Prévalence sur six mois des troubles mentaux et des contacts

PRÉAMBULE. MÉTHODES. RÉSULTATS. Georgiades K, Duncan L, Wang L, Comeau J, Boyle M & 2014 OCHS Team. Revue canadienne de psychiatrie (2019) ...
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Prévalence sur six mois des troubles mentaux et des contacts avec les services chez les enfants Georgiades K, Duncan L, Wang L, Comeau J, Boyle M & 2014 OCHS Team. Revue canadienne de psychiatrie (2019) Les contacts avec les services liés à la santé mentale ont été  évalués en demandant aux parents si leur enfant avait  consulté un professionnel ou s’était rendu dans un  établissement précis pour des préoccupations liées à la  santé mentale au cours des 6 derniers mois. Les types de  fournisseurs ont été regroupés dans les catégories  suivantes : fournisseur général de soins de santé; fournisseur  de soins de santé mentale; et combinaison de fournisseurs  de médecine complémentaire ou parallèle et de ligne d’aide  téléphonique ou en cas de crise. Les établissements de  services ont été regroupés dans les catégories suivantes :  organismes spécialisés en santé mentale ou en  dépendances; service sans rendez‐vous, soins urgents ou  salle d’urgence d’un hôpital; et établissement en milieu  scolaire. 

PRÉAMBULE Au cours des trois dernières décennies, le gouvernement  canadien a créé des stratégies de santé mentale et a affecté  des ressources aux programmes de développement des  enfants.  Cela répond en partie aux niveaux de besoin  recensés dans l’Étude sur la santé des jeunes Ontariens de  1983 (ESJO).    La recherche qui examine la présence de troubles mentaux  chez les enfants et les adolescents au sein de la population  générale peut guider les priorités des politiques et des  programmes. Trois décennies plus tard, l’ESJO 2014 constitue  une deuxième étude à l’échelle provinciale de la santé  mentale des enfants et des adolescents. Ses résultats  actualisent les preuves concernant la prévalence des troubles  émotionnels et comportementaux, les taux de contacts avec  les services liés à la santé mentale, et les caractéristiques  sociodémographiques associées chez les enfants et les  adolescents de l’Ontario.  

 

   

Troubles mentaux    

La prévalence sur les 6 derniers mois de tout trouble mental  se situait entre 18 % et 22 %, selon l’âge et la personne  interrogée. Les troubles du comportement étaient plus  courants chez les enfants, tandis que les troubles anxieux  étaient plus courants chez les adolescents.     La prévalence de tous les troubles chez les adolescents  était plus élevée chez les filles (25 %) que chez les  garçons (19 %), lorsque les déclarations étaient faites  par les adolescents eux‐mêmes. Cela était attribuable  aux déclarations plus élevées chez les filles d’épisodes  dépressifs majeurs (10 % c. 5 %) et d’anxiété  généralisée (13 % c. 6 %).  Lorsque les déclarations  étaient faites par les parents, la prévalence de tous les  troubles était généralement plus élevée chez les  garçons (21 %) que chez les filles (16 %). Cela était  attribuable à l’identification plus fréquente du trouble  déficitaire de l’attention avec hyperactivité (8 % c.  3 %).   

MÉTHODES   L’ESJO 2014 est une étude représentative sur le plan  provincial auprès de 6 537 foyers et 10 802 enfants et  adolescents. Les troubles mentaux (classifiés par le DSM‐IV‐ TR1) ont été évalués au moyen d’un outil d’entrevue normalisé  appelé MINI‐KID2.     Les troubles mentaux ont été classés dans les catégories  suivantes : troubles de l’humeur (épisode dépressif majeur),  troubles anxieux (anxiété générale, anxiété de séparation,  phobie sociale, phobie spécifique) et troubles du  comportement (trouble déficitaire de l’attention avec  hyperactivité, trouble oppositionnel avec provocation, trouble  des conduites). Les parents ont été interviewés afin d’évaluer  l’occurrence de ces troubles chez leurs enfants (4 à 11 ans) et  leurs adolescents (12 à 17 ans) au cours des 6 derniers mois.  Les adolescents ont également été interviewés séparément  pour obtenir leur autoévaluation de ces troubles mentaux.  

RÉSULTATS

 

 

1. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, quatrième édition, texte révisé (2000).  2. Mini‐International Neuropsychiatric Interview for Children and Adolescents (2010).   

Les corrélats sociodémographiques relatifs aux troubles  mentaux étaient semblables chez les différents groupes d’âge  et les personnes interrogées. La prévalence de tous les  troubles mentaux était plus élevée chez les enfants et les  adolescents qui vivaient avec un ou aucun parent biologique  (26 et 27 %) comparativement à ceux qui vivaient avec deux  parents biologiques (14 et 19 %). Pour ceux qui vivent dans  une famille d’immigrants, la prévalence des troubles mentaux  est inférieure (8 et 13 %) à celle de personnes qui vivent dans  une famille de non‐immigrants (23 et 27 %). De plus, chez les  adolescents, le fait de vivre dans une région à population  petite à moyenne est associé à une prévalence plus élevée de  troubles mentaux (33 % selon les déclarations faites par les  adolescents) comparativement à la vie dans une grande région  urbaine (19 % selon les déclarations faites par les adolescents)  ou dans une région rurale (23 % selon les déclarations faites  par les adolescents).    

 

Contacts avec les services liés à la santé mentale Chez les personnes qui présentent un trouble de santé  mentale identifié par les parents, les taux de n’importe quel  contact avec les services étaient 62 % chez les enfants et 61 %  chez les adolescents. Toutefois, les taux de n’importe quel  contact avec les services étaient considérablement moins  élevés (44 %) lorsque le trouble mental était identifié par  l’adolescent.      Les enfants et les adolescents qui présentent des troubles  concomitants de l’humeur/anxieux et du comportement  étaient les plus susceptibles d’avoir des contacts avec les  services (62 et 92 %). Chez les enfants qui présentaient des  troubles de l’humeur ou anxieux, le taux de contact avec les  services s’établissait à 45 %, comparativement à 66 % pour  ceux qui présentaient des troubles du comportement.    Chez les adolescents, les taux de contacts avec les services de  fournisseurs de soins de santé mentale et de fournisseurs de  soins de santé généraux étaient semblables (34 % et 35 %  pour les troubles déclarés par les parents). Chez leurs enfants  (4 à 11 ans), 26 % et 36 % respectivement ont consulté des  fournisseurs de soins de santé mentale et des fournisseurs de  soins de santé généraux. L’établissement ou secteur le plus  courant pour les contacts avec les services liés à la santé  mentale était l’école.    Pour les personnes identifiées comme présentant un trouble  de santé mentale, les enfants et adolescents immigrants,   Établissements 

étaient moins susceptibles d’avoir eu un contact avec  les services liés à la santé mentale (8 et 13 %)  comparativement à leurs pairs non immigrants (50 et  64 %). Lorsque le trouble était classifié par l’adolescent,  les filles étaient également moins susceptibles (38 %)  que les garçons (52 %) d’avoir eu un contact avec les  services liés à la santé mentale.  Pour terminer, les  enfants qui vivaient avec un ou aucun parent  biologique étaient plus susceptibles d’avoir eu un  contact avec les services (74 %) que ceux vivant avec  deux parents biologiques (55 %).   

Pourquoi est-ce important?

Entre 18 et 22 % des enfants et des adolescents en Ontario  satisfaisaient aux critères pour un trouble mental, mais  moins du tiers d’entre eux avaient eu des contacts avec un  fournisseur de santé mentale. Parmi ceux qui avaient eu des  contacts avec des services liés à la santé mentale, l’école  était l’établissement le plus courant dans lequel des  professionnels ou fournisseurs étaient consultés.     La forte prévalence de troubles mentaux et les lacunes  frappantes en matière de services soulignent la nécessité de  renforcer les efforts de prévention et d’intervention  précoce, en plus d’améliorer la capacité du système à  répondre aux besoins en matière de santé mentale des  enfants et des adolescents de l’Ontario. D’importants écarts  sociaux devraient être pris en considération, par exemple les  taux de contacts avec les services disproportionnellement  plus bas chez les familles d’immigrants et la prévalence  disproportionnellement plus élevée de troubles chez les  familles qui ne sont pas intactes.   

Ces constatations pourraient guider les priorités des  politiques et des programmes en ce qui concerne  l’affectation de ressources pour la santé mentale dans la  province.  Pour obtenir de plus amples renseignements sur  l’étude et les coordonnées, veuillez consulter  https://ontariochildhealthstudy.ca/fr/ 

Bailleurs de fonds