TELEVISION NUMERIQUE HERTZIENNE TERRESTRE : POUR UNE CHAINE MUSICALE
Le CSA a procédé le 24 juin au lancement de l'appel aux candidatures pour l'exploitation de services de télévision par voie numérique hertzienne terrestre : trente-trois canaux sont ouverts ainsi à la compétition dont huit pour le secteur public. La montée en puissance de la TNT va prendre beaucoup de temps. L'Agence Nationale des Fréquences a publié un rapport fixant à quinze ans le délai nécessaire pour que soit achevée la transition vers le " tout numérique ", la France ayant à déployer six multiplex numériques nationaux si elle veut qu'à l'échéance 2015, 99% des français reçoivent les chaînes numériques hertziennes. Et pour cela, il faudra aussi que nos compatriotes s'équipent d'un décodeur externe (environ 1500 f) et règlent leurs antennes " râteau " (environ 400f), sans compter le coût d'abonnement pour celles des chaînes qui seront payantes (la moitié environ a priori sur trente-trois). Et tout ceci au moment même où les opérateurs commencent à peine à sortir d'une période d'investissements lourds sur le câble et le satellite. Dans ce contexte, quel est l'intérêt des producteurs phonographiques ?
LA TNT OFFRE POUR LES INDUSTRIES DITES DE CONTENU UNE OPPORTUNITE EVIDENTE DE DIVERSIFIER L'OFFRE. Aujourd'hui, la diffusion de la musique souffre de difficultés : l'offre de musique représentait en 2000 6, 9% de l'offre globale des programmes hertziens contre 8, 3% en 1990. Programmées très tardivement, les rares émissions de musique classique et, encore plus rares, de jazz, ne constituent que 1% des programmes. Il existe cependant une offre de complément sur le cable et le satellite : neuf chaînes ont été crées, dédiées à la musique, la plus connue et la plus regardée étant MCM et l'offre de musique est ainsi passée de 17 000 heures en 1990 à 65 000 heures en 2000. Mais ces chaînes ne sont aujourd'hui reçues que par 23,5% de la population 4 ans et + (TPS, Canal Satellite et câble)et, en cumul, sont regardées par environ 1 million de personnes (couverture quotidienne 1 minute MediaCabSat), soit un peu plus de deux points Médiamétrie radio. En outre, leur durée d'écoute est faible, de l'ordre de vingt minutes par jour.
CONSERVER LES ACQUIS ISSUS DE LA CONVENTION SIGNEE PAR M6 On sait l'importance que revêt le rôle de M6 reçue désormais par la quasi-totalité des Français. Dans ces conditions, ce n'était pas un vain combat que d'obtenir le maintien par cette chaîne de ses obligations musicales.
ASSURER LA DIFFUSION LA PLUS LARGE POSSIBLE DE MUSIQUE PAR LA CREATION D'UNE CHAINE MUSICALE TOUS PUBLICS ET PAR DE NOUVELLES EMISSIONS SUR LES AUTRES CHAINES Les producteurs de disques ont un intérêt évident à saisir l'opportunité que représente l'arrivée éventuelle d'une chaîne musicale en numérique hertzien terrestre. Cela pourrait être la réponse à la difficulté qu'ils rencontrent en ne disposant pas d'une télévision musicale à couverture nationale. Cette chaîne devra s'adresser à un public le plus large possible et pas seulement aux plus jeunes quand on sait que les plus de 35 ans achètent pratiquement autant de disques que les moins de 35 ans. Mais au-delà de l'arrivée d'une télévision spécialisée, il importe aussi de définir la place de la musique sur des chaînes qui, sans être musicales, ciblent un public consommateur de musique : tel peut être le cas de chaînes comme TF6 qui diffuse le TOP singles et enregistre un vrai succès d'audience. L'insertion de programmes musicaux dans les grilles de ce type de télévisions, de manière générale, est ainsi un élément essentiel de promotion qu'on ne peut pas laisser de côté. LE SNEP ESPERE AUSSI OBTENIR DES POUVOIRS PUBLICS DES AMENAGEMENTS POSITIFS TANT EN CE QUI CONCERNE LA 5E QUI VA DIFFUSER 24 HEURES SUR 24 QUE LES ANTENNES DE FRANCE TELEVISION en général à l'occasion du renouvellement des contrats d'objectifs et de l 'évolution des cahiers des charges. LE SNEP A DONC L'INTENTION DE RENDRE PUBLIC UN "LIVRE BLANC DE LA DIFFUSION MUSICALE A LA TELEVISION", document s'adressant autant au Conseil Supérieur de l'audiovisuel qu'aux opérateurs et qui recensera, à l'appui d'un bilan, l'ensemble des souhaits des producteurs.
