88,2% des cas). Elle est souvent confrontée à des problèmes de santé que ce soit elle-même ou dans son proche entourage. Les « internautes santé » sont des gens concernés par leur état de santé qui ont un médecin régulier pour 88% d’entre eux, et qui estiment « se soucier d’avantage de leur état de santé que les autres personnes (37,2%) ». Dans deux tiers des cas, ils attendent de voir l’évolution des symptômes avant

 

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de consulter un médecin. Ils accordent une très grande confiance à leur médecin. Ils

sont

néanmoins partiellement satisfaits de la relation qu’ils entretiennent avec lui : 75% d ‘entres eux souhaiteraient d’avantage d’explications concernant leur état de santé et d’écoute de la part de leur médecin. Ils pensent que les médecins ne leur disent pas tout en ce qui concerne leur état de santé et que certaines questions sont difficiles à aborder avec lui. Les informations données sont parfois difficiles à comprendre. Une étude britannique publiée en 2003 (17), rapporte de la part des internautes une grande satisfaction à l’égard de leurs recherches médicales sur internet. Ces informations leurs permettent une meilleure compréhension de leur maladie et donc une approche plus facile de leurs médecins (95%), une motivation supplémentaire à suivre les conseils prodigués par leurs médecins (85%), elles inciteraient leurs médecins à se tenir à jour des nouvelles recommandations (93%). Elles ont néanmoins pour inconvénients de motiver des consultations supplémentaires et parfois inutiles de leurs médecins (39%), d’allonger le temps de consultation (37%) et même parfois de dégrader la relation médecin patient (22%). L’étude Opinion Way de 2010 (18), déjà réalisée en 2000, montre l’évolution du patient internaute sur 10 ans et rapporte que la proportion d’internaute a largement progressé chez les retraités et les ouvriers passant respectivement de 5 à 33% puis de 1à 11%. Cette progression est retrouvée dans la population générale. La perception de l’internet santé s’est modifiée en 10 ans avec 18% des patients déclarant différer la visite chez leur médecin ou consulter de moins en moins leur médecin versus 12% en 2000. Néanmoins la proportion d’internautes remettant en cause des diagnostics du médecin a diminué (15% en 2010 pour 23% en 2000).  

2.1.4)   Les   outils   de   recherche   de   l’information   médicale   sur         internet     Il est globalement difficile de quantifier le nombre de sites internet traitant de la santé, tout comme la proportion de recherches d’informations conduites dans le domaine de la santé sur le Web. En mars 2008, Google recensait 5 987 sites français ou francophones en rapport avec la santé, en utilisant des termes médicaux dans sa base de données, ce qui plaçait la santé devant les jeux (4807) mais derrière le sport (6 827), les arts (24 760), le commerce ou l’économie (15 345) (19). Les recherches sur internet sont plus fréquemment menées à partir de moteurs de recherche généraux (60 à 90%) (23) qu’à partir de sites médicaux identifiés et sans vraie stratégie de recherche.

 

13  

Des sites ou portails de santé sont également disponibles qu’ils soient institutionnels ou commerciaux mais beaucoup moins utilisés.

2.1.4.1)  Les  sites  institutionnels       Ces ont les sites de la Haute Autorité de santé (HAS), du ministère de la santé (www.sante.gouv.fr), de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (l’INPES) et de l’Institut national de veille sanitaire (l’InVS). Plutôt orientés vers les professionnels de la santé, ces sites comportent aussi un espace grand public. -Le site du ministère fournit des informations relatives à la politique de santé, aux alertes sanitaires (grippe

H1N1)

et

aux

recommandations

pour

les

voyageurs

à

travers

le

site

(www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs.fr) (20). -L’InVS (www.invs.fr) coordonne la surveillance épidémiologique. Elle permet d’évaluer les risques sanitaires et oriente les mesures de prévention en termes de maladies à déclaration obligatoires ou contagieuses (21). -L’INPES (www.inpes.sante.fr) produit et diffuse différents supports de communication et d’informations pédagogiques à destination des acteurs d’éducation de la santé dans le cadre des programmes nationaux de prévention (22). Le site de la HAS (www.anaes.fr) dans son volet grand public informe sur la qualité des établissements de soins, le taux d’infections nosocomiales, la qualité des sites d’informations médicales. Dans son volet à destination des professionnels de santé, différentes conférences de consensus sont disponibles en libre accès ainsi que des recommandations de bonnes pratiques et avis sur certains médicaments (21).  2.1.4.2)  Les  sites  commerciaux       Les plus connus sont doctissimo.fr ou medisite.fr. Ce sont des sites à vocation généraliste, abordant l'ensemble des pathologies. L'information délivrée est de type journalistique, adaptée au grand public (21). Le site Doctissimo est aujourd’hui, le site internet de santé le plus fréquenté en France, d’après le classement de Médiamètrie qui le situe au 25e rang des 30 sites les plus visités en France avec un taux de fréquentation de près de 8 millions de visiteurs par mois. Autrement dit, plus de

 

14  

10% des Français qui se connectent à internet pour obtenir des informations concernant leur santé consultent le site Doctissimo (5). La navigabilité de ces sites est agréable et facile. Les informations sont regroupées par thèmes (santé, médicaments, nutrition, grossesse etc.). Tout ce qui touche à la santé telle qu’elle est définie par l’OMS est abordée : depuis la politique de santé publique en France jusqu’aux médecines alternatives en passant par l’écologie ou la mode. Un espace forum permet à ceux qui le souhaitent d’échanger sur des sujets ayant des liens plus ou moins proches avec la médecine. Les articles sont écrits par des journalistes, parfois par des médecins ou autres personnels soignants ou par des associations de patients (par exemple France épilepsie). Leur qualité est très variable suivant le sujet abordé. Les sources sont parfois citées (presse médicale spécialisée, recommandations des Agences gouvernementales) mais pas de manière systématique (21).

2.1.4.3)  les  sites  des  associations  de  patients       Très fréquentés, ces sites proposent une information plus spécifique d’une pathologie avec notamment des conseils sur l’accompagnement administratif, psychologique et social. On peut citer l’exemple de francealzheimer.com ou asthme-allergies.com, sites de très bonne qualité qui offrent des informations techniques sur la maladie, la recherche, les aides financières pour les patients et leurs familles et permettent l’échange entre patients atteints de la même pathologie.

2.1.4.4)  Les  catalogues  et  bases  de  données       Ils répertorient les ressources d’un domaine et les décrivent au moyen d’un langage spécialisé pour faciliter leur recherche. En France, le catalogue de référence est le Catalogue et Index des sites Médicaux Francophones ou CISMeF (www.chu-rouen.fr/cismef/) crée à l’initiative du Centre Hospitalier de Rouen et qui recense les principaux sites et documents médicaux provenant des sources publiques ou associatives. Il propose plusieurs modes d’accès à l’information dont un moteur de recherche et des entrées alphabétiques terminologiques et thématiques. Aux Etats-Unis, le site de référence est MedlinePlus (www.medlineplus.gov), destiné spécialement au grand public mais accessible aussi aux professionnels de santé en anglais comme en espagnol (22). Pour les maladies rares, sont disponibles des bases de données bibliographiques gratuites comme

 

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Orphanet (www.orpha.net/) qui contient des informations sur plus de 3500 maladies rares : articles sur ces maladies, centre de référence en Europe, associations de patients (22). Pour les traitements, la base de données du Vidal est accessible aux professionnels de santé mais aussi aux patients de façon partielle (www.vidal.fr).

2.1.4.5)  Les  sites  des  sociétés  savantes       Ce sont des sites créés par des sociétés de médecins mais qui sont accessibles au grand public comme peut l’être le site de la société Française de Médecine Générale (www.SFMG.org) (24). D'autres sont plus orientés vers les professionnels comme sfpediatrie.com pour la pédiatrie, sfmu.org pour la médecine d'urgence (21).

 

2.1.5)  La  qualité  de  l’information  recueillie  sur  internet  

    Face à ces multiples outils d’information, une des préoccupations majeures dans la littérature internationale est la qualité de l’information diffusée sur internet. De nombreuses équipes de recherche ont simulé des requêtes sur des moteurs de recherche puis évalué les informations récoltées. Malgré le manque de comparabilité des études recensées (concernant les thèmes abordés ou les méthodes de recherche et d’évaluation), une revue de la littérature, publiée en 2002 a montré que 70% des publications retenues concluaient à des problèmes de qualité quant à l’information de santé diffusé sur le web (25). Une autre revue de la littérature publiée par l’HAS en 2007 a recensé neuf études évaluant la qualité de l’information santé trouvée sur internet avec des critères d’évaluation variables (comparaison de l’information trouvée aux recommandations existantes, expertise des informations par des groupes spécialisés, évaluation des sites par des outils de qualité comme le label HON code), sur des thèmes variables (cancer du sein, asthme de l’enfant, obésité dépression) et toutes concluent à la présence sur ces sites d’informations inexactes ; Néanmoins la proportion de ces fausses informations n’est pas quantifiable. De plus, il n’est pas possible de conclure à l’existence d’une relation entre popularité d’un site et qualité de l’information délivrée sur ce site (23). La HAS a ainsi publiée des recommandations à l’usage des patients en cas de recherche sur internet (22). Il est préconisé de se poser 3 questions au moment de la consultation d’un site ayant trait à la santé : Qui a écrit le contenu ? Quelles sont les compétences ? Quelles sont  

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les motivations ? Il est nécessaire de confronter les informations en multipliant les sources. Une procédure de certification des sites français a alors été mise en place : le HON code

 

2.1.6)  La  certification  HON  

    L’information santé sur internet n’est soumise à aucune législation. Les sites créés n’ont aucune obligation légale de présenter des sources fiables, ni même d’avoir un professionnel quelconque responsable du contenu. Avec la démocratisation d’internet et la constante augmentation du nombre d’internautes, les autorités de santé ont tenté de labelliser les sites médicaux pour les internautes afin qu‘ils sachent si les informations recueillies sont fiables ou non. Ainsi, les pouvoirs publics ont légiféré par la loi du 13 Août 2004 et ont établi une procédure de certification des sites informatiques dédiés à la santé. Depuis le 1er janvier 2006, un organisme est accrédité pour délivrer cette certification le HON ou « Health On Net ». Cet organisme est une organisation non gouvernementale à but non lucratif accrédité par le conseil économique et social des Nations-Unies. Depuis sa création, le HON travaille pour permettre à l’information santé sur internet de devenir éthique et fiable. Pour cela, elle incite les responsables des sites médicaux à demander la certification et à respecter le HON code (26), (34). Cette certification est gratuite ; elle est délivrée pour un an avec réévaluation annuelle systématique. Pendant cette période, le site fait l’objet d’une surveillance rapprochée visant à respecter les principes de l’HON code. A tout moment, la certification peut être suspendue si le site ne corrige pas les conformités. A noter que le HON, n’évalue pas la qualité en elle même des informations fournies, il impose un cadre général d’obligation de transparence, censé permettre aux utilisateurs de juger si l’information est ou non suffisamment fiable.

 

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2.1.7)  Contenu  des  recherches  médicales  sur  internet    

  D’après une revue de la littérature publiée en 2007 par la HAS, 11 enquêtes ont étudié les thèmes de recherche effectués par les patients internautes (23). Les informations recherchées les plus fréquentes sont l’information sur une maladie ou une situation clinique (23 à 63% selon les études), les traitements (47%), la nutrition et la forme physique (35%) (27), (28). D’autres thèmes semblent moins fréquents comme l’information sur « les fournisseurs de soin » (21 à 36% cherchent à localiser ou s’informer sur un hôpital ou un médecin (29)), les groupes de soutien et associations de patients puis les informations sur la prévention. Pour des recherches concernant l’alcool, le tabac ou la sexualité, les proportions sont plus élevées chez les adolescents (27%) que pour la population générale (10%) (27). L’information médicale est dans 83% des cas, selon l’enquête WHIST (15), conduite pour soi même et dans 74,5% des cas pour un proche (enfant, conjoint, parent ou ami).

   

 

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2.1.8)  Techniques  de  recherche  d’information  médicale  

Les recherches d’informations concernant la santé sur Internet apparaissent relativement occasionnelles. En effet, dans environ 80% des cas, les individus n’y ont recours qu’une fois par mois ou moins souvent. Ces recherches sont plus fréquemment menées à partir de moteurs de recherche généraux (variant de 60 à 92% selon les enquêtes (23), qu’à partir de sites médicaux identifiés. Deux études qualitatives à partir d’observations conduites en Australie (31) et en Allemagne (30) ont permis de mettre en évidence l’absence générale de stratégie de recherche. Les techniques classiques de recherche sur internet sont méconnues de la plupart des internautes santé : l’emploi de mots clés efficaces et adéquats est rare, tout comme l’utilisation d’opérateurs booléens (utilisation des 3 mots ET, OU et SAUF). L’orthographe des termes médicaux eux-mêmes peut devenir une source de difficulté supplémentaire, notamment pour les adolescents (28) ou les personnes peu instruites. Enfin, dans le domaine de la santé comme pour les autres types d’information sur le Web, les recherches s’arrêtent la plupart du temps aux tous premiers liens proposés par les moteurs de recherche et les utilisateurs ne naviguent que superficiellement sur le Web.

 

2.1.9)  Contexte  et  motivation  des  recherches      

  Internet est généralement perçu comme un moyen rapide d’obtenir des informations de santé (29), permettant aussi de confirmer les informations dispensées par les médecins ou de trouver d’autres alternatives de traitement (30). La possibilité de comparer les informations sur différents sites semble être appréciée des consommateurs ainsi que sa confidentialité. Celle ci est l’un des avantages du recueil de l’information médicale sur internet ; elle permet de s’informer plus aisément sur de sujets « sensibles » ou intimes, comme la sexualité ou les problèmes psychologiques, parfois difficilement évocables en consultation avec son médecin traitant. Une étude qualitative a distingué différents types de recherche chez les personnes atteintes d’un cancer (32). Les recherches peuvent être menées avant même d’aller consulter un médecin pour trouver une éventuelle explication à des symptômes, ou pendant la phase de recherche de diagnostic pour s’assurer que toutes les hypothèses sont envisagées ou que tous les examens médicaux nécessaires ont été effectués. Par ailleurs, les recherches peuvent porter sur les traitements pour

 

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compléter ou mieux comprendre les informations dispensées par les médecins, ou prendre contact avec d’autres malades. Il peut s’agir de s’informer sur les différents traitements médicaux reconnus, leurs effets secondaires, ou les traitements alternatifs existants. Un dernier aspect est le suivi et la gestion de la maladie : à court terme les recherches peuvent porter sur la gestion au quotidien des traitements ou l’hygiène de vie et, à plus long terme, permet aux malades de partager leur expérience ou contacter des groupes de soutien. Selon Nabarette en 2002, on distingue 5 types de recherches d’information de santé quelque soit la source utilisée (33). Il s’agit de « l’information pour connaître » qui regroupe les aspects de compréhension, de gestion et de prise de décision, de prévention ou de suivi de la maladie (soins, qualité de vie et bien-être). « L’information pour choisir » renvoie à l’utilisation de guides ou annuaires pour trouver un médecin, un hôpital ou une assurance notamment. « L’information pour superviser » fait appel à la notion de supervision et de gestion des soins dans son ensemble, pouvant conduire à des regroupements en associations de malades par exemple. Les derniers types d’information définies dans cette typologie (« produire » et « se coordonner ») concernent plutôt l’aspect professionnel de l’information de santé : des données médicales personnelles sont communiquées puis coordonnées par les professionnels.

2.1.10)   Attentes   et     critères   de   jugement   du   patient   sur   les   informations  trouvées.     Selon 4 enquêtes recensées par la HAS en 2007 (22), 75% des internautes déclarent trouver facilement voire très facilement l’information qu’ils cherchent sur internet (19), (23). 75% des internautes ont confiance dans l’information trouvée et 50 à 90% jugent l’information trouvée comme utile ou très utile (19). Les moyens de vérification de l’information utilisée sont la discussion avec le médecin, la comparaison des informations avec d’autres sites, ou d’autres sources d’information ou encore la discussion avec les proches. Peu d’utilisateurs connaissent les critères qui permettent d’évaluer la qualité et la source de l’information et une trop faible proportion clique sur le lien « Qui sommes nous » (about us) (pour connaître les promoteurs du site et leurs objectifs) ou visite la page d’accueil des sites sur lesquels les moteurs de recherche les dirigent (30), (31). Une large majorité des utilisateurs interrogés estiment qu’Internet est une source d’information fiable (entre 72% et 87% selon les études (29) et seul environ un tiers d’entre eux se disent préoccupés par la qualité de cette information. Les critères de qualité d’un site selon le

 

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patient sont par ordre d’importance : son contenu, sa compréhensibilité, sa facilité d’accès, l’exactitude du contenu, la possibilité d’interaction avec l’auteur et enfin le design (19). Les internautes sont globalement satisfaits mais souhaiteraient voir se développer des services internet dans le domaine de la santé avec possibilité de prise de rendez vous, d’information sur les heures d’ouverture, que des sites leur soient recommandés et certains voudraient pouvoir discuter « en ligne » avec un professionnel de santé de l’information trouvée sur internet (19).

 

2.2)  LA  CONSULTATION  MEDICALE      

 

2.2.1)  La  relation  médecin-­‐patient     2.2.1.1)  Son  évolution       Depuis la fin des années cinquante, la relation médecin-malade a donné lieue à une littérature scientifique et médicale de plus en plus abondante. Celle ci, a mis en évidence une évolution de la relation médecin-malade au gré des changements de société, élément nécessaire à l’efficacité des soins. Le professeur Louis Portes, Président de l’Ordre des Médecins, distingue, 3 principaux modèles de relation médecin-patient (4). Le modèle du médecin décideur, appelé aussi modèle paternaliste, modèle le plus ancien qui repose sur une dissymétrie entre le médecin et son patient. L’un a le savoir scientifique, la compétence pratique, la distance nécessaire pour juger tandis que l’autre ne connaît de sa pathologie que ses symptômes et est perturbé par sa souffrance. Il n’y a donc pas d’échange d’information à proprement parler, ce qui entraine aussi l’idée d’une confiance totale et nécessaire du patient en son médecin. Ce modèle a beaucoup évolué depuis un demi-siècle jusqu’à reconnaitre aujourd’hui d’après le code de Déontologie que « Le médecin doit à la personne (.) qu’il soigne (…), une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu’il lui propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalité du patient dans ses explicitons et veille à leur compréhension. » De plus, ce modèle considère que le patient dépourvu de savoir et affecté par la souffrance, n’est pas en état de délibérer. Comme son nom l’indique dans ce modèle paternaliste, le patient est placé dans un statut infantile ; La décision pleine et entière revient au médecin d’où ce vocabulaire courant de « l’ordonnance » et de « la prescription ». « Le médecin ordonne et le patient obéit ».  

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En opposition au précédent modèle, est né dans les pays anglo-saxons, le modèle du patient décideur (35). Le patient a alors une souveraineté pleine en matière de décision. De ce fait, ce modèle transpose à la relation médecin-patient le modèle plus général du contrat de prestation de service ; l’acteur principal est le patient-client. Le médecin est assimilé à un « prestataire au service » de son client. Si ce modèle convient à certains patients, qui mettent fortement en avant leur autonomie, il se heurte à plusieurs limites : la compréhension des informations par le patient est toujours imparfaite, il existe toujours une asymétrie de connaissances entre le médecin et le patient. Il existe également une asymétrie de position entre le patient qui vient se soigner et le professionnel. A fait suite, le modèle actuel qui est celui de « la décision partagée ». Ce modèle est un modèle de partage des connaissances médicales du médecin et demeure celui qui respecte au mieux à la fois la psychologie des patients et leur autonomie. Face à la maladie, certains patients se sentent en capacité de décider et d’autres, trop angoissés, n’en sont pas capables ; dans ces cas là, leur laisser le choix du mode de relation, c’est s’adapter à leur situation psychologique. Ce dernier modèle permet ainsi un réel échange d’informations bi directionnelles et rassure le patient qui se sent aidé par le médecin pour décider.

2.2.1.2)  La  relation  médecin-­‐patient  à  l’heure  d’internet  

A l’heure d’internet, la relation médecin-patient a pris une toute autre forme. Elle ne se limite plus ni au cabinet ni aux sites internet mais s’étend aux réseaux sociaux avec certains patients qui demandent même à leur médecin d’être leur « ami » sur Facebook. Le titre de médecin est protégé et réglementé donc nouer des liens sur les réseaux sociaux avec ses patients revient à mêler vie privée et vie professionnelle, ce qui n’est pas recommandé ; une relation d’empathie et non de sympathie doit s’entretenir avec le patient (36). L’usage d’internet pour s’informer en matière de santé a souvent un impact neutre voire positif sur la relation médecins-patients (3). Elle l’améliore en « ouvrant le dialogue » dans 36% des cas, rend la relation plus franche qu’auparavant pour 30% des internautes interrogés et plus harmonieuse pour 25% d’entre eux (3). Le rôle d’internet pourrait encore évoluer si des médecins venaient à ouvrir leur propre blog ou site internet qui serait consultés par 62% des patients selon l’étude publiée en 2010 par l’Ordre National des médecins (3). Internet ne fait pas mieux qu‘un médecin mais permet d’enrichir le débat et d’ouvrir le dialogue en favorisant l’autonomie du patient. Traditionnellement, le patient s’exprimait très peu au cours d’une consultation. La possibilité de s’informer sur internet lui permet désormais de préparer sa  

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consultation et ses questions. Le rôle du médecin est de faire le tri dans ces informations. La relation pendant la consultation se trouve alors enrichie (36). Après la consultation, le patient est capable d’interpréter les mots du médecin. Il sera dès lors un patient plus actif et d’avantage acteur dans sa maladie. Cela constitue un virage majeur dans la relation médecin-patient.

 

2.2.2)  Le  droit  d’information  du  patient  

  Le cadre légal concernant l’information du patient évolue aussi de façon à s’assurer de l’égalité de la relation médecin-patient (34). La loi du 4 Mars 2002 dite « loi Kouchner » relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé (37) donne droit d’accès du patient à son dossier médical dans sa totalité et la nécessité d’obtenir de la part du médecin qui le prend en charge « une information claire, loyale et appropriée sur son état ainsi que sur les investigations et les soins qu’il lui propose ». Le patient doit faire part de son consentement éclairé avant toutes décisions diagnostiques ou thérapeutiques et devient légalement acteur de sa santé. Le droit du malade et le devoir du médecin contribuent à une prise de décision mutuelle (38). Cette loi s’inscrit dans l’autonomisation du patient et permet de protéger ces droits.

  2.2.3)  La  consultation  médicale  et  internet  :  point  de  vue  des   médecins       Une importante étude anglo-saxonne, publiée en 2003 par Elizabeth Murray, s’est intéressée à la perception par les médecins de l’information médicale recueillie par le patient sur internet rapportée en consultation (39). Sur les 2000 médecins inclus, 85% déclaraient avoir déjà eu la visite de patients rapportant des informations trouvées sur Internet. 80% trouvaient que les informations rapportées étaient pertinentes alors que la plupart jugeaient « médiocre ou faible » la capacité de ces patients à juger la qualité d’une information médicale. 38% des praticiens trouvaient que l’apport d’information par le patient était utile. Bien que 77% des médecins avaient déclarés qu’ils encourageaient le patient à consulter internet, 35% seulement avaient déjà orienté leurs patients vers des pages déterminées. Les médecins ont indiqué que si l’information issue d’internet conduisait le patient à demander un changement de traitement dans 31% des cas, à réclamer un examen complémentaire dans 26% des cas, à solliciter un recours à un spécialiste dans 13% des cas, ils

 

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avaient généralement accepté de répondre aux demandes de leur patients. Ces pourcentages étaient plus élevés chez les généralistes que chez les spécialistes. Néanmoins, dans 15% des cas, l’information rapportée est ressentie par le médecin comme un remise en cause de son autorité, elle est jugée inappropriée à la santé du patient dans 10% des cas et rallonge le temps de consultation de façon inutile dans 38% des cas ce qui selon les médecins altère la qualité de la relation. La plupart du temps, les recherches d’informations ont lieu sans lien avec la consultation médicale (15) et très rarement en remplacement (16%) de cette consultation. Lorsque la recherche est en lien avec une consultation médicale, les internautes santé ont recours à internet après la consultation dans 49% des cas et avant celle ci dans 41% des cas. La qualité de la communication entre les patients et les professionnels de santé est un facteur clé de la qualité des soins. Des études récentes et plus anciennes montrent qu’un nombre significatif de patients souhaitent accéder à davantage d’information dans le but d’obtenir l’opinion de leur médecin et plus généralement de communiquer avec leurs praticiens (42). Une autre forme de «consultation médicale » se fait aujourd’hui entre le patient et son médecin par boîte électronique ou e-mails. Hobbs and al (6) ont étudié le regard du médecin sur ce nouvel échange. Leur enquête portant sur 94 généralistes a montré que 75% des médecins utilisent l’e-mail avec leurs patients mais seulement avec 1 à 5% d’entre eux. 50% des médecins pensent qu’un quart des patients communiqueraient par e-mails si on leur en donnait la possibilité. La plupart des médecins seraient ouverts à un accroissement des ces échanges mais à condition que ces messages soient sécurisés et que le temps passé à y répondre soit rémunéré. Une autre étude (40) analyse 204 médecins qui communiquent régulièrement par e-mail avec leurs patients. Les sujets d’e-mail les plus fréquents sont l’apparition de symptômes non urgents et des questions sur des résultats de laboratoire. Les médecins satisfaits mentionnent « le temps gagné » pour 33% d’entre eux alors que les non satisfaits font état de leur craintes en termes de perte de temps, de risque médico-légaux, ou d’utilisation inapproprié des e-mails. Après analyse des e-mails échangés (41), les enquêteurs révèlent que les demandes des patients sont très proches de celles émises en consultation. Ce n’est jamais le médecin qui est à l’initiative de l’échange. Les médecins reçoivent en moyenne 40 e-mails par mois, d’une longueur de 139 mots en moyenne. Dans 85% des cas, un patient unique a envoyé au plus deux messages par mois. Les demandes concernaient des renseignements sur un traitement, des questions sur des symptômes ou un renouvellement de prescription. Les médecins ont répondu dans les 24h dans 60% des cas ; leurs messages avaient une moyenne de 39 mots et répondaient aux attentes des patients dans 80% des cas. La communication par courrier électronique avec les patients contribuent à éviter les dérangements intempestifs mais il est recommandé de convenir

 

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avec le patient du type de sujet qui pourra être évoqué par courrier électronique (demande de rendez vous, demande de renouvellement d’ordonnance) et ceux qui ne pourront pas l’être (annonce de diagnostic). La décision de communication par le biais d’internet entre médecin et patient ne doit pas venir de façon unilatérale de la part du médecin. L’information du patient peut être améliorée par la recommandation par le médecin d’une liste de web à consulter. Ce sont préférentiellement les médecins qui ont un accès internet à leur cabinet et qui utilisent régulièrement le Web qui recommandent le plus de sites à leurs patients (43). Les sites les plus recommandés sont les sites d’informations générales, spécialisées ou les sites d’associations de patients. Néanmoins, 33% des médecins sont réticents sur la recommandation de sites aux patients pensant que consulter internet encourage à contester l’autorité du médecin.

2.2.4) La  consultation  médicale  et  internet  :  point  de  vue  des   patients      

Bien   que seul un tiers des personnes concernées disent à leur médecin avoir recueillis des informations médicales sur internet, la réaction des médecins face à ces informations est jugée positive par 67% des patients (3),(17). 31% des internautes santé ont en revanche le sentiment que leur médecin réagit négativement. Dans le détail, 20% pensent percevoir de l’indifférence, 14% pensent que leur médecin éprouve de l’étonnement ou approuve leur démarche, 7% disent avoir décelé de l’énervement et 4% de l’incompréhension. Quand l’information recueillie par internet est évoquée en consultation, 87% des patients déclarent avoir reçu des précisions de leur médecin par rapport à ce qu’ils ont lu. Les patients qui n’informent pas leur médecin de leurs recherches sur internet l’expliquent à une très large majorité par le fait qu’ils ne trouvent pas cela nécessaire ; Ils font ces recherches par curiosité dans 82% des cas. Seuls 6% n’en parlent pas car ils souhaitent comparer son diagnostic avec les informations trouvées sur Internet et 4% reconnaissent avoir peur de la réaction de leur médecin. En aucun cas, cela ne pourrait être interprété comme un signe de défiance à leur égard puisque que 85% des internautes santé déclarent que la confiance accordée à leur médecin est inchangée, 10% affirment même avoir plus confiance qu’avant (38).   Ces données sont également retrouvées par Elizabeth Murray dans une étude publiée en 2003 (17) s’intéressant au point de vue de 3200 malades américains rapportant à leurs médecins des informations médicales recueillis sur internet.  

 

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3.DEUXIEME  PARTIE  :  ETUDE  DESCRIPTIVE     QUANTITATIVE    MULTICENTRIQUE    

3.1)  MATERIEL  ET  METHODES     3.1.1)  Choix  de  la  méthode     Nous avons réalisé une étude descriptive multicentrique à l’aide d’un questionnaire distribué à tous les patients venus consultés aux cabinets du 10 Décembre 2012 au 13 Janvier 2013. Trois cabinets, situés dans trois villes d’Ile de France aux environnements sociaux culturels différents, ont été inclus. Ces cabinets ont été choisis à la fois parce que je connaissais au moins un médecin du cabinet soit pour l’avoir remplacé soit à titre personnel, mais également parce que ces trois cabinets de groupe ont une grosse patientèle, ce qui a permis d’inclure rapidement un certain nombre de patient. Ces trois cabinets sont les suivants : •

Cabinet des Docteurs Nathalie Baudot, Olivier de Pasquale, Charles Collot et Patrick Demaret, 27 rue Carle Hébert, 92400 Courbevoie



Cabinet des Docteurs Didier Jouy, Isabelle Chevallier, Catherine Felder, Pascal Hauchard, Jean Marie Legrand et Gerald Vionnet, 26 rue Jean Leclaire, 95220 Herblay.



Centre Municipal de santé de Drancy, Rue des Bois de Groslay, 93700 Drancy

225 questionnaires soit 75 questionnaires dans chaque cabinet ont été distribués. Nous avons choisi une étude quantitative de façon à décrire et expliquer la consommation d’internet santé à partir des données quantifiables recueillies par les questionnaires. L’élaboration du questionnaire a été inspirée de deux enquêtes en ligne : l’enquête WHIST réalisée de 2006 à 2007 sur une échantillon de 4580 patients internautes s’intéressant aux habitudes de recherche d’informations liées à la santé sur internet et une enquête réalisée en 2010 par Dr Sellier incluant 263 patients et s’intéressant à l’impact d’internet dans la relation médecin patient.      

 

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3.1.2)  Population  étudiée  

  Pour cette étude, ont été inclus tous les patients venant consulter aux cabinets durant la période d’inclusion de 5 semaines et ce quelque soit le motif. Ont été exclus les patients âgés de moins de 16 ans.  

3.1.3)  Contenu  du  questionnaire       Les données ont été recueillies à partir d’un questionnaire comportant 3 parties. -La première partie s’intéresse au profil du patient : son sexe, son âge, sa situation familiale et professionnelle. -La seconde partie s’intéresse à l’état de santé du patient : Son état général ressenti, l’existence ou non d’une maladie chronique, son suivi par un médecin traitant, sa fréquence de consultation de son médecin dans l’année. -La troisième partie comporte 4 questions et concerne internet comme source d’informations santé. La première question demande au patient s’il a déjà consulté internet pour obtenir des informations sur sa santé. S’il répond « non », les questions suivantes ne le concernent pas. Seuls sont inclus, les patients ayant répondus « oui ». Les trois questions suivantes s’intéressent au type d’information recueillie sur internet et son lien avec la consultation. Si cette information n’a jamais été évoquée en consultation, les patients se reportent directement à la question 12. -La dernière partie compte neuf questions et s’intéresse à l’échange entre le médecin et son patient sur les informations recueillies sur internet rapportées en consultation. La question 12 concerne les internautes santé qui n’ont pas échangé avec leur médecin. -La question 13 est une question ouverte et laisse place aux commentaires des patients interrogés sur le sujet.

 

27  

3.1.4)  Diffusion    du  questionnaire       Les 75 questionnaires ont été distribués de façon systématique, par les secrétaires de chaque cabinet médical, à tous les patients se présentant, quelque soit le motif, sur une période de 5 semaines. Le questionnaire a été rempli par le patient en salle d’attente avant la consultation puis remis de façon anonyme dans une urne tenue en évidence près de l’accueil.

 3.2)  RESULTATS     Sur les 225 questionnaires distribués, 203 ont été collectés ce qui correspond à un taux de participation de 90,2%. 17 questionnaires n’ont pas été remplis et 1 a été exclu car le patient était âgé de moins de 16 ans. Pour chaque partie du questionnaire, nous analyserons dans un premier temps l’échantillon total puis secondairement les sous populations des 3 cabinets.

3.2.1)  Caractéristiques  socio  démographiques       3.2.1.1)  Sexe  et  Age   Notre échantillon se compose essentiellement de femmes (figure 1). La majorité des patients interrogés sont âgés de 36 à 45 ans (figure 2). La répartition de notre échantillon selon l’âge diffère dans les 3 cabinets (figure 3). La patientèle du Centre de Santé de Drancy est plus jeune (26-35 ans) et celle de Courbevoie plus âgée (46-55 ans). Celle de Herblay se compose essentiellement d’individus âgés entre 36 et 55 ans.  

 

28  

Hommes   35%  

Femmes   65%  

  Figure 1 : Répartition de notre échantillon selon le sexe

23,6  

25  

21,2   20   15,7   15  

14,3  

14,3  

10,8   10   5   0   16-­‐25  ans   26-­‐35  ans   36-­‐45ans  

46-­‐55ans   56-­‐65  ans   plus  de  65   ans  

 

Figure 2 : Répartition de notre échantillon selon l'âge

 

29  

  CMS  Drancy   Cabinet  Herblay   Cabinet  Courbevoie   Participants   65   72   66   Sexe      Hommes   20(30,8%)   25  (34,7%)   27(40,3%)                                  Femmes   45(69,2%)   47(65,3%)   39(59,1%)           Age      16-­‐25  ans   9(13,8%)   5(6,9%)   8(12,1%)                              26-­‐35  ans     18  (27,6%)   6(8,3%)   8(12,1%)                              36-­‐45  ans   16(24,6%)   20(27,8%)   12(18,2%)                              46-­‐55  ans   10(15,3%)   20(27,8%)   13(19,7%)                              56-­‐65  ans   6(9,2%)   13(18%)   10(15,1%)                              Plus  de  65  ans     6(9,2%)   8(11,1%)   15(22,8%)   Figure 3 : Répartition des 3 cabinets selon le sexe et l'âge

3.2.1.2)  Situation  familiale   Les patients de notre échantillon vivent majoritairement en couple, avec des enfants (figure 4) et cela quelque soit le cabinet (figure 5).

74,9  

66,5   33,5  

Oui  

Non   en  couple  

25,1  

Oui  

Non   avec  enfants    

 

Figure 4 : Répartition de la situation familiale de notre échantillon

 

30  

 

CMS  Drancy  

Cabinet  Herblay  

Cabinet   Courbevoie  

Participants   65   72   66   Situation  Familiale                 En  couple                Oui   39  (60%)   56  (77,8%)   40(60,6%)                                                        Non   26(40%)   16  (22,2%)   26(39,4%)                   Avec  enfants    Oui   49(75%)   61  (84,7%)   42(63,6%)                                                        Non   16(25%)   11  (15,3%)   24(36,4%)   Figure 5 : Répartition des 3 cabinets selon leur situation familiale   3.2.1.3)  Situation  professionnelle   Notre échantillon se compose essentiellement d’employés, de cadres supérieurs et de retraités.  

31   19,7  

0  

3,4  

18,2   6,4  

4,9  

7,4  

2,5  

2,5  

2,5  

  Figure 6 : Répartition de notre échantillon par catégories socio professionnelles     Cette répartition est différente au sein des 3 cabinets (figure7). La patientèle du Centre de santé de Drancy se compose majoritairement d’employés (43%) alors que celle de Courbevoie se compose préférentiellement de cadres (37,9%) et de retraités (22,3%). La patientèle d’Herblay est un intermédiaire entre les 2 avec 33,3% d’employés et 19,4% de retraités et de cadres.  

31  

  Participants   Situation   professionnelle     Agriculteurs   Artisans   Commerçants     Cadres     Prof  intermédiaires     Employés       Ouvriers     Retraités     Etudiants     Chômeurs     Autres   Sans  réponse  

CMS  Drancy   Cabinet  Herblay   Cabinet  Courbevoie   65   72   66                     0   0   0   2(3%)   4  (5,6%)   1(1,5%)               1(1,5%)   14  (19,4%)   25(37,9%)         8(12,3%)   2  (2,8%)   3(4,5%)         28(43%)   24(33,3%)   11(16,7%)         6(9,2%)   3(4,2%)   1(1,5%)         8(12,3%)   14(19,4%)   15(22,3%)         5(11,1%)   5(6,9%)   5(7,6%)         3(6,7%)   2(2,8%)   0         0   4(5,6%)   5(7,6%)   4(6,15%)   0     Figure 7 : Répartition des 3 cabinets selon leurs catégories socio professionnelles

     

3.2.2)  Etat  de  santé  général     L’état de santé général est ressenti comme « bon» par les patients (figure 8).

Katy silverston 16/9/13 14:38 Mis en forme: Gauche

Ils consultent souvent leur médecin traitant (figure 9 et 10) avec 32,5% d’entre eux qui déclarent le consulter plus de 5 fois par an. Deux tiers d’entre eux ne sont pas suivis pour des pathologies chroniques (figure 10).  

 

32  

Etat  de  santé  ressenti  des  patients   56,6  

27,5  

4,4   tres  bon  

1,5   bon  

moyen  

mauvais    

très  mauvais  

 

Figure 8 : Répartition de l'état de santé de notre échantillon      

32,5  

Au  cours  de  la  dernière  année,   combien  de  fois  avez  vous  consulté   votre  médecin  traitant?   35,5   17,2   10,9   3,9  

>5  fois  

3-­‐5  fois  

2  fois  

1  fois  

jamais  

  Figure 9 : Répartition de la fréquence de consultation du médecin traitant     Les populations de Herblay et Courbevoie ayant répondu aux questionnaires consultaient pour la plupart leur médecin traitant alors qu’au Centre de santé de Drancy, seul 26% consultaient leur médecin traitant et deux tiers des patients consultaient ce médecin pour la première fois (Figure 10).      

 

33  

   

  CMS  Drancy   Cabinet  Herblay     Cabinet  Courbevoie       65   72   66   Etat  de  santé                                                                                         ressenti  par  le         patient                                                           Très  bon                                                              10(15,4%)     11(15,3%)   8(12,1%)                                     Bon                                                                   33(50,8%)   42(58,3%)     40(60,6%)                 Moyen                                                     19(29,2%)                                   19(26,4%)     18(27,3%)   Mauvais                                                               3(4,6%)     0   0   Très  mauvais   0   0   0     Problème  de  santé                                                                                   chronique                                                                   Oui                                                                   18(27,7%)     25(34,8%)     26(39,4%)                             Non                                                                                44(67,7%)                                                 38(52,7%)     38(57,6%)                                     Ne  sait  pas   3(4,6  %)     9(12,5  %)     2(3%)   Avez-­‐vous  déjà  vu  ce         médecin                                                                             Oui                                                                                  27(37,5%)       62(86,1%)       52(78,8%)                           Non   38(62,5%)   10(13,9%)   14(21,2%)   Est-­‐ce  votre                                                                                     médecin  traitant                                                                             Oui                                                                                  17(26,2%)     55(76,4%)   45(68,1%)   Non    48(73,8%)   17(23,6%)      21(31,9%)     Combien  de  fois                                                                                                                                                                                           consulter  vous  votre         MT           >5  fois                                                                      21(32,3%)           26(36,1%)     19(28,8%)                       3-­‐5  fois                                                                  22                (   33,8%)   25(34,7%)     25(38,5%)     2  fois                                                                            9      (13,8%)                                           13(18,1%)   19(9,7%)                       1  fois                                                                          8(12,3%)                                   6(8,3%)             8(12,1%)                                     Jamais   5(7,8%)   2(2,8%)       1(1,5%)     Figure 10 : Evaluation de l'état de santé de l'échantillon

             

 

34  

3.2.3)    Utilisation  d’internet  comme  source  d’information   santé      3.2.3.1)  Population  d’internautes  santé       La population étudiée consomme très réguliérement internet (figure 11) et cela quelque soit le cabinet. La patientèle de Courbevoie consulte néanmoins un peu plus que les 2 autres patientèles étudiées et plus souvent (figure 12 et 13).

80   70  

69,4  

60   50   40   30   20  

13,8  

12,8  

10  

2  

2  

0   tous  les  jours  

Toutes  les   semaines  

tous  les  mois   tous  les  6mois  

Jamais  

 

Figure 11 : Evaluation de la consommation internet de l'échantillon total        

 

35  

90   80   70  

77,3   64,6  66,7  

60   50   40   30  

17  

12,3  15,3  10,6  

20   10  

3   1,3   1,6  

0   1  par  jour  

1  par  semaine   Drancy  

3   2,8   0  

1  par  mois   Tous  les  6  mois   Herblay  

13,9   10,6  

Jamais  

Courbevoie  

  Figure 12 : Evaluation de la consommation d'internet dans chacun des 3 cabinets       89,40%  

90%   88%   86,10%   86%   84%  

83%  

82%   80%   78%   Drancy  

Herblay  

Courbevoie  

 

Figure 13 : Répartition des patients internautes dans chacun des 3 cabinets       Plus de la moitité des patients interrogés déclarent utiliser internet comme source d’information santé (figure 14).

 

36  

Utilisez-­‐vous  internet  pour  receuillir  des   informations  concernant  votre    santé?  

Non   43%   Oui   57%  

  Figure 14 : Répartition des internautes santé

Cette information est confirmée dans chacun des 3 cabinets mais la proportion d’internautes santé est la plus importante à Courbevoie (figure 15).     70,00%   60,00%  

62,70%   57,40%   51,60%  

50,00%   40,00%   30,00%   20,00%   10,00%   0,00%   Drancy  

Herblay  

Courbevoie  

  Figure 15 : Répartition des patients internautes santé dans chacun des 3 cabinets

 

37  

3.2.3.2)  Nature  de  l’information  santé  sur  internet  

Les informations médicales recueillies sur internet concernent des généralités sur la santé pour 46% des patients interrogés (règles hygiéno diététique), des problémes de santé aigus (infections, traumatismes) dans 40% des cas et des problèmes de santé chroniques dans les même proportions (40%). Les motifs de recherche d’informations sur internet ne sont pas les mêmes selon le cabinet étudié. Les patientèles de Drancy et Courbevoie s’intéressent d’avantage aux informations générales alors que les patients d’Herblay s’interrogent plus sur des problèmes de santé chroniques (figure 16).

  CMS  Drancy   Cabinet  Herblay   Cabinet  Courbevoie   Participants   65   72   66   Les         informations         médicales         recueillies         concernaient  ?                 Des  problèmes         de  santé  aigus   10(32,2%)   13(40,6%)   17(45,9%)           Des  problèmes         de  santé   5(16  ,1%)   16(50%)   19(51,3%)   chroniques                 Des         informations   13(42%)   11(34,3%)   22(59,4%)   générales                 Autres   6(19,3%)   3(9,3%)   7(18,9%)   Figure 16 : Répartition des informations médicales recueillies sur internet en fonction des 3 cabinets

 

38  

3.2.3.3)  Avantages  des  informations  santé  sur  internet     Selon la population interrogée, le principal avantage de recueillir des informations santé sur internet est son accessibilité (figure 17).

instructif  

35  

compréhensible  

16  

accessible  

70  

Gratuit  

20  

Anonyme  

14   0  

10  

20  

30  

40  

50  

60  

70  

80  

  Figure 17 : Répartition des avantages de recueillir des informations santé sur internet selon notre échantillon d'internautes santé

 

39  

Cet avantage est partagé par l’ensemble des 3 patientèles (figure 18) et surtout celle de Herblay (81,2%). Les patients de Drancy, y voient aussi comme avantages la gratuité de l’information, son caractère instructif, compréhensible et anonyme. Les patients de Courbevoie apprécient d’avanatge les connaissances médicales qu’internet fourni (figure 18).  

CMS  Drancy   Cabinet  Herblay   Cabinet  Courbevoie         Participants   65   72   66   Selon  vous,  quels  st  les         avantages  d’internet  par         rapport  à  votre  médecin         traitant  ?                 Informations  anonymes   8(25,8%)   2(6,2%)   4(10,8%)           Informations  gratuites   12(38,7%)   3(9,3%)   5(13,5%)           Informations  accessibles   22(70,9%)   26(81,2%)   22(59,4%)           Informations  compréhensibles   8(25,8%)   3(9,3%)   5(13,5%)           Accroitre  mes  connaissances   8(25,8%)   6(18,7%)   21(56,8%)   santé     Figure 18 : Répartition des avantages d'internet dans les 3 cabinets                 3.2.3.4)  Lien  entre  l’information  santé  sur  internet  et  la  consultation  du  médecin   généraliste       67% des patients de notre échantillon déclarent consulter internet indépendemment de la consultation avec leur médecin généraliste (figure 19).

 

40  

L'informa*on  médicale  recueillie  sur  internet   vous  a  t-­‐elle  fait  consulter  votre  médecin   traitant..   plus  vite  

Moins  vite  

sans  rapport  

26%  

67%   7%  

  Figure 19 : Lien entre la consultation d'internet et la consultation médicale

Cette proportion est moins importante au centre de santé de Drancy où l’information médicale recueillie sur internet fait consulter plus vite 29% des patients (figure 20).

  Participants  

CMS  Drancy     65  

Cabinet  Herblay     72  

Cabinet  Courbevoie     66  

L’information  médicale  sur         internet  vous-­‐  a  t-­‐elle  fait         consulté  votre  médecin                 Plus  vite   9(29%)   8(25%)   9(24,3%)           Moins  vite   5(16,1%)   1(3,1%)   1(2,7%)           Sans  rapport   17(54,9%)   25(71,9%)   27(73%)     Figure 20 : Influence de l'information médicale recueillie sur internet sur la fréquence de consultation du médecin traitant

 

41  

  3.2.4)  L’information  médicale  evoquée  en  consultation  et  son   influence  sur  le  relation  médecin  patient

3.2.4.1)  Echange  médecin/patient  sur  l’information  santé  sur  internet     Bien que plus d’1 patient sur 2 s’informe sur internet en terme de santé, l’information médicale n’est rapportée en consultation auprès du médecin que dans 36% des cas (figure 21). Ce pourcentage est retrouvée dans chacun des 3 cabinets (figure23).

Avez  vous  deja  évoqué  votre  recherche  en   consultation  avec  votre  médecin?  

Oui   36%   Non   64%  

  Figure 21 : Répartition des internautes ayant informé leur médecin traitant de l'information santé sur internet

3.2.4.2)  Réactions  du  médecin  face  à  l’information  santé  rapportée  en   consultation   Les réactions du médecin sont très variables face aux informations recueillies sur internet rapportées par son patient en consultation. Dans plus de la majorité des cas, il donne des conseils et a une attitude rassurante (figure 22).

 

42  

Quelles  ont  été  les  réactions  de  votre   médecin  face  à  ces  informations?     aucune  2,70%   m'a  adressé  à  un  spécialiste  

22,20%  

m'a  prescrit  des  médicaments   11,10%   m'a  prescrit  des  examens   5,50%   m'a  donné  des  conseils   m'a  rassuré  

58,30%   44,40%  

  Figure 22 : Réactions du médecin face à l'information évoquée en consultation                         Les réactions sont similaires quelques soit le cabinet mais dans des proportions différentes. En plus de rassurer et donner des conseils , les médecins de Herblay prescrivent des examens complémentaires ou adressent leurs patients à des spécialistes (figure 23).

 

43  

 

Cabinet  Courbevoie     Participants     65   66   Avez  –vous  déjà       évoquer    votre       recherche  en       consultation  avec       votre  médecin  ?                         Oui   11(35,5%)   13(35,1%)   Non   20(64,5%)   24(64,9%)   Quelles  ont  été  les       réactions  de  votre       médecin  à  ces       informations  ?                         Il  m’a  donné  des   5(45,4%)   10(76,9%)   conseils             Il  m’a  rassuré   5(45,4%)   7(53,8%)               Il  m’a  prescrit  des   0   0   examens             Il  m’a  prescrit  des   1(9%)   1(7,7%)   médicaments             Il  m’a  adressé  à  un       spécialiste   3(27,3%)   2(15,3%)               Aucune   1(9%)   0     Figure 23 : Réactions des médecins des 3 cabinets face à l'information santé recueillie sur internet évoquée en consultation

 

CMS  Drancy  

Cabinet  Herblay     72                   12(37,5%)   20(62,5%)                 6(50%)       4(33,3%)       2(16,6%)       2(16,6%)         3(25%)       0  

44  

3.2.4.3)  Impact  des  échanges  sur  le  relation  médecin  patient  

Dans plus de deux tiers des cas, cela n’a aucune influence sur la relation médecin patient. Elle l’améliore que dans près de 14% des cas mais ne la dégrade jamais (figure 24). Elle aide le patient à parler à son médecin dans près de 30% des cas.

Quels  ont  été  les  impacts  des  informations   internet  sur  les  échanges  avec  votre   médecin?   63,9  

Cela  n'a  eu  aucune  innleunce   Je  n'ai  pas  assez  temps    

0   5,5  

Cela  m'a  gêné  

30,5  

Cela  m'a  aidé  à  parler  avec  mon   Cela  a  dégradé  la  relation   Cela  a  amélioré  la  relation  

0   13,9  

  Figure 24 : Impact des informations internet sur la relation médecin patient

Cela est confirmé quelque soit le cabinet étudié (figure 25). Au cabinet d’Herblay, elle a le moins d’influence. Elle n’améliore la relation que dans 8,3% des cas alors que celle ce résultat est de 18,1% à Drancy et 15,4% à Courbevoie. Dans les 3 cabinets, elle aide à parler avec son médecin. Elle ne dégrade jamais la relation médecin patient et « ne met pas mal à l’aise » le médecin. Seul à Drancy, les patients déclarent que leur médecin ne leur consacre pas assez de temps.

 

45  

CMS Drancy

Cabinet Herblay

Cabinet Courbevoie

Participants

65

72

 

66

Quel  a  été   l’impact  de  ces   informations   sur  les   échanges  avec   votre  médecin  ?        

                                                      Améliorer    la   2(18,1%)   1(8,3%)   2(15,4%)   relation                 Dégrader  la  relation   0   0   0             3(27,3%)   4(33,3%)   4(30,7%)   Aider  à  parler                   Mis  mal  à  l’aise   0   0   0                     Donner  l’impression   2(18,1%)   0   0   de  manque  de  temps                         Cela  n’a  eu  aucune   6(54,5%)   9(75%)   8(61,5%)   influence         Figure 25 : Impact de l'information santé évoquée en consultation dans chacun des 3 cabinets sur la relation médecin patient

3.2.4.4)  Avantages  des  échanges  des  informations  santé  avec  le  médecin   Dans plus de 90% des cas, les patients trouvent un avantage d’évoquer ce qu’ils ont lu sur internet à leur médecin (figure 26). Le principal avantage est d’obtenir plus d’informations auprès de leur médecin. Le second est d’obtenir des informations de quelqu’un de confiance (figure26).

 

46  

Quels  sont  les  avantages  de  rapporter  les   informations  médicales  recueillies  sur   internet  à  votre  médecin?   Aucun  

8,3  

Comparer  

8,3  

Aider  votre  médecin  

11,1   55,6  

Avoir  plus  d'info   36,1  

Avoir  des  info  de  conniance   Avoir  des  info  d'un  pro  

16,7  

Etre  rassuré  

16,7  

  Figure 26 : Avantages à rapporter des informations santé à leur médecin  

Les 3 patientèles étudiées rapportent des avantages différents. Pour les patients consultant à Drancy et à Courbevoie, le principal avantage est d’obtenir plus d’informations. Les patients de Herblay privilégient plutôt le fait d’obtenir des informations de quelqu’un de confiance. Les patientèles de Courbevoie et Drancy rapportent que ces échanges permettent d’aider le médecin mais aussi comparer sa prise en charge à ce qui a pu être lu sur internet. Ces notions ne sont pas du tout rapportées par les patients de Herblay. Aucun des patients de Drancy le font dans le but d’être rassurés (figure 27).

3.2.4.5)  Attitudes  des  patients    apres  échanges  avec  leur    médecin  sur  les   informations  santé      

De façon globale, 27,8% des patients consultent de nouveau internet après avoir échangé avec leur médecin traitant sur les informations médicales en consultation. Ce chiffre s’élève à 38% à Courbevoie alors qu’il est de 27% à Drancy (figure 27).

 

47  

  CMS  Drancy   Cabinet  Herblay   Cabinet  Courbevoie   Participants   65   72   66   Quels  sont  les         avantages         d’évoquer         l’information         recueillie  par         internet  à  votre         médecin  ?                 Etre  rassuré   0   3(25%)   3(23%)           Obtenir  des         informations  d’un         professionnel   1(9%)   4(33,3%)   1(7,7%)           Obtenir  des         informations  de         qqun  de  confiance   2(18,1%)   7(58,3%)   4(30,7%)           Avoir  plus         d’informations   8(72,8%)   6(50%)   6(46,1%)           Aider  votre         médecin   2(18,1%)   0   1(7,7%)           Comparer  la  prise         en  charge  de  votre   1(9%)   0   3(23%)   médecin  à         l’information         obtenue                 Aucun   1(9%)   2(16,7%)   0       Après  avoir         échangé  avec  votre         médecin,  avez  vous         l’intention  de         consulter  à         nouveau  internet         pour  ce  même         problème  ?                         Oui   3(27,3%)   2(16,7%)   5(38,4%)           non   8(72,3%)   10(83,3%)   6(61,6%)   Figure 27 : Avantages et attitudes face aux informations santé rapportées au médecin  

48  

3.2.4.6)  Pourquoi  reconsulter  internet  après  avoir  échangé  avec  son  médecin?  

80% des patients disent vouloir vérifier les informations données par le médecin alors qu ‘elles ont été claires et suffisantes. 10% estiment que leur médecin n’a pas été assez clair et 10% n’ont pas compris ces informations. Ces chiffres concernent les patients de Drancy et Courbevoie car au cabinet de Herblay, tous les patients consultant de nouveau internet le font pour vérifier (figure 28).

3.2.4.7)  Attitude  déclarée  pour  d’autres  symtômes         La plupart des patients déclarent consulter de nouveau internet pour d’autres symtomes.   Le pourcentage de ces patients est beaucoup plus élevé à Courbevoie et Drancy qu’ à Herblay (figure 28).

 

CMS  Drancy  

Cabinet  Herblay  

Cabinet   Courbevoie   66             20%         80%  

Participants   65   72   Pourquoi  consulterez       vous  internet  après       l’avoir  évoqué  en       consultation  ?             Vous  n’avez  pas   33,3%   0   compris  les       explications               Vous  voulez  vérifier   66,7%   100%     Consulterez  vous  de         nouveau  internet         pour  de  nouveaux         symptômes  ?                 Oui   81,9%   66,7%   92,3%           Non   18,1%   33,3%   7,7%       Figure 28 : L'information médicale évoquée dans les 3 cabinets

 

49  

Katy silverston 16/9/13 16:35 Supprimé: Figure 27 : Avantages et attitudes face aux informations santé rapportées au médecin

3.2.4.8)   Pourquoi   n’y   a   t   il   pas   eu   d’échanges   avec   le   médecin   sur   les   informations  santé  recueillies  sur  internet    ?       64% des patients de l’échantillon total ne rapportent pas les informations santé à leur médecin. La moitité d’entre eux estime avoir déjà eu toutes les informations nécessaires (Figure 29).    

Vous  n'avez  pas  parlé  à  votre  médecin  des   informations  recueillies  sur  internet   Pas  de  réponse  

6,3   46,8  

J'ai  déjà  toutes  les  info   17,1  

il  désapprouve   14  

Ca  lui  fait  perdre  du  temps   Ca  le  met  mal  à  l'aise   Ca  ne  l''intéresse  pas  

7,8   18,7  

  Figure 29 : Raisons pour lesquelles l'information médicale n'est pas rapportée en consultation

Les  raisons diffèrent selon les 3 échantillons ( figure 29). Les patientèles de Courbevoie et Drancy estiment avoir eu assez d’informations. Les patients de Herblay pensaient majoritairement que ça n’intéresserait pas leur médecin. 20% des patients de Courbevoie et de Drancy avaient peur que leur médecin désapprouve.

 

50  

 

CMS  Drancy  

Cabinet  Herblay  

Cabinet   Courbevoie   Participants   65   72   66           Vous  n’en  avez  pas         parlé  à  votre         médecin  parce  que                 Vous  aviez  peur  qu’il   20%   10%   20,8%   désapprouve                 Vous  aviez  peur  de  me   0%   10%   12,5%   mettre  «  mal  à  l’aise  »                 Vous  aviez  peur  de  lui   15%   20%   8,3%   faire  perdre  du  temps                 Vous  pensiez  que   10%   35%   12,5%   vous  ne  l’intéressiez         pas                 Vous  aviez  obtenu         toutes  les   65%   30%   45,8%   informations  que  vous         cherchiez                 Sans  réponse   10%   0%   8,3%     Figure 30 : Raisons pour lesquelles l'information médicale n'est pas évoquée en consultation dans les 3 cabinets  

3.2.4.9)  Commentaires  libres  des  patients   La dernière partie du questionnaire, rapporte les commentaires libres des patients interrogés. Sur les 203 patients, seuls 29 d’entres eux soit 14,3% ont laissé des commentaires. 12 patients au cabinet de Courbevoie, 8 patients à celui de Drancy et 9 patients au cabinet de Herblay. Les patients de Herblay et de Courbevoie rapportent pour la plupart l’intêret d’échanger avec leur médecin plutôt que de consulter internet : « leur médecin est à l’écoute », «Cela permet un échange humain » ; «Mon médecin me connait mieux donc pose des diagnostics plus fiables ».

 

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A l’inverse internet est décrit comme « hostile, dangereux , angoissant car véhicule des informations fausses et confuses ». Les patients de Drancy rapportent qu’internet est un « outil qui vient en complément du médecin », « fait partie de la culture générale », « permet de mieux connaître son corps » et « permet d’échanger avec d’autres patients ce qui est rassurant » ; « Le généraliste ne prend pas assez de temps en consultation avec ses patients ». A la différence des 2 autres cabinets, le lien de confiance entre le patient et son médecin qui le connaît bien et le suit depuis longtemps n’est pas évoqué à Drancy. Cela s’explique parfaitement par le fait que dans ce cabinet , seulement 26% des patients consultaient leur médecin traitant contre 76% à Herblay et 68% à Courbevoie.

 

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4.  TROISIEME  PARTIE  :  DISCUSSION      

 

4.1)  COMPARAISON  A  LA  LITTERATURE  

Notre échantillon se compose majoritairement d’individus âgés de 36 à 45 ans et préférentiellement de femmes. De façon plus précise, les patients inclus au Centre de Santé de Drancy sont plus jeunes (27,7% de patients entre 26 et 35 ans) et les patients inclus au cabinet de Courbevoie sont plus âgés (19,7% de 46 à 55 ans). Les patients de notre échantillon vivent majoritairement en couple et ont des enfants et cela de façon homogène dans les 3 cabinets.   Ces 3 patientèles diffèrent néanmoins par leurs catégories socio professionnnelles. La patientèle du Centre municipal de Drancy se compose à 43% d’employés, à 12% de retraités et professions intermédiaires et à 1,5% de cadres alors que la proportion de cadres avoisine les 20% à Herblay et les 40% à Courbevoie. Ces chiffres ne sont pas surprenants compte tenu du fait qu’un Centre de santé municipal s’adresse préférentiellement aux populations de niveau socio économiques plus bas et que la ville de Drancy, selon l’INSEE (45), compte seulement 5,3% de cadres et 21,3% d’employés. Toujours selon l’INSEE, la ville de Courbevoie compte 30% de cadres et 14,4% d’employés ce qui avoisine les chiffres de notre échantillon alors que la ville de Herblay compte 19% de cadres et 22% d’employés. Compte tenu de la diversité socio économique de notre échantillon, on peut considérer qu‘il est représentatif de la population générale. L’état de santé de la population étudiée est estimé comme « bon » pour 56,6% d’entre eux et « moyen » pour moins d’un tiers d’entre eux avec des résultats quasiment homogènes au sein des 3 cabinets. 60,6% des patients interrogés à Courbevoie estiment avoir un « bon » état de santé contre 50,8% au centre de Santé de Drancy. Cette notion d’état de santé ressenti par le patient reste néanmoins très subjective. L’OMS définit un bon état de santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social ce qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité (46). Les chiffres de l’OCDE publiés en 2011 (47) estimaient que 72,4% des Français considéraient être en bonne santé, loin derrière les Etats Unis (90%) et le Canada (88,5%). Il convient néanmoins d’être prudent dans les comparaisons d’état de santé perçu car l’appréciation générale que les personnes portent sur leur santé est subjective et peut être influencée par le contexte culturel et les spécificités nationales. L’état de santé de notre population est donc moins bon (56,6%) que celui rapporté par la population générale (72,4%). La différence entre Courbevoie et Drancy peut s’expliquer aussi par la différence socio économique.

 

53  

Soixante pour cent des individus de notre échantillon ne sont pas suivis pour une pathologie chronique. De façon plus précise, les patients interrogés au CMS de Drancy déclarent moins de pathologies chroniques (27,7%). Il est intéressant de constater qu’à Drancy, les patients estiment avoir un moins bon état de santé alors qu’ils sont moins « malades » que les 2 autres populations. Autre différence à noter sur le type de médecin consulté. Dans les cabinets de Herblay et Courbevoie les patients ayant répondu aux questionnaires, sont suivis par leur médecin traitant (76,4% et 68,1%) et donc le connaissent bien contrairement à la patientèle du Centre de Santé qui pour 62,5% des cas consultaient ce médecin pour le première fois et qui était leur médecin traitant pour seulement 26,2% d’entre eux. La patientèle d’Herblay est celle qui consulte le plus souvent son médecin traitant avec 36,1% des patients interrogés qui consulte leur médecin traitant plus de 5 fois dans l’année contre 28,8% à Courbevoie et 32,3% à Drancy. Le profil type du patient internaute de notre échantillon est donc plutôt celui d’une femme jeune (entre 36 et 45 ans) en couple avec des enfants, employée ou cadre, qui se considère être en bonne santé et qui consulte souvent son médecin traitant. Il est intéressant de constater que le profil de l’internaute santé de notre échantillon est superposable à celui décrit en 2007 par l’INSERM dans l’étude WHIST qui s’intéressait aux habitudes de recherche sur internet (15). D’une part cela renforce l’idée que notre échantillon est représentatif de la population générale mais d’autre part cela donne une dimension évolutive du profil internaute santé qui n’a pas changé entre 2007 et 2013. Sur les 203 patients inclus dans notre étude, 86,2% soit 175 patients consultent internet et 141 (69,4%) consultent internet tous les jours. De façon plus précise, les patients de Drancy consultent moins (83% d’internautes à Drancy contre 89,4% à Courbevoie) et moins souvent que ceux de Herblay ou Courbevoie (64,6% d’internautes quotidiens à Drancy contre 66,7% à Herblay et 77,3% à Courbevoie) (Figure 12 et 13). Ces valeurs sont comparables à ceux de la population générale rapportée par l’INSEE en Mars 2011 à partir d’une enquête réalisée auprès de 7111 ménages (48) concernant les techniques de communication et d’information. Soixante et onze pour cent des patients avaient consulté internet durant les trois derniers mois et près de 80% d’entre eux l’utilisaient tous les jours. 96% des cadres et professions intermédiaires était équipés d’un accès internet contre 73% des ouvriers. Cette différence d’accès à internet en fonction de la catégorie socio-professionnelle se retrouve aussi dans notre étude avec 17% des patients de Drancy qui déclarent ne jamais consulter internet alors que ce pourcentage est de 13,9% à Herblay et 10,6% à Courbevoie, cabinets où les catégories socio-professionnelles sont plus élevées.

 

54  

Cent patients soit 57% des internautes de notre échantillon sont des internautes santé car ont déjà consulté internet pour obtenir des informations sur leur état de santé. La proportion étant plus importante au cabinet de Courbevoie (62,7%) qu’au centre de santé de Drancy (57,4%) ou qu‘au cabinet de Herblay (51,6%) (Figure 22). Sur ces 100 patients, 28 sont des hommes et 72 sont des femmes. Quelques études s’intéressant aux internautes santé confirment ces résultats comme l’étude de l’NSEE de Mars 2011 (48) qui comptait 45,9% d’internautes santé dont majoritairement des femmes ou l’étude WHIST (15) publiée en 2006 qui a inclus 4167 patients internautes dont 93,2% internautes santé dont 67,9% de femmes. L’étude de Mai 2010 publiée par l’Ordre National des Médecins (3), est la seule à déclarer qu’au contraire les hommes recherchent préférentiellement des informations santé sur internet pour s’informer en opposition aux femmes qui recherchent des informations auprès de leur pharmacien, par des émissions de télévision ou des magazines santé. Il est étonnant de constater que la proportion d’internautes à Drancy est moins importante que dans les 2 autres cabinets mais que la proportion d’internautes santé est plus importante qu’à Herblay. Les patients de Drancy consultent moins internet que les 2 autres patientèles mais quand c’est la cas, ils s’informent d’avantage en terme de santé, ce qui s’explique certainement par une patientèle plus jeune. En analysant de façon plus précise la nature des recherches santé sur internet, on peut identifier que les patients recherchent une fois sur deux des informations générales (46%) puis secondairement des réponses à des questions concernant des problèmes de santé aigus (infections, traumatismes) et chroniques. La patientèle d’Herblay consulte préférentiellement pour des problèmes de santé chroniques (figure 23) alors que c’est rarement le cas à Drancy (16,1%). Pour 70% des patients interrogés, internet a l’avantage d’être accessible par rapport à leur médecin traitant et 67% déclarent que la consultation d’internet est sans rapport avec la consultation de leur médecin. Seuls 29% des patients de Drancy ont consulté plus vite leur médecin après avoir lu des informations concernant leur santé sur internet (figure 23). Ces chiffres sont confirmés par les études de l’Ordre National des médecins de 2010 (3) et l’étude WHIST (15) qui estime que ces informations sont sans lien avec la consultation d’un médecin pour respectivement 70% et 72 ,9%. L’étude WHIST constate que les patients ayant un niveau d’étude ne dépassant pas le bac consultent plus vite leur médecin après avoir avoir eu accès à des informations concernant leur santé sur internet (15).

 

55  

Sur les 100 internautes santé de notre échantillon, seulement 36 patients ont rapporté en consultation à leur médecin les informations santé consultées sur internet et cela de façon homogène sur les trois patientèles (figure 24). L’Ordre national des médecins (3) rapportait que 34% des personnes parlaient à leur médecin des sites d’informations médicales consultés. Une étude en ligne menée en novembre 2010 par Sellier (21) dans le cadre de sa thèse de médecine générale s’interessant à l‘impact d’internet dans la relation médecin patient, et incluant 263 patients internautes, a aussi rapporté que 31,1% des patients avaient discuté de leurs recherches avec leur médecin. La réaction des médecins à cet égard apparaît le plus souvent positive. Seul 2,7% des médecins ont une réaction neutre et la proportion de médecins ayant une attitude négative n’a malheureusement pas été recherchée ce qui constitue une des limites de cette étude. Aucune des réponses du questionnaire ne proposait d’attitude négative de la part du médecin face aux informations rapportées par le patient alors que l’étude de Murray de 2003 (17) s’intéressant au point de vue des médecins rapportait que seuls 38% des médecins pensent que ces informations sont utiles. De même, Sellier (21) rapportait que 16,1% des patients ont eu le sentiment que le médecin désapparouvait la recherche d’informations sur internet. L’Orde National des médecins (3) estimait que la réaction des médecins était négative dans 31% des cas. Les patients estimaient ressentir de l’indifférence de la part de leur médecin sur le sujet dans 20% des cas, de l’énervement dans 7% des cas et de l’incompréhension dans 4% des cas. Ainsi, même si dans notre étude, de façon majoritaire, l’attitude des médecins est positive, il aurait été pertinent de poser la question différement. Quelque soit le lieu d’exercice, le médecin rassure son patient (44,4%) et lui donne des conseils (58,3%). Dans un quart des cas, il adresse le patient à un confrère spécialiste alors que cela n’aurait peut être pas été le cas sans ces informations. Ces informations n’ont, dans 63,9% des cas, eu aucune influence sur la relation médecin patient. Elles l’ont améliorée dans 18% des cas à Drancy et dans 15,4% des cas à Courbevoie et ont permis dans près de 30% des cas d’ouvrir le dialogue avec leur

médecin

et

c’est

en

cela

qu’internet

peut

être

bénéfique.

Aucun des patients ne s’est senti « mal à l’aise » face à ces informations évoquées en consultation mais 18% des patients de Drancy ont eu l’impression que leur médecin ne leur consacrait pas assez de temps et devaient compléter leur interrogations par internet. L’Ordre National des médecins (3) estimait que pour 36% des patients, la relation avec leur médecin est devenue plus constructive, 30% déclaraient que la relation était plus franche et 25% la trouvaient plus harmonieuse. Internet

 

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apparaît au vu de ces résultats comme un outil permettant de comuniquer plus aisément avec son médecin et donc améliorant la relation médecin patient mais en aucun cas un obstacle. Selon les patients de notre échantillon, consulter des informations santé sur internet et pouvoir en parler à son médecin a pour avantage de pouvoir compléter ces informations (55,6%) parfois mal comprises ou interprétées et surtout d’avoir des informations fiables (36,1%) obtenues à partir de quelqu’un de confiance. L’Ordre National des médecins (3) rapportait que pour 74% des patients les informations obtenues sur internet concernant la santé sont fiables mais le médecin reste la première source d’information en matière de santé (89%) devant internet (64%), les proches (64%) et le pharmacien (63%). Ainsi, même si près de la moitié des patients consultent internet pour obtenir des informations sur leur état de santé, seul un tiers l’évoquent en consultation avec leur médecin de façon à faire préciser ce qu’ils ont pu lire ou comprendre. Cela permet d’échanger avec leur médecin mais ne remet nullement en cause la confiance qu’ils lui portent. Cet entretien avec leur médecin suffit en général (72,2%) à les rassurer. Ce n’est pas le cas pour 27,8% des patients de notre échantillon qui ont besoin au décours de la consultation de vérifier les informations délivrées (80%) alors qu’elles ont été claires et suffisantes, ou bien de compléter les informations pas assez claires ou pas assez nombreuses. Ainsi, on peut se demander si un tiers des patients n’ont pas davantage confiance en internet qu’en leur propore médecin alors que selon l’Ordre National, 85% des patients consultant internet déclarent inchangée la confiance qu’ils ont en leur médecin et seuls 4% déclarent avoir moins confiance. Près de 80% des internautes déclarent avoir la même attitude face à d’autres symptômes à venir. Ansi, la recherche d’information santé sur internet n’est pas vécue par les patients comme le besoin de combler une lacune de leur médecin mais plutôt comme une curiosité. La majorité des 64 internautes santé qui n’ont pas informé leur médecin de leurs recherches sur internet l’expliquent par le fait qu’ils avaient dèjà obtenu toutes les informations nécessaires. 35% des patients de Herblay n’ont pas évoqué leur recherche sur internet par peur que ça n’interesse pas leur médecin. Quelques patients avaient peur que leur médecin désapprouve (17,1%) et d’autres craignaient de faire perdre du temps (14%) à leur médecin. Selon l’Ordre National des médecins, seuls 6% des patients n’en parlent pas de façon à tester la prise en charge de leur médecin. Notre étude, comme les précédentes s’intéressant aux internautes santé, montre que les patients ont besoin de s’informer sur tout ce qui les concernent en terme de santé. Le médecin étant déjà très

 

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occupé, internet apparaît être un bon outil d’information qui ouvre le dialogue avec le médecin si nécessaire à partir des informations trouvées qui parfois se suffisent à elles mêmes. Internet apparaît ainsi comme un médiateur dans la relation médecin patient. Il reste aux patients et aux médecins à en faire bon usage.

4.2)  FORCES  DE  L’ETUDE     Cette étude menée dans 3 cabinets franciliens a rencontré un fort taux de participation. 225 questionnaires ont été distribués et 203 ont pu être analysés ce qui correspond à une participation de 90,2%. Les 203 patients ont été inclus dans 3 cabinets médicaux d’Ile de France situés dans des zones géographiques et socio-culturelles différentes ce qui constitue un échantillon représentatif de la population générale. En effet, le profil type du patient internaute de notre échantillon est superposable à celui identifié dans la grande étude nationale WHIST de 2007 incluant 4167 patients. Le sujet de cette étude relève de la santé publique. Il est d’actualité et concerne nombre de patients comme de praticiens sans distinction de mode d’exercice ou de spécialité. L’utilisation d’internet est aujourd’hui incontournable : le savoir et apprendre à le gérer, si possible, est un atout.

4.3)  FAIBLESSES  DE  L  ETUDE     Cette étude est descriptive et observationnelle donc donne un bon aperçu des échanges actuels entre les médecins généralistes et les internautes santé mais il aurait été tout aussi intéréssant d’identifier par des tests de corrélation des facteurs sociodémographiques ou médicaux associés au profil de l’internaute santé. Il aurait été intéressant de faire péciser davantage aux internautes santé les inconvénients de leurs recherches sur internet : seuls les avantages ont été recherchés dans l’étude. Aussi manquent les éventuelles réactions négatives des médecins face aux informations mentionnées en consultation. En effet , selon les études (3), (17), (21), près de 30% des médecins désapprouvent la recherche d’information par les patients sur internet. Une autre limite de notre étude est le biais de séléction induit par les secrétaires médicales qui ont distribué les questionnaires. Certaines ont donné les questionnaires à tous les patients venant consulter alors que d’autres ont « choisi » selon leur propre évaluation les personnes pouvant ou  

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pas répondre à un tel questionnaire. Ainsi les patients trop âgés (pour consulter internet ou pour comprendre le questionnaire) n’ont certainement pas été inclus.

4.4)  PERSPECTIVES  DE  RECHERCHE     Cette étude francilienne descriptive aboutit à des résultats superposables à l’étude WHIST de 2007 bien que les échantillons ne soient pas comparables. Un travail national incluant des patients de régions différentes et de milieux différents (milieu rural, urbain) semble intéressant à réaliser. De même, un autre travail s’intéressant au point de vue des médecins (nombre de patients internautes vus en consultation, temps de consultation, sites conseillés..) ayant un mode d’exercice différents (Centre de Santé, Maison médicale, milieu rural ou urbain) pourrait être utile.

 

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5.CONCLUSION     Internet est aujourd’hui un média accessible à tous. La France compte 80% d’internautes dont 50% qui consultent régulièrement des informations concernant leur santé. Le médecin reste la principale source d’informations mais il a dû s’adapter à une nouvelle relation avec son patient devenu actif, autonome et informé. De façon concordante avec les données de la littérature, notre étude a confirmé que seuls un tiers des patients évoquent leur recherches sur internet en consultation avec leur médecin. Deux tiers se satisfont des informations obtenues sur internet alors que d’autres préfèrent discuter de ces recherches avec leur médecin, en qui ils ont confiance et qui pourra les rassurer. Les connaissances et la confiance du médecin sont rarement remises en cause, la curiosité prédomine. Ainsi, internet apparaît davantage comme un outil d’information, qui complète le rôle du médecin sans le remplacer et qui permet d’ouvrir le dialogue avec le patient mieux informé ; c’est un médiateur. Reste aux médecins, à l’avenir, à s’approprier davantage cet outil de communication et d’information de façon à accompagner leurs patients dans leurs recherches et à l’utiliser au mieux dans la relation médecin patient.                                            

 

60  

6.  BIBLIOGRAPHIE       1) Internet World Stats, « Internet usage in Europe » ; dernière mise à jour le 30 juin 2012, page consultée le 30 Mai 2013 ; http://www.internetworldstats.com/stats4.htm 2) Gombaut V, Deux ménages sur trois disposent d’internet chez eux, Mars 2011, INSEE Première. 3) Ordre National des Médecins, Les principaux enneigements de l’enquête les conséquences des usages d’internet sur les relations patients médecins, 4 Mai 2010. 4) Portes L, La relation médecin-patient : entre obéir, consentir et s’accorder, A la recherche d’un éthique médicale, 1955. 5) Romeyer H, la santé en ligne : des enjeux au delà de l’information, Communication, 2012, vol 30/1. 6) Hobbs J et al, Opportunities to enhance patient and physician e-mail contact, Internal journal of medical informatics, 2003 7) Broom A, Virtually he@lthy, The impact of internet Use on disease experience and the doctorpatient relationship, Qualitative Health Research, 200 ;15 (3) :325-345. 8) Akrich M, Méadal C, Internet intrus ou médiateur dans la relation patient/médecin ?, L’information des usagers et des citoyens, la place des usagers dans le système de santé, 2009. 9) Broom A, Medical Specialists, Accounts of the impact of the Internet on the doctor/patient relationship, Health, 2005,9 (3): 319-338 10) Renahy E and al., Internet et santé : les enseignements de l’enquête permanente sur les conditions de vie des ménages en France en 2005, revue d’épidémiologie et de santé publique 56(2008) 117-125 11) Renahy E, Parizot I, Chauvin P., Health information seeking on the Internet: A double divide? Results from a representative survey in the Paris metropolitan area, France, 2005-2006. BMC Public Health, 2008, 8(1):69 [e-publication]. 12) www.journaldunet.com, page consultée le 2 juin 2013 13) Frydel Y, Internet au quotidien : un français sur quatre-division conditions de vie des ménages, Mai 2006, INSEE Première 14) HAS, Vers des patients acteurs de leur santé, Lettre de l HAS N°24, Novembre-Décembre 2010 15) Renahy E, Parizot I, Lesieur S, Chauvin P. Enquête web sur les habitudes de recherche d’informations sur internet, INSERM, WHIST 2006-2007. 16) Kendra L Schwartz, Family medicine patients’ use of the Internet for health information: a Metro Net Study, the journal of the American board of family medicine, January february 2006. 17) Murray E, Lo B, Pollack L, Donelan K, Catania J, White M, et al., The impact of health

 

61  

information on the Internet on the physician-patient relationship: patient perceptions. Arch Intern Med. 2003 Jul 28; 163(14):1727-34. 18) Auzaneau N, Rivière P., L’automédication et l’information santé sur internet, enquête OpinionWay 2010 comparaisons avec la même enquête effectuée en 2000. 19) Renahy E, Thèse de doctorat de santé publique, Recherche d’information en matière de santé, Internet : déterminants, pratiques et impact sur la santé et le recours aux soins, soutenue le 16 mai 2008. 20) www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs.fr. Page consultée le 10 juin 2013. 21) Sellier A., Thèse pour le diplôme de docteur en médecine générale, impact d’internet dans la relation médecin patient : une étude en ligne à destination des patients, 23Novembre 2010 22) HAS, la recherche d’informations médicales sur internet, Mai 2007. 23) HAS, le patient internaute Revue de la littérature, Service qualité de l’information médicale, Mai 2007 24) www.sfmg.org. Page consultée le 10 juin 2013. 25) Eysenbach G, Powell J, Kuss O, Sa ER. Empirical studies assessing the quality of health information for consumers on the World Wide Web: a systematic review. JAMA 2002; 287(20): 2691-700. 26) Www.hon.ch/HONcode/French. Page consultée le 25 juin 2013. 27) Fox S, Fallows D. Internet Health Resources. Health searches and email have become more commonplace, but there is room for improvement in searches and overall Internet access. Washington, DC: Pew Internet & American Life Project; 2003. p. 42. 28) Skinner H, Biscope S, Poland B, Goldberg E. How adolescents use technology for health information: Implications for health professionals from focus group studies. J Med Internet Res. 2003;5:e32. 29) Anderson JG., Consumers of e-health. Patterns of use and barriers. Soc Sci Comput Rev. 2004; 22:242-48. 30) Eysenbach G, Köhler C. How do consumers search for and appraise health information on the world wide web? Qualitative study using focus groups, usability tests, and in-depth interviews. BMJ. 2002; 324:573-77. 31) Peterson G, Aslani P, Williams KA. How do consumers search for and appraise information on medicines on the Internet? A qualitative study using focus groups. J Med Internet Res. 2003;5:e33. 32) Ziebland S, Chapple A, Dumelow C, Evans J, Prinjha S, Rozmovits L. How the Internet affects patients' experience of cancer: a qualitative study. BMJ. 2004;328:564 33) Nabarette H. L'Internet médical et la consommation par les patients. Réseaux. 2002;114.

 

62  

34) Colin-Ménage N, thèse pour le diplôme de docteur en médecine, impact du Web 2.0 sur les comportements et connaissances des usagers d’internet en matière de santé, 24 Octobre 2012. 35) Etzol AL, thèse pour le diplôme de docteur en Médecin Générale, Le médecin généraliste face aux e-patients : modifications induites par internet dans la relation médecin-malades du point de vue du patient, 2011. 36) Ordre national des Médecins, L’évolution de la relation médecins-patients à l’heure d’Internet, 4 Mai 2010. 37) www.legifrance.gouv.fr/loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du systéme de santé, art L1111-2 du code de Santé publique. Page consultée le 30 mai 2013 38) Fulconis S, these pour le diplôme de docteur en médecine, le patent internaute et la Relation Médecin-Malade. Approche qualitative, 0ctobre 2009. 39) Murray E, Lo B, Pollack L and al, The impact of Health Information on the Internet on Health Care and Physician Patient Relationship : National US Survey among 1.050 US Physicians, journal of Medical Internet Research, november 2003 40) Houston Tk, Sands DZ and al, Experiences of physicians who frequently use e-mail with patients, Health Commun, 2003 41) White CB, a content analysis of e-mail communication between patients and their providers : patients get the message J Am Med Inform Assoc 2003 42) Silbers D, Strategies B, Bilan de l’impact d’internet sur la relation médecin-patient : recommandations aux professionnels en France, Hépato-Gastro vol 12, Janvier-Février 2005. 43) Andersson T, Patterson J ans al, L’usage d’Internet dans la relation Médecin-patient, Swiss Medical Informatics ,2009. 44) Stevenson AF, Kerr Cicely, Murray E, Information from the internet and the doctor-patient Relationship : the patient perspective- a qualitative study, BMC Family Pratice, 16 Août 2007 45) http://www.statistiques-locales.insee.fr. Page consultée le 30 juin 2013 46) http://www.who.int/about/definition/fr/print.html. Page consultée le 30 juin 2013. 47) OCDE (2011), « État de santé général perçu », dans Panorama de la santé 2011 Les indicateurs de l'OCDE, Éditions OCDE. http://dx.doi.org/10.1787/health_glance-2011-12-fr. Page consultée le 30 juin 2013 48) Gombault V, deux ménages sur trois disposent d’internet chez eux, division conditions de vie des ménages, INSEE, Mars 2011  

 

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7.  ANNEXES     QUESTIONNAIRE  DE  THESE  DE  MEDECINE  GENERALE     Etude  des  influences  réciproques  entre  la  consultation  du   médecin  généraliste  et  l’information  médicale  recueillie  par  le   patient  sur  internet.     Bonjour,  je  suis  médecin  généraliste  et  prépare  actuellement  ma  thèse.   Je   souhaite   analyser   l’influence   entre   l’information   médicale   recueillie   sur   internet  et   la   consultation  avec  le    médecin  généraliste.  C’est  pourquoi  je  vous  sollicite  aujourd’hui.   Merci  donc  de  répondre  à  ce  questionnaire  RAPIDE  et  ANONYME  et  de  LE   DEPOSER  DANS   L’URNE  près  de  la  sortie.  Cela  vous  prendra  quelques  secondes  et  me  sera  très  utile.  Merci  par   avance  de  votre  aide.   Katy  SILVERSTON     Votre  situation     -­‐Sexe  :   -­‐Age:  

Femme   16-­‐25  ans  

Homme   26-­‐35  ans

36-­‐45  ans

-­‐Situation  familiale  :  Vous  vivez  en  couple  

Oui  

-­‐Situation  familiale  :  Vous  avez  des  enfants     -­‐Catégories  socio-­‐professionnelles  : d’entreprise   Employé  

46-­‐55  ans

56-­‐65  ans  

Non  

Oui

 Non  

Agriculteurs  exploitants  

Cadre  ou  profession  intellectuelle  supérieure  

Ouvrier

 Retraité  

-­‐Vous  consultez  internet  :  

Etudiant

 chômeur      

Au  moins  une  fois  par  jour  

Artisan  ,commerçant,  Chef   Profession  intermédiaire  

 Autre    (précisez)   Au  moins  une  fois  par  semaine      

Au  moins  une  fois  par  mois   Au  moins  une  fois  tous  les  6  mois     Votre  état  de  santé   -­‐Comment  jugez-­‐vous  votre  état  de  santé  général  ?    

 Très  bon  

Bon  

Moyen  

Mauvais   oui    

-­‐Ce  médecin  est-­‐il  votre  médecin  traitant.    

 Jamais  

Très  mauvais  

-­‐  Etes-­‐vous  suivi  pour  un  problème  de  santé  chronique  ?   -­‐Avez-­‐vous  déjà  consulté  ce  médecin  :  

plus  de  65  ans    

Oui  

Non

 Ne  sait  pas.  

non  

Oui      

non    

-­‐Au  cours  de  la  dernière  année,  combien  de  fois  avez-­‐  vous  consulté  votre  médecin  traitant  ?   Jamais 1  fois 2  fois 3  à  5  fois  Plus  de  5  fois.     La  consultation  médicale  et  l’information  médicale  par  internet      1)  Avez-­‐vous  déjà  recueilli  des  informations  concernant  votre  état  de  santé  sur  internet  ?      

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Oui      non       2)  Les  informations  médicales  recueillies  sur  internet  concernaient     Des  problèmes  de  santé  aigus  (infections,  traumatismes)   Des  problèmes  de  santé  chroniques  (mal  de  dos,  hypertension  artérielle,  dépression,..)   Des  informations  sur  la  santé  en  général  (hygiène  de  vie..)   Autres     3)  Selon  vous,  quel  (s)  est  (sont)  le(s)  avantage(s)  de  recueillir  des  informations  médicales  sur   internet  plutôt  qu’auprès  de  votre  médecin  généraliste?   Informations  anonymes.   Informations  gratuites   Informations  facilement  accessibles  (24h  /24)   Informations  compréhensibles   Accroitre  mes  connaissances  médicales     4)  L  ‘information  médicale  obtenue  sur  internet  vous  a-­‐t-­‐elle  fait  consulté  votre  médecin?   Plus  vite  

Moins  vite  

Sans  rapport  

  5)  Avez-­‐vous  déjà  évoqué  «    le  fruit  »  de  votre  recherche  en  consultation  avec  votre  médecin  ?   Oui     Non                                              SI  NON,  PASSEZ  DIRECTEMENT  À  LA  QUESTION  12     6)  Si  oui,  quelle(s)  a  (ont)  été  la  (les)  réaction(s)  de  votre  médecin  face  à  ces  informations  ?     Il  m’a  donné  des  conseils     Il  m’a  rassuré    Il  m’a  prescrit  des  examens  complémentaires    Il  m’a  prescrit  des  médicaments   Il  m’a  adressé  à  un  spécialiste   Aucune      7)  Quel  a  été    l’impact  de  ces  informations  sur  les  échanges  que  vous  avez  eus  avec  votre   médecin  ?   Cela  a  amélioré  la  relation  avec  votre  médecin   Cela  a  dégradé  la  relation  avec  votre  médecin   Cela  vous  a  aidé  à  parler  avec  votre    médecin   Cela  vous  a  mis  «  mal  à  l’aise  »  car  en  concurrence  avec  votre    médecin   Cela  vous  a  donné  l'impression  que  votre  médecin  ne  vous  consacre  pas  assez  de  temps   Cela  n'a  eu  aucune  influence  sur  la  relation  avec  votre  médecin      

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8)  Selon  vous,  quel(s)  est  (sont)  l’avantage(s)  d’évoquer  l’information  médicale  recueillie  par   internet  avec  votre  médecin.     Etre  rassuré    Obtenir  des  informations  d’une  profession   Obtenir  des  informations  de  quelqu’un  de  confiance   Avoir  plus  d’informations     Aider  votre  médecin  dans  sa  prise  en  charge     Comparer  la  prise  en  charge  de  votre  médecin  à  l’information  obtenue  sur  internet     Aucun   9)  Après  avoir  échangé  en  consultation  avec  votre  médecin  sur  l’information  médicale  recueillie   par  internet,  avez  vous  l’intention  de  consulter  à  nouveau  internet  pour  ce  même  problème  ?   Oui   Non     10)  Si  Oui,  pourquoi  ?   Votre  médecin  n’a  pas  été  assez  clair,  vous  n’avez  pas  compris  ses  explications.   Votre  médecin  ne  vous  a  pas  consacré  assez  de  temps,  vous  n’avez  pas  eu  assez   d’informations.     Votre  médecin  vous  a  inquiété,  vous  avez  besoin  d’âtre  rassuré.   Vous  avez  eu  toutes  les  explications  nécessaires  et  les  avez  compris  mais  vous  voulez  vérifier.     11)  Après  avoir  échangé  avec  votre  médecin  sur  l  ‘information  médicale  recueillie  par  internet,   consulterez  vous    de  nouveau  internet  pour  un  prochain  symptôme  ?   Oui   Non       12)  Vous  n’avez  pas  parlé  de  ces  informations  recueillies  sur  internet  avec  votre  médecin  parce   que  :   Vous  aviez  peur  qu’il  désapprouve    

Vous  aviez  peur  de  mettre  votre  médecin  mal  à  l’aise   Vous  aviez  peur  de  «  lui  faire  perdre  du  temps  »     Vous  pensiez  que  ça  ne  l’intéressait  pas    

Vous  aviez  déjà  obtenu  toutes  les  informations  que  vous  cherchiez     13)  Avez  vous  des  commentaires  à  ajouter      

 

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FICHE  DE  THESE     Etudiant:  Silverston    Katy     Tuteur:  Zerr  Philippe     Directeur  de  thèse:  Eric  GALAM   date  de  soumission  du   projet  

07/11/2012  

Remarques  de  la   commission  

Merci  d'avoir  tenu  compte  des  remarques  de  la  commission  des   thèses.  

Décision  de  la   commission  

agréé  

Thème  

Justification  

Hypothèse  et  question  

 

Etude  des  influences  réciproques  de  la  consultation  du  médecin   généraliste  et  de  l’information  médicale  recueillie  par  le  patient  sur   internet.   Nombre  de  patients  consultent  internet  pour  obtenir  des  informations  et   des  réponses  à  des  interrogations  d’ordre  médical     En  2007,  53%  des  personnes  de  plus  de  18  ans  sont  équipées  d’une   connexion  internet  à  domicile  et  la  part  d’internautes  ayant  déjà  fait  des   recherches  d’information  concernant  la  santé  sur  internet  est  estimée  à   30%.   Ainsi,  internet  offre  une  formidable  base  de  données,  simple  et  accessible   7j  sur  7,  24h  sur  24,  délivrant  autant  d’informations  que  le  patient   souhaite  en  obtenir  sur  son  état  de  Sante  .Reste  libre  à  lui  d’en  parler  ou   pas  à  son  médecin.  Le  patient  gagne  ainsi  en  autonomie  mais  persiste  un   risque  de  mauvaise  interprétation  de  données  médicales  non  maitrisées   par  le  patient  internaute  et  rendue  grand  public.     L’enquête  WHIST  de  2007  a  permis  d’analyser  le  comportement  de  3884   personnes  ayant  consulté  des  informations  d’ordre  médicale  dans  l’année   précèdent  l’enquête.  75%  d’entre  elles  déclaraient  ne  pas  avoir  assez   d’explications  concernant  leur  état  de  santé  ou  les  traitements  existants   par  leurs  médecins  et  en  vouloir  d’avantage  et  un  tiers  estimaient  que  les   informations  données  par  les  médecins  étaient  difficiles  à  comprendre.  Le   profil  du  “patient  internaute  “est  décrit  comme  très  concerné  par  son  état   de  santé  et  plutôt  insatisfait  en  terme  de  communication  avec  son   médecin  .D’après  l’étude,  les  recherches  d’informations  médicales  ont  lieu   sans  lien  avec  une  consultation  médicale  dans  68%  des  cas,  en   remplacement  d’une  consultation  médicale  dans  17%  des  cas.  Lorsqu’elle   est  en  lien  avec  la  consultation,  les  internautes  consultent  internet  après   dans  49,1%  des  cas  (pathologies  chroniques,  femmes)  et  avant  dans   41,9%  des  cas.       Il  est  ainsi  intéressant  d’analyser  l’impact  de  ce  nouvel  outil  qu’est   internet  sur  la  consultation  menée  par  le  médecin  généraliste  et   inversement   Internet  est  une  source  utile  et  complémentaire  d’informations   permettant  d’enrichir  le  dialogue.     Question  :  L’information  médicale  recueillie  par  la  patient  sur  internet  est   elle  évoqué  avec  le  médecin  généraliste  en  consultation  ?  Si  oui,  quelles  

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en  sont  les  conséquences  sur  la  prise  en  charge  du  patient  ?     Nombre  de  patients  consultant  leur  médecin  traitant  ont  précédemment   recueillie  de  s  informations  sur  internet  pour  le  même  symptôme  mais   peu  osent  l’évoquer  en  consultation.  Quand  celle  -­‐ci  est  évoquée  auprès   du  généraliste,  elle  influence  certainement  sa  prise  en  charge   (prescription  d’examens  complémentaires,  avis  spécialisé,  adaptation   thérapeutique,  consultation  plus  longue)  et  parfois  même  la  relation  avec   son  patient.   Inversement  l’attitude  du  médecin  face  à  une  information  médicale   obtenue  par  internet  et  évoquée  par  le  patient  en  consultation  peut  être   totalement  démentie  et  influencer  le  comportement  du  patient  à  l’avenir.   L’influence  est  donc  réciproque.   -­‐Questionnaires  remis  par  la  secrétaire  à  tous  les  patients  venant   consulter,  quelque  soit  leur  motif  de  consultation,  dans  le  cabinet  médical.   -­‐Durée  de  l’étude  6  semaines  pour  un  recueil  d’un  échantillon   représentatif  d’au  moins  200  patients.     -­‐3  cabinets  différents  en  Ile  de  France  :  CMS  de  Gennevilliers,  Groupe   Médical  de  6  Médecins  Généralistes  à  Herblay  95,  Cabinet  de  4  Médecins   Généralistes  Secteur  2  à  Courbevoie.     -­‐1ere  partie  à  remplir  avant  la  consultation  et  seconde  partie  après.   -­‐Questionnaire  à  remettre  par  le  patient  à  l’issu  de  la  consultation  dans   une  boite  à  coté  de  la  sortie.     1ère  partie  :  profil  des  patient  internautes:  sexe,  âge,  niveau  d’étude,   fréquence  de  consommation  d’internet.   Méthode   2ème  partie:  avant  la  consultation:  motif  de  consultation,  type  d   ‘information  médicale  recueillie  par  internet  sur  le  motif  de  consultation,   Intention  du  patient  d’en  parler  avec  son  médecin,  les  avantages  et   inconvénients  pour  le  patient  de  recueillir  des  informations  sur  son  état   de  santé  via  internet.     3e  partie:  après  la  consultation:  L’information  recueillie  pat  internet  a-­‐t-­‐ elle  été  évoquée  en  consultation  ?  Si  oui,  quelle  a  été  la  réaction  du   médecin  ?  Quelles  en  ont  été  les  conséquences  sur  la  relation  médecin   patient?  Et  sur  le  motif  de  consultation  en  lui  même  :  adaptation  de   traitement,  examens  complémentaires  ?  avis  spécialisé.  ?  Si  l’information   recueillie  par  internet  n’a  pas  été  évoquée  lors  de  la  consultation,   pourquoi?  Par  peur  de  la  réaction  du  médecin  ?pour  éviter  de  lui  faire   perdre  du  temps  ?   Au  décours  de  la  consultation,  consulterez-­‐vous  de  nouveau  Internet  ?  Et   pour  d’autres  motifs  de  consultation?   Analyser  l’impact  de  l’information  médicale  recueillie  sur  internet  sur  la   consultation  médicale  et  vice-­‐versa.   Retombées  de  la   -­‐Améliorer  la  communication  médecin  /patient  sur  l’état  de  santé  du   thèse   patient.          

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Rôle  de   l'interne:  

Bibliographie  

Recrutement     des   investigateurs  

 

  -­‐Rédaction  du  questionnaire  à  analyser  remis  au  patient.   -­‐Mise  en  place  de  la  méthode     -­‐Analyse  des  résultats       -­‐Sellier  Anne.  Impact  d’internet  dans  la  relation  Médecin  patient,  étude  en   ligne  à  destination  des  patients.  Novembre  2010.  Université  de  Nancy.   -­‐Renahy  E,  Parizot  I,  Chauvin  P.  WHIST:  a  web-­‐based  survey  on  health   information  seeking  on  Internet  in  France.  AMIA  Annu  Symp  Proc.   2007:1090-­‐1.   -­‐Bolle  Clement,  L’accès  aux  informations  médicales  sur  internet  et  ses   conséquences  sur  la  relation  Médecin  patient  .2009.  Université  Paris  11.   -­‐Rault  Robert,  Méthodologie  d’utilisation  d’internet  par  les  patients  pour   leurs  informations  en  Médecine  Générale,  étude  en  basse  Normandie   ,2011,  Université  de  Caen   -­‐Akrich  M,Méadel  C.  Internet  :  intrus  ou  médiateur  dans  la  relation   patient  /médecin  ?  Santé  société  et  solidarité.  2009,  N°2.   -­‐Lucas  J,  Stefani  F,  Boyer  C,  Broucahud  V  et  al.  L’évolution  de  la  relation   médecins  patients  à  l’heure  d’Internet.  Conseil  National  de  l’Ordre  des   Médecins   -­‐Moutel  G.  Du  bon  usage  d’Internet  par  les  patients  et  sa  place  dans  la   relation  soignant-­‐soignés.  Laboratoire  d’éthique  médicale  et  de  médecins   légale.  Faculté  de  médecine  Paris  5.   -­‐Romeyer  H.  La  santé  en  ligne  :  des  enjeux  au-­‐delà  de  l’information.   Communication,  Vol  30/1.  2012   -­‐Internet  santé  et  vos  patients.  HAS  2012   -­‐Andersson  T,  Patterson  J,  Cruchet  S,  Boyer  C.  L’usage  d’internet  dans  la   relation  patient  médecin.  Foundation  Health  on  the  net.   -­‐Auzaneau  N,  Rivière  JP.  L’automédication  et  l’information  santé  sur   internet,  enquête  OpinionWay  -­‐  doctissimo2010.   -­‐Baumann  F.  Patient  constructeur  de  sa  santé  :  un  mythe  moderne  ?   Responsabilité  volume  12  N°46/juillet  2012             Je  souhaite  solliciter  pour  ce  projet  des  investigateurs  maîtres  de  stage   sur  toute  l'Ile  de  France  et  dépose  pour  cela  une  demande  auprès  de  la   COMMISSION  IDF  D'HARMONISATION  DES  THESES   Je  souhaite  pour  ce  projet  la  collaboration  des  investigateurs  maîtres  de   stage  de  Paris  DIDEROT     Je  me  charge  de  recruter  les  investigateurs  pour  mon  projet  (par  exemple   ils  seront  tirés  au  sort,  ou  bien  je  les  trouverai  seul(e),  ou  bien  j'utiliserai   un  réseau  de  soins...)   Ce  projet  ne  nécessite  pas  d'investigateurs  médecins  généralistes  

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8.  RESUME       Introduction : Internet est aujourd’hui un média accessible à tous et la proportion de patients s’informant sur leur santé par internet ne cesse d’augmenter. Le médecin reste la principale source d’informations mais celui ci a dû s’adapter à une nouvelle relation avec son patient actif, autonome et informé. Matériel et méthodes : Cette étude descriptive multicentrique a pour objectif de décrire 1) les usages d’internet pour s’informer sur la santé et 2) les échanges de ces informations avec le médecin généraliste et leurs conséquences sur la relation médecin-patient. Résultats : 203 patients ont été inclus dans 3 cabinets médicaux franciliens de niveaux socio économiques différents. 86,2% des patients consultent internet et 69,4% consultent internet tous les jours. 57% d’entre eux sont des internautes santé car ont déjà recherché des informations concernant leur santé sur internet. Seulement 36% des internautes santé ont fait part de leurs recherches à leur médecin. 70% des internautes estiment qu’internet est accessible par rapport à leur médecin. Discussion : Les résultats obtenus sont superposables aux données de la littérature. « L’internaute santé type » de notre échantillon apparaît être une femme, jeune, en couple, de haut niveau socio économique et qui consulte souvent son médecin traitant. Si deux tiers des internautes se contentent des informations trouvées sur internet, d’autres préfèrent en parler à leur médecin en qui ils ont confiance et qui saura les rassurer. Il s’agit d’avantage de curiosité de la part des patients que d’une remise en cause des connaissances ou d’un manque de confiance à l’égard des médecins. Conclusion : Internet apparaît comme un outil d’information qui complète le rôle du médecin sans le remplacer et qui permet d’ouvrir le dialogue avec le patient mieux informé, il a un rôle de médiateur. Reste néanmoins aux médecins à guider et accompagner leurs patients dans ces recherches. DISCIPLINE Médecine Générale MOTS CLES Internet, Information médicale, Relation médecin patient, Consultation médicale. UFR Faculté de médecine Paris 7 Denis Diderot.

 

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