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Note d’orientation n° 5 de l’UIL

Réussir les programmes et campagnes d’alphabétisation à grande échelle unesco Institute for Lifelong Learning Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie

Depuis une dizaine d’années, les campagnes d’alphabétisation connaissent un regain de popularité, car elles sont censées mobiliser la volonté politique, les ressources et les individus. Une analyse internationale récente des campagnes et programmes d’alphabétisation des adultes réalisés de 2000 à 2014 constate cependant que la majorité des campagnes à grande échelle ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs trop ambitieux (Hanemann, 2015a). Les recommandations aux concepteurs de politiques contenues dans cette note d’orientation tiennent compte des enseignements décisifs tirés de cette analyse et de la complexité de la tâche d’alphabétisation qui reste à accomplir. Traiter le défi de l’alphabétisation dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie aidera les responsables de politiques à atteindre l’objectif d’alphabétisme du nouveau programme mondial Éducation 2030. Ces recommandations sont les suivantes : relier les campagnes d’alphabétisation au changement et à la mobilisation sociale ; garantir un investissement suffisant ; intégrer l’alphabétisation dans des systèmes holistiques d’apprentissage ; faire usage systématique de la technologie ; améliorer la qualité des données sur l’alphabétisation. Contexte : Nouvel intérêt pour le modèle de la campagne d’alphabétisation et sa viabilité à l’avenir Les campagnes d’alphabétisation sont depuis longtemps déployées dans le but de mobiliser les individus et les ressources à une grande échelle, et d’atteindre des objectifs ambitieux d’alphabétisation en un espace de temps limité. Si les campagnes d’alphabétisation de masse pour adultes ont été particulièrement populaires dans les années 1970 et 1980, succédant souvent à une guerre de libération et servant une intention révolutionnaire ou de décolonisation, elles sont devenues plus rares dans les années 1990 (Bhola, 1999). Le mouvement de l’Éducation pour tous (2000– 2015) a apporté aux campagnes d’alphabétisation de masse pour adultes un regain d’élan et de popularité. Ainsi, au cours des dix dernières années, de grands programmes et campagnes d’alphabétisation ont été engagés dans toutes les régions mondiales en vue de rehausser les niveaux d’alphabétisme des populations jeunes et adultes. Une campagne de masse menée sur une courte période est généralement suivie de programmes plus sélectifs quant aux groupes cibles et qui visent à développer les structures institutionnelles et organisationnelles. Les recommandations déduites de l’analyse Hanemann de ces campagnes et programmes

peuvent enrichir le débat sur l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier de la cible 4.6 de l’Objectif Éducation (ODD 4) : « D’ici à 2030, veiller à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter » (UNESCO, 2015).

Analyse des atouts et des défis de l’approche campagne d’alphabétisation L’étude Hanemann examine les vastes programmes et campagnes d’alphabétisation pour adultes menés de 2000 à 2014 dans 32 pays et fournit quatre études de cas approfondies au Brésil, en Inde, Indonésie et Afrique du Sud. L’analyse s’articule selon dix aspects majeurs : 1) durée de l’intervention et nombre d’adultes ciblés, 2) financement, 3) politiques et mesures législatives, 4) mobilisation sociale, 5) partenariats et structures de gestion, 6) caractère intégrateur, 7) recrutement, rémunération et formation des formateurs, 8) aspects pédagogiques, 9) suivi et évaluation, 10) continuité des opportunités d’apprentissage. À l’appui des études de cas présentées, l’analyse identifie les atouts et les défis suivants pour l’approche campagne en matière d’alphabétisation :

UIL/2016/PI/H/32



Atouts



Une campagne d’alphabétisation contribue à créer et à exploiter une dynamique en faveur d’une mobilisation collective dans le pays. Une campagne place l’alphabétisation au centre des priorités nationales et contribue à créer un environnement social propice à la motivation, la participation et la rétention chez les apprenants. Une campagne a le grand potentiel de mobiliser les diverses parties prenantes à s’associer et de renforcer l’engagement dans l’effort national d’alphabétisation. Un intérêt public et médiatique accru pour l’effort d’alphabétisation du gouvernement crée une pression pour une redevabilité en matière de résultats. Dans certains pays, les campagnes d’alphabétisation ont été associées ou ont conduit à la création d’un système institutionnalisé d’éducation des adultes. Quand les enseignants et élèves du secteur éducatif formel sont mobilisés en tant que volontaires, le bénéfice et l’impact peuvent être réciproques, avec un soutien au secteur non formel et une dynamisation du secteur formel.

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Défis



Les grandes campagnes comportent le risque de susciter des attentes trop élevées en raison de leurs objectifs ambitieux et souvent irréalistes, ce qui ouvre une porte à la manipulation des données et à une perte de crédibilité. Les approches « taille unique » conçues de manière centralisée, avec un curriculum, des objectifs et des matériels imposés, ne peuvent pas toujours tenir compte de profils d’apprenants très divers quant à leurs capacités, âges, acquis antérieurs, situations géographiques, sexes, conditions de vie, intérêts et attentes. Le langage promotionnel des campagnes présente souvent l’analphabétisme comme une « maladie sociale » pouvant être définitivement « éradiquée » avec l’intervention appropriée. Ce langage stigmatise et démotive potentiellement les citoyens peu alphabétisés. Il peut même inciter certains à cacher leur illettrisme, surtout quand une ville, une région ou un pays est déclaré/e « libre d’analphabétisme ». Il peut aussi miner les efforts d’apprentissage à long terme, car certaines personnes ont besoin de plus de temps que la durée d’une campagne pour acquérir un niveau de maîtrise pérenne des lettres et des chiffres. Au lieu de constituer un capital en ressources humaines dans une perspective à long terme, les campagnes dépendent fortement du travail bénévole. Cette situation implique généralement une rotation élevée du personnel et un faible investissement dans la formation, ce qui engendre une qualité d’enseignement inférieure et une instabilité. L’ampleur de la campagne ou du programme pose des défis quant au suivi et à l’évaluation, ce qui affecte fréquemment la fiabilité et la crédibilité des évaluations internes et des données fournies. Un flux bidirectionnel de suivi et de retour d’expérience fait souvent défaut. La fonctionnalité est privilégiée pour obtenir des résultats quantitatifs, ce qui entraîne une transmission insuffisante d’informations et une moindre attention aux résultats qualitatifs.







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Il convient de signaler que la majorité de ces forces et faiblesses s’appliquent également aux programmes de plus petite envergure et aux approches de l’alphabétisation autres que la campagne. La question directrice pour les futures stratégies devrait être : Quels sont les processus, structures et environnements propices à mettre en place pour que le plus grand nombre possible de jeunes et d’adultes non lettrés puissent développer, améliorer et conserver leurs niveaux d’alphabétisme, de numérisme et de compétences de base ? Cette question est traitée dans le graphique 1 qui illustre les résultats présentés ci-dessous.

Résultat principal : La complexité de la tâche est souvent sous-estimée Si les campagnes et les programmes à grande échelle contribuent à insuffler une dynamique en faveur de l’alphabétisation, ils ont tendance à fixer des objectifs trop ambitieux et à sous-estimer la complexité de la tâche. La poursuite de l’apprentissage au-delà de

l’alphabétisation élémentaire et l’intégration des campagnes de courte durée dans des systèmes nationaux d’apprentissage (pour adultes) constituent de sérieux défis. Le Cadre d’action Éducation 2030 reflète une conception contemporaine de l’alphabétisation, qui retient l’idée d’une continuité d’un niveau de compétence à un autre. Il est de plus en plus admis qu’il est essentiel pour la création de sociétés du savoir de permettre aux citoyens de dépasser l’alphabétisation élémentaire et de maîtriser des niveaux lettrés d’ordre supérieur. Le cadre d’action Éducation 2030 déclare que « d’ici à 2030, dans le monde entier, tous les jeunes et tous les adultes devraient avoir acquis des niveaux pertinents et reconnus de maîtrise des compétences fonctionnelles en lecture, en écriture et en calcul équivalents à ceux qui permettent d’acquérir un enseignement de base suivi dans son intégralité » (UNESCO, 2015: 20). Si chaque pays doit fixer ses propres cibles en fonction de son contexte spécifique, la définition d’un seuil minimal d’alphabétisme renforce l’ambition et la complexité de la tâche d’alphabétisation.

Graphique 1 : Cadre pour réussir les campagnes et programmes d’alphabétisation

E Politiques et stratégies

Structure de gestion et plan opérationnel

DÉMARCHE D

Outils d’évaluation Motivation

Besoins spéciaux Approche Création et Technologie linguistique aménagement d’enseignement et des sites d’apprentissage TIC d’apprentissage

Institutionnalisation et instauration d’un système

Continuité et opportunités complémentaires d’apprentissage

Système de suivi et d’évaluation

Philosophie

Campagnes médiatiques

NTISSAGE

APPRENANT

Caractère intégrateur

Mesures législatives

D’ A

Matériels et rétention d’apprentissage Respect des différences Équivalences entre les sexes

Équité et diversité

N

Mobilisation de fonds

Soutien communautaire

MENT ET GNE

Curriculum EI SMobilisation

TIE

Partenariats

RE

Formation et supervision

S DE SOU

PICE

PP

Bienfaits de l’alphabétisation (incitations)

ST

TURE RUC

Gouvernance décentralisée

Recrutement des formateurs

EMENT PRO

Volonté et soutien politiques

’EN

Mouvement socio-politique

RONN I V N

Conception et distribution des matériels

Contexte favorable et environnements lettrés

Production de rapports et création d’une banque de Appropriation données communautaire

Politiques linguistiques

Accès public aux résultats (responsabilité et vérification financières)

Dans le graphique 1 ci-dessus (Hanemann, 2015a) est captée dans un cadre analytique la complexité des grands programmes et campagnes d’alphabétisation réussis. Les divers éléments, contextes, circonstances, systèmes, mesures et ressources gravitent autour de l’apprenant dans trois cercles qui représentent la démarche d’enseignement et d’apprentissage, les structures de soutien, et le contexte qui définit l’environnement élargi propice à l’apprentissage. Ce graphique – qui ne reproduit aucunement de manière exhaustive les facteurs de succès – illustre que la réalisation d’un programme ou d’une campagne d’alphabétisation à grande échelle est une entreprise hautement complexe à envisager dans une perspective à long terme.

Action recommandée pour réussir les initiatives d’alphabétisation à grande échelle Les principales recommandations stratégiques suivantes se fondent sur l’analyse des facteurs de succès de certains grands programmes et campagnes d’alphabétisation réalisés de par le monde.

1) Associer les campagnes d’alphabétisation aux processus de changement et de mobilisation sociale Les grands programmes et campagnes d’alphabétisation concluants sont associés aux processus de changement social et de développement. L’alphabétisation gagne à être intégrée dans les stratégies nationales de développement et dispensée selon différentes modalités pour permettre à chacun d’acquérir les compétences et qualifications de base. Une stratégie multiforme est la plus efficace pour traiter le défi d’alphabétisation simultanément sous différents angles et à tout âge. Il convient de travailler avec une vision afin de développer les compétences de base non seulement chez des individus mais aussi auprès de familles et de communautés entières. L’objectif supérieur consiste à créer des sociétés lettrées. La question de l’alphabétisation doit donc devenir plus visible dans la société. Les droits de nombreux citoyens doivent encore être respectés par la transmission des compétences nécessaires pour participer aux activités fondées sur l’écrit. Une communication efficace, une mobilisation sociale et un travail de sensibilisation sont nécessaires pour accroître l'attention portée à l'alphabétisation et pour renforcer l’engagement à tous les niveaux.

2) Garantir un investissement suffisant dans un enseignement et un apprentissage de qualité Un financement pérenne et suffisant est indispensable aux interventions d’alphabétisation à grande échelle. Sans augmentation conséquente dans le financement des programmes d’alphabétisation et sans investissement soutenu dans les ressources humaines qui instaure des capacités professionnelles en alphabétisation et éducation des adultes, il ne sera pas possible de traiter sérieusement le défi d’alphabétisation ni de progresser au rythme nécessaire. La base d’une structure efficace de campagne est un groupe de gestionnaires, formateurs, observateurs, coordinateurs, éducateurs et animateurs professionnels disponibles dans tout le pays. Il est en outre indispensable de nouer des partenariats avec universités et centres de formation, d’élaborer critères de qualité et stratégies en matière d’assurance qualité, d’approfondir la recherche sur les bonnes pratiques et l’innovation ainsi que d’expérimenter ces dernières. 3) Intégrer l’alphabétisation dans des systèmes holistiques d’apprentissage La participation aux programmes d’alphabétisation des adultes est de plus en plus considérée comme un premier pas sur un long parcours consistant à acquérir des niveaux pérennes de maîtrise de la lecture et de l’écriture. Ce parcours doit être soutenu par des environnements lettrés et des opportunités d’apprentissage complémentaire en vue de l’obtention de qualifications reconnues. Davantage d’efforts sont nécessaires pour établir des systèmes d’orientation et d’accompagnement qui aident les apprenants tout au long de leur carrière d’apprentissage. Des programmes d’alphabétisation structurés en niveaux standardisés de progression et différentes filières répondant à une grande diversité de besoins éducatifs (en évolution) demeurent les défis majeurs pour la plupart des grands programmes et campagnes d’alphabétisation actuels. Pour ces raisons, les campagnes de courte durée doivent être fermement ancrées dans des systèmes nationaux d’apprentissage (pour adultes), tout en traitant l’alphabétisation comme une activité ininterrompue et faisant partie de l’apprentissage tout au long de la vie. 4) Faire un usage plus systématique des technologies d’information et de communication (TIC) Dans un contexte d’évolution technologique accélérée, le concept de compétences de base doit être élargi pour intégrer les aptitudes élémentaires à la résolution de problèmes, requises dans des environnements très informatisés. Un usage plus systématique des TIC est également important pour étendre la portée des programmes d’alphabétisation en desservant à la fois apprenants et enseignants à travers des opportunités pertinentes de formation. 5) Améliorer la disponibilité, fiabilité et comparabilité des données sur l’alphabétisation pour affiner la programmation, le suivi et l’évaluation Si la majorité des pays disposent de relevés sur le nombre d’apprenants inscrits à leurs campagnes et programmes d’alphabétisation, ils ne possèdent aucun renseignement précis sur les taux de réussite. L’alimentation d’une base de données sur les participants à l’intervention au moyen de numéros d’identité uniques devrait être la règle, ceci étant le seul moyen fiable de retracer les carrières individuelles d’apprentissage. Ces bases de données doivent être intégrées dans des systèmes plus vastes d’information sur la gestion de l’éducation (EMIS). Des efforts particuliers sont nécessaires pour améliorer la disponibilité, fiabilité

et comparabilité des données sur l’alphabétisation afin d’affiner la programmation et le ciblage. Cette démarche implique l’administration de tests reposant sur des normes en vue de générer des statistiques comparables sur les résultats de l’apprentissage, ainsi que des examens plus complexes qui évaluent les niveaux de maîtrise des compétences en alphabétisme et numérisme.

Recommandation principale : Promouvoir l’alphabétisation intégrée à l’apprentissage tout au long de la vie dans une perspective à long terme La stratégie doit à l’avenir promouvoir l’alphabétisation comme faisant partie de l’apprentissage tout au long de la vie, dans le cadre du programme Éducation 2030 et des autres Objectifs de développement durable. L’alphabétisation ne peut déployer son plein potentiel transformateur que si elle est conceptualisée et opérationnalisée dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie, ce qui implique : a) d’appréhender l’alphabétisation comme une démarche ininterrompue d’apprentissage qui s’accomplit à tout âge et dans toutes les générations ; b) d’intégrer ou de relier l’alphabétisation à l’acquisition d’autres compétences, et de l’associer à d’autres activités de développement ; et c) de veiller à ce que l’alphabétisation fasse partie des systèmes d’apprentissage et des stratégies de développement de niveau national ou sous-national (Hanemann, 2015b). Les approches intégrées telles que l’alphabétisation familiale rapprochent l’apprentissage du quotidien des individus et des différentes raisons pour lesquelles ils doivent ou veulent lire, écrire, calculer et communiquer. Inscrire l’acquisition de l’alphabétisme et du numérisme parmi les attitudes, habitudes et systèmes d’apprentissage tout au long de la vie devrait être un objectif central des campagnes et des programmes à grande échelle. Cet objectif exige de prendre une perspective à long terme pour remplacer les interventions ponctuelles et solutions d’urgence, et œuvrer en faveur de sociétés lettrées.

Références Bhola, H. S. 1999. Literacy campaigns: a policy perspective. D. A. Wagner, R. L. Venezky and B. V. Street (eds.), Literacy: An International Handbook. Boulder, CO, Westview Press, pp. 288–293. Hanemann, U. 2015a. The Evolution and Impact of Literacy Campaigns and Programmes, 2000–2014. UIL Research Series No. 1. Hamburg, UNESCO Institute for Lifelong Learning. Available at: http://unesdoc.unesco.org/ images/0023/002341/234154e.pdf [accessed 3 January 2016] Hanemann, U. 2015b. Lifelong literacy: some trends and issues in conceptualizing and operationalizing literacy from a lifelong learning perspective. International Review of Education – Journal of Lifelong Learning, 61(3), pp. 295–326 UNESCO. 2015. Éducation 2030 : Déclaration d’Incheon et Cadre d’action. Vers une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous. Disponible sur : http://www.uis.unesco.org/Education/ Documents/incheon-framework-for-action-fr.pdf [consulté le 13 juin 2016] UNESCO. Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL). 2013. 2e Rapport mondial sur l’apprentissage et l’éducation des adultes - Repenser l’alphabétisation. Hambourg, UIL. Disponible sur : http://unesdoc.unesco.org/ images/0022/002255/225590f.pdf [consulté le 13 juin 2016] Publié en 2016 par l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie Feldbrunnenstrasse 58 20148 Hambourg Allemagne