Rénovation urbaine : vers des changements de pratiques

rénovation urbaine présentaient hier leurs vœux 2019 lors d'une cérémonie, évidemment marquée par le drame de la rue d'Aubagne. L'occasion pour la Ville.
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jeudi 31 janvier 2019 / La Marseillaise

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PROVENCE

Rénovation urbaine : vers des changements de pratiques ? VŒUX Les acteurs de la rénovation urbaine présentaient hier leurs vœux 2019 lors d’une cérémonie, évidemment marquée par le drame de la rue d’Aubagne. L’occasion pour la Ville et l’État de tourner la page et d’assurer de leurs changements en la matière.

A

rlette Fructus [...] présidente du Groupement d’Intérêt Public Marseille Rénovation Urbaine (GIP-MRU), a le plaisir de vous convier à une rencontre bilan et perspectives du Renouvellement Urbain, à l’occasion de la nouvelle année ». Personnels de l’Agence nationale et de Marseille rénovation urbaine (MRU et Anru), élus et journalistes étaient conviés hier matin pour une cérémonie de vœux 2019. L’occasion de tirer un bilan du premier Plan national de renouvellement urbain (PNRU). Un événement qui intervient dans un contexte particulier, trois mois après le drame de la rue d’Aubagne, pas question de sabrer le champagne pour les élus et les services réunis. Le ton est de circonstance. Alternant entre la satisfaction d’avoir mené des projets à bien « 1,2 milliard d’euros investis

À la cité des Lauriers, où a eu lieu une opération de rénovation urbaine, en novembre 2016. PHOTO F.C

en 10 ans pour 17 opérations représentant 3 350 logements (soit 5 % du parc locatif marseillais, ndlr) » et le refus d’endosser toute la responsabilité du drame « les propriétaires sont les premiers concernés », Arlette Fructus, adjointe (Radicale) au logement de Jean-Claude Gaudin a tenté de défendre la municipalité, accusée depuis le 5 novembre d’incurie par les collectifs de citoyens. « On doit sortir de toute démarche politicienne. On doit éviter de dénoncer sans proposer de solutions : le syndrome gilets jaunes », a-telle tenté. Valérie Manteau et Robert Guédiguian, ont été ci-

tés, coupables, selon elle, d’avoir signé une tribune sur « Marseille, capitale de l’indignité » dans le Monde ce lundi.

Changement d’époque

Tous les acteurs présents en conviennent, rien ne pourra plus se faire comme avant. « Le drame de la rue d’Aubagne nous a rappelé combien les attentes de nos concitoyens étaient justifiées. Mais ça ne se fait pas en un claquement de doigts », a ajouté l’adjointe dans une prise de parole aux faux airs de confession. « Nous devons aller vers plus de mixité sociale, on doit rééqui-

librer la répartition des logements sociaux dans cette ville », a souhaité Marie-Emmanuelle. Assidon, préfète déléguée à l’égalité des chances. Au lendemain de la présentation d’un manifeste pour un Marseille vivant et populaire demandant à ce que la ville se fasse avec, et non, contre ses habitants, le message semble être passé. Et la sous-préfète de conclure : « Le 5 novembre nous a fait changer d’époque. Aucun projet de rénovation urbaine ne pourra être mené à bien sans réelle concertation. Ce n’est pas un gadget ». Marius Rivière

La gauche demande la réquisition des logements vides à Jean-Claude Gaudin LETTRE OUVERTE

loués, et non réquisitionnés, par la mairie et l’État. Dans leur lettre, les élus demandent donc à être reçus, en compagnie de responsables associatifs, syndicalistes et personnes délogées.

À quatre jours du conseil municipal, les élus marseillais de gauche appellent la mairie à la réquisition de logements vides pour les délogés dans une lettre ouverte envoyée à Jean-Claude Gaudin (LR). Extraits.

Autorisées par la loi

onsieur le maire, l’assemM blée réunie a entendu des témoignages concrets et bouleversants de mal-vie à l’hôtel, sans perspective de relogement. Cela ne peut plus durer ! ». Jérémy Bacchi, secrétaire départemental PCF, Marie-Arlette Carlotti, conseillère municipale PS, Jean-Marc Coppola, conseiller municipal PCF, Samia Ghali, sénatrice et conseillère municipale PS, Benoit

Lors de la manifestation pour un logement digne le 1 er décembre 2018. PHOTO M.RI.

Payan, président du groupe PS au conseil municipal, Michèle Rubirola, conseillère départementale EELV, etc. Hier, c’est toute la gauche locale qui s’est unie pour réclamer la réquisition des logements vides « pro-

priétés de collectivités publiques, de fonds de pension ou d’actionnaires » pour les 2 004 personnes délogées depuis le 5 novembre. Visant implicitement les appartements vides de la rue de la République, dont 75 ont été

La réquisition des logements vides par la mairie ? La loi du 11 octobre 1945, renforcée en 1998 et en 2013, l’y autorise. La procédure a été utilisée pour la dernière fois en 1995 par... Jacques Chirac. Lors du conseil municipal du 20 décembre 2018, Jean-Claude Gaudin a assuré qu’il n’excluait pas d’y recourir. Depuis, aucun signe n’est venu confirmer cette volonté. Nul doute que les citoyens marseillais le réclameront à nouveau samedi lors de la marche pour un logement digne et le droit à la ville.

M.Ri.

VILLA MASSALIA

Sortie de conflit gagnante pour les salariés du ménage Un jour de grève, mardi, (à l’appel de la CNT SO et de la CGT HPE) aura suffi à rendre raison aux dirigeants de la chaîne Golden Tulip qui gère la Villa Massalia dans le 8e arrondissement de Marseille. Les salariés du nettoyage de l’hôtel comme de la sous-traitance (groupe STN) ont signé hier matin un protocole de sortie de conflit suite à l’obtention de 7 de leurs 8 revendications portant sur leurs conditions de travail et de salaires : telles que l’augmentation des salaires de ceux qui n’ont pas évolué depuis 3 ans, paiement des jours de fractionnement indûment supprimés, maintien de salaire pour tous les salariés grévistes quelle que soit la durée de la grève et mise à disposition d’un local pour les représentants syndicaux des personnels. « Seule l’internalisation de la sous-traitance n’a pas été acceptée », regrette cependant le délégué des personnels CGT Baguirou Ndiaye. Mais ils ont enfin obtenu une réponse positive quant au renouvellement du bail.

MARSEILLE

Conseil régional : un comité technique sous haute tension Après une première journée de mobilisation, mardi sous les fenêtres de l’Hôtel de région, à Marseille, à l’appel des trois organisations syndicales FSU, CGT et FO, un préavis de grève a été déposé pour la journée d’aujourd’hui, avec un rassemblement à 13 h devant le bâtiment Provence du conseil régional, boulevard de Dunkerque (2e). C’est là que doit se tenir un comité technique, qui s’annonce houleux et dont les principaux points à l’ordre du jour portent sur la réorganisation des services et les modifications apportées par l’exécutif pour la prime de fin d’année. De 2 100 euros brut versés aux 6 000 agents de la collectivité, elle sera amputée de 100 euros au bout d’un 6e jour de maladie. La décote serait totale au-delà du 25e jour de maladie. « Ce sont les malades qui vont payer », s’est insurgée la FSU. Le principal syndicat de la Région SudPaca indique attendre de longue date une rencontre avec la Région sur la question de l’absentéisme. Tous les syndicats sont unanimes pour dénoncer la décision unilatérale et brutale de la Région, « provoquant la souffrance des agents ».